Au Journal officiel, un fichier biométrique de 60 millions de « gens honnêtes »
2012 - 2016, le changement
Le 31 octobre 2016 à 09h33
9 min
Droit
Droit
Hier, au Journal officiel, le gouvernement a publié un décret instituant un fichier monstre commun aux passeports et aux cartes nationales d'identité. Destiné à faciliter établissement et renouvellement de ces titres, en plus de prévenir les fraudes, il va ingurgiter des centaines de millions de données puisées dans toute la population française.
En 2012, lorsqu’ils avaient attaqué devant le Conseil constitutionnel la proposition de loi relative à la protection de l'identité, une cohorte de sénateurs et députés socialistes, dont Jean-Jacques Urvoas, avait dénoncé le super fichier voulu par la majorité d’alors. Une mégabase regroupant l’ensemble des informations du passeport français et de la carte nationale d'identité qui représentait selon eux « une ingérence dans l'exercice du droit de toute personne au respect de sa vie privée ».
Ce texte avait été âprement débattu dans l’hémicycle : « la France n’a créé qu’une seule fois un fichier général de la population, c’était en 1940. Il fut d’ailleurs détruit à la Libération » s’était souvenu le député Serge Blisko (PS). Réponse de Christian Vanneste (UMP) : « Ce n’est pas parce qu’il y a eu hier une dictature à Vichy qu’il ne faut pas protéger aujourd’hui les honnêtes gens ».
Quantités de données glanées, centralisées, exploitées
Quatre ans plus tard, le changement. Le gouvernement a donné naissance ce week-end au fichier des « Titres électroniques sécurisés » (TES). Moins ambitieux que les dispositions censurées, il regroupe bien des informations similaires en procédant à la même logique.
Une fois les arrêtés publiés, il conduira à la suppression du Fichier national de gestion (FNG) relatif aux cartes nationales d'identité et du système TES lié à la délivrance du passeport, et une belle unification dans un seul et même fichier.
Dans son cœur, évidemment l’état civil, mais aussi la couleur des yeux, la taille, l’adresse, la filiation des parents, l'image numérisée du visage et en principe des empreintes digitales de tous les Français. S’y ajouteront l'image numérisée de la signature du demandeur, l’adresse email et les coordonnées téléphoniques du demandeur qui passe par une procédure à distance, le code de connexion délivré par l'administration, etc.
D’autres données concerneront cette fois le titre : numéro, tarif du timbre, les traces d’une perte, d’un vol, d’une interdiction de sortie de territoire, la mention des justificatifs présentés pour la demande, outre les « Informations à caractère technique relatives à l'établissement du titre » ou encore « l'image numérisée des pièces du dossier de demande de titre ».
Identification, authentification
Sans doute pour s’échapper des ombres de 1940, le texte ne permettra pas d’exploiter un outil de recherche « permettant l'identification à partir de l'image numérisée du visage ou de l'image numérisée des empreintes digitales enregistrées dans ce traitement. »
En l'état de cette réglementation, susceptible d'évolution, il sera pour le moment possible de comparer automatiquement des empreintes digitales de chaque demandeur avec celles précédemment enregistrées sous la même identité pour déceler les indices d’une possible fraude.
En clair, selon le gouvernement il n'y aura pas d'identification administrative, mais une authentification automatisée et élargie et ce, alors même que le taux de fiabilité d’une comparaison d’empreintes digitales est d'environ 97 %.
Seulement, nous sommes ici dans un cadre purement administratif. Or, n'oublions pas que « l'ensemble des données contenues dans TES, y compris des données biométriques, pourront, comme l'ensemble des données contenues dans des fichiers administratifs, faire l'objet de réquisitions judiciaires ». Il pourra donc y avoir une part d'identification via TES, sur demande d'un juge. Un rappel signé de la CNIL qui a fait publier sa délibération sur ce texte.
De plus, rien ne permet de préjuger d’une modification future des règles, surtout avec les progrès de la reconnaissance faciale ou sous le coup de l'émotion d'un futur attentat. Sur ce point, la CNIL ajoute que « les données biométriques présentent la particularité de permettre à tout moment l'identification de la personne concernée sur la base d'une réalité biologique qui lui est propre, qui est permanente dans le temps et dont elle ne peut s'affranchir. Ces données sont susceptibles d'être rapprochées de traces physiques laissées involontairement par la personne ou collectées à son insu et sont donc particulièrement sensibles ».
Un vaste pouvoir d’accès, des échanges avec Interpol et Schengen
Sur le terrain administratif, qui peut accéder à ces traitements ? Évidemment, les services centraux du ministère de l’Intérieur chargés de l’application de la réglementation aux titres. Pourront également le consulter les préfectures, mais aussi les services du renseignement.
Il s’agit de ceux de la police nationale et de la gendarmerie nationale et des agents des nombreux services spécialisés du renseignement, dès lors qu’il s’agira de prévenir ou réprimer les « atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation » et les actes de terrorisme » (L222-1 du Code de la sécurité intérieure).
La direction centrale de la police judiciaire, en lien avec Interpol ou le système d’information Schengen, profitera du même sésame « à l'exclusion de l'image numérisée des empreintes digitales ».
Le décret prévoit d’ailleurs que « dans le cadre de ces échanges, des données à caractère personnel [pourront] être transmises aux autorités » étrangères, mais « aux seules fins de confirmer l'exactitude et la pertinence du signalement d'un titre perdu, volé ou invalidé » (article 4). Un article 6 autorise cependant la France à transmettre à Interpol et au SI Schengen plusieurs informations comme celles relatives aux numéros des titres perdus, volés ou invalidés. Pour Schengen, ce flux pourra d’ailleurs être complété par les nom, prénoms, date de naissance, date de délivrance du titre.
Les policiers, gendarmes et douaniers, lorsqu’ils contrôleront l’identité d’une personne accéderont, s'ils le souhaitent, aux données inscrites sur la puce injectée dans le passeport.
Des données conservées 20 ans, 15 ans pour les mineurs
Ces données seront conservées pendant quinze ans s'il s'agit d'un passeport et vingt ans s'il s'agit d'une carte nationale d'identité. « Ces durées sont respectivement de dix ans et de quinze ans lorsque le titulaire du titre est un mineur » prévient le décret. Et tout le monde devra donc y passer, exception faite des mineurs de 12 ans.
Le texte profite de cette réforme pour revenir d’ailleurs sur les conditions de délivrance de la carte nationale d’identité. Alors que le régime antérieur prévoyait le relevé « d'une empreinte digitale », désormais c’est chacun des index du demandeur qui passeront sous des yeux électroniques (voire l’image du majeur ou de l'annulaire en cas d’impossibilité). Les enfants de moins de douze ans peuvent souffler : leurs empreintes ne seront pas recueillies.
Les réserves de la CNIL, le Parlement oublié
La CNIL a émis plusieurs réserves sur ce traitement. Si elle juge justifiées les finalités, elle se glace à l’idée de voir « réunir au sein d'un même fichier des données biométriques, en particulier les images numérisées des empreintes digitales et de la photographie de l'ensemble des demandeurs de cartes nationales d'identité et de passeports ».
Et pour cause : alors que TES ne comportait « que » 15 millions de jeux de données issues des passeports, TES 2.0 va ficher 60 millions de personnes. Soit « la quasi-totalité de la population française », « un changement d'ampleur et, par suite, de nature, considérable ».
Du coup, la Commission aurait aimé que le gouvernement saisisse le Parlement de cette question, même si « d'un strict point de vue juridique, aucun obstacle ne s'oppose au recours au décret », suggestion qu’a ignorée l'exécutif : en publiant cet arrêté au J.O., il évite les députés et sénateurs et la publication en amont d’une véritable étude d’impact. Il a au contraire utilisé la procédure issue de l'article 27-l-2° de la loi du 6 janvier 1978, qui indique que les traitements mis en œuvre pour le compte de l'Etat qui portent sur des données biométriques sont autorisés par décret en Conseil d'Etat pris après avis motivé et publié de la Commission..
Retour du fichier des « gens honnêtes »
L’autorité a surtout un peu de mal à comprendre la logique du gouvernement. Retour une nouvelle fois à mars 2012. Le Conseil constitutionnel avait censuré plusieurs articles de la proposition de loi, spécialement le fichier centralisant CNI et passeport, dont l'exploitation était jugée beaucoup trop ouverte et d’autre part l’introduction d’une puce de e-commerce, optionnelle (voir la décision).
Seulement, l’introduction obligatoire d’un composant électronique dans la carte nationale d'identité était passée entre les mailles de sa décision. Seul hic : les décrets n’ont jamais été publiés. La CNIL le déplore car cette puce « serait de nature à faciliter la lutte contre la fraude documentaire, tout en présentant moins de risques de détournement et d'atteintes au droit au respect de la vie privée ».
Pourquoi ? Car « elle permettrait de conserver les données biométriques sur un support individuel exclusivement détenu par la personne concernée, qui conserverait donc la maîtrise de ses données, réduisant les risques d'une utilisation à son insu ». Plutôt que de laisser les individus maîtres de leurs données, le gouvernement Valls a donc préféré instaurer une base unique, centralisée, « présentant davantage de risques au regard de la protection des droits et libertés ».
Le 31 octobre 2016 à 09h33
Commentaires (323)
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Abonnez-vousLe 31/10/2016 à 09h40
#1
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Le 31/10/2016 à 09h44
#2
C’est la meilleure période pour faire passer ces lois liberticides de fichage généralisé.
Les gens se préoccupent plus de leur sécurité que de leur liberté, donc ça passera tranquille.
Le 31/10/2016 à 09h51
#3
Si ça peut mener à de la simplification, et à moins de fraude (ou de risque d’usurpation d’identité), why not ?
Le 31/10/2016 à 09h52
#4
Triste France " />
… et combien diront: “Où est le problème? Je n’ai rien à me reprocher!”
(à eux, je leur souhaite bon courage quand ce fichier pourra être consulté pour des raisons d’enquête - ce qui se fera bien un jour ou l’autre - et qu’ils seront pris dans un engrenage judiciaire en raison d’une erreur d’identification)
Le 31/10/2016 à 09h52
#5
Au prochain meurtre horrible, se présenteront à la TV les racoleurs politiques qui se plaindront de l’impossibilité de croiser le fichier des CNI avec les fichiers de police, avec plus ou moins d’insistance selon la proximité ou non d’élection.
Je les entends déjà :
“Mais enfin M. David Pujadas : vous trouvez normal que l’on dispose d’une base de données contenant toutes les empreintes digitales des ressortissants français… et que dans le même temps… on ne puisse pas la croiser avec les empreintes du tueur du massacre de [ Trifouilleville ]collectées par la Police - qui fait un travail admirable je le rappelle - afin de retrouver et de punir l’auteur infâme de ce crime odieux ?”
Le populisme a de beau jours devant lui.
Le 31/10/2016 à 09h53
#6
En 2012, une cohorte de sénateurs et députés socialistes avait dénoncé le super fichier voulu par la majorité d’alors.
Quatre ans plus tard, le changement. Le gouvernement a donné naissance ce week-end au fichier des « Titres électroniques sécurisés » (TES) qui regroupe des informations similaires en procédant à la même logique.
Comme quoi, la volonté des politiciens n’a pas d’influence sur le déroulement de certains “plans”.
Mais alors, qui décide de ces plans ?
#paranoia
Le 31/10/2016 à 09h54
#7
“En 2012, lorsqu’ils avaient attaqué devant le Conseil constitutionnel la proposition de loi relative à la protection de l’identité, une cohorte de sénateurs et députés socialistes, dont Jean-Jacques Urvoas, avait dénoncé le super fichier voulu par la majorité d’alors.”
La roue tourne, on dirait " />
Le 31/10/2016 à 09h55
#8
Le 31/10/2016 à 09h55
#9
Une vraie question pas un troll : “le taux de fiabilité d’une comparaison d’empreintes digitales est d’environ 97 %” => cette information vient d’ou ? [je croyais que le tx de fiabilité des empreintes digitales était de 99.99999999%” environ, probablement comme tout un chacun]
Le 31/10/2016 à 09h57
#10
97 % -> Délib CNIL
Le 31/10/2016 à 09h58
#11
Sans ête naif, je partage l’avis de Kwaïeur.
Les infos sont déjà disponibles dans des fichiers séparés (CNI, passeport, carte vitale, permis de conduire, impots, URSSAF…) auxquels avaient forcément accès les services de renseignement, la police judiciaire etc.
Le truc consiste juste en un rassemeblement des infos dans une seule base. Plus qu’à espérer que le SI soit securisé un max et que les données soient chiffrées du feu de dieu.
@N’dy : ça tombe bien le fichier ne servira pas à identifier les personnes.
Le 31/10/2016 à 09h59
#12
Sans doute pour s’échapper des ombres de 1940, le texte ne permettra pas d’exploiter un outil de recherche « permettant
l’identification à partir de l’image numérisée du visage ou de l’image
numérisée des empreintes digitales enregistrées dans ce traitement. »
Jusqu’au mois d’avril. Le prochain gvt le permettra, avec l’excuse du terrorisme, comme d’habitude.
Le 31/10/2016 à 10h02
#13
Un peu comme à l’époque de SAFARI quoi " />
Le 31/10/2016 à 10h03
#14
Le 31/10/2016 à 10h05
#15
plus qu’a se poncer le bout des doigts en allant à la mairie et mettre des lentille de couleur quoi…" />
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Le 31/10/2016 à 10h07
#16
Le combat contre le fichage généralisé a été perdu dès qu’on a accepté que nos empreinte digitales soient enregistrée avec (dans?) la CNI.
J’ai résisté en passant pour un illuminé quelques années avec ma vieille carte marron mais les abonnement mobiles ont achevé le travail en exigeant une CNI valide à l’ouverture.
Ca me fait mal de l’admettre mais les gens se tamponne vraiment du fichage et de la vie privée. Ca tique un peu quand tu en parles mais dès le lendemain ca accepte une analyse génétique indispensable à l’obtention d’une carte de reduction.
Le 31/10/2016 à 10h08
#17
Le 31/10/2016 à 10h09
#18
Le 31/10/2016 à 10h09
#19
Rien ne vaux un bonne brûlure pour supprimer ses empreintes digitales ^^
Le 31/10/2016 à 10h09
#20
Le 31/10/2016 à 10h09
#21
Pourquoi ne pas ajouter l’ADN aussi ? Et puis la couleur de peau et la religion !
Aucun enseignement de notre histoire n’est tirée de ces politiciens.
Le 31/10/2016 à 10h10
#22
Le 31/10/2016 à 10h10
#23
Le 31/10/2016 à 10h11
#24
Le 31/10/2016 à 10h12
#25
Comme la puce sur la CNI, non activée ?
(cf fin de l’actu)
Le 31/10/2016 à 10h13
#26
Sans sécurité, on peut toujours tergiverser sur la liberté. Si on est assassiné par un terroriste, tous ces discours sur “la vie privée” feront une belle jambe. Je suis près à renoncer partiellement à cette “vie privée”, d’autant que la plupart d’entre vous n’hésiter pas à créer des comptes à la pelle sur un tas de réseaux sociaux et marketing que je trouve bien plus nuisibles; et pouvoir vivre en paix et dans la sécurité, que de risquer de me faire tirer comme un lapin par un wakbar qui rigole devant la naïveté de nos dirigeants et concitoyens si prompte à parler de liberté. Quand la liberté et le “droit” profitent aux assassins, ce n’est plus acceptable !
Le 31/10/2016 à 10h15
#27
Le 31/10/2016 à 10h21
#28
Ils commencent à être lourds avec ces rappels incessants au régime de Vichy et à la 2nde GM globalement, c’est un épouvantail qui fonctionne de moins en moins. Les gens s’en cognent de Vichy, pour eux, y a que des pastilles mentholées et de la flotte là-bas.
C’est globalement une bonne idée se regroupement de fichiers, 1 seul fichier, 1 seule base, des économies potentielles en termes de coût sur le SI (pas nécessairement en terme d’infra), manque plus que l’ADN.
Evidemment, l’application est plus large et pourrait s’étendre à toute personne présent en permanence ou en transit sur le territoire français (migrants, expat, etc.).
Cela dit, le SI a intérêt à être blindé de chez blindé notamment au niveau des droits d’accès et journalisation des consultations, sinon bonjour le scandale (quoique..).
Le 31/10/2016 à 10h22
#29
C’est chaud.
Le 31/10/2016 à 10h22
#30
Le 31/10/2016 à 10h28
#31
Je ne comprends pas pourquoi ce fichier ne comporte pas l’empreinte ADN de chaque français.
ça permettrait de faciliter les identifications, mais aussi d’identifier les filiations, de détecter les enfants adultérins, et ainsi en cas de divorce de sanctionner les femmes volages.
Le 31/10/2016 à 10h28
#32
Le 31/10/2016 à 10h29
#33
Une petite pièce pour défendre nos droits :https://www.laquadrature.net/ " />
Le 31/10/2016 à 10h30
#34
A auclairdelalune
Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.
C’est Lincoln qui l’a dit.
Le 31/10/2016 à 10h31
#35
Cool, a quand le zoom infini pour “localiser” un “suspect” ? " />
Nan mais franchement, on peut pas dire qu’on a été déçu de ce gouvernement, on nous a promis du changement et on l’a eu : tout ce qui a été dénoncé par la gauche à l’époque de Sarkozy, appliqué à l’époque d’Hollande.
Flippant.
PS : pour ceux qui ont, soi-disant, rien à cacher : n’attendez pas le jour qu’on vous sorte un truc anodin pour ouvrir les yeux.
Le 31/10/2016 à 10h32
#36
Un bruit de bottes toujours plus assourdissant…
Le 31/10/2016 à 10h35
#37
Un fichier de gens honnêtes… du coup il faut plutôt se faire du soucis si on y est pas dedans ? " />
Le 31/10/2016 à 10h36
#38
Le 31/10/2016 à 10h36
#39
Le 31/10/2016 à 10h38
#40
moi pas.
Ce que je vais te dire va te sembler horrible, mais je préfère que mon frère, mon père ou ma mère soit “massacré” par un terroriste plutôt que d’être soumis à cette surveillance à la 1984 (c’est ÇA qu’on devrait lire en cours de français au lieu de l’assomoire…)
Oui, je le pense.
D’ailleurs, c’est presque amusant le nombre de personne qui disent “je n’ai rien à me reprocher, si ça peut aider à éviter des morts tant mieux” mais qui refuseraient catégoriquement qu’un mouchard soit dans leur voiture et leur mette une amende à chaque dépassement de vitesse, les empêche de démarrer s’ils ont trop d’alcool etc.
La route fait plus de mort en un mois que le terrorisme dans sa pire année, si vous voulez éviter les morts/blessés, commencez par là (ou le tabac, ou l’alcool, ou la pollution…)
Le 31/10/2016 à 10h40
#41
On pourrait ajouter les animaux de compagnie => analyser l’ADN des crottes qui sont sur le trottoir pour verbaliser les responsables. ça ce serait un vrai progrès.
Le 31/10/2016 à 10h40
#42
cf court IUT sur Merise (oui gros coup de vieux " />)
Le 31/10/2016 à 10h43
#43
Heu… en faite, l’actualité, c’est la fusion de la base de données des cartes d’identité avec celle des passeports ?
Le 31/10/2016 à 10h43
#44
En soit je suis pas contre mais dans la solution donner par la CNIL.
Parce que bon à l’heure des piratages de masse, c’est le genre de fichier qui serait plus qu’intéressant pour n’importe quel pirate.
Alors quand tu te dis que y’a vraiment toutes tes infos même le prénom de tes parents, autant le dire, on peut se retrouver à poil sur le net.
L’état tient compte de son passé en ne laissant pas la recherche par empreinte ou photos (nazi, fichage, étoile jaune toussa), mais elle devrait aussi tenir compte des proverbes… “Il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier” pire encore quand il y a aussi ceux des autres ! " />
Le 31/10/2016 à 10h44
#45
Le 31/10/2016 à 10h46
#46
oui rien de plus
Le 31/10/2016 à 10h47
#47
Le 31/10/2016 à 10h48
#48
Le 31/10/2016 à 10h48
#49
on parle bien des gens qui se plaignent des ondes éventuelles des compteurs autonome EDF/GDF et qui vivent aux millieux de 25 réseaux Wifi.
Ou alors des gens qui se plaignent de privation de liberté et de fichage mais qui mettent en libre accès leur vie sur FB et consort et autorise des applications tierce à avoir accès a leur vie privé pour claquer des gemmes sur Candy Crush ???
C’est pas le fait que les gens se soucient plus de leur “sécurité” que de leur “liberté” c’est leur inculture sur le sujet qui permettra de faire passer ce genre de choses
Le 31/10/2016 à 10h48
#50
Le 31/10/2016 à 10h49
#51
quand tu regardes certains comptes FB et autres trucs sociaux, tu as encore plus d’informations de filiation (parents/frères et sœurs/oncle et tante/…..) donc encore plus à poils sur le net
Le 31/10/2016 à 10h50
#52
Le 31/10/2016 à 10h51
#53
Le 31/10/2016 à 10h51
#54
Le 31/10/2016 à 10h52
#55
plus partage automatique avec INTERPOOL et SI SHENGEN
Interpool devant surement effectuer des requêtes sur demandes d’autres organisme de sécurité dans le monde (FBI, NSA, renseignement de différent pays)
Sur le principe de la fusion de 2 BBD c’est pas grave en soit, c’est de l’optimisation. Mais quand tu optimises ta collecte faut avoir de bonne sécurisation. et surtout ne pas en profiter pour changer le scope de partage.
Le 31/10/2016 à 10h53
#56
Bizarre (ou pas) comme l’histoire se répète.
Le 31/10/2016 à 10h53
#57
Et on a soit disant un gouvernement de gauche.
Comme d’habitude, on limite le truc (pas d’outil de recherche) pour le faire passer. Après, on durcit tout ça.
Le 31/10/2016 à 10h54
#58
Perso, je ne vois pas en quoi un tel truc va empêcher de “se faire assassiner” par des tarés.
J’ai peut-être manqué un truc, faut qu’on m’explique.
Le 31/10/2016 à 10h54
#59
Le 31/10/2016 à 10h54
#60
Le 31/10/2016 à 10h54
#61
Une fois que tout le monde sera fiché, ceux qui seront le plus en sécurité ne seront pas ceux qui seront “out of the grid” puisqu’il ne sera pas possible d’établir des liens avec eux ? A moins que l’on vire du pays tous ceux qui ne sont pas fiché ?
Et je ne comprend pas le commentaire de Christian Vanneste : Ce n’est pas parce qu’il y a eu hier une dictature à Vichy qu’il ne faut pas protéger aujourd’hui les honnêtes gens.
Un tel système est mis en place pour protéger une partie de la population d’une autre. Or, il semblerait qu’entre l’époque de Vichy et maintenant, seule la définition de “l’autre” partie de la population change. De plus, la France n’a pas inventé la dictature et n’est pas le seul pays dans le monde.
Non, votez pour moi en 2017. Je metterai en place des cellules de pré-crimes. Avec moi, vous serez en sécurité !
Le 31/10/2016 à 10h54
#62
Le 31/10/2016 à 10h54
#63
Certes.
Le 31/10/2016 à 10h55
#64
Il faudrait y ajouter la carte ADN pour améliorer sérieusement la fiabilité.
Le 31/10/2016 à 10h55
#65
Et après comme en Israël, des méchants vont fuiter le fichier.
Triste
Le 31/10/2016 à 10h56
#66
Le 31/10/2016 à 10h56
#67
Moi qui suis très souvent d’accord avec toi, je suis un peu étonné : tu es pro-surveillance et ne vois rien de mal à la mise en place de fichiers de plus en plus importants et centralisés ?
Pour ma part je ne pense pas que ce soit un souci superficiel, des gens très intelligents et modérés le pensent aussi.
Le 31/10/2016 à 10h57
#68
Le 31/10/2016 à 11h08
#69
Le 31/10/2016 à 11h08
#70
la liberté de ne pas faire parti d’un fichier centralisé ?
Le 31/10/2016 à 11h11
#71
Le 31/10/2016 à 11h15
#72
Qu’est ce que tu entends par authentification forte ? Là de ce que j’ai compris de la news, tu as toujours besoin du nom/numéro d’id pour pouvoir interroger la BDD si le reste des informations que tu as est valide. C’est justement le but d’une pièce d’identité, valider que tu es bien celui que tu affirmes être.
Pour l’augmentation de la durée de détention des données, j’ai rien lu de tel dans l’article, il ne parlent uniquement de la durée, mais rien ne dit si elle est augmentée (oui même réduite). J’ai pas trouvé la durée original de conservation des données (le minimum, de toutes façon, c’est 10ans, dans les 2 cas, c’est la durée de validité de ces pièces).
Pour les données supplémentaires, là encore l’article n’en fait pas clairement référence par rapport à l’état actuel. La seul chose qui semble être rajouté (lié au décret ?) c’est la seconde empreinte pour la carte nationale d’identité.
Je reste septique sur le potentiel nuisible du truc. J’ai plus l’impression de voir une simplification administrative en fusionnant 2 services historiquement séparés mais qui n’a plus lieu d’être.
Le 31/10/2016 à 11h17
#73
L’objectif à terme est bien de contrôler la population au maximum, pour pas qu’elle ne bouge trop pendant qu’on la tond.
Ils en profiteront sans doute pour glisser à un moment donné une authentification individuelle pour se connecter à internet via une carte de ce type. Ce qui permettra de faire tomber l’anonymat et donc faire taire les gens avec de simples menaces de représailles (s’exprimer publiquement contre le système en place sera devenu un crime), et pour les lobbies de vous tracer comme des rats de labo dans leur monde de la consommation.
Ne jamais perdre de vue que toutes les lois pondues ces 20 ou 30 dernières années le sont sur commande des lobbies (industriels et financiers), le gouvernement “élu” n’est qu’un instrument financé par ces mêmes lobbies, qui constituent finalement le gouvernement invisible. Et ce n’est pas du complotisme, il suffit de voir les conflits d’intérêts entre lobbies et commissaires européens par exemple.
Voir “Propaganda” d’Edward Bernays.
amha
Le 31/10/2016 à 11h20
#74
RIP Democracy
Le 31/10/2016 à 11h21
#75
Donc, pour être clair, tu es d’accord pour que dans ta voiture, il y ait un mouchard qui prévient la police si tu dépasse la limite, si tu bois trop. C’est pour protéger les gens des chauffards, tu n’as aucune raison d’être contre puisque tu n’as rien à caché.
Ah oui, au fait, il faut également installer un mouchard sur ton PC, histoire d’être certains qu’il n’y ait pas de fichier pirater.
C’est ça la surveillance. Mais je conçois que ce n’est pas facile à appréhender.
Le 31/10/2016 à 11h28
#76
C’est marrant, Terry Gilliam y avait déjà évoqué ce sujet délicat dans un film de 1985 :http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=142.html
On nage en plein délire. Étant donné le périmètre de captation des données, les possibilités d’accès à tel fichier, et l’incompétence des gens qui le consulteront, c’est la porte ouverte aux usurpations d’identité. Déjà qu’on arrive à verbaliser des propriétaires de tracteurs flashés à 230km/h sans aucune vérification préalable, je n’imagine même pas le résultat sur des données d’état civil auxquelles ont a associé tout un tas d’autres informations personnelles.
Certes la gestion physique des données civiles est archaïque et coûteuse, mais elle ralentit considérablement l’extraction et l’exploitation massive des données.
J’aimeras bien avoir le PAQ et la liste des risques/curatifs retenus sur ce type de projet.
Le 31/10/2016 à 11h29
#77
C’est effrayant. Hier sur Arte est passé un court métrage anime ou un groupe d’ami s’étonnait que l’on pose des camera de surveillance dans les parties commune de leur immeuble. Une personne du groupe protestant mollement assise a la terrasse du café en disant que ça ne se passerait pas comme ca. Scène suivant , meme groupe , les cameras sont installées et maintenant c’est obligation des cameras dans les logements. La même personne proteste a nouveau et disant que ca ne se passerait pas comme ca . Reflexion d’un de ses amis : “ deja que dans les parties communes …blablabla..”
Conclusion , on avance par petites touches , c’est dérangeant mais la protestation est molle et on passe a l’étape suivant totalement intrusive et qui etait le but de final.
Voila ou nous en sommes et on le voit dans certain commentaire avec , pourquoi pas si si …
La prochaine étape sera le croisement et probablement confier ces fichiers/données a des sociétés privées parce que ca mobilise des fonctionnaires et qu’il en a y en trop .
Le 31/10/2016 à 11h31
#78
La couleur est déclaratif … dans la mesure ou tu ne dit pas bleu alors que tu as les yeux rouges " />
Pour les doigts j’ai eu de la chance et pu ne pas poser mes doigts sur leur apareil, la personne en face était aussi de mon avis et a mis «illisible» comme excuse.
Pour les photos ils sont encore plus pointilleur et restrictif. Il faut rentrer dans un «ovale» standardisé, ceux qui ont les oreille en feuille de choux doivent se les coller !!!!!
Bref Minority report/1984 ont été de bon guide a suivre.
Perso j’aime bien la solution de tout embarqué sur la pièce d’identité … un coup de micro-onde et on en parle plus. Mais au moins tout n’est pas centralisé.
Ce qui m’effraie le plus c’est le «partage limité» avec d’autres entité. C’est un coup a ce qu’un dump de la base se retrouve sur «lagon des corsaire».
Bien évidemment les médias classique ne parleront absolument pas de ce fichier ou seulement de ses bon cotés
Le 31/10/2016 à 11h39
#79
Le 31/10/2016 à 11h42
#80
Il faut préparer le terrain pour pouvoir gérer l’acceptation par la population de voir son niveau de vie baisser des 2 tiers….
Le 31/10/2016 à 11h45
#81
réaction malheureusement émotionnelle qui ne met en perspective que le prisme de l’insécurité (limité à une menace terroriste d’ailleurs) et dans laquelle on part simplement du principe que moins de vie privée = plus de sécurité.
Dans le même temps vous refusez de limiter les risques de dérives qui historiquement arrivent souvent avec ce renoncement à la vie privée, tout autant de situations aussi éloignées de la paix et la sécurité que vous vantez…
Le 31/10/2016 à 11h54
#82
Merci de me rappeler ce qu’est la surveillance. Je dois être trop idiot pour comprendre ce que c’est.
Sinon le rapport avec la news ?
Le 31/10/2016 à 11h57
#83
De mémoire, ça a été fait dans une ville en Angleterre je crois.
Le 31/10/2016 à 11h58
#84
A ceux qui acceptent ce genre d’intrusions au motif “qu’ils n’ont rien à se reprocher”, j’ai envie de dire que personne n’est clean (Fisc, travail au black, achat de véhicule en cash au delà de la limite légale, achat de cigarettes en zone frontalière puis revente hors monopole SEITA, gros transport d’alcool, etc) .
Par essence, un fichier pareil ne peut pas être utilisé pour de la prévention, car il est théoriquement là pour enquêter sur quelque chose =>qui a déjà eu lieu<= . Il est donc utilisé quand c’est trop tard, par définition… comme les flics qui arrivent APRES un délit ou un crime.
En gros, il ne permettra que d’identifier plus facilement les coupables, ce qui est quasi-inutile puisque les terroristes (qui est censé etre la cible de ce truc) veulent qu’on parle d’eux. Et les services de renseignements savent très bien faire parler les BDD qui existent déjà.
A ceux qui acceptent ce genre d’intrusions au motif “qu’ils n’ont rien à se reprocher”, imaginez que votre voisin est un flic qui passe son temps derrière ses jumelles à noter tout ce que vous faites. Etes vous sûrs que vous diriez vous toujours que vous n’avez rien à vous reprocher ?
Le 31/10/2016 à 11h58
#85
Tu as oublié le fait que cette base allait aussi certainement être partagée avec les martiens reptiliens afin de remplacer la totalité de la population française par des clones " />
Le 31/10/2016 à 12h02
#86
Le 31/10/2016 à 12h03
#87
En faisant appel à une probable dérive du système vers un outils de surveillance n’est ce pas aussi un appel à la terreur ?
Le 31/10/2016 à 12h06
#88
Faudrait qu’on m’explique en quoi cette base de données est liberticide ou est une réminiscence de Vichy un avant-goût de 1984 ou une commande des lobbies.
Il y a deux bases existantes de contrôle d’identité parce qu’il y a deux pièces différentes (Ce qui est déjà une connerie en soit), vu que depuis plusieurs années maintenant les deux pièces s’appuient sur des mécanismes de contrôle équivalent, l’état envisage de fusionner ces deux bases. La base fusionnée contient les mêmes informations qu’avant fusion et est ouverte aux mêmes personnes que les bases avant fusion.
Donc, pourquoi ces cris d’orfraie et/ou ce débat pour ou contre le fichage ?
Le 31/10/2016 à 12h07
#89
Le 31/10/2016 à 12h08
#90
Lol je crois… Non perso je suis pas contre mais c’est le centralisé qui est le problème. On a bien mis en place la séparation des pouvoirs exécutif - législatif.
Je pense qu’il faudrait faire de même pour ce qui est des fichiers sur les gens.
Le 31/10/2016 à 12h09
#91
Le 31/10/2016 à 12h09
#92
Le 31/10/2016 à 12h11
#93
Parce qu’un fichier de contrôle permettant la vérification d’une pièce d’identité/ vérification de l’identité dans le cas d’absence de pièce est intrusif ?
L’état ne devrait donc pas avoir de moyen de vérifier qui est qui ?
Le 31/10/2016 à 12h11
#94
Le 31/10/2016 à 12h12
#95
L’image numérisée est présente dans le fichier du passeport depuis 2008.
Le 31/10/2016 à 12h13