L’avocat de la société ayant développé l’application SAIP (pour Système d’alerte et d’information des populations) a visiblement peu apprécié certains de nos tweets. Il nous menace de saisir la justice, en raison d’un dénigrement parait-il systématique du fameux outil développé par Deveryware.
Le 20 avril, vers 21 heures, un homme a donc tiré sur des policiers sur l’avenue des Champs-Élysées à Paris. Un policier a été tué, deux autres blessés. Les faits seront revendiqués par l’État islamique.
Mais revenons quelques instants après les coups de feu. À 21h20, un tweet de la Préfecture de police de Paris alertait les internautes qui suivent ce compte : « Intervention de police en cours sur le secteur des #ChampsElysees. Évitez le secteur et respectez les consignes des forces de police ». À 21h26, nous répondions à ce message par un simple constat : sur l’application d’alerte SAIP, configurée sur le 8e arrondissement parisien, c'est le calme plat : « aucun incident en cours ». Notre tweet a été repris par plusieurs médias : Le Journal du Geek, FranceInfo, le Huffingtonpost, BuzzFeed ou encore Europe 1.
@prefpolice Et pendant ce temps, SAIP : "aucun incident en cours" (configuré sur Paris 8e) pic.twitter.com/guZkxjDC6M
— marc rees (@reesmarc) 20 avril 2017
Au fil des évènements, quelques minutes plus tard, nous faisions part de notre incompréhension en l’état des maigres informations disponibles : la Préfecture de police demande aux personnes d’éviter le secteur. Mais cette demande n’est postée que sur Twitter, non en utilisant SAIP, pourtant qualifiée par l’Intérieur d’« application d'alerte et d'information des populations en cas de crise », utilisée plus exactement « en cas d’événements exceptionnels de sécurité publique mobilisant l’intervention de la police et de la gendarmerie, ou de sécurité civile nécessitant l’intervention de secours (Sapeurs-pompiers) » dixit l’Intérieur.
On en arrivait donc à une question simple : quelle est la hiérarchie entre ces deux modes d’information des populations ?
Une mise en demeure adressée par le conseil de Deveryware
Bref des interrogations que nous pensions légitimes, dénuées d’un quelconque désir de nuire à Deveryware, la société qui a développé cette application à la demande du Gouvernement. Mais tel n’a visiblement pas été l’analyse faite par Me Cyril Fergon, avocat associé au cabinet Arco Legal, conseil de cette société.
Dans un courrier électronique adressé le 21 avril, celui-ci se plaint du « lourd préjudice » subi par sa cliente « à raison des allégations erronées que vous publiez ou relayez sur votre compte tweeter, sinon votre site, au sujet de l'application SAIP dont elle est l'éditeur ».
Et ce juriste de nous demander de retirer fissa « les publications mettant en cause SAIP consistant à prétendre que cette application ne fonctionnerait pas », au motif que « ce sont les autorités publiques qui ont choisi de ne pas avoir recours à l’application SAIP pendant les premières heures de l’événement dramatique d'hier soir ».
« La vérité impose que vous ne laissiez pas entendre un problème de fonctionnement technique de l'application, poursuit Me Cyril Fergon. S'agissant de la décision de faire usage ou non de cette application, la décision appartenant aux seuls pouvoirs publics ne regarde pas ma cliente ». Avons-nous dit le contraire ? Aucunement : nous nous sommes limités à une simple prise photographique à un instant T alors qu'au sol, les douilles étaient encore chaudes.
Un préjudice d'image, un préjudice commercial
Mais ce cabinet d’avocats fulmine, nos publications personnelles auraient malgré tout généré un « préjudice d’image et donc commercial dont [sa cliente] serait fondée à demander réparation ». Et le mail de se conclure par cette douce formule : « Vous voudrez bien considérer le présent message comme une mise en demeure avec les effets y attachés par la loi. Je suis à la disposition de celui de mes Confrères que vous désignerez pour assurer la défense de vos intérêts ».
Seul détail : nous avons sollicité de ce spécialiste en contentieux la localisation des messages litigieux, où nous aurions dit voire simplement suggéré que l’application SAIP a été techniquement défaillante. En vain. Finalement, la société, toujours par la voix de son conseil, nous accuse d’une entreprise systématique de dénigrement quant aux performances techniques de son fleuron technologique. Et, plutôt que d’effacer les messages litigieux (toujours non identifiés), il nous demande désormais de ne plus diffuser de message public qui mettrait en cause la fiabilité technique de l’application d’alerte. Sinon ? Il saisira la justice. Un vrai message d’alerte.
Pour notre part, nous considérons que le vrai préjudice, si préjudice il y a, ne réside pas dans nos messages, mais dans le choix du gouvernement de ne pas avoir activé cet outil. Nous débouchons en effet sur une situation paradoxale où la Préfecture déconseille chaudement sur Twitter de se rendre dans une zone où SAIP nous indique qu’aucun incident n’est « en cours ».
Enfin, que le ministère de l'Intérieur ait choisi de ne pas activer SAIP pour des raisons qui lui sont propres n'empêchera jamais que l'on puisse s'interroger sur les raisons de cette décision. Un constat qui ne signifie en rien un quelconque dysfonctionnement de l'application.
Commentaires (203)
#1
Sans déconner." />" />" />
Le terrorisme serait commercial pour eux." />" />
#2
Incroyable - tu parles d’un “conseil”, qu’il aille devant le juge qu’on rigole!
#3
sérieux…
#4
Dénigrement ? Contre un organe de presse ? Blague ?
#5
ils ont pas peur de l’effet boule de neige de leur mise en demeure eux ?
ils connaissent pas internet apparemment " />
#6
#7
performances techniques de son fleuron technologique : Ariane 5 peut-être qualifié de fleuron technologique, leur applis ne vaut pas cette définition.
#8
Nous marchons vraiment sur la tête en France… Ce pays va finir par devenir la risée du monde, s’il ne l’est pas déjà #FrenchBashing
#9
Faudra vraiment leur expliquer l’effet Streinsand aussi. Pour ma part je n’ai jamais pensé que l’appli déconnait jusque là, maintenant je me demande… " />
#10
Vous voudrez bien considérer le présent message comme une mise en demeure avec les effets y attachés par la loi
Je croyais qu’une mise en demeure devait demander une action très précise, et n’était pas juste une simple menace de poursuites." />
#11
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ironie
#12
Lol. désolé, rien d’autres à dire pour ce troll.
#13
“Vous voudrez bien considérer le présent message comme une mise en demeure avec les effets y attachés par la loi”-> Non, affaire suivante
#14
Tiens, on fait des mises en demeure par mail maintenant???
#15
J’ai oublié de mettre le smileys " /> , désolé.
Me demande la tête que l’équipe de nxi à fait en lisant le mail." />
#16
Non mais faut bien comprendre que le cabinet est payé à l’heure et l’acte, donc un petit excès dans l’absurde n’est pas anormal. " />
C’est çà, ou bien on va devoir faire comme dans les pubs et ajouter des “*” partout pour éviter une potentielle attaque dès qu’on écrit un truc pour être sûr que personne l’interprète de travers. " />
#17
leur avocat n’aura se payer un abonnement premium NI pour lire cet article. Bien joué la rédaction :)
#18
3, 2, 1 …
A vos tweet " />
#19
Faut les comprendre les mecs, ils ont bricolé une application qu’ils ont vendus à un gouvernement et celui-ci ne l’utilise pas… Ça doit leur foutre les boules. Et y a des gens sur Twitter qui le font remarquer et eux, du coup, ben ça leur fou encore plus les boules. Parmi les twittos il se trouve qu’il y a un organe de presse indépendant dans le lot. De rage et les larmes aux yeux, ils passent leur nerf sur ces manants qui osent leur rappeler le fait qu’il y a déjà des solutions équivalentes qui existent, qui font aussi bien le taf et qui sont déjà largement utilisées dans les chaumières…
#20
Montrer les gros muscles c’est facile.
Démontrer en justice un préjudice commercial, sur une situation comme celle-là… ah ah ah. Bonne chance.
#21
Ouch, vu que ça n’a aucune chance de donner quelque chose… C’est uniquement pour mettre un coup de pression, histoire de vous mettre le doute vis-à-vis de vos prochaines publications?
Bref, une méthode pas jolie-jolie.
En même temps ça serait marrant que ça pousse un responsable du ministère à dire publiquement qu’ils ne l’utilisent pas trop cette app, pour diverses raisons " />
(ou qu’ils ont perdu le mot de passe pour lancer une alerte)
(ou que Twitter c’est quand même plus classe qu’une app dédiée)
#22
#23
Connaissais pas cette application mais après une rapide (très rapide même) recherche sur google en cherchant : “deveryware SAIP”
Le troisième lien est un article de Libération relatant les évènements de Nice et la “paresse” de cette application. Il serait intéressant de savoir si ils ont reçu eux aussi une mise en demeure " />
http://www.liberation.fr/futurs/2016/07/15/saip-l-appli-d-alerte-aux-attentats-q…
#24
.http://arco-legal.fr/index.html
Pas mal l’avocate de gauche avec son chemisier transparent qui montre ses dessous affriolants
Je voudrais bien qu’elle vienne plaider ma cause " />
#25
sans compter sur le fait que pour que leur appli “fonctionne”, il faut qu’elle soit installée sur les téléphone… et perso, je m’en balek de leur machin
il me semble que c’est largement faisable d’envoyer des messages d’alerte nativement sur Android/iOS/WP(?) et au moins ca serait reçu par (presque) tout le monde…
je suis curieux de savoir la suite
sors le popcorn, qui n’en veux ? XD
#26
Ils touchent de l’argent publique GRACE au terrorisme et menacent de poursuites les citoyens qui questionnent leurs performances… mentalité de mafia proche du pouvoir, on peut avoir une copie de l’appel d’offre? Les liens entre les propriétaires de cette entreprise et l’exécutif? " />
#27
400 000 roros pour ça…
#28
Si on tweet un message indiquant de ne pas utiliser cette application car leurs créateurs font des mises en demeures abusives, pensez-vous qu’on risque quelque chose ?
#29
J’ai déjà sorti mon paquet (de popcorn). " />
#30
Liberté … d’expression, de la presse … ça lui parle à l’autre ab* ?
#31
#32
“votre compte tweeter”
#33
#34
Ça donnerait presque envie de s’inscrire sur Twitter pour suivre Marc ! :popcorn:
#35
#36
Un pseudo et un mail poubelle et le tour est bon.
#37
Ce genre de mail j’en ai reçu par wagons à une époque. Brrrrr, j’en tremble encore.
De rire." />
#38
#39
#40
Effet Streisand droit devant !!! " />
(à dire sur le ton d’un capitaine voyant trop tard un iceberg " />)
#41
@Marc ça serait possible pour vous de contre attaquer en dénonçant les allégations erroné de leur mise en demeure ou attaque en justice pour le choc morale que vous subissez ?
#42
Ca ressemble aux lettres des cabinets de recouvrement de Free, Orange et toute la tripotée.
D’une, une lettre simple n’est jamais arrivée.
De deux, ils n’ont pas le droit de faire de telles menaces.
De trois, ils se mettent des marge de ouf, même si on doit des pénalités c’est au FAI, pas à eux.
De quatre, c’est souvent des courriers à tort (pas de prise en compte de la demande de résiliation LRAR,…)
Un jour j’en ai eu marre et j’ai répondu à ce cabinet qu’à la prochaine lettre je considèrerai qu’il me harcelait. Je n’ai jamais reçu de nouvelle lettre (dommage je m’en faisais une joie " />)…
#43
T’inquiète, je leur ai offert l’article .
" />
#44
nan mais y’a David qui soutine
#45
#46
#47
#48
Cherche pas il vont le tour du Web car il doivent essayer de vendre leur application a d’autre pays, donc donc eux il considere que c’est une mauvaise pub pour vendre leur bouzin ( qui n’est d’ailleur pas installer sur aucun de mes telephone)
#49
Comment faire un bad buzz s01e01
#50
#51
C’est pas le candidat à la présidentielle le plus jeune qui s’y connaissait le mieux en numérique hein, loin de là (c’est même consternant). C’est simplement qu’on n’écoute pas les gens compétents.
#52
En tous cas, j’ai gentiment partagé cet article partout.
#53
Et Marc Rees quoi… Le journaliste Tech le moins virulent de la tweetosphere quoi… " />
#54
C’est le principe de Peter :https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter
Toute personne évolue dans sa carrière professionnelle jusqu’à être à un poste quelle est incapable de satisfaire :)
#55
#56
#57
Bon c’est le moment de partager ce tweet un peu partout…
#58
SAIP étant financé sur fonds publics, je ne vois pas le préjudice qu’ils subissent.
Au fait, qu’est ce qui a amené l’Etat à commander une application qui, au final, ne se trouve pas utilisée ? De mauvais conseils, de mauvaises relations … ? " />
#59
Ils n’ont pas que l État français comme client (presents et futurs). Enfin j’imagine
Leur application n’a pas été utilisée c’est un fait pas un denigrement
#60
Je pige pas, un avocat est pas sensé être bien informé ?
On dirait que le gars envois une lettre au hasard en espérant que ca passe.
#61
#62
Si tu l’as vraiment fait, je te tire mon chapeau pour cette riche idée…
Les gars ont un contrat avec l’État et se plaigne qu’on leur fasse une “mauvaise pub”? Ce serait plutôt à nous de les attaquer pour un contrat non rempli (encore faut-il avoir accès au marché initial !) car leur appli est foireuse… Tout ceci avec l’argent du contribuable. J’ai loupé ma vocation mais en même temps j’ai pas d’amis à l’Élysée.
Remarque, je ne connaissais même pas cette appli.
Ils ont peur de rien les types…
#63
#64
#65
Aller pour le fun j’ai “installé” l’application puis annuler juste pour pouvoir lui mettre une étoile
#66
Et dire que j’aurais pu bosser pour eux, quoique le directeur technique m’avait fait en entretien fort mauvaise impression. Le gars qui répond à un appel en plein entretien et raccroche sans même s’excuser…
Je suis bien content de n’y être finalement jamais allé !!!
#67
les mecs sont des tocards depuis le début… et se retranchent derrière la justice…
" />
#68
bien pointilleux ce cabinet d’avocats. ils auraient pu prendre un peu de ce temps pour relire leur site web.
“émail” de contact : c’est moche
#69
#70
Pour notre part, nous considérons que le vrai préjudice, si préjudice il y a, ne réside pas dans nos messages, mais dans le choix du gouvernement de ne pas avoir activé cet outil.
C’était ma première réflexion à la lecture du début de l’article. " />
#71
#72
Même pas peur :-)
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Foncez, Pourrissez les … Vous avez tout le soutien de la communauté (je pense) …
#75
#76
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#77
#78
En fait et à la réflexion, Marc, je pense qu’ils avaient tous complètement oublié SAIP comme, j’imagine, tout le monde sauf certain journaliste de Next-Inpact.
#79
Si ils veulent poursuivre tous ceux qui ont “critiqué”, d’une manière ou d’une autre, SAIP, ben y’a du boulot…
#80
Mais qui protège cette société contre le préjudice créé par la stupidité de son conseil ?
#81
Moi qui voulait justement installer… non j’déconne, déjà une appli “de l’état” faut être à moitié barge pour l’installer, pire qu’une appli bancaire, ensuite il existe dans les protocoles des FAI des moyens d’envoyer des SMS à tous les gens qui bornent sur une antenne de mémoire, sans compter ces menaces par mail !! même pas par un courrier officiel, puis c’est de menaces carrément… Bravo au cabinet en question, c’est un Effet Streisand assuré et contre-productif non pas par les propos de @Marc mais par cette réaction exagérée.
GG
#82
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#83
#84
Ce qui est génial avec ces gens à l’égo visiblement incontrôlable, c’est qu’ils se tirent une balle dans le pied.
Sur l’aspect légitime de la mise en demeure, je ne suis pas juriste, ça me parait étonnant mais bon, on ne sait jamais.
Par contre sur le plan image de marque, si ils s’étaient contenté de répondre «tout marche bien c’est juste que le ministre n’a pas utilisé notre appli» et c’était fini.
Au lieu de ça, d’une j’avais oublié l’existence de cette appli, maintenant, ça me révolte d’avoir payé ça avec mes impôts
Et de deux: je ne connaissais pas la société Deveryware, maintenant, pour le peu que je la connaisse, j’en ai une image particulièrement exécrable.
Du coup, le préjudice, c’est eux-même qui se l’inflige " /> " />
#85
Alors l’article est en accès libre, plus question d’abonnés là, donc stop de dire que vous partagez votre article en mode défiance.
C’est pitoyable sur la forme, et je ne juge pas du fond, n’ayant pas assez d’éléments pour me prononcer. Sérieusement votre coté corporatiste “NXI” c’est vraiment moyen.
#86
#87
#88
Mise en demeure = LRAR déjà…
Avec une forme précise….
#89
" />
#90
#91
Elles sont mauvaises les news aujourd’hui, il y en a encore d’autres comme ça ? Il les lâches avant la fin de son mandat ?
#92
Cela n’a rien de pitoyable, NXI fait acte de transparence sur cet évènement. Ce n’est pas la première fois que ce type de communication “officieuse” est rendue publique car elle vise à étouffer la presse.
Après il est sûr que la communauté va réagir et qu’il y aura des crétins qui vont faire du bashing. Que ça soit envers le cabinet d’avocat ou encore la société à l’origine de la plainte.
#93
Du Marc Rees pur jus… destiné à ces afficionados et dont le ton de l’article ne laisse aucun doute sur les vraies raisons du tweet initial…
Pour s’en rendre compte, il suffit d’une petite recherche Google pour avoir l’honneur de lire les (nombreux) articles du même auteur sur cette appli.
Mais bon c’est toujours ça de pris: un article en libre accès au titre provocateur destiné à attirer le chaland, le tout en se faisant passer pour le persécuté: bien joué " />
#94
Recul ? NOS impôts ont financé une application inutile, ségréguant d’office une partie de la population quand le broadcast SMS aurait couvert tout le monde quasiment partout sans connexion data, et qui par-dessus le marché repose sur une infra en carton et réussit l’exploit de ne fonctionner que lorsqu’il ne faut pas. Et ça, ce n’est pas NXI qui le dit.
Personnellement, difficile de prendre du recul quand je paye pour un truc pareil !
#95
Ah mais c’est justement tout l’intérêt de la news mon carbier. Là NXI se fait attaquer pour des tweet, et non pas les articles présents sur le site (dont celui-ci je présume :p ).