Toulouse économise un million d’euros en basculant d’Office à LibreOffice
Il est liiiiiiiiiiibre Max
Le 28 juillet 2014 à 17h00
6 min
Logiciel
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Toulouse est depuis peu l’une des villes de France les plus fournies en solutions libres pour son administration. Elle a ainsi annoncé la semaine dernière avoir économisé un million d’euros en basculant l’ensemble des postes de son administration vers LibreOffice. Mais ce mouvement est simplement le dernier en date d’une longue série de travaux.
Un million d'euros d'économies
Toulouse Métropole, la communauté urbaine qui regroupe la ville elle-même ainsi que 37 municipalités voisines, compte environ 714 000 habitants. Les 10 000 employés qui composent son administration utilisent tous depuis peu LibreOffice, une suite bureautique libre et gratuite, en remplacement d’Office de Microsoft. Une bascule qui a permis d’économiser un million d’euros. Un chiffre obtenu en comparant ce qu’auraient couté les licences propriétaires, soit 1,8 million d’euros, au coût de la migration, chiffrée à 800 000 euros.
Il s’agit d’une nouvelle étape dans un plan beaucoup plus général de mise en avant des logiciels libres pour les rouages de l’administration toulousaine. Interrogée à ce sujet par la Commission européenne, Erwane Monthubert, responsable de l’application des politiques sur les technologies de l’information, a indiqué que la ville ne possédait pas vraiment de gestion unifiée dans ce domaine. Les infrastructures telles que les hôpitaux et les écoles étaient donc plus ou moins libres d’adopter les outils qu’ils souhaitent. Il fallait donc un coup de pouce pour déclencher tout le processus d’harmonisation.
Toulouse Métropole et l'harmonisation des pratiques
Cet accélérateur est arrivé avec la mise en place de Toulouse Métropole en décembre 2008. La structure a créé de profonds changements dans l’administration de la ville et de ses voisines, avec une mise en commun d’un certain nombre de ressources et une harmonisation forte des pratiques, outils et ainsi de suite. Le département informatique de Toulouse a donc été fondu dans un nouveau département, plus large, qui regroupait tous ceux des communes voisines.
La nouvelle structure a alors changé d’optique : « L’ancien directeur de l’information pour la banlieue est devenu directeur adjoint du nouveau département agrandi, et le [nouveau] directeur a commencé à prendre une approche plus active de l’open source. L’utilisation de l’open source est donc montée d’un cran, bien qu’elle se soit faite de manière très graduelle. Au niveau politique, elle est régulièrement débattue » a indiqué Erwane Monthubert.
Toujours selon elle, l’approche de Toulouse et de sa communauté urbaine a toujours été pragmatique quand il s’agissait de choisir des solutions logicielles. Il n’existait tout simplement pas de courant porteur pour unifier le système d’information. Quand la problématique s’est posée, l’open source a été mis en avant comme le moyen d’unifier les échanges d’informations tout en économisant.
L'open source présent dans une bonne partie des outils et services
Mais quels sont au juste les domaines dans lesquels l’open source s’est répandu ? Bertrand Serp, qui a repris le poste d’Erwane Monthubert après les dernières élections municipales, explique que désormais, tous les sites et applications web, les portails des intranets, les outils de collaboration et les solutions de gestion des documents électroniques sont désormais tous basés sur des solutions libres. Joomla est parfois utilisé pour le développement de petits sites, et LibreOffice est maintenant présent sur l’ensemble des postes informatiques. Notons aussi que les systèmes NFC utilisés pour les transports en commun ou les piscines sont basés sur des solutions libres.
Cependant, toute la machinerie de l’administration toulousaine n’est pas nécessairement sur des solutions open source. Bertrand Serp précise en effet que « le cœur stratégique des applications professionnelles demeure sur des systèmes UNIX, AIX d’IBM ou Windows, ainsi que des bases de données Oracle pour leur usabilité et leur maturité, ainsi que leur faculté à gérer de vastes quantités d’informations sur des systèmes hautement sécurisés ». Les services d’e-administration n’utilisent pas encore non plus de solutions open source. Au total, Linux représente la moitié des systèmes d’exploitation présents sur les machines.
Une ville « modèle »
Cependant, même si l’open source a très largement envahi l’administration toulousaine, son utilisation n’est pas encore systématique. Serp précise à ce sujet que l’agglomération est tout de même en état de mettre en application la circulaire Ayrault de 2012, qui porte justement sur une utilisation favorable de l’open source. Mais il s’agirait d’une étape logique, car Toulouse est la première grande ville de France par exemple à avoir adhéré à l’April (Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre) en 2011, et elle est membre depuis quatre ans de l’Adullact, une association qui certifie les solutions open source pour les gouvernements et les administrations locales.
Pour Erwane Monthubert, la situation de Toulouse reste un reflet de la situation dans l’Hexagone : « Le logiciel libre est un bon moteur pour le développement économique et l’emploi. La France a une grande valeur à l’international dans ce domaine. Tout dirigeant devrait le savoir. La France a le plus grand nombre de développeurs et d’entreprises impliqués dans ce secteur ». Mais Toulouse reste selon elle une référence : « Toulouse a été le principal moteur de la création de l’Association Française des Collectivités Open Data », dont Bertrand Serp est d’ailleurs le président. Cependant, même si elle estime que le logiciel libre devrait être intégré dans tous les politiques numériques, elle souhaite qu’il ne soit pas vecteur d’exclusions. De fait, un travail en partenariat avec des associations permet par exemple de mettre en place des formations pour les séniors.
Commentaires (215)
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Abonnez-vousLe 28/07/2014 à 20h48
Le 28/07/2014 à 20h50
Le 28/07/2014 à 20h50
Le 28/07/2014 à 21h04
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Le 28/07/2014 à 21h18
Le 28/07/2014 à 21h25
Ça serait bien qu’un petite partie des économies soient versées sous forme de dons a LibreOffice, on utilise du libre on le paye pour le soutenir, ça me parait normal :-)
Le 28/07/2014 à 21h26
Y’a encore des gens (fous ?) qui utilise VisiCalc et MultiPlan sur la planète ?
Parce que bon, comme vieilleries, on ne fait pas mieux … " />
Le 28/07/2014 à 21h27
Le 28/07/2014 à 21h28
Le 28/07/2014 à 21h29
Le 29/07/2014 à 09h47
Le 29/07/2014 à 09h50
Le 29/07/2014 à 09h51
Désolé, j’ai fait un lapsus dans mon dernier message et j’ai dépassé le délai pour pouvoir l’éditer convenablement (compréhensible mais peu pratique), sur la dernière phrase :
Et par pitié pas d’accusation dans un sens ou dans l’autre concernant le libre, qu’on soit libriste ou pas on a le droit d’être honnête dans son organisation.
Leynas.
Le 29/07/2014 à 10h20
Le 29/07/2014 à 10h28
Le 29/07/2014 à 11h06
Le 29/07/2014 à 11h21
Le 29/07/2014 à 11h27
Et en plus ça améliore leur sécurité grâce au pare-feu inclus… que du bonheur " />
Le 29/07/2014 à 11h34
Le 29/07/2014 à 11h35
Le 29/07/2014 à 11h39
Le 29/07/2014 à 11h39
Le 29/07/2014 à 11h47
Le 29/07/2014 à 11h55
Le 29/07/2014 à 11h58
Le 29/07/2014 à 12h02
Le 28/07/2014 à 17h14
Merci pour cet article, sauf que je me pose deux question :
Le 28/07/2014 à 17h19
Le 28/07/2014 à 17h19
Le 28/07/2014 à 17h20
Très bonne initiative.
Il sera intéressant d’avoir un retour sur le cout réel dans 2 à 3 ans.
Le 28/07/2014 à 17h21
Le 28/07/2014 à 17h23
Le 28/07/2014 à 17h27
Le 28/07/2014 à 17h29
Ils économiserais une fortune en passant au papier, pas besoin de formation, ni de maintenant et coup d’achat dérisoire.
Oui, c’est un troll gratuit.
Le 28/07/2014 à 17h30
Le 28/07/2014 à 17h32
Le 29/07/2014 à 09h06
Le 29/07/2014 à 09h06
Le 29/07/2014 à 09h08
Le 29/07/2014 à 09h11
Le 29/07/2014 à 09h14
Sur le point formation, je ne serais pas trop inquiet. Si pour le personnel en place depuis quelques années la question peut se poser, elle l’est moins pour le personnel à venir et plus récent, en particulier dans ces administrations publiques.
En général, ce sont des personnes qui ont suivi des études supérieures post-bac, réussies ou non, et donc la plupart du temps une formation à la bureautique via le c2i. Vous me répondrez que le c2i c’est un peu une blague vu sa facilité, que l’assiduité aux TD est relativement faible suivant les formations ou encore qu’ils ne le font pas dans un cadre professionnel. Mais déjà la bureautique n’a pas vocation à être spécialement difficile et beaucoup n’utiliseront pas de fonctions tableur très avancées, ensuite “bizarrement” les TD dans la plupart des universités sont faits sous Libre Office donc en ce qui les concernent ils n’auront pas trop de difficultés d’adaptation.
Leynas.
Le 29/07/2014 à 09h14
Le 29/07/2014 à 09h16
Le 29/07/2014 à 09h24
Le 29/07/2014 à 09h26
Le 29/07/2014 à 09h30
Le 29/07/2014 à 09h38
Le 29/07/2014 à 09h39
Le 29/07/2014 à 09h40
Le 29/07/2014 à 09h41
Le 29/07/2014 à 09h42
Le 29/07/2014 à 09h45
Le 28/07/2014 à 21h33
Le 28/07/2014 à 21h43
Le 28/07/2014 à 21h56
Le 28/07/2014 à 22h00
Le 28/07/2014 à 22h01
Le 28/07/2014 à 22h07
« le cœur stratégique des applications professionnelles demeure sur des systèmes UNIX, AIX d’IBM ou Windows, ainsi que des bases de données Oracle pour leur usabilité et leur maturité, ainsi que leur faculté à gérer de vastes quantités d’informations sur des systèmes hautement sécurisés ».
" />
Le 28/07/2014 à 22h08
Le 28/07/2014 à 22h10
Le 28/07/2014 à 22h14
Le 28/07/2014 à 22h18
Le 28/07/2014 à 22h26
Si toutes les communues, agglo, administrations passent au libre, ça pourrait faire de sacrés économie au pays.
Si ensuite les entreprises privés prennent la même direction, ça pourrait faire de meilleur marge :)
Mais d’ici les lobbys des éditeurs auront fait le petit tour dans les couloirs de l’assemblée.
Le 28/07/2014 à 22h27
Le 28/07/2014 à 22h31
Le 29/07/2014 à 02h35
Et pendant ce temps au Japon, tous mes collègues utilisent MS Office voire KingSoft Office. Certains connaissent Open Office mais LibreOffice rien, nada " /> .
Perso LibreOffice, je l’utilise juste pour lire les .docx que l’on m’envoie. En général ça marche bien (mieux que la liseuse de MS qui date de l’an 40).
Le 29/07/2014 à 03h06
Le 29/07/2014 à 04h14
On parle beaucoup de technique dans le commentaires.
Quand bien même on arriverait au même cout au final (ce dont je doute), ce ne sera pas pour arroser des ingés Ricain et des commerciaux en France.
OK je bosse en société de service, mais il faut bien voir que le libre fait bosser BEAUCOUP de monde, contrairement à MS (côté bureautique) où on se contente de vendre des licences dont les bénef partent direct en dehors des frontières.
Bref, votez contre le chômage, votez pour le libre " />
Le 28/07/2014 à 19h24
Le 28/07/2014 à 19h24
J’vais arrêter certaines véléïtés et casser des mythes :
Les formats de MS Office (.*x) sont basés sur le format ouvert Office Open XML WikipediaLe container utilisé par Libre Office c’est de l’ODF.
Les deux sont normés, se qui veux dire que Microsoft ne peut pas faire n’importe quoi avec son .docx par exemple …
De plus, même Microsoft est en train de migrer vers l’ODF … Donc au final, hormis le VBA intégré pour les macros (olol ?) et les présentations ben … Y’a plus grand intérêt a avoir une suite ou l’autre, vue que l’interopérabilité sera totale.
Le 28/07/2014 à 19h26
Le 28/07/2014 à 19h27
Le 28/07/2014 à 19h30
Le 28/07/2014 à 19h31
Le 28/07/2014 à 19h32
Le 28/07/2014 à 19h33
Le 28/07/2014 à 19h35
Et combien cela coûtera-t-il quand ils décideront de revenir chez MS, quand ils auront vu tous les manques/problèmes/bugs avec LibreOffice ?
LibreOffice n’est pas à la hauteur d’un usage pro, tout au plus pour du travail basique pour un particulier
Le 28/07/2014 à 19h36
Le 28/07/2014 à 19h37
Le 28/07/2014 à 19h40
Le 28/07/2014 à 19h40
Moi, ce qui m’intéresserait c’est de savoir si la ville, qui utilise des logiciels open-source (et/ou Libre), possède-t-elle des informaticiens pour contribuer à ces mêmes logiciels (en terme de code, report de bug, orientations en terme de besoins utilisateurs, etc…)
Parce que je pense pas que la ville mette la main à la poche pour contribuer en terme financier si elle n’a rien en retour. Ou est-ce qu’on reste dans la démarche de vente “j’utilise le logiciel gratos mais je pais le support”
Le 28/07/2014 à 19h42
Le 28/07/2014 à 19h45
Le 28/07/2014 à 19h47
Le 29/07/2014 à 08h07
Le 29/07/2014 à 08h12
Le 29/07/2014 à 08h18
Le 29/07/2014 à 08h20
Le 29/07/2014 à 08h27
Le 29/07/2014 à 08h27
Le 29/07/2014 à 08h31
Boarf, Pierre, Paul ou Jacques, quel que soit le produit bureautique, tant qu’on touche pas à leur navigateur pour glandouiller sur le net, ils s’en tapent. " />
(un peu " /> mais pas trop)
Le 29/07/2014 à 08h32
Le 29/07/2014 à 08h32
Le 29/07/2014 à 08h35
Le 29/07/2014 à 08h36
Le 29/07/2014 à 08h39