Le gouvernement introduit un délit d’entrave numérique à l’IVG
L'entrave version digitale

Le 28 septembre 2016 à 08h20
5 min
Droit
Droit
Comme annoncé depuis plusieurs jours par le gouvernement, celui-ci vient de déposer son amendement visant à créer un nouveau délit, celui de l'entrave numérique à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).
Cette rustine a été insérée dans le cadre de l'examen du projet de loi sur l'égalité et la citoyenneté. Juridiquement, elle vient ajouter une nouvelle disposition au Code de la santé publique, ainsi rédigée :
L’article L. 2223 - 2 du code de la santé publique est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« - soit en diffusant ou en transmettant par tout moyen, notamment par des moyens de communication au public par voie électronique ou de communication au public en ligne, des allégations, indications ou présentations faussées et de nature à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif, sur la nature, les caractéristiques ou les conséquences médicales d’une interruption volontaire de grossesse ou à exercer des pressions psychologiques sur les femmes s'informant sur une interruption volontaire de grossesse ou sur l'entourage de ces dernières. »
Plus concrètement, celui qui sera jugé responsable de tels actes, sera éligible à une peine de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. À ce jour, l'article L2223-2 du Code sanctionne de ce quantum, ceux qui perturbent l'accès aux établissements pratiquant les IVG ou exercent « des pressions morales et psychologiques, des menaces ou tout acte d'intimidation à l'encontre des personnels médicaux et non médicaux travaillant dans ces établissements, des femmes venues y subir ou s'informer sur une interruption volontaire de grossesse ou de l'entourage de ces dernières ».
Une série de conditions très précises
L'amendent de l'exécutif étend donc cette infraction à ceux qui mettent à disposition ou transmettent des contenus – notamment sur Internet – afin de dissuader les femmes de pratiquer de tels actes. Cette mesure sera soumise à une série de conditions très précises et cumulatives. Il faudra en :
- Des allégations, indications ou présentations faussées
- De nature à induire intentionnellement en erreur,
- Dans un but dissuasif,
- Sur la nature, les caractéristiques ou les conséquences médicales d’une interruption volontaire de grossesse
- Ou des allégations, indications ou présentations faussées
- Exerçant des pressions psychologiques sur les femmes s'informant sur une interruption volontaire de grossesse
- Ou sur l'entourage de ces dernières.
Informations insidieuses, liberté d'expression, droit à l'IVG
Dans son explication de texte, le gouvernement rappelle que l'IVG est une liberté fondamentale depuis la loi Veil de 1975. « Pourtant, les mouvements opposés à l’IVG ont toujours tenté d’entraver l’exercice de cette liberté », et ce, en empêchant d'une manière ou d'une autre le « droit des femmes à accéder à une information neutre et objective sur l’IVG, en particulier sur internet ».
Alors que de plus en plus de personnes utilisent Internet pour s'informer sur ce secteur sensible, un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes de novembre 2013 avait dénoncé « la montée en puissance très importante des mouvements anti-avortement sur internet qui entravent considérablement l’accès à une information fiable et de qualité ».
Selon ce rapport, en effet, « l’information dispensée sur le net n’est pas propre à assurer une entrée facilitée dans le parcours vers l’IVG. Elle peut même développer un sentiment de culpabilité chez les femmes »
Aujourd'hui, le gouvernement partage l'analyse : certes, il y a la liberté d'expression et d'opinion, mais des activistes utilisent les nouvelles technologies « pour lancer des campagnes de grande ampleur visant à décourager ou à empêcher les femmes d’avoir recours à l’interruption volontaire de grossesse » parfois « en se faisant passer, au premier abord, pour des sites purement informatifs ».
Il regrette ainsi que ces contenus soient en bonne place dans les moteurs et que sous couvert de la liberté d'expression, certains induisent en erreur celles et ceux qui cherchent une information fiable sur ce sujet. « Ces sites visent surtout des personnes fragiles, souvent démunies, qui cherchent à s’informer sur les modalités du recours à l’IVG » explique-t-il. « Des jeunes femmes souvent mineures, dont la grossesse n’a pas été désirée, qui n’ont pas un entourage familial ou social à même de les écouter et de les orienter. Elles se tournent alors vers internet pour trouver des conseils et de l’aide, pour comprendre leurs droits et pouvoir faire un choix ».
Les associations familiales catholiques ont de leur côté été très critiques sur ce nouveau délit, s'abritant derrière la liberté d'expression justement : « Mettre en avant des observations et des faits, proposer d'autres voies que l'avortement ou favoriser sa prévention seraient donc des délits ? L'évocation, par une femme, de sa souffrance occasionnée par un avortement est-elle condamnable ? ».
Un tremplin pour le blocage d'accès
On notera au final que selon l’article 6 - 1.8 de la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, « l’autorité judiciaire peut prescrire en référé ou sur requête, à toute personne mentionnée au 2 (les prestataires d’hébergement) ou, à défaut, à toute personne mentionnée au 1 (les fournisseurs d’accès), toutes mesures propres à prévenir un dommage ou à faire cesser un dommage occasionné par le contenu d’un service de communication au public en ligne ».
Votée, l'infraction de mise à disposition et/ou de diffusion de contenus anti-IVG permettra donc de justifier toutes les mesures visant à faire cesser ou prévenir ces faits. Sur Internet, elle pourra donc justifier notamment des mesures de blocage d'accès dans les mains des intermédiaires techniques.
Commentaires (271)
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Abonnez-vousLe 28/09/2016 à 12h00
Tu continues à parler “d’imposition”. Où vois-tu ce mot dans le texte de lois ?
Imposer englobe une notion de contrainte, où est cette contrainte quand on va intentionnellement sur un site pour en lire le contenu ?
Pour être plus clair, je ne critique pas le fait de penser qu’ils sont néfastes, je critique le champ lexical employé qui est fallacieux et ne vaut pas mieux que les méthodes de ces gens là.
Le 28/09/2016 à 12h02
Je joue l’avocat du diable :)
Liberté du corps, ok, mais l’éthique là dedans? Etre mère porteuse est interdit par la loi par exemple.
Le 28/09/2016 à 12h04
Non, je me suis juste mal relu et je me suis emmêlé les pinceaux.
PS : La fellation aussi c’est un génocide du coup ? De toute façon même si tu vises au bon endroit, y en a toujours qu’un qui gagne à la fin, ça fait toujours un massacre.
Le 28/09/2016 à 12h04
Le 28/09/2016 à 12h05
Oui mais non, la mauvaise foi n’a jamais donné raison à personne.
Le 28/09/2016 à 12h06
Il n’est en aucune façon question ici d’interdire quelque contestation que ce soit, ou de faire taire qui que ce soit. Ce qui sera désormais interdit, c’est d’avoir sur ce sujet le même genre de conduite que les dangereux malades qui attirent les enfants avec un sourire et des bonbons tout en ayant en fait des idées innommables derrière la tête.
Si quelqu’un est contre, il faut que ce soit clairement explicité, et je ne vois absolument pas ce qu’il y a de choquant à ça. Notamment parce que justement avoir une opinion négative sur l’IVG est tout sauf illégal et que de fait les gens qui ont cette opinion n’ont en aucune façon un quelconque besoin d’avancer travestis pour l’exprimer.
Le 28/09/2016 à 12h07
J’ai toujours du mal avec ce genre de lois de censure (censure n’est pas un gros mot)
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Je me dit que l’on ne peut pas empêcher les gens de penser et d’exprimer n’importe quelle connerie( ni aux autres de les écouter)
D’un autre côté, compter sur l’esprit critique des gens pour faire la part des choses et ne pas se laisser influencer
Par contre, je pense que le gouvernement est tout à fait capable de communiquer de manière neutre sur ce sujet. Qui à un interêt à voir augmenter le nombre des ivg? Les médecins qui pratiquent les interventions
Surement pas les fabricants de préservatifs
Mais battre la communication faite a coup de mensonges et d’images trash, ce n’est pas une mince affaire.
Et si les sites neutres sur le sujet se mettaient à faire du trash talk sur les sites qui disent n’importe quoi? Mon rêve
Le 28/09/2016 à 12h11
Le 28/09/2016 à 12h11
On peut difficilement parler de censure ici, du moins pas de manière conventionnelle. L’idée ici est plutôt de pousser les gens à clairement exprimer leurs opinions, au lieu de les déguiser à de mauvaises fins.
Le 28/09/2016 à 12h11
Tu confonds opinion gouvernementale et vérité scientifique. Même si c’est vrai que les gouvernements ont vite tendance à vouloir museler toute opinion discordante, là il ne me semble pas que ce soit le but. Le but est de ne pas manipuler celles et ceux qui se posent des questions sur la marche à suivre.
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C’est peut-être angélique de ma part de croire le gouvernement là-dessus, mais pour avoir vu des anti IVG, je les mets dans le même panier que les anti-homos : des gens qui veulent contrôler la vie des autres.
Je peux avoir mon diplôme ?
Le 28/09/2016 à 12h13
Le 28/09/2016 à 12h14
Dans ta liste des pays “du même genre”, tu as oublié un Grand Pays Européen, la Pologne.
Le 28/09/2016 à 12h14
Dommage j’étais sérieux moi :)
Et mon commentaire contient des questions très simple.
Le 28/09/2016 à 12h17
Non. La loi est clairement beaucoup plus large que ça. Elle n’introduit pas du tout une limitation aux sites se présentant faussement comme pro-IVG ou purement informatifs (sous entendre en fait : globalement pro-IVG).
Le 28/09/2016 à 12h17
Le 28/09/2016 à 12h18
Le 28/09/2016 à 17h42
J’ai juste cité un de chaque bord, même s’il y a plus de 2 bords en fait. Je n’allais pas tous les citer, je risquais d’en oublier.
Le 28/09/2016 à 17h44
Con et IVG ça va ensemble.
Le 28/09/2016 à 17h50
T’aurai pu faire une fourchette allant de minute a la lettre d’information du POI
Le 28/09/2016 à 17h55
Le 28/09/2016 à 17h59
Le 28/09/2016 à 18h15
Le 28/09/2016 à 18h20
Il y a des gens qui sont mal scolarisés, il y a des gens qui sont bien scolarisés mais qui ne se souviennent pas de tout et il y a même des gens “bien” scolarisés qui ne savent rien du tout puisque les écoles privées à parrainage religieux ont tendance à faire l’impasse sur les fleurs et les abeilles.
Et de toutes façons, il n’y a rien de déshonorant à avoir comme premier réflexe de taper “avortement” dans Google. Apprendre une grossesse non-désirée, sur le coup ça ne génère pas des comportements rationnels, même chez les gens préparés.
J’ai vu ma sœur dévastée pour une grossesse à 18 ans, alors les leçons de “moi je sais donc tout le monde, alors les gens qui savent pas tant pis pour eux” ne me donnent pas envie d’être poli.
Le 28/09/2016 à 18h59
Le 28/09/2016 à 19h00
C’est marrant, parce que tous les sites qui parlent de cette loi ne mettent jamais de lien vers les sites visés (censure ou oubli ?): ivg.net par exemple.
Cela sent gravement la censure et la pensée unique: l’IVG c’est bon, mangez en !
Le 28/09/2016 à 19h01
C’est vrai que c’est tellement plus simple, au cas par cas, site par site, de faire des procédures administratives/judiciaires, qui durent des mois (avant que quoi que ce soit ne bouge) et sont contrecarrés par un simple changement de nom de domaine…
Bien sûr mon idée est stupide…
Tout comme le ballot screen imposée à toute l’europe, la version Windows N, tout ça n’existe pas…
L’avantage de cette idée, c’est qu’elle est efficace, et ne coute quasiment rien une fois mise en place, mais bon c’est vrai c’est une mauvaise idée. Essaye encore.
Le 28/09/2016 à 19h08
Le 28/09/2016 à 19h16
Et où est le problème ?
Pourquoi feraient-ils de la publicité pour ces sites qui ne le méritent pas ?
Le site que tu indiques n’envoie pas vers celui du planning familial lui non plus.
Et en plus on est assez grand pour les trouver et nous faire un avis.
Le 28/09/2016 à 19h48
Je connais une histoire totalement opposé : il y a une trentaine d’année, cette personne s’est fait avortée alors qu’elle n’a jamais dépassé la 4ième à l’école.
Je suis désolé pour ta sœur, mais ce qui s’est passé n’est très certainement pas qu’un problème de désinformation (les année 80-90 avait aussi sa dose sans possibilité d’avoir facilement l’accès à de vrai infos).
Partir dans un croisade contre la désinformation sur internet par leur censure, c’est tout simplement impossible et surtout ma crainte c’est les dérives d’un tel système. Au lieu de dépenser une énergie infinie là dedans, il faudrait apprendre au gens à développer un esprit critique.
Le 29/09/2016 à 06h33
Nan mais tu sais que balancer des informations fausses, c’est déjà interdit ? Là c’est juste pour aggraver la peine si c’est dans le but de le but de dissuader.
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En fait je vois ce que tu veux dire, et sur le fond, les pro/anti devraient être logé à la même enseigne. Et on aurait du commencer par les religions selon moi (
Le 29/09/2016 à 06h46
je pensait en inutilité totale, ce qui m’était inconcevable.
Séphi m’a démontré qu’il y a des mutations auxquelles je n’avais pas pensé.
Donc oui, à terme, les vaccins actuels deviendraient inutiles. Mais contre les souches actuelles, je maintien qu’il sera toujours utile d’effectuer ces vaccins.
Le 29/09/2016 à 07h04
Vu t’as réponse j’ai pas du répondre a la bonne personne, par contre les vaccins sont régulièrement actualisé, si par mutation tu parles des mutation des virus ciblés. Les vaccins seront inutiles le jour ou une techno plus efficace apparaitra pas avant.
Le 28/09/2016 à 15h10
Eh bien, j’ai mal exprimé ma pensée dans le message précédent, voilà tout
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Le 28/09/2016 à 15h10
Une loi pour gérer les mensonges sur internet. Genius !
Et sur le débat pro-vie en plus ! C’est sûr ça ne peut pas échouer …
Le 28/09/2016 à 15h13
enlève le “à moitié”
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Je dis juste que je préfère qu’on combatte des idées par des idées et pas par la loi.
Parce que au départ, et la ministre l’a bien expliqué, c’est parce que les anti sont mieux référencés que le gouvernement veut faire évoluer la loi. C’est ça que je combats depuis le début ici.
Le 28/09/2016 à 15h15
+42
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Le 28/09/2016 à 15h16
Le 28/09/2016 à 15h28
Le 28/09/2016 à 15h28
Le 28/09/2016 à 15h34
Le 28/09/2016 à 15h37
Le 28/09/2016 à 15h45
Faudrait faire aussi la même chose pour toute critique de Hollande, notre leader supreme.
Le 28/09/2016 à 16h16
A toutes ces questions, à tout ces problème c’est au planning familiale qu’on nous a toujours dirigé depuis le collège. Sinon, si elle est mineure, potentiellement elle est dans un établissement scolaire qui possède un service de médecine qui est aussi là pour ça. Ces systèmes mis en place sont discret et gratuit justement pour éviter la pression extérieurs et de contrainte financière. Tu veux passer par internet, tu vas sur le site du planning familiale et tu as un numéro vert en page d’accueil en gros à droite.
Le 28/09/2016 à 16h43
Le 28/09/2016 à 17h15
Devrait t’ont banaliser cette acte ? Une baguette et une IVG siouplé
Le 28/09/2016 à 17h20
Tu oublies l’importance de la couverture vaccinale, les vaccins sont plus une protection collective qu’individuelle. Le taux de vaccination baisse et la rougeole par exemple reviens en force alors que l’OMS en 2010 espérait l’éradiquer en 2015.
Le 28/09/2016 à 17h30
Si on va par la chaque fois que je me branle c’est un remake de la WW2.
Le 28/09/2016 à 17h35
Putain valeurs actuelles dit la vérité
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Le 28/09/2016 à 08h37
Le 28/09/2016 à 08h38
Sinon toujours pas de “liberté fondamentale” à l’avortement pour les hommes?
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Le 28/09/2016 à 08h39
Cette proposition est surtout là pour viser les sites qui se font passer pour des sites d’info sérieux, comme par exemplehttp://avortement.net/
Le site a l’air très sérieux, presque officiel, avec un numéro vert en place etc etc. Et au final, c’est juste un blabla pour dissuader les femmes d’avorter. Ce ne sont pas des gens qui expriment leurs opinions en étant contre l’avortement, ce sont des gens qui veulent faire culpabiliser des femmes qui sont déjà dans des situations délicates et qui sont probablement assez fragiles.
Le 28/09/2016 à 08h39
Avec la capacité de propagande du gouvernement. Ils pourraient pas simplement bomber google (comme les cathos intégristes) avec des sites officiels ou renvoyant vers des informations fiables ?
J’ai une idée qui me trotte dans la tête. Pourquoi pas un WOT national où le gouvernement/ong/n’importe qui pourraient afficher des messages d’avertissement suivant les sites : «Attention - Site de désinformation sur l’IVG», «Attention, Site raciste» etc…
Ils imposent ce WOT à tous les navigateurs, et après le gouvernement & cie gagne sont temps et son (notre) argent pour véhiculer ses messages/indications/avertissement.
Le 28/09/2016 à 08h40
Le 28/09/2016 à 08h40
Le 28/09/2016 à 08h43
Et un délit de consultation des sites mal réputés ?
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Parce que par extension, le problème (et j’espère ne pas utiliser l’argument faux de la pente glissante), ça ressemble à une diminution drastique de la liberté d’expression…
“attention, ce site qui dit que balkany est un fraudeur fiscal est dénoncé comme un site de propagande, ne le visitez pas”
Le 28/09/2016 à 08h46
Le 28/09/2016 à 08h47
Et un délit d’entrave consistant à faire croire qu’un candidat à la présidentiel inversera la courbe du chômage en un an, puis en 2… ???
Plus sérieusement, je trouve abusif ce type d’inscription dans une loi. Il me semble que le mensonge (escroquerie intellectuelle en l’occurrence) et la pression psychologique sont déjà punis par la loi. Pourquoi en rajouter une couche avec un régime d’exception ? Je trouve cela extrêmement dangereux et ouvre la voix à la censure pure et simple de ce qui ne serait pas politiquement correct pour un gouvernement en place. Encore une résurgence nostalgique de l’ex URSS semble-t-il.
Le 28/09/2016 à 08h49
Mouais, ça ouvre la porte à des dérives dangereuses… d’autre part pour faire jouer ce délit je pense que ça va être coton.
À quand le délit de fausses informations sur ce que fait le gouvernement ???
Le 28/09/2016 à 08h50
Voilà qui va encore faire s’enfoncer la France en matière de liberté d’expression. Une loi qui va ouvrir nombre de dérives comme à chaque fois qu’on veut condamner la “mal-pensée” qui introduit encore le crime d’intention.
On pourrais faire un délit pour l’incitation faussée à l’IVG? Parce que là il y a des horreurs aussi… Mais non, la censure va forcément du côté du pouvoir.
Le 28/09/2016 à 08h50
Moi aussi, je ne supporte pas les bonimenteurs du web mais….
1/ quid de la liberté d’expression
2/ quid des sites hébergés à l’étranger
Et surtout quelle est la prochaine etape ?
On pourra commencer de façon légitime : escrocs, sectes, bonimenteurs (créationnisme, idéologies sectaires, atteintes aux libertés, etc.) …. mais ensuite ?
Interdiction de tout ce qui n’est pas dans la pensée unique ? Interdiction de tout ce qui ne va pas dans le sens du gouvernement en place ?
Le chemin vers la dictature est pavé de bonnes intentions…..
Le 28/09/2016 à 08h50
Le 28/09/2016 à 08h51
Dans https://ivg.net/temoignages rubrique “j’ai bien vécu l’IVG”
Facebook
Bah devinez quoi, ce sont des témoignages de femmes qui l’ont mal vécu
Sur
“Venez en parler” oui mais c’est leur compte qui publie les histoires, et toutes dissuadent de pratiquer l’IVG
“Mais voilà, en décembre, j’ai appris que j’étais une 3e fois enceinte de 5 semaines (7sa) alors que j’avais re re re changé de contraception. je prenais la pilule “Leeloo” plus des préservatifs à chaque rapport.”
Seems legit
https://ivg.net/accueil/ma-fille-adolescente-est-enceinte
“Si la grossesse se poursuit, il ne faut surtout pas penser que les études de votre fille sont finies. Parfois, les jeunes filles sont plus motivées pour leurs études pendant leur grossesse et même après.”
Le 28/09/2016 à 08h51
C’est vrai que cette histoire de “faussé” vers être dur à juger.
Le 28/09/2016 à 08h52
Oui c’est plus clair avec l’exemple, en gros, faudrait que les sites anti-IVG se déclarent en temps que tel (avec un pop-up à l’entrée et non pas des petites lignes dans un disclaimer).
L’idée est pas dénuée de sens, à voir comment ça serait appliqué. Par contre à voir aussi comment on fait pour un site genre Doctissimo …
Le 28/09/2016 à 08h52
Le 28/09/2016 à 08h55
Tu devrais faire attention, une loi sur la sottise pourrait te coûter deux ans de prison et 30 000 € d’amende.
Faire l’amalgame des chrétiens intégristes et des musulmans intégristes, faut vraiment pas être bien…
Le 28/09/2016 à 08h55
Le 28/09/2016 à 08h59
Le 28/09/2016 à 09h02
Pourtant, c’est pareil dans l’idée : des gus qui veulent imposer leur ami imaginaire à tout le monde.
La forme diverge, il y en a des plus motivés que d’autres, à qui un prétexte est offert sur un plateau d’argent
Le 28/09/2016 à 09h02
Mais dans ce cas là c’est un problème de faux et usage de faux, d’usurpation d’identité ou je ne sais nin, je ne vois pas l’intérêt de créer une loi ad hoc si ça crève les yeux.
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Sans compter que je vois venir gros comme une maison la “méthode fdesouche” qui consiste à héberger son site web en Inde/Hong-Kong/au Panama/n’importe quel pays du même genre pour ne pas obéir à la loi française, et étant donné que le web est mondial…
Le 28/09/2016 à 09h03
J’ai l’impression que beaucoup confondent la liberté d’expression avec la liberté de dire n’importe quoi.
On a le droit (grâce à la liberté d’expression) dire dire ce que l’on veut tant que ce qu’on dit est vrai.
Les cathos veulent parler d’alternatives à l’IVG ? Très bien, ils peuvent le faire !
Par contre il n’ont pas le droit que l’IVG entraine telle conséquence quand ce n’est pas vrai, que l’IVG se passe de telle façon quand ce n’est pas vrai, etc.
Ici, ce n’est pas être anti IVG qui pose problème, c’est mentir sur l’IVG, ou faire pression sur les femmes pour les empêcher de faire une IVG.
L’IVG a des conséquences, ne pas le faire en a d’autres.
Les femmes ont le droit de s’informer et de décider si oui ou non elles veulent faire un IVG.
Présenter de fausses informations pour empêcher les femmes de s’informer, c’est priver les femmes de leurs droits, ce qui est maintenant un délit.
Le mensonge n’est en général pas un délit en soit.
Cela dépends grandement du contexte et de la portée du mensonge.
Mentir au tribunal ou lors d’une enquête est un délit (entrave à la justice).
Mentir publiquement sur une personne en portant atteinte à son honneur est répréhensible (calomnies).
Dire que c’est une petite souris qui a déposer une pièce en échange d’une dent ne pose aucun problème…
Le 28/09/2016 à 09h04
Délit d’entrave numérique a l’IVG ? Un stérilet électronique…?
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je veux bien m’occuper de la maintenance…!
Laissons donc Boutin et son mari/cousin/frère ainsi que la Barjot remuer dans tous les sens et brasser du vent !
Le 28/09/2016 à 09h05
Chut, dis pas tout
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Une référence à OSS117 “mais le général de gaulle a dit que tous les français avaient été résistants”
“oui, mais …”
Le 28/09/2016 à 09h05
Je pense sincèrement que le texte ne va pas assez loin !
Pourquoi s’arrêter à l’IVG ?
Ce texte pourrait très bien fonctionner pour beaucoup de secteur.
Après, contrairement à ce que pensent certains, le but n’est pas d’empêcher les anti-avortement d’exprimer leur opinion mais plutôt d’éviter la désinformation.
Le 28/09/2016 à 09h07
Le 28/09/2016 à 09h07
Le 28/09/2016 à 09h08
je ne sais pas ce qu’il en est dit dans les manuels d’histoire aujourd’hui mais j’ai clairement appris qu’on avait signé un armistice en notre complète défaveur en juin 40…
Le 28/09/2016 à 09h09
Le 28/09/2016 à 09h09
Le 28/09/2016 à 09h09
Le 28/09/2016 à 09h41
Non, je ne remplace pas Pakistan par France.
Les conditions ne sont pas du tout les mêmes.
Non, nous n’avons pas le droit de dire n’importe quoi quand c’est au détriment d’autres personnes et de leurs droits ou de principes fondamentaux.
Qui sommes-nous pour prétendre détenir la vérité ?
Si par nous, tu veux dire les scientifiques qui passent des années à faire des recherches pour obtenir des faits réels, alors oui, “nous” détenons la vérité.
Le modèle scientifique permet d’établir des faits, vérité jusqu’à preuve du contraire.
Cela ne se base pas sur des croyances ou des idées.
Bien qu’elles puissent aboutir à des vérités, il faut passer par des étapes de vérification.
Sortir un faux chiffre exprès, ce n’est remettre en question une vérité établie.
La science accepte de remettre en question les vérités établies, si cela se base sur des faits réels, sur des preuves que ce qu’on prenait pour une vérité n’en ai pas une.
Le 28/09/2016 à 09h41
Le 28/09/2016 à 09h42
Vous ne voulez pas que quelqu’un qui ne pense pas comme vous ne vous en parle ?
Vous employer le terme “imposer” à connotation négative, pourquoi ne pas dire “informer” ou “donner un avis”.
Le 28/09/2016 à 09h43
Non la question fait plutôt référence à une dérive possible que je ne souhaite pas… mais vers laquelle on se dirige de plus en plus.
Le 28/09/2016 à 09h43
Vous rebondissez sur des mots de mon commentaire et non sur mon commentaire.
Arrêtons le hors sujet dés maintenant :)
Le 28/09/2016 à 09h45
Le 28/09/2016 à 09h45
Le 28/09/2016 à 09h46
Le 28/09/2016 à 09h46
Le 28/09/2016 à 09h48
Le 28/09/2016 à 09h52
Houla, agent d’influence made in Netino, Concileo ou Achtik spotted.
T’arrives à te regarder dans une glace le matin ?
Le 28/09/2016 à 09h53
Pourquoi ne punir que les fausses informations dissuasive? sous-entendu, donner des informations trompeuses, du moment que c’est incitatif, c’est pas un soucis? sérieusement?
Les gens qui profitent de la détresse d’autrui pour pousser leurs vues sont des salaud, quelque soit leur bord.
Le 28/09/2016 à 09h54
Certains vaccins ne peuvent se faire qu’à partir d’un certain âge. En ne vaccinant pas tes enfants, s’il entre en contacte avec des plus jeunes pas encore vaccinés, il représente un danger mortel.
Beaucoup de vaccins ont aussi un taux d’efficacité qui n’est pas de 100%, ce qui veut dire que si tu expose 100 personnes à un porteur, certains seront affectés. Le risque est donc directement proportionnel à l’exposition.
Il peut aussi y avoir des personnes affaiblies qui seront affectées.
Une personne non vaccinée n’est pas uniquement un risque pour les personnes, mais représente également un foyer d’infection, où la maladie peut librement se développer, gagner en virulence pour ensuite se propager à nouveau.
Les campagnes de vaccination permettent aussi d’éradiquer certaines maladies (la variole par exemple)…
Prétendre que la vaccination est un choix qui n’affecte pas les autres est faux et égoïste.
Le 28/09/2016 à 09h58
OK on progresse dans la mise en place progressive de la police de la pensée.
Le 28/09/2016 à 09h58
Voila typiquement la fausse bonne idée, l’incrimination d’un comportement spécifique, là où il suffisait de reprendre ou modifier l’infraction de diffusion de fausse nouvelle de l’article 27 de la loi du 29 juillet 1881.
Avec ce type de raisonnement, un fait divers = une nouvelle incrimination. Par exemple, lorsque la GAP sera légalisée, il faudra alors faire de même etc…
Le 28/09/2016 à 09h58
rmmhhh…
En sciences, on sait bien qu’une théorie est vraie jusqu’à ce qu’on la réfute ou qu’on en voit les limites.
En attendant, elle est vraie.
Mais alors, Einstein qui a montré les limites de la théorie de Newton doit-il être considéré comme un charlatan jusqu’à ce qu’il ait calculé le décalage de l’orbite de Mercure(spoiler: il l’a fait brillamment) ?
Le “nous” dont tu parles, ce n’est pas les scientifiques (qui sont moins de 10% des gens, faut pas déconner), je parle de la société civile, dans laquelle on a un état de droit et une liberté d’expression, pour laquelle nos ancêtres se sont battus (front de l’Yser, au hasard).
Je cite : “Non, nous n’avons pas le droit de dire n’importe quoi quand c’est au détriment d’autres personnes et de leurs droits ou de principes fondamentaux. ”
Donc tu es totalement d’accord pour que le Pakistan applique la peine de mort à ceux qui disent du mal de Allah ou Mahomet ?
Notre monde n’est pas parfait, il y a des menteurs, des idiots, et des escrocs. 100% des gens ne sont pas des scientifiques honnêtes.
Je cite encore : “Les conditions ne sont pas du tout les mêmes. ”
Mais justement, l’état de droit, c’est la justice aveugle qui ne doit pas prendre en compte les conditions.Si on commence à faire du cas par cas, ce n’est pas la justice, c’est au mieux le despote éclairé.Je ne sais pas si je suis clair là-dessus ?
Le 28/09/2016 à 08h25
Super ! C’était bien nécessaire face à toute cette propagande anti IVG.
Les associations familiales catholiques ont de leur côté été très critiques sur ce nouveau délit
Eux et leurs pairs, je les maudis. De vrais extrémistes qui veulent imposer leur vision de la vie et leurs règles. ils sont tout aussi dangereux que les salafistes.
Le 28/09/2016 à 08h26
L’idée de fond est pas mal par contre les effets de bord ensuite…
On introduit l’idée qu’une idée contestataire doit être muselée pour le bien.
Une personne en recherche d’info en général passe pas un bon moment de sa vie a ce moment donc préfère être le plus discret possible donc trouver des fausses infos sur le net ça va pas l’aider… Mais je n’aime pas l’idée de censure…
Donc mitigé..
edit : j’attends de voir un peu le “débat”, et les idées évoquées pour me faire une idée plus précise… Si vous avez des exemples, etc… je susi prenneur.
Le 28/09/2016 à 08h30
Trop soft, on devrait envoyé un compagnie de crs contre les anti.
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Le 28/09/2016 à 08h31
Donc on a le droit d’être contre l’IVG mais pas de le manifester électroniquement ?
Autant la partie où l’on ne doit pas éxercer une pression sur une personne se renseignant sur l’IVG je comprend tout à fait, c’est un choix qui ne concerne que la personne et le conjoint.
Autant les 3 premiers points c’est un peu extrême, si des personnes veulent s’exprimer là-dessus, qu’elle le fasse, après comme partout ça va te sortir des chiffres et des théories complètement absurdes de façon détourné (une IVG = un meurtre, ou y a X millions de personnes qui n’ont pas eu la chance de vivre, blablabla…)
La plupart des discours pour/contre y a toujours une partie de faussé car défendant un point de vue subjectif de la personne.
Le 28/09/2016 à 08h33
Pas une idée contestataire, mais une idée fausse sans argument valable voir avec mensonges. Ce n’est pas tout à fait la même chose.
Mais il est clair que cela fait parti des choses à surveiller de près pour éviter que ca ne glisse vers la bonne pensée unique.
Le 28/09/2016 à 08h34
Le problème c’est la présentation de ces infos contestataires.
Un site qui dit clairement qu’ils sont anti-IVG, qui donnent leurs arguments sans donner de faux chiffres ou de faux témoignages, ce n’est pas un problème.
Un site qui se fait passer pour un site d’information presque officiel sur la question de l’IVG et qui en fait incite sournoisement à ne pas pratiquer cet IVG, c’est un site dangereux.
Le problème de ces “idées contestataires”, c’est qu’elles ont un impact réel sur des personnes, non seulement la mère mais aussi le bébé. Et ces impacts peuvent être dramatiques, typiquement pour les personnes démunies qui ne pourront pas subvenir aux besoins de l’enfant.
Le 28/09/2016 à 08h34
D’après ce que j’ai compris et d’après les exemples entendus à la radio ce matin, c’est surtout les sites qui “trompent” l’internaute qui sont visés.
Le 28/09/2016 à 08h35
Cette loi pourraient parfaitement s’appliquer aux lobbys qui essaient d’influencer les élus/nommés
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Le 28/09/2016 à 08h35
Le 28/09/2016 à 08h36
Je propose qu’on fasse la même chose avec les sites de désinformation sur les vaccins. Le phénomène antivax n’est pas aussi répandu en France qu’aux US, mais c’est quand même un grave problème qui pourrait impacter la santé d’une génération complète.
Le 28/09/2016 à 08h37