Comment les ayants droit veulent faire sauter la banque de Google Images
Un droit d'honneur à l'index
Le 17 juin 2013 à 12h27
6 min
Droit
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Exclusif PC INpact En dernière ligne droite, un rapport du Conseil Supérieur sur la Propriété Littéraire et Artistique lance un nouveau front depuis le ministère de la Culture. En tentant de dénombrer les impuretés juridiques des moteurs de recherche, les ayants droit réclament une loi pour faire payer Google et ses images trop librement indexées. Comment ? Par une gestion collective assise sur le chiffre d'affaires de ces géants du net.
Lorsqu’ils rendent des résultats après une requête, les moteurs reproduisent des extraits, des copies de contenus, des citations, etc. S’opposent alors deux blocs, frontalement : d’un côté, la liberté de référencer, essence même d’Internet ; de l’autre, les droits exclusifs, dont celui d’autoriser et d’interdire, au ceinturon des ayants droit. Dans un rapport d’une centaine de pages, toujours en état de « projet confidentiel », le CSPLA tente de flairer l’ADN juridique des moteurs de recherche depuis une mission lancée fin 2011.
L’un des services qui font l’objet de toutes les attentions est Google Image. Le CSPLA, conseil du ministère composé en majorité d’ayants droit, souligne que ces contenus y sont visibles « hors contextes », c'est-à-dire sans aller sur le site d’hébergement. « De ce fait, aucun clic ne vient alimenter le score du site source dont le classement dans les moteurs de recherche demeure médiocre ». L'effet est mécanique : « on assiste à une estimation erronée de la réelle visualisation de l’image, et donc des répartitions des droits d’auteur qui seraient envisageables ».
Une mission sur les banques d'images est en cours Rue de Valois, mais dans ses travaux sur le référencement, le CSPLA dénombre déjà plusieurs bugs : pas d’indication du nom de l’auteur (atteinte à la paternité) et des préjudices par pelletées puisqu’il n’y a pas d’obligation de passer par le site cible. « Si l’on se place dans l’hypothèse d’un site source qui aurait comme modèle d’affaires la publicité, ou l’abonnement, ce développement des services de recherche est susceptible de lui porter préjudice ». Il faut dire que les ayants droit du secteur refusent de reconnaître à Google le statut de l’hébergeur ou celui de prestataire de cache, les conditions juridiques n’étant pas remplies selon eux.
Indexer ou ne pas être indexé, telle est la question
Du côté de Google, on conteste ces arguments dont celle d’une avide captation de valeur. Son service draine des visiteurs et il est sans publicité. De même, les ayants droit mécontents peuvent toujours choisir le bras d’honneur numérique : déréférencer leur page des moteurs via des Robots txt. En choisissant de ne pas le faire, c’est bien qu’ils y trouvent un petit intérêt, non ?
Dans cette guerre des tranchées entre contenu et contenant, les ayants droit répliquent que le référencement de toutes ces images aiguise l’audience globale de Google et lui permet du coup d’affiner ses algorithmes. Google est « responsable du contenu qu’elle met à la disposition du public. Par conséquent [la société] ne peut pas se contenter de renverser la charge de la responsabilité en imposant aux sites d’origine d’indiquer s’ils souhaitent être référencés sur son moteur de recherche. » Cette remarque est signée de la Société Auteurs des Arts visuels et de l’Image Fixe (SAIF).
Une banque d'images concurrente, gratuite, sans droit, sans rémunération ?
Dans un courrier au ministère de la Culture, cette société d'auteurs considère Google « comme un véritable service de fourniture d’images numériques ». Il est gratuit, concurrence les banques d’images et ne rémunère pas l’auteur. Pire, « Google Images est devenu la source essentielle de reproduction d’images en format réduit (« vignettes ») pour les ordinateurs, les baladeurs multimédias, les téléphones et les tablettes multimédias, et obère ainsi les marchés émergents d’images de ce type ».
Pour ces professionnels de l’image, ces reproductions et ces mises à disposition sont réalisées sans autorisation, ni même rémunération. L’Adagp, la société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques, en apporte une conclusion dans un autre courrier : ces services de référencement d’images, « s’ils procèdent à l’utilisation de ces images sans autorisation, se rendent coupables d’actes de contrefaçon ».
Une gestion collective en poche, la copie privée en tête
Que faire alors pour ce qui est visiblement un incendie dans le secteur ? Selon la SAIF, la voie de la gestion collective est la seule envisageable. En effet, argumente-t-elle, Google ne peut réclamer l’autorisation individuelle de chaque auteur. Du coup, « seul un mécanisme de gestion collective obligatoire permet de prendre en compte les auteurs non membres des sociétés de gestion collective et d’assurer ainsi une parfaite sécurité juridique aux opérateurs ».
La SAIF envoie donc ce message à Aurélie Filippetti : « ce mécanisme ne peut être mis en place que par le biais d’une disposition législative modifiant le code de la propriété intellectuelle, qui habiliterait une ou plusieurs sociétés de gestion collective à délivrer pour le compte de tous les auteurs des autorisations d’exploitation aux services de recherche et à percevoir en contrepartie de ces autorisations une rémunération obligatoire correspondant à ces exploitations. »
La « rémunération » perçue par les sociétés de collecte et de répartition prendrait la forme d’un prélèvement butiné selon le chiffre d’affaires de Google et des autres moteurs de recherche d’images. Et en pratique ? Ce serait soit par la voie de l’accord, soit via une commission administrative « sur le modèle de la copie privée, par exemple ». Une fois en caisse, resterait plus qu’à répartir. Comment ? Simplissime ! Cela se ferait « notamment en fonction du nombre d’images, des données de requêtes réalisées par les internautes et des données de résultats communiquées par les services de recherches, et le cas échéant sur la base de sondages et statistiques. » Bref, comme la copie privée...
Commentaires (234)
Le 17/06/2013 à 12h38
Le 17/06/2013 à 12h39
Le 17/06/2013 à 12h39
Le 17/06/2013 à 12h39
C’est le feu d’artifice des sous-titres aujourd’hui !
Le 17/06/2013 à 12h39
Le 17/06/2013 à 12h43
Ah oui quand même…. les ayant-droit !
Quand il ne restera plus rien à taxer… il leur restera toujours à essayer de nous taxer sur le droit à respirer…
Plus ils en font, plus je les déteste, et plus je m’efforce de NE RIEN LEUR DONNER !
Le 17/06/2013 à 12h47
Google peut payer. " />
Le 17/06/2013 à 12h47
Ont ils foncièrement tord ? Combien de personne clique sur voir le site web, quand ils ont trouvé l’image qui les intéresse ? Sans Google, ils existeraient sans doute pas dans leur forme actuelle mais sans eux Google ne serait rien aussi.
Google a longtemps fait son truc dans son coin sans jamais demander les autorisations aux propriétaires des contenus, sans jamais se soucier de savoir si ils enfreignaient des lois. Aujourd’hui le reste du monde se rebelle contre ses pratiques.
N’est-il pas trop simple de lancer un service et de le mettre en conformité vis a vis des lois qu’après coup ?
Le 17/06/2013 à 12h50
Comme d’hab. toujours Google, et Bing, Yahoo ?
La réussite attirera toujours la convoitise… et une part du gâteau !
Le 17/06/2013 à 12h50
Autant au début de google images, quand on cliquait sur une image on se retrouvait sur le site, maintenant on a le droit à un agrandissement de l’image hors contexte. Du coup on sort du cadre de la simple citation, vu que google affiche désormais tout le contenu. Du coup je comprend les ayants droits.
Par contre, le coup de la bande d’images gratuite, c’est le retour de la concurence deloyal des méchants qui mettent leur photos à disposition gratuitement, et ça c’est n’importe quoi, ça sert juste à faire miroiter au gouvernement de la création d’emplois.
Le 17/06/2013 à 12h52
Ça me fait penser aux journaux qui voulaient taxer Google à case de Google News.
Je ne pense pas que cela soit vraiment difficile à faire mais Google devrait déréférencer les plaignants, comme il aurait dû faire avec les journaux. Google ouvre un petit site où tu peux choisir d’être supprimé de Google Image en mettant ton URL (ou celle de l’image).
Le 17/06/2013 à 12h52
Un jour, google va fermer en France tellement ce gouvernement d’incompétents taxe à tout va pour leur amis parasites (oups, on dit “ayant droits”).
bon, c’est quand les élections..ah me%!\(£, 4 ans encore. Ces c%\)* là vont encore faire monter Marine pendant 4 ans. J’espère qu’elle pensera à les remercier.
Le 17/06/2013 à 12h52
Le 17/06/2013 à 12h53
Le 17/06/2013 à 12h56
Le 17/06/2013 à 12h56
Ce sont les mêmes charlots qui voudraient faire fermer wikimedia commons car les photos d’amateurs font une concurrence déloyale aux banques d’images professionnelles.
Le 17/06/2013 à 12h56
Le 17/06/2013 à 12h57
Le 17/06/2013 à 12h57
Le 17/06/2013 à 12h58
De même, les ayants droit mécontents peuvent toujours choisir le bras d’honneur numérique : déréférencer leur page des moteurs via des Robots txt. En choisissant de ne pas le faire, c’est bien qu’ils y trouvent un petit intérêt, non ?
Entre deux maux, il faut choisir le moindre.
Le 17/06/2013 à 12h59
Le 17/06/2013 à 12h59
Le 17/06/2013 à 13h01
Le 17/06/2013 à 13h01
Le 17/06/2013 à 13h02
Le 17/06/2013 à 13h03
Aujourd’hui Google,demain… Le monde !!!
Fond musical de méchant avec un château lugubre et des éclairs en arrière plan sous Copyright
Le 17/06/2013 à 13h04
Le 17/06/2013 à 13h05
Ah ouais quand meme. Ils doivent bien se faire chier au CSPLA pour partir dans des trucs pareils…
Le plus chiant est qu’ils sont écoutés par nos sinistres :/
Le 17/06/2013 à 13h05
Le 17/06/2013 à 13h09
Le 17/06/2013 à 13h09
Le 17/06/2013 à 13h10
Le 17/06/2013 à 13h10
Le 17/06/2013 à 13h10
safesearch désactivé.
T’es grillé Marc " />
Le 17/06/2013 à 13h10
Chic, je vais toucher de l’argent avec mes photos de profil LinkedIn et Viadeo.
On fait comment pour récupérer les sous ?
Le 17/06/2013 à 13h11
Le 17/06/2013 à 13h11
Le 17/06/2013 à 13h13
Le 17/06/2013 à 13h13
Le 17/06/2013 à 13h16
Ce qui est marrant dans les commentaires c’est que quand un site Warez se fait du fric en référençant des liens pour du contenu dit “illégal”, c’est tout juste si tout le monde n’applaudit pas quand il est fermé…
Mais quand c’est Google qui fait la même chose (vidéo, photos, musiques, etc.) on crie au génie et à la neutralité du Net " />
On ne touche pas à Google " /> " />
Le 17/06/2013 à 13h17
Encore un organisme que la future taxe arrivera tout juste à amortir.. " />
Le 17/06/2013 à 13h19
Google est « responsable du contenu qu’elle met à la disposition du public et par conséquent ne peut pas se contenter de renverser la charge de la responsabilité en imposant aux sites d’origine d’indiquer s’ils souhaitent être référencés sur son moteur de recherche. »
Comment dire ? En fait … c’est rigoureusement le contraire :
=> encore un projet législatif .FR à propos d’une organisation .US qui traite de contenu .COM => torchon => poubelle
Et il se trouve des gens payés grassement pour entreprendre des tâches dont on sait avant même de commencer qu’elle ne serviront qu’à faire sembler de travailler en attendant le salaire.
Il faut dire que les ayants droit du secteur refusent de reconnaître à Google le statut de l’hébergeur ou celui de prestataire de cache, les conditions juridiques n’étant pas remplies selon eux.
J’avoue mon ignorance là dessus, je ne peux affirmer s’ils ont tord ou raison de penser ça (je suis quand même bien parti pour penser qu’ils ont tord)
Quoiqu’il en soit, qu’est ce que ca va bien changer si c’est vrai ? On bloque Google en France ? Non, alors laissez tomber et passez à un autre dossier. A croire qu’ils mettent un point d’honneur à ne surtout jamais rien faire de productif.
courrier au ministère de la Culture …
considère Google comme un véritable service de fourniture d’images …
concurrence les banques d’images sans rémunérer l’auteur.
Google obère ainsi les marchés émergents d’images de ce type …
procède à l’utilisation de ces images sans autorisation …
=> se rend coupable d’actes de contrefaçon ».
Well, that escalated quickly
(recherché sur Google Images ®)
Le 17/06/2013 à 13h21
Le 17/06/2013 à 13h21
Le 17/06/2013 à 13h22
Le 17/06/2013 à 13h22
Le 17/06/2013 à 13h22
Le 17/06/2013 à 13h24
Le 17/06/2013 à 15h44
De toute façon on marche sur la tête. Ces sites ne veulent pas indiquer eux même ce qui doit être référencé ou non.
Si le moteur de recherche doit demander, pour chaque site, si il à le droit ou pas on s’en sort plus. Et puis au final ça revient à détruire le concept même de moteur de recherche. On va revenir au temps où on trouvait également des annuaires sur le net: chaque site présenté était référencé à la main. Bonjour l’évolution…
Le 17/06/2013 à 15h47
Le 17/06/2013 à 15h48
Le 17/06/2013 à 15h54
Le 17/06/2013 à 16h06
Le 17/06/2013 à 16h18
Le 17/06/2013 à 16h22
Le 17/06/2013 à 16h29
Le 17/06/2013 à 16h33
Le 17/06/2013 à 16h40
Le 17/06/2013 à 17h32
Le 17/06/2013 à 17h37
Le 17/06/2013 à 17h39
Ouais, assez intéressant…
Notamment le gars qu’Hellmut cite, une question pas dénuée d’intérêt.
Y’a une bible du bon comportement concernant les fichiers robots anywhere ?
Moi, ce que je connais, c’est que dans le robots.txt se trouve simplement :
“Sitemap:http://www.lesite.fr/sitemap.xml”
… et dans le fichier xml, une ribambelle de:
http://www.lesite.fr/unrepertoire/unautre/lenom-de-la-page-finale0.8
… enfin suivant la priorité de pertinence de chacun à faire varier de 0.5 à 1.
Sur PCI tout bonnement:
User-Agent: *
Disallow: /Account/
Disallow: /Abonnement/EncartPremium
Disallow: /Abonnement/EncartPremium2
Disallow: /AlerteActu/
Disallow: /Actu/
Disallow: /TestEtDossier/
Disallow: /recherche*
Sitemap: PC INpact… avec un ex. de sitemap un peu différent:
PC INpact
PC INpactfrUserGenerated
2013-06-17Battlefield 4 : Electronic Arts donne le coup d’envoi de la version alphaCulture Numérique, Jeux
PC INpact…
Alors, que dire, que faire, que penser finalement ?
Le 17/06/2013 à 17h45
Le 17/06/2013 à 17h46
rien….
Le 17/06/2013 à 17h48
Ça, on a cédé face aux revendications illégitimes des uns, maintenant, on a les revendications illégitimes des autres.
Si vous donnez à manger à un loup, vous finissez rapidement par en avoir une dizaine…
Le 18/06/2013 à 12h34
Le 18/06/2013 à 13h20
Le 18/06/2013 à 14h09
Le 18/06/2013 à 14h23
Le 18/06/2013 à 14h29
Le 18/06/2013 à 15h21
Le 18/06/2013 à 15h41
tout ca pour des lolcats " />
Le 18/06/2013 à 16h00
Le 18/06/2013 à 16h06
Le 18/06/2013 à 16h13
Le 18/06/2013 à 18h07
Le 18/06/2013 à 18h32
Le 18/06/2013 à 19h41
Le 18/06/2013 à 19h49
Le 18/06/2013 à 20h11
Le 18/06/2013 à 22h03
Le 17/06/2013 à 12h31
J’adore comme les gouvernements sont jaloux de Google.
Le 17/06/2013 à 12h33
" />
Le 17/06/2013 à 12h33
la beurre, l’argent du beure, la crémière et la cremerie…toujours la même histoire….
Le 17/06/2013 à 12h33
ah wé quand même… Hadopi 2.0 ?
Le 17/06/2013 à 12h33
>cat robots.txt
User-agent: *
Disallow: /images
>_
Nan? Ça marche pas?
Le 17/06/2013 à 12h34
C’est assez incroyable… " />
Je leur propose de taxer l’eau de pluie, car elle fait concurrence à l’eau en bouteille.
Le 17/06/2013 à 12h34
Petits joueurs ! Autant faire comme la Fédération Française de Foot qui demande 200 millions à Monaco " />
Le 17/06/2013 à 12h35
Vivement la recherche d’image sans image en résultat! Avec les noms à la con qu’ils leur donnent ça va être marrant.
Le 17/06/2013 à 12h35
Le 17/06/2013 à 12h38
Oulà, ça craint. Mes yeux fonctionnent, ils vont me taxer ?
Le 17/06/2013 à 13h54
Le 17/06/2013 à 13h55
Le 17/06/2013 à 13h55
« seul un mécanisme de gestion collective obligatoire permet de prendre en compte les auteurs non membres des sociétés de gestion collective et d’assurer ainsi une parfaite sécurité juridique aux opérateurs »
Si je comprends bien cette phrase, c’est de l’extorsion de fonds sous prétexte juridique sur le dos des auteurs qui ont choisi de mettre leurs créations sous licence libre. Faudrait qu’ils se calment.
Le 17/06/2013 à 13h57
Le 17/06/2013 à 13h58
Le 17/06/2013 à 13h58
Le 17/06/2013 à 13h59
J’pense qu’on a tous compris que Google avait du pouvoir, merci, ça rend pas l’action des ayants droits plus légitime et moins con.
Verdict : Ils sont tous de gros cons !
Le 17/06/2013 à 13h59
Le 17/06/2013 à 14h00
Le 17/06/2013 à 14h02
Le 17/06/2013 à 14h03
Le 17/06/2013 à 14h05
Le 17/06/2013 à 14h05
Le 17/06/2013 à 14h06
Le 17/06/2013 à 14h08
Le 17/06/2013 à 14h08