[Édito] Que faire face à la merdification de l’information
Comme disait Napoléon, « faut pas croire tout ce qu’on lit sur Internet »
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N’ayons pas peur des mots, nous sommes dans une « merdification » importante de l’information. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’importance sur les réseaux sociaux et avec l’IA générative. La balle est dans le camp des internautes.
Le 03 novembre à 15h58
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Enshittification ou merdification a été élu mot de l’année 2024 par le dictionnaire d’anglais australien Macquarie. Sa définition : « détérioration progressive d'un service ou d'un produit, en particulier d'une plateforme en ligne, provoquée par une réduction de la qualité du service fourni résultant de la recherche de profit ».
Ce terme s’applique parfaitement à l’information en ligne. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il est de plus en plus inquiétant. Un bon terreau de cette merdification est la course à l’information. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation ; les exemples sont malheureusement nombreux et la situation se répète inlassablement.
La course à l'audience
Sur Internet, cette course à l’information va (malheureusement) de pair avec celle de l'audience. La raison est simple : la publicité, dont les revenus sont directement liés au nombre de visiteurs (les fameux visiteurs uniques ou VU dans le jargon du métier) ou de pages vues. D’une information claire et objective, on dérive depuis longtemps vers des titres putaclicks, des fake news et, de plus en plus, un mélange des deux.
Avec la merdification de l’information, le phénomène va plus loin. Les gens (et pas uniquement les jeunes) s'abreuvent maintenant sur les réseaux sociaux et s’informent par le prisme de certains influenceurs. Pour reprendre les inconnus : « y'a le mauvais chasseur [d’information] : y voit un truc qui bouge, y tire. Le bon chasseur : y voit un truc, y tire… ».
Dans l'information, c'est presque pareil, sauf que ceux qui racontent n’importe quoi sont les premiers à tirer, ceux qui enquêtent tirent plus tard. La course à l’audimat pousse une grande partie des médias à tirer le plus vite possible. L’information est fausse ? Pas « grave », une seconde sera publiée s’il y a de quoi (re)faire de l’audience, sinon elle sera limite laissée de côté.
Nous avons déjà longuement parlé de la loi de Brandolini ou « principe d’asymétrie des idioties » pour les sciences, mais cela touche désormais toutes les catégories d’information. Ne pas oublier que ceux qui racontent des idioties (pour rester poli) ne prennent pas de pincettes et foncent tête baissée, là où les chercheurs et scientifiques pèsent les conséquences et la portée de leurs mots. Deux discours, une même cible, mais pas les mêmes règles du jeu.
Combien de fois des informations ont fait les gros titres lors d’une condamnation alors que le jugement cassé en appel n’est quasiment pas évoqué ? Beaucoup trop… Combien de fois de fausses vidéos sont relayées sans jamais corriger le tir ? Beaucoup trop… Combien de fois des fuites de données inexistantes font les gros titres (et font le jeu des pirates) ? Beaucoup trop… Vous avez compris l'idée.
La course à la visibilité
La situation évolue, mais pas dans le bon sens. Aujourd’hui, personnalités publiques et influenceurs ont un vrai pouvoir sur les gens et le moindre geste peut déplacer des foules. Un exemple récent avec un t-shirt vintage d’un aquarium porté par Taylor Swift. Des fans voulaient le même, l'aquarium en fait une réédition et le propose en « cadeau » pour un don à la protection des loutres. Montant de l’opération : plus de 2 millions de dollars. Rien de grave ici, au contraire, mais cela montre à quel point une idole peut faire bouger les choses.
Le problème étant que certains influenceurs poussent parfois à leur communauté des produits illégaux et/ou dangereux, au mépris des lois. L’année dernière, la DGCCRF dressait un triste bilan : sur 310 influenceurs contrôlés, 151 étaient « en anomalies ».
Les marques ont bien compris le potentiel des influenceurs et l’océan (plus ou moins grand) de poissons à attraper. Rappel : vous êtes le poisson. Pour vous attraper, marques et/ou influenceurs passent parfois la ligne rouge puisque la mention d’un partenariat commercial n’est pas toujours indiquée.
De l’information consommée par certains sur les réseaux sociaux, on se retrouve à avoir des messages publicitaires, que ce soit pour des produits ou des idées (politiques). Les influenceurs s'invitent aussi dans la vie politique et vice-versa, cela soulève d’autres questions sur l’information politique diversifiée. Si la télévision et la radio sont dans le viseur de l’Arcom, le web et les réseaux sociaux sont encore laissés de côté.
Le sujet de la régulation ne bouge pas vraiment alors qu’en mars prochain auront lieu les élections municipales, puis les présidentielles en 2027. Il y a de quoi être inquiet, d’autant que la génération des enfants nés dans la seconde moitié des années 2000, qui ont donc grandi avec les réseaux sociaux, sont désormais en âge de voter.
La course au sensationnel
L’IA générative est aussi un problème, qui fait des dégâts dans les médias. Dernier exemple en date, ce qui était présenté comme le projet « sky stadium » de l’Arabie saoudite. Une vidéo montrant ce que devait être un stade à 350 mètres d’altitude était fausse, comme l’indique l’AFP Factuel.
Reprise par de nombreux médias, avec souvent Paris-Match comme source (qui a depuis supprimé sa publication Instagram), l’information n’est pas toujours corrigée. Cette fausse vidéo surfe en prime sur la vague du projet pharaonique « The Line », qui a beaucoup de plomb dans l’aile. Bref, une belle histoire et de belles images, à un détail près : c’est faux.
Cet exemple soulève un autre problème : le temps nécessaire à débunker ce genre de fake news, pourtant grossières. Ce n’est qu’un seul exemple dans l’océan de merdification de l’information. Certains sites d’information générés par intelligence artificielle n’en finissent pas d’inonder le web avec du n’importe quoi.
Ils lancent des fausses informations dans tous les sens à la recherche de buzz (pour multiplier les visiteurs, donc les pages, donc les publicités, donc les revenus). Cela ne va généralement pas chercher plus loin. Parfois, les sites Gen AI peuvent aussi servir des buts particuliers : spammer des moteurs de recherche ou des intelligences artificielles, inonder les réseaux sociaux pour faire passer un message, élargir à coup de masses la fenêtre d’Overton…
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Tous les formats de médias sont concernés. Les actualités étaient les premières, suivies désormais par les vidéos et les deepfakes. La question des vidéos générées par IA entre en pleine collision avec les fausses informations et autres deepfake avec le cas de TiboInShape, qui a rendu son visage et sa voix réutilisables par tout un chacun sur Sora d’OpenAI.
Tout n’est pas à jeter dans le monde des réseaux sociaux et des influenceurs, loin de là ! HugoDecrypte (TikTok, X, Instagram, YouTube…) en est un bon exemple. Il s’est imposé comme source fiable auprès des jeunes, comme en témoigne la maxime « Tant qu’HugoDécrypte l’a pas dit, j’y crois pas ».
L’enjeu est important : « Facebook et YouTube sont utilisés respectivement chaque semaine pour s’informer par 36 % et 30 % des plus de 96 000 personnes interrogées, tandis qu’Instagram et WhatsApp sont utilisés par près d’une personne sur cinq pour ce type d’usage, TikTok par 16 % d'entre elles, X par 12 % », expliquions-nous récemment, sur la base d’un rapport de Reuters Institute.
Si vous avez des influenceurs et/ou créateurs de contenus que vous suivez pour leur sérieux et la qualité de leur information, n’hésitez pas à partager les noms dans les commentaires !
Les fausses informations prennent du temps à la vraie information
Les fausses informations sont problématiques, mais faut-il toutes les débunker ? Chez Next par exemple, nous pourrions passer quasiment toutes nos journées à les débunker tant elles sont nombreuses. Du coup, il ne resterait plus de temps pour des « vrais » sujets et analyses.
La merdification de l’information entraine non seulement une prolifération de fausses informations, mais occupe aussi des journalistes de cellules de « fact checking » à les démonter. Ces forces ne seraient-elles pas mieux utilisées à enquêter, à analyser des tendances, à faire des interviews… Bref, du fond ? Je pense que oui, mille fois oui !
La merdification de l’information est à tous les niveaux sur Internet – des sites de presse aux réseaux sociaux – et il devient de plus en plus difficile de trier le bon grain de l’ivraie. L’esprit critique est plus que jamais nécessaire face à la déferlante de fausses informations et de désinformation. Il suffisait pendant un temps de se dire « c’est trop beau pour être vrai, c’est probablement faux » pour lever la plupart des doutes, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
« Quand on pense qu'il suffirait que les gens arrêtent… »
Mais force est de constater que ça marche : les gens lisent les fausses informations, les partagent sur les réseaux sociaux et dans des « boucles WhatsApp » (ou autres messageries). Elles sont parfois prises au premier degré avec une inquiétude face à ce qui n’est en fait que du vent.
Comme les gens accèdent à ce genre de contenus, leurs créateurs gagnent de l’argent et donc abreuvent la bête de toujours plus de contenus du genre. Plus les gens vont en lire, plus les réseaux sociaux vont en pousser à l’utilisateur pour le garder captif le plus longtemps possible. Regardez une vidéo Gen IA avec des animaux sur TikTok une fois ou deux et votre flux en devient rapidement inondé. C’est valable pour toutes les thématiques, y compris la politique, les enjeux environnementaux, les sciences, etc.
Chez Next, nous avons pris le pari de traiter des sujets de fond, de vérifier avant de parler, d’enquêter au long cours, et de ne pas céder aux sirènes du putaclik… Un vœu pieux, mais force est de constater que cela ne « paye pas ».
Nous sommes également parmi les rares ovnis du paysage médiatique à n’afficher aucune publicité et à ne pas vous traquer (d’où l’absence de « bandeau RGPD » ), une promesse renforcée depuis le rachat par moji. Ce rachat permet d’ailleurs à Next d’être toujours vivant et de continuer à vous informer avec les mêmes principes.
Mais, là où des médias surfant à fond sur le putaclic et flirtant avec la désinformation prospèrent et engrangent des bénéfices, Next est toujours déficitaire. Une phrase de Coluche résonne plus que jamais : « Quand on pense qu'il suffirait que les gens arrêtent de les acheter [de les lire dans le cas de cet édito, ndlr] pour que ça ne se vende plus. Quelle misère ! ».
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[Édito] Que faire face à la merdification de l’information
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Commentaires (53)
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Modifié le 03/11/2025 à 17h13
pilule rouge: il y a deux types d'information. Le buzz et le flop.
Il semble que Next soit toujours sous pilule bleue, mais qu'il commence à voir des glitchs dans la matrice...
Le 03/11/2025 à 16h37
Le 03/11/2025 à 17h23
Ca explique le succès des sites qui utilisent des algorithmes pour exacerber la polarisation des opinions et agréger des groupes sociaux. Ces sites procurent exactement ce que les gens veulent.
Le 03/11/2025 à 17h28
Le 03/11/2025 à 19h00
Dorénavant, l'information se consomme comme des saucisses cocktail à l'heure de l'apéro. Une fois gavé de petites news de 200 mots, tu n'as plus faim pour le plat de résistance qu'est l'enquête/dossier de 3 pages. C'est plus ou moins le constat que fait Next dans cet édito.
Le 06/11/2025 à 09h03
L'hygiène mentale devrait conduire à se remettre en cause ses propres biais mais encore faut-il en avoir conscience mais aussi les capacités.
La bonne nouvelle est qu'il me semble que les citoyens sont de plus en plus méfiants à l'encontre des médias de masse et s'orientent aussi vers des médiais alternatifs qui fournissent un autre éclairage d'un même fait.
Personnellement, le seul moyen que j'ai de me forger une idée et de lire le même sujet analysé par des médias de masse ET d'autres médias alternatifs parfois taxés de conspi (enfin y'a conspi et conspi hein).
Le 06/11/2025 à 09h10
ou vers un média qui fournit l'éclairage qui va les conforter dans leur opinion.
Le 06/11/2025 à 20h08
Le 03/11/2025 à 16h21
A quand une loi obligeant les personnes qui publie du contenu généré par IA à le préciser et marquer que par conséquent le contenu peut être faux ?
Idem pour une loi pour mettre des amendes à ceux qui publie de la merdification uniquement dans le but de nuire à autrui ...
Modifié le 03/11/2025 à 16h28
Il me semble que ça fait partie des obligations introduites par l'AI Act européen, non ? (peut être à partir d'une certaine taille, cela dit, je ne me souviens plus)
La partie faux / désinformation est aussi dans le AI Act je crois.
Le 03/11/2025 à 16h36
Le 03/11/2025 à 16h44
(potentiellement de l'adaptation du droit national, par contre, comme à l'époque le RGPD a fait abroger des dispositions de la loi informatique et liberté de 1978)
Le 03/11/2025 à 16h51
Alors qu'une mesure bien plus efficace, c'est de le faire porter la responsabilité sur les plateforme. Celles qui ne veulent pas assumer peuvent fermer leurs services en Europe.
Le 03/11/2025 à 16h58
Typiquement, Amazon KDP demande de déclarer l'usage de l'IA générative pour les livres publiés, mais ça reste du déclaratif.
Aujourd'hui, les moyens de vérifier si un contenu a été généré par IA sont peu fiables pour le texte. L'image et la vidéo se repèrent encore à cause de leurs défauts, mais pour combien de temps encore ?
Le 03/11/2025 à 17h17
On pourrait aussi parler de la lenteur de la CNIL sur le respect du RGPD (cookies, dark pattern), de celle de l’Arcep sur le déploiement dans les zone AMII, etc. NIS 2 avec l’ANSSI qui va laisser quelques années de répit, etc.
Au-delà de la question du règlement (il arrive) se posera aussi celle du délai avant d’agir pour de vrai.
Le problème dans le cas présent, c’est qu’on est déjà dedans avec l’IA et que cela ne va pas s’arranger en attendant que le règlement arrive et que les sanctions commencent à tomber.
Modifié le 03/11/2025 à 17h49
Et tant que le premier n'a pas fini son travail, le second ne peut pas commencer le sien. Les cadres légaux sont là, l'Europe a été pionnière sur plusieurs d'entre eux qui ont fait des émules depuis, maintenant, il faut s'assurer que ceux en charge d'appliquer le cadre en aient les moyens et la volonté.
Après, nous sommes aussi face à des mécanismes qui sont capables de flooder et produire à une échelle inhumaine, là où la justice le reste (et, heureusement). C'est difficile à composer, mais à côté, je préfère ça qu'une justice automatisée qui viendrait planter les derniers clous dans le cercueil des libertés individuelles.
Modifié le 03/11/2025 à 16h51
Municipales 2026 à Strasbourg : Une candidate RN se plaint de la saleté en ville en utilisant des images créées par l’IA
https://www.20minutes.fr/societe/4183241-20251103-municipales-2026-strasbourg-candidate-rn-plaint-salete-ville-utilisant-images-creees-ia
Le 03/11/2025 à 17h13
Le 03/11/2025 à 17h18
Certains postent les vidéos en sachant qu'elles ont été créée par de l'IA (ils laisse le "SORA" bien visible), d'autres retire le "SORA" qui le signalent avant de les poster.
Ensuite, d'autres personnes les partagent à leur tour soit en sachant qu'il s'agit de vidéo créée par IA, soit en l'ignorant et pensant que c'est une vrai vidéo.
Bientôt on aura du mal à cerner ce qui est vrai de ce qui est faux...
Le 03/11/2025 à 18h16
Le 03/11/2025 à 16h51
J'ai passé la moitié de ma vie lecteur puis abonné de Next. Je lis (Next) donc je suis (sain d'esprit)
Le 03/11/2025 à 16h59
Le 03/11/2025 à 17h08
Quand on voit l'abstention et ce qui est consommé, ben tout simplement ça fait longtemps qu'il n'y a globalement plus d'action, donc pourquoi utiliser du temps et de l'argent pour réellement s'informer ?
La distraction des putaclic ou des publicités qui sont déversées automatiquement devant nos yeux est bien suffisante vu l'usage.
Je le déplore au dernier degrés mais c'est ainsi, l'accès à l'information (la vrai) demande trop d'effort par rapport à l'importance qu'elle a pour la majorité de la population.
Le 03/11/2025 à 17h57
Modifié le 03/11/2025 à 18h35
détenudéfendu par des gens comme Bernard Arnault, Bolloré, Kretinsky, Saadé et d'ailleurs cette dernière est aussi, hélas, une archaïque télévision d'Etat dont une partie de l'agenda reste encore fixée à l'Elysée. Salaud de jeunes !Le 03/11/2025 à 18h51
Le 03/11/2025 à 20h10
Le RSS, c'est maîtriser ce qu'on cherche à voir. BOUFFEZ-EN !
Modifié le 03/11/2025 à 19h28
La médiocrité n´a pas attendu l´IA dans le monde du journalisme.
Quand l´AFP fait une approximation, voire même une erreur flagrante, elle est reprise en copié/collé par toutes les grosses rédactions qui donc manifestement ne font pas le travail pour lequel on leur paie des abonnements/journaux. Et si l´un a le bonheur d´avoir un paragraphe mieux écrit que le voisin, il est dans l´heure repompé à la virgule près par les petits camarades.
Les sites de journaux, de radios, de tv, tous pompent les uns sur les autres, H24.
Les démenties et excuses sont rarissimes.
Plus l´hérésie des chaînes d´info continue.
Donc le public a bien eu le temps de se perdre dans cette déliquescence.
L´IA n´est qu´une très grosse cerise sur cet énorme gâteau de nullité usuelle.
Le 03/11/2025 à 21h30
Pour YouTube :
- astronogeek (beaucoup de debunk et de la vulgarisation)
- notabene (sur l’histoire principalement)
- le point Genius (un peu de debunk aussi mais surtout de la vulgarisation)
- choucroute garage (véhicule électrique)
- science étonnante (vulgarisation)
- fouloscopie (chercheur dans la gestion des foules qui vulgarise ça très bien avec exemple concret dans la vie de tous les jours)
- et e-penser bien sur ! (Vulgarisateur)
Le 03/11/2025 à 22h37
Sinon liste très sympa ; je recommande en plus:
G Milgram
Defakator
Diable Positif
Histoire Appliquée
Occulture
Question d'histoire
Scilabus
Stupid Economics
Superama
Sur le Champ
Terrapodia
Vous avez le droit
Yann Bouvier
(En bonus Bolchegeek et Clément Viktorovitch)
Modifié le 11/11/2025 à 14h20
Et Euh?Reka aussi, pour la partie économie (même si, pour le coup, c'est beaucoup plus orienté à gauche).
Le 04/11/2025 à 17h27
Sans blague (ou bien si justement), Science de comptoir.
Le 06/11/2025 à 08h44
Quelque soit la chaine, il y a un principe morale qui est poussé et mis en avant par la ou le créateur de contenus. D'ailleurs fait amusant, ce terme d'influenceur auparavant réservé à des communicants marketing mais qui aujourd'hui est étendu à toutes formes de communication:
>Si vous avez des influenceurs et/ou créateurs de contenus
C'est de plus en plus difficile de d'obtenir de l'information de qualité sans qu'il y est en arrière plan, volontairement ou non, un biais dans l'éclairage, une orientation dans l'analyse voir même une parti pris évident.
Modifié le 03/11/2025 à 22h40
Qui m'a permis de découvrir le concept de cette fenêtre d'Overton, et la page Wikipedia linkée (judicieusement) sur le mot.
(page wikipédia à lire jusqu'à l'acceptation du canibalisme par une population)
L'article arrive à point pour être mis en corrélation avec cette actualité qui traite d'instaurer la réservation de wagons
ségrégationdes femmes dans les transports en commun au nom de leur sécurité.Jamais dans notre société (enfin jamais depuis 1945), l'idée serait venue de parquer des humains dans des wagons spéciaux
tel des animaux! Mais au nom de la sécurité et après le "c'est mon choix de m'habiller selon mes croyances": on arrive petit à petit à élargir la fenêtre d'Overton !Une moitié toute entière de notre population tend à être réduite en esclavage (interdit de se dire quels groupes de pression sont derrières) mais c'est pour sa sécurité, plus tard ce sera pour la morale.
Le 04/11/2025 à 08h15
"Ce principe est l'une des raisons pour lesquelles il ne faut pas renverser la charge de la preuve. En science et en droit, notamment, la charge de la preuve revient toujours à celui qui affirme, sinon n'importe qui peut affirmer n'importe quoi sans la moindre preuve."
Et pourtant... c'est de plus en plus le cas après la brèche initiale ouverte il y a 26 ans via le droit pénal routier (un laboratoire commode) à des fins d'automatisation (même si on évoquait la sécurité...
routièrerentière!) qui présume le titulaire d'une carte grise coupable.Le 04/11/2025 à 10h32
Modifié le 04/11/2025 à 14h12
Passé les rires des copains de classe et 2 / 3 baffes, je n'ai jamais sauté sur une mini-jupe dans le métro aussi affriolante fut-elle, n'en déplaise aux féministes qui sitôt vu ma gueule de vieux con me traitent maintenant d'horrible mâle blanc de 50 ans violeur aux idées masculinistes rétrogrades.
Dans le métro parisien, qui servait alors de modèle au monde (et pas l'inverse), il n'y avait pas de wagon réservé aux femmes, mais encore 1 wagon de 1ère classe ! Ce wagon était quasiment vide mais respecté. En seconde, les places étaient libérées pour les invalides de guerre et les femmes enceintes, voir occupées en dernier.
A l'époque, cela s'appelait l'éducation, le civisme, le savoir-vivre.
C'était la responsabilité des parents plus que de l'état de créer cette situation. L'état n'avait qu'à réprimer les abus et là encore on ne prévalait pas l'intérêt du criminel sur la victime au nom de l'humanisme.
Etrangement, la paisibilité de la vie se perpétuait tout seul.
Le 04/11/2025 à 17h49
Le 04/11/2025 à 07h42
Les sociétés étaient sensées entretenir et améliorer l'esprit critique de leurs citoyens avec l'école obligatoire et l'accès au plus grand nombre au bac (ou son équivalent), du moins dans les pays classiquement reconnus comme avancés, c'est exactement le contraire qui se passe.
Les mages noirs arrivent partout aux affaires, sous les applaudissement d'une population pourtant passée par les bancs des écoles et des universités.
On a dû rater quelque chose, quelque part.
Le 04/11/2025 à 16h51
Chaque personne a ses propres convictions établies et , quand elle a été élue (ou travaille pour cela) dans une instance administrative , elle va dans le sens de ses convictions avec la certitude de bien faire, ou "du moindre mal". Je suis bien certain que même Macron n'est pas (explicitement du moins) un "agent double" qui veux couler le pays, il a certainement à cœur le succès de la France.
Le problème, c'est la définition des mots. La France, c'est pas les Français , et le succès n'a pas le même sens pour tout le monde.
(j'ai pris l'exemple - un peu facile - de Macron en France mais on a la même chose avec Mélenchon, avec l'allemagne... )
Bref, chacun tire dans son sens avec la certitude d'avoir raison.... Et ça , même si ni la presse ni l'IA n'a facilité les choses, ça a toujours +/- existé, sauf dans dictatures...
J'aime bien, sur le sujet, cet article de Slate:
https://www.slate.fr/story/117949/churchill-democratie-valls
je trouve qu'il raisonne pas mal avec la situation actuelle.
Le 04/11/2025 à 17h17
Je trouve cet article en corrélation avec le #Nextquick du 31 octobre sur la consommation d'eau et l'IA.
Dès le premier paragraphe, on prend des pincettes avec "selon certains" avec un lien vers la source.
Et là, c'est édifiant. Si la source est FranceTelevision (on peut s'attendre a un minimum de sérieux), on est sur Twitter/X (et là, c'est le drame...). On retrouve une note et des centaines de Tweet en dessous qui fustige FTV, un lien vers un média qui semble... (semble ?) correct...
En creusant un peu, les messages vont tous dans le même sens (un peu trop, d'ailleurs peut on penser à des bots ? Sur twitter ? Naaaaaan...), le média est pro IA... Mais le mal est fait, le doute s'installe.
A-t-on aujourd'hui une réelle possibilité d'avoir un média qui pourra garantir une information fiable et sans avoir de détracteurs ? (oui, comme lu ici, de la presse libre ?).
Du coup, j'aurais eu envie de chercher davantage d'info sur le sujet, mais vu comment tout est désormais noyé, ça m'allait prendre trop de temps... J'ai abandonné avec une sorte de frustration de ne pas avoir quelque chose de formel.
CQDF
Le 09/11/2025 à 01h22
1- https://bloquelapub.net
2- Jeter sa télévision (ou la donner, la vendre si elle fonctionne toujours) ou regarder uniquement les chaînes sans pub
3- Acheter la presse (de préférence sans publicité) et éviter d'acheter la presse à travers un compte GAFAM sous prétexte de remise sur l'abonnement (c'est de l'anti-jeu)
Le 12/11/2025 à 20h19
Ne serait-il pas possible d'avoir une extension de détection de fake news ?
Elle pourrait se baser sur l'IA en analysant l'article, recherchant le même type d'info sur d'autres sites plus fiables, voire même pourrait comparer le nom de l'auteur avec une base de données de "journalistes diplômés". C'est peut être trop coûteux ?
Le 12/11/2025 à 20h36
Modifié le 13/11/2025 à 10h14
Après rapide recherche, en effet, tout le monde peut se dire journaliste... Tu m'étonnes que ce soit un métier critiqué, si tout le monde peut s'en targuer de l'être, tu as un beau paquet de brebies galeuse qui terni l'image du métier...
Après, avoir une carte de presse pourrait faire le même taf pour mon idée : certifier que le "journaliste" auteur de l'article est "fiable".
Le 13/11/2025 à 10h21
Mais en fait, ton idée qu'il y ait une liste de journalistes fiables est mauvaise à la base : qui établirait cette liste et comment s'assurerait-on de sa qualité, son impartialité ? Comment s'assurer que l'on n'y ajoute pas ou enlève pas des gens en fonction d'un but de contrôle de l'information ?
Le 13/11/2025 à 11h13
C'est pas la panacée, mais c'est mieux que rien (actuellement, on a rien, et on voit l'état du journalisme dans le monde...).
Après, la carte de presse n'est effectivement pas un gage de qualité, mais c'est une petite barrière à l'entrée qui peut éviter la prolifération en masse de "journalistes imaginaires" comme on en déplore l'activité sur ce site.
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