Arabie Saoudite : Neom se transforme en gouffre financier
Le 10 mars à 12h06
2 min
Société numérique
Société
Lancé il y a huit ans, le projet saoudien futuriste Neom, qui devait réunir une station de ski installée dans le désert, un quartier d’affaires et the Line, une série de gratte-ciels high-tech, se heurte à la réalité du terrain.
Avec plus de 50 milliards de dollars déjà dépensés, Neom accumule les retards et les explosions de coûts, empêtré dans le manque de travailleurs, d’électricité, et les routes inadaptées.
Principale tête pensante du projet, le prince Mohammed bin Salman n’est même pas apparu à l’événement d’octobre 2024 censé inaugurer la première partie du projet, rapporte le Wall Street Journal.

D’après les sources du média états-unien et un audit interne de plus de 100 pages, la situation s’explique par un jeu d’illusions entretenues par le prince et ses proches, qui lui auraient régulièrement caché l’ampleur des enjeux et des coûts nécessaires au projet.
L’audit relève des « preuves de manipulation délibérées » des finances de Neom, commise par « certaines membres de la direction ».
À l’été 2024, le conseil d’administration évaluait le coût total du projet d’ici son stade ultime, estimé à 2080, à 8 800 milliards de dollars, soit 25 fois le budget annuel de l’Arabie Saoudite.
Les coûts estimés de sa première phase, prévue pour la fin 2035, seraient déjà de 370 milliards de dollars.
Rares gagnants de ce projet pharaonique – que TechCrunch compare au Waterloo de Napoléon –, la société McKinsey engrangerait plus de 130 millions de dollars chaque année pour ses services de consultation.
Critiquée pour son double rôle de planification et de validation des hypothèses financières, McKinsey déclare au Wall Street Journal avoir des protocoles « stricts » en matière de conflits d’intérêts.
Le 10 mars à 12h06
Commentaires (20)
Abonnez-vous pour prendre part au débat
Déjà abonné ? Se connecter
Cet article est en accès libre, mais il est le fruit du travail d'une rédaction qui ne travaille que pour ses lecteurs, sur un média sans pub et sans tracker. Soutenez le journalisme tech de qualité en vous abonnant.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d’un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Abonnez-vousLe 10/03/2025 à 12h21
Le 10/03/2025 à 14h01
Ou plutôt vu les température du coin, Qui l'eut cuit !
Le 10/03/2025 à 14h29
Le 10/03/2025 à 12h36
Le 10/03/2025 à 12h47
Le 10/03/2025 à 12h57
À qui y a-t-il eu des cachotteries ?
Le 10/03/2025 à 13h40
Le 10/03/2025 à 15h09
Cela a toujours été le problème des autocrates qui ne s'entourent que de "fidèles" : gouverner ce n'est pas entendre ce qu'on veut entendre, mais être capable d'entendre qu'on a tort de continuer dans telle ou telle direction et se remettre en question.
Le 10/03/2025 à 15h21
Sarcasme mis à part, je suis bien d'accord sur cette analyse, que j'étendrais à toute forme de leadership (donc même en entreprise, etc).
Le 10/03/2025 à 23h45
Le 11/03/2025 à 07h04
Modifié le 17/03/2025 à 20h27
'faudrait demander aux Turcs le son que faisait la salle qu'ils avaient sonorisée…
Le 10/03/2025 à 16h10
Modifié le 10/03/2025 à 16h22
Les dépenses de consultation du palais, selon LeMonde, ont été divisées par quatre. Comment beurrer ses tartines en ces temps si difficiles et l’inflation à supporter, en plus.
Le 10/03/2025 à 16h48
Le 10/03/2025 à 17h31
Le 10/03/2025 à 17h33
Qui l'aurait dit ? C'est pas croyable, non ? Jure ...
D'accord j'arrete avec le cynisme
Le 10/03/2025 à 23h36
Ce projet était une volonté de prophétie auto-realisatrice, et absolument personne n'y croyait dès le départ à part ceux qui essayaient de le vendre.
Modifié le 11/03/2025 à 07h03
Pourtant des gars à la base plutôt intelligents chez McKinsey ( le directeur France de McKinsey pendant 15 ans était sorti 1er de promotion des diplômés de Polytechnique, ce qui n'est pas rien... en terme de Maths & Physique).
Ça me rappelle le film Ridicule (1996), où l'abbé Vilcourt (Bernard Giraudeau) fait un show devant le Roi Louis XVI et ensuite acclamé par la foule des aristocrates présents et emporté par l'émotion il dit :
"Et voilà comment j'ai prouvé l'existence de Dieu devant vous, mais si notre bon Roi avait voulu le contraire, j'aurai pu tout aussi bien démontrer la non - existence de Dieu"
Et ensuite terminé (définitivement) pour l'abbé Vilcourt... Clap de fin de carrière dans le One Man Show dans la Gallerie des Glaces du Château de Versailles...
Après, McKinsey, tant qu'ils touchent les honoraires liés à une prestation demandée...
Ils ne font pas dans la construction ni dans les remontées mécaniques non plus...
Modifié le 17/03/2025 à 20h26
Les vendeurs de pioches ou les guides de la ruée vers l'or
Il n'y a même pas du cachet dans les problèmes quoi, genre "problème de qualité des matériaux" ou "un environnement plus complexe à appréhender qu'originellement évalué".
Non, non : c'est un problème
d'esclavesde travailleurs, de route et d'électricité (production ? acheminement ?). Vraiment le niveau miteux des problèmes, et le plus drôle.370 milliards : la corruption, c'est donc cela, le "ruissellement" ?