L’« enshittification » ou « merdification », mot de l’année du dictionnaire Macquarie
Le 27 novembre à 10h36
2 min
Réseaux sociaux
Sociaux
Le dictionnaire d’anglais australien Macquarie, équivalent local au Larousse ou au Robert, a choisi « enshittification » comme mot de l’année.
Créé par le critique de la tech Cory Doctorow, ce terme, qu’on peut traduire en français par « merdification », y est défini comme « la détérioration progressive d'un service ou d'un produit, en particulier d'une plateforme en ligne, provoquée par une réduction de la qualité du service fourni résultant de la recherche de profit ».
Comme le souligne le Guardian, l’augmentation des contenus faux, de radicalisation ou de mauvaise qualité devrait permettre aux adeptes de réseaux sociaux de très bien saisir le concept, que ce soit en prenant l’exemple de X, désormais totalement orienté selon le plan politique de son propriétaire Elon Musk, ou de Facebook ou LinkedIn, et leur multiplication de contenus générés par IA.
Dans un article de janvier 2023, Cory Doctorow décrivait le concept en trois phases (appliquées, à l’époque, à TiktTok) : « Au départ, les plateformes conviennent à leurs utilisateurs ; ensuite, elles abusent de ces usagers pour améliorer l’expérience de leurs clients professionnels ; enfin, elles abusent de leurs clients professionnels pour récupérer toute la valeur pour elles-mêmes. »
Le 27 novembre à 10h36
Commentaires (17)
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Abonnez-vousLe 27/11/2024 à 11h01
Le 27/11/2024 à 13h00
Le 27/11/2024 à 13h12
Le 27/11/2024 à 13h25
Modifié le 28/11/2024 à 03h15
Pour avoir suivi des cours de PE (Private Equity) en Finance, sa description du mode de financement des start-ups et la finalité d'une start-up: pas de vraiment se développer sur le long teme mais d'attirer l'attention d'un "gros poisson" avec un produit de niche mais néanmoins assez unique dans son genre pour représenter un certain intérêt et celà dans le but principal de se faire racheter ensuite par un de ces gros poissons, et bien cette description est tout à fait EXACTE !!
En général, pas mal de start-ups qui ont réussi "leurs paris" sur leur produit se font absorber - rachèter 5 à 7 ans ( 10 ans max) après leur création.
Et là, c'est $$$$ pour les fondateurs...
Modifié le 27/11/2024 à 18h26
Ça va des discours haineux débridés à la dégradation des résultats Google en passant par les réseaux sociaux qui n’ont jamais vraiment brillé pour leur appel à l’intelligence de leurs utilisateurs c’est vrai. Enfin la phase de naïveté est terminée. Je lance de temps en temps un Réel sur Facebook, c’est incroyable niveau « contenu ».
Le 27/11/2024 à 14h07
Que ce soit Kagi, Mastodon, Nextcloud, Proton, et tellement d'autres... chacun dans son secteur ne s'adresse qu'à des gens déjà convaincus et y propose des service non-merdifiés.
Le 27/11/2024 à 14h19
Modifié le 27/11/2024 à 14h45
Je propose :
"Exemple : X"
Sinon, le dessin de Flock
Le 27/11/2024 à 15h03
De mon propre constat, la "merdification" est de plus en plus présente à tous les niveaux, y compris dans les produits physiques:
* Durée de vie raccourcie pour vendre régulièrement de nouveaux modèles, quand le produit n'est pas de base pensé pour être jetable
* Produit lié à un service obligatoire (ex: produit qui ne fonctionne pas sans le cloud du constructeur, voir qui cesse de fonctionner lors d'un changement de protocole dudit cloud, perte de fonctionnalité après un certain temps, etc)
* Produit volontairement complexifié pour décourager la réparation ou vendre des services (automobile, électroménager)
Tout ceci répond à une logique économique au détriment du consommateur (le terme prend ici tout son sens) et de l'écologie.
Après, on a tous notre part de responsabilité là dedans. Comme disait Coluche : "Quand on pense qu'il suffirait qu'on arrête d'acheter pour que ça ne se vende plus !" (même si c'est compliqué à faire comprendre au plus grand nombre, cf. ce commentaire)
Modifié le 27/11/2024 à 19h48
On nous parle sans arrêt de chambre d'écho, de bulle de filtre, de neutralité de l'algorithme, mais si ces phénomènes existent vraiment, c'est bien dans l'usage du ciblage publicitaire.
Le 27/11/2024 à 20h25
Croissance à coup de dumping, en grimpant le plus vite possible en cas de vide juridique... puis gros coup de massue sur le modèle économique ou pivot qui change complètement la forme du produit d'origine. Réseaux sociaux, Airbnb, Uber, les exemples ne manquent pas.
Le 27/11/2024 à 21h33
Le 27/11/2024 à 22h21
Le 28/11/2024 à 03h59
Les techniques de prédation pour rentrée dans un marché, ce n'est pas une nouveauté.
On a vu des sociétés s'endetter de plusieurs milliards pour rentrer dans un marché de façon offensive, puis une fois un monopole/oligopole établi, bingo.
Alors que X, c'est de la pure politique.
Sur ce coup là, on ne va pas qualifier la démarche de Musk comme "recherche de profit"
Modifié le 28/11/2024 à 07h42
Le 28/11/2024 à 07h52