L’attentat contre Charlie Hebdo et les multiples assassinats qui l’ont accompagné ont suscité une vive réaction à l’échelle planétaire. Aujourd’hui, l'enquête est toujours en cours, mais de nombreuses voix politiques militent déjà pour un renforcement des textes sécuritaires voire d’un Patriot Act à la française. Un tel effet boomerang est à craindre alors que les dispositions actuelles sont déjà très denses, spécialement en France.
L’attentat contre la liberté d’expression s’est transformé ce week-end en une marche républicaine organisée contre la terreur. Ce glissement sémantique s’explique évidemment par l’horreur des évènements qui ont ensanglanté la rédaction, la rue et enfin le supermarché. Il permet encore aux chefs d’État venus défiler à Paris de garder la tête haute, eux qui orchestrent la surveillance ou malmènent la liberté d’expression dans leur pays (voir un petit panorama sur notre fil Twitter).
#JeSuisCharlie mais #Wikileaks #Manning #Snowden ... http://t.co/AxfHpndoZF Mes amitiés au ministre US Justice E.Holder, présent à la manif
— marc rees (@reesmarc) 11 Janvier 2015
Alors que le slogan « Je suis Charlie » résonne encore dans les rues et sur Internet, que faire maintenant ? Dans l’opposition, c'est la course à l'inspiration. Valérie Pécresse réclame ainsi un « Patriot Act » à la française. Un dispositif législatif hors norme adopté aux États-Unis après les attentats du 11 septembre, et qui permet aux autorités de mener à bien des actions très intrusives (fouilles, surveillance, saisies, etc.) dans la vie privée sans intervention judiciaire.
Les évènements ont donné lieu à quelques délicieuses paroles, comme Claude Guéant affirmant sur France Télévisions « Il y a des libertés qui peuvent être facilement abandonnées » (il ciblait la lecture automatique des plaques d'immatriculation).
De son côté, Manuel Valls l’a déjà annoncé vendredi soir : il faut « travailler à de nouveaux dispositifs pour être encore plus efficace ». Suite à une réunion organisée dimanche avec les ministres de l’Intérieur européens, Laurent Fabius a esquissé les premières pistes en gestation. Au menu, actions dans les prisons, mais également contre le trafic d’armes ou encore l’activation du PNR (Passenger Name Record), ce registre qui liste l’ensemble des passagers en Europe afin de traquer d’éventuelles brebis galeuses. « Il y a un texte, mais il est actuellement bloqué au Parlement européen » a déploré le chef de la diplomatie française.
L’activation du Passenger Name Record (PNR)
Le PNR est un sujet épineux qui a fait l’objet de nombreuses critiques des autorités de contrôle. En 2007, par exemple, le G29 avait déjà dit tout le mal qu’il pensait d’un mécanisme trop musclé (PDF). « La proposition de décision-cadre prévoit la collecte d’un grand nombre de données à caractère personnel relatives aux passagers aériens entrant ou sortant de l’UE, indépendamment du fait qu'ils soient soupçonnés ou innocents ».
Le groupement des CNIL européennes constatait alors « une étape supplémentaire vers une société européenne de la surveillance, mise en place au nom de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée ». Il jugeait que « dans son état actuel, la proposition est non seulement disproportionnée, mais aussi qu’elle pourrait violer les principes fondamentaux posés par les normes reconnues en matière de protection des données ».
La Place Beauvau veut cependant purger cette question. Dans son communiqué, publié en sortie de la réunion avec les homologues européens, elle affirme sa volonté d’adopter « cet outil qui permet l’échange des données concernant les passagers aériens entre les États membres ». De même, les ministres de l’Intérieur de l’UE sollicitent des « contrôles approfondis sur certains passagers, sur la base de certains critères objectifs, et naturellement dans le respect des libertés fondamentales, des exigences de sécurité, et avec la volonté de garantir la fluidité des passages frontaliers. »
Plus de collaboration avec les entreprises du Net et des contre-messages positifs
Et s’agissant d’Internet ? « Nous devons lutter en effet contre l’usage dévoyé que font d’Internet toutes les organisations terroristes pour diffuser leurs messages de haine, de racisme, d’antisémitisme, tenter de séduire par leur propagande les esprits vulnérables, assurer le recrutement de nouveaux terroristes et leur donner les moyens de passer à l’acte » expose encore Bernard Cazeneuve.
Celui-ci réclame donc une plus grande coopération avec les entreprises de l’internet « pour garantir le signalement et le retrait, quand il est possible, des contenus illicites, notamment des contenus faisant l’apologie du terrorisme, ou appelant à la violence ou à la haine » (voir pour un cas récent).
Ce n’est pas tout. Le gouvernement entend également « développer des messages positifs, sous forme de contre-discours facilement accessibles, destinés au public jeune, qui est particulièrement exposé à la propagande des organisations terroristes ». Enfin, « nous sommes engagés à soutenir les activités du réseau européen d’échange sur le phénomène de la radicalisation, dont l’objet est la prévention de la radicalisation menant au terrorisme et à l’extrémisme violent ».
Manuel Valls rejette l’idée d’un Patriot Act à la française
Cependant, la main du gouvernement tremble déjà, car les textes rédigés sous le coup de l’émotion n’ont jamais fait bonne mesure. Comme relayé par Europe 1 et pour parer aux critiques, Manuel Valls l’a dit sur BFM : « Attention aux mesures d'exception, même s'il faut une réponse d'une très grande fermeté à ces actes terroristes et donc une réponse exceptionnelle, qui doit reposer sur le débat [...] dans le cadre du Parlement. Il faudra donner le plus vite possible encore davantage de moyens aux services. Il y a sans doute des problèmes juridiques pour effectivement améliorer encore la possibilité des systèmes d'interception, parce qu'entre les écoutes administratives et judiciaires, on peut encore être plus performant. »
Ces mesures contre le terrorisme devraient être détaillées demain à 15 h par Manuel Valls dans un discours à l’Assemblée nationale.
Les moyens actuels
L’enquête en cours contre les auteurs des tueries de Charlie Hebdo, à la porte de Montrouge jusqu’à l’hypermarché casher a déjà montré que le suivi des protagonistes avait été abaissé en 2014, faute d’éléments pertinents sur les radars des services de renseignement. Cette défaillance est reconnue par l’actuel gouvernement afin de justifier la mise en mouvement de nouveaux outils. Outils qui peuvent potentiellement frapper même ceux qui n’ont rien à se reprocher…
Mais quels sont les moyens déjà en place dans les couloirs des services du renseignement ? Il faut distinguer entre les sources ouvertes et les sources fermées. Les premières sont celles librement accessibles, les secondes exigent des moyens évidemment plus musclés selon qu’on opère à titre préventif ou dans le cadre d’une enquête judiciaire.
Les sources ouvertes
Pour les premières, il faut revenir par exemple ce que nous révélions en 2009, à savoir des solutions pour scruter ce qui se trame plus ou moins bruyamment sur Internet. À l’époque, la Délégation Générale pour l'Armement avait lancé un appel d’offres pour Herisson ou « Habile Extraction du Renseignement d'Intérêt Stratégique à partir de Sources Ouvertes Numérisées ». Ce projet était un démonstrateur technologique visant à exploiter les informations accessibles sur Internet, dont les réseaux sociaux.
Comment ? En s’appuyant sur des outils sous licence libre ou des logiciels propriétaires du commerce, ce type de solution permet de scruter sites, chats IRC, mailing listes, forums, réseaux sociaux, newsgroups, flux RSS, blogs, podcasts, ou P2P. Toutes les extensions peuvent être auscultées : vidéo (AVI, MPG, MOV, MP4, Real, FLV, OGM ...) ; audio (WAV, MP3, OGG...) ; image (BMP, JPG, TIFF...) avec reconnaissance de caractère ; texte (HTML, MHTML, Open Document, Open XML/Microsoft Office, Adobe PS/PDF, Flash), le tout sous divers protocoles et langages.
Ces traitements qui ne se concentrent que sur les contenus accessibles par tous, non leurs auteurs, permettent ainsi de chaîner des faits pour nourrir de futurs dossiers par exemple. Rien ne dit qu’une version de Hérisson a été adoptée après ce test, mais des solutions équivalentes sont nécessairement utilisées aujourd’hui par les services. Voilà qui expliquerait d’ailleurs les nombreux messages postés par les autorités de police sur Twitter après les attentats contre Charlie Hebdo. L’objet ? Éviter la propagation de sources froides (bruits, fausses nouvelles, etc.) afin de ne pas pourrir les sources chaudes.
Mais ce sont surtout sur les sources fermées que les moyens musclés se déploient.
Les sources fermées
Pour les secondes, il faut basculer cette fois sur les dispositions inscrites dans les codes (pénal, sécurité intérieure, etc.). Dépoussiérées par la loi de programmation militaire (notre actualité), et dans l’objectif notamment de prévenir les faits de terrorisme, des dispositions spécifiques permettent aux autorités de glaner « documents » et « informations » manipulés par les opérateurs.
Si le périmètre de ces enquêtes fait débat, dans le cadre de ces opérations de police administrative, à l’objectif préventif donc, il est possible de solliciter des opérateurs les métadonnées. Ce sont des données entourant les communications électroniques (qui téléphone, envoie un email à qui, à quelle heure, où, les contrats d’abonnement, etc.). Les autorités peuvent par ce biais demander aux intermédiaires de solliciter leur réseau afin de dresser la constellation des relations sociales autour d’une personne via ses appels téléphoniques, ses activités sur Internet, etc.
Pour le traitement judiciaire des faits de terrorisme, cette fois, il faut se concentrer sur les pouvoirs qui furent rappelés à l’occasion de la publication du décret PNIJ en octobre dernier. La plateforme nationale des interceptions judiciaires a pour vocation de centraliser l’ensemble des réquisitions établies par les magistrats, les officiers de police judiciaire, les agents des douanes ou encore les services fiscaux, alors que ces procédures étaient jusqu'à présent éclatées entre acteurs privés collaborant sous contrat avec l’État. Dans un cas comme dans l’autre, ce dispositif vise les écoutes des communications électroniques interceptées, mais également les logs et informations communiquées par les intermédiaires.
Les pouvoirs sont là plus multiples, et surtout beaucoup plus intrusifs : les autorités compétentes peuvent retranscrire l’ensemble des contenus des communications électroniques interceptées, mettre en route des mesures de géolocalisation en temps réel afin de suivre le cheminement d’une personne, ou encore aspirer l’identité des personnes émettrices ou destinataires de la communication, les métadonnées, les numéros de téléphone, l’adresse mail, les données relatives au trafic des communications de la liaison interceptée, le contenu des communications et enfin les données de facturation et de paiement…. Ces opérations peuvent également s’intéresser aux échanges vocaux, à la vidéoconférence, aux MMS, aux SMS, etc. (Voir le cas de la VoIP, dont Skype).
Pour la géolocalisation en temps réel, d’ailleurs, sont concernées les données de signalisation et leur mise à jour sur « sollicitation du réseau ». Au fil des opérations, sont encore enregistrées « les informations relatives aux faits, lieux, dates et qualification pénale des infractions objets de l'enquête » et « les informations relatives à la reconnaissance vocale du locuteur ». Enfin, lorsque des données sont chiffrées, les magistrats peuvent faire appel aux compétences du centre technique d’assistance (CTA), géré par la direction centrale du renseignement intérieur (ancienne DGSI).
Ces différents outils ont été utilisés à plein régime pour assurer la traque des auteurs des attentats, comme l’a détaillé François Molins, procureur de la République de Paris.
Quand bien même Manuel Valls se voudrait rassurant, le risque est grand aujourd’hui de voir une nouvelle salve de lois sécuritaires s’empiler sur une armada de textes déjà en vigueur, parfois mal appliqués. Des défauts liés à des manques de moyens, des bugs administratifs, ou tout simplement des défaillances dans la compréhension de la pluie de données qui s’abat sur les écrans des services.
Crayon et gomme en main, le législateur sera cependant bien inspiré de relire ce que disait en avril dernier la CJUE avant d’invalider la directive sur la conservation des données., Les juges européens dénonçaient alors un dispositif comportant « une ingérence dans [les] droits fondamentaux d’une vaste ampleur et d’une gravité particulière dans l’ordre juridique de l’Union sans qu’une telle ingérence soit précisément encadrée par des dispositions permettant de garantir qu’elle est effectivement limitée au strict nécessaire. »
Et pour finir, un dernier tweet :
Ils ne tuent pas la liberté. Ils tuent des gens. Ensuite, nous tuons la liberté... Et ils gagnent.
— Vinnie.Rohan (@LehmannBro) 7 Janvier 2015
Commentaires (159)
#1
Au final, le délit de faciès sera toujours là mais cette fois, il le sera avec l’aval d’un peuple qui, sous le coup de l’émotion, acquiescera sans véritablement se poser de question vu que c’est pour sa sécurité … Tout ça ne sent vraiment pas bon pour l’avenir
#2
Le fait de se doter d’un Patriot Act me ferait penser que les Terroristes ont gagnés…
#3
Mon expérience personnelle n’est pas représentative, mais il ne me semble pas que la population française réclame à cor et à cri plus de sécurité après ces attentats. Peut-être que nos hommes politiques essaient de prendre les devants en créant un débat qui n’existe pas mais qui fait gagner des points plus facilement qu’un vrai débat sur les tenants et les aboutissants de cette attaque.
#4
http://www.numerama.com/magazine/31837-comment-nous-pouvons-perdre-la-guerre.html
#5
#6
Quelles seraient les bonnes solutions ?
#7
Surtout que dans l’arsenal français il y a déjà ce qu’il faut dans le cadre des mesures d’exceptions : le service action.
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#9
Surveillance a grande échelle…
On va passer de “je suis charlie” à “où est charlie”. :/
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#11
C’est moi ou j’ai l’impression qu’il y a une critique envers les moyens utilisés pour retrouver les auteurs des attentats? " />
Après si Valls est vraiment contre le Patriot Act FR et qu’il le confirme, j’ai bien peur qu’en 2017 ses nouveaux homologues ne pensent pas la même chose… " />
#12
Faut que l’état arrête et pense à responsabiliser la société civile. L’état n’est bon qu’à rajouter des couches qui vont diminuer nos libertés et embaucher de nouveaux fonctionnaire en augmentant nos impôts (il faut bien mettre de l’argent pour que les mesures puissent être appliqués).
C’est du bas que ça doit venir pas de l’état, il est suffisamment fort et présent pas la peine d’en rajouter.
#13
J’ai bien peur que nos politiques n’aient pas l’intéligence des politiques norvégiens qui, après les attentats d’Oslo, on dit “ ok on a merdé mais ca ne sert à rien de rajouter des lois, il faut déjà appliquer mieux celles qui existent “
#14
Pour tuer la liberté, il y a mieux que les terroristes, il y a le gouvernement.
#15
Et tout ça, parce que nos différents gouvernements ne se sont jamais occupés des quartiers, a part un coup de peinture sur les murs. C’est vrai pourquoi le faire, les gars de quartier ça ne votent pas, et en plus, on peut s’en servir pour des stratégies politiques.
#16
J’aimerai tellement croire que c’est un complot pour contrôler les peuples. Au moins ca prouverait qu’il y a un objectif, une vision et une stratégie bien établie.
Mais je pense que, malheureusement, c’est bien plus grave: il n’y a pas de plan, pas de vision. Juste de la pensée magique pour espérer que plus de données va solutionner le problème.
#17
#18
Cet article est un special Casse-dédi a Valerie Pecresse qui merite litterallement une bonne fessée et une punition ou elle ecrira 1000x :
“Quand le peuple defile pour la liberté d’expression, je ne propose pas un projet de loi pour restreindre encore plus la liberté d’expression”
#19
Et du coup la nouvelle couverture de CH : “On croyait qu’on était mort pour rien, mais grâce au gouvernement français on est mort pour que les idées que l’on combattait se répande encore plus”… " />
#20
j’allais écrire la même chose " />
#21
Pour défendre la liberté d’expression, il faut la museler, c’est évident.
Et surveiller en permanence tous ceux qui ne sont pas d’accord avec le gouvernement en place " />
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#24
Un célèbre président disait “Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux”.
Hors, je doute fortement que si en France une loi type patriot act est votée il y ait 4 millions de citoyens qui descendent dans les rues. Or c’est à ce moment précis qu’il le faudrait. " />
#25
#26
#27
La guerre c’est la paix.
La liberté c’est l’esclavage.
#28
#29
Bon … et sinon ça ne serait pas mieux d’agir avec ce qu’on sait déjà plutôt que de chercher à surveiller encore plus de monde sous des prétexte de merde ?
Non parce que ayant grandi dans des “quartiers difficiles” il faut bien se rendre compte d’une chose:
TOUT LE MONDE connait TOUS les fouteurs de merde.
Que ça soit les habitants, les associations de quartier, les administrations publiques, l’éducation nationale à travers les écoles, les collèges, la mairie, la police municipale … TOUT LE MONDE … on connaissait la tronche, le nom et l’adresse de TOUS les mecs qui foutaient la merde, que ce soit les gens violents, les dealeurs, ceux qui avaient des flingues (et s’amusaient à les montrer en les sortant de leur sac à la sortie des écoles …. WTF quoi ! ), ceux qui venaient raconter leurs salamalecs concernant le djihad (putain … ça date d’il y a 20 ans ce que je raconte et ils sont encore là) à la sortie des écoles (là encore) ou à la sortie des “mosquées” (entre guillemets parce qu’en fait les musulmans n’en avaient pas à cette époque)
Faudrait arrêter de déconner et de dire qu’on a besoin de plus de moyens pour espionner tout le monde et espérer trouvés plus de “coupables” parce que MERDE on les connait DEJA !
Hier encore on nous montrait un reportage sur M6 (mais j’ai vu son quasi copier/coller sur BFMTV, et d’autres chaines) où on nous annonce CLAIREMENT que les frères machintruc étaient des potes du prédicateur trucmuche (bien connu des RG) qui est venu laver le cerveau de la bande de potes du 19ème, leur faire faire des prières dans la rue en djellabas tout en disant clairement qu’il fallait faire le djihad en Irak.
Que les mêmes frères machintruc allaient fréquemment rendre visite à un ancien terroriste assigné à résidence je-ne-sais-plus-où et qu’entre 2 merguez-party ils faisaient du tir à l’arbalète, récitaient le Coran, parlaient de djihad et planifiaient l’évasion d’un autre terroriste… qui lui-même s’était transformé en Imam au sein de sa prison et convertissaient les autres prisonniers à la pelle (et on nous annonçait sans sourciller que “zut on sait pas trop où le mettre parce que c’est problématique le fait qu’ils convertisse les gens” )
Mais sérieux WTF ! ! !
Les frères étaient connus, l’espèce de prédicateur/Imam/whatever était connu pour retourner le cerveau des jeunes pour les envoyer au djihad, le terroriste était connu, assigné à résidence, le mec en prison était connu pour convertir les prisonniers, etc ….
Et on nous dit qu’il faut plus de surveillance ?
Non je crois pas non, faut se sortir les doigts du cul et agir contre les maboules qu’on connait déjà, pas en chercher d’autres.
Qu’on ne vienne pas me dire qu’avec les moyens actuels on ne peut pas trouver les mouvements de pognon louches qui financent tout ça, qu’on ne peut pas renvoyer / arrêter tous ces soit disant Imams qui racontent n’importe quoi et détournent le Coran pour en faire un manifeste à tuer les autres…
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#JeSuisSurveillé
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Mais surtout pas assez sioniste…
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Bizarrement, je ne suis pas du tout étonné que le gouvernement, à la suite de tels événements, fasse exactement l’opposé de ce qu’il faudrait faire " />
#36
C’est bientôt qu’il va falloir se mobiliser. Parce que les rassemblements de blasphémateurs, les intégristes ils s’en tapent royal (en fait non ils sont contents de voir l’émotion suscitées par leurs attaques).
Par contre, nos politiques, s’ils veulent se faire réélire, ils regardent bien plus ce genre de chose.
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Personnellement, je suis prêt à descendre dans la rue, dès qu’ils mettront cette machine en mouvement. Je pense cependant que je vais m’y sentir bien seul.
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Ben non, j’y serai aussi " />
#40
Ils ne tuent pas la liberté. Ils tuent des gens.
Ensuite, nous tuons la liberté…
Et ils gagnent.
Pas mieux!
Les manifs d’hier ca remets du beaume au coeur, mais les lendemains risque d’être désagréables.
Je vous explique pas le merdier si une des quelconques facettes d’alquida arrive a faire faire un attentat à un français bien blanc de peau.
Accessoirement il est complètement dément et inconséquent d’avoir organiser ce genre de manif, imaginez le carnage avec un sac à dos explosif…
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#42
Selon un témoignage d’un officier de renseignement (je sais plus où mais probablement lefigaro.fr), il faut 20 personnes spécialisées pour surveiller en 24⁄7 un suspect. Il y a eu quelque chose comme 4000 suppressions d’emplois dans ce milieu et en parallèle un accroissement très considérable du nombre de « suspects potentiels ».
Ça peut pas passer, donc bah oui il y avait des dossiers, des archives, des présomptions mais surtout des choix à faire : je surveille A ou B ?
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#44
Je n’en attendais pas moins de toi. Je ramène les gourdes de vin chaud " />
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C’est marrant, parce ce que ce qui me choque moi dans ces mesures ne semble pas du tout être la même chose que ce qui choque la majorité des gens.
Pour moi, le détricotage progressif depuis quelques années de la séparation des pouvoirs (en l’occurence en essayant de faire sortir le juge du circuit, mais l’intrusion de l’exécutif dans le législatif ne me semble pas aller en s’arrangeant non plus) est bien plus inquiétant que des mesurettes sur la liberté d’expression (d’autant que le côté réduction de la liberté d’expression est discutable : ces lois ne visent pas à interdire quoi que ce soit, mais à faire appliquer des interdictions déjà existantes de façon différentes).
Si j’étais parano je croirais que la pénurie de moyens de la justice (qui conduit son engorgement) est une stratégie de nos gouvernants pour nous convaincre que confier le pouvoir judiciaire à l’exécutif est une bonne chose.
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Il reste actuellement en France entre 4000 et 5000 agents du renseignement. En tout.
Mais paraît-il “Il faut miser sur les technologies”.
Vu ce que je paye comme impôts, j’aimerais bien bien que ça marche un peu plus comme Humble Bundle : dans la mesure du raisonnable, pouvoir choisir leurs répartitions…
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+1 sur toute la ligne
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A la limite que ces moyens soient utilisés “au cas par cas” sur les individus que l’on veut suivre car on a déjà d’autres informations (reccueillies sur le terrain par exemple) qui ont alerté les services spéciaux,ça ne me choque pas
Ce qui me pose problème, c’est si applique ça à priori sur tout le monde pour ensuite éventuellement chercher dans cette masse d’infos… (PRISM en gros quoi)
Car dans ce deuxième cas, les infos reccueillies peuvent très bien servir d’autres causes que la lutte contre le terrorisme…
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Vu que le risque est grand de surveillance généralisé, préférer que se soit une IA du type La Machine que du type Samaritain qui nous surveille." />
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+1 il n’y a pas de plan, juste un aveu d’impuissance et d’incompréhension des politiques sur le monde.
La seule chose qu’ils savent faire, c’est faire des lois, sans y adjoindre les budgets. Tant que les politiques votent le budget de la justice, faut pas s’étonner du manque de moyens.
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#63
Ha mais je ne parle pas de “surveiller” seulement moi.
Je parle D’AGIR !
On connait les maboules qui embrigadent les nouvelles recrues.
On connait les “paumés” (je ne l’utilise pas péjorativement, mais bien pour désigner ceux qui n’ont pas vraiment de but sur lequel se fixer) qui à coup sur seront les cibles de ces maboules.
Dans à peu prêt tous les cas ils ont eu affaire à la justice ou ont fait l’office d’un signalement…
Donc au lieu de regarder les choses sans rien faire et d’attendre qu’on nous fasse péter une bombe à la gueule il serait surement plus judicieux de faire quelque chose.
Je propose déjà qu’on s’occupe de tous les malades mentaux qui détournent le Coran pour en faire une arme de guerre et qui convertissent à tour de bras.
Il n’y a qu’à regarder les innombrables reportages qui fleurissent en ce moment, ils sont tous unanimes c’est en prison que pas mal de conversions se passent.
Mais merde qu’on les foute à l’isolement ! Pas de visites, pas de téléphone, pas d’internet, que dalle.
Et qu’on leur envoie leur potes qui font la même chose mais sont encore dans la rue et convertissent les jeunes à l’extérieur.
Déjà ça fera le ménage.
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#65
C’est AMHA l’ensemble d’une chaîne qui est perturbée sur un domaine traditionnellement sacrifié sur l’autel du budget (le citoyen lambda (ou M. ou Mme Michu) n’a que peu de vision de ce monde excepté par les médias traditionnels, ce qui n’aide pas).
Un truc comme la police de proximité était plutôt une bonne idée et pouvait laisser espérer des actions en amont, là on est en train de faire du bricolage sous la bienveillance de la « haute technologie » mais c’est en aval.
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Le commissaire Helric Fredou chargé de l’enquête sur l’attaque à Charlie Hebdo s’est suicidé.
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Non, c’est juste benjamin franklin… culture, toussa toussa
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#71
Une idée fausse, mais claire et précise, aura toujours plus de puissance dans le monde qu’une idée vraie, mais complexe. Ce qui est résumé en fin d’article est simple à admettre, mais par destination, également faux.
Étrangement, c’est le poids de l’individu face à l’état qui s’est exprimé hier, se réappropriant un de ces fondements, qui ne voit, ni ne comprends, ni les mêmes causes, ni les mêmes effets. C’est sur ces bases que devrait se faire la politique. Comme le disais marc, le glissement sémantique est manifeste, et choquant, parce qu’il n’avalise pas cet enseignement.
Le danger d’un patriot act est qu’une fois voté, il se révèle impossible à abroger par la suite. Le danger n’est pas une suspension temporaire des libertés, il est l’étouffement progressif de ces libertés pour “ la bonne cause”. Pour autant c’est précisément les limitations dans les durées de surveillance et l’absence de moyens qui en sont les causes.
Cette réponse ne peut être que temporaire et très partielle sur le long terme, tout au contraire ne faudrait il pas plutôt renforcer la liberté d’expression et la véhiculer dans toutes les sociétés ? Ce deuxième volet me parait au final beaucoup plus nécessaire que le premier, et c’est à l’échelle de cet horizon que l’on mesure la valeur d’une politique. Du pur pragmatisme.
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Sauf que l’on est dans un état de droit. Que l’exécutif (la police) doit réunir des preuves convaincantes a minima d’une « tentative de » et non pas d’une « possibilité d’une tentative de ».
Que s’il ne reste que 5000 agents de renseignement et que si les choses sont faites dans les règles ça veut dire pouvoir surveiller efficacement seulement 250 personnes ; qu’un tour au café du commerce pourra te convaincre qu’il y a des tarés en nombre mais que fort heureusement tous ne passent pas à l’acte.
Désolé, mais l’action préventive s’appuyant sur des heuristiques pseudo-scientifiques, c’est sans moi.
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Heu question culture, je le connais bien pour avoir étudié ses textes.
Par contre il n’était pas président des Etats Unis à ce que je sache. Et rien ne dit qu’il a prononcé ses môts qu’après s’être activement impliqué à la politique.
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Ma crainte, c’est de voir confier ce travail de surveillance et de traque à des sociétés privées.
Mais le fond du problème reste comme cité plus haut l’abandon d’individus qui ont décroché socialement et donc économiquement. La politique de la ville est un échec.
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Qu’on active des mesures d’urgence pour gérer l’urgence, c’est très bien. Mais dans la création d’un texte de loi, le problème n’est pas de faire vite, mais de faire bien.
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J’ai vu des gens dans les journaux télé demander de nouvelles lois parce que les affreux gens sur internet faisaient l’apologie du terrorisme sur les événements récents…
C’était vraiment agaçant, sachant que pendant ce temps là, la justice et la police étaient au travail pour faire condamner les auteurs des propos (sous pseudo ou pas). Et en plus, il y a déjà des condamnations lancées contre les premiers interceptés.
Donc, on a des lois qui marchent bien quand on les applique (ce qui est le principal problème, parfois par manque de volonté de je ne sais pas quoi, ou par manque de qualité des textes que ce soit la loi ou le décret d’application) et des gens complètement à côté de la plaque qui passent à la télé.
Je pense que je vais pleurer en voyant la salve de lois ridicules, liberticides et inapplicables qui vont arriver.
L’idéal serait quand même, pour une fois, de vérifier l’existence de lois qui pourraient fonctionner et que l’on applique pas afin de comprendre comment elles pourraient être appliquées.
Bon, j’ai encore un peu d’espoir, mais pas trop, on nous a habitués à un amoncellement de lois par dessus celles qui ne sont pas appliquées correctement.
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Parce que ça m’a bien fait sourire, après une journée de merde au taff ^^
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C’est possible dans le texte (les agents de renseignement n’ont pas vraiment le code de procédure pénale comme livre de chevet), mais c’est impossible techniquement sauf à mettre de vrais moyens humains avec pouvoir de décision et ce sur toute la superficie de la France.
L’action ça devrait être ça mais c’est pas vraiment le chemin pris et ce depuis longtemps. De plus d’autres sujets sont prioritaires (« l’intelligence économique » au hasard) et ça phagocyte pas mal de ressources dans ce milieu.
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Evidemment qu’il faut y mettre des moyens humains et financiers… Mais quand on voit que le travail fait par ce peu de moyens est saboté par la justice qui remet les délinquants dehors… :(
Et côté financier, l’argent est gaspillé dans des multitudes de conneries à longueur de journée…
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Et sinon je sais pas trop si vous avez vu,mais les anonymous et les hacker intégristes se foutent sur la gueule " />
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