L’Espagne explique les causes du black-out
Attention, chute de tension

Crédits : Matthew Henry, Unsplash
L’Espagne revient sur le black-out du 28 avril qui a privé la péninsule ibérique de courant pendant de très longues heures. Les causes sont multiples, mais le cœur du problème viendrait d’une capacité insuffisante de contrôle de la tension. L’enquête officielle au niveau européen suit son cours.
Le 17 juin à 17h54
5 min
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Après le conseil des ministres de ce 17 juin en Espagne, Sara Aagesen (ministre espagnole de la Transition écologique) a pris la parole devant la presse pour revenir sur le black-out du 28 avril en Espagne et au Portugal.
Elle dirige pour rappel la commission d’enquête sur cet événement et s’était déjà exprimée sur le sujet mi-mai. Elle expliquait notamment que le réseau avait enregistré deux « oscillations » à 12h03 et 12h19 le jour du black-out, puis trois incidents à 12h32 et 12h33.

Dix centrales thermiques prévues en renfort… aucune à la hauteur
Premier point, comme on pouvait s’en douter, la ministre affirme que le black-out a une « origine multifactorielle, c'est-à-dire qu’une combinaison de facteurs a joué un rôle ». Des « phénomènes de surtensions » se sont propagés sur le réseau électrique, donnant vie à une « réaction en chaîne » avec les déconnexions des sites de productions d’électricité. La suite, on la connait : black-out électrique.
La ministre explique que, la veille de l’incident, le gestionnaire du réseau électrique Red Eléctrica (REE) avait prévu « dix centrales thermiques [au gaz, au charbon, nucléaires…, ndlr] pour contrôler dynamiquement la tension ». Les centrales étaient réparties un peu partout sur le territoire afin d’alimenter le réseau ibérique qui est, toujours selon la ministre, fortement maillé.
Le but de ces centrales est « uniquement de contrôler la tension, en absorbant ou générant de l’énergie réactive » en fonction des besoins du moment (les centrales ne devaient pas apporter de puissance, seulement du contrôle de tension). L'énergie réactive, rappelle EDF, est « un facteur important pour la stabilité des réseaux de transport ou de distribution d'électricité ».
Premier problème le 27 avril à 20 h : une des dix centrales s’est déclarée indisponible pour la journée du 28 avril. Durant la session de questions réponses à la fin de la conférence, la ministre explique que, selon les calculs de l’opérateur de réseau Red Eléctrica, il « n’était pas nécessaire » d’ajouter du renfort aux neuf centrales programmées pour la journée du 28 avril.
La ministre ajoute que, sur les neuf centrales restantes, toutes présentaient « un certain degré de non-conformité », et n’ont donc pas pu jouer leur rôle comme prévu durant la journée du black-out. Sara Aagesen ne donne aucun nom et ne détaille pas le niveau de responsabilité de chacun.
Bref, le réseau électrique espagnol « ne disposait pas d’une capacité suffisante de contrôle de la tension » le jour du black-out, reconnait la ministre, avec les conséquences que l’on connait. Elle ajoute que ce 28 avril 2025, « la capacité de contrôle de la tension programmée était la plus basse sur l’année 2025 ».
Pas de cyberincident, mais des vulnérabilités identifiées
Sara Aagesen réaffirme une nouvelle fois « qu’il n’y a aucune preuve d’un cyberincident ou d’une cyberattaque » comme étant une des causes de la panne géante. « Cependant, ce que je peux dire et souligner aujourd’hui, c’est que des vulnérabilités et des lacunes ont été identifiées », ajoute-t-elle.
Des mesures seront évidemment prises pour éviter de laisser les réseaux électriques face à ces risques, mais là encore, nous n’avons aucun détail. Un rapport doit être publié aujourd’hui (caviardé de certaines données, prévient la ministre), ce sera peut-être l’occasion d’en apprendre davantage.

L’enquête officielle européenne encore loin d’être terminée
De son côté, ENTSO-E (le réseau européen des gestionnaires de réseau(x) de transport d’électricité) a également ouvert une enquête officielle. Il dispose de six mois pour rendre son rapport, avec des étapes intermédiaires. Le rapport comprendra aussi des recommandations pour éviter que cela ne se reproduise.
L’Espagne et le Portugal ont trois mois pour transmettre leurs données, avant et pendant l’incident. Il reste encore du temps puisque le black-out s’est produit il y a moins de deux mois pour l’instant. Lors de son dernier point d’étape, le 6 juin, ENTSO-E était encore en train de « recueillir toutes les données nécessaires pour établir les faits ».
L’enquête se penche sur les causes de l’incident, mais cherche aussi à savoir « pourquoi les plans de défense espagnols et portugais n'ont pas pu arrêter le processus qui a conduit au black-out total des deux pays ». Une page dédiée a été mise en ligne pour suivre l’avancement de l’enquête.
Le groupe d’experts doit se réunir les 23 juin et 15 juillet prochain.
L’Espagne explique les causes du black-out
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Dix centrales thermiques prévues en renfort… aucune à la hauteur
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Pas de cyberincident, mais des vulnérabilités identifiées
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L’enquête officielle européenne encore loin d’être terminée
Commentaires (91)
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C'est faux, ce n'est pas 10 petites centrales qui peuvent le faire, d'ailleurs.
Ces 10 centrales servent à avoir de l'inertie et absorber les surtensions des 70% d'EnR.
C'était les 30% restants qui ont donc failli, pas les 70% d'EnR
Et ce n'est pas un rapport baclé, c'est les 1ers éléments qui vont permettre de faire une enquête de 6mois.
Le 17/06/2025 à 22h03
Même sans les défaillances des centrales thermiques, rien ne dit que le réseau n'aurait pas malgré tout "sauté".
Le 17/06/2025 à 22h20
et moi je parle de volants inertiels/onduleurs :
Il faut avoir un minimum de grosses bobines en rotation pour rester résilient aux variations de voltage et stabiliser la fréquence.
Certaines éoliennes qui tournent en phase avec le réseau ont cet effet bobine qui va lisser le sinus comme les générateurs thermiques.
Ca aide à maintenir l'équilibre production/consommation et ralentissant ou accélérant le 50Hz.
Comme un chef d'orchestre un peu.
Le photovoltaïque passe par des onduleurs qui copient la fréquence qu'ils entendent sur le réseau.
Le 17/06/2025 à 22h33
Le caractère ENR ou non, ce n'est pas ça qui a fait flanché le réseau. C'est le côté pilotable / non pilotable (mais comme je le disais juste au dessus, il existe une forte corrélation entre les deux).
Et le problème d'avoir un ratio pilotable / non pilotable trop important, c'est qu'en cas de forte variation du non pilotable, le reste du réseau ne soit pas en mesure d'absorber cette variation, et que cela entraine des défaillances en cascade. Ce qui semble être ce qui s'est passé.
La défaillance de centrales thermiques a "juste" abaisser le niveau de résilience du réseau.
Le 18/06/2025 à 00h23
Techniquement, les éoliennes et le solaire sont pilotables : Tu peux très bien couper l'onduleur, le panneau solaire ne prendra pas feu et tu peux très bien mettre les pales en drapeau, ton éolienne ne tournera plus. Tu pourrais même théoriquement utiliser l'éolienne en mode ventilateur pour consommer un surplus.
Le problème de piloter est qui pilote ?
Tout doit être automatique pour réagir en une poignée de secondes pour le 1er amortisseur (marge de 49 à 51Hz grace aux objets tournants qui ralentissent ou accélèrent, ce qui donne un signal mesurable pour corriger l'équilibre prod/conso)
Puis quelques minutes pour la 2e étape (tension qui peut varier un peu), et enfin manuellement et en permanence au jour le jour pour la gestion du réseau en fonction des prévisions.
Le gestionaire REE a des prévisions des productions et des consommations chaque jour, comme EDF/RTE.
Ils savaient qu'il y allait avoir 70% en EnR et qu'il fallait ces 10 centrales classiques pour maintenir la stabilité mécanique (force électromotrice/contre-électromotrice des rotors).
C'est ce qu'ils avaient plannifié et demandé pour avoir un métronome suffisament fort.
Et ça a l'air d'être ce qui a fait défaut au plan.
En France par exemple on a comme marge de sécurité de pouvoir perdre 2 réacteurs nucléaires qui se mettent en ilotage, sans pour autant de blackout.
Là eux ils ont eu 1 centrale OFF et 9 qui boitent.
"Le but de ces centrales est « uniquement de contrôler la tension, en absorbant ou générant de l’énergie réactive » en fonction des besoins du moment (les centrales ne devaient pas apporter de puissance)."
=> leur rôle est de stabiliser la tension, lisser les sinus et amortir les variations.
C'est donc ça qu'il faut réparer.
Le 18/06/2025 à 08h00
Sinon, dis moi comment augmenter la production de solaire à 1h du matin, je suis preneur (et loin d'être le seul)
Marge de sécu qui, par son action, modifie le rapport pilotable / non pilotable. CQFD. Merci.
Sans compter que nous avons beaucoup d'hydroélectrique également en France (14%). Ce ne sont pas des réacteurs, mais ça aide énormément aussi pour la stabilisation du réseau (seule ENR pilotable) et modifie le rapport pilotable / non pilotable de manière sensible.
Le 18/06/2025 à 10h32
Une de ses dernières vidéo :
Le 18/06/2025 à 12h41
à 15' il parle du délestage : 49 Hz on déclenche l'échelon 1, à 48.5 Hz l'échelon 2 ...
Dans le reste de la vidéo il parle des engagements de chaque pays européen pour contribuer à la résilience du réseau, les réserves primaires secondaires et tertiaires.
@fdorin Ok
tu parles d'une marge de sécurité pilotable
L'Espagne croyait l'avoir disponible
Les sécurités se sont déclenchées en cascade pour isoler le problème
L'enquète de l'ENTSO-E nous le dira
Le 18/06/2025 à 13h50
My bad.
Le 18/06/2025 à 09h44
de plus, le solaire est forcément très étalé, un incident sur la partie production (les panneaux) ne peut pas toucher une puissance trop grande (un camion qui se plante dans les onduleurs / les lignes haute tension aura beaucoup plus d'impact que perdre 10 panneaux)
et les nuages ne se forment pas en 5 secondes en couvrant tout un parc, ça reste progressif
craindre le coté non-pilotable c'est passer sous silence qu'il y a quand même une bonne partie d'anticipable
par contre, ce n'est pas parce que c'est techniquement anticipable, que le nécessaire a été mis en place pour les prévisions, et ça, ça peut être un problème
Modifié le 18/06/2025 à 19h41
On semble se focaliser beaucoup sur le côté non pilotable des enr, mais ce que je vois de la discussion c'est que le soucis c'est qu'un réseau est très compliqué à garder stable et que les defauts des enr ne sont qu'une variable parmis des dizaines et des dizaines dans l'équations : Les autres centrales ne sont pas des éléments magiques qui "stabilise" le réseau, elle sont pleine de défaults aussi.
Et il faut aussi tout simplement que le système fonctionne. Avoir 70% ou 30% d'enr ne change rien si les centrales sont mal gérées ou dysfonctionnelles.
On peut d'ailleurs tout à fait concevoir un 100% renouvelables avec des mécanisme de batterie, faut il encore que la technologie soit eprouvée ce qui n'est pas le cas a ma connaissance.
Le 18/06/2025 à 22h24
https://app.electricitymaps.com/zone/ES/72h/hourly
Mais effectivement, au moins au printemps et en été, le solaire produit bien plus, en journée, que l'éolien.
Et évidemment, à 1h du matin, plus de solaire, donc ce sont des énergies intermittentes, sur lesquelles on ne peut pas compter à tout moment.
Pour cela, il faut doubler par du pilotable. En Allemagne, c'est du gaz et du charbon...
Le 18/06/2025 à 11h23
Donc ça ne change rien. On ne pilote pas la présence de nuages ou le vent. Tout au plus on peut les prévoir avec les limites de fiabilité des prévisions météo.
Le 18/06/2025 à 17h52
Et la capacité à anticiper a des limites... etre capable de savoir que dans 1h on va perdre 500 MW de solaire, c'est bien pratique MAIS A CONDITION d'avoir 500 MW de pilotable sous la main prete à démarrer pour prendre la suite. Sans ça, l'heure de prévision se résume juste à une annonce de coupure anticipé.
Et avoir de la capacité pilotable en stand-by, occupé à ne rien faire d'autre que d'attendre que le solaire se couche, ca a un coup certain... qui l'assume ?
Le 18/06/2025 à 18h22
Et c'est l'utilisateur qui va assumer ces coûts, parce que c'est celui qui bénéficie de cette sécurité.
Pour voir la situation dans ton foyer, il y a bien un différentiel 30mA sur les pièces d'eau, en plus du 300mA du compteur ?
30€ dans ton tableau électrique pour éviter de voir un proche mourir électrocuté, qui paye ?
Ton PC ou ta TV a peut-être une prise parafoudre ou un onduleur pour éviter de griller l'alim en cas de pics de tension (foudre), qui choisit la sécurité ?
Dans l'alim de ton PC ou ta TV il y a des filtres LC ou RC pour éviter de transmettre les hautes fréquences entre 2 appareils. Ca peut marcher sans la plupart du temps, c'est par sécurité qu'on les mets.
Bref, pour revenir à ton 500MW, tu préfères avoir 500MW de pilotable à 100% pour un coût financier et environnemental énorme, ou 500MW d'EnR 50% du temps et 500MW pilotable le reste du temps pour un budget initial doublé et une consommation en baisse de 50% ?
Moi, je préfère avoir la capacité pilotable (qu'on a déjà en fait, les centrales à charbon par ex) en stand-by parce que ça coûte 1 bras tous les jours à faire marcher. C'est comme un groupe électrogène de secours, c'est pour dépanner ou en cas de soucis.
Le 18/06/2025 à 22h42
Quand je prends l'exemple de l'Allemagne qui est un peu dans ce cas, elle émet environ 10 fois plus de CO2 que nous avec sa production d'électricité, à tout moment. Parce qu'elle utilise toujours des centrales à charbon et au gaz.
Quand au coût de l'électricité en Allemagne, pour les particuliers, il est environ 20% plus cher qu'en France. Ce qui pénalise aussi ses industries.
Et pour le coût des EnR, il ne faut pas oublier le coût du réseau à construire pour desservir toutes ces microcentrales. En France, RTE et Enedis prévoient 200 milliards d'euros d'investissement dans les lignes THT pour les desservir, payés par les consommateurs, particuliers et industriels, au travers de la taxe TURPE en particulier.
Modifié le 18/06/2025 à 23h50
Les anglais sont aussi bien pauvres en photovoltaïque, ils compensent avec leur éolien offshore;
et ils bénéficient de cables HTDC avec l'Europe pour pouvoir échanger les surplus.
le coût initial de l'équivalent RTE pour avoir un réseau de transport est à prendre en compte bien sûr, sur le long terme.
Cette capacité à faire transiter les flux électriques des producteurs aux consommateurs est plus importante en Europe qu'aux USA par exemple parce que le réseau est plus dense.
Ca a un coût, mais aussi un avantage de pouvoir lisser les aléas climatiques.
La dernière composante à améliorer serait le stockage à court, moyen et long terme :
Les steps sont de grands atouts en France; il y avait des essais de stockage par énergie potentielle en Suisse : Tu emmagasines un surplus sur 6 mois avec ça, ou aussi des toupies de béton qui font un volant inertiel pour 24h avec une perte à court terme, mais qui peuvent lisser le jour/nuit.
Bref, le réseau électrique coûte, et plus il se partage plus on en tire de bénéfices, il faut le construire, résilient, capable, et encadré par certaines pratiques.
C'est toujours beaucoup plus efficace que chaque maison individuelle avec son groupe électrogène.
Il n'y a que les USA qui sont contre ça parce qu'ils ne peuvent pas en profiter à court ou moyen terme; eux ils "drill drill drill" du pétrole pour faire de l'électricité.
En Europe on peut gommer beaucoup plus facilement les disparités avec une densité forte, un maillage conséquent et une étendue non négligeable pour la partie variable.
Aux US, ils coupent l'alimentation si le conté ne peut pas produire la consommation, c'est du chacun pour soi, et on en revient aux groupes électrogènes individuels.
J'ai déjà vécu 5j sans EDF avec la voiture bloquée derrière 100m de chemin privé avec 50cm de neige :/
Le premier jour c'est cool, diner aux bougies;
Une fois le ballon vidé, les congélos foutus et sans chauffage, sans approvisionnement, c'est moins drôle.
Bref, winter is coming; mais là c'est l'été, summer is coming.
Le 19/06/2025 à 09h52
Côté bénefs pareil: On voit les factures augmenter et pas qu'un peu sur ces 15/20 dernières années.
Niveau EnR, il est vrai que quand cela produit cela ne coute pas grand chose. D'où sans doute la tentation de prendre des risques avec une part de 70%. AMHA, il va falloir mettre en face un moyen de faire payer les conséquences aux fournisseurs quand un tel risque pris se réalise. C'est sans doute le seul moyen de calmer cette tentation en mettant un coût potentiel (et quand il y a des vies en jeu à l’hôpital etc, ca chiffre vite) en face des gains immédiats.
Modifié le 19/06/2025 à 21h03
PS : c'était vers cette période là ou ils y a eu un épisode neigeux juste avant Noël. Tout était coupé, l'autoroute à l'arrêt avec des voitures abandonnées, énormément de lignes EDF tombées.
Après 5j sans courant on a acheté un groupe électrogène, et on aurait eu des panneaux solaires, on aurait apprécié.
On payait en francs à l'époque, tu a compté l'inflation de 235% faite sur ces 30 ans ?
Tu as pris en compte que EDF était presque étatique, avec une grosse volonté de subventioner et promouvoir le nucléaire à l'époque ?
Qui poussait tout le monde à mettre des grilles-pains aux murs à l'époque, histoire de justifier la production d'électricité perdue à cause du nucléaire justement ?
Et puis le maillage, les besoins ont évolué, c'est normal de devoir se métamorphoser sur une période aussi longue; plein de boites on changé de pays, ou leurs façons de travailler, ou ont coulé et la suivante avait un besoin différent en électricité.
Regardes pour le cuivre de France Telecom : En 95 internet n'existait pas chez les particuliers. Ils ont énormément fait évoluer leur maillage pour que l'ADSL puisse marcher. Et maintenant ils débranchent tout le pays.
Le "c'était mieux avant" en mode Caliméro ne marche pas, désolé.
Le 19/06/2025 à 23h35
(Sauf installation spécifique avec batteries de stockage et un onduleur hybride.)
Le 20/06/2025 à 08h06
A l'époque j'aurais eu le temps de tester avec un onduleur et une batterie; pouvoir récupérer même 400W à la mi-journée, dans une maison tout électrique, juste pour recharger des petits trucs, ça vaut des points.
Ca, la cheminée non électrique à pelets a été mise depuis, une possibilité de faire la cuisine au gaz, c'est un exercice de vivre en camping sauvage, tu te rends compte de tes dépendances
Le 20/06/2025 à 14h35
Si les prix de l’électricité continuent leur envol, j'envisagerais plutôt d'alimenter en journée au PV un ballon amont bien dimensionné, chaîné avec le ballon aval actuel chauffé en HC: Ce dernier recevra de l'eau préchauffée et je gagnerais en conso nocturne d'un gros consommateur et sans aucun besoin de batterie. La résistance pouvant s'alimenter en continu, même pas d'onduleur requis. Il faudra juste revoir le régulateur prévu pour une alimentation 220V AC.
Et en ondulé, juste de quoi effacer le talon de conso moyen en journée, sans prévoir de stockage.
Toute autre option me parait risquée et probablement peu rentable.
Modifié le 20/06/2025 à 15h47
la chimie :
en solaire on trouve encore pas mal de plomb ou chimies dérivées, y'a du lithium, mais "LFP" généralement, beaucoup moins propice aux emballements thermiques.
la puissance :
les véhicules disposent de dizaines de kWh (première zoé & spring 22kWh, maintenant une 208 c'est dans les 50kWh et des gros SUV dépassent les 80kWh
les batteries "solaires" tournent à quelques kWh, même des installations "pour site isolé" (sans réseau du tout) sont souvent sous les 10kWh, suivant les solutions ça tourne entre 500€ et 1000€ pour 1kWh de stockage, ça calme ...
les contraintes :
les batteries de véhicules sont susceptibles de devoir fournir des puissances très élevées, un "simple" scenic ça commence à 170ch, ce qui fait 125kW, ce qui pourrait vider la batterie de 60kWh en 1/2h, une taycan c'est de 300kW à 760kW pour une batterie entre 80kWh et 105kWh, de quoi vider la batterie en moins de 10 minutes.
les batteries solaires sont prévues pour être vidées au pire en 2h (module de 5kWh, puissance max en sortie de 2.5kW par exemple), et les puissances domestiques sont très éloignées des voitures, les contrats les plus courants sont de 6 ou 9kW (rappel, une simple spring peut tirer 33kW de sa batterie), si t'as une installation solaire avec batterie, c'est pas pour faire tourner lave vaisselle + lave linge + chauffe-eau de nuit et vider la batterie en 2h.
(et je parle même pas des contraintes mécaniques, poids et volume limitées sur un véhicule)
certes, tirer 500W d'une batterie au plomb 12V fait passer 40A dans la partie basse tension avant l'onduleur, un défaut peut faire chauffer les câbles (c'est pas la batterie elle-même le pb du coup), mais ça sera pas pire qu'un grille pain qui fait un cours-circuit.
edit : typo
Le 21/06/2025 à 16h39
En revanche, tu peux avoir à faire tourner le chauffage (mais là où tu as raison, c'est que ce ne sera pas sur 2h continues avant de s'arrêter faute de courant).
C'est même pas dit que ce soit du 12V, ni qu'il n'y en ait pas plusieurs en série pour monter à un multiple de 12 ou 18 ou 24V.
Le 23/06/2025 à 09h22
si une personne installe des panneaux et une batterie, à priori elle sait que le chauffage élec est un gouffre, soit elle a prévu une immense batterie, soit un chauffage utilisant une autre source d'énergie, du moins j'espère
il y a plein de configuration d'installation pour les batteries, ça va de cellules au plomb 2V (assemblés pour faire du 12/24/48 selon l'onduleur derrière) à des modules ~ 400V en passant pas des batterie plomb 12V (certaines ressemblent à de grosses batteries de voiture (ou probablement camion vu le poids et la taille) et d'autres à des unités qui se rangent dans une baie de serveur (format 2U ou similaire))
Le 23/06/2025 à 09h37
Ou tout bêtement, ses panneaux lui servent à réduire sa consommation du réseau mais pas à la remplacer totalement (ce qui est à mon avis complètement irréaliste et débile).
Des batteries ou modules de batteries de VE réformés ?
Le 23/06/2025 à 10h42
je te rejoint sur l'utilisation d'une PàC à la place de résistance ++
Le 20/06/2025 à 23h42
Je ne sais pas prédir l'avenir; de sûr il sera différent du vécu pass&.
Je n'ai pas de prédictions, de notre côté on consomme 3500€/an chez EDF aujourd'hui, il faut absolument revoir notre copie.
L'été c'est le bassin de koïs qui consomme 1kW et la clim, l'hiver c'est les PACs qui s'effondrent passé les 0°C.
On a un insert bois qui peut fournir le chauffage si on descend sous les 3°C dehors.
Il faut arréter l'usage des clims PAC si ça descend sous les 3°C, on a une alternative crédible au bois.
Le bassin de koïs ne concomme presque rien en hiver.
Dans mon cas il faut que je monte un système de panneau solaires, chaque équation est différente.
Le 21/06/2025 à 16h35
Accessoirement, l'emballement thermique est extrêmement rare, et même mis en feu, un VE n'aura pas nécessairement d'emballement de la batterie (testé par des pompiers sur une mégane e-tech volontairement mise à brûler, et en attendant 30 minutes que tout prenne bien feu).
Le 20/06/2025 à 08h29
Modifié le 20/06/2025 à 14h26
C'est gentil de moquer le passé, mais globalement les campagnes se sont surtout vidées et l'industrie il n'en reste pas grand chose (en particulier les secteurs les plus consommateurs): Alors je veux bien entendre que tu ne soit pas d'accord, mais il est où le besoin de maillage supplémentaire (qui serait tiré par la conso) vs cette période?
Pour ce qui est du réseau, les aléas ont motivé à enterrer bien des lignes et malgré cela en Bretagne il y a eu avec la tempête d'il y a ~1an1/2 bien du monde coupé pour des durées comparables. Comme il y a 30 ans avec la neige, mais parait que les temps changent... tandis que les coupures restent!
Ce qui a changé surtout c'est une consommation qui a glissée des industriels vers les particuliers, tout ce qui est sorti de terre depuis 15/20 ans est quasiment 100% électrique (les "grille-pains" sont devenus des accumulation ou des rayonnants plus confort, ces derniers pouvant représenter un gâchis encore supérieur quand le lobe de rayonnement inclut un vitrage extérieur: ils chauffent alors en partie... dehors! Utile pour passer à travers la paroi de douche ou personne ne songerait à installer un chauffage surtout électrique, mais préjudiciable quand c'est la porte fenêtre du salon) quand 10/15 ans plus tôt le gaz avait une grosse pdm.
Côté production, c'est les EnR non hydro (développées à la période dont je parlais et qui se pilotent pour s'intégrer dans une gestion en réseau, elles!) actuelles qui ont changé le mix et réclament du coûteux maillage (en installation, gestion, entretien).
Le kWh alors à 50 centimes de Franc deviendrait 0.17€ actuels mais même avec la baisse de février, annoncée très temporaire, nous sommes toujours largement au dessus alors que la promesse de la libéralisation du marché de l'électricité était une baisse!
Tu parles aussi du marché télécoms, assez différent en fait car au niveau évolution des tarifs cela n'a pas été la même chanson avec une explosion des débits et possibilité quand en électricité, vu du client, c'est zéro évolution!!!
Voir négatif avec la mise en extinction de certaines offres genre HP/HC, qui est devenu une véritable enculade vs tarif fixe (au vu du malus HP les 2/3 de la journée devenus quasiment impossibles à compenser par le bonus HC le 1/3 restant), désormais obligatoire dès 9kVA et ce sera dès 6kVA sans doute en septembre prochain: Une augmentation déguisée en fait pour tous les nouveaux contrats ou évolutions.
Modifié le 21/06/2025 à 23h42
Pour les usages, je pense par exemple aux datacenters qui font revoir le maillage.
Tout comme le télétravail peut aussi faire revoir l'infrastructure routière; mais en fait pas parce que un vide se bouche par un autre usage. Il n'y a qu'en Asie ou on peut trouver des 3 voies désertes.
Pour l'enfouissement des lignes, c'est à double tranchant : moins sensible aux tempètes, mais plus compliqué à réparer quand ça pète. Il y a aussi un côté esthétique qui peut motiver le budget. Bref, chaque bourg va avoir sa politique là-dessus.
Pour le solaire, je suis désolé mais une bonne partie des installations n'ont besoin d'aucun maillage supplémentaire : On est cablé en 12kW triphasé depuis 50ans, on pourrait installer 9kW crète sans changer un fil (3kW par phase, le côté légal). Les fils ont été mis dans un sens, il peuvent le faire dans l'autre sens.
La grosse différence de cablâge vient plutôt des voitures électriques qui demandent des sections assez grosses dans les parkings.
Après, francs ou euros, tu n'as pas pris en compte l'inflation. Compares le prix du pain ou d'une voiture pour avoir une référence. Ce n'est pas EDF qui abuse plus que le marché qui a évolué dans son ensemble. Le marché de l'électricité a évolué certes, tout comme celui du gaz et tous les autres marchés. En bien ou en mal, chacun va avoir son opinion.
Tu évoques ton cas d'usage, mais il faut voir le côté macro-économique derrière :
Le gaz de Gazprom n'est pas le bienvenu chez nous par exemple en ce moment.
Certains ukrainiens auraient bien aimé avoir quelques kWh à 0.50€ ou plus cet hiver.
Le marché s'adapte. Nous aussi.
Je ne connais aucune entreprise qui a pu maintenir une offre constante sur 30ans là quand je cherche. Comme je connais peu d'employés qui ont gardé leur poste sur cette durée.
Désolé de vivre en 2025, mais je n'y peux pas grand chose.
¯\_(ツ)_/¯
Ma seule marge de manoeuvre c'est de baisser ma consommation énergétique :
Avec 4000€ d'investissement je pense pouvoir amortir en 4-6 ans dans mon cas, à étudier.
Ca c'est chez les parents qui ont du terrain, chez moi qui suit dans une zone classée patrimoine historique on n'a pas le droit de modifier l'aspect visuel de la parcelle parce qu'il y a un château dans le village, à 800m. Donc pour mettre un panneau solaire ou une clim, c'est un dossier à faire valider par les architectes de France.
Après, pour te consoler, tu peux regarder la situation des autres pays.
Moi je reste en France malgré son évolution tant que faire se peut.
Pas tant pour les politiques appliquées que pour ma famille, et aussi parce que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, finalement.
Donc il reste à se plaindre d'un temps révolu.
Courage ! Il faut relativiser, ça demande peut-être une adaptation du foyer il est vrai.
Rien que les ampoules à filaments, tu regrettes ? C'est une évolution positive de ce côté, même si au lieu des 100W de filaments de l'époque mes parents ont opté pour 2 plaques de 40W en leds de 60x60 ou 30x120 dans la cuisine et la véranda :/
On voit bien, c'est sûr, mais on n'a pas progressé sur la conso de ce côté.
Bref, on est en 2025, et on va continuer.
Bonne fête de la musique à toi !
PS: le nucléaire a aussi des défauts, il faut composer avec :
https://www.20minutes.fr/planete/canicule/4159751-20250621-episode-chaleur-france-pourrait-avoir-impact-parc-nucleaire
Modifié le 22/06/2025 à 00h35
pas mal surtout finir de nous couler ...
Modifié le 22/06/2025 à 07h52
C'est comme pour les retraites, c'était mieux avant quand on avait des jeunes pour les payer.
Moi aussi j'aimerai bien revenir dans les années 90- 2000, j'avais 20ans, jeune et insouciant.
Je changerais bien certaines choses, même si je ne regrette pas mes choix.
Après, l'évolution d'un pays ou de la géopolitique globale, bah on regarde comment ça évolue.
Ils ont bien fait voyager Carlos Ghosn dans une valise à contrebasse, voilà l'évolution de la classe affaire !
Le 18/06/2025 à 08h23
Le 17/06/2025 à 18h26
Modifié le 17/06/2025 à 19h19
Donc génération trip, coupure de production j'imagine…
Le 17/06/2025 à 22h29
Le 18/06/2025 à 15h14
ce qui semble sûr en tout cas c'est que c'est cette coupure qui a tout déclenchée en chaine.
Le 18/06/2025 à 22h26
Le 17/06/2025 à 18h35
Modifié le 17/06/2025 à 19h31
Par contre effectivement ce n'est pas pilotable avec la rapidité des centrales à gaz ou charbon.
Le 17/06/2025 à 21h21
Un réacteur nucléaire est long à lancer et à arrêter, mais quand on n'a pas besoin de sa production on ne l'arrête pas, on ralentit la réaction en chaîne et on évacue la chaleur en trop.
Le 17/06/2025 à 22h31
Le 18/06/2025 à 08h51
On parle d'ailleurs de thermique à flamme.
Le 18/06/2025 à 13h01
Modifié le 23/06/2025 à 10h10
C'est justement pour éviter l'amalgame thermique/nucléaire qu'on parle de thermique à flamme.
On utilise le terme Thermique pour classer ce qui brule, de même qu'une tour solaire utilisant un four solaire est une central solaire et non thermique.
Thermique = combustion nécessitant un carburant et un comburant
Le nucléaire serait plutot une central exothermique dans ce cas.
Je dis comment on a classifié nos centrales de production à edf et pas au pif, après si les externes veulent les classer autrement ben ils font comme ils veulent.
Le 23/06/2025 à 11h33
Les opérateurs nucléaires dont EDF parlent bien de combustible alors que la matière fissile fournie aux réacteurs n'est pas brûlée.
Modifié le 25/06/2025 à 09h01
Le 24/06/2025 à 10h42
Modifié le 24/06/2025 à 11h08
Va relire ton cours de physique/chimie EDF !
Le 25/06/2025 à 09h01
Le 25/06/2025 à 15h27
Le 18/06/2025 à 19h27
Le 19/06/2025 à 09h58
Le 19/06/2025 à 22h30
Modifié le 17/06/2025 à 18h53
Pourtant un onduleur est ce qu'il est de plus facile à réguler, par rapport à une turbine d' alternateur où on doit jouer sur de la mécanique.
Le 17/06/2025 à 22h30
Le 17/06/2025 à 23h57
Le 18/06/2025 à 16h01
Ce n'est pas véritablement un choix de conception, il est simplement impossible à des composants électroniques de forcer le fonctionnement d'un réseau qui représente une "inertie" très importante (différence de facteur de plusieurs ^10).
Les onduleurs qui doivent être capables de travailler seuls - par exemple alimentation 220/230 V de camping - sont conçus différemment et travaillent sur des puissances limitées.
Le problème des EnR est leur fluctuations rapides et imprévisibles en puissance. Une fluctuation de puissance induit, en cas de sous-production, une surcharge du réseau qui cause une baisse de fréquence. Si la fréquence baisse et que la puissance disponible est principalement délivrée par des EnR (hors hydro-électrique), tous les onduleurs vont suivre la baisse de fréquence et causer un effet d'avalanche. Les sécurités de contrôle de fréquence vont alors délester avec le risque de créer un effet rebond : soit une surproduction (si délestage de consommateurs), soit une sous-production (si délestage de producteurs).
Le black-out du 28 Avril 2025 m'a permis de découvrir l'existence d'un phénomène que je ne connaissais pas : la résonance fréquentielle d'un réseau. Ce phénomène est connu depuis quelque temps mais il semble qu'il ne soit pas encore modélisé ni maîtrisé. Cela est dû à une sorte d'écho entre les onduleurs suiveurs (EnR) qui ne suivent la fréquence réseau avec une petite marge d'erreur (+/- epsilon Hz) ; aucun oscillateur n'étant absolument exact en fréquence.
À ce jour, le seul moyen de stabiliser le réseau de manière fiable est la mise en œuvre de machines tournantes de grandes puissances (binôme turbine-alternateur avec, le cas échéant, un volant d'inertie additionnel).
C'est la configuration "mécanique" de toutes les centrales thermiques et hydro-électriques.
Il peut y avoir des à-coups sur le réseau, mais l'inertie mécanique des centrales "lisse" les fluctuations de fréquence et stabilisent ainsi le réseau.
Si la stratégie est de continuer à encourager le développement d'EnR non pilotables, il faudrait, en parallèle des EnR, installer des groupes de machines tournantes - moteur-alternateur + volant d'inertie - de grande puissance qui permettraient de stabiliser "mécaniquement" la fréquence du réseau.
Cela représente un coût matériel (électrique et génie civil) ainsi qu'un coût de fonctionnement (consommation électrique, même si elle est "marginale").
Le 18/06/2025 à 17h24
Tu insinues ici que le gestionnaire de réseau trans-nationnal n'a aucune idée de l'impédance de ses lignes ! C'est un peu gros comme affirmation.
En revanche, je veux bien croire qu'au niveau des distributeurs, le principe sécuritaire de la coupure immédiate masque la prise de risque du calcul scientifique.
Quant au problème de maintien de la fréquence par les onduleurs, il provient de leur absence de synchronisation externe (là encore, c'est souvent du côté des distributeurs qu'il faut chercher les malfaçons). C'est un autre problème bien connu depuis 1905.
Exact. Mais on ne sait pas qui doit payer.
Modifié le 18/06/2025 à 01h22
Du moins selon comment ils sont programmés et pilotés, comment pourraient-ils connaitre les normes en vigueur sur le réseau REE ?
En fait un onduleur chez toi disjoncteur coupé peut donner à vide, sans charge. Mais au niveau Européen il faut en permanence ajuster la production pour qu'elle soit égale à la consommation. C'est le fait d'être en réseau qui lisse les productions mais complique la gestion.
Pour un alternateur, à vide il consomme 1% de force mécanique pour les frottements à 50Hz.
Tu lui branches une résistance aux bornes des bobinages, tu vas avoir 100x plus de courant et une résistance mécanique accrue qui va le ralentir, mais son inertie va pouvoir te laisser le temps de corriger.
Cette résistance correspond aux variations de consommation d'une région.
Comment mesurer cette variation de conso ? En monitorant en permanence la vitesse du rotor, donc la fréquence. Et en adaptant le débit mécanique pour réaccorder la fréquence et la production.
L'exemple typique que j'ai c'est une voiture au ralenti, quand tu allumes la clim, gros appel de courant, le ralenti déraille de 200tr/min 1s, puis le réglage du ralenti compense la consommation supplémentaire.
Les onduleurs ne peuvent pas se comporter comme ça, ils suivent juste ces rotors qui leur donne le la.
Ils injectent ce qu'ils ont à donner sans vraiment pouvoir monitorer l'équilibre prod/conso.
C'est ce monitoring des 50Hz +/- 2% historiquement basé sur l'inertie des rotors qui permet de savoir s'il faut produire + ou - à un instant T, dans toute l'Europe.
Modifié le 18/06/2025 à 15h03
exemple les lignes HVDC, qui transportent d'énormes quantités d'électricité par courant continu, elles ont bien un onduleur au bout qui régénère du triphasé, lui pourrait piloter un réseau de par sa puissance, ils servent d'ailleurs à corriger facilement et sans danger les différences entre deux réseaux interconnectés.
Le 18/06/2025 à 16h08
Concernant les lignes de transfert - généralement sous-marines ; par exemple liaison UK-FR - je ne connais pas la situation actuelle, néanmoins, lors de mes études, la conversion DC/AC était réalisée au moyen de machines tournantes.
Il est possible qu'aujourd'hui cela soit réalisé au moyen d'une électronique de puissance. Cependant une telle configuration ne peut pas suffire à elle seule à stabiliser la fréquence du réseau.
Modifié le 18/06/2025 à 17h07
ce qui me fout le plus en l'air, c'est le "aucun oscillateur n'étant absolument exact en fréquence." ça fait peur, j'espère que tu as entendu parler de ça et tu dois imaginer qu'il est très simple de synchroniser tous les onduleurs du monde là dessus, comme l'est tout l'internet d'où nous nous parlons, moins les turbines d'alternateur.
Donc en lisant ces 2 ou 3 inepties, tu comprendras que j'aie zappé tout ton post sans regrets.
Le 21/06/2025 à 16h48
Le 21/06/2025 à 17h43
Le 22/06/2025 à 11h36
Le 18/06/2025 à 16h52
Tout a fait d'accord.
https://www.youtube.com/watch?v=5k3l9VrR5gc&ab_channel=MonsieurBidouille
Par contre ces onduleurs géants sont contrôlés par les réseaux des 2 côtés, ils transfèrent une quantité d'énergie selon l'instruction qui est mise à jour en permanence.
;) fibre optique pour la synchro à la ms/us entre le contrôleur et les organes de puissance
Tu noteras que c'est bien plus gros et technique qu'un simple transformateur THT avec ses bobines et son bain d'huile, des murs anti-déflagrations et quelques connections.
C'est utilisé principalement pour les longues distances > 1000km et sous l'eau, quand la capacité de couplage devient trop importante et induit des pertes, ou pour découpler les fréquences.
Pour l'Espagne, j'imagine que ce sont des cumulatifs d'onduleurs de champs solaires et de particuliers qui déversent tout ce qu'ils ont en espérant trouver un consommateur sur la grille, sans vraiment jouer le rôle de chef d'orchestre.
Le 18/06/2025 à 04h15
L'Espagne fourni massivement son électricité en solaire avec des onduleurs qui copient les alternateurs.
La défaillance d'alternateurs locaux qui suivent la fréquence de l'Europe a fait varier la fréquence de l'Espagne, les seuls quelques alternateurs locaux fonctionels n'ont pas pû imposer la fréquence.
La surtension locale a fait ralentir les quelques alternateurs locaux, ce qui a déclenché plusieurs sécurités d'interconnection.
Les règles, c'est de travailler en phase, sinon on débranche les pays ou les régions, voire on met en ilotage une zone hors phase.
Après avoir été débranché de la connexion FR et Maroc , les Espagnols se sont effondrés parce qu'ils ont une carence en systèmes inertiels.
Il faut un minimum de systèmes lancés mécaniquement pour avoir l'inertie minimum.
Des volants innertiels peuvent compenser ce défaut par exemple.
Là les quelques 10 centrales n'ont pas fait leur boulot de régulation et de monitoring du problème.
Modifié le 18/06/2025 à 12h01
Si on considère qu'on peut mélanger des types de production différents alors il faut en effet prévoir des sûretés et en déterminer le coût.
Je suis tenté de conclure que le déploiement de systèmes suiveurs [qu'on pourrait dire passifs] doit entrainer des investissements incompressibles et proportionels ailleurs sur le réseau, payées directement par les suiveurs ou indirectement sur le prix de leur KWh. Dans ce dernier cas [indirect], on peut en effet attribuer la faute aux 10 centrales d'amortissement mais au risque de confier la gestion du réseau tout entier à ces centralistes.
Ce n'est pas très malin comme méthode on en a la preuve.
Spoiler alert : EDF fait pareil en France.
Le 17/06/2025 à 19h45
Le 17/06/2025 à 22h26
Le 18/06/2025 à 00h15
Le 18/06/2025 à 23h12
Est-ce que cela a pu entraîner des surtensions sur les lignes de transport HT qui ont déclenché les lignes (les ont déconnecté pour les protéger)? Et par cascade entraîner la chute du réseau (les lignes se déclenchent en série, quand l'une tombe, le réseau essaie de compenser en faisant transiter sur une autre, qui tombe elle aussi car en surtension, etc...)? Encore beaucoup d'inconnues...
Le 18/06/2025 à 23h33
Le 19/06/2025 à 00h18
Le risque de rester connecté c'est de faire tomber le réseau Européen.
L'Espagne/Portugal s'est retrouvée seule, isolée, et n'a pas pu faire face au problème.
Bien sûr que les métronomes en Europe auraient pû fournir la carence de l'Espagne.
A quel risque ?
Bref, les sécurités se sont enclenchées parce que ça devenait incontrolable à leur niveau
Modifié le 19/06/2025 à 08h28
Après, c'est sûr que c'est cette divergence de fréquence qui entraine la coupure automatique des lignes AC qui relient la France à la péninsule Ibérique. Le reste de l'Europe aurait peut être pu compenser en fréquence, mais pour combien de temps si des surtensions restaient dans le réseau espagnol? (La réserve primaire européenne pour lutter contre les variations de fréquence est de 3.2GW environ, 2 fois l'EPR de Flamanville. Autrement dit, quasi toutes les réservés primaires des Gestionnaires de réseau de transport d'Europe continentale auraient été mise à contribution).
Les principales questions sont à mon avis:
- D'où vient cette perte subite de 2,2GW de production ? Est-ce dû à la déconnexion de (plusieurs) centrales simultanément ou au autre chose ?
- Pourquoi les surtensions n'ont pas pu être gérées par le réseau ? Est-ce que les systèmes services tension du réseau espagnol étaient suffisants ?
Le 17/06/2025 à 21h39
Cascade traversant tous les niveaux de criticité en 3 secondes.
La difficulté de gestion d'un réseau électrique est inimaginable.
Le 17/06/2025 à 23h21
Le 17/06/2025 à 22h58
https://www.elconfidencial.com/mercados/ibex-insider/2025-06-16/audios-panico-apagon-puentes-iberdrola-endesa-ree_4151089/
https://www.elespanol.com/invertia/empresas/energia/20250617/sala-control-red-electrica-oscila-fotovoltaica-solar-precio-tema/1003743806588_0.html
Le 18/06/2025 à 02h53
Elespanol : paywall
Mais c'est cool quand même, j'ai pu apercevoir la 1ère moitié du 1 paragraphe de ces 2 articles dont tu as mis les liens ici...
Le 18/06/2025 à 11h52
Le 18/06/2025 à 13h04
Le 18/06/2025 à 23h01
S'il y a eu des surtensions, c'est qu'il a pu y avoir une production trop forte. Donc des déconnexions de centrales auraient permis de faire baisser la tension. Ça n'a pas été le cas apparemment, car les evenements indiquent que la surtension aurait été créée par la perte de 2.2GW de production.
Dans le même temps, il est indiqué que les centrales en plus étaient là pour contrôler le réactif (puissance réactive) sur le réseau et non pour contrôler la fréquence. Elles n'étaient donc pas là pour assurer que la production était egale à la consommation, donc pas là pour atténuer la variabilité des ENR. Est-ce seulement la variation de réactif qui a fait tomber le réseau ? A noter que les ENR peuvent aussi contrôler / absorber du réactif, notamment via les fonctions STATCOM des éoliennes (est-ce que cela a été fait est une autre question), tout comme les stations de conversion HVDC.
La perte des 2.2GW de production a pu entraîné des surtensions sur les lignes HT du réseau de transport (le réseau cherchant à faire transiter du courant rapidement vers la zone où la perte a eu lieu pour compenser), ce qui a pu entraîner des déclenchements sur les lignes (=déconnexions des lignes pour les protéger) en cascade. Entraînant de nouvelles pertes de production car les lignes n'etaient plus là pour transporter la production. Vu que la production était inférieure à la consommation, la fréquence a chuté. Il y a normalement des réserves pour prévenir cela (réserves primaires et secondaires pour atténuer les pertes de production et éviter les baisses de fréquence), mais ces réservent n'ont soit pas fonctionné soit pas pu fonctionne à cause de la perte des lignes HT du réseau de transport...
Si c'est ça, c'est un scénario assez classique de black-out : surtensions sur les lignes, pertes des lignes en cascade, puis perte du réseau. Mais il y a encore beaucoup trop d'inconnues pour conclure dans ce sens.
Le 19/06/2025 à 00h08
De cette manière, et par assemblage d'hypothèses, on peut effectivement soit dire qu'il n'y a eu pas assez de régulation de tension et d'injection de puissance réactive le 28 avril, soit dire qu'il y a eu trop de production d'éolien+solaire ce jour là, compte tenu des moyens mis en place pour stabiliser la tension. Quoi qu'il en soit, le problème n'est pas les ENR en soit, puisqu'il n'y a pas eu de blackout depuis, ni les années précédentes, c'est donc bien que ça peut fonctionner.
Mais on peut dire autre chose aussi. C'est que vu que les ENR dits "non pilotables" sont quand même en réalité pilotables, le gestionnaire a peut être voulu trop produire et maximiser le rendement en maintenant la production des ENR à leur maximum (oui la bourse, le marché de l'énergie européen, tout ça, mais chut, pas de politique !), ce qui a eu pour effet de rendre le réseau plus vulnérable aux fluctuations de la production. On pourrait d'ailleurs faire le même raisonnement avec une centrale nucléaire poussée à 100%, avec une demande qui augmente brusquement. Mais dans le cas du nucléaire, ou d'une manière générale des centrales dites "pilotables", le délestage serait à mon avis plus efficace qu'il ne l'a été le 28 avril, car les centrales dite "pilotables" co-construirait la fréquence avec les autres centrales, là où la conception des onduleurs fait qu'il ne sont que suiveurs de la fréquence donnée par le réseau, ce qui est une faille systémique à mon sens.
Si on prenait pour postulat par exemple que le solaire+éolien ne devait produire que 90% de ce qu'ils sont capables de produire à un instant T (je donne ce chiffre tout à fait au doigt mouillé), alors, ils seraient peut être capables d'avoir un peu de réserve en cas de fluctuation de la demande. En d'autre termes, plutôt que de chercher à piloter les onduleurs, peut être qu'il faut faire évoluer les normes de ces derniers en ajoutant que lorsque la production nationale dépasse un certain seuil d'ENR, les onduleurs solaires doivent produire à 90% de la capacité du moment (chiffre toujours au doigt mouillé, mais c'est pour l'exemple), et augmenter leur production au delà de 90% lorsque la fréquence du réseau baisse. Ainsi pas de mise en réseau informatique des micro-onduleurs, hormis la capacité de détecter que la production nationale dépasse un seuil de production d'ENR. Et les onduleurs participent partiellement à la stabilisation du réseau, même s'il faut voir ce que cela donne au niveau des résonances. Mais disons que pour éviter les résonances, il ne faudrait pas qu'ils stabilisent le réseau de manière trop dynamique. Selon un random déterminé individuellement par chaque onduleur, certains compenseraient la tension au bout de 5 secondes, d'autres au bout de 30 secondes, et d'autres au bout de 1 minute (toujours des chiffres au hasard que je donne, mais c'est toujours pour l'exemple). Mon idée est que le bruit dans la réactivité des onduleurs permettrait peut être d'éviter des résonances. Un autre problème serait que le gestionnaire du réseau, doit être en mesure de savoir que les onduleurs on commencé à dépasser les 90% de leur capacité de production du moment, soit par déduction en observant la fréquence, soit via une information transmises par les onduleurs, et ceci afin de demander à d'autres centrales de prendre le relai de la stabilisation du réseau. L'avantage, c'est que cela donne du temps pour réagir. Et même si on imagine une liaison informatique avec les onduleurs solaires, ici, on peut seulement laisser passer deux informations : le taux de production d'ENR au niveau national dans un sens (qui peut peut être transmis par onde radio), et le taux de compensation de chaque onduleur (qui pourrait peut être être déduit sans liaison informatique). Si les onduleurs ne sont pas pilotables à distance, et si ces dernières s'autopilotent tout seuls, pas de risque de faille de sécurité. Enfin, on pourrait penser que le baisser de 10% la production des onduleurs solaires serait un coût à porter sur le solaire, mais pas forcément, car 1. cela ne concernerait que certains scénarios nationaux (dépassement d'un seuil de production d'ENR au niveau national), et 2. c'est déjà souvent le cas, car on met souvent plus de panneaux en Wc que ne sont capables d'injection en VA leur onduleurs, ceci afin de permettre plus de production tôt dans la journée, et tard le soir. En tout cas, je pense que toute la dynamique de cela peut se simuler "pour voir", même s'il faudrait déjà commencer par essayer de reproduire le blackout du 28 avril par simulation avant de passer aux solutions.