Arianespace vient de dévoiler les conclusions de son enquête concernant le problème de mise en orbite des satellites européens Galileo. Les appareils ne sont pas en cause et le problème vient d'un défaut d'alimentation en carburant, ce dernier ayant gelé dans une conduite.
Galileo : lors de son lancement, le GPS européen se trompe de route
Vendredi 22 août, l'Europe envoyait dans l'espace deux satellites Galileo afin de poser les premières pierres d'un GPS européen. Problème : la mise en orbite n'était pas celle escomptée et une enquête avait été confiée à Arianespace afin de trouver les causes de cette défaillance.
Dès le début de son rapport, la commission d'enquête précise que « ses conclusions s’appuient sur les données fournies par la partie russe. Elles sont cohérentes avec celles de la commission mise en place par ROSCOSMOS », Agence spatiale fédérale russe. Pour rappel, le lanceur utilisé n'était pas Ariane 5 de l'Agence spatiale européenne (ESA), mais Soyouz des russes. Arianespace ajoute que la première partie du vol s'est déroulée sans anicroche et que le « tri-étage Soyouz est hors de cause », tout comme les satellites Galileo d'ailleurs, écartant ainsi l'hypothèse d'une défaillance technique à ce niveau.
Après 35 minutes de vol, le carburant gèle, empêchant la bonne mise en orbite
Le problème se situe en fait au niveau du quatrième étage, conçu et produit par la société russe NPO Lavotchkin. La défaillance « est intervenue environ 35 minutes après le décollage, au début de la phase balistique précédant le second allumage de l’étage » précise Arianespace.
Le déroulement des événements est ensuite détaillé de manière précise : « le défaut d’orbite observé résulte d’une erreur d’orientation de la poussée du moteur principal de l’étage Fregat durant sa deuxième phase propulsive ». La source première de ce problème est un défaut d'arrivée d'hydrazine (le carburant), ce dernier ayant gelé dans sa conduite. En effet, cette dernière était liée par un « même support » à une alimentation d'hélium froid. Ce support servait alors de conducteur thermique propageant le froid : la conduite d'hélium refroidissait celle d'hydrazine, ce qui a eu pour effet de congeler le carburant.
Arianespace ajoute que « l’ambiguïté de la documentation de conception laisse place à la réalisation de ce type de ponts thermiques entre ces deux lignes. Elle a, de fait, été observée sur d’autres étages Fregat en cours de production chez l’industriel NPO Lavotchkin ». L'agence conclut finalement que « la cause racine de l’anomalie VS09 est donc une lacune de l’analyse thermique système réalisée au moment de la conception de l’étage. Il ne s’agit pas d’une erreur d’opérateur lors de l’assemblage de l’étage ». Une solution a d'ores et déjà été trouvée et sa mise en place sur les étages déjà produits est « aisée et immédiate ».
Les correctifs sont déjà prêts, mais cela sera-t-il suffisant pour la Commission ?
Stéphane Israël, PDG d'Arianespace, indique pour sa part que « les mesures correctives pouvant être déployées immédiatement par NPO Lavotchkin, le retour en vol de Soyouz depuis le Centre Spatial Guyanais est envisagé dès décembre 2014. La résolution de cette anomalie permettra de consolider la fiabilité du Fregat, qui a connu 45 succès consécutifs jusqu’à cette mission ».
Pour Arianespace, rien ne s'oppose donc à ce que le lanceur Soyouz continue les opérations de lancement des satellites Galileo, mais il faudra voir si la Commission européenne, qui finance à 100 % ce projet, ainsi que l'ESA, seront du même avis. Pour le moment, aucune communication officielle n'a été faite à ce sujet.
Cependant, certains chuchotent que la Commission pourrait en profiter pour retarder un peu les prochains lancements et passer sur Ariane 5. Ce délai supplémentaire pourrait être mis à profit afin d'étudier les données des deux satellites en orbite et éventuellement procéder à quelques modifications. C'est du moins ce que laissent entendre nos confrères du Monde. Aucune communication n'a été faite par la Commission pour le moment.
Commentaires (128)
#1
C’est vraiment dommage qu’il y ai ce genre d’erreur avec le niveau de compétences nécessaires pour créer ces engins.
Le bon côté c’est que ça ne devrait plus se reproduire :)
#2
#3
ho bas nan ça va mettre fin à toutes les théories de complots
#4
Utiliser un lanceur Russe pour le “GPS Européen”, c’est un peu ridicule.
#5
#6
Ariane coûte plus cher mais amène la marchandise à bon port" />
#7
#8
#9
Vaut mieux que cet erreur se produise sur un lanceur de matos que sur un lanceur de spationautes.
#10
Je note que le titre est accrocheur et faux, contradictoire avec le développement de l’article : le carburant n’est pas directement en cause, et c’est pourtant expliqué plus loin par vos soins.
Alors, auriez-vous décidé de vous mettre dans la presse à scandale ?
#11
Bien, ils ont trouvé le problème. Des couilles de conception, ça arrive à tout le monde.
#12
#13
Comme l’explique Jean-Marc Astorg du CNES, Ariane 5 est prévue pour les charges lourdes. L’utiliser pour de petites charges serait comme utiliser un camion pour livrer une valise. " />
#14
#15
#16
#17
#18
#19
#20
#21
#22
#23
Le titre est imprécis voire trompeur : ce n’est pas un défaut de carburant lui-même, c’est une erreur de design qui a conduit à des conséquences néfastes sur le carburant.
#24
#25
#26
Pourquoi être chauvin et accusé le travail Russe ?
Ce n’est pas un problème de lanceur mais de conception. Par pitié, évitez de mêler les préoccupations politiques de ces derniers temps avec un problème qui n’a vraisemblablement rien à voir. Comme cela a déjà été dit, ça a fonctionné des dizaines de fois avec cette même anomalie.
Je suis tout de même rassuré quant aux compétences des européens car au début de l’incident on se fichait pas mal de nos têtes (enfin des leur pas de la mienne)…
#27
Je comprend pas le problème avec le titre, il est bien écrit défaut de carburant et non pas défaut du carburant.
#28
#29
#30
#31
#32
#33
#34
#35
#36
#37
#38
#39
défaut : nom masculin
Absence, manque ou insuffisance de ce qui serait nécessaire : Défaut
de mémoire, d’attention.
(source Larousse)
Il manquait du carburant c’est donc un défaut de carburant
#40
#41
#42
#43
La sodomie de diptères dans les commentaires…
#44
#45
#46
#47
#48
#49
#50
#51
#52
#53
#54
#55
#56
#57
#58
#59
#60
#61
#62
#63
#64
#65
de mémoire ariane 5 est trop grand et vega trop petit, c’est soyouz qui s’occupe des charges intermédiaires a kourou
#66
#67
#68
#69
Wai et j’ai un peu confondu soyouz avec soyouz-1 sa petite soeur pour les orbites basses.
#70
#71
10claymore : aucun amalgame Russie<>(In)compétence dans ce qui suit.
Je trouve étonnant que l’UE fasse appel à des lancements étrangers pour le déploiement d’une solution propriétaire notamment justifié par l’argument de la nécessité d’indépendance (plus que celle de l’autonomie) vis-à-vis de solutions étrangères existantes et dont la qualité de service est directement associées aux humeurs politiques du moment.
On nous explique donc qu’il est vital pour l’Europe de se doter de ses propres outils, entre autres raisons d’en avoir la maîtrise à chaque instant, mais on fait appel à une autre puissance pour les concevoir, les fabriquer et les installer.
Qui a récemment changé de place dans le classement des dix plus grosses fortunes mondiales ?
#72
#73
#74
#75
#76
#77
#78
#79
#80
#81
#82
#83
#84
En même temps c’est pas comme ci les russes tentaient depuis des années d’imposer leur propre system avec Glonatz, c’est sûr qu’ils non aucun intérêt dans cet échec, surtout au vu du potentiel militaire du projet.
A force de se croire dans un monde de bisounours et par aveuglement nos dirigeants vont nous couler sous les rires ininterrompu des russes et des chinois…
#85
Sinon, ils deviennent quoi les deux satellites galileo mal positionnés ?
#86
#87
#88
#89
#90
#91
#92
#93