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La fondation Linux abrite désormais un important groupe de soutien à Chromium

Panda triste

La fondation Linux abrite désormais un important groupe de soutien à Chromium

Le projet libre Chromium, qui sert de fondation au navigateur Chrome de Google, entre dans une nouvelle phase. Un groupe de soutien, sous l’égide de la fondation Linux, va désormais s’assurer que le projet répondra « aux besoins de la communauté Chromium au sens large ». Un pas supplémentaire vers une gouvernance totalement séparée de Google ?

Le 10 janvier à 17h39

C’est la Linux Foundation elle-même qui a annoncé la nouvelle. Sous sa direction, le groupe Supporters of Chromium-Based Browsers veut ainsi arrondir les angles pour tout ce qui touche à la gestion du projet Chromium, en permettant à ses membres de discuter de son avenir.

Ce n’est pas tout. Comme l’explique la fondation dans le communiqué publié hier soir, cette initiative doit permettre un financement du développement ouvert et l’amélioration des projets. La fondation évoque un « espace neutre où les leaders de l'industrie, les universitaires, les développeurs et la communauté open source au sens large pourront travailler ensemble pour soutenir les projets au sein de l'écosystème Chromium ».

Le groupe veut encourager la collaboration entre les membres. Parmi ces derniers, on retrouve d’ailleurs Google, Meta, Microsoft et Opera. La présence de plusieurs poids (très) lourds devrait assurer la pérennité de l’initiative.

Réactions enthousiastes

Les sociétés participantes sont bien sûr ravies. Google évoque ainsi « une opportunité importante de créer une plateforme durable » et « l’incroyable soutien de la fondation Linux ». Dans son propre billet, l’entreprise parle de 100 000 modifications rien que pour 2024, ce qui représenterait 94 % des commits. « Des centaines de millions de dollars » auraient été investis dans Chromium.

« Google continue également d'investir massivement dans l'infrastructure partagée du projet Open Source afin de "maintenir les lumières allumées", notamment en faisant tourner sans cesse des millions de tests sur des milliers de serveurs, en répondant à des centaines de bogues par jour, en s'assurant que les bogues importants sont corrigés et en investissant constamment dans la santé du code afin que l'ensemble du projet reste maintenable », explique ainsi Google.

Microsoft, de son côté, se dit « heureuse de se joindre à cette initiative qui contribuera à stimuler la collaboration au sein de l'écosystème Chromium ». À Redmond, on rappelle évidemment les engagements pour la plateforme web, les « contributions significatives et positives » et un « engagement dans l’ingénierie collaborative ».

Chez Opera, on se dit « impatient de collaborer avec les membres du projet pour favoriser cette croissance et continuer à créer des produits innovants et attrayants pour tous les utilisateurs ».

Curieusement, bien que Meta ait rejoint le groupe, la société n’a émis aucun communiqué pour rejoindre la fête.

Pourquoi maintenant ?

Le projet Chromium est à la base aujourd’hui d’une trentaine de navigateurs, dont Chrome, Edge, Opera, Vivaldi ou encore Brave pour les plus connus. La technologie sert également de base dans d’autres projets, notamment Electron, dont elle permet l’affichage des interfaces.

La gestion du projet a largement évolué au cours des dernières années. En 2020, comme le relevait alors CNET, Google avait largement assoupli ses règles en laissant entrer des tiers dans la gouvernance. Des ingénieurs issus d’autres entreprises, notamment Microsoft et Samsung, sont alors entrés, marquant le début d’un changement significatif dans la gouvernance. L’annonce de la fondation Linux est un pas de plus dans cette direction, même si cette gouvernance reste pour l’instant solidement attachée à Google.

Le minutage de cette annonce est également intéressant. Google est en effet la cible des autorités antitrust américaines, un juge fédéral ayant estimé que la société était en situation de monopole. Le ministère de la Justice a ainsi demandé officiellement la revente de Chrome, au grand dam de Google qui a jugé la proposition « largement excessive ».

L’initiative Supporters of Chromium-Based Browsers n’est sans doute pas une réaction immédiate à ces décisions, car le projet devait être en préparation depuis un moment. Il permet cependant d’initier un mouvement et de tester partiellement une gouvernance sous égide de la fondation Linux.

L’isolement de Firefox

La présence de la fondation devrait permettre une gestion neutre du travail collectif autour de Chromium. Mais sa présence est un coup dur pour Firefox, le seul navigateur important à ne pas être basé sur Chromium, si l’on excepte Safari, dont le moteur de rendu a servi de fondation à celui de Google.

La situation est d’autant plus complexe pour Mozilla que les investissements de Google sont actuellement passés à la loupe, notamment pour tout ce qui concerne les accords conclus avec d’autres entreprises pour placer son moteur de recherche en première ligne de leurs produits.

Commentaires (47)

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Les moteurs de rendu Web ont subi une telle concentration qu'aujourd'hui les alternatives à Blink sont peu nombreuses.
Ne reste-t-il pas guère que Gecko ?

Recréer de la diversité me semble pour moi infiniment plus important que changer la gouvernance de Chromium, dont l'adoption dans un premier temps reste questionnable (mais si peu questionnée à l'époque).
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Recréer de la diversité me semble pour moi infiniment plus important que changer la gouvernance de Chromium, dont l'adoption dans un premier temps reste questionnable (mais si peu questionnée à l'époque).
Les browsers web sont devenus aussi complexes que des OS. Pas facile de créer une alternative en partant de zero. Sans compter que les attentes sont grandes : si tu ne proposes pas toutes les fonctions d'un browser moderne, ca n'intéressera personne.

Donc c'est beaucoup d'investissements et un effet tunnel d'un paquet d'années avant d'espérer un retour. Exemple le projet "Servo" qui est aussi à la fondation Linux.

On n'a pas tant que ca besoin de diversité sur l'implémentation tant que le code est ouvert et que les évolutions sont gérées par un consortium à but non lucratif.
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C'est pour ça que je trouve que Firefox avait toute sa place : permettre une alternative aux navigateurs basés sur Chromium.

Hélas, avec cette annonce, on peut dire que ça va être encore plus difficile pour la fondation Mozilla.

De plus, j'imagine mal un Firefox basé sur Chromium, je me demande bien quel en serait l'intérêt.
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Tu as raison, c'est quasiment impossible. On a vu que Microsoft qui a voulu faire un nouveau moteur pour Edge et qui avait de l'expérience sur le sujet a abandonné et s'est rabattu sur Chromium.
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Une grosse mutlinationale aura vite tendance à abandonner un truc pas rentable sur le court terme, quand de bien plus petite structures, sans contrainte de temps ni de rentabilité, persistent et avancent lentement mais sûrement.

https://servo.org/
https://ladybird.org/

pour ne citer que les deux qui me viennent en tête.
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Et c'est franchement dommage car, pour une fois, leur moteur maison du premier Edge était sympa, et très prometteur.
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Les browsers web sont devenus aussi complexes que des OS.
Ce n'est vraiment pas la première fois que je vois/lis cela mais j'ai toujours autant de mal à comprendre en quoi un navigateur / moteur de rendu web est si compliqué que cela.

Je veux dire par là que de mon point de vue qui ne connais rien au web, cest à php ou autre de faire le plus gros du boulo.

Par exemple, de transformer

for ($x = 0; $x <= 3; $x++) {
echo "The number is: $x ";
}

en

The number is: 1
The number is: 2


Qui sera incorporé et interprété par le moteur de rendu (avec la config css qui va bien en (j'ai supprimé volontairement les

DOCTYPE html
html
body
The number is: 1
The number is: 2
/body
/html


Après il y a quoi, la gestion des communications (ssl), la gestion de l'affichage front/images/vidéos, ... ?
Ok cest pas simple mais aussi compliqué qu'un SE ? :keskidit:

J'entends qu'il y a aussi pas mal d'autre choses, comme par exemple la gestion des DNS, mais pour moi ça devrait être justement à l'OS de gérer cela.

Pour la gestion de l'affichage , lors de mes études (qui commencent à être lointaines) on avait eu à faire comme TP des menus déroulants uniquement en html / css; ça déjà fonctionnait très bien.
Depuis les moteurs / navigateurs ont beaucoup gagné en embonpoint et en complexité, ok, mais ce n'est pas le but d'un navigateur web de pourvoir émuler des SE en entiers, simuler la mécaniques des fluides ou faire tourner DOOM, si ?
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Je te conseille donc à minima consulter le site là pour ce qui concerne le CSS et l'html :
https://www.w3.org/

Et ça pour le Javascript…
https://www.ecma-international.org/publications-and-standards/standards/ecma-262/

Ça me fait penser à ceux qui veulent réécrire curl de zéro en un week-end…
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Aujourd'hui, ce ne sont plus les serveurs qui font des opérations comme celles que tu décris mais les navigateurs. Les applications se sont déplacées dans les navigateurs qui exécutent le Javascript. C'est le principe du Web 2.0 qui date déjà depuis un moment.
C'est pour cela entre autre que les navigateurs s'exécutent dans plusieurs processus afin que les différentes applications tournent en parallèle et que si l'une est bloquée, elle n'empêche pas les autres de fonctionner.
Je ne décris qu'une petite partie des changements, mais maintenant, une page web, c'est beaucoup de Javascript et de CSS, assez peu de code HTML et des données qui arrivent du serveur et qui sont traitées en local.
Ça reste un peu moins complexe qu'un OS et ça s'appuie dessus mais un navigateur c'est énormément de code.
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"assez peu de code HTML" et du coup des sites lents et merdiques !
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C'est pour cela qu'il faut de plus en plus de mémoire et des processeurs plus puissants avec plusieurs cores pour faire tourner cela. J'avais oublié d'indiquer que les sites web utilisent de plus en plus de bibliothèques qui font gonfler la taille du code chargé.
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Ou c'est pour cela qu'il faut arrêter d'utiliser ces bibliothèques ! Les navigateurs sont ultra optimisés pour traiter du HTML seul chose qu'ils peuvent visualiser (associé à des CSS). Utiliser du JavaScript pour produire des éléments HTML est au moins 10 fois plus lent et effectivement du coup il faut des machines dernier cri pour compenser.
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Tu oublies aussi toute la partie sécurité, sandboxing, contrôle de la mémoire, des process, par exemple pour de l'accès sécurisé via HTTPS, tu peux avoir des contrôles de sécurité, d'identifications, de certificats, de la tunnelisation des flux (pour les isoler et qu'ils ne soient pas interceptables par l'OS sous-jacent) etc.

Regarde même les DNSsecure qui veut s'affranchir de l'OS et rester dans la navigateur (pour justement éviter les failles qu'il peut y avoir avec l'OS, typiquement le fichier Hosts), la gestion des certificats interne au navigateur pour maitriser les révocations...
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C'est en partie vrai, mais il ne faut pas non plus faire comme si les bibliothèques externes n'existaient pas : SSL, etc. ce sont des bibliothèques externes, et a minima, un nouveau navigateur qui arrive sur le marché a tout intérêt à déléguer ces fonctionnalités à des bibliothèques existantes.

Si tu prends l'exemple des fonctionnalités listées juste en dessous par 127.0.0.1, il y a en a bien la moitié qui peuvent être implémentées par des bibliothèques tierces, notamment sur l'architecture générale, sur l'UI, la pile réseau, et certaines des fonctionnalités spécifiques.

Je mets volontairement de côté la partie rendu, puisque le débat tourne plus autour de la création d'un moteur que de la construction d'un navigateur (un moteur de rendu, ça s'instancie en une ou deux lignes de Qt, mais ce sera une fois de plus le moteur de Chromium).

Que les navigateurs soient aujourd'hui complexes, je le conçois. Je trouve en revanche exagéré de les comparer à un OS (rien qu'un kernel, ça frise les 30 millions de LoC, sans parler de tous les composants nécessaires à rendre l'OS utilisable), même si pour certains utilisateurs, le navigateur commence à se confondre avec (l'OS servant juste à lancer le navigateur) :D
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Si une bonne partie des fonctions de Chromium peuvent être implémentées depuis une bibliothèque tierce, je pense aussi qu'il y a un choix de non dépendance. Les exigences ne sont pas que techniques.

Chromium étant multi-plateforme, il faut s'assurer qu'il aura le même fonctionnement partout. Parfois, les libs ont un comportement différent ne serait-ce qu'entre deux Desktop Environments sous Linux (les thèmes dégueulasses, notamment). Alors oui, du point de vue d'un expert, la réponse sera : t'as qu'à paramétrer ton DE correctement. Mais, du point de vue utilisateur, ça sera : ce logiciel est moche. Sans parler de la valse des versions différentes entre les OS qui ne les auront pas en natif versus ceux qui utilisent des canaux latest ou LTS. C'est vite emmerdant, et c'est clairement pas le principe de Chrome (qui a été diffusé massivement en catimini, rappelons-le) de vouloir s'infliger ça.

L'autre point que je vois, c'est aussi l'aspect sécurité. En prenant l'exemple de SSL, la faille Heart Bleed revient forcément en tête. Et ses équivalents qui ont fait couler du pixel aussi et avaient comme point commun de se situer dans une lib hyper utilisée. Au vu de la criticité d'un navigateur web, j'imagine que la question du choix d'être autonome sur ses composants vitaux se pose. En cas de faille, pas besoin d'aller patcher la lib XYZ et espérer que son mainteneur au fond du Nebraska le merge et pousse la release (caricature volontaire).

Après, je n'ai aucune idée de la quantité de code de Chromium. Tout ce que je sais, c'est que ça met 50 ans à pull quand j'avais encore un paquet Electron sur AUR et non dans les repos classiques et qu'il compilait ce dernier.

Quant à la comparaison avec un OS, pour moi elle n'est pas exagérée. Plus qu'un moteur de rendu, le navigateur Web est devenu un runtime applicatif, gère de l'I/O et des autorisations avec des périphériques (même si derrière ça reste les API de l'OS), et fait office d'interface utilisateur standard avec la machine. Comme tu le dis, il se confond avec.
Pour moi, il ne faut pas utiliser le kernel en comparaison, car ce n'est pas un OS mais "juste" son composant de base faisant son taff d'interface hardware. Le brouteur, c'est le Desktop Environment, ce que fait ChromeOS.
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Ce n'est vraiment pas la première fois que je vois/lis cela mais j'ai toujours autant de mal à comprendre en quoi un navigateur / moteur de rendu web est si compliqué que cela.
Quelques trucs en vrac dans la conception de Chromium qu'on s'attend à retrouver dans un "navigateur / moteur de rendu":

- General Architecture: HW Video Acceleration, Inter-process Communication, Resource Loading, Plugin Architecture, SafeBrowsing, Sandbox, Threading
- UI: Windowing system, platform-native widgets, Focus and Activation, Input Event Routing
- Graphics: GPU Accelerated Compositing, Rendering, RenderText, Video Playback
- Network stack: Crypto, Disk Cache, HTTP Cache, Proxy Settings and Fallback, HTTP Authentication, Cookie storage and retrieval
- Security: Protecting Cached User Data, System Hardening, Per-page Suborigins, XSS Auditor
- Specific Feature: Accessibility, Screen Capture and Mirroring, Constrained Popup Windows, Desktop Notifications, DNS Prefetching, Form Autofill, Memory Usage Backgrounder, Password Form and Password Generation, Preferences, Prerender, Print Preview and Printing, WebSocket
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Il fait aussi fax (legacy), micro-ondes et compatible capsules Tassimo.
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Je pense que déjà, ton auditoire est mal choisi. Tu trouveras sûrement ici plus de gens qui seraient d'accord avec ton propos qu'ailleurs (outre le fait que le rendu en soit est déjà très compliqué).

A mes yeux les choses se sont produites lentement. On a commencé avec un truc qui affichait du HTML... Ensuite on a ajouté un peu de scripts (sauf erreur de ma part, JS/VBScript sont arrivés avant CSS).
On a ajouté CSS, plein d'autres trucs (la vidéo, des capacités de scripting avancées, le web assembly...).
Pourquoi ? A mes yeux, parce que ça permettait de faire un peu mieux, potentiellement un peu mieux que le navigateur voisin... Si un site disait "non faut IE6", ça permettait de mettre des batons dans les roues des autres. Et si mon site permettait d'avoir un chat live (compliqué avant XHR), bah c'était génial. Et puis si le navigateur permet au développeur de faire ça facilement, alors le développeur va pousser ce navigateur.
Ensuite, on arrive au tournant où on essaye de tout remplacer par un site web/appli web, parce que c'est portable. Hop, plus besoin de faire plusieurs applis (je ne dis pas que c'est mieux que Qt ou autre hein... Qt on parle d'écrire du C++, je ne suis pas sûr qu'il soit aussi simple d'avoir un niveau de base en C++ qu'en Javascript).
Et pour l'utilisateur final, il ne voit en général pas la différence. Maintenant il se contente de changer régulièrement de téléphone, histoire d'avoir un CPU qui arrive à tenir pour pouvoir afficher un pauvre site/appli web pas trop lentement...

Avec le financement qui va, oui, tu peux repartir de zéro, tu peux aussi faire un navigateur qui n'a pas toutes les fonctions des autres. Mais quand il ne fera pas tourner telle outils de visio conférence aussi bien que tel autre, tu n'auras pas grand espoir qu'il se répande.

J'utilise encore des bloqueurs JS. La majeure partie des sites ne tournent pas sans JS. Pourraient-ils ? Je suis prêt à parier que oui. Mais la "nouvelle" tendance (ou son retour à la mode), c'est de faire tourner le code sur le client.
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Sans compter que les attentes sont grandes : si tu ne proposes pas toutes les fonctions d'un browser moderne, ca n'intéressera personne.
Les attentes de qui ? À qui fait-on référence avec "personne" ? Pourquoi ?

Affirmer qu'il faille un produit parfait au premier jet est la meilleure excuse pour ne rien tenter.
Pourtant, quand on le souhaite, on tente bien. Pourquoi ne souhaitons plus de diversité de moteurs de navigateurs ?
Commençons déjà par la connaissance : quand on parle de moteur, les gens répondent généralement navigateur, sans donc savoir sur quel moteur fonctionne celui qu'ils citent en exemple de "diversité".

Il n'y a jamais eu autant de fausses vitrines : autant de navigateurs tournant quasi-intégralement tous sur le même moteur… créé pour de mauvaises raisons et ayant bien trop influé sur les pratiques/standards.
Cette concentration provient essentiellement du désintérêt amenant l'ignorance de la population générale à comprendre ce qu'il y a sous le capot, derrière les apparences. Une toute petites des très nombreuses conséquences de considérer passivement l'informatique, sous l'angle exclusif d'une consommation de produits finis.
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Les attentes de qui ? À qui fait-on référence avec "personne" ? Pourquoi ?
Les attentes d'un utilisateur qui va comparer les différents navigateurs disponibles et qui n'aura aucune raison de choisir celui qui implémente seulement 60% ou 70% des fonctions d'un chromium-like.

Tu voudrais d'un navigateur qui n'implémente pas https ? ou websocket ? ou le décodage video hardware ? Ou tes plugins préférés ? ou la gestion des passwords ? ou la sécurité anti-xss ? ou un compilateur javascript ? etc.

Quand tu regardes les parts de marché de Firefox qui pourtant propose 100% de ce que fait chrome, ca laisse présager des parts de marché d'un browser qui ferait bien moins que cela.
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Et ce groupe, que va-t-il faire du "manifest 3" ?
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C’est la grande question… et également est-ce que toutes les intégrations Google seront supprimées façon « ungoogled chromium » ?
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De mémoire, certains suivent google sur le v3 et d'autres comme Vivaldi gardent la compatibilité v2. Donc je suppose que chromium offre les 2 implémentations et libre aux surcouches de les utiliser ou pas? (En vrai j'en sais rien mais je serais curieux de savoir qu'est-ce qui est dans chromium, et qu'est-ce qui est dans les surcouches)
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Non, Vivaldi ne maintiendra pas le support de Manifest V2 quand il ne sera plus du tout exploitable au sein de Chromium.

https://vivaldi.com/blog/manifest-v3-update-vivaldi-is-future-proofed-with-its-built-in-functionality/
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Ah, j'avais râté ça, merci pour le lien. Donc c'est effectivement poussé par chromium et non chrome. Au passage, cette histoire est un bon argument rapport à cette news, si Google n'est plus seul à décider de quasiment tout.
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Autant j'étais auparavant un défenseur de Firefox, et Mozilla plus largement.
Autant depuis quelques années la gouvernance, avec des responsables qui se versent des millions pour ensuite licencier et clamer des dons, à fini par m'exaspérer.

Je souhaite maintenant que Chromium soit intégralement sous gouvernance de la communauté. C'est donc là un bon pas en ce sens.
Ensuite libre à des entreprises d'utiliser cette base, moyennant soutient financier, pour sortir leur propre navigateur.
Je verrais même le fait que les features _neutres_ (pas dépendantes d'un service de l'entreprise participante) puisse jouir d'une exclusivité durant un temps avant de pouvoir finir sur Chromium. Sauf si ladite entreprise souhaite directement en faire la proposition.

À terme je ne vois plus comment Firefox pourra perdurer.
Un bien ou un mal ? Je ne saurais dire. La diversité autour de Chromium est là, c'est la main mise actuelle de Google dessus qui est le véritable point noir.
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Tant qu'uBlock Origin n'est plus supporté dans le futur, par Chromium / Chrome, ce sera no way pour moi.

This extension may soon no longer be supported because it doesn't follow best practices for Chrome extensions.
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Ai-je raison de m’inquiéter de voir, années après années, des sociétés commerciales comme Microsoft, Google ou Meta intégrer la Linux Fondation?
Il n’y a-t-il pas un risque de voir des sociétés promotrices de code propriétaire prendre de plus en plus de poids dans les décisions à propos de Linux face aux communautés du Libre?
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Tu n'es pas le seul, je te rassure. Il perd de plus en plus leur identité, je trouve
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Je suis et je reste un utilisateur de Firefox, mais j'avoue que je ne vois vraiment pas ce qu'apporte Gecko par rapport à Blink, et donc ce qu'apporte réellement Firefox, techniquement, au web.
En réalité, c'est surtout devenu le "nouveau IE" dans le sens où ça devient une contrainte de faire un site compatible avec lui, là où faire un site compatible Blink/Chrome/Chromium permet suffit à être compatible avec la grande majorité des utilisateurs.

J'ai l'impression que Firefox va devoir passer lui aussi sur Chromium pour rester en vie. On y perd la diversité d'implémentation des technos Web mais, après tout, est-ce bien si gênant ?
Ça reste l'un des rares navigateurs gérés par une organisation à but non lucrative, et qui reste malgré tout un grand défenseur de la vie privée, donc je préfère qu'il passe sur Chromium plutôt qu'il disparaisse totalement.
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C'est tout l'inverse et ce pour quoi se bat Firefox, Blink est le nouveau IE et force tous les éditeurs à basculer sur ce moteur.
Avec sa puissance marketing Google à imposer sa vision aux communautés du web.
Firefox reste le dernier espace de liberté à ce niveau.
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Firefox est encore en vie juste parce que Google maintient Mozilla artificiellement en vie pour ne pas se retrouver en situation de monopole sur le marché des navigateurs Web, ce qui ouvrirait la voie à des poursuites. Le procès antitrust prévu pour cette année concernant le moteur de recherche est un bon exemple.

Firefox a été un challenger à l'époque de l'hégémonie Internet Explorer. Malheureusement, il est devenu lourd et lent au fil des versions, et surtout était à la ramasse sur les perfs Javascript au moment le plus critique, les années 2010 et le début du Web 2.0

Chrome est arrivé, et ça fait plus de 10 ans qu'il est au sommet sans concurrence réelle. Firefox est une relique du passé, et ça me fait de la peine à dire.
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Il fut une époque Firefox était plus optimisé que Chrome mais malheureusement la part de marché ne dépend de la performance d'un navigateur, mais de sa visibilité auprès du grand public.

Or malheureusement Firefox ne dispose pas d'une force de frappe comme Chrome pour être mise en évidence (Android, rappel sans cesse qu'il faut utilisé Chrome quand on navigue sur le moteur de recherche le plus utilisé Google Search, ...)

Pour ma part, je ne me sens pas limité par la performance de Firefox ESR et pourtant j'ai bcp d'onglet.
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J'utilise firefox sur Android, et j'utilise Google comme moteur de recherche... Jamais Google ne me propose d'utiliser un autre navigateur.

J'utilise cependant bien le moteur de recherche DANS firefox, je ne passe pas par l'application Google (une hérésie).

Sinon firefox est très bien sur Android comme Windows, performant, joli, agréable à l'usage...
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Lourd et lent ? Il me semblait que c'était devenu plus ou moins le contraire aujourd'hui. Je me trompe ?
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Vraiment cette histoire de faire un site exprès pour tel ou tel navigateur c’est un vieux mythe. Je fais du dev web depuis … au moins bien trop longtemps et ça fait au moins plus d’une décennie que c’est faux. Et je suis gentil.

En 15 ans, des millions de lignes de code d’applis web écrites, je n’ai eu que deux fois ce genre de soucis. Une fois avec Firefox, une fois avec Safari. Dans les deux cas on était sur de la grosse vieille bricole pourrie, du vieux js des années 2000. Dans les deux cas la résolution du bug s’est faite simplement en réécrivant proprement le code incriminé.

Firefox est mon navigateur de dev principal (ou c’est pas commun dans le milieu, Chrome s’est fait une immense place chez les devs avec ses DevTools). Je n’ai jamais, littéralement jamais, eu un bug report spécifique à Chrome. J’en ai eu un à cause de Safari. Un. Sur toute ma carrière.

Je suis pas un développeur spécialement incroyable pourtant. Je me contente d’utiliser les technos web comme elles sont prévues pour être utilisées, sans faire de bricolages.

Maintenant soyons clairs : ce genre de soucis a existé il y a 15, peut être 20 ans. Et oui c’est pas impossible que ça arrive même aujourd’hui. Mais par rapport à l’époque d’Internet Explorer qui était réellement une horreur à gérer c’est tellement négligeable. Et encore moi j’ai eu de la chance, même si j’ai connu l’horreur du dev pour IE 6, dieu merci je ne travaillais pas encore.

Aujourd’hui à moins de rouler sa tête sur son clavier ou de faire des bricolages hyper spécifiques en utilisant des APIs expérimentales type WebUSB, bon courage pour écrire du code qui marche dans un navigateur et pas l’autre.

En fait je dirai même que c’est Chrome qui est dangereux : WebUSB est un exemple, Google a la fâcheuse habitude de pousser dans Chrome des implémentations d’APIs qui sont toujours à l’état de Draft (donc toujours pas standardisées) sans jamais communiquer sur le côté expérimental de l’API. Et donc ça crée une hype chez les devs qui utilisent Chrome et vont utiliser ces APIs sans se rendre compte qu’elles ne sont toujours qu’à l’état de Draft au niveau du W3C. Mais ce n’est rien et rien d’autre qu’une stratégie agressive de Chrome pour larguer les autres navigateurs. On voit d’ailleurs bien ici que cette API est toujours à l’état de brouillon, qu’elle n’est poussée que par Google, ce qui en soit n’est pas si grave, ce qui est grave c’est qu’elle est implémentée et documentée tranquille dans Chrome depuis presque une décennie et que des milliers d’applications se sont appuyées dessus pour créer des produits... qui ne marchent que sur Chrome.

Et ça a toujours été leur stratégie : implémenter avant de faire semblant de vouloir standardiser et forcer tout concurrent (donc surtout Firefox mais aussi n’importe qui qui voudrait se lancer dans la course) à avancer à marche forcée à la même vitesse que Google qui embauche des centaines de personnes à plein temps pour développer son navigateur.
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C'est plus côté front-end qu'il y a des soucis.
Beaucoup de dev se contentent de tester sur un chrome-like.

Sauf qu'il y a régulièrement des mauvaises surprises, en particulier à cause de propriétés CSS qui ne sont pas implémentées, ou pas de la même manière entre Chromium, Firefox et Safari.
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J'ai en particulier l'exemple d'un lecteur de puce RFID implantées sur les animaux pour smartphone, matériellement interfacé via un simple serial-usb... dont une revision de l'application Androïd permettant son usage s'est révélé devenir un simple lien vers le site de l'éditeur qui va prendre la main sur le lecteur et gérer les commandes/réponses ainsi. Donc d'une sans internet ou s'ils ferment cela ne fonctionnera plus. De deux si on a FF en navigateur par defaut ca fonctionne pas.
J'ai decouvert a cette occasion la capacité du navigateur a prendre la main sur une liaison série sur USB. Perso je trouve cela malsain voir dangereux: plein dinterfaces de config d'équipements sont ainsi faites et pas du tout prévues/sécurisées pour un usage distant dont l'utilisateur n'aura pas du tout connaissance.
Google=Gogole...
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Perso, je vais prendre les standards du web sous un angle simple: s'il y a deux (ou plus) implémentations d'un standard, c'est un standard digne d'être une norme. S'il n'y a qu'une seule implémentation, il n'y a plus de norme qui tienne. Deux implémentations est un prérecquis pour les normes sérieuses comme celles de l'ISO
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Merci pour ce sous titre "Panda Triste", il prend ici tous son sens...
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Ce crachat à la tronche de Firefox. :o
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Mozilla va-t-il sauver le web ?
https://bohwaz.net/misc/mozilla/
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Chromium intègre t-il les tracking de Chrome ?
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En grande partie oui
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Je me demande si Proton (ou une autre grosse structure) ne pourrait pas reprendre le travail de Mozilla pour gérer Firefox?
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Ou certains diront de s'en servir comme base pour en faire un navigateur souverain :D
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Un navigateur Qwant ? :-D

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