Pourquoi la cour d’appel de Paris a condamné Bluetouff
Laurelli hardi
Le 10 février 2014 à 11h05
10 min
Droit
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L’affaire « Bluetouff » a fait couler beaucoup d’encre la semaine dernière, y compris en dehors des seuls médias spécialisés. Maintenant que l’arrêt de la cour d’appel est connu, PC INpact vous propose une lecture plus approfondie de cette décision.
Commençons par un rappel des faits. Le 3 septembre 2012, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) se rend compte qu’un document PowerPoint, réalisé par une de ses employés, figure dans un article de nos confères de « Reflets.info ». Sauf que le fichier en question, qui parlait de nano-substances, n’était pas censé franchir l’enceinte de l’institution... Pensant avoir été victime d’un piratage informatique, l’ANSES se rend trois jours plus tard au commissariat de Maisons-Alfort afin de déposer plainte.
De premières investigations techniques sont alors réalisées par l’ANSES, lesquelles permettent d’établir que c’est en raison d’une faille de sécurité sur l’extranet de l’institution que ce fichier a été rendu accessible sans identification préalable, de même que de nombreux autres documents. Au total, ce sont près de 8 Go de données qui étaient ainsi téléchargeables, sans aucune protection.
Mais l’ANSES étant un « Opérateur d’importance vitale », c’est à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) que l’enquête est rapidement confiée. Cette dernière découvre alors sur Reflets un second article contenant d’autres documents provenant du serveur extranet de l’ANSES. Signé par « Bluetouff », le papier en question comportait également un commentaire dans lequel l’auteur indiquait être en possession de 7,7 Go de documents traitant de santé publique.
Après être remonté jusqu’à Olivier Laurelli, alias « Bluetouff », grâce aux journaux de connexions du serveur extranet et du firewall de l’ANSES, la DCRI procède à une perquisition ainsi qu’à l’interpellation de l’intéressé. Durant sa garde à vue, prolongée une fois de 24 heures, le rédacteur de Reflets explique aux autorités que c’est suite à une simple recherche Google qu’il a pu accéder à un répertoire lui permettant de télécharger ces données. Et ce sans qu’il n’y ait eu quelconque notification de l’appartenance ou de la confidentialité des informations en question.
Bluetouff a par la même occasion signalé aux enquêteurs que l’ANSES n’avait jamais pris contact avec lui afin de réclamer la suppression des données téléchargées. D’ailleurs, l’institution ne s’est même pas portée civile dans cette affaire.
Un seul prévenu, trois chefs d’accusation
Quoi qu’il en soit, Bluetouff devait répondre de trois chefs d’accusation :
- D’avoir accédé frauduleusement à l’extranet de l’ANSES,
- De s’y être maintenu frauduleusement,
- D’avoir soustrait frauduleusement les documents stockés sur cet extranet, en les téléchargeant sur plusieurs supports (dont un disque dur).
En clair, il était accusé d’avoir volé ces près de 8 Go de fichiers. Le tout en ayant accédé aux données en question au moyen d'actes de piratage, et en s’y maintenant de manière tout aussi illicite. Sauf que le tribunal correctionnel de Créteil a décidé en avril 2013 d’innocenter totalement Olivier Laurelli (voir notre article, et la décision sur Legalis).
L’affaire s’est néanmoins poursuivie devant la cour d’appel de Paris, après que le Parquet a choisi d’interjeter appel de cette décision. Après une audience publique ayant eu lieu courant décembre 2013, la cour a finalement rendu son verdict mercredi dernier (l'arrêt). Et là, surprise : Bluetouff a été relaxé du premier chef d’accusation, celui d’accès frauduleux, mais pas des deux autres. Pourquoi ?
Pas d’accès frauduleux, du fait de la défaillance technique de l'extranet de l'ANSES
Tout d'abord, les magistrats ont estimé qu’il n’y avait pas assez d’éléments permettant de prouver que Bluetouff avait piraté l’extranet de l’ANSES. La cour d’appel a d’ailleurs bien relevé que cet accès « lui a en fait été permis en raison d’une défaillance technique concernant l’identification existant dans le système ». Il a donc été innocenté de ce chef d'accusation.
Pour les juges, Bluetouff savait qu’il se maintenait frauduleusement sur cet extranet
Le point le plus délicat concerne le maintien frauduleux dans ce système automatisé de données. En effet, dès lors que cet accès était reconnu comme licite, difficile de comprendre pourquoi s’y maintenir devenait illégal... Les juges s’en sont sortis ici avec une motivation assez simple : ils ont considéré qu’Olivier Laurelli savait qu’il ne devait pas avoir accès à cet espace.
Et pour cause : la cour d’appel explique que l’intéressé a reconnu durant sa garde à vue « qu’après être arrivé "par erreur" au cœur de l’extranet de l’ANSES, avoir parcouru l’arborescence des répertoires et être remonté jusqu’à la page d’accueil, il avait constaté la présence de contrôles d’accès et la nécessité d’une authentification par identifiant et mot de passe ». De cet aveu, les juges retiennent qu’il est ainsi démontré que Bluetouff « avait conscience de son maintien irrégulier dans le système de traitement automatisé de données visité ». En somme, le prévenu aurait dû- selon eux - faire immédiatement demi-tour en voyant que l’accès semblait habituellement restreint.
L’on se souviendra à cet égard de la réponse apportée en 2002 par la même cour d’appel de Paris, qui tranchait alors un litige dans lequel comparaissait un autre membre de la rédaction de Reflets : Kitetoa. Pour relaxer l’intéressé, les juges avaient retenu qu’« il ne peut être reproché à un internaute d'accéder aux, ou de se maintenir dans les parties des sites qui peuvent être atteintes par la simple utilisation d'un logiciel grand public de navigation, ces parties de site, qui ne font par définition l'objet d'aucune protection de la part de l'exploitant du site ou de son prestataire de services, devant être réputées non confidentielles à défaut de toute indication contraire et de tout obstacle à l'accès » (voir l’arrêt). La cour s’était ici appuyée sur la bonne foi du prévenu. Douze ans plus tard, c’est ce même élément intentionnel qui a été pris en considération par les magistrats, jouant cette fois contre son collègue Bluetouff.
Le vol caractérisé par la copie de fichiers, contre le gré de l’ANSES
Enfin, s’agissant du chef d’accusation de vol de ces données informatiques, la cour d’appel retient « qu’il est, en tout état de cause, établi qu’Olivier Laurelli a fait des copies de fichiers informatiques inaccessibles au public à des fins personnelles à l’insu et contre le gré de leur propriétaire ». C’est sur cette base que le chef d’accusation de « vol de données informatiques » au préjudice de l’ANSES a été retenu, le vol étant juridiquement défini comme « la soustraction frauduleuse de la chose d'autrui » (voir l’article 311 - 1 du Code pénal).
L'affaire se poursuivra devant la Cour de cassation
Résultat des courses : Olivier Laurelli a écopé d'une amende de 3 000 euros, avec inscription de cette peine au casier judiciaire. Si Bluetouff et son avocat ont d'ores et déjà annoncé la semaine dernière qu’ils formaient un pourvoi en cassation, les commentaires relatifs à cette décision ont fleuri ces derniers jours sur la toile. Maître Eolas a ainsi publié un billet dans lequel il explique pourquoi le seul aspect qui le choque vraiment dans cette décision est celui concernant la condamnation pour vol. Extrait :
« Sur le vol, la cour est moins diserte, et c’est à mon humble avis le point sur lequel l’arrêt est juridiquement le plus critiquable, et justifie la décision du prévenu de se pourvoir en cassation. La cour estime le vol constitué par le fait d’avoir réalisé des copies des fichiers de l’ANSES à l’insu et contre le gré de l’agence. Sans vouloir souffler aux conseillers de la chambre criminelle, il y a à mon sens une insuffisance de motifs.
Le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. La loi pénale est d’interprétation stricte. On entend par soustraction une appréhension, une appropriation : il faut se comporter en propriétaire de la chose, dépossédant ainsi le véritable propriétaire. La soustraction doit être frauduleuse, c’est à dire en ayant conscience que l’on n’est pas propriétaire de la chose. Or s’agissant d’un fichier informatique, on peut le copier sans jamais déposséder le propriétaire. (...) On peut voler un support informatique (disquette, clef USB, disque dur, CD-ROM…), mais en aucun cas le contenu de cette mémoire. Cette dernière condamnation ne tient pas à mon sens, et on peut espérer que la Cour de cassation y mette bon ordre (même si en cas de renvoi devant une autre cour d’appel, une requalification en contrefaçon n’est pas impossible, auquel cas une condamnation serait envisageable). »
La professeur de droit public Roseline Letteron, qui publie régulièrement des billets sur son blog « Liberté, Libertés Chéries », s’est également montrée peu surprise par la décision de la cour d’appel de Paris. L'intéressée a d'ailleurs lancé une pique contre les conclusions un peu trop hâtives. Extrait :
« On ne peut que déplorer une vision extrêmement simplificatrice de la "blogosphère" [vis-à-vis de cet arrêt, ndlr]. Bon nombre de commentateurs très présents sur les réseaux sociaux ont feint de croire que la décision ouvrait la porte à une jurisprudence nouvelle. Tout internaute téléchargeant des données indexées par Google serait donc menacé de poursuites pénales, interprétation pour le moins caricaturale de la décision. Sur ce plan, les commentateurs ont perdu une occasion de se placer sur un autre plan, celui de la protection des "Whistleblowers". À sa manière, Bluetouff est un lanceur d'alerte, et les données téléchargées méritaient peut être d'entrer dans le débat public. Mais c'est une autre question, hélas. »
Rappelons enfin la réaction d’Olivier Iteanu, l’avocat de Bluetouff, quelques heures après que la cour d’appel de Paris a rendu son délibéré : « Il y a peut-être un avertissement à tous ceux qui sont dans l'investigation, dans la recherche d'informations sur Internet. C’est quelque part un appel à l'auto-censure. Si on est poursuivi parce qu’on a trouvé une information et qu’on est condamné, je trouve que c’est grave » nous avait-il expliqué jeudi.
Restera maintenant à voir ce qu'en pense la Cour de cassation. Cette dernière ne se prononcera cependant pas sur le fond de l'affaire, la haute juridiction étant simplement là pour vérifier que les juges de la cour d'appel ont correctement appliqué le droit.
Pourquoi la cour d’appel de Paris a condamné Bluetouff
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Un seul prévenu, trois chefs d’accusation
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Pas d’accès frauduleux, du fait de la défaillance technique de l'extranet de l'ANSES
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Pour les juges, Bluetouff savait qu’il se maintenait frauduleusement sur cet extranet
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Le vol caractérisé par la copie de fichiers, contre le gré de l’ANSES
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L'affaire se poursuivra devant la Cour de cassation
Commentaires (213)
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Abonnez-vousLe 10/02/2014 à 12h34
Le 10/02/2014 à 12h36
La Hadopi devrait condamner l’ANSES pour défaut de sécurisation plutot non ? " />
Le 10/02/2014 à 12h39
Le 10/02/2014 à 12h41
Le 10/02/2014 à 12h41
J’ai beaucoup de mal à comprendre comment le fait d’avoir un portail sécurisé implique forcément que des fichiers dans le même dossier sont confidentiel. Et je vois pas comment ça peu tenir la route au niveau juridique : si ce n’est pas précisé sur le portail de connexion que cela concerne l’ensemble des fichiers concerné, ou est la preuve que Bluetooth savait que le portail de connexion était censé concerner ces fichiers ?
Je suis étonné que Maitre Eolas n’en parle pas, pour moi c’est loin d’être une preuve incontestable. Beaucoup de sites ont des pages d’identifications (back-office) ET des dossiers réellement publics.
Le 10/02/2014 à 12h44
Oui mais il y a négligence caractérisé sur la sécurisation de leur extranet
Hadopi ne condamne pas le téléchargement " />
Le 10/02/2014 à 12h47
Le 10/02/2014 à 12h48
Les juges s’en sont sortis ici avec une motivation assez simple : ils ont considéré qu’Olivier Laurelli savait qu’il ne devait pas avoir accès à cet espace.
Heuuu … faudrait pas revoir les procès de juste tous les politiciens amenés en justice et relaxés pour raisons fallacieuses ? Ils ne savaient pas pertinemment, eux, qu’ils violait la loi ?
Le 10/02/2014 à 12h51
Le 10/02/2014 à 12h52
Le 10/02/2014 à 12h52
Aux lanceurs d’alertes français et autres personnes trop curieuses : laissez tomber vos investigations, et laissez la France se faire voler des données par des étrangers mal intentionnés. Même si c’est un pauvre civil traçable par son IP, ils ne pourront rien faire.
Nos dirigeants qui pensent à notre place, ne savent que réagir de façon virulente face aux drames. Prévention, anticipation et sécurisation sont des mots bannis du vocabulaire. Le concept “un drame, une loi”, ça ne vous dit rien ?
Du coup, il faut faire la technique appliquer la technique de “la truffe dans leur propre merde”. Il n’y a que comme ça qu’ils apprennent.
Le 10/02/2014 à 12h56
La porte de mon voisin de pallier est ouverte, je m’introduis chez lui pour voir si il va bien, ce qui est tout à fait normal. Mais je n’en profite pas pour lire ces livres, en faire des copies, et les diffuser à des tiers. " />
Le 10/02/2014 à 12h56
Le 10/02/2014 à 12h56
N’empêche, ça peut donner des idées pour tendre des pièges à des journalistes, non ? Une “fausse” faille de sécurité menant à des documents… et hop on porte plainte…
Même si Bluetoof pensait bien qu’il n’avait théoriquement pas accès à ces données, toujours est-il qu’elles étaient mises à disposition du publique…
Le 10/02/2014 à 12h58
Le 10/02/2014 à 12h59
Le 10/02/2014 à 15h35
200+ commentaires sur le blog de Maitre Eolas, je suis pas sur que ce soit très habituel.
Le 10/02/2014 à 15h40
Le 10/02/2014 à 15h41
Le 10/02/2014 à 15h44
Le 10/02/2014 à 15h57
Le 10/02/2014 à 15h59
Le 10/02/2014 à 16h05
Le 10/02/2014 à 16h05
Le 10/02/2014 à 16h09
Le 10/02/2014 à 16h26
Le 10/02/2014 à 16h36
Le 10/02/2014 à 16h41
Le 10/02/2014 à 16h41
Le 10/02/2014 à 16h51
Le 10/02/2014 à 16h58
Le 10/02/2014 à 17h07
La question n’est pas de savoir si l’ANSES est responsable de laisser du contenu protégé en libre accès.
C’est que Bluetouff a dit lui même, durant la garde à vue, que les fichiers devaient être protégés par une authentification.
Dans ce cas, il se maintient bel et bien dans un système de manière frauduleuse.
Même si une erreur de l’ANSES.
je suis plutôt d’accord avec Me Eolas, la condamnation pour vol semble plutôt bancal quand on parle de copie de fichier.
Le 10/02/2014 à 11h15
Je crois qu’on tient la palme d’or de l’aberration juridique.
Le 10/02/2014 à 11h20
Le 10/02/2014 à 11h20
Le chef d’accusation “s’y être maintenu frauduleusement” est lol.
Je vais vite déconnecter de PCI de peur d’attirer la suspicion ! " />
Le 10/02/2014 à 11h21
On touche là une fois de plus à ce qu’on peut appeler une condamnation pour intention, comme si la Cour avait sondé le cerveau même de Bluetouff. Sauf s’il avait sciemment annoncé les motivations de son acte, il ne peut y avoir aucune preuve. La présomption d’innocence prévalant toujours, je crains pour la Cour qu’elle ne se soit aventurée sur un terrain mouvant.
Le 10/02/2014 à 11h23
Au final, c’est cohérent.
Voir aussi l’article de Me. Eolas :
http://www.maitre-eolas.fr/post/2014/02/07/NON%2C-on-ne-peut-pas-%C3%AAtre-conda…
Le 10/02/2014 à 11h25
Le 10/02/2014 à 11h25
Question bête…
Lorsqu’il est remonté dans l’arborescence et est arrivé sur la page d’accueil, il se serait rendu compte qu’il y avait une authentification.
Comment savoir sur quelle partie du site, il était nécessaire de s’identifier ?
Le 10/02/2014 à 11h25
« Il y a peut-être un avertissement à tous ceux qui sont dans l’investigation, dans la recherche d’informations sur Internet. C’est quelque part un appel à l’auto-censure. Si on est poursuivi parce qu’on a trouvé une information et qu’on est condamné, je trouve que c’est grave » nous avait-il expliqué jeudi.
Rien à rajouter…
Le 10/02/2014 à 11h27
Demain les lieux secrets vont donc mettre de grande baies vitrées en pignon sur rue et interpeller pour espionnage tous ceux qui regarderont. Vitres teintées ? plus nécessaires. Accès sécurisés, etc. ? vraf.
Ben ouais, ils savent qu’ils n’ont pas le droit de regarder là.
On dit que la curiosité est un vilain défaut, elle va devenir sujet de délit.
Demain, si vous êtes passionné de propulsion (ionique, plasmique, etc.) et que vous tombez via une simple recherche sur un truc inédit via un moteur de recherche, que forcément ça vous intéresse, qu’éventuellement vous en parlez sur un blog (parce qu’une passion, généralement, ça se partage), vous pourrez être poursuivi en justice, parce que vous serez tombé sur un prototype d’un truc (censé être) protégé.
Magnifique.
Le 10/02/2014 à 11h30
« qu’après être arrivé “par erreur” au cœur de l’extranet de l’ANSES, avoir parcouru l’arborescence des répertoires et être remonté jusqu’à la page d’accueil, il avait constaté la présence de contrôles d’accès et la nécessité d’une authentification par identifiant et mot de passe ». De cet aveu, les juges retiennent qu’il est ainsi démontré que Bluetouff « avait conscience de son maintien irrégulier dans le système de traitement automatisé de données visité »
Est-ce qu’on pourrait pas faire un parallèle ?
Je cherche une vidéo sur Youtube sur Google, j’accède au lien direct.
Je me balade sur le site, je finis par tomber sur un formulaire login / mdp pouir accéder à un espace perso, est-ce que je dois en déduire que je n’étais pas censé avoir accès à la première vidéo ?
Ca sent la porte ouverte à du délire juridique cette décision - les juges considèrent qu’il savait - ça parait très léger
Le 10/02/2014 à 11h31
Le 10/02/2014 à 11h32
C’est vrai qu’une fois l’émotion passée, et quand on s’éloigne un peu d’un “justice bashing”, l’arrêt paraît moins ridicule qu’au 1er abord, surtout sur le maintien frauduleux dans un extranet.
Le 10/02/2014 à 11h35
Le 10/02/2014 à 11h38
Le 10/02/2014 à 11h42
Le 10/02/2014 à 11h46
Comme le dit Maitre Eolas d’un point de vue purement juridique, seule la condamnation pour vol peut être attaquée (et pour les raisons qu’il avance).
Pour le reste et notamment pour le maintien frauduleux sur un site extranet, désolé mais:
On est donc loin de Mme Michu qui tombe par hasard sur la route planifiée d’un de nos sous marin nucléaire via Google.
Quant à ce que dit son avocat: concernant l’investigation, rien ne l’obligeait à faire une copie de tout ce qui se trouvait sur le site (et encore moins de s’en vanter). Il aurait pu pondre un article puis effacer les sources (ou dire qu’il l’avait fait), etc. etc.
Le 10/02/2014 à 13h00
Le 10/02/2014 à 13h02
Le 10/02/2014 à 13h03
Le 10/02/2014 à 13h03
Le 10/02/2014 à 13h04
Le 10/02/2014 à 13h05
Le 10/02/2014 à 13h05
Le 10/02/2014 à 13h06
Le 10/02/2014 à 13h06
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Le 10/02/2014 à 13h14
Le 10/02/2014 à 13h14
Le 10/02/2014 à 13h15
Le 10/02/2014 à 13h17
Moralité, ne pas utiliser le VPN d’un copain
Le 10/02/2014 à 14h05
Au final, ce qu’il manque c’est l’avis du sys admin de l’ANSES. Faut savoir si il y a avait une volonté de protéger les dossiers ou si cet admin avait qlq lacunes techniques" />
L’article de Maitre EOLAS donné en lien est très intéressant." />
Et sinon, les analogies ubuesques des commentaires sont tjs aussi désopilantes. Cela change des sempiternelles comparaisons bagnolesques " />
Le 10/02/2014 à 14h09
Le 10/02/2014 à 14h11
Le 10/02/2014 à 14h15
Le 10/02/2014 à 14h15
Le 10/02/2014 à 14h23
Le 10/02/2014 à 14h35
Le 10/02/2014 à 14h46
Le 10/02/2014 à 14h52
Sinon, pour les apprentis chercheurs de documents, j’ai trouvé encore 4 documents PDF + (une ancienne version de ces 4 documents dans un répertoire fils nommé old) sur le site de l’anses.fr qui sont accessibles directement à partir d’un listing de répertoire.
En fait, c’est encore une fois google qui m’a indiqué les répertoires.
Saurez-vous les trouver vous aussi ?
Dans ces fichiers, il y a le nom de personnes, ce que l’on peut appeler des données personnelles, il me semble.
Je ne sais pas quoi faire.
Spoiler :
En fait, ces documents sont accessibles directement par une page Web classique non protégée par mot de passe. Ouf, je ne vais pas être condamné, enfin, j’espère parce que j’accède à cette partie de site par le port 8080. " />
Le 10/02/2014 à 15h00
Le 10/02/2014 à 15h01
Le 10/02/2014 à 15h03
il y’a un truc que je n’ai lu nulle part:
si ce repertoire était connu de Google, c’est que a un moment donné Google a trouvé un lien diffusé publiquement vers ce repertoire.
(et oui Google il invente pas les liens tout seul. il les trouve et les suit pour les inventorier)
je n’avais pas percuté sur cet aspect, mais cela montre réellement que cette partie du site était prevue pour etre publique (au moins a l’instant T ou Google l’a trouvée)
edit: ou alors que l’erreur humaine d’administration était déjà connue et diffusée.
Le 10/02/2014 à 15h08
Conformément au courriel…Sinon merci de suivre…
Merci, ça achève de m’enlever tout doute quand à l’incompétence des administrateurs du site.
Le 10/02/2014 à 15h15
Le 10/02/2014 à 15h19
Le 10/02/2014 à 15h21
Le 12/02/2014 à 19h41
La France a peur d’un…Snowden français…
Le 13/02/2014 à 08h54
Le 13/02/2014 à 08h58
Le 13/02/2014 à 09h34
Le 14/02/2014 à 11h11
Le 10/02/2014 à 11h46
Le 10/02/2014 à 11h47
Le 10/02/2014 à 11h49
Oh ce sous-titre " />
Fallait oser " />" />
" />
Le 10/02/2014 à 11h50
Le 10/02/2014 à 11h51
Le 10/02/2014 à 11h52
Je trouve qu’il y a quand même un énorme problème avec cette décision, sur le point “qu’il est, en tout état de cause, établi qu’Olivier Laurelli a fait des copies de fichiers informatiques inaccessibles au public à des fins personnelles à l’insu et contre le gré de leur propriétaire”.
Or la cour a reconnu que les fichiers en question étaient bien accessibles au public, même si ce n’était pas normal, puisqu’ils ont reconnus que l’accès était licite. Pour moi il y a un très gros problème de logique ici.
Le 10/02/2014 à 11h55
Le 10/02/2014 à 11h55
Le 10/02/2014 à 11h56
Le 10/02/2014 à 11h57
Le 10/02/2014 à 11h58
Le 10/02/2014 à 12h00
Le 10/02/2014 à 12h00
Le 10/02/2014 à 12h05
Le 10/02/2014 à 12h05
Le 10/02/2014 à 12h06
Le 10/02/2014 à 13h21
La position de Bluetoof est analogue au type qui rentre dans un hangar de la Poste, y pique tous les colis, et se justifie en affirmant que le site était sans surveillance et donc “open bar”.
Après pour un journaliste ses actions étaient morales. Mais pas légales.
Le 10/02/2014 à 13h21
Le 10/02/2014 à 13h23
Le 10/02/2014 à 13h25
Le 10/02/2014 à 13h25
Le 10/02/2014 à 13h25
Le principal intéressé a aussi publié un billet à ce sujet " />" />
http://bluetouff.com/2014/02/10/du-delit-de-maintien-dans-un-espace-public/
Le 10/02/2014 à 13h30
Le 10/02/2014 à 13h30
Le 10/02/2014 à 13h30
Le 10/02/2014 à 13h31
Le 10/02/2014 à 13h33
Le 10/02/2014 à 13h34
Le 10/02/2014 à 13h35
Le 10/02/2014 à 13h35
Le 10/02/2014 à 13h37
Le 10/02/2014 à 13h38
Le 11/02/2014 à 12h18
Le 11/02/2014 à 12h48
Le 11/02/2014 à 13h09
Tout à fait d’accord avec Malok.
Je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que Bluetouff savait très bien ce qu’il faisait, à savoir qu’il récupérait des données non disponibles volontairement au public.
Mais que nous ne sommes pas d’accord avec la conclusion, que condamner qqn en le jugeant sur son “intention de faire” ce n’est pas correct.
Que le fait de dire “La racine est protégée donc tout ce qu’il y a ensuite l’est aussi” est faux.
Le 11/02/2014 à 13h12
Le 11/02/2014 à 13h15
Le 11/02/2014 à 13h16
Le 11/02/2014 à 13h25
Le 11/02/2014 à 14h57
Le 11/02/2014 à 15h00
Le 11/02/2014 à 15h18
Le 11/02/2014 à 15h18
Le 11/02/2014 à 19h17
Le 11/02/2014 à 19h42
Le 11/02/2014 à 19h48
Le 11/02/2014 à 19h52
Le 11/02/2014 à 21h30
Le 10/02/2014 à 13h39
Le 10/02/2014 à 13h39
Le 10/02/2014 à 13h39
Le 10/02/2014 à 13h39
Le 10/02/2014 à 13h43
Le 10/02/2014 à 13h46
Sur ce plan, les commentateurs ont perdu une occasion de se placer sur un autre plan, celui de la protection des “Whistleblowers”. À sa manière, Bluetouff est un lanceur d’alerte, et les données téléchargées méritaient peut être d’entrer dans le débat public.
Remarque très pertinente.
Le 10/02/2014 à 13h47
Le 10/02/2014 à 13h48
Le 10/02/2014 à 13h49
Le 10/02/2014 à 13h49
Le 10/02/2014 à 13h51
Le 10/02/2014 à 13h51
Le 10/02/2014 à 13h52
Le 10/02/2014 à 13h54
Le 10/02/2014 à 13h54
Le 10/02/2014 à 13h56
Le 10/02/2014 à 20h41
Le 10/02/2014 à 20h52
Le 10/02/2014 à 20h54
Le 10/02/2014 à 21h06
Le 10/02/2014 à 21h18
Honnêtement pour moi, c’est une orga publique qui plus est traitant de santé, les docs devraient être systématiquement publier de façon publique mais bon moi ce que j’en dis…
Le 10/02/2014 à 21h28
Une autre démonstration que j’ai vue dans les commentaires sur le blog de Bluetouff, et qui s’adresse à tous ceux qui insistent que “puisqu’il y avait un formulaire de login à la racine du site, c’est que tout était protégé” :
Maintenant, question : est-ce que vous aviez ou non le droit d’accéder à la page Facebook?
Quelle différence avec https://extranet.anses.fr/Docs (l’url sur laquelle Bluetouff a récupéré les documents) ?
Le 10/02/2014 à 21h43
Le 10/02/2014 à 21h53
Communiqué:
Je tiens à m’excuser auprès de la cour d’appel pour avoir facepalmé publiquement ici même, à mauvais escient, à l’annonce du verdict.
Merci, bonsoir.
Le 10/02/2014 à 22h27
Le 10/02/2014 à 22h52
Le 10/02/2014 à 23h05
ils ont considéré qu’Olivier Laurelli savait qu’il ne devait pas avoir accès à cet espace.
Si vous croyez être coupable, alors c’est que vous êtes coupable.
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And-Justice-For-All \m/
Le 10/02/2014 à 23h21
Le 10/02/2014 à 23h42
Cela ne vous choque pas que l’institution ne s’est même pas portée civile dans cette affaire et que l’on tente de condamner Bluetouff.
Mais s’il n’y a pas de plaignant, qui se porte partie civile contre Bluetouff ?
C’est assez amusant aussi que les anti-Bluetouff, ceux soient les mêmes qui se battent pour les Ayants-droits.
Les pirates volent et tuent nos belles industries de la culture comme c’est vilain.
Le verbe copier ne veut pas dire voler. Et on retrouve le même amalgame utilisé pour accuser Bluetouff comme celui des Ayants-droits face aux Internautes “tipiak”.
On l’accuse de VOL alors qu’il n’a fait que copier des documents disponibles et accessibles au grand public. Et j’abonde dans le sens de Maître Eolas.
Mais j’irais plus loin,
qu’il est, en tout état de cause, établi qu’Olivier Laurelli a fait des copies de fichiers informatiques inaccessibles au public à des fins personnelles à l’insu et contre le gré de leur propriétaire
La cour d’appel a d’ailleurs bien relevé que cet accès « lui a en fait été permis en raison d’une défaillance technique concernant l’identification existant dans le système ». Il a donc été innocenté de ce chef d’accusation.
S’il a été prouvé que les données sont accessibles au public, il ne peut y avoir intrusion ou copie contre le gré du propriétaire (les données sont accessibles au public).
Certains aiment les exemples bancales alors voici la mienne :
Un grand magasin expose sa vitrine au public mais oublie de cacher une partie de celle-ci. Un photographe passe et immortalise la scène qu’il ne fallait pas.
Le photographe est-il condamnable ? Il est dans l’espace public. Ce n’est pas parce qu’il y a une porte fermée à double tour que l’on ne peut pas photographier ce qui est accessible sinon cela voudrait dire que l’on n’a le droit de rien.
Le 11/02/2014 à 04h32
Le 11/02/2014 à 07h20
Le 11/02/2014 à 07h32
Le 10/02/2014 à 12h09
Le 10/02/2014 à 12h10
Le 10/02/2014 à 12h10
Le 10/02/2014 à 12h12
Je n’ai pas vu l’article de Bluetouff qui à suivie les fait, mais qu’a-t’y fait des données qu’il a copié ?
A priori, il se savait être dans une zone privé/confidentiel (en tout cas, supposons le).
S’il n’a rien révélé de leur contenu, qu’il les as donc télécharger comme preuve de l’incompétence, je ne vois pas trop le problème. C’est le principe d’un White Hat.
Au contraire, s’il les a télécharger, analysé et exploité leur contenu en vu de les publié, bon, là, il y a matière a discussion.
Le 10/02/2014 à 12h13
Le 10/02/2014 à 12h16
Le 10/02/2014 à 12h18
Le 10/02/2014 à 12h21
Le 10/02/2014 à 12h25
Le 10/02/2014 à 12h25
Le 10/02/2014 à 12h26
Le 10/02/2014 à 12h27
Le 10/02/2014 à 12h28
Le 10/02/2014 à 12h29
Encore un petit con qui se croyait malin en voulant jouer les justiciers d’opérette.
kick in the teeth ! " />
Le 10/02/2014 à 12h33
Je pense qu’on tiens pour la même raison dans ce cas le droit de couper Google en France.
Google rentre dans tous les répertoires ouverts sans se soucier si ce sont des parties privées ouvertes par erreur un peu comme si vous laisser votre pote de maison ouverte et qu’un service de photographe y vienne sans que vous puissiez y faire quelque chose ..
L’intention de Google n’est certes pas de rentrer absolument dans tous les Intranet
ouverts par erreur mais on peu se douter qu’il en sera ainsi vu le mode opératoire
du robot. Il n’y a pas plus de raison que Google entre dans des répertoires privés
ouverts par erreur que moi ou Bluetouff .
La solution: Google doit vous avertir à priori qu’il va publier vos Url et vous devez donner votre accord… S’ il n’a pas les moyens de le faire (pas d’adresse) il ne publie pas. Vous pouvez donnez votre accord à priori en l’indiquant dans vos entêtes mais vous signifiez aussi que toutes les informations fournies en clair sur le site sont indexables et utilisables dans la limite des copyright et que personne ne pourra être poursuivi même en cas d’erreur de votre part.
Si je me fait prendre comme Bluetouff, je dirai que je suis un robot biologique et que je n’ai pas de conscience de ce qui est bien ou ce qui est mal … Au fait, Buetouff n’a pas des antécédents d’autisme ? ça pourrait aider pour la cassation …
Le 10/02/2014 à 12h34
Le 10/02/2014 à 17h10
Le 10/02/2014 à 17h14
Le 10/02/2014 à 17h16
Le 10/02/2014 à 17h20
c’est ici l’open bar ou les gros cons commentent apres leur journée de travail ?
( pour les modos ou les enervés: je ne voulais insulter personne en particulier, mais j’aimerais avoir la confirmation que les contributeurs lisent tous les commentaires. effectivement, je suis passé par de la provoc, c’est plus facile)
Le 10/02/2014 à 17h21
Le 10/02/2014 à 17h21
Le 10/02/2014 à 17h24
Le 10/02/2014 à 17h28
Le 10/02/2014 à 17h30
Le 10/02/2014 à 17h57
Le 10/02/2014 à 18h40
Le 10/02/2014 à 18h49
Le 10/02/2014 à 20h19
Le 10/02/2014 à 20h32
Le 10/02/2014 à 20h37
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Le 11/02/2014 à 08h22
Le 11/02/2014 à 08h45
Le 11/02/2014 à 08h57
Le 11/02/2014 à 09h06
Le 11/02/2014 à 09h18
Le 11/02/2014 à 09h23
Le 11/02/2014 à 09h31
Le 11/02/2014 à 10h14
L’explication est claire et la décision logique.
Vous voyez une porte ouverte et un bureau avec des documents dessus, vous devez vous posez la question “est-ce qu’il y avait une serrure sur la porte ? Est-ce normal que la porte ne soit pas fermée ?” Il aurait dû contacter le site pour savoir si ces documents était réellement en accès libre. Au moins il aurait gardé une trace de cette demande, et une absence de réponse de l’administration aurait été une faute de cette administration.
D’un point de vue journalistique, bluetouff aurait dû faire valoir le secret des sources. Même si la source est lui-même ! C’est un petit joueur comparer à Edwy Plenel…
Le 11/02/2014 à 10h16
Le 11/02/2014 à 10h28
Le 11/02/2014 à 10h45
Le 11/02/2014 à 10h52
Le 11/02/2014 à 10h57
Le 11/02/2014 à 11h01
Le 11/02/2014 à 11h05
Le 11/02/2014 à 12h16