Connexion
Abonnez-vous

Vent de fronde contre le choix de Microsoft par l’Éducation nationale et l’École Polytechnique

EduNathon bis

Vent de fronde contre le choix de Microsoft par l’Éducation nationale et l’École Polytechnique

L'annonce, coup sur coup, de nouveaux contrats d'ampleur, programmés respectivement par le ministère de l’Éducation nationale et l’École Polytechnique, au profit de solutions Microsoft, a du mal à passer chez les acteurs français du logiciel. Plusieurs d'entre eux appellent ouvertement les administrations concernées à faire marche arrière, au nom de la souveraineté et de l'autonomie numérique.

Le 25 mars à 10h53

Peut-on d'un côté diffuser une doctrine numérique qui appelle explicitement à l'utilisation de solutions numériques ouvertes et souveraines, quand on laisse de l'autre côté des administrations publiques de premier plan s'équiper auprès du numéro un mondial du logiciel ?

Telle est en substance la question, ou plutôt la contradiction, que soulèvent plusieurs acteurs français du logiciel en ligne, suite à la révélation de deux contrats de grande ampleur. Le premier, révélé le 18 mars dernier par Next, concerne un marché public passé par l’Éducation nationale, qui prévoit au moins 74 millions d'euros d'achats de solutions Microsoft sur quatre ans, dans le prolongement de ses licences déjà existantes. Le second est à mettre au crédit de l’École Polytechnique, sous tutelle du ministère des Armées, qui ambitionne elle aussi de s'équiper chez Microsoft, avec une migration déjà programmée des messageries internes, y compris au sein des laboratoires qui travaillent sur des sujets de défense ou de recherche de pointe.

Le logiciel français réagit vertement

Ces deux annonces concomitantes (et sans lien direct) ont très rapidement fait réagir le Conseil national du logiciel libre, dont le coprésident a pesté mardi dernier dans nos colonnes, avant qu'un communiqué plus formel ne vienne exiger « l'arrêt immédiat des migrations vers Microsoft 365 ».

« Ces décisions (...) révèlent une ignorance coupable des enjeux de souveraineté numérique et une violation caractérisée des obligations légales en matière de protection des données », écrit le CNLL dans un communiqué du 20 mars. L'association Hexatrust, qui réunit quelque 120 sociétés du numérique autour des questions de cloud de confiance, sonne la charge le même jour.

« Au moment où le contexte international nous rappelle les risques qui pèsent sur l'espace numérique de notre pays, comment justifier que l'on confie les données de notre système éducatif et de recherche à des solutions extra européennes en permanence ? C'est d'autant plus incompréhensible que la France dispose aujourd'hui d'une filière d'excellence en cybersécurité et en cloud souverain, capable de protéger nos infrastructures sensibles et d’offrir des espaces collaboratifs numériques qui respectent nos standards par conception. Il est temps que nos dirigeants comprennent que la souveraineté numérique n'est pas un slogan, mais une condition essentielle de notre autonomie stratégique, une condition vitale pour faire grandir nos entreprises de la FrenchTech », déclare ainsi Jean-Noël de Galzain, PDG de l'éditeur de logiciels de sécurité Wallix et président de l'association.

Les deux structures rappellent l'incongruité de ces deux contrats à l'aune de la loi ESR de 2013, qui impose l’usage prioritaire des logiciels libres dans l’enseignement supérieur et la recherche, ou des directives de la Direction interministérielle du numérique (Dinum) qui, en 2021, interdit le déploiement d'Office 365 dans les administrations.

Deux questions au gouvernement

Un argument repris par le député de Vendée Philippe Latombe (MoDem), qui interroge lundi dans une question écrite le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche au sujet de la décision prise par la direction générale de l’École Polytechnique.

« M. le député souhaite savoir comment M. le ministre envisage de contraindre la direction de l'X à appliquer les orientations, datant de 2021, de la direction interministérielle du numérique, interdisant le déploiement de Microsoft 365 dans l'administration, ou la règle n° 9 de la circulaire PM dite « cloud au centre » du 5 juillet 2021, actualisée par la circulaire n° 6404/SG du 31 mai 2023, dont les principaux éléments sont désormais intégrés dans la loi à l'article 31 de la loi SREN2 du 24 mai 2024 ».

La question, également posée au sujet du marché public récemment adressé par l’Éducation nationale, obtiendra-t-elle une réponse dans la mesure où l'X dépend du ministère des Armées ? Elle se pose en des termes d'autant plus complexes que l’École Polytechnique est censée suivre les recommandations du contrat d'objectifs et de performance 2022 - 2026 de l'Institut Polytechnique de Paris, l'établissement public expérimental auquel elle appartient (avec cinq autres écoles) et qui finance ses projets d'investissements.

Un collectif de huit éditeurs remet le couvert

Lundi, huit éditeurs de logiciels collaboratifs ont à leur tour signifié leur consternation face à ce qu'ils considèrent comme « un signal alarmant quant à l'orientation stratégique des choix technologiques dans des secteurs aussi sensibles que l’éducation, la recherche ou la défense ». Membres du collectif Fab8, eXo Platform, Jalios, Jamespot, Netframe , Talkspirit, Whaller, Wimi et XWiki appellent à leur tour à l'arrêt immédiat des projets évoqués, à la « réaffirmation de la priorité donnée aux solutions souveraines », mais aussi à la « mise en place de politiques d’achats numériques responsables intégrant les enjeux stratégiques, environnementaux et sociaux ».

« La France dispose d’un écosystème d’entreprises innovantes, solides et engagées, capables de proposer des alternatives crédibles, sécurisées et conformes aux valeurs de la République. Il est temps de leur faire confiance », écrivent encore les huit entreprises, qui indiquent vouloir joindre leurs forces à celles du CNLL pour interpeller professionnels, institutions et citoyens sur la question du numérique souverain.

Whaller directement concerné par la décision de l'X

Le communiqué joint ne fait pas mention de cette information, mais l'un des huit éditeurs risque de se voir directement concerné par la décision de la direction générale de l'X. Whaller, qui édite des réseaux sociaux d'entreprise et des outils de collaboration en ligne, figure en effet au rang des prestataires de l’École Polytechnique, notamment pour le volet collaboratif que vient menacer l'offre Microsoft 365.

Elle fournit par exemple une version aux couleurs de Polytechnique de son application mobile, présentée comme un moyen d'accès à la « plateforme collaborative sécurisée de l'École polytechnique ».

L'entreprise, qui héberge par ailleurs depuis peu le réseau social Famille des Armées pour le compte du ministère des Armées, indiquait avoir migré, le 12 septembre dernier, l'organisation Whaller de l'École Polytechnique sur sa plateforme Whaller Donjon, certifiée SecNumCloud.

Mardi, c'est l'Association de promotion et de défense du logiciel libre (April) qui s'est exprimée à son tour, parlant d'un nouveau « contrat open bar » alloué à Microsoft. « L'April soutient la position du CNLL et appelle, encore et elle aussi, à la mise en place d'une véritable priorité au logiciel libre et aux formats ouverts dans le secteur public1. En tant que principe normatif et en tant que politique publique ambitieuse soutenue par l’ensemble du gouvernement et des ministères. À défaut, accord-cadre après accord-cadre, décision unilatérale après décision unilatérale, la dépendance sera entretenue, toujours plus prégnante, toujours plus inextricable et toujours plus coûteuse, pour les deniers publics comme pour nos libertés. »

Commentaires (68)

votre avatar
Startup nation ! (mais des "startup" multi-nationales qui n'ont pas du tout besoin d'argent public)
votre avatar
C'est quoi microsoft 365 ? Office + cloud il y a d'autres données ?

C'est quoi la solution actuel ?

Libre office + ovh ?

C'est qui la base concernée et sont t-ils content ?

C'est quoi l'ingérence pour des gens qui vote, sont-ils content ?

C'est qui arnaud de Montebourg ?
votre avatar
Microsoft 365 (Microsoft 365 Copilot depuis février) : suite Office + cloud (OneDrive, Exchange Online, SharePoint Online, Teams et Yammer)

Actuellement : je ne sais pas, mais je ne pense pas qu'il y ait la partie cloud.

Libre office + ovh : il manque toute la partie logiciel pour le cloud, mais ça serait bien oui.

Base concernée : toute l'administration et les profs de l'EN, je dirais… (quant à savoir s'ils sont contents… la plupart s'en moquent je pense).

Ingérence pour des gens qui vote(nt) : ??? 🤔

Arnaud de Montebourg : Ancien Ministre de « l'Économie, du Redressement productif et du Numérique » et ancien député de Saône-et-Loire, pourquoi ? 🤔
votre avatar
Comme solution logiciel, tu as notamment
NextCloud + Collabora Online (ou OnlyOffice) pour faire du collaboratif
et plus gloablement la version NextCloud Hub groupant un certain nombre d'appli notamment NextCloud Talk
votre avatar
Est-ce que ta solution supporte 1.2 millions d'utilisateurs hors étudiants?
Est-ce que ta solution est capable de s'installer toute seule, et d'être maintenue toute seule?

Il est probable que Microsoft ait proposé un package complet permettant à l'EN de n'avoir rien à faire ni avoir la moindre compétence plus élevée que du support de niveau 1. Car je doute qu'il y ait une équipe d'experts disponibles pour mener la conception, la réalisation, l'homologation, et le maintien en condition opérationnelle d'une solution maison :kimouss:
votre avatar
Faut prendre un presta qui fait la maintenance et les mises à jour et le support.
votre avatar
Dans le privé, oui, bien sûr.
Dans le public, c'est autrement plus complexe. Il faut un marché porteur, sur lequel il est possible d'acheter du service à un industriel, pour un périmètre donné.
votre avatar
C'est super dur de contrer Ms. Malgré ce que l'on croit, ils savent rendre leurs tarifs "attractifs" (j'ai toujours en tête les tentatives de passer à Linux: le support est plus cher que les licences Ms + support, et cela juste pour "un" linux : red hat ou oracle par exemple. Donc pas de support pour les autres.)

Sans compter que basculer de Ms à autre chose, c'est un plan sur 4 à 15 ans.

Enfin ... bouder Ms dans un marché public, il faut avoir d'excellents avocats et s'attendre à payer quand même quelque chose à Ms.
votre avatar
Il suffit de rédiger l'appel d'offre de manière à imposer du logiciel libre... Pour le support, il est généralement interne dans les grosses sociétés quand pas directement du Red-Hat: On a longtemps eu des Scientific Linux compatibles avec RH et maintenues en interne.
Si des grosses boites à dimension européenne ou mondiale y arrivent, je voit pas ce qui coincerait pour des administrations. La gendarmerie n'est d'ailleurs jamais revenue en arrière.
Note également une vue franco-française: On a une partie de notre R&D en Pologne par exemple et un PC sous windows ils ne connaissent pas et rigolent bien quand on leur explique que chez nous, on ne propose pas cela et qu'on est obligé d'y coller une VM afin de pouvoir juste travailler avec le même système que celui qu'on mets sur nos produits plutôt qu'un truc mal branlé depuis les origines. En Allemagne c'est moins systématique mais néanmoins possible, je dirais que c'est du 50/50. Il n'y a qu'en France qu'on se traîne hélas un support biberonné au clicodrome redmondien, qui nous coûte cher avec une proposition non optimale... et en shadow IT nécessaire à y pallier.
votre avatar
La gendarmerie a mis énormément de moyens humains, et leur expérience est très intéressante (mais PAS totalement encourageante).
Pour le support: dans les grosses administrations (comme dans les grosses boites), la compétence s'achète autant qu'elle se recrute: et selon l'encadrement, il est possible qu'on ne fasse pas confiance à la compétence recrutée.
Dans tous les cas que j'ai vu, seul le côté "souverain" peut être mis en avant: les prix s'envolent sur les solutions libres, et Ms arrive toujours à s'aligner (jusqu'au renouvellement 3 ans plus tard...).
Des gros distributeurs, Ms est parmi les moins chers et les plus souples.

Bref, difficile de banir Ms. Ils ne sont pas simplement le mauvais joueur que tout le monde décrit.
votre avatar
Pas sûr que "rédiger l'appel d'offre de manière à imposer du logiciel libre" soit possible légalement parlant sans autre forme d'argumentation qu'une certaine idéologie nerd :chinois: (le monde magique des marchés publics est... comment dire... un enfer quand on y a à faire)
votre avatar
Il y a fatalement des requis en matière de licence qui fixent en matière logicielle les droits liés à ce qu'on achète! Y mettre un/des type(s) de licence libre adapté(s) à son usage ne me parait pas déconnant.

Je dirais surtout que c'est le contraire qui est étonnant: Depuis une quinzaine d'années, dans le privé, le "customer lock-in" est devenu une préoccupation. On voit bien avec des Oracle comment un vmWare avait vu son coût de licence évoluer après rachat et bien avant cela tout ce qui avait résulté du rachat de Sun par les mêmes (JAVA en tête) avait été le 1er coup de semonce qui avait mené à remettre la liberté au centre de la stratégie des grosses boites.

La différence avec l'état, c'est qu'on ne peut pas absorber ces coûts avec une imposition chaque année pire: Si on tape trop ses clients, c'est un concurrent qui n'aura pas éludé ces sujets fondamentaux qui pourra mieux se placer commercialement pour vous les piquer et vous faire mettre la clef sous la porte.
votre avatar
Les licences sont intégrées au coût d'exploitation. Si lors de l'appel d'offres il y a un volet maintien en condition opérationnelle, le candidat devra chiffrer un coût annuel. Il suffit pour un Microsoft ou autre de réduire le coût humain pour faire passer le coût des licences. Et si il est par la suite trop gourmand sur les réactualisations du catalogue, alors il fera s'effondrer le marché, qui est nécessairement borné en temps mais aussi en valeur. Un marché qui se ferme par consommation du budget avant son terme ne peut pas être relancé tacitement: il faut tout recommencer. Ca veut dire... nouvelle mise en concurrence à une exception près (le gré à gré, mais là il faut des arguments béton pour le faire passer, car sinon, si c'est attaquable, un concurrent attaquera et là bonjour les emmerdes :) )
votre avatar
Est-ce que toutes ces remarques bien justifiées auront une réponse de la part du ministère de l’Éducation nationale et de l’École Polytechnique, j'en doute...

Et au final la solution de Microsoft sera prise, c'est déprimant...
votre avatar
Oui enfin, il y a ce qu'on voudrait faire et ce qu'on peut faire.

Les équivalents Français sont à des années lumières de ce que propose Microsoft, n'ont pas les épaules pour des contrats de cet ampleur et coûte souvent plus cher.

On ne peux pas décemment choisir de travailler avec une entreprise qui pour répondre au contrat doit augment sa masse salariale de 1000% voir plus...
votre avatar
Dommage car c'est souvent la commande publique qui permet à des acteurs nationaux de se renforcer et finalement devenir des leaders mondiaux (Veolia, EdF, Alsthom, Areva, Dassault, Airbus ...). Se mettre dans les mains de cinglés comme Trump et compagnie par flemme et pour des économies de bouts de chandelle (à l'échelle d'un état aussi riche que la France) c'est vraiment jouer avec le feu et ne pas être du tout à la hauteur des enjeux...
votre avatar
... On aurait espéré que le contexte international aurait aidé, apparemment non.
votre avatar
Le problème, assez souvent, c'est que les boîtes veulent du clé en main et non servir de beta testeurs pour améliorer les outils. Ce qui s'entend aussi.
Et là dessus, MS tape tellement large qu'ils finissent par passer.
votre avatar
Certaines fonctions ont de très bon équivalents hors MS, mais il suffit de quelques applications au milieu du reste pour tout verrouiller et empêcher de passer à autre chose.
Au fil des années, les milliards payés à Microsoft aurait permis de renforcer et développer d'excellentes alternatives.
votre avatar
" des grosses boites à dimension européenne ou mondiale y arrivent,..."
Orange est full MS (même trop je trouve..."
votre avatar
Nope. Machine sous Ubuntu et des Mac aussi. Et je parle pas du marketing là mais bien de l'IT.
Je parle en connaissance de cause. Certes on est pas sur du 50/50 mais des efforts sont fait et ce n'est pas "full MS".
votre avatar
Ce sont les execptions.
Bien sur j'ai fait de l'amphase. Mais la proportion est plus porche de 100% que de 50%
Je parle de terminaux (PC).
Private : Bridgde ? )
votre avatar
Prisme !
votre avatar
Je viens de voir que c'est aussi azure un pc virtuel + 365 + cloud. Azure est en centre france ?
votre avatar
Aucune importance de l'endroit où le serveur Azure peut être situé, au pôle Nord ou ailleurs...

Les US ont des lois d'extra territorialité qui s'appliquent partout sur cette planète tant qu'il y a un rapport avec les US, soit pour l'utilisation de leur monnaie, le $ (par exemple pas se faire gauler comme une banque française qui était intermédiaire dans la vente de pétrole venant d'Iran vers un autre pays, l'Iran étant sous embargo US, et pas de bol, les factures pour le pétrole sont toujours libellées en US$) ou bien quand l'origine de la compagnie est US.

Il y a quelques années, Microsoft avait bataillé car le gouvernement US (CIA ou FBI) ou bien la justice US (je ne sais plus exactement qui des 2) voulait avoir accès à des emails Hotmail, emails qui étaient stockés sur un serveur Microsoft situé en... Irlande.

Quasiment sûr et certain que les US ont pu avoir accès aux contenus du serveur irlandais de Microsoft...
:fumer::stress:
votre avatar
On a, je crois, jamais eu le fin mot de l'histoire
votre avatar
Microsoft n'allait sûrement pas s'en vanter et en plus ce genre de demande passe par des commissions rogatoires et des tribunaux "secrets" qui n'ont pas lieu de mentionner le nom des juges qui font la demande ainsi que l'objet de la demande.

United States Foreign Intelligence Surveillance Court

"En raison de la nature sensible de ses activités, la Cour FISA est une « cour secrète », c'est-à-dire que ses audiences sont fermées au public. Bien que des comptes rendus de ses procédures soient conservés, ils ne sont pas accessibles au public."

En clair, dans ce genre de procédure, Microsoft (et tous les autres) ont interdiction totale de parler du verdict et des actions prises après le jugement...
votre avatar
Il faudrait que je regarde mais c'était une demande d'un tribunal public.

Édit : next.ink Next
votre avatar
Bien vu l'article retrouvé des archives.
En effet, je pensais à cette histoire là.
:yes:
votre avatar
Il y a quelques années, Microsoft avait bataillé car le gouvernement US (CIA ou FBI) ou bien la justice US (je ne sais plus exactement qui des 2) voulait avoir accès à des emails Hotmail, emails qui étaient stockés sur un serveur Microsoft situé en... Irlande.
Cette histoire là??
https://next.ink/23879/87338-un-juge-americain-exige-microsoft-donnees-situees-en-irlande/
https://next.ink/22887/88344-microsoft-serige-en-chantre-vie-privee-face-aux-collectes-masse/

C'est tout simple. Les USA ont clarifié la situation juridique en votant une nouvelle loi et le directeur juridique de MS a lâché l'affaire:
https://www.zdnet.fr/actualites/acces-aux-donnees-cloud-a-l-etranger-microsoft-satisfait-de-renoncer-39867142.htm

Donc, c'est à partir de cette affaire que les USA ont inscrit dans la loi qu'il pouvait accéder à toutes données hébergées par des entreprises US. Avant, en effet il le faisait en douce via les lois anti-terroriste.
votre avatar
Yep, celle là.:yes:
votre avatar
Donc, c'est à partir de cette affaire que les USA ont inscrit dans la loi qu'il pouvait accéder à toutes données hébergées par des entreprises US. Avant, en effet il le faisait en douce via les lois anti-terroriste.
Effectivement, il y a de toute façon ce que permettent le droit et les contrats pour les utilisateurs et les clients d'une part, et tout ce qui relève de la sécurité (qui peut être réinterprété assez largement pour parvenir à ses fins à partir du moment où un sujet paraît important à l'administration américaine) qui ne passe pas devant les tribunaux et n'est pas publique. Je ne me fais pas d'illusion, ça doit être pareil à peu près chez tous ceux qui hébergent des données pour des acteurs étrangers.
votre avatar
Article mis à jour à 13h45 pour signaler la réaction de l'April (parue à peu près en même temps que notre article ce matin)
votre avatar
Ha quand même !
Je suis adhérent depuis 2009 mais franchement je me demande car j'entends peu parler de leur actions.
votre avatar
Comparer les solutions de Microsoft avec des alternatives libres n'a pas de sens.
C'est comme comparer l'espérance de vie d'un gros fumeur dépendant à celle d'un sportif vivant à la montagne...

MODE Trump/Musk ON
Même si c'est dur de changer d'habitudes, même si ça fait mal de se débarrasser d'une addiction, même si ça pose des problèmes, même si ça coûte cher à court terme; il faudrait interdire ce dealer de vendre sa came sur le territoire.
Ça vaut les 1600 emplois directs perdus; et les 20 ou 30 000 emplois indirects, majoritairement des revendeurs (complices ?) et des techniciens de support, devront soit vendre soit maintenir-supporter autre chose.
Les meilleurs s'en sortiront mieux que les autres; c'est normal.
MODE Trump/Musk OFF

On peut rêver :craint:
votre avatar
Il y a un truc que tu as raté visiblement : l'école Polytechnique n'est actuellement pas sous Microsoft pour sa messagerie. Pour eux, il s'agirait de migrer vers Microsoft. Ton raisonnement ne tient donc pas.
votre avatar
C'est sans compter sur les "habitudes" des décideurs, plus enclins à céder aux lobbies (bakchich ?) qu'à choisir des stratégies à long terme, pas forcément autant favorable à leur carrière.

"Sortez-les par la porte, ils rentrerons par la fenêtre."

(Fenêtre - Windows ... rire jaune)
votre avatar
Et surtout, les contrats open bar ne datent pas de l'élection de Trump/Musk.
votre avatar
Le principe des marchés public, c'est de choisir l'option économiquement la plus viable. Cela inclut de comparer les tailles d'entreprise, le risque de disparition...
C'est pour éviter toute préférence.

Economiquement, c'est très compliqué de passer à autre chose que Ms.

Le seul moyen de se débarrasser de MS, c'est un plan pluri-annuel en éteignant au fur et à mesure, c'est très très long.
votre avatar
Il ne s'agissait pas de "passer à autre chose que MS", il s'agissait de _rester_ sur autre chose que MS.

Ensuite, le principe du marché public, c'est de respecter la loi. Et la loi dispose :
*« Art. L. 123-4-1.-Le service public de l'enseignement supérieur met à disposition de ses usagers des services et des ressources pédagogiques numériques.
« Les logiciels libres sont utilisés en priorité. » *
votre avatar
'met à disposition de ses usagers' -> usagers = élèves et parents, les profs ce sont des agents. (Subtil)
votre avatar
À Polytechnique, on parle bien des élèves.
votre avatar
* "Économiquement, c'est très compliqué de passer à autre chose que Ms."
C'est vrai (et la maximisation du coût de sortie est partie intégrante de leur politique commerciale), mais est-ce une raison pour toujours renoncer ?

* "Le seul moyen de se débarrasser de MS, c'est un plan pluri-annuel en éteignant au fur et à mesure, c'est très très long."
Là aussi, c'est exact ... si on veut éviter de se confronter directement et simultanément à tous les "blocages". Les affronter en bloc ouvrirait peut-être la voie à des solutions radicalement différentes.
C'est comme pour retirer un pansement, il vaut mieux y aller d'un coup sec, on a mal, mais c'est moins long :-)

Ce genre de changement brutal et radical fait toujours des dégâts ("On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs."), mais il faut juger des effets sur le long terme. Et le "temps long" est l'apanage des rois et des dictateurs (parfois), certainement pas des politiques et des décideurs, soumis aux risques des électeurs ou des actionnaires, eux aussi court-termistes.

Comment être crédible dans la volonté d'être "souverain" si on se couche pour ce genre de "petit problème" ?
votre avatar
Difficile de prendre le risque. Pour info, dans une grosse structure, au-to-ma-ti-que-ment, ça va parler: formation, augmentation grâce aux syndicats.
Et pour ceux qui ont déjà vécu ce genre de changement: ça va jusqu'aux arrêt pour dépression (et je ne condamne pas: il y a un moment où l'informatique a une part non négligeable du mal être)
votre avatar
@AlexandreLaurent C'est vraiment confirmé que les données des ZRR sont concernées ? oO
votre avatar
ça apparait explicitement dans l'un des docs publiés par la journaliste de la Lettre qui a sorti l'info et ça m'a été confirmé par une personne "proche du dossier", à ce stade je n'ai pas de raison d'en douter. Après, il se peut qu'il y ait des dispositif particuliers sur certaines ZRR (en fonction du niveau, unité mixte ou non), mais ça dépasse pour l'instant mon niveau d'info sur le sujet
votre avatar
Ah ah, le cas des ZRR : notre tutelle tenté de voir combien couterait d'héberger en france tout ce qui dépendait de MS Office (notamment onedrive) pour les enseignements et couvrir les besoins des labos en ZRR... ben, on a laché l'affaire. Du coup, les étudiants continuent à utiliser MS Office (quid de leurs rapports sur les serveurs de MS ?) et les enseignants doivent se débrouiller... Mais officiellement, sans OneDrive (ou google drive :) )
votre avatar
C'est bien beau de se plaindre de ce type de contrat, mais y a t'il de réels concurrents ? En plus de commencer à s'agiter autour d'une souveraineté militaire, on devrait peut-être aussi se sortir les doigts pour une souveraineté numérique européenne. Disposer d'outils collaboratifs d'édition (texte, slides, tableur), avec drive en ligne, outil de visio, hébergés en europe, ce serait un bon début non ? Alors, on s'y met quand ? Quand est-ce qu'on s'arrête de dépendre d'acteur non européens et qu'on travail sur des outils faciles à utiliser ???
votre avatar
tu peux faire du MS on-premise sans être obligé de tout balancer dans un cloud en Irlande. c'est pas aussi manichéen comme situation. ^^
votre avatar
Question bête mais MS propose du backup ailleurs que sur OneDrive ? Un truc simple sans devoir s'arracher les cheveux et impossible à déployer en masse.
votre avatar
Cela dépend ce que tu souhaites sauvegarder et si c'est du perso ou du pro.
Pour le pro il existe Microsoft 365 Backup, sinon il y a des solutions tierces comme AvePoint Cloud Backup
votre avatar
Je ne parlais que dans les versions Pro. Merci, donc certains pourraient largement se passer de la partie cloud avec OneDrive
votre avatar
Les données ne sont pas stockées en Irlande, mais dans le pays que tu as sélectionné lors de la création de ton Tenant Microsoft.
votre avatar
À l’éducation nationale on a déjà un cloud basé sur nextcloud+ collabora. On a aussi un outil de visio qui marche très bien, et pleins de petits outils (on a même une forge github accessible à tous :-))
Aussi, c’est donc assez surprenant de voir ce marché.
Je précise que niveau bureautique, migrer de mso à only office de fait avec peu de renoncement pour une majorité de personne.
votre avatar
Et quand on connaît les lois passées au États Unis après le 11 septembre et qui autorise n’importe quel juge fédéral à accéder aux données des entreprises américaines où travaillant aux États Unis, l’École Polytechnique étant une école militaire ne devrions-nous pas nous inquiéter, d’autant plus avec la bande de tarés incompétents qui sont au pouvoir à la Maison Blanche ?
votre avatar
C’est quoi un logiciel « conforme aux valeurs de la République » ?
Et en premier lieu, quelles valeurs ?
Autant je ne suis pas pro MS, autant j’aime bien que les arguments avancés soient cohérents.
votre avatar
Voir legifrance.gouv.fr République Française
C'est un logiciel hébergé en Europe, RGPD-compatible, voire sur GAIA-X, et dont les données ne se baladent pas dans la nature pour cause de piratage ou de Patriot Act.
Quand aux valeurs de la République, je te renvoie à l'article 9 du Code Civil: "Chacun a droit au respect de sa vie privée."
votre avatar
Aaaah. Ok donc quand les politiques de tous bords défendent les valeurs de la République, par exemple, la tenue à l'école conforme aux valeurs de la République, c'est une tenue RGPD compatible, et respectueuse de la vie privée ? Ok, je te trolle mais je t'avoue que je préfère largement que les fameuses valeurs de la république soient bien listées dans chaque contexte et non laissées à l'appréciation de la personne qui reçoit le message car chacun y met ce qui lui convient.
votre avatar
"direction de l'X"

Pas compris. C'est quoi X ? Le nom anonymisé d'une organisation quelconque ?
votre avatar
C'est l'École Polytechnique. Son nom est écrit en entier juste avant la citation du député avec "la direction de" qui précède à la fois dans l'article et la citation.
L'X est le surnom de cette école. Pour quelqu'un qui ne connaît pas, ça peut être difficile à comprendre, en effet.
votre avatar
C'est Twitter… euh… Polytechnique (un peu la plus grande école d'ingénieurs française 😅)

(grillé :craint:)
votre avatar
C'est sympa de parler de l'avance de M$oft sur le libre en terme de fonctionnalités et stabilité. Mais avec 74 millions d'euros d'investissement, vous ne croyez pas que les autres logiciels et hébergeurs pourraient revenir au niveau ? 74M c'est un seul « client », si un véritable effort national (on peut rêver) se fait, on pourrait clairement équilibrer les forces.
votre avatar
Mais pendant qu'on développe une alternative, les utilisateurs font comment ? Le soucis, c'est que pendant une transition, il faut payer à la fois le dev de l'alternative et M$oft... ce qui a de quoi rebuter encore plus pour changer de voie
votre avatar
Il faudra bien a un moment souffrir pour revenir dans l'equation...
votre avatar
Je serais curieux de savoir exactement quelles fonctionnalités sont manquantes sur les offres non M$, quelle proportion de personnes les utilisent réellement et en déduire le coût de R&D + temps de dev pour revenir au niveau. On ne part pas de zéro, il y a déjà des tonnes de collectivités et universités qui tournent sans M$ qui pourraient accompagner et témoigner. C'est encore et toujours une question politique plus qu'autre chose àmha
votre avatar
En trois mots : le travail collaboratif (éditer à plusieurs en même temps un même document)
votre avatar
Mon travail consiste en partie à déployer des solutions style collabora et onlyoffice chez des grands comptes (dont certains cités dans cet article ironiquement, pour plusieurs milliers d'utilisateurs) et je peux dire que :
- ça fonctionne en général bien
- peu de features manquantes
- en 2024 on a eu moins de downtime que Office 365

Si un tiers du budget open bar de M$office allait au support éditeur de ces solutions là, elles iraient encore plus vite pour s'améliorer.
votre avatar
En plus, niveau fonctionnalité et stabilité, Ms n'est pas au mieux de sa forme: fonctionnalités qui disparaissent/se modifient toutes seules, bugs qui apparaissent (dans des fonctions basiques), performances ras des pâquerettes, ergonomie catastrophique...
Ici on parle souvent de souffrance quand on parle de sharepoint online (pas en parlant de l'ancien sharepoint on premise par contre).
Les fonctionnalités annoncées par Ms sont souvent inutilisables sans une armée de personnes pour vérifier que ça marche, corriger les problèmes permanents...

Vent de fronde contre le choix de Microsoft par l’Éducation nationale et l’École Polytechnique

  • Le logiciel français réagit vertement

  • Deux questions au gouvernement

  • Un collectif de huit éditeurs remet le couvert

  • Whaller directement concerné par la décision de l'X

Fermer