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L’Éducation nationale signe pour au moins 74 millions d’euros de solutions et services Microsoft

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L’Éducation nationale signe pour au moins 74 millions d’euros de solutions et services Microsoft

Le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse vient d'attribuer le marché public qui vise à équiper ses services centraux et les établissements supérieurs en solutions Microsoft, des postes client aux datacenters. L'enveloppe prévisionnelle se monte à un minimum de 74 millions d'euros, en nette hausse par rapport au précédent contrat, alors même que le ministère vient d'enjoindre dans une nouvelle circulaire les établissements scolaires à exclure « toute utilisation de solution non souveraine dans le domaine de l’éducation ».

Le 18 mars à 15h40

Si la doctrine technique du numérique pour l'éducation prône l'utilisation prioritaire de solutions libres et souveraines, la rue de Grenelle est loin d'en avoir fini avec les logiciels américains. Le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse vient en effet d'attribuer un marché public, composé de trois lots, qui englobe la fourniture de solutions Microsoft, ainsi que l'ensemble des services d'accompagnement et de support technique associés.

Jusqu'à 152 millions d'euros sur quatre ans

L'avis, publié le 14 mars dernier au Bulletin officiel, porte plus précisément sur la « concession de droits d'usage à titre non exclusif de diverses solutions de type Microsoft ou équivalent, de support, de gestion, de prestations, de formations et d'assistance technique associées ».

Le marché couvre un périmètre important, puisqu'il doit répondre à la fois aux besoins des agents des services centraux ou déconcentrés du ministère de l’Éducation nationale, à ceux des établissements de formation et de recherche, mais aussi à ceux des agents des ministères de l'Enseignement supérieur et de la recherche, et des Sports et des jeux olympiques et paralympiques.

Il prend la forme d'un accord-cadre qui ne prévoit qu'un montant maximum de dépenses, fixé à 152 millions d'euros hors-taxe, pour une durée maximale de quatre ans. Au sein de cette enveloppe, c'est le lot 1, consacré à la « fourniture de solutions MPSA, EES et CSP-NCE-Educ de Microsoft ou équivalent » qui constitue le plat de résistance, avec un budget indicatif estimé à 16 millions d'euros HT par an, dans la limite d'un plafond fixé à 130 millions d'euros sur quatre ans.

Le dossier de consultation, que Next a pu consulter, révèle plus précisément la ventilation indicative de l'enveloppe entre les différents lots et les usages associés. Il souligne également les besoins grandissants en solutions « Microsoft ou équivalent » affichés par le ministère de l’Éducation nationale, notamment à destination des centres de formation et de recherche, alors même que le Code de l'éducation prévoit depuis 2013 que le service public de l'enseignement supérieur utilise « en priorité » des logiciels libres.

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Commentaires (33)

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La force de Microsoft c'est tout service "tout intégré", ce qui fait qu'il est particulièrement difficile d'en émigrer... La structure de l'éducation national, et la distributions des responsabilités n'aide pas non plus à la clarté de l'affaire :(
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C'est ça, puis tu as un seul interlocuteur pour tout, Windows Server, Windows Client, Active Directory, Exchange Sharepoint etc... Microsoft ils font absolument tout, et de façon intégrée. Difficile à combattre.
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C'est surtout l'absence de volonté dans l'EN qui rend cela difficile.
Dans les gendarmeries, dont dans une zone qui est quand même autrement plus sensible, ca s'est déroulé sans aucun problème et ils sont toujours très bien avec Linux et une suite bureautique libre.
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Sur un autre sujet : beta.gouv.fr République Française

L'état a commencé a bosser sur un outils de collaboration (un mix entre Notion, Google Docs), je trouve ça chouette qu'ils aient envie d'avoir des outils indépendants de la suite Office ou de la GSuite.
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Sans problème ? Ca n'a pas été une mince affaire au niveau du déploiement local (serveur + clients)...
Et il a fallut gérer les problématiques de compatibilité windows/linux, les usages spécifiques, les utilisateurs bornés, la gestion des compatibilités des différents fichier venant de l'externe ...
Rien que la connexion de thunderbird aux serveurs de messagerie exchange à de souvenir posé probleme. Avec des dev necessaires par thunderbird.

Mais après plus de 15 ans, la gendarmerie n'est pas revenu en arriere !
Ca ferait un bon sujet sur next le "REX Gendarmerie". @AlexandreLaurent et les autres
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C'est vrai, oui, merci !
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Sans problèmes à part ceux justement liés au monopole de MS, donc.
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MS ou pas, c'est la transition du SI qui reste complexe.
Et pour quel gain financier au bout de combien de temps ?
Car la période de transition doit faire exploser les coûts, donc ce doit être un pari sur le long terme.
(Le bénéfice à sortir de l'écosystème GAFAM, on le mesure déjà tous plus ou moins :D)

Et cette transition a eu lieu pour la gendarmerie autour de 2010, donc le cloud et usages cloud était très loin. Les solutions SAAS aussi.
Le besoin d'échanges entre le SI et l'externe doivent aussi être bien moins important que dans toute autre adminsitration.
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donc ce doit être un pari sur le long terme.
J'utiliserais un autre terme. Parier pour des décisions comme ça, c'est y aller justement au petit bonheur la chance.
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Justement sans beaucoup de REX sur le sujet et d'acteur qui l'ont fait, je pense que ca reste un gros pari :D
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Pas un pari, mais un investissement.
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Une initiative dans l'autre sens que j'ai vu passé ce matin :
https://goodtech.info/nextcloud-veut-devenir-le-cloud-souverain-des-lyceens-en-france/
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C'est exactement la solution qu'il fallait prendre dans le contexte actuel, y a pas à dire, on voit quand même qu'on est dirigé par des gens qui ont le recul nécessaire pour prendre de bonnes décisions, avec une vision à long terme...
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_"TINA" le retour_
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Si on fait la synthèse : on achète du logiciel Microsoft, mais on interdit de s'en servir. Bien joué.
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Ca me fait penser à mon administration, il y a qques années : l'administration centrale nous disait "il vous est INTERDIT d'installer MSO sur vos postes"... Tout en nous envoyant exclusivement des docx/xlsx qui ne fonctionnaient QUE sur MSO (enfin, fonctionnaient... Vu la "qualité" de leurs documents foireux de A à Z, je ne sais pas si le terme est approprié) et en nous tombant dessus si on ne les remplissait et renvoyait pas dûment remplis...
Et aujourd'hui, c'est openbar, tous les postes, même ceux qui n'en ont pas besoin, ont MSO, d'office.
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Et pendant ce temps à Nextcloud 😬
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C'est donc ça la "souveraineté numérique" ? Les Etats-Unis n'ont qu'à bien se tenir ! 🤦‍♂️
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Encore… et encore… et encore…
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Corruption ou vraie incompétence ? 150M d'euros de nos impôts pour financer l'espionnage de nos données par un pays ennemi...
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Après le deal tu vois tout les décideurs se balader avec des chemises MS et des MS Surface sous le bras :)
Situation vécue mais avec un autre grand fournisseur US... Gogole
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à vomir ! !

Merci pour l'info et le travail fait (je ne regrette que très très rarement mon abonnement :-))

Petites précisions si je peux me permettre :
#Edunathon qui avait attaqué au TGI de Paris le ministère de l'éducation nationale ET Microsoft suite à la signature d'une convention de 13M€* était un collectif d'associations ploss-ra.fr, cnll.fr, Aldil.org et LaMouette.org
Nous nous étions fait débouté sur un référé heure à heure (sur l'urgence) car sur le fond la pdte du tgi n'avait pas voulu recevoir la plainte la veille sur le fond !
Nous avions perdu car sur l"urgence nous n'avions pas fait la preuve que ce don avait causé la faillite de telle ou telle société...
Notre avocat etait Me JB Soufron (qui travail pas mal aussi pour anticor) il nous avait fait un super prix, pour un énorme boulot, mais il avait fallu sortir qques dizaines de K et réunir les fonds n'a pas été simple. D'ou le dépôt de plainte un peu "tardif" et au TGI car il n'y avait pas de marché et ça ne pouvait pas etre au TA (tribunal administratif).

En mais 2022 c'est effectivement Anticor (avec les services de JB Soufron il me semble) qui a déposé une plainte auprès du Parquet national financier, portant sur des soupçons de favoritisme dans l’attribution d’un marché public de l’Éducation nationale à l’entreprise Microsoft la (fuc...) version précédente de cette mascarade de "marché".

Concernant la formule "ou équivalent" utilisée là de façon complètement débile ici et c'est bien relevé, elle doit etre obligatoirement apposée si une marque ou un produit est explicitement cité sur un appel d'offre. Je sais c'est un peu idiot mais si ce n'est pas respecté c'est rapide de leur refaire faire le dossier de consultation. Perso ça ma permis d'alerter des dizaines (peut être centaines :-/) de collectivités , administrations de façon à les sensibiliser sur le fait qu'un PC fonctionne très bien sur un autre système d'exploitation que windows (par exemple) ou qu'il existe d'autres bases de données que Oracle...
Les administrations qui n'avaient pas "entendu" nos appels, demandes et explications ont été contactées par leurs préfets respectifs qui sont là pour faire respecter la loi, le code des marchés quand ils sont alertés par une association représentative de professionnels du secteur ;-)
et c'est valable dans tous les secteurs économiques ou il y a des marchés.

et là bim un marché, ils refond un marché c'est à devenir fou ! :-/

J'en profite pour un petit rappel à tous nos amis fonctionnaires « Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur. » (Article 40 du code de procédure pénale).

à suivre donc... et je peux vous assurer que c'est fatigant, coûteux, pénible et démoralisant.

fa

* le pdg de Microsoft Mister Sataya... avait "donné" 83M€ pour aider la "France" et François Hollande avait accepté ! "Allo Najat, t'en veuuuuuux....." et nous avons attaqué cette convention.
Et les 70 autres M€ c'etait pour qui ???? ????? ta da...
La "French tech" bien entendu... un autre bel endroit pour dealer de la came... (et nous n'avions pas les moyens d'attaquer aussi)
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Merci bcp pour cette contribution.
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Et pourtant il y tellement de chose à faire avec du libre et opensource
Mais depuis quelques temps le libre prend de la torpille gouvernementale toutes les deux lois
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Vous gardez calme vous deviene fous
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le pauvre Alexis Kauffmann qui va encore se bouffer les ongles...
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Mouais... dans notre établissement du supérieur avec plusieurs k-étudiants, la situation a été vite pliée :
- les étudiants utilisent massivement MSO (pratique, collaboratif)
- pour les enseignants, certains sont dans des labos à accès restreint
- on a commencé à regarder si on pouvait héberger le cloud de MS chez un hébergeur français
RESULTAT : trop cher, on n'a rien fait du tout... et donc les étudiants continuent à déposer leurs fichiers sur du cloud hébergé hors territoire... et les enseignants n'ont officiellement pas le droit le faire.

Du grand n'importe quoi.

Alors, bon, les alternatives ? On a un quand même des serveurs Gofast :
- c'est hébergé par l'entité lié à l'enseignement : pour les enseignants chercheurs issus d'un labo multitutelle (CNRS, seconde ou troisième école/université), ... ben, ils n'y ont pas accès. Donc la mayonnaise ne prend pas.
- l'accès est limité aux personnels, et pas aux étudiants
- niveau prise en main, c'est ... bref, personnellement, j'ai laché l'affaire.
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C'est quoi ces serveurs Gofast ?
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C'est le produit de CEO-Vision
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Polytechnique cède aux sirènes du cloud de Microsoft
La directrice générale de Polytechnique, Laura Chaubard, a acté en toute discrétion une migration des données de la prestigieuse école d'ingénieurs vers l'offre Microsoft 365. La bascule suscite les critiques de chercheurs, qui s'inquiètent de voir la confidentialité de leurs données menacée par les lois extraterritoriales américaines.
La migration concernerait les "ZRR" ou "zones à régime restrictif", à savoir les labos les plus sensibles, à l'accès très sécurisé. Les US n'ont plus qu'à se servir...
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Le pire c'est que ça avait déjà leak que les US se servaient de Google/MS pour l'espionnage industriel, à ce niveau c'est limite de la haute trahison...
Mais il faut aussi reconnaitre que la France/UE n'ont aucun courage de ne pas juste INTERDIRE des solutions hors UE pour le gouvernement/entreprises/Données sensibles.

Il n'y a que l'UE qui autorise des entités étrangères sur ce type de donnée, USA ou Chine, tu n'es pas du pays, tu ne peux même pas postuler...ça devrait être la norme, si ils avaient fait ça il y a 10ans, nous aurions déjà nos propres Google/MS, comme la Chine.
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Il n'y a que l'UE qui autorise des entités étrangères sur ce type de donnée, USA ou Chine, tu n'es pas du pays, tu ne peux même pas postuler...
Et que fais tu de la sacro-sainte concurrence libre et non faussée ? :windu:
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Sur certains sujets, la concurrence étrangère ne devrait pas se poser, et devrait se limiter à des concurrent nationaux, ou européens et pas davantage. La souveraineté avant tout... et c'est une façon d'être moins dépendant des autres.

L’Éducation nationale signe pour au moins 74 millions d’euros de solutions et services Microsoft

  • Jusqu'à 152 millions d'euros sur quatre ans

  • MPSA, EES, CSP-NCE-Educ : welcome to the jungle

  • Microsoft, « ou équivalent »

  • Quid de l'ambition d’État ?

  • Les logiciels Microsoft évincés au nom du RGPD

  • Deux poids, deux mesures ?

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