Le sénateur Jean Pierre Vogel (LR) descend en flammes l'application SAIP dans un rapport au vitriol. Il s'agit pour lui d'une « application imparfaite », à évaluer d'ici 2019 « afin de déterminer sa pertinence » et, si besoin, de réorienter le système vers du cell broadcast.
Juin 2016, quelques jours avant le coup d'envoi de l'Euro 2016 de football, le gouvernement lançait officiellement son application SAIP sur smartphones (Android et iOS seulement). Quelques semaines plus tard (le 14 juillet 2016), Nice subissait un attentat causant des dizaines de morts. À l'époque, le ministère de l'Intérieur avait rapidement déclenché le plan ORSEC et Facebook son Safety Check, mais la notification SAIP était arrivée bien plus tard dans la nuit.
Dans un rapport publié aujourd'hui et examiné fin juin en commission des finances, le sénateur Jean Pierre Vogel (Les Républicains) revient sur le dispositif qui englobe le Système d’alerte et d’information des populations (SAIP) : le Réseau national d’alerte (qui utilise également les sirènes). Il n'est pas tendre avec ce dernier, jugé « obsolète ». Le développement de l'application a été confié à la société Deveryware, pour un budget de 300 000 euros
Le parlementaire recommande de développer « fortement le volet "téléphonie mobile" plutôt que le volet "sirènes" » qui concentrerait près de 80 % des crédits prévus (44,7 millions d'euros pour la première phase jusqu'en 2018, 36,8 millions d'euros à partir de 2020, soit un total de 81,5 millions d'euros). De son côté, le volet téléphonie mobile ne récupère que 11 % des crédits consommés ou prévus pour ce projet.
Un choix « contestable » pour le sénateur, d'autant que les sirènes ne sont aujourd’hui « quasiment jamais utilisées dans d’autres contextes que ceux des essais hebdomadaires ». De plus, elles ne donnent pas de détails sur la marche à suivre en cas d'incident : seule une infime minorité de Français saurait comment réagir si les sirènes devaient se déclencher. Il est par contre possible d'afficher des informations détaillées sur les terminaux mobiles. C'est justement le rôle que devait jouer l'application SAIP, mais elle n'a pas vraiment eu le succès escompté jusqu'à présent, notamment à cause de « failles techniques ».
SAIP : « application imparfaite », « dysfonctionnement technique », « bugs »...
Premier fait marquant, le 14 juillet : « alors que le dispositif est utilisé pour la première fois en conditions réelles, un dysfonctionnement technique retarde de plus de deux heures l’envoi de l’alerte » explique le rapport. Des changements sont apportés et un audit technique conclut que les corrections apportées sont suffisantes pour éviter que le problème se reproduise.
Pour rappel, l'application SAIP a été activée une seconde fois depuis son lancement, en septembre 2016 dans le quartier des Halles à Paris... mais pour une fausse alerte. Deux couacs en deux utilisations, cela fait beaucoup pour un service censé prévenir une personne présente dans une zone à risque.
Le rapport ne s'arrête pas en si bon chemin. Il note aussi que « des « bugs » résiduels, laissant une impression de manque de maîtrise de la part du ministère de l’Intérieur et de Deveryware, subsistent toutefois (cas de réception d’alerte bien que l’utilisateur ne se trouve pas dans une zone de danger, message de fin d’alerte à Nice renvoyé plus d’un mois après l’événement, à la suite du redémarrage des serveurs du back-office) ».
Plus loin, il est même question d'une « application imparfaite réalisée dans un calendrier trop contraint ». En effet, l'idée du service est née des attentats du Bataclan, en novembre 2015. La phase d'expression des besoins a commencé en janvier 2016 et la mise en ligne a eu lieu cinq mois plus tard seulement. Entre temps, le marché a été notifié à la société Deveryware le 27 mai 2016 pour une mise en ligne le 8 juin de la même année. Bref, elle a « été conçue dans l’urgence, ce qui a nui à la qualité du produit final ».
Le rapport note tout de même que Deveryware était déjà, comme d’autres sociétés, en relation d’avant-vente avec la DGSCGC (direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises) depuis plus d’un an.
Des défauts à corriger, une doctrine d'emploi à revoir
Ce n'est pas tout. Le rapport pointe des « défauts structurels » de l'application SAIP : la consommation de batterie, la géolocalisation quasi-continue en cas d’alerte et la nécessité de garder le service en tâche de fond sur iOS (ouvert, mais pas forcément au premier plan). Le rapport recommande donc de « corriger en urgence les principales défaillances persistantes de l’application SAIP qui nuisent à sa fiabilité et à son ergonomie ».
Autre recommandation, « modifier la doctrine d’emploi de l’application afin d’y relayer, même lorsqu’ils semblent maîtrisés, l’ensemble des évènements pouvant mettre en cause la sécurité des personnes sur un territoire ». Le déclenchement des alertes est jugé « trop timide », ce qui peut pousser les utilisateurs à aller voir ailleurs (notamment sur les réseaux sociaux).
Par exemple, lors des attentats du mois d'avril à Paris, la préfecture de police de Paris a envoyé des messages vers 21h06, alors que l'application SAIP restait silencieuse. Un tweet sur ce mutisme nous avait d'ailleurs valu une mise en demeure de l'avocat de Deveryware (voir cette actualité). L'entreprise accusait notre rédacteur en chef, Marc Rees, de dénigrement de son produit.
Selon le rapport, le ministère de l'Intérieur se retranche derrière une « cinétique lente ou le fait que la situation ait pu être figée rapidement » pour justifier le non-recours aux alertes via l'application SAIP dans certaines situations. Argument balayé par le sénateur : il « apparaît d’autant plus contestable que le manque de diffusion de l’alerte accroît la charge de travail des forces de l’ordre sanctuarisant le secteur de l’attaque ».
Même dans une situation figée, la fuite d'un assaillant ou la présence d'une autre équipe de terroristes n'est pas à exclure systématiquement. Dans ce cas, « la diffusion de l’alerte apparaît également pertinente » ajoute le rapport. Bref, il faudrait déclencher plus souvent l'alarme via l'application SAIP, sans tomber dans l'excès inverse en lançant de fausses alertes. Bref, une chaine de déclenchement à revoir.
Un manque de collaboration entre applications mobiles
En cas d'incident, les notifications peuvent arriver de plusieurs applications à la fois, certaines bien plus répandues que SAIP. C'est le cas de Facebook (et de son Safety Check) avec 28 millions d'utilisateurs depuis un mobile en France. Twitter est également largement utilisé pour une remontée rapide d'événements, tandis que Google Maps pourrait également servir de relais, pointe le sénateur. Il cite d'ailleurs l'exemple de l'attaque sur les Champs-Elysées le 21 avril 2017. Alors que SAIP ne relatait « aucun incident en cours », l'application de cartographie de Google a « signalé cette avenue comme bloquée très rapidement après l’attaque ».
Problème, « ces dispositifs épars ne font l’objet d’aucune réelle coordination au niveau de l’État », même si des sollicitations ponctuelles ont parfois lieu. Un tel rapprochement serait souhaitable, mais ne remet pas en cause la nécessité pour le gouvernement de disposer de son propre système d'alerte « dont il a la pleine maîtrise ».
Le cell broadcast laissé de côté à cause des opérateurs ?
Sur le fond, Jean Pierre Vogel regrette le choix d'une application pour smartphone – « moins efficace et développée hâtivement, nécessitant encore d'importantes améliorations » – plutôt que la technologie de cell broadcast (diffusion cellulaire) permettant d'envoyer un message à toutes les personnes se trouvant dans une zone géographique, en passant par les opérateurs mobiles.
Selon le sénateur, des négociations avaient été engagées dès 2011 avec ces derniers. Elles n’avaient néanmoins pu aboutir « pour des raisons de volonté des opérateurs ou de coûts non soutenables et non compatibles avec les enveloppes budgétaires existantes ».
Le cell broadcast a deux inconvénients. D'une part, ce système n'est pas compatible avec tous les smartphones et réseaux 4G. D'autre part, elle demanderait « un fort investissement » des opérateurs pour rendre leurs réseaux compatibles. Cela ne l'empêche pas d'être déjà utilisée dans plusieurs pays, comme les Pays-Bas, le Japon et la Corée.
Une autre solution aurait pu être de passer par des SMS géolocalisés, mais cette technologie « souffre également de plusieurs lacunes jugées, à juste titre, rédhibitoires par le ministère de l’Intérieur ». La vitesse d'acheminement dans un contexte de crise et le fait que le SMS d'alerte ne soit pas différent des autres SMS (alors que le cell broadcast est prioritaire avec une mise en avant spécifique). Enfin, le SMS géolocalisé soulève la question de vie privée : l'opérateur agrège les numéros de téléphone présents dans une zone d'alerte.
Le choix d'une application « contestable » à plus d'un titre
Si le cell broadcast et le SMS géolocalisé ne sont pas parfaits, passer par une application pour smartphone « présente plusieurs inconvénients qui conduisent à douter de sa pertinence » note le rapport. Pêle-mêle il est question d'un téléchargement préalable obligatoire de la part de l'utilisateur, la nécessité de disposer d'une connexion à Internet (réseau vulnérable en cas de crise) et une concurrence avec d'autres applications mobiles (également capables d'envoyer des notifications push).
Bref, « le cell broadcast aurait sans doute mérité de plus amples réflexions avant d’être abandonné si promptement » pour le sénateur. Il balaye au passage la réticence des opérateurs qui « aurait aisément pu être surmontée par l’introduction d’une disposition législative ». Il ajoute que les 81,5 millions d’euros programmés pour SAIP auraient pu être plus utile s'ils avaient été utilisés afin de « poursuivre les études préparatoires relatives au volet « mobile » et à financer une éventuelle mise en place du cell broadcast comme vecteur de l’alerte ».
Des spécialistes militent également pour la mise en place du cell broadcast. C'est notamment le cas de Ludovic Lux, président de l'association VISOV (Volontaires internationaux en soutien opérationnel virtuel) que nous avions interviewé en juillet 2016, suite à l'attentat de Nice. C'est aussi ce que demande un député depuis plusieurs mois.
Une évaluation de SAIP d'ici 2019 pour décider de la suite
S'il est difficile de faire machine arrière, étant donné les sommes déjà investies, le sénateur souligne l'importance d'une évaluation indépendante d'ici fin 2019. Le cas échéant, les travaux sur le cell broadcast pourraient reprendre et l'application SAIP être laissée de côté.
Dans cette situation, il dévoile une ébauche de calendrier : la technologie cell broadcast devra être mis en service en 2020 ou 2021. Au contraire, si l'application est entérinée, elle devra être fiabilisée. Une mise en avant importante devra être menée auprès des utilisateurs afin d'atteindre une « masse critique » de téléchargements. Objectif : cinq millions d'ici fin 2020, alors qu'il ne serait question que de 900 000 téléchargements mi-2017 et 500 000 utilisateurs selon le document... Il reste donc du travail.
Lors de son passage devant la commission le 28 juin, le sénateur fait part de son souhait d'affecter davantage de crédit au volet mobile au lieu de déployer encore plus de 2 000 sirènes. Il reste pour rappel 36,8 millions d'euros à répartir.
Commentaires (123)
#1
Alors on sait que l’appli est pourrie, mais on attend encore deux ans pour voir si elle est vraiment pourrie et encore 2 ans pour la patcher ?
#2
Alors que SAIP ne relatait « aucun incident en cours », l’application de cartographie de Google a « signalé cette avenue comme bloquée très rapidement après l’attaque ».
Bientôt un bouton “attentat” sur Waze ?
#3
Comment jeter l’argent en l’air " />
Pardon " />
#4
Fais gaffe, tu vas te prendre une mise en demeure si tu continues " />
#5
La phase d’expression des besoins a commencé en janvier 2016 et la mise en ligne a eu lieu cinq mois plus tard seulement.
Seulement?
Pour un client GCM+GPS…?
On sait pourquoi c’est Deveryware qui a gagné le marché ?
#6
Oh le sous-titre " />" />" />" />
#7
M’a fait penser à https://www.youtube.com/watch?v=GCmfXMMhRzk
#8
J’ai envie de dire, 5 mois entre l’expression du besoin et la mise en prod, c’est effectivement peu. On ne parles pas de durée de développement, hein, mais de durée totale d’un projet pour l’État. Ça me surprend que les spécifications n’aient pas pris ce temps à elles seules " />
#9
Le temps de développement a été court car la société n’en était pas à son coup d’essai dans le domaine il me semble. Il leur aura suffi de montrer une appli fonctionnant comme l’Etat le souhaitait, de dire “que des adaptations donc pas cher” et on est bons.
Le souci, c’est que d’une part l’appli semble ne pas fonctionner correctement, en plus de nécessiter des prérequis trop limités, mais d’autre part si personne ne prend la peine de l’activer ça sert à rien.
Bref, ni fait (on va pas me dire que ça c’est une version finie) ni à faire.
#10
Pire, la SSII a mis 10 jours pour développer et tester le bousin
“le marché a été notifié à la société Deveryware le 27 mai 2016 pour une mise en ligne le 8 juin de la même année”.
Donc logique qu’elle soit toute pourrite.
#11
Donc les opérateurs téléphoniques ont comme position officielle d’être contre la diffusion des alertes attentats, alors qu’ils peuvent le faire facilement techniquement… intéressant pour leur image ça " />
#12
De plus, elles ne donnent pas de détails sur la marche à suivre en cas d’incident : seule une infime minorité de Français saurait comment réagir si les sirènes devaient se déclencher.
Quand j’étais gamin en primaire une fois par trimestre on avait l’exercice d’évacuation classique mais également un exercice avec la sonnerie de la sirène (enregistrée sur K7). Il suffit d’apprendre au gens pour savoir ce que c’est.
Signal d’alerte = se mettre à l’abri et écouter une radio d’état (france info/france bleue). Ensuite attendre les consignes ou le signal de fin d’alerte. Faut quand même être con pour pas comprendre ça.
L’avantage des sirènes c’est ce qu’en cas de panne de réseaux téléphoniques ça marche quand même.
#13
C’est pas l’éditeur de cette application qui mettait systématiquement en demeure toute personne la critiquant ?
Il va faire quoi l’éditeur là, attaquer l’Etat pour dénigrement ?
#14
Con, pas forcément. Là tu vois, tu m’a appris un truc que JAMAIS on m’a appris à l’école.
#15
On voit les habitués des marchés publics " />
#16
#17
#18
Ou plus vieux et nous n avions pas non plus ces exercices a l époque :p
#19
Si le cell broadcast et le SMS géolocalisé ne sont pas parfaits, passer par une application pour smartphone « présente plusieurs inconvénients qui conduisent à douter de sa pertinence »
Clairement, les points rédhibitoires sont :
Et le soucis de l’alerte officielle, c’est le délai de validation de la menace. Le temps qu’un service officiel constate sur place l’évènement en cours, que àa remonte la hiérarchie, que ça redescende jusqu’au services en charge de l’alerte, il y aura déjà un hashtag en top tweet sur le sujet. Alors certes ça n’est pas vérifié, il y a de grosses chances de fausse alerte, mais ça permet au moins d’éviter la zone.
Radio Londres alors, parce que c’est bien connu, Radio Paris ment… " />
Si, il me semble même que Marc s’en est pris une.
#20
J’en reste bouche bé quand même… 300000e pour 10 jours de dev + le/les serveurs !
Si je ne force pas trop en disant 1⁄3 dev - 2⁄3 structure réseau, serveurs, maintenance, support (et là je force beaucoup, sic), ben même à 100000e ça fait 200 jours hommes à 500e jour de dev, c’est à dire 10 jours pour 20 personnes.
Avec une telle équipe, y’a de quoi faire bien mieux et sans forcer, encore plus quand c’est ton cœur de métier et que tu ré-utilises tes bases.
#21
Bref, c’est une totale réussite, ce projet " />
#22
Je suis de 81, et je n’ai pas souvenir de tels exercices en primaire avec les sirenes :x
#23
#24
Bon en gros, y’a des politiques qui ont décidé du projet pour un coup de comm’, et qui ont poussé pour que ça se fasse au plus vite possible au mépris de toutes les règles de gestion de projet, à commencer par l’analyse des besoins et le choix d’une solution pertinente et efficace. Et au final on se retrouve avec un truc qui ne marche pas et ne remplit pas son rôle … ho mais quelle surprise ?
#25
#26
Suit né en 77, jamais entendu en cours.
#27
je suppose que les consignes ont été rabâchés et sont revenues à l’ordre du jour depuis 2015…
Un peu dans le genre des panneaux “comment réagir en cas d’attaque terroriste” que l’on trouve depuis quelque temps dans les gares SNCF etc…
#28
#29
Né en cette belle année de 1993, et je peux jurer que JAMAIS je n’ai entendu le cri de cette alarme autre part que dans des films.
Après, je ne sais pas si cela joue, mais je viens de la campagne relativement profonde, pour moi une ville c’était + de 1000 habitants " />
#30
Pour autant que je sache, ça peut être dû à des risques particuliers, genre risques technologiques. Dans le couloir de la chimie, notamment, il y a une sensibilisation plus importante au signal national d’alerte. Ça peut aussi être le cas à proximité d’un barrage, d’une centrale nucléaire…
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#32
Enfin un LR qui réfléchit !
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#35
#36
#37
Je pense que ça dépend ou l’on se situe, j’habite désormais proche (quelques km) d’une plate forme chimique, et les consignes sont affichées un peu partout, en revanche plus jeune j’habitais dans une zone sans risque (pas inondable, pas de risque chimique etc) et j’ai jamais eu/vu d’exercice/panneau sur comment se comporter en cas d’alerte.
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#39
#40
#41
#42
C’est pas eux qui menaçaient tout le monde dans les commentaires pour diffamation ? (ou alors je confonds ^^)
#43
#44
Du coup, ça en est où du procès entre l’éditeur de SAIP et NextInpact?
Parce que là, on passe de la diffamation à la confirmation que Marc Rees (de mémoire) avait bel et bien été objectif et informatif, maintenant que le donneur d’ordre (l’Etat) est arrivée à des conclusions encore plus dures que celles de l’article litigieux :)
#45
On ne me l’a pas appris à l’école, mais les consignes à suivre en cas de sirène étaient indiquées dans l’annuaire papier (le machin d’avant le minitel).
#46
Plus jeune, et je n’ai jamais eu ces exercices non plus.
On sait “vaguement” quoi faire, parce qu’il reste toujours les tests de sirènes tous les 1er du mois qui du coup deviennent “habituels” (donc si un truc se passe le premier du mois… )
En gros, on n’a jamais eu d’exercice ni de cours réels sur à quoi elle sert “encore”, on sait à quoi elle servait pendant la guerre mais c’est tout. Donc par analogie on sait que ça sert encore en cas de guère ou de problème nucléaire (centrale tout ça) ou autre truc du style ainsi que l’histoire de la radio, mais pas par des cours mis à jour, juste à cause du passé.
#47
T’as un Windows Phon, t’as le droit d’être une victime collatérale.
#48
Une mise en demeure n’a aucun effet. Aux dernières nouvelles aucune plainte n’a été déposée.
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#50
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#52
suis a rennes, pas de risque particulier……
#53
Lors du test mensuel le signal ne dure qu’une minute. En cas de crise, il dure 100 secondes et est répété 3 fois.
#54
Pour le message d’alerte, il n’y a qu’une solution; le flood multivecteurs.
Message audio sur toutes les lignes fixes du secteur: alertes en cours chez vous donc le cas échéant fuyez, confinez, accueillez etc.
Mobiles : foutez le camp dans telle direction (histoire d’éviter les bouchons dans une rue étroite )
sirène : un truc grave se passe pas loin, renseignez vous.
De toute façon pour les victimes aux premières loges l’alerte viendra du “staccato caractéristique de l’AK47” comme disait Clint Eastwood dans son film.
#55
#56
Je me baladais dans la rue à Taïwan, les sirènes se mettent en route, mon téléphone vibre : message d’alerte (cell broadcast). Bref, ça marche nickel là-bas… (faut juste savoir lire le Chinois ;-) )
Mais bon, on est en France, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué " />.
#57
Je ne veux pas insister lourdement, mais lorsque Bachar al-Assad souhaite envoyer un SMS à tous les résidents d’Alep (de mémoire c’était quelque chose de l’ordre de : rendez-vous, sinon on bombarde et on attaque), il y arrive super bien.
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#59
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Je regarderai, un jour peut-être, si j’ai le temps, merki" />
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#64
Il me semble même que la consigne de base, c’était d’écouter France Inter en GO sur 162 kHz.
Bon courage en 2017…
Bon, maintenant la précision n’est plus faite, mais c’est clair que du Cell Broadcast est plus adapté qu’une diffusion nationale… Parce que de toute façon, à part le réseau France Bleu, je ne crois pas que France Inter ou France Info aient des décrochages locaux qui permettent une utilisation locale des fréquences FM.
#65
J’ai aussi 32 ans, et je n’ai pas eu ces précisions sur la partie radio…
Par contre la marche à suivre en cas d’incident nucléaire de la centrale voisine, ça oui.
Je suppose que le corps pédagogique à fait ses choix…
#66
Les exercices à l’école primaire, il me semble que ça dépend plus de l’endroit où se trouve l’établissement, s’il s’agit d’une zone à risque quelconque. J’ai grandi en Ile-de-France, et je n’ai jamais eu ces exercices non plus. Il a fallu attendre ma JAPD pour avoir cette information (même si je l’avais déjà lue dans le botin quand j’étais gamin).
#67
Tiens, tu ne parles plus de triangulation. C’est un bon début.
Mais tu es encore dans l’à peu près.
Pour que le réseau sache que tu captes plusieurs antennes et puisse te localiser, il faut que le mobile s’attache à chacune de ces antennes, sinon, il ne le sait pas.
Donc, oui, c’est possible de localiser plus ou moins précisément un mobile, mais, c’est loin d’être “une technique fondamentale de la fourniture du réseau. ” comme tu le disais au début.
#68
“Le cell broadcast a deux inconvénients. D’une part, ce système n’est pas
compatible avec tous les smartphones et réseaux 4G. D’autre part, elle
demanderait « un fort investissement » des opérateurs pour
rendre leurs réseaux compatibles. Cela ne l’empêche pas d’être déjà
utilisée dans plusieurs pays, comme les Pays-Bas, le Japon et la Corée”
Es-ce que NextInpact pourrait nous faire un article dessus ?? Car comme la 4G est une évolution de la 2G et de la 3G où existe le cell Broadcast, j’ai du mal à comprendre pourquoi cette compatibilité ascendante serait cassée??
#69
Plus loin, il est même question d’une « application imparfaite réalisée dans un calendrier trop contraint ». (…) Bref, elle a « été conçue dans l’urgence, ce qui a nui à la qualité du produit final ».
Comme d’habitude, l’important c’était d’avoir une réponse politique qui fonctionne…
… et pas une solution technique qui fonctionne.
#70
Celle-ci je pense:
https://www.youtube.com/watch?v=CmFJKIc0eD0
Par contre, je ne suis pas sur du terme stacato dans la version VF ou VO
#71
Tu étais proche d’une centrale nucléaire, d’un établissement SEVESO?? Je connais ces consignes mais je me souviens plus où je les ai apprises (CM2), j’étais proche d’une centrale. On a du le voir qu’une fois.
L’autre souci des sirènes c’est que certains l’utilise pour jouer (enterrement de vie garçon). Pas très malin à 20km d’une centrale nucléaire. Bref, cela peut-être imité, alors que les SMS c’est plus compliqué (pas impossible non plus).
#72
Si l’utilisateur est mobile, il faut que le réseau sache constamment où est situé pour relayer au mieux un appel ou un SMS. Un téléphone mobile dialogue régulièrement avec les antennes.
Bref pas localisation, pas de téléphone mobile!
C’est pour cela que les forces de l’ordre sollicite les opérateurs lors de leur enquête, cela donne une approximation du déplacement d’un suspect, dans certaines la localisation peut-être assez fine.
#73
#74
Je me répond.
Voici: le passage en question dans le rapport:
“Deux principales raisons expliquent le choix de ne pas recourir à la technologie Cell Broadcast : - cette technologie n’est pas systématiquement intégrée dans les smartphones et n’est à ce stade pas encore compatible avec la 4G. Ainsi, aux États-Unis, Apple, qui ne fournissait pas cette fonctionnalité, n’aurait accepté de l’introduire sur ses iPhones qu’après une demande des autorités fédérales américaines à la suite de l’ouragan Sandy de 2012 ; - elle requiert par ailleurs un fort investissement des opérateurs, puisque les logiciels des équipements des réseaux doivent comprendre une fonctionnalité particulière (elle doit être paramétrée, testée et installée). Si, à l’origine, l’inclusion de la fonction Cell Broadcast aux réseaux était courante en technologie 2G, il est possible qu’elle ne soit plus présente sur les réseaux postérieurs. Des travaux seraient toutefois en cours pour l’installer rapidement sur les réseaux 4G.”
Depuis 2012, on peut dire que iOS l’as depuis, non?? Après je n’ai pas trouvé de document officiel pour iOS ou pour Android dessus. Pour Android, vu le nombre de tuto expliquant comment le désactivé, on peut dire que cela existe.
Bref, il serait intéressant pour le gouvernement de faire un audit sur ce point car à mon avis la technologie Cell Broadcast est extrêmement adapté.
#75
Merci, j’ai 8 ans de R&D en téléphonie mobile à mon actif. Mais parler de triangulation comme il l’a fait, c’est du n’importe quoi.
C’est pour cela que je lui ai demandé d’être précis, ce qu’il n’a pas pu faire malgré une réponse verbeuse.
Et pour te passer un appel, le réseau n’a besoin de qu’une chose : connaître la cellule où tu es attaché au réseau.
#76
#77
“pour des raisons de volonté des opérateurs ou de coûts non
soutenables et non compatibles avec les enveloppes budgétaires
existantes”
Marrant ça au japon les opérateurs ont pas eu le choix et on leur a dis TA GUEULE c’est de la sécurité.
Ca marche même avec les téléphones des gens en itinérance.
Quelque chose me dit que si tu grattes un poil on découvre que l’application c’est une société d’un pote du gouvernement qui l’a développé.
#78
Statistiquement, avec 1171 sites Seveso en France, on est tous à environ 25km en moyenne d’un site classé alors bon ^^
#79
#80
Je ne suis pas sur que tu es capté la vanne " />
#81
#82
C’est dingue de se pleindre que la plupart des français ne savent pas comment se comporter avec des sonneries (probablement mon cas d’ailleurs), et donc de constater que le message n’atteind pas forcément les destinataires et de proposer une solution basée sur une application … que tout le monde n’a pas forcément et que seuls ceux sous Android ou Apple peuvent utiliser ! ! ! Et encore, si elle fonctionne correctement et dans les temps…
Pourquoi le Cell Broadcast a t’il été mis de coté ? Non mais vraiment, c’est affligeant. Encore de l’argent gaspillé. Et justement, cessons d’en gaspiller davantage et abandonnons cette application qui ne répond pas au besoin, à savoir avertir TOUTE personne (disposant d’un téléphone, mais à l’heure actuelle, ce n’est pas très restrictif) dans une zone donnée.
#83
Si, mais le réseau ne le sait pas tant que le mobile ne change pas d’antenne. Mais ça n’a rien à voir avec la triangulation dont tu parlais au début et qui m’a fait réagir.
#84
#85
A priori je dirais:
« Son tac-a-tac est épique, surtout quand on vous allume »
https://youtu.be/6FsXcw5lC_k?t=31m45s
#86
Ok, mais à partir du moment où le terminal dispose de 3 antennes (ou +) c’est bien de la triangulation qui est effectuée non ?
#87
Le cell broadcast fonctionne parfaitement dans certains pays, comme ceux cités.
Mais cela consomme en permanence des ressources radio dans le réseau mobile (4G), que les opérateurs préfèrent utiliser pour du trafic utilisateur. Sans parler de la mise en place des équipements et tests à réaliser.
On comprend qu’ils rechignent ou demandent à le facturer. L’état aurait du mettre cela comme un pre-requis dans la vente de ses licences : assurer le service de broadcast d’alerte sur demande d’organismes d’état. Les chaines TV diffusent bien les alertes enlèvement : l’état pourrait imposer le cell broadcast pour informations vitales.
Puisqu’on parle également de triangulation, aux USA, un appel au 911 peut déclencher le mécanisme d’OTDOA, qui permet de localiser prioritairement l’appelant. Son mobile reçoit alors du réseau des ordres pour écouter les cellules environnantes et remonter ses métriques au réseau. Ses métriques sont ensuite traités pour en déduire une geo-localisation.
#88
#89
Non. Le réseau ne fait pas de calcul de triangulation.
#90
Donc c’est le terminal qui effectue lui-même cette opération si elle est demandée ?
#91
Est-ce que la société créatrice va assigner le Sénat en justice comme elle l’avait fait pour NextInpact si mes souvenirs sont bons?
#92