[MàJ] États-Unis : le gouvernement nie suspendre ses opérations cyber contre la Russie
80 ans de politique étrangère
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Aux États-Unis, les agences en charge de la lutte contre la cybercriminalité et contre les ingérences dans le champ informationnel ont reçu l’ordre de cesser de considérer les forces russes comme une menace, selon plusieurs médias américains. La CISA nie.
Le 05 mars à 08h40
5 min
Sécurité
Sécurité
Mise à jour du 4 mars 16:20 : ajout de la dénégation de la CISA.
Mise à jour du 5 mars 08:30 : ajout de la dénégation du département de la Défense.
L’agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) et l'US Cyber Command (qui synchronise les activités militaires des États-Unis dans le cyberespace) ont reçu pour instruction de cesser de traiter les hackers russes comme une menace, et de suspendre les cyberopérations en cours contre la Russie, d'après plusieurs médias locaux.
Le mémo transmis à la CISA lui a donné de nouvelles priorités, relatives en particulier à la protection des systèmes domestiques et à la lutte contre les activités chinoises. Le document ne mentionne pas la Russie, rapporte the Guardian.
De même, dans son dernier discours devant un groupe de travail des Nations-Unis, la secrétaire adjointe à la cybersécurité internationale au département d’État Liesyl Franz n’a cité que la Chine et l’Iran, omettant la Russie.
La pause n’est censée durer que pendant les négociations organisées entre les États-Unis et la Russie, d’après le Washington Post. D’après de multiples experts, elle représente néanmoins une concession de taille envers l’un des adversaires cyber les plus actifs du monde.
Sur X, la CISA a nié ces informations, déclarant : « La mission de la CISA est de défendre contre toutes les cybermenaces pesant sur les infrastructures critiques des États-Unis, y compris celles émanant de la Russie. Notre position n'a pas changé. Toute information contraire est fausse et porte atteinte à notre sécurité nationale. » Le 4 mars, le département de la Défense des États-Unis a, à son tour, nié la suspension de ses opérations.
L’Ukraine et le secteur privé exposés
L’ordre donné à l'US Cyber Command a été transmis par le Secrétaire à la défense Pete Hegseth mi-février au général Timothy Haugh, indique The Record. Il ne s’applique pas aux activités de la National Security Agency (NSA), elle aussi dirigée par Haugh.
Le soutien fourni par les forces états-uniennes à l’Ukraine dans le cyberespace fait partie des principales activités touchées par cette décision. Outre aider la défense ukrainienne, le Cyber Command y étudiait jusqu’ici la manière dont Moscou déploie ses moyens numériques.
Autre potentielle victime : le secteur privé. La Russie est un bastion de la cybercriminalité, souligne The Record. Le retrait du Cyber Command pourrait à ce titre faciliter le travail d’acteurs malveillants cherchant à espionner ou rançonner des entreprises, comme des acteurs des services publics de multiples pays.
Lors de son discours, Liesyl Franz s’est ainsi abstenue de citer le groupe russe de « rançongiciel as a service » LockBit, jusqu’ici qualifié, y compris par les États-Unis, de groupe de rançongiciel le plus prolifique du monde.
Virage à 180°
Par le passé, l’administration états-unienne a elle-même qualifié la Russie de « cyber menace mondiale persistante », et ce notamment dans l’évaluation annuelle de la menace publiée en 2024 (.pdf) par ses agences de renseignement. Ce matin, sur France Inter, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a déclaré avoir « un peu de mal à comprendre » la décision du secrétaire à la défense Pete Hegseth, avant de préciser : « L’Europe, les pays de l’Union européenne sont constamment attaqués par la Russie. »
Cela dit, le changement de politique est cohérent avec la récente évolution des relations impulsées par Donald Trump avec la Russie, mettant fin à 80 ans de politique étrangère du pays. Ces derniers jours, cette dernière a été illustrée par le vote des États-Unis contre la résolution de l’ONU visant à tenir la Russie responsable de son invasion de l’Ukraine, puis par l’entretien brutal de Donald Trump et son vice-président J.D. Vance avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ce 28 février.
La suspension de toutes les activités liées à la lutte contre la désinformation et la manipulation, en particulier dans le cadre des élections, est allée dans le même sens. Mi-février, plusieurs dizaines de personnes de la CISA et du FBI travaillant sur ces questions avaient été réaffectées à de nouvelles missions, et d’autres licenciées. Le secrétaire d'État de l’Arizona Adrian Fontes (démocrate) avait alerté le Président : « cette décision réduit la sécurité des élections en Arizona à un moment où nos ennemis du monde entier utilisent des outils en ligne pour imposer leurs programmes et leurs idéologies jusque dans nos foyers », rapportait le New-York Times. Donald Trump et ses représentants indiquent de leur côté qu’en tentant de lutter contre la désinformation et la mésinformation, le gouvernement avait diminué la liberté d’expression de la population.
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Commentaires (46)
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Abonnez-vousLe 03/03/2025 à 17h29
-- soit c'est du pur bluff, et ils vont bien entendu continuer de se protéger de la Russie, même si publiquement ils affirment le contraire (de la même façon que les US ont toujours espionné les pays amis sans le reconnaître).
-- soit ils sont vraiment naïfs et vont se faire dépouiller.
Je penche quand même pour l'option 1.
Le 04/03/2025 à 09h02
Trump est probablement un agent russe, et ils sont en train de détruire les USA de l'intérieur : cela n'est qu'une étape de plus dans le démentèlement de tout ce qui pourrait aider les USA à résister à la Russie.
Ou alors, tu me trouve un élément factuel qui va dans le "bon" sens : je suis preneur.
Le 04/03/2025 à 11h07
Et comme le principe premier de l'extrême droite, c'est l'obéissance aveugle au chef sans poser de question, tous ses sbires le suivent comme un seul homme dans le moindre de ses délires. Sénile ou pas sénile, il a raison puisqu'il est le POTUS.
Le 05/03/2025 à 13h08
Le 05/03/2025 à 14h02
Modifié le 05/03/2025 à 14h35
Modifié le 04/03/2025 à 14h11
Après sa nomination, Trump supprime une unité du FBI chargée de lutter contre l’ingérence électorale étrangère
Il a licencié des responsables de la sécurité des armes nucléaires
https://www.la-croix.com/international/aux-etats-unis-elon-musk-licencie-des-responsables-de-la-securite-des-armes-nucleaires-20250216
Il a parlé de réduire les dépenses du programme d'armement nucléaire américain alors que la part des dépenses de Défense dans le budget russe passera à 30 % du PIB cette année.
... Il travaille donc pour le compte de Vladimir Poutine.
Le 03/03/2025 à 17h40
Le 03/03/2025 à 17h46
Je rigole en me disant que Trump négocie avec la Russie pour récupérer les terres rares de l'Ukraine.
En tout cas, ça part vraiment mal avec quasi tout ce qu'il fait. A croire qu'il souhaite un far west moderne : tout le monde fait un peu ce qu'il veut et son gouvernement fait juste le minimum pour protéger sa population.
Le 04/03/2025 à 10h28
La majorité de ses décisions servent un but bien précis : la mise à mort de la démocratie US pour passer un modèle illibérale voir pire.
Le 04/03/2025 à 10h38
Modifié le 03/03/2025 à 17h54
Le 03/03/2025 à 18h09
https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/regis-gente-donald-trump-a-ete-cultive-par-les-services-sovietiques-puis-russes
Le 03/03/2025 à 18h28
Le 03/03/2025 à 18h46
Le 03/03/2025 à 18h48
Le 03/03/2025 à 18h58
Le 03/03/2025 à 21h10
Pour ce qui est de l'égalité, de taxer les riches d'avoir des services publiques... circulez y a rien à voir.
Elle a aussi perdu parce que Biden a fait du Biden, parce que Israël a continué à se fournir en arme malgré son génocide, etc...
C'est pas parce que Trump fait pire que Biden faisait bien.
Le 04/03/2025 à 09h08
Rien que son MAGA est un mensonge : d'où vient le "again", et n'est-il pas justement en train de faire l'inverse de sa promesse ?
Tu peux être le meilleur joueur d'échecs, si l'adversaire en face triche sans que les arbitres ne l'arrête, tu ne PEUX PAS gagner.
Le 04/03/2025 à 09h31
Modifié le 06/03/2025 à 15h23
Modifié le 04/03/2025 à 11h51
Le 04/03/2025 à 13h33
Ca n'a pas l'air d'être le choix fait par les médias... Y compris Next.
Le 04/03/2025 à 16h28
Le 04/03/2025 à 16h43
C'est pas que j'aime pas lire des conneries, hein.
Mais bon, avec lui, on frôle la crise de foie (de foi ? d'effroi ?)
Le 05/03/2025 à 13h10
Le 04/03/2025 à 13h01
Et puis, de façon générale, s’ils investissent des centaines de millions dans la campagne, ça doit quand même avoir un effet…
Modifié le 03/03/2025 à 19h53
Le 03/03/2025 à 23h34
Le 03/03/2025 à 18h41
Le 03/03/2025 à 19h19
Le 04/03/2025 à 08h17
Le 04/03/2025 à 09h11
Le 03/03/2025 à 20h10
Le 04/03/2025 à 10h25
Le 05/03/2025 à 13h11
Le 04/03/2025 à 02h10
Modifié le 04/03/2025 à 09h11
Je vois mal comment ça pourrait se passer autrement qu'en guerre civile ou en mise au pas de la société américaine... Et je vois mal les mid-terms changer quoi que ce soit car il gagnera avec 103%.
Modifié le 04/03/2025 à 14h08
edit : il y a un problème dans le lien car il se termine par une parenthèse fermante ")" qui est prise pour fermer la balise de lien ... en fait, le problème est qu'il y a une parenthèse fermante dans l'URL, peu importe sa position
Modifié le 04/03/2025 à 14h31
Il faut mettre & #41; (sans espace entre le & et le #) à la place de la parenthèse fermante.
Le 04/03/2025 à 14h40
Merci.
Le 05/03/2025 à 11h44
Le 04/03/2025 à 07h32
Le 04/03/2025 à 19h14
En particulier, la première phrase de l'article qui s'appuyait sur "plusieurs médias locaux." est-elle vraie ou fausse ?
Le 04/03/2025 à 19h15
Le 04/03/2025 à 19h47
J'avais relu les 3 articles cités avant de poser ma question et, en particulier pour le Guardian, j'avais vu qu'ils tiraient des conclusions sur une absence de citation de la Russie, ce qui est un peu faible.
Donc, merci pour ce lien vers cette analyse détaillée qui apporte des informations assez fouillées.