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L’administration Trump efface et censure au moins 200 mots, dont injustice et pollution

1984 was not supposed to be an instruction manual

L’administration Trump efface et censure au moins 200 mots, dont injustice et pollution

L'un des premiers décrets signés par Donald Trump visait à « Rétablir la liberté d'expression et mettre fin à la censure fédérale ». Le New York Times, recourant à un grand modèle de langage, a découvert 250 mentions de près de 200 mots et expressions ayant disparu, sans explication, des sites de l'administration fédérale, depuis l'investiture du nouveau président. L'agence Associated Press a de son côté identifié 26 000 photographies « marquées pour suppression », dont celles de l'avion ayant largué une bombe atomique sur Hiroshima, Enola Gay, et de militaires dont le nom de famille est, lui aussi, « Gay ».

Le 12 mars à 08h36

Des journalistes du New York Times ont identifié une liste de près de 200 mots et expressions dont certaines mentions ont disparu des principaux sites web de l'administration états-unienne. La liste, qui figure en exergue de leur article, est tellement longue qu'il est impossible d'en faire une capture sur un écran horizontal.

Y figurent notamment les mots : accessible, plaidoyer, avocat, antiracisme, à risque, biais, noir, énergie propre, crise climatique, science climatique, biais de confirmation, handicap, discrimination, qualité environnementale, égalité, exclusion, féminisme, violence sexiste, discours haineux, identité, immigrants, inclusion, inégalité, injustice, minorité, multiculturel, oppression, politique, pollution, préjugé, privilège, racisme, ségrégation, sexe, sexualité, justice sociale, stéréotype, défavorisé, victimes, femmes.

Certains termes indiqués avec un signe + représentent des combinaisons de mots associés à des personnes transgenres, « ce qui n'est pas conforme à la position actuelle du gouvernement fédéral selon laquelle il n'y a que deux sexes immuables », précise le New York Times.

Il souligne également que si tous les termes répertoriés figuraient sur un document d' « au moins une agence », cela ne signifie pas nécessairement que l'ensemble des autres agences aient également été dissuadées de les utiliser.

Il relève en outre que, dans certains cas, des responsables des agences fédérales « ont conseillé la prudence dans l'utilisation des termes sans pour autant instaurer une interdiction pure et simple ».

Cette liste est, au surplus, « très probablement incomplète », d'une part parce que le journal étasunien s'est contenté d'analyser un peu plus de 5 000 pages seulement, mais également parce que les modifications identifiées l'ont été début février, et que d'autres ont pu intervenir entre-temps :

« Il est possible qu'il existe davantage de notes de service des agences que celles qui ont été vues par les journalistes du New York Times, et certaines directives sont vagues ou suggèrent un langage qui pourrait être inadmissible sans l'affirmer catégoriquement »

Un LLM pour analyser les modifications sur plus de 5 000 pages

Pour parvenir à établir cette liste, les journalistes du Times ont extrait le texte de plus de 5 000 pages, qu'il s'agisse des pages d'accueil des principaux sites web des ministères et agences fédérales, ou de pages vers lesquelles elles renvoient, avant et après l'investiture de Donald Trump.

Ils ont ensuite utilisé un grand modèle de langage pour identifier les changements avant/après, et « en particulier les mots mis en évidence comme n'étant plus utilisés ». Ils ont ensuite examiné manuellement chaque passage modifié « afin de déterminer la signification et la pertinence » de chacune des 250 modifications ou suppressions répertoriées.

Si certains mots (comme transexuel, transgenre ou l'expression « Diversité, égalité et inclusion ») semblent avoir été bannis en tant que tels, d'autres (comme femmes, victimes ou noir) ne semblent l'avoir été que dans certains contextes spécifiques. Le New York Times ne fournit pas, cela dit, l'intégralité des 250 modifications identifiées, mais seulement quelques-unes.

La crise climatique ne connaît pas de frontières

Où l'on découvre par exemple qu'une phrase précisant que « la pandémie de COVID-19 a eu un impact disproportionné sur les communautés défavorisées » a été effacée, tout comme le fait que « 60 % du personnel enseignant du programme Head Start [qui, sous l'égide du département de la santé, de l'éducation et des services sociaux, vient en aide aux enfants et familles défavorisées, ndlr] sont des Noirs, des indigènes et des personnes de couleur, et 30 % ont une langue principale autre que l'anglais », ainsi que ce passage :

« L'injustice raciale dans notre pays a également fait l'objet d'une attention accrue, ce qui a conduit à des appels à des réformes majeures pour remédier à des inégalités sociétales de longue date. »

Le département d'État a pour sa part effacé la mention de l'accord de Paris sur le climat, ainsi que le fait que « la crise climatique ne connaît pas de frontières, et tant le défi que ses solutions vont de l'échelle locale à l'échelle mondiale. C'est pourquoi la coopération et la collaboration internationales par la négociation et la mise en œuvre d'accords internationaux sont essentielles ».

26 000 photos marquées pour suppression, dont celles d'Enola Gay

L'agence AP révélait de son côté la semaine passée que « plus de 26 000 photographies » avaient par ailleurs été « marquées pour suppression » par le ministère de la Défense, qui s'efforce lui aussi de « purger le contenu relatif à la diversité, à l'équité et à l'inclusion » (DEI) :

« La grande majorité de la purge du Pentagone vise les femmes et les minorités, y compris les événements marquants survenus dans l'armée. Il supprime également un grand nombre de messages mentionnant divers mois commémoratifs, notamment pour les Noirs, les Hispaniques et les femmes. »

Y figurent notamment des photographies d'Enola Gay, l'avion qui avait largué une bombe atomique sur Hiroshima, quand bien même son nom est une référence à la mère du pilote du bombardier, et nullement à l'homosexualité, comme l'explique AP :

« Plusieurs photos d'un projet de dragage du Corps des ingénieurs de l'armée en Californie ont été marquées pour être supprimées, apparemment parce qu'un ingénieur local figurant sur la photo portait le nom de famille Gay. Une photo de biologistes du Corps d'armée figurait également sur la liste, apparemment parce qu'elle mentionnait qu'ils enregistraient des données sur les poissons, notamment leur poids, leur taille, leur écloserie et leur sexe. »

« Nous sommes satisfaits du respect rapide, par l'ensemble du département, de la directive visant à supprimer le contenu DEI de toutes les plates-formes », explique à AP le porte-parole du Pentagone, John Ullyot. Il précise cela dit que « Dans les rares cas où le contenu retiré n'entre pas dans le champ d'application clairement défini de la directive, nous donnons des instructions aux composantes en conséquence ».

Ce 11 mars, la photo d'Enola Gay était encore consultable sur le site de l'US Air Force. Un fonctionnaire, sous couvert d'anonymat, précise à AP que la purge pourrait supprimer jusqu'à 100 000 images ou messages au total, si l'on tient compte des pages de médias sociaux et d'autres sites web qui sont également examinés à la recherche de contenu DEI.

« Rétablir la liberté d'expression et mettre fin à la censure fédérale »

Le New York Times souligne que le président Trump et ses proches conseillers se sont pourtant souvent présentés « comme des champions de la liberté d'expression ». Intitulé « Rétablir la liberté d'expression et mettre fin à la censure fédérale », l'un des premiers décrets signés par le président des États-Unis, le premier jour de son retour au pouvoir, rappelait ainsi que « la censure de la parole par le gouvernement est intolérable dans une société libre ».

S'en prenant plus particulièrement à ce qu'il décrivait comme une campagne de pression menée par l'administration Biden pour « étouffer » le droit à la liberté d'expression, « en censurant les propos des Américains sur les plateformes en ligne, souvent en exerçant une pression coercitive importante sur des tiers, tels que les entreprises de médias sociaux, pour qu'ils modèrent, déplacent ou suppriment d'une autre manière les propos que le gouvernement fédéral n'approuvait pas » :

« Sous couvert de lutte contre la "désinformation" et la "malinformation", le gouvernement fédéral a enfreint les droits d'expression protégés par la Constitution des citoyens américains à travers les États-Unis de manière à faire avancer le récit préféré du gouvernement sur des questions importantes du débat public ».

Il s'engageait dès lors à « s'assurer qu'aucun fonctionnaire, employé ou agent du gouvernement fédéral ne s'engage ou ne facilite une conduite qui restreindrait de manière inconstitutionnelle la liberté d'expression de tout citoyen américain », et à « identifier et prendre les mesures appropriées pour corriger les fautes passées du gouvernement fédéral liées à la censure de la liberté d'expression ».

Commentaires (74)

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1984 was not supposed to be an instruction manual
En effet, c'était une représentation de ce qui se pratiquait déjà à l'époque. On ne fait qu'y revenir en version plus high tech.
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Tout à fait, entre la Chine, la Russie et maintenant les US, le propos du livre tend depuis quelques années à revenir à son sens initial d'une inquiétude envers un état/gouvernement et d'une domination politique, alors que sa lecture moderne sur les 20 années précédentes avait plutôt tendance à symboliser Big Brother comme une société privée (les GAFAM) avec une domination économique.

En tout cas on voit bien que côté US, le Ministère de la Vérité est en pleine action.

Le problème, c'est que là on semble finalement arriver à une combinaison des deux, où les intérêts économiques et politiques se combinent, ce qui s'annonce encore pire que tout ce qu'avait pu anticiper Orwell dans sa dystopie...
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C'est l'essence même de la période post-truth: accuser les autres des actes répréhensibles que l'on réalise. Ou de qualifier de lumineux quelque chose de sombre (pour éviter de parler de blanc/noir).

On peut également évoquer les censures qui se mettent en place dans les bibliothèques et librairies aux US. Ou sur l'interdiction de parler d'avortement. Ou de restaurer la grandeur de l'Amérique (qui va probablement finir par faire l'inverse)

Bref, on est pas rendus.
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l'un des premiers décrets signés par le président des États-Unis, le premier jour de son retour au pouvoir, rappelait ainsi que « la censure de la parole par le gouvernement est intolérable dans une société libre ».
Et donc, pour se faire, on censure.

Quel bel exercice de contradiction mentale. Mais bon, c'est à ça qu'on les reconnaît.
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Après ce n'est pas comme si Trump faisait régulièrement l'inverse de ce qu'il a dit 2 minutes avant, ou affirmait ne jamais avoir prononcé le discours prononcé 2 jours avant.
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T'es vache, des fois il a de la constance (par exemple avec son mensonge sur l'aide européenne à l'Ukraine que Macron a corrigé en live devant tous les téléspectateurs américains, pour que, 30 minutes plus tard, puis le lendemain avec Keir Starmer, Trump réitère).
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Non, on ne censure pas, on corrige la vérité. C'est ainsi que c'est fait dans le miniver.
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Free speech qu'ils disaient…
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Je mets le dessin de Flock en fond d'écran.
Génial !
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+1
J'aurais peut-être rajouté une croix gammée sur une face de cube ou sur la couche de Musk, mais sinon, c'est très très bon.
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Je suis sûr qu'elles sont souillées, ces couches !
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Beurk, voir leurs tronches à longueur de journée, certainement pas.
Par contre, je plussoie sur la qualité du dessin de Flock qui fait sacrément chauffer les crayons ces derniers temps avec talent
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Je vais être crû : «L'univers se gausse des imbéciles qui se plaignent des conséquences dont ils chérissent les causes»

Les américains ont voulu Trump, les français ont voulu/laissé passer Macron, et, pas grand monde ne bouge le petit doigt lorsqu'il y a des dénis de démocratie et un bafouement de l'esprit d'une loi, et de la constitution.
En France on se paie même le luxe d'avoir un ministre pouvant ouvertement dire qu'il est contre la république des juges... Parce que la Justice, supposément indépendante et pilier de l'État de droit et de l'égalité de traitement de tous devant la loi, l'emmerde.
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Est ce vraiment de la censure ? Ce sont juste des mots qui n'existent pas dans le prochain dico édité par le Petit Trump, c'est simple non ? :)
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Oui, c'est bien la définition de la censure.
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C'est moi, où ça ressemble au déclin de l'empire américain.
J'ai l'impression d'assister à la fin d'un empire ou d'une civilisation en direct.
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C'est moi, où ça ressemble au déclin de l'empire américain.
Celui-ci ?
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Je ne cautionne pas Trump, mais le déclin c'est plutôt le "*Wokisme" qui l'a débuté.
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C'est la façon dont les deux mouvements se sont opposés qui pose problème.

Aujourd'hui on peut plus faire discuter deux opposés pour trouver un compromis, et c'est pas valable que sur ce sujet là. Chacun pousse l'autre à camper davantage sur ses positions, et les méthodes d'opposition sont de plus en plus violentes.

Il y a selon moi une majorité qui considère que la "vraie vérité" doit pouvoir se trouver quelque part au milieu, on le voit d'ailleurs aux taux d'abstention de gens qui ne se reconnaissent dans aucune des figures qu'on leur présente et qui ne croient plus en la capacité de la politique de trouver une solution aux problèmes de ce monde.

Pour autant, cette vision modérée est complètement éclipsée, en particulier quand les algorithmes poussent les discours extrêmes en priorité et quand les moyens déployés (techniques, financiers...) pour les diffuser s'industrialisent.

Même à titre personnel, je vois bien que ça devient difficile d'être modéré dans un propos, et même ne pas prendre de position arrêtée a tendance à nous faire basculer dans un choix par défaut "être contre" dans l'esprit de l'interlocuteur. J'avais pas cette impression il y a 10 ou 15 ans en arrière.
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C'est quoi le "wokisme" ?

Edit: @SibeR je n'avais pas vu ton historique. Du coup pas la peine de répondre à la question.

PS: pour répondre à tes nombreux éléments de langage, effectivement un humaniste est un "bien pensant", mais je ne vois pas en quoi cela pourrait être péjoratif comme sobriquet.
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Do not feed the troll, Please.
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La façon la plus efficace de ne pas feed the troll ce serait que la modération modère les trolls.
(je ne vois pas bien ce que ça apporte au "débat" ou aux discussions de les laisser s'exprimer de toute façon)
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Le propos en question ne mérite pas d'être modéré. Ce n'est pas un troll manifeste. Je pense même qu'il pense ce qu'il dit.
Vouloir supprimer tout ce qui nous déplaît n'est pas la solution. Et c'est surprenant de demander à la modération d'agir ici alors même que le sujet de l'article est la critique de la suppression de certains mots par l'administration US.
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Vouloir supprimer tout ce qui nous déplaît n'est pas la solution.
Putain qu'est-ce que ça fait plaisir de voir encore des propos sensés de nos jours.
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En l'état je ne pense pas que ce seul post ne justifie de ban (principale composante de la modération on ne s'amuse plus à faire de modération message par message sauf cas particulier).

Voir ici ou là pour un peu plus de détails sur la stratégie Next de modération.
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Je ne demandais la modération, juste de ne pas l'alimenter.
comme dit plus haut, ne tombons pas dans les travers que l'on dénonce.
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Je n'ai pas parlé de ban. Mais il y a parfois des propos troll ou haineux qui restent visiblement non modéré (ni avertissement visible, ni suppression)
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Ce n'est pas un sujet simple, mais on a remarqué que c'est souvent beaucoup plus évident de se prononcer sur le ban une fois pour toutes d'une personne ouvertement problématique que de devoir justifier d'un blâme sur tel ou tel message.

Typiquement, dans ce cas précis, utiliser le mot "woke" dénote d'une couleur politique donnée, mais est-ce là un comportement irrespectueux ?
Je n'ai pas la réponse personnellement, et si je réprouve fondamentalement ce courant de pensée, est-ce pour autant du mauvais côté de la ligne ?
A l'inverse, quelqu'un qui va utiliser ce type de champ sémantique va souvent finir par écrire UN message complètement hors des clous. Et là, paf le lecteur.

On a banni moins de 2% de commentateurs actifs depuis la reprise, et ça suffit à rendre l'atmosphère beaucoup plus respirable.
Si on devait se prendre la tête sur les nuances de tous les messages, c'est quasi du plein temps.
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Alors, déjà je vous félicite pour la politique de sword de next qui est beaucoup plus efficace et lisible qu'auparavent dans les commentaires.
:chinois:

Par contre, je m'interroge sur "je réprouve fondamentalement ce courant de pensée".
Je parle de l'inclusion des diversités.
Autant j'ai réagi assez fortement il y a 10 ans quand certaines entreprises prônaient maladroitement l'embauche en prenant ce critère de diversité comme essentiel avant les compétences, autant je ne rejette pas l'idée de compenser un peu les biais cognitifs d'une majorité bienséante.

Est-ce que ces mots viennent d'un père de famille qui veut montrer la voie, d'un chef d'entreprise, ou d'une conviction autre ?
:singe:
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Je ne suis pas certain de comprendre ce que tu as compris, mais pour être plus clair, je suis globalement favorable à un monde plus juste plutôt que plus individualiste, et je préfère pêcher par idéalisme que par cynisme - bien que j’essaye de me garder de toute naïveté.
L’utilisation péjorative du terme « woke » me fait souvent lever le sourcil à titre personnel, je ne vois pas très bien ce qu’on reproche au principe de vouloir se soucier des autres - j’ai même été élevé, à l’inverse, dans l’idée que l’égoïsme était un problème.
Cela dit, c’est un avis personnel et général, qui ne couvre pas l’ensemble des cas particuliers.
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L’utilisation péjorative du terme « woke » me fait souvent lever le sourcil à titre personnel, je ne vois pas très bien ce qu’on reproche au principe de vouloir se soucier des autres - j’ai même été élevé, à l’inverse, dans l’idée que l’égoïsme était un problème.
Le problème est de caractériser ce mouvement politique qui promeut une vision intersectionnelle de la société et l'antifascisme.

Comme la plupart de ses militants partent du principe que c'est leur "éveil " qui les a mené à cet engagement, le terme a été utilisé aux US pour les caractériser et ce terme est repris par les politiques français.

S'il existe une autre dénomination merci de la partager.
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Le terme "woke" résulte plutôt d'une panique morale. C'est comme l'expression "politiquement correct" ou "cancel culture". On peut dire la même chose de "facho" "marie-serre-tête" et autres termes qui se veulent factuels alors que ce sont des termes issus d'un imaginaire. En utilisant ces mots, on pense (ou on voudrait) être légitime pour que l'autre d'à côté se sente misérable.

La misère à voir, c'est la misère de la réflexion. S'il fallait prendre au sérieux tous les slogans et tous les positionnements politiques (ce qui se nomme propagande ou publicité politique), c'est pas un dictionnaire, c'est un manuel politique qu'il faut.
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Je comprends ton point, mais j'ai personnellement l'impression que ce terme est souvent dévoyé pour jeter l'anathème sur toute idée progressiste quelle qu'elle soit, ou employé improprement envers toute personne qui défend un point de vue humaniste qui ne plait pas à son interlocuteur.

D'où mon sourcil levé par défaut quand je le lis quelque part - préjugé oblige.
Je précise que je n'ai pas une immense sympathie pour les idéologues radicaux de tous bords en général.
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Autant pour moi, j'ai vraiment compris de travers la citation.
Ca me paraissait gros.
:oops:
Désolé
:chinois:

[EDIT]
Pour compléter mon propos, la mentalité des gens peut évoluer.
La moralité des entreprises aussi.

J'ai eu écho de politiques RH et COMM très maladroites à une époque, ou il fallait rétablir un curseur DEI à court terme, coûte que coûte.
Mais sachant qu'on produit 10 à 20% d'ingénieur femme, vouloir arriver à la parité dans l'entreprise c'est utopique, surtout en prenant le passif de l'entreprise.

Dans d'autres retours que j'ai aussi entendu récemment avec une autre entreprise, le DEI était valorisé dans les primes annuelles; ça peut avoir du sens aux US mais c'est bancal en UE.

Mais surtout la mentalité a beaucoup évolué depuis 10 ans, on cherche beaucoup plus à valoriser l'individu dans son environnement il me semble, avec ses différences.
Les formations internes dans certaines grosses boites internationales sont positives sur ce point.
:chinois:

Je n'ai pas trouvé de mail ferd, si jamais...
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Du non(trumpisme) ?
*je ne sais pas écrire avec un trait au dessus
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La balise correspondante (~~ de chaque côté de l'expression à barrer) ne semble pas avoir été intégrée au site, elle ne fonctionne pas :chinois:
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Je parlais au sens logique
_______
trumpisme = wokisme

Ce qu'oblige l'un, l'autre l'interdit
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Techniquement, c'est un truc qui n'existe pas, sans dans la tête des gens d'extrême droite.
La seule chose qui existe est le mot "woke", qui correspond à l'ouverture d'esprit et à la volonté d'une égalité pour tous, sans condition. Quelle horreur, tout de même! :)
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Plus exactement, un « woke » est une personne « éveillée » aux discriminations systémiques que subissent les minorités que la majorité ignore souvent involontairement (cf article sur Lemonde).

Le terme fut repris par le camp opposé pour le rendre péjoratif, en s'appuyant sur des extraits ou articles montrant des situations dépassant le raisonnable.

Et il faut avouer que parfois c'est allé un peu trop loin... Genre des lois annulées comme ici quand il aurait peut-être suffit d'une période de transition, ou alors des propos clairement racistes comme là encore que ce n'est pas pire que Biden en 2020 :D Ou encore que vouloir perdre du poids aurait ses racines dans le racisme anti-noir, ça ne s'invente pas...

Je veux bien que l'on soit « éveillé » mais quand ça vire au ridicule, ça fournit des munitions au camp opposé... et on ne peut pas lui reprocher de s'en servir :D
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Genre des lois annulées comme ici quand il aurait peut-être suffit d'une période de transition
Je pense que t'as raté la principale raison
Les personnes noirs recevaient 4x plus de PV pour absence de port du casque, que les personnes blanches
C'était donc la preuve que c'était un truc utilisé par les flics racistes pour se faire plaisir facilement.
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Je n'ai pas raté cela, c'est pourquoi j'ai parlé qu'il aurait fallu une période de transition, mais je n'étais pas clair du tout : la première fois on fait un rappel à la loi et on laisse un peu de temps à la personne pour s'équiper, après on donne une amende. Si vraiment la police nuit, alors il était possible de débloquer un budget pour aider les personnes à faibles revenus à s'équiper, ou tout autre solution... Non, à la place, finissons-en avec une réglementation qui sonnait de bon sens... Enfin, j'imagine que c'était moins cher :roll:

Un autre exemple serait cet article, bien que pour le coup l'économiste cité avait formulé une proposition de remplacement. Car sinon on fait quoi, on évite de faire ça ? Je ne suis pas certain que tout le monde serait content de cela.
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Mais même si tu passe un budget pour équiper les gens (ce qui était le cas si j'ai bien vu dans l'article hier), et que les flics préfèrent contrôler les 3 black qui passent sans casque que les 15 blancs qui passent sans casque.

La période de transition ne sera pas pour équiper les gens mais pour éduquer ou virer les flics racistes
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Comme une partie de l'article est maintenant paywall, des infos me manquent :D

Oui on peut aussi recadrer/licencier les fautifs, ça aurait été plus productif que de retirer le tout.
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C'est quoi le "wokisme" ?
Ah voilà une bonne question.
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c'est qui le wokisme, tu le connais ??? moi je connais pas l'agriculture intensive mais je pense qu'il faut avoir une bonne dose de purin dans le cerveau pour sortir ce genre de phrases

le post peut être modéré mais voir ce genre de messages jusqu'ici sur Next c'est attristant. Enfin ça fait un moment que ça a commencé.
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Pas compris ton post de SJW, la fausse à purin qui me sert de cerveau selon toi ne m'a pas permis de décoder.
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Voilà, c'est ça qu'on appelle la "Cancel Culture", la vraie ...
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J'hésite entre :stress: , :craint:, et :supervomi:.

Ca va mal finir la censure pour contrer la "pseudo" censure.
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Pourquoi hésiter, quand les 3 correspondent? :craint:
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Plutôt "Cancel Culture => Cancel 'Cancel Culture'"...
Je voyais bien revenir un retour de boomerang à force de faire chier absolument partout entre DEI et wokisme, mais celui là n'est clairement pas fin: Pour un Enola Gay qui ne va au final pas finir en auto-cancel, qui ne pouvait que se remarquer, combien de moins visibles?
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Oui enfin il y a quand même un filtre de tri sur les mots "woman", "victim", "oppression" ou encore "equality". Et a priori c'est pas pour retravailler le propos, mais bien pour en retirer la substance. On est bien avant la période wokiste de l'histoire là.
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Moi ce que je trouve drôle, c'est de voir une administration Trump en réalité cornaquée dans ses changements par Musk (intarissable sur l'IA) se baser visiblement sur une stupide liste de termes isolés à bannir tandis qu'en face, on est moderne pour débunker vite et bien le truc dans sa vastitude avec utilisation d'IA!
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Il faut dire que s'ils utilisent Grok pour prendre en compte ces listes, vu qu'il a été entraîné sur X, il risque de manquer de contexte pour reconnaître les propos à censurer. :D

On est d'accord sur ce paradoxe.
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Je vois que le New York Times (et Next) n'a pas encore fait son deuil de la défaite de Kamala aux US.
Et vous, vous en êtes où exactement: colère ? dépression ? :D
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Ils font de l'information. Ça a l'air de te gêner, pourquoi ?

C'est quand même une première dans un pays démocratique que le gouvernement établisse des listes de mots à supprimer des publications passées des administrations.

En plus, le gouvernement soutenu par de nombreuses sociétés de la tech n'est même pas capable de mettre en place des outils intelligents qui utilisent le contexte pour voir s'il faut ou non censurer.

L'exemple d'Elona Gay est à pleurer !
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Ils font de l'information. Ça a l'air de te gêner, pourquoi ?
Mon fil d'actualité Next du jour... que du Trump/Musk/DOGE !

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En quoi ca fera changer votre centre d'intérêt immédiat qu'est la déchéance des USA ?
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Tu te plaignais des articles gratuits sur next.ink : :langue:
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J'avais bien compris la boutade. Mais bon, les deux articles payants du jour ne sont pas vraiment de l'actualité.

Je vais plutôt attendre que Next franchisse les étapes "acceptation" et "reconstruction".
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Je ne comprends pas cette histoire d'acceptation. La rédaction de Next n'a pas à accepter ou refuser la situation aux USA. Elle rapporte les actes d'une administration nouvellement mise en place, notamment ceux en lien avec la tech ainsi que les réactions aux USA et ailleurs dans le monde.
Alors effectivement, la tonalité des articles insiste plus sur l'aspect négatif de ces actes que sur l'aspect positif (mais existe-t-il seulement ?).
J'imagine que d'autres médias français louent les actes de la nouvelle administration US. Lis les donc.
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Il fait allusion aux étapes du deuil (voir son premier commentaire), mais ce faisant, il porte la discussion sur un hors sujet. La rédaction de Next n'est pas en deuil suite à la défaite de Kamala.
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J'avais bien saisi la référence. Je disais, comme toi, que ça n'a rien à voir avec la choucroute.
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Se plaindre du gracieux, rester pour se plaindre, et trouver des excuses pour ne pas aboutir à une solution : j'essaie pour ma part de ne plus faire ça, en grandissant.
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Tu semblais attaquer d'abord le New York Times, Next n'étant qu'entre parenthèses, mais en fait, non, c'était Next ta cible.

L'info de qualité se paye, donc, suis le conseil de @Ferd

Sinon, Slashdot n'est pas plus un site d'information que Google Actualité.
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Certains aiment détourner les yeux "jusqu'ici tout va bien"...
D'autres aiment prioriser les news importantes pour les citoyens.

J'ai personnellement plaisir à payer (je vais bientôt passer à l'abonnement) pour un media indépendant qui se soucie à la fois de la tech sociétale et de la bulle autour de l'IA.

Si les news autour de Trump et Musk te dérange, je te suggère plutôt de les contacter pour leur demander d'arrêter de sortir/faire une connerie par heure. Je crois que tout le monde en sera soulagé.
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La vérité, c'est le mensonge.
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La droite US a laissé tomber le monde des idées début 2000 pour se concentrer sur des inepties comme la guerre en Irak. La gauche US a remarqué l'anomalie et s'y est insérée, permettant à terme Obama I & II. Peu après on se mit à parler de « guerre culturelle » sauf qu'en réalité il n'y avait qu'un seul combattant. La droite US finit par remarquer qu'elle avait fait une connerie monumentale en délaissant les idées et a décidé de combattre, ce qui a permis Trump version 1. La gauche US avait quand même un temps d'avance donc même si elle avait perdue une bataille, elle remporta la suivante avec Biden peu après.

Pour autant c'est la fin de la guerre. On a Trump version 2 et surtout la droite US a bien compris qu'elle ne doit pas refaire la même erreur. Du coup maintenant elle veut s'assurer que ses idées restent en place pour longtemps.

Le vocabulaire est parfois utilisé comme une arme pour changer les idées, aussi bien dans un camp que dans l'autre. Or il y a dans cette liste beaucoup de mots qui sont clairement spécifiques à la gauche US donc les maintenir c'est leur laisser de la place pour re-rentrer à l'occasion. La droite US ne peut pas faire cela, donc elle efface.

Et comme d'habitude on passe d'un extrème à l'autre avec les dérives habituelles. Autant dans cette liste il y a des mots que l'on oubliera sans soucis (comme « BIPOC » ou « Allyship » ou « Latinx » qui sont vraiment discutables), autant je ne vois pas pourquoi retirer « status », « expression » ou même simplement « black »... et on voit bien les impératifs idéologiques avec « climate crisis » ou même « pollution ».

Et il y a les bizarreries... « men who have sex with men » mais il n'y a pas gay ou homosexuel, par contre il y a « LGB » ? :fume: Et pourquoi « sex », je croyais qu'ils ne juraient que par ça ? :fume:

Le pendule swinge. On connaîtra le résultat avec les élections de mi-mandat.
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Ils ont ensuite utilisé un grand modèle de langage pour identifier les changements avant/après, et « en particulier les mots mis en évidence comme n'étant plus utilisés ». (je sais pas faire de quote)
Serieux, y a vraiment besoin de passer par une IA pour une bete analyse statistique?
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fc texte1.txt texte2.txt
Ca fonctionne sous dos
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Ton analyse statistique ne crame pas la planète, donc elle n'a aucun intérêt.
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La première autodafé numérique de grande échelle.
« Rétablir la liberté d'expression et mettre fin à la censure fédérale »
La liberté d'expression rétablie avec la censure :clap:

La guerre c'est la paix, comme l'indique le sous-titre... Quand on sait comment se finit le roman, ça jout les jetons :stress:
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Flock en immersion dans une créancerie, pas mal !
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Vu que ce que racontent ces 2 guignols sont plus des déjections que des paroles, je me demande si ce n'est pas sur la tronche qu'il faudrait leur mettre une couche... :reflechis:

L’administration Trump efface et censure au moins 200 mots, dont injustice et pollution

  • Un LLM pour analyser les modifications sur plus de 5 000 pages

  • La crise climatique ne connaît pas de frontières

  • 26 000 photos marquées pour suppression, dont celles d'Enola Gay

  • « Rétablir la liberté d'expression et mettre fin à la censure fédérale »

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