La Cour pénale internationale va abandonner Office au profit d’openDesk
Fart of the deal
Après plusieurs sanctions imposées par les États-Unis, la Cour pénale internationale s’apprêterait à signer un contrat avec la société allemande Zendis en vue d’un déploiement de la solution openDesk, pour remplacer la suite Office de Microsoft.
Le 31 octobre à 11h36
3 min
Logiciel
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L’information a été révélée par le média allemand Handelsblatt. Osvaldo Zavala Giler, greffier de la CPI et responsable de l’informatique, a confirmé à demi-mot l’information : « Compte tenu des circonstances, nous devons réduire les dépendances et renforcer l’autonomie technologique de la Cour. »
Portée symbolique
Les travaux envisagés ne marqueraient pas par leur ampleur : avec 1 800 postes, la Cour pénale internationale ne détient pas une vaste infrastructure. En revanche, comme relevé par Handelsblatt, la portée symbolique du changement n’échappera à personne, les questions sur la souveraineté s'intensifiant, particulièrement en Europe.
Les « circonstances » évoquées par Osvaldo Zavala Giler sont en effet les fortes tensions avec les États-Unis depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le président américain avait ainsi annoncé des sanctions en février dernier contre la CPI pour avoir lancé des enquêtes contre Israël pour crimes de guerre.
En mai, on apprenait que le compte e-mail de Karim Khan, procureur de la CPI, avait été supprimé par Microsoft. Interrogée devant le Sénat américain le mois suivant, l’entreprise avait nié.
En aout, c’était au tour de Nicolas Guillou, juge français à la Cour pénale internationale, et de plusieurs autres magistrats de faire les frais de ces sanctions, avec une coupure de tous les services numériques par Microsoft. Le juge avait indiqué que ce type de sanction touchait habituellement « des membres d’Al Qaïda, de Daech, de groupes mafieux, des dirigeants de régimes dictatoriaux ».
Nécessaire mais pas suffisant
Sur la migration vers openDesk, Microsoft s’est montrée laconique : « Nous apprécions notre relation client avec la Cour pénale internationale et pensons que rien n’affectera notre capacité à poursuivre notre collaboration à l’avenir ». Zendis, de son côté, n’a pas répondu aux sollicitations d’Handelsblatt.
Mais même si cette transition se fait, il faudra au minimum plusieurs mois pour aboutir à un changement effectif. De plus, comme souligné par Handelsblatt, le remplacement d’Office n’est qu’une partie du problème. Si les sanctions des États-Unis s’intensifient, toutes les entreprises américaines pourraient se voir interdire la moindre relation commerciale avec la CPI, tout comme les forces de l’ordre pourraient cesser tout envoi d’informations. Le fonctionnement de la Cour en serait largement affecté.
La Cour pénale internationale va abandonner Office au profit d’openDesk
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Portée symbolique
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Nécessaire mais pas suffisant
Commentaires (39)
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Abonnez-vousLe 31/10/2025 à 11h45
Le 31/10/2025 à 12h07
Le 31/10/2025 à 12h08
Modifié le 31/10/2025 à 12h18
C'est d'ailleurs la suite préconisée par défaut aussi par Nextcloud pour Nextcloud Office
EDIT : Si si, la partie Fichiers est gérée par NextCloud
Le 31/10/2025 à 13h14
Et y a du beau monde dedans dont xwiki bien français. Y a Matrix, ooenProject, etc...
Nextcloud avait déjà beaucoup de ces briques fonctionnelles (Talk, collectives, etc ..) mais ont accepté de ne fournir que la solution de fichiers à openDesk pour que ça soit un vrai partenariat pour que personne ne soit trop puissant pour dicter sa loi au sein de l'ensemble.
Seul bémol au tableau (pour nous autres self-hosters) c'est vraiment pas tourné vers la communauté geek.
Le 02/11/2025 à 18h22
Le 03/11/2025 à 21h27
Le 31/10/2025 à 11h46
Le 31/10/2025 à 12h20
oh wait
Le 31/10/2025 à 12h09
Le 31/10/2025 à 12h09
Ils nous traiteraient directement de pintades consanguines que ce serait moins insultant.
Modifié le 31/10/2025 à 12h11
Le 31/10/2025 à 12h26
Le 31/10/2025 à 12h39
Le 31/10/2025 à 12h27
Partir de MS365 c'est pas facile pour les utilisateurs, il va y avoir du grabuge. Mais c'est un mal nécessaire.
Le 31/10/2025 à 12h47
Le 31/10/2025 à 14h07
Mais au vu de ce qui se passe, les boites qui ont signé chez Micro$oft ou Gogogle pour ce type de service devraient se poser de sérieuses questions: Et si un jour, cela devenait un moyen de pression (ultime) quand elles se retrouvent en concurrence d'un appel d'offre international en face d'une boite US. Sans même parler de la masse d'information pour torpiller ses affaires avant d'en arriver là.
Se faire couper son informatique ainsi, on serait dans un cas pire encore que les malandrins faisant contre données chiffrées rançon. Car même les sauvegardes ne sont plus chez soi et qu'on a globalement perdu toute autonomie.
OK, cela a permis de virer 95% des compétences internes qui s'en chargeaient, mais au final bonjour les risques avec ce type de "relation client". Faut aimer mettre ses couilles dans la main de Trump, pour lui laisser tout loisir de serrer.
Le 31/10/2025 à 14h11
(Trump: "Airbus, ça me plaît pas
Allô Ms, coupe le robinet. Oui, évidemment qu´après tu nies, pourquoi tu demandes encore.")
Le 31/10/2025 à 14h23
De mon côté, on est avec les pros de la "relation client"...
Le 31/10/2025 à 15h04
Je citais Airbus en exemple, mais on peut en mettre plein d'autres: Thalès, Dassault, EDF, Arianespace, et quelques centaines d'autres.
Pareil pour les grosses firmes commerciales d'ailleurs (Carrefour, Stellantis, LVMH, etc).
Les banques aussi évidemment.
Si toutes ces boîtes ne voient pas de quoi s'alarmer, ne se posent pas de questions, ne réfléchissent pas sérieusement à migrer leurs billes, ben, le jour venu faudra pas pleurer...
Le 31/10/2025 à 15h49
C'est franchement désespérant.
Modifié le 31/10/2025 à 16h21
Si erreur d'aiguillage, ce qui dans une organisation cornecul-by-design ne peut qu'arriver, la responsabilité sera bien entendu pour l'employé qui la commettrait...
Bref, la direction aura fait une immense connerie qui sur cette entité ne permets aucun gain (doublon oblige), mais si l'employé qui subit cela se mélange les mails c'est potentiellement la porte.
Le 04/11/2025 à 22h15
Le 31/10/2025 à 15h40
Le 31/10/2025 à 17h10
Il paraîtrait que les outils Microsoft sont plus compatibles. Avec quoi, ça on ne nous le dit pas !
Le 01/11/2025 à 08h20
Modifié le 03/11/2025 à 09h36
Par contre c'est quoi l'intérêt d'INTERDIRE une suite bureautique libre et gratuite?
Le 03/11/2025 à 10h02
Des bruits circulent sur le coût des licences pour l'ensemble des agents : 400 k€ (licences "perpétuelles" à priori).
La gestion de la maintenance de LibreOffice ou de OnlyOffice (parce que oui, il y a quelques mois on devait abandonner Libreoffice pour Onlyoffice, certains s'y sont formés... pour rien !) ne serait pas possible
Navrant
Le 03/11/2025 à 14h46
Le 03/11/2025 à 12h22
Le 03/11/2025 à 14h47
Le 03/11/2025 à 15h22
Pour les problèmes de compatibilité, j'entendais entre MS Office et LibreOffice. Un document avec un peu trop de Microsofteries qui risquerait d'être déglingué par l'un ou l'autre, engendrant des soucis et donc du support utilisateur (ce qui a un coût) ou de la perte de temps (ce qui a aussi un coût).
Après, l'autre raison de vouloir interdire l'installation d'une autre suite bureautique, c'est pour ne pas avoir à se faire chier à supporter deux outils. C'est entendable d'un point de vue gestion, mais regrettable que ce soit au profit de MS Office.
Le 04/11/2025 à 22h18
Modifié le 05/11/2025 à 07h37
Cela dit, il me semble que les postes Windows d'entreprise utilisent un portail applicatif maintenu par son IT. C'est pas Intune ou un nom du genre ?
LibreOffice s'auto maintient sur un poste utilisateur normal (voulez-vous installer la mise à jour, oui, boom). Sauf qu'il me semble qu'il faudra des droits d'admin pour l'installer, ce qu'une personne en entreprise n'aura pas.
Dans tous les cas, la mise à jour d'un produit déployé nécessite un suivi des versions et s'assurer aussi qu'il n'y a pas de compatibilité cassante. C'est du temps, pas beaucoup certes, mais quand même de l'argent.
Le 31/10/2025 à 18h20
Bien plus grave parce qu'il n'y a guère d'alternative simplement envisageable pour une entreprise ou entité comme la CPI.
Le 31/10/2025 à 18h37
L'actu avec le juge français de la CPI devrait nous alerter, et nous faire réfléchir quant à notre responsabilité.
Ces sociétés ne sont puissantes que parce que nous leur donnons du pouvoir.
Le 01/11/2025 à 22h52
Le 04/11/2025 à 22h21
Le 03/11/2025 à 01h41
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