Contre la désinformation, RSF lance un grand projet de certification des médias
Bisous de Christine Albanel
Le 06 avril 2018 à 15h38
10 min
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Pour redonner confiance dans les médias, Reporters sans frontières prépare des normes de certification de leur indépendance et honnêteté. Afin d'encourager les sources à se certifier, l'organisation prône leur priorisation par les plateformes, les pouvoirs publics, voire les opérateurs.
Il y a quelques jours, Reporters sans frontières (RSF) a annoncé la Journalism Trust Initiative (ou « Initiative pour la fiabilité de l’information »). L'objectif : certifier que les médias respectent bien des standards journalistiques, conçus par la profession et reconnus par les agences de normalisation.
« Dans le nouveau système de l’espace public, les informations fausses circulent plus vite que les vraies. [...] Sans standards, la propagande, les relations publiques et les rumeurs ont un avantage concurrentiel sur un journalisme honnête », note Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, dans un communiqué. L'objectif est donc de labelliser les sources respectant certaines règles, peu importe qu'elles soient un média reconnu ou un nouvel acteur.
RSF prône l'autorégulation de la presse, seule voie viable vers un retour de la confiance des citoyens vers les médias pour l'organisme. « C'est un travail qu'il faut absolument mener. Si on n'y arrive pas ici, cela donnera naissance à des législations, par nature abusives » nous résume Christophe Deloire.
RSF s'est associé à l'Agence France-Presse (AFP), au Global Editors Network (GEN) et à l'Union européenne de radio-télévision (UER). Selon une présentation, que nous a transmis l'organisation, les premiers travaux ont eu lieu à Bruxelles en septembre, avant de consulter la Fédération mondiale des annonceurs en novembre et des GAFA à Londres en février dernier.
Des mois de travail avant une première version
Pour le moment, RSF ne propose qu'un brouillon de règles, présentant des généralités sur les bonnes pratiques journalistiques. Une fois les normes établies, elles devront couvrir « la transparence des médias, l’indépendance éditoriale, la mise en oeuvre de méthodes journalistiques et le respect des règles déontologiques ».
« Ce ne sont que des dispositions évidentes et des principes déjà inscrits dans les chartes [des médias]. Soit on pense que les rédactions doivent écrire ce que veulent les actionnaires, soit on préfère qu'elles soient de bonne foi peu importe ce qu'il en pense » justifie Christophe Deloire. Et d'insister : il ne s'agit pas de juger le contenu ou de limiter le pluralisme, en privilégiant les acteurs « mainstream », mais de s'assurer d'un journalisme honnête.
Si l'AFP, les publicitaires et les GAFA ont été associés en priorité, le processus public est ouvert à tous. Il a débuté le 3 avril, la réunion de lancement ayant lieu le 23 mai au siège parisien de l'Association française de normalisation (Afnor). Le processus se déroulera sous l'égide du Comité européen de normalisation (CEN), dont le groupe de travail sera présidé par Claudio Cappon, ex-directeur général de la radio publique italienne RAI.
Deloire espère de premiers résultats dans neuf à douze mois. « Le processus peut durer trois ans » estime prudemment le secrétaire général de RSF. La présentation prévoit une publication par le Comité européen de normalisation en décembre 2019.
Donner un avantage aux sources certifiées
Ce futur label s'ajoutera aux nombreuses initiatives en place, qu'elles viennent des conseils de la presse de certains pays de groupes internationaux, comme CrossCheck chapeauté par Facebook et Google. Le JTI promu par RSF doit donner des avantages concrets aux médias certifiés. Des avantages à la fois économiques et sur la diffusion, en fournissant un référentiel que les acteurs tiers peuvent s'approprier.
Concrètement, les initiateurs du JTI veulent que le label donne droit à une priorisation par les algorithmes des moteurs de recherche et des réseaux sociaux. Le tampon pourrait aussi inciter les publicitaires à la dépense, « en les impliquant dans le processus dès le départ ». Il doit aussi devenir un point de référence aux politiques, par exemple pour les aides publiques à la presse.
Mieux : les opérateurs pourraient s'en servir pour trier les médias. « Même les opérateurs télécoms ou satellites doivent mener des choix éclairés et transparents sur les médias qu'ils acceptent. Le JTI pourrait devenir une référence pour eux » juge la présentation de RSF.
S'agit-il de prioriser les médias certifiés face aux autres, en contravention de la neutralité du Net ? Non, nous répond Christophe Deloire. Il cite plutôt les bouquets TV, dont la numérotation est limitée. En cas de choix entre une chaine certifiée et celle d'un club de football ou d'un parti politique, livrant de la communication au lieu d'information, le label issu du JTI pourrait devenir un critère, estime-t-il. Le rêve de filtrage du Net du gouvernement Sarkozy, en 2008, ne trouverait donc pas de relai ici.
Google s'est immédiatement dit intéressé par la démarche, avec la perspective d'une priorisation des contenus certifiés. Pour Christophe Deloire, impliquer autant ces acteurs n'entérine pas leur mainmise sur le réseau. « Je ne comprends pas cette question. Ce qui donne de l'importance aux plateformes, c'est leur utilisation par les internautes dans le partage, l'indexation et la classification de l'information. Les plateformes dominent le marché qu'on le veuille ou non » tranche-t-il.
Trois domaines contrôlés, une certification payante
Pour le moment, le CEN Workshop Agreement (CWA) couvre trois domaines :
- La transparence et les règles de divulgation, fournissant des informations simples sur chaque média comme sa forme (privé, public, étatique, côté en bourse...), ses actionnaires, ses sources de revenus ou encore ses modes de distribution.
- Les méthodes éditoriales et garde-fous, soit l'adaptation de la charte déontologique de Munich au monde numérique, ce qui inclut des processus éditoriaux, l'application des codes éthiques ou encore des règles précises sur l'emploi.
- La responsabilité éditoriale et sociétale, ce qui contiendrait des règles de conduite éthiques, des mécanismes précis de correction et de réponse aux critiques, un texte de référence pour un médiateur, la représentation du public...
Cette classification de départ peut être amenée à changer au fil des discussions. RSF le promet, « le label ne viendra pas d'en haut ». « Le processus n'est pas réservé aux médias professionnels et installés. Il vise à donner un avantage à l'honnêteté, pas à l'industrie existante. »
À partir des règles validées par les agences nationales et européennes, donc par l'Afnor en France, chaque média demandera sa certification à une société spécialisée. Le processus est donc payant. De quoi donner un avantage potentiel aux grands groupes, déjà plus à même de s'impliquer dans le lourd processus de normalisation des règles. Pour Deloire, « il est hors de question de cautionner un tel avantage. Il faudra absolument prévoir des mécanismes comme la mutualisation des certifications ou des aides publiques ».
Il le répète d'ailleurs : un tel label n'est pas une garantie de médias sans erreurs. Ce sont des « mécanismes d'honnêteté qui auront du sens avec des médias de bonne foi, qui reconnaissent leurs erreurs ». C'est sur ces mécanismes et leur application que les sources seront jugées, lors de la certification et de son renouvellement.
Le contrôle des médias en ligne, une vieille marotte
L'idée de labelliser les médias en ligne n'est pas nouvelle, surtout pas en France. Simplement, en pleine crise de la désinformation et de perte de confiance dans les médias, l'époque y est bien plus propice. En février 2007, le gouvernement d'alors a tenté d'instaurer une Commission de déontologie du Net via un décret.
Composé de pouvoirs publics, d'associations d'usagers et d'opérateurs, il devait aider chacun à trier le bon grain de l'ivraie, via une série de labels. Pour la presse, la labellisation devait d'abord rester dans les mains du secteur (comprendre, des plus grands acteurs), pour donner droit à des avantages spécifiques comme des subventions. À l'époque, nos craintes se tournaient vers l'instauration d'un ordre moral et d'un Internet à deux vitesses. Interrogée sur le sujet en septembre 2007, la ministre de la Culture Christine Albanel s'était contentée de botter en touche.
Pour RSF, la Journalism Trust Initiative n'a rien à voir avec une démarche étatique, qu'elle tente à tout prix d'éviter. « Notre proposition est unique, car on utilise des mécanismes existants par ailleurs. On n'aura pas à mettre du charbon dans le poële tous les jours » estime son secrétaire général. Pour lui, l'attrait des éditeurs de presse, du monde publicitaire, de géants du Net et de certains régulateurs illustre le besoin d'une telle approche... en conciliant notamment le modèle publicitaire et la qualité des médias, en dirigeant ces revenus vers eux.
RSF sceptique sur un conseil de la presse en France
Une idée à la mode, notamment poussée par la France insoumise, serait un conseil de la presse, contrôlant les faits et gestes des médias classiques. Pour Deloire, cela ne règlerait pas tout, loin de là. « Il faut avoir une vision exigeante de la presse. [Un conseil] permettrait de mieux vérifier la contrainte éthique sur des médias classiques, mais le champ de l'info ne se limite pas à eux. Il s'étend à tous ceux qui diffusent des contenus » nous répond-il.
« Le problème du citoyen aujourd'hui, est qu'il reçoit la vidéo, qu'elle vienne d'un grand média installé ou d'un complotiste seul dans son salon. Il faut raisonner avec une vision complète du champ de l'information » ajoute-t-il, pointant vers la priorisation des contenus.
Surtout, il doute qu'un conseil de la presse incite vraiment les médias à de meilleures pratiques. « Supposons qu'on lance un conseil de l'information. La question est de savoir comment on s'assure de l'applicabilité des règles. Il ne suffit pas dénoncer ce qui ne va pas, il faut donner un intérêt à être honnête. [La JTI] permet d'articuler la déontologie et l'économie. » Deloire veut ainsi « éviter la double peine du journalisme », mis en concurrence avec d'autres contenus et soumis à des règles auxquelles d'autres échapperaient.
« Parfois l'autorégulation, ce sont juste des mots pour éviter de faire quelque chose », reconnaît Deloire. Pas question que ça le soit ici, promet-il. D'autant que les alternatives sont pires, selon le secrétaire général de RSF.
« Dans le nouvel espace public, circulent des contenus à l'apparence identique à ceux de médias honnêtes, qui exploitent des biais cognitifs privilégiant les contenus faux. Une régulation des États serait dangereuse. Un contrôle par les plateformes ferait de Mark Zuckerberg le rédacteur-en-chef d'Internet » estime-t-il, présentant l'organisation du secteur comme la seule solution viable.
Commentaires (104)
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Abonnez-vousLe 06/04/2018 à 15h53
On fait comme si la perte de confiance dans les médias datait de 2016 alors que la situation prédate largement Internet. Le problème est connu : quand on est subventionné (directement ou indirectement), on n’est plus en capacité d’être un contre-pouvoir, on mange dans la main de son maître.
Et effectivement, la plupart des fausses nouvelles sont inventées et propagées par les médias officiels, qu’on va maintenant certifier comme étant automatiquement crédibles puisque sanctifiés par un label veritas quasi officiel, et donc dignes de l’attention du bon peuple.
Dormez tranquille brave gens, on veille sur votre propagande.
Le 06/04/2018 à 15h58
Une idée à la mode, notamment poussée par la France insoumise, serait un conseil de la presse, contrôlant les faits et gestes des médias classiques.
Le retour du label PUR
Le 06/04/2018 à 16h05
Ça pue leur truc !
Pas de priorisation par les moteurs ou autres, non merci. Un média certifié est un média aseptisé !
Comment seraient classés l’Humanité, Le Figaro, Libération ? La presse d’opinion est aussi importante que la presse plus objective.
Pourquoi défavoriser la numérotation de certains types de chaînes TV ? Ça ressemble à du corporatisme, là.
Le 06/04/2018 à 16h29
C’est strictement l’inverse de ce qu’il faut faire et heureusement la réaction aussi bien des internautes que de (l’essentiel) des journalistes avait permis d’enterrer le projet à l’époque.
Pour moi le principal problème, bien avant les interviews complaisantes et les défauts d’objectivités ou encore les fakenews, vient de la “presse” télévisuelle grand publique (en premier lieu les chaines d’infos en continue dont France info et pas que BFM) qui a totalement vidé de son sens la notion d’information, pour la mettre au même plan que le communiqué ou la nouvelle.
C’est ainsi que les communiqués (ex.: de la famille Hallyday qui se déchire) sont traités au même niveau qu’une information aux conséquences politiques ou géopolitiques importantes, où un sujet secondaire (et encore) est étiré en longueur par, non pas des journalistes, mais des chroniqueurs TV et des experts autoproclamés en dentifrice qui, pour faire le buzz, vont rabâcher sans fin la même chose sans aucun recul et bien souvent sans rien connaître du sujet qu’ils prétendent traiter (écouter l’expert police justice BFM met n’importe quel juriste en mode furax, j’imagine que c’est la même chose pour tout professionnel d’un domaine donné qui entend les âneries des “experts” TV). De sorte que dès le lendemain la nouvelle est effacée par la dernière actu qui fait le buzz, tandis que l’on apprend que pour l’essentiel ce qui a été dit la veille est factuellement remis en cause.
Le jour où ces “journaux” remettront des journalistes pour informer, la confiance envers les médias classiques reviendra d’elle-même, mais du coup on traitera moins les sujets qui font le buzz et on cherchera pas le “clash”…
Le 06/04/2018 à 16h34
+1 et qu’il laisse le net tranquille.
Le 06/04/2018 à 16h40
Chouette, encore un label dont tout le monde va se foutre complètement.
Label Bio, label écologique, label sans bisphénol, label rouge, label éco-responsable, ou encore (mais uniquement le 14 juillet) la belle bleue.
En France, on aime mettre des labels sur tout et n’importe quoi…. ou donner des médailles à n’importe qui, on aime bien ça les médailles.
BFM continuera de balancer sa propagande comme d’habitude, JP Pernault continuera de nous parler de la fabrication traditionnelle des sabots en Savoie, et on aura toujours de vidéos sur Youtube qui nous diront que la terre est plate.
Circulez, y a rien à voir.
Le 06/04/2018 à 16h41
Le 06/04/2018 à 16h49
Il y à une décalage sérieux entre ce que tu cite et ton commentaire.
Je vois une différence fondamentale entre une autorité ayant pour but de régler les conflits de déontologie de l’existant et une autorité de certification, qui en plus, dans le cas précis, veut donner des avantages aux certifié.
Dans un cas, c’est plutôt le bâton, dans l’autre plutôt la carotte.
Le 06/04/2018 à 17h11
this mechanism could also serve as a transparent instrument for the allocation of public funding for the media, as a tool for self-regulatory bodies, such as press councils, and regulatory authorities, as well as the basis of a trusted media label.
source: Reporters sans frontières
Pour moi ce paragraphe est un mode d’emploi pour créer “une autorité de certification, qui en plus, dans le cas précis, veut donner des avantages aux certifié” (pour reprendre tes mots).
Le 06/04/2018 à 17h12
Le 06/04/2018 à 17h21
Perso je regarde qui finance le medium pour savoir si je peux lui faire confiance. Pas besoin d’un label de qui que ce soit, et ce n’est pas parce que RSF est une ONG reconnue qu’elle a la légitimité pour distribuer les bons points. Mais bon, si cela les amuse, cela ne dérangera pas grand monde. Ceux qui s’informent sur BFMTV, Le Figaro, ou Twitter, continueront de le faire.
Le 06/04/2018 à 17h23
Je parlais de la partie du texte que tu as cité, la proposition de la FI est à des kilomètres de celle de RSF,
bref tu répond bien à l’article mais ta citation me semble un peu hors sujet.
Le 06/04/2018 à 17h25
Le 06/04/2018 à 17h25
C’est vrai que la proposition de la FI ce serait plutôt un label rouge. " />
Le 08/04/2018 à 14h46
Le 08/04/2018 à 15h10
Le 08/04/2018 à 15h19
Le 08/04/2018 à 15h41
Le 08/04/2018 à 15h59
Le 08/04/2018 à 17h03
Le 08/04/2018 à 17h07
Le 08/04/2018 à 17h15
Le 08/04/2018 à 17h17
Le 08/04/2018 à 17h22
Le 08/04/2018 à 17h47
Le 08/04/2018 à 18h02
Pour les crédules de l’information officielle, il serait bon de prendre connaissances de«petits» bidonnages fait sans être inquiété mais plutôt couvert pour la messe du 20h.
Le biais pécuniaire qu’introduirait ce label me choque de la part de RSF.
[quote: Guénaël Pépin ]
«un tel label n’est pas une garantie de médias sans erreurs. Ce sont des « mécanismes d’honnêteté qui auront du sens avec des médias de bonne foi, qui reconnaissent leurs erreurs ». C’est sur ces mécanismes et leur application que les sources seront jugées, lors de la certification et de son renouvellement».[/quote]
Donc en payant un peu plus cher ça ira pour le renouvellement " />
Le 08/04/2018 à 19h28
Augmentation de la tolérance d’un acte délictuel ( ex un cambriolage avec larçin inf à 3000€ ) > plus de prise en compte par la police = stats délinquance en baisse :o
( ou encore dans ma ville : police a interdiction de poursuivre les mecs en 2 roues non homologués = augmentation de l’insécurité mais officiellement baisse )
Le 08/04/2018 à 21h09
Le 09/04/2018 à 09h04
Le 10/04/2018 à 15h05
Le 10/04/2018 à 15h20
Le 10/04/2018 à 15h28
Le 10/04/2018 à 15h42
Le 10/04/2018 à 15h49
Le 10/04/2018 à 15h54
Quand tu vois son commentaire en #24, t’as compris le personnage.
(le gars qui vient de parler de l’OTAN dans un tel sujet, tu vois sans peine où il s’abreuve)
Le 10/04/2018 à 19h38
Le 10/04/2018 à 20h59
Le 10/04/2018 à 21h59
Le 11/04/2018 à 09h01
Le 11/04/2018 à 13h12
Le 11/04/2018 à 13h18
Le 11/04/2018 à 15h46
Pourquoi Télérama ?
Si tu t’étais donné la peine de lire le lien, tu n’aurais pas à poser la question :
«Le bidonnage est révélé le mois suivant par Télérama puis le journaliste Pierre Carles dans un sujet du Magazine du Fô»
Le 06/04/2018 à 17h27
Le 06/04/2018 à 17h46
Le 06/04/2018 à 17h54
Le 06/04/2018 à 18h12
Du coup Marie Claire qui fait la promotion de l’homéopathie sera à côté d’égalité et réconciliation ?
Le 06/04/2018 à 18h18
Le 06/04/2018 à 20h10
où l’on voit, quand on va sur le site, que les journaux les plus subventionnés sont l’Humanité et Libération (voir la subvention au numéro). Au passage je ne suis pas sûr que ce site tienne compte des remises de dettes gracieuses généreusement effectuées par le non moins généreux contribuable pour certains journaux (voir l’Huma l’année dernière, si je ne m’abuse)
Le 06/04/2018 à 22h49
Le 06/04/2018 à 23h29
J’ai bizarrement une intuition comme quoi les groupe TF1, M6 et Canal n’obtiendront jamais cette certification ^^.
Le 07/04/2018 à 02h02
Bon projet, il faut à tout pris protéger la population des théories du complot.
D’ailleurs il y en a une qui est virale en ce moment et c’est inquiétant… Dès qu’il y a un problème c’est de la faute de Poutine et des Russes!
Ah… on me dit que non là c’est pas une théorie du complot parce que c’est nos “bons” médias et hommes politiques qui la propagent 😁
En gros les combats contre les théories du complot c’est quand ça n’arrange pas les intérêts des partis “politiquement corrects” de nos beaux pays sinon c’est bon mangez en.
Bienvenue dans l’empire Romain, pardon dans l’OTAN 😘
Le 07/04/2018 à 07h45
Les seules publications libres sont celle qui sont autonomes financièrement ET qui appartiennent à leurs journalistes. En France. On les compte sur les doigts d’une main (avec une audience correcte), et encore peut-être qu’un moignon suffirait.
En France la plupart des publications à grand tirage reçoivent tous de l’argent du gouvernement pour entretenir la profession. C’est à hauteur de 250+millions d’euros au total par an. Avec l’innocent concours de magna de banque ou de télécoms pour le reste. Hmmm, bref.
Y’a pas besoin d’un million de règle. Juste 2:
Et voila c’est réglé.
Dans ce cadre seul une opinion politique forte viendrait atteindre le bon fonctionnement. On dirait d’un journal qu’il penche à gauche ou à droite. Mais bon à ce moment la les lecteurs s’en aperçoivent vite et les ventes aussi.
Le 07/04/2018 à 08h07
En soi, il vaut bien mieux des labels créés par des associations que des hototorités de la vérité, pratiquant la censure et le controle…
Les labels restent libres d’usages, les gens feront confiance selon le sérieux de l’organisation, de sa réputation et la qualité subjective du label tandis que la hototorité applique par la contrainte sa vérité et est une réelle menace pour la démocratie.
Sous condition qu’il n’y ait rien d’autre qu’un simple label et pas de principe de ségrégation politique (par la censure, les batons dans les roues ou des systèmes d’aides, qui sont tous des système de concurrence déloyale) entre labellisés/non-labellisés. Mais on est en France…
Le 07/04/2018 à 08h09
Le 07/04/2018 à 09h51
Ben mince alors, Le Monde ne détient pas la vérité?
Bon là on s’intéresse à certifier des médias d’état; en gros de la presse de propagande.
En fait la multiplication des oracles d’informations est plutôt bénéfique.
Ils vont refaire leurs réseaux sociaux en se positionnant clairement sur leur biais d’information.
On va finalement revenir aux fameux WebRing des années 90 :p
Le 07/04/2018 à 10h58
RSF s’est associé à l’Agence France-Presse (AFP), au Global Editors Network (GEN) et à l’Union européenne de radio-télévision (UER).
=> Bon bah c’est mal barré.
Déjà l’AFP, je ne lui donne pas la certification. L’UER, encore moins.
On verra bien ce que ça donne mais si la pravda Le Monde Le Figaro Labération sont certifié, je mets ça à la poubelle.
Par contre si des trucs comme Polony.TV ou TVLibertés l’ont, ou RT France, là je commencerai à me dire que c’est un truc sérieux.
Si nos médias étaient totalement indépendants (si l’actionnariat en bourse était interdit et que ceux qui possèdent des parts d’un média n’avaient pas le droit de passer des contrats avec l’État et étaient limités à certaines parts, bref, si on interdisait les conglomérats médiatiques), bon nombre feraient faillite à cause de leur médiocrité.
Le 07/04/2018 à 12h26
Donc si je comprend on va certifier des journaux pour avoir les vérité vrai parce que le public est “trop con” pour discerner le vrai du faux et surtout les news putaclic mais jamais on va remettre en cause le financement de la presse et tout ce qui en découle…
2018… tout va bien…
Le 07/04/2018 à 13h17
Quand c’est l’Etat c’est pas bien, mais si ce sont des grands groupes de presse avec des intérêts dans d’autres domaines ya pas de soucis.Pourtant niveau biais de l’information ça se pose là.
Mais c’est l’Etat le grand méchant comme d’hab avec toi, t’es navrante de prévisibilité.
Le 07/04/2018 à 14h17
Pour moi la plus belle des désinformation c’est de choisir tel ou tel sujet… Tellement de news sur les gafa et compagnie alors qu’il à tellement de choses à dire…
Le 07/04/2018 à 14h38
j’avoue que je n’ai pas pris le temps de lire tous les commentaires, mais je vais y aller de ma propre opinion. Je pense que cette initiative (bonne ou pas) permettrait (si le temps le permettait) d’aborder plusieurs probleme connexe.
Le premier etant “qu’est ce qu’une information ?” et comment la distinguer d’une “opinion” ?
Franchement, quand je me suis posé la question, je me suis dit que la premiere chose à faire de que chaque fournisseurs de contenu redactionnel à destination du public se déclare d’abord en fonction de cela:
“je suis un organe d’information” c’est dans mes statuts et du coup je m’astreint volontairement à une certaine norme qualité
OU
“je suis un organe d’opinion”, c’est dans mes statuts, et je m’astreint volontairement une une AUTRE norme qualité
MAIS dans tous les cas je respecte les lois déjà en place en matière de liberté d’expression
et je pense que la distinction n’est pas neutre car elle designera d’emblée qui est responsable de la bonne interpretation du contenu proposé.
En gros, si je suis un organe d’information, je produis du contenu qui m’engage aupres du public et j’en assume la responsabilité
si je suis un organe d’opinion, je produis du contenu et c’est au public de se déterminer tout seul, en gros les opinions c’est un peu comme les promesses en politique: elles n’engagent que ceux qui les reçoivent, pas ceux qui les donnes
tout ça bien sûr sur fond de gros sous de recettes publicitaires car souvenez que tout cela consiste en vérité à dégager du temps (plus ou moins important) de cerveau disponible pour les annonceurs
la réalité aujourd’hui, et c’est bien visible aux USA avec leur 1er amendement, c’est que “l’expression” en général est devenu un produit comme un autre, et sur le moment c’est celui qui en vend le plus qui a raison.
ensuite il faut parfois plusieurs années voires décénnnies pour faire le juste tri
bref c’est compliqué, mais de manière générale j’encourage ce genre d’initiative qui alimente la réflexion, et qui parfois ont le mérite aussi de faire tomber certains masques.
A bon entendeur salur
Le 07/04/2018 à 15h06
C’est marrant vos réactions. Vous réagissez comme si les média mainstream français étaient franchement défaillant (quand on voit certains chaines étrangères nos télévisions françaises paraissent d’une droiture sans faille) et d’autre part comme si des milliers de sites complètement merdiques et néanmoins très largement fréquentés étaient fiables, neutres et de qualités.
Je pense que la majorité des personnes qui fréquentent nxi ont un certains niveau intellectuel rien que de part les thématiques abordés mais c’est pas forcément le cas de tout le monde et tout le monde ne sait pas forcément faire le tri.
Alors oui, LCI, BFM, franceinfo: , LeMonde, LeFigaro, L’Huma, Libé, La Croix sont parfois perfectibles, souvent orienté, mais globalement les faits rapportés dans leur colonnes sont justes, le traitement va parfois être orienté, la priorité également mais j’ai rarement vu de grosses merdes publiées ou diffusées en France.
Quand à l’AFP, c’est juste une agence de news. Par ailleurs, c’est même une des principales dans le monde avec le réseau le plus étendu et elle jouit à l’étranger d’une réputation plutôt excellente ! A noter, que son conseil d’administration ne peut rien faire sans les salariés car ceux-ci constitue une minorité de blocage au sein du conseil d’administration.
Le 07/04/2018 à 15h14
Le 07/04/2018 à 15h41
Le 07/04/2018 à 16h18
Ce traitement médiatique est suffisant pour avoir un poids politique considérable. Les médias par leur traitement médiatiques, invente un monde peuplé de gréviste sans sujet et de personnalité politique, acteur psychologique d’une sorte de thriller politique.
Le problème n’est pas qu’il raconte de “grosse merde” mais plutôt comme je dit, le ton général de l’histoire raconté. Il se trouve que la plupart des médias ont grosso-modo les même travers, du fait même que les journalistes qui y sont, … sont souvent les mêmes (y’a un jeu de chaise-musicale chez les journalistes “stars”). Bref, c’est un peu trop du circuit fermé.
Le 07/04/2018 à 20h17
je confirme, ça pue leur truc.
dès la première ligne, je me suis dit : quand celà parle t il d’argent ? et ça n’a pas loupé.
adieu RSF, vous n’êtes plus crédibles à mes yeux.
Le 08/04/2018 à 06h52
« Il le répète d’ailleurs : un tel label n’est pas une garantie de médias sans erreurs. Ce sont des « mécanismes d’honnêteté qui auront du sens avec des médias de bonne foi, qui reconnaissent leurs erreurs ». C’est sur ces mécanismes et leur application que les sources seront jugées, lors de la certification et de son renouvellement. »
On attends le label de Amnesty International, celui de Greenpeace et celui de Médecins du Monde (j’ai oublié quelqu’un?) et on pourra faire défiler le fil d’actu de Twitter et de Facebook sans crainte de tomber dans le fossé de la désinformation.
Le 08/04/2018 à 08h16
Le 08/04/2018 à 09h10
Le 08/04/2018 à 09h47
Le 08/04/2018 à 10h00
Le 08/04/2018 à 10h04
Le 08/04/2018 à 10h14
Ce que tu veux dire, c’est qu’au mieux tu ne l’as pas assez approfondi pour en saisir le sens, ou plus simplement et ironiquement en refuse la conséquence logique, ce qui l’illustre alors parfaitement.
Le 09/04/2018 à 09h08
+1
Le 09/04/2018 à 10h24
Des avantages pourront ainsi être attachés à la qualité et à l’indépendance du journalisme à travers une distribution et un traitement privilégiés par les algorithmes des moteurs de recherche et des réseaux sociaux, avec pour résultat une meilleure visibilité, une plus grande portée et de plus importantes recettes publicitaires. Des représentants des annonceurs, soucieux d’établir une “liste blanche” de médias auxquels associer leur image, ont par ailleurs affirmé leur intérêt pour l’initiative […]
Le communiqué RSF
Une nième version du grand classique dit : « La Pompe À Fric (PAF !) » ?
Le 09/04/2018 à 11h10
Pour l’affaire des viols collectifs au Royaume-Uni elle date de 2013. Donc un peu logique que les médias en aient peu parlé récemment.
Le 09/04/2018 à 11h58
Sans remettre en cause cette analyse du comportement sur les réseaux sociaux, je pense d’une manière plus basique que les partages et les “like” sont plus “frivoles” que fondamentalement un argument de pensée, l’émotion étant le moteur du partage, du “like”, du commentaire (ce que “l’économie de l’attention” sur laquelle sont basés ces réseaux sociaux, recherche prioritairement: le marketing ne fonctionne qu’à l’émotion et non au raisonnement placide et serein). D’ailleurs, il paraît que la plupart des liens hypertextes partagés ne sont pas lu, seuls les titres visibles seraient lus par les utilisateurs de réseaux sociaux.
Le 09/04/2018 à 12h08
J’ajouterais que dans la vie, réseaux sociaux ou pas, quand on ne sait pas, on se base sur des préjugés, des idées préconçues, non sur des faits qu’il faudrait faire l’effort de chercher. Il est certain qu’avec une éducation à la recherche d’information et avec du temps à consacrer à sa propre culture générale, il est plus facile de mettre à bas ses petits préjugés personnels, mais tout individu aussi cultivé soit il, aussi élevé dans la hiérarchie sociale soit il, se basera toujours de prime abord sur ses (pauvres) préjugés acquis de son expérience personnelle de la vie. Or, sur les réseaux sociaux, qui réfléchit plus d’une minute avant de partager, de “liker”, de commenter ?
Le 09/04/2018 à 12h15
Et que fait on lorsque RSF est lui même un des principaux agents de la désinformation ?
N’oublions pas que RSF est aux mains de partis d’extrême gauche…. et quand on connait leurs partis pris…. on est en droit d’être inquiet !
Le 09/04/2018 à 12h25
Je ne sais pas s’ils sont d’extrême gauche, mais un de ses fondateurs, Robert Ménard, a largement dérivé vers l’extrême droite.
Le 09/04/2018 à 12h34
ça c’était rotherham, je faisais allusion à ceux de Telford.
Mais même à l’époque de Rotherham, le seul média à en parler c’était Marie-Claire, avant que « ça sorte ».
Quand je dis le seul, j’exclus les égalité et réconciliation/stormfront/franceblanche/j’invente des noms au fur et à mesure.
Et justement, l’« oubli » des médias classiques d’en parler fait le jeu de nombre de ces sites de désinformation et de pressse caniveau sur fond de « grand remplacement » et je ne sais même pas ce qu’ils inventent comme théorie
Le 09/04/2018 à 13h02
Le 09/04/2018 à 13h34
Les fondateurs ont été remplacés
D’ailleurs c’est assez drôle … tant qu’il n’était pas de gauche, ils subissaient les foudres des critiques, maintenant qu’ils sont de gauche… ils sont devenus une institution acceptée et reconnue !
Pourtant Facho et gaucho c’est même combat…. la dictature….
Le 09/04/2018 à 15h20
Le 09/04/2018 à 15h23
+1. sauf que j’ai étendu la formule à changer de pays
Le 09/04/2018 à 15h36
Et c’est lequel ce pays merveilleux ?
Le 09/04/2018 à 17h56
En gros, il ne t’ai jamais rien arrivé mais tu as eu peur ?
Le 09/04/2018 à 18h20
Le 09/04/2018 à 18h27
Il ne me semble pas que cousin soit une insulte.
En général je répond «navré, je ne fume pas» parfois je rajoute que les cigarettes sont trop cher et c’est mieux pour ma santé.
Il est sur que si tu as peur et te montre agressif les problèmes surivendront.
On en revient au sentiment plus qu’au fait.
Effectivement dans des quartiers huppé, tu ne devrais pas être apostrophé de la sorte (mais quel ennui)…
Le 09/04/2018 à 19h27
Le 09/04/2018 à 20h17
Le 10/04/2018 à 08h48
Le 10/04/2018 à 09h05
Le 10/04/2018 à 09h09
Le 10/04/2018 à 09h19
Le 10/04/2018 à 09h38
Le 10/04/2018 à 09h50
Le 10/04/2018 à 10h08
Le 10/04/2018 à 10h15
C’est une mauvaise réponse à un vrai problème : les fake news (ou l’intervention des actionnaires aussi cité dans l’article).
Calquer le mécanisme de certification ISO 9000 (par exemple) est une mauvaise idée à la base. Par contre, les cabinets de certifications doivent se frotter les mains.
S’appuyer ensuite sur cela pour que les géants d’Internet priorisent (dans les 2 sens) les infos, ça risque d’apporter des distorsions de traitement entre les petits et les gros organes de presse et rendre obligatoire un tel mécanisme sous peine de ne plus exister. NXI a-t-il le budget et le temps pour se faire certifier ?
RSF n’a pas à s’approprier ce sujet, leur domaine, c’est la défense des journalistes, de la liberté de la presse, de la protection des sources.
Mélanger ces sujets avec l’organisation d’un truc qui va mener à une hiérarchisation de l’information, c’est contradictoire et peu opportun. C’est aussi décrédibiliser leur action principale.
Je repose ma question restée sans réponse: Le Figaro serait-il labellisé ?
Il est soupçonné d’intervention de son actionnaire Serge Dassault. Voir par exemple ici ou là.
Un cabinet de certification aurait-il les moyens d’investiguer sur ces allégations, le voudrait-il et refuserait-il la certification ? Il le devrait, mais cela serait un manque dans la presse française.
Comme tu l’as dit, il y a aussi beaucoup de point traités correctement par le Figaro, mais tous ne le sont pas.
Dans ce genres de fausses bonnes idées, tout est-question de limites et d’interprétation. Et ce n’est pas facile à définir.
Le 10/04/2018 à 10h21