Ces services qui jettent l’éponge face au RGPD
Game over, try again?
Le 24 mai 2018 à 14h30
8 min
Internet
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Les fermetures et blocages d'internautes se multiplient à l'approche d'une meilleure protection des données personnelles en Europe. Brandi par certains comme un épouvantail, il sert parfois de prétexte pour couper des activités gênantes pour d'autres raisons.
Branle bas de combat sur la vie privée. Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) entre en application demain. Le service de sauvegarde d'articles Instapaper vient d'annoncer une fermeture temporaire pour les Européens, le temps de se conformer au texte, voté il y a deux ans. Aucun changement n'est détaillé dans l'email envoyé aux utilisateurs, sans date de retour en ligne.
Cette fermeture restera en principe temporaire. Ce ne sera pas le cas pour d'autres sociétés, qui ont prévenu de l'arrêt de leur activité dans l'Union européenne, estimant le risque trop grand. Des jeux vidéo, des boutiques et des spécialistes du pistage publicitaires abandonnent ainsi le Vieux continent.
Pour rappel, le RGPD partage de nombreux principes avec la loi CNIL, tout en apportant de nouvelles obligations et de nouveaux droits. L'une des principales nouveautés réside dans le rehaussement des sanctions (jusqu'à 4 % du chiffre d'affaires mondial) et l'application de ces règles hors de l'Union européenne. Dans de nombreux cas, les entreprises qui ne peuvent pas se conformer au règlement violent sans doute déjà la loi CNIL de 1978 et la directive de 1995 sur la protection des données.
Dites adieu à certains jeux vidéo
L'une des premières annonces est venue de Gravity Playground, l'éditeur de jeux en ligne tel Ragnarok Online. « Tous les comptes enregistrés depuis l'Europe seront désactivés le 25 mai. Tout accès depuis l'Europe sera interdit et nous n'accepterons plus d'utilisateurs européens sur notre service » écrit l'entreprise sur le forum de son portail WarpPortal. L'accès est censé être coupé ce 24 mai, le remboursement des clients ayant débuté le 15 mai.
Super Monday Night Combat a fermé ses portes le 23 mai. Sur Steam, Uber Entertainment déclare que se conformer au règlement serait trop coûteux, donc qu'il vaut mieux fermer les serveurs, après six ans d'activité. Le jeu compterait une dizaine de joueurs en simultané sur le mois dernier, en moyenne.
Même destin pour Loadout, qui ferme ce soir. « Nous protégeons toujours votre vie privée, et nous ne voulons rien d'autre. Nous n'avons simplement pas les moyens de remanier Loadout et implémenter de nouvelles fonctions pour répondre à la longue liste de nouvelles obligations » écrit l'équipe. Le jeu, qui aurait accueilli neuf millions de joueurs depuis la bêta fermée en 2012, subit aussi la fermeture d'une vieille offre de son hébergeur, ainsi que la hausse des coûts d'hébergement.
Le service Tunngle, qui permettait de jouer « en LAN via Internet », donc de simuler un réseau local pour les jeux le réclamant pour le multijoueur, a mis la clé sous la porte le 30 avril. Le coût d'adaptation au règlement est aussi invoqué.
Une autre disparition serait à imputer indirectement au RGPD. C'est celle du site de statistiques Steam Spy, qui se fonde sur les profils publics des membres de Steam pour évaluer le succès des jeux. À la mi-avril, Valve a passé l'ensemble des profils de ses membres en privé par défaut, le privant de ces précieuses données.
Ce n'est qu'un au revoir, Unroll.me
L'une des fins d'activité les plus spectaculaires est celle d'Unroll.me, qui bloque désormais les internautes européens. Le service est temporairement inaccessible depuis hier pour le Vieux continent. Comme Instapaper, le service ne fournit aucune date de retour. Dans sa FAQ, il assure que la suppression des comptes des résidents européens « est la loi ».
Pour mémoire, Unroll.me se spécialise dans l'analyse des emails pour détecter les newsletters et aider les internautes à s'en désinscrire. Une noble intention qui cache un modèle économique plus trouble. L'an dernier, il a été révélé qu'Uber a acheté des reçus anonymisés de concurrents à Unroll.me, piochées dans les boites email des utilisateurs. La société avait simplement rappelé que les internautes avaient accepté cette revente à l'inscription.
Parity, une entreprise spécialisée dans les crypto-monnaies, coupe aujourd'hui son service Picops, destiné à garantir l'identité des possesseurs de portefeuilles Ethereum. L'idée était ainsi de rendre les levées de fonds (ICO) plus sûres. Dans le cas où Parity pourrait conformer Picops au RGPD, l'outil verrait ses fonctions drastiquement réduites.
« Le géoblocage n'est pas une stratégie valide »
Comme tout changement, le règlement est une formidable opportunité marketing. De très nombreuses sociétés de conseil ont sauté dans le wagon, pour aider petites et grandes entreprises à se mettre en conformité avant le terrible couperet du 25 mai. D'autres vendent des solutions de facilité, comme GDPR Shield.
Le service, qui a fait sensation à son annonce, propose tout simplement de bloquer les internautes européens. Plus d'Européens, plus de problème. Il suffisait d'y penser. Le site est inaccessible ce jeudi 24 mai, et l'efficacité concrète de l'approche pose question. Dans la mesure où les internautes devront de toute façon se connecter aux sites avant d'être bloqués, et qu'il est possible d'éviter la détection (par exemple via un VPN), il n'est pas dit que l'outil serve à autre chose que donner un faux sentiment de sécurité.
Ha. . . I should have checked to make sure the blocking was live (it is now). Yes, we're blocking EU visitors.
— Steel Root (@steel_root) 5 mai 2018
Steel Root, une société de Boston « spécialiste de la cybersécurité et de la conformité », dit aussi bloquer les internautes européens. Pourtant, la société l'affirme : « Le géoblocage en soi n'est pas une stratégie valide, vu que le RGPD couvre les Européens peu importe leur position physique ». Quand bien même l'article 3 du RGPD limite l'application aux personnes « sur le territoire de l'Union ». Pour Steel Root, l'important reste de montrer son attention pour la protection des données.
De même, les sociétés qui ne s'adressent pas aux clients européens pourraient s'estimer en sécurité. C'est l'une des raisons invoquées par Brent Ozar, une société de formation à Microsoft SQL Server, qui coupe son activité européenne, représentant moins de 5 % de son chiffre d'affaires.
Le pistage publicitaire en question
Ces derniers jours, nombre de grands groupes comme Oath (ex-Yahoo) ont révisé le dépôt de cookies par leurs sites. Certaines entreprises pistant les internautes disent abandonner la partie. Drawbridge, spécialiste du tracking d'un internaute sur plusieurs terminaux, coupe aussi son activité européenne. À AdExchanger, la société déclare qu'elle est incapable d'obtenir le consentement explicite de chaque internaute pour son tracking, vu que son service ne leur apparaît jamais.
Drawbridge déplace ses équipes londoniennes à New York. Elle compte tout de même revenir en Europe, par exemple en ouvrant l'accès à ses données à d'autres entreprises, sans pour autant héberger celles d'utilisateurs européens.
Le 11 mai, Verve a fermé ses bureaux à Londres et Munich. « Nous avons déterminé que la régulation n'est pas favorable à notre modèle économique spécifique » déclare l'entreprise, spécialiste de la géolocalisation, qui se concentre désormais sur les États-Unis. Selon Digiday, le RGPD serait utilisé comme prétexte pour quitter l'Europe, un marché plus difficile que d'autres vu le poids des agences médias, qui feraient notamment proxy avec les annonceurs au Royaume-Uni.
Apple a récemment retiré certaines applications de l'AppStore, dont celles de médias français, pour l'intégration de Teemo, un outil de géolocalisation des mobinautes. Il est reproché à Teemo une collecte sans consentement, pour des motifs inappropriés. La société a inspiré la création d'Exodus Privacy, un outil de détection des outils de tracking cachés dans les applications Android (voir notre analyse).
Outre-Atlantique, la surprise domine les réactions. Si les entreprises françaises semblent s'être réveillées il y a un an, les États-Unis percevraient toujours le sujet comme lointain. Avec une incompréhension face à l'extraterritorialité de cette nouvelle réglementation. Un discours répandu, de Bleeping Computer à CNN, est que la conformité au RGPD a un coût exorbitant pour les PME. Une affirmation que le CESIN avait battu en brèche en France, alors que la CNIL répète que le 25 mai ne sera pas un couperet pour les entreprises, encore moins les petites.
Ces services qui jettent l’éponge face au RGPD
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Dites adieu à certains jeux vidéo
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Ce n'est qu'un au revoir, Unroll.me
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« Le géoblocage n'est pas une stratégie valide »
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Le pistage publicitaire en question
Commentaires (120)
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Abonnez-vousLe 24/05/2018 à 14h40
Et il y en a qui poussent le scandale jusqu’au bout, comme Forbes : https://www.forbes.com/consent où il est impossible d’accéder au contenu sans accepter certains cookies, et le paramétrage dure jusqu’à une minute pour lesdits cookies.
Le 24/05/2018 à 14h43
Le site d’un ami à moi :https://www.divindefaut.com/ s’arrête aussi aujourd’hui faute de capacité humaine et financière de se fader un gros dev pour tout mettre au propre.
Le 24/05/2018 à 14h44
Je ne connais pas tous les tenants est aboutissants de la rgpd, mais il s’agit principalement de notifier les utilisateurs que leurs données sont sauvegardées et avoir une trace de ce consentement.
Et si il y a une modification d’utilisation des données, en notifier les utilisateurs. Rien d’insurmontable techniquement.
C’est sur que ça coute et il y a peut être des frais d’audit à prévoir.
edit : sans compter les frais lié à un expert juridique pour espérer être dans les clous
Le 24/05/2018 à 14h47
Il y a des coûts et des complications, évidemment, mais quand on entend certaines boites ayant de grosses équipes web et dev expliquer que c’est vraiment trop lourd à implémenter, en étant prévenu y’a déjà pas mal de temps, c’est un peu ridicule.
Y’a pas mal de cas où ça doit être tout simplement volontaire de ne pas s’y conformer… (pas par méchanceté mais tout simplement remise en cause du modèle éco)
Le 24/05/2018 à 14h58
Je suis peut être méchant mais perso je dis tant mieux.
Je préfère voir une site se barrer plutôt que d’être obligé de se faire enfumer en acceptant des conditions que je ne veux pas…. Ça me fait penser à l’obligation d’information sur les cookies. Si les choses avaient été faites correctement l’utilisateur aurait eu la possibilité de refuser l’emploi de cookies pour tout autre utilisation que l’authentification. Ba non: la majorité des sites maintenant t’expliquent gentiment que soit tu acceptes leurs merdes soit tu restes à la porte…
Au passage, concernant surtout les gros sites qui “jettent l’éponge” ça montre surtout le peu de considération qu’ils ont pour leur clients. Tant qu’ils peuvent collecter des infos à gogos et que ça coûte pas trop chers ça va, mais dès qu’il faut faire un peu plus attention ya plus personne ca vaut plus le coup.
Le 24/05/2018 à 15h01
Autant je peux comprendre que certains services de profilage marketing jettent l’éponge (trahissant le fait qu’ils faisaient nécessairement n’importe quoi et que changer leurs pratiques revient à tuer leurs modèles écos), autant j’ai du mal à comprendre s’agissant de jeux ou encore d’applications de lutte contre le tracking.
Fondamentalement et comme le souligne Guénaël, bien des obligations existaient étant rappelé que si le RGPD généralise l’application hors UE de la réglementation, notre CNIL (et d’autres) avait déjà détourné le principe du public cible par quelques artifices pour se dire compétente (et donc contournant la règle du lieu où était traité les données pour retenir sa compétence) bien avant ce règlement européen.
En d’autres termes, soit ces boites font également n’importe quoi et ne peuvent changer leurs pratiques sans mettre à mal leurs modèles économiques, soit elles se sont faites bourrer le mou sur la difficulté à mettre en œuvre la règlementation (qui est certes peu intelligible de prime abord, mais qui concrètement n’est pas insurmontable si on est correctement guidé/conseillé/sensibilisé à ces questions).
Le 24/05/2018 à 15h03
“Avec une incompréhension face à l’extraterritorialité de cette nouvelle réglementation.” Venant des Etats-Unis, c’est l’hôpital qui se fout de la charité.
Le 24/05/2018 à 15h03
Plutôt satisfait de ces gesticulations. Ceux qui ont un rapport trouble avec les données personnelles de leurs utilisateurs en sont pour leurs frais.
Sinon, le fait que les américains soient surpris de l’extraterritorialité du texte c’est ce que j’ai lu de plus drôle récemment.
Les USA sont les champions de l’extraterritorialité juridique. Exemple récent : Total (une société française) cesse ses activités en Iran (pays tiers) du fait du rétablissement des sanctions US.
Ne parlons pas des enquêtes menées par le DOJ contre des boites non-US, la liste serait trop longue.
C’est un vrai sketch.
Bon vent !
Le 24/05/2018 à 15h06
D’autant que cette extraterritorialité n’en est pas vraiment une car le GDPR ne protège que les gens situés physiquement sur le territoire de l’UE (cf art3, à relire, quoi qu’en dise « steel root » plus haut)
Le 24/05/2018 à 15h18
Le 24/05/2018 à 15h21
La question qui me vient à l’esprit (et dans la mesure où je n’ai que très vaguement suivi toute cette histoire, elle a peut-être déjà eu des réponses) c’est de savoir si c’est effet secondaire de protectionnisme était voulu ou pas à l’origine.
Le 24/05/2018 à 15h21
C’est pas un problème, on s’en passera très bien.
Le 24/05/2018 à 15h24
Petite question (cela a peut-être été abordé dans les longs dossiers de vulgarisation du RGPD, mea culpa Marc) :
Est-ce que, pour se conformer au nouveau règlement, les entreprises (ex. médias chez qui on a un abonnement payant) ou les services publics qui proposent des applis smartphones sont obligés de nous avertir préalablement de tous les traqueurs / sdk / outils de profilage et diffusion publicitaires inclus dans leur programmes, nous demander notre consentement préalable, voire ne pas nous empêcher d’utiliser le service même en cas de refus (de géolocalisation, aspiration des contacts) ? " />
Ou pour ce cas précis cela ne change rien ?
Car certains abusent vraiment :https://reports.exodus-privacy.eu.org/reports/9375/
Le 24/05/2018 à 15h26
L’internet “gratuit” risque de devenir beaucoup moins gratuit… " />
Le 24/05/2018 à 15h27
Le 28/05/2018 à 12h31
Le 28/05/2018 à 12h36
Le 28/05/2018 à 13h55
Le 28/05/2018 à 15h00
Une entreprise est responsable de son traitement, certes, et elles ont à demander à leur prestataire de fournir des preuves de la conformité au RGPD pas à faire le boulot de mise en conformité elles-mêmes sauf, évidemment à supprimer les traitements illicites qu’elles auraient été amenées à faire. Et là où ça pose problème c’est si elles doivent changer de prestataire de CRM. Si la base de données est petite ce n’est pas très grave, sinon, bonjour les dégâts.
Concernant le seuil de salariés pour le registre, j’ai vu passer ça ici :http://www.zdnet.fr/actualites/rgpd-comment-tenir-un-registre-des-traitements-39… et ça ne concerne, évidemment, pas les entreprises qui gèrent des données sensibles.
Mais la plupart des petites structures ne gèrent pas de données sensibles.
Cela dit, j’ai fait un registre aujourd’hui pour me plier à l’exercice :-)
Le 29/05/2018 à 01h59
Le 29/05/2018 à 06h45
Le 29/05/2018 à 12h55
Le 29/05/2018 à 15h01
Le 30/05/2018 à 09h45
Le 24/05/2018 à 15h30
Le 24/05/2018 à 15h35
Le 24/05/2018 à 15h36
Rien d’anormal dans cette actualité. C’est même rassurant. Cela veut dire que la RGPD fait réagir, notamment les sociétés se situant en dehors de l’Union Européenne, et qui ne veulent pas se soumettre à nos règles.
Tant pis si des sociétés ne veulent plus proposer leurs services dans l’Union Européenne. Est-ce que nous y perdons beaucoup ? Je ne pense pas, bien au contraire…
Le 24/05/2018 à 15h41
Le 24/05/2018 à 15h42
Je bosse dans le domaine et je peux vous dire que c est le gros bordel.
De plus il y a un vrai problème au niveau de la pub, notamment adsense.
J avoue être inquiet pour l avenir de tout site qui ne fait pas partis d un groupe qui a des moyens. Et croyez moi je dis pas ca en trollant, c est grave ce qu il est en train de se passer, l internet du tout gratuit vous pouvez l oublier…..
Le 24/05/2018 à 15h42
Pour les jeux, à mon avis, c’est huste que le RGPD est un prétexte. Il s’agit déjà de vieux jeux, avec plus forcément beaucoup d’activité, qu’on laisse juste tourner dans un coin. Juste prendre le temps de vérifier la conformité dot être moins rentable que d’arrêter les serveurs.
Le 24/05/2018 à 15h47
Le 24/05/2018 à 15h48
Le site n’a jamais gagné d’argent vraiment, c’est juste un délire qui a continué. La collecte de données n’est FB mais quand même, et rien n’est prévu pour la gestion fine de chaque paramètre.
Après on s’est pas revu depuis sa décision, je fut alerté par mail car j’ai été le premier inscrit lors des tests à l’époque du démarrage. Après il y a sans doute le prétexte pour fermer propre. Il faut couper le dédié, les datas vont disparaître en même temps. Fin de l’aventure quoi.
Le 24/05/2018 à 15h51
Merci pour l’explication. " />
Le 24/05/2018 à 15h54
Le 24/05/2018 à 16h00
Normalement t es sensé faire ca, si le visiteur refuse tu ne peux pas refuser l acces.
En pratique si ca se passe vraiment comme ca de tres nombreux sites vont fermer tout simplement.
Le 24/05/2018 à 16h03
Bon débarra " />
Le 24/05/2018 à 16h04
Le 24/05/2018 à 16h04
Le 24/05/2018 à 16h08
Le 24/05/2018 à 16h28
Coucou,
Ce qui me chatouille dans toute cette agitation, c’est que la RGPD entra en vigueur demain, mais a été voté il y a deux ans.
Donc soit les entreprises ne font pas de provisions (au sens comptable du terme) pour financer ce genre de « risque » soit elles sont dirigées à vue.
Si elles ne font pas de provisions, elles sont dans la mouisse et c’est plus tôt bien fait. Si elles sont dirigées à vue bah tant pis aussi.
Le 25/05/2018 à 07h57
Le 25/05/2018 à 08h12
” les États-Unis percevraient toujours le sujet comme lointain. Avec une incompréhension face à l’extraterritorialité de cette nouvelle réglementation.”
Les US ne comprennent pas l’extra territorialité ???
C’est l’hôpital qui se fout de la charité.Ce sont bien les premiers à appliquer leurs lois au reste du monde quand ça les arrange…
Le 25/05/2018 à 09h07
Bon débarras à tous ces services “gratuits” qui ne respectent pas les lois européennes. Si ils le faisaient, ils ne seraient pas en train de faire dans leur froc. Après tout le RGPD c’est juste une couche de sanction au dessus des autres lois dont certaines sont très vieilles.
Au cas où, pour les (toutes) petites structures, la CNIL met à disposition des guides et des modèles. Le coût que certains mettent en avant c’est plutôt du manque à gagner ^^
Le 25/05/2018 à 09h25
J’aurais a dire pour tous ceux qui se plaigne d’un impact fort sur les modèles économiques qu’il serait peu-être temps de remettre en question le dit modèle économique sur le plan moral (ce que la RGPD essaye de cadrer de ce que j’en ai compris) et arrêter de se foutre de la gueule du monde.
Pour les pub ciblées, faut arrêter les conneries, ça ne se passe que sur internet le tracking publicitaire de masse non consenti explicitement et ce n’est pas indispensable, les affiches dans la rue ou les pubs TV sont pas ciblés par rapport a la tête du client mais elle le sont en fonction du contenu proposé dans l’environnement de la dite pub, il serait peu-être temps de fonctionner comme ça sur le web.
L’internet du tout gratuit ne va pas disparaître selon moi mais il va très certainement évoluer vers autre chose (de plus sain espérons le). Aujourd’hui ça chouine a cause de l’effet d’annonce mais ça finira par entrer dans les clous et tout ira bien.
Le 25/05/2018 à 10h16
Extraterritorialité : ce ne serait pas un(des) territoire(s) qu’on voudrait annexer ?
Comme je l’ai dit hier " />
“Fallait pas qu’ils viennent nous envahir de cookies jusqu’à l’indigestion” (j’ai retourné le couteau, RGPD)
Le 25/05/2018 à 13h31
Hello,
Je peux te faire un retour d’expérience au niveau de la DSI d’un grand groupe d’expertise comptable français.
J’ai participé à l’intégration d’un outil de data gouvernance permettant, au passage, de se conformer au RGPD… On va dire que le projet dans sa globalité a du couter environ 2 millions d’euro.
Le 25/05/2018 à 14h10
Le 25/05/2018 à 18h46
Il faut relire l’article 3. Il ne parle pas de résidents mais de “personnes concernées qui se trouvent sur le territoire de l’Union”. Je ne trouve pas de “considérant” pour apporter un autre éclairage que “gus situé physiquement en Europe à un instant t”
Le 25/05/2018 à 18h50
Le 25/05/2018 à 19h34
Ces textes ont été voté il y a deux ans, pas le 24 mai 2018
Le 25/05/2018 à 19h41
Le 25/05/2018 à 20h37
Le 26/05/2018 à 00h00
Il s’agit d’unréglement : l’application est immédiate et la transcription n’est pas obligatoire.
Le 26/05/2018 à 04h32
Carrément ! Les mecs, c’est les premiers à trouver des raisons plus farfelues les unes que les autres pour t’expliquer que la loi américaine s’applique à peu près partout dans le monde (USA #1 FTW!!!111).
Dernière en date : les Américains accidentels. Tu es né aux US par hasard parce que tes parents y étaient en vacances quand tu es né (et ont un peu merdé sur le timing pour le coup) ? Alors par ici l’argent, il faut que tu payes tes impôts aux US aussi !
https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/les-etats-unis-me-reclament-6-000-euros-le…
Ah, et gare à toi si ta boite fait des trucs à Cuba ou en Iran (bon, sur le dernier point, j’exagère un peu, mais à peine)…
Le 26/05/2018 à 05h04
Je confirme. Ce sont surtout les pénalités très lourdes en cas de non conformité qui poussent les grosses boites à se mettre au pas.
Le 26/05/2018 à 05h10
La CNIL peut dire ce qu’elle veut, ce n’est pas la seule autorité en Europe à potentiellement pouvoir te taper dessus.
Et puis on peut avoir été au courant depuis 2 ans et quand même déployer une térachiée d’implémentations le 23 pour une première exécution des nouveaux batches le 24 afin d’être en règle pour le 25 (bon, c’est surtout mes collègues qui ont douillé, moi j’étais dans l’avion pour mes vacances " />). C’est malheureusement la réalité des services informatiques dans les grosses boites (et crois-moi, on se tape la tête contre le bureau au moins une fois par jour, afin de perdre quelques neurones pour se mettre au niveau des abrutis d’en-face).
Le 27/05/2018 à 16h04
Le 27/05/2018 à 16h10
Le 27/05/2018 à 18h13
Le 27/05/2018 à 19h47
Le 27/05/2018 à 20h00
Jusque 4% du CA mondial pour les entreprises.
Le 27/05/2018 à 22h35
Le 28/05/2018 à 07h03
Les exigences de la GDPR ne sont pas les mêmes selon que l’on est un facebook géant qui nie le droit à la vie privée de ses utilisateurs et les track, et le petit site d’une PME ou d’un particulier qui n’a pas pour commerce de traiter des données personnelles sensibles.
En plus, c’est pas parce que t’es petit que tu peux faire n’importe quoi avec les données personnelles des autres. Un entrepreneur te dirait que c’est une opportunité parce que ça va peut-être créer une place sur le marché pour un système publicitaire plus respectueux des données des utilisateurs.
Le 28/05/2018 à 07h14
Le 28/05/2018 à 07h17
Le 28/05/2018 à 07h19
Le 28/05/2018 à 07h39
Tu as lu le liens que tu as mis ? Parce que typiquement ton fleuriste ou ton coiffeur ne sont absolument pas concerné. J’ai un pote qui bosse dans une boite de 85M€ de CA et qui emploie environ 110 salariés, le passage en mode GRPD leur a coûté environ 15.000€ surtout en raison du passage du fichier prospect en opt-in, la mise à jour du site internet et l’actualisation des CGV. Pourquoi ça ne leur coûte pas cher ? Car le traitement des données personnelles ne concerne que l’activité marketing et que ce n’est pas leur core-business.
Le 28/05/2018 à 07h49
Les régies publicitaires dites premium se sont jetées sur la RGPD car elles sont en mesures d’accompagner leur clients qui veulent des campagnes de qualité et leurs partenaires (les sites qui portent de la publicité) en faisant des offres assez qualitatives. ça ne va pas plus loin que ça.
Le seul soucis c’est que ces régies ne sont ouvertes qu’à des sites de qualités avec un trafic suffisant car elles font du placement de publicité plus que de l’affichage tout con. En fait, le marché de la publicité en ligne va rejoindre celui de la publicité en vrai :
Ceux qui vont devoir faire face à une baisse de leur chiffre d’affaires sont les sites qui ne sont pas en mesure de qualifier leur audience ou en mesure de présenter un contenu suffisant pertinent pour que celui-ci soit magnétisable par une régie premium.
Le 28/05/2018 à 08h37
Le 28/05/2018 à 09h26
Le 28/05/2018 à 09h46
http://9news.com/ : “Access Denied”
Le 28/05/2018 à 11h10
Les gens de Framasoft doivent perdre la tête en ce moment, tant de possibilité.
Le 24/05/2018 à 16h37
Le 24/05/2018 à 16h42
Complications et paperasseries énormes, sans réelle protection des utilisateurs au final.
Une loi comme une autre, quoi.
Le 24/05/2018 à 16h49
Le 24/05/2018 à 16h50
Ca aura au moins permis de purger les services borderline, qui collectent à tout va sans aucune finalité de service…
Par contre je ne comprends pas l’argument du “coût” pour se mettre en conformité. Est-il si élevé ? Ces entreprises jettent-elles aussi l’éponge quand il faut acheter un nouveau serveur, embaucher une nouvelle personne ? Ca ressemble plutôt à un “je n’ai pas envie de faire l’effort de me mettre en conformité”…
Sinon je n’ai aucune nouvelle des multiples jobboards qui ont traité mon CV " /> Alors soit demain matin je vais être bombardé de mails “nous avons mis à jour nos CGU”, soit ils se contrefoutent du RGPD ?
Le 24/05/2018 à 16h50
Le 24/05/2018 à 17h05
Stel
Le web c’est pas que des grosses boites.
Exactement, beaucoup de petits sites ou de blogueurs sont en galère avec des moyens financiers limités. Il suffit de voir que la moitié des éditeurs de logiciels et de plugins pour CMS ne sont pas prêts.
Sans parler que les textes ne sont pas finalisés (voir article ici-même au sujet des sénateurs), ce qui pourrait entraîner de nouvelles modifications techniques à nouveau. Dont ça me fait sourire que ce soit lancé depuis 2 ans.
Sur le fond, il y a du bon, mais sur la mise en œuvre, il va y avoir du déchet et pas que des sites irrespectueux des utilisateurs.
A mon avis.
Le 24/05/2018 à 17h08
Le 24/05/2018 à 17h42
Le 24/05/2018 à 17h43
Ben oui, parce que tu es physiquement sur le territoire de l’UE.
Schématiquement, pour savoir si tu (en temps que responsable de traitement - si tu es prestataire, j’ai pas regardé le détail, j’étais pas concerné-) es impacté par le GDPR, c’est simple :
(*) ce qui est rigolo, parce que ça veut dire qu’un utilisateur américain de facebook est protégé par le GDPR quand il est en vacances en Europe et pas quand il est chez lui aux US. L’inverse aussi est vrai du coup.
Le 24/05/2018 à 17h51
Le 24/05/2018 à 18h01
Je ne m’intéressais pas au fond du sujet du commentaire. Je voulais seulement préciser le sens du mot “extraterritorialité” qu’on utilise à toutes les sauces (comme la société Steel Root, par exemple dans l’article, qui affirme un contre-sens), alors qu’il veut spécifiquement dire quelque chose de précis à l’origine.
Le 24/05/2018 à 18h12
Bah je dirais bon débarras.
J’ai bien du recevoir une vingtaine de mails de boites depuis une semaine se conformant au rgpd allant de la vente classique à plus spécifiques type guitares, aux softs 3D, 2D etc… et j’en oublie. Ca fait du bien.
Le 24/05/2018 à 18h23
Le 24/05/2018 à 18h31
Petite question un peu H.S. :
Tenant un blog perso - donc en tant que simple particulier - dois-je me conformer au RGPD ?
(Je pense être de toute façon déjà respectueux de mes visiteurs cela dit.)
Le 24/05/2018 à 18h42
Ca j’ai bien compris, mais en quoi c’est un coût élevé pour s’y conformer ? Il faudrait faire de la publicité moins ciblée, c’est si compliqué (et cher) que cela ? D’autant plus que n’importe quel petit effort sera vraisemblabment transformé en campagne de parketing “on protège vos données blablabla”, donc il y a aussi un gain à y gagner.
Le 24/05/2018 à 19h00
Le 24/05/2018 à 20h15
Le 24/05/2018 à 21h36
@Romaindu83: Y’a un autre site qui est passé aux abonnements, un truc nommé NextInpact…
Le 24/05/2018 à 21h47
@Guenael Pépin : une petite erreur ? il n’existe pas de “loi CNIL” puisque la CNIL = Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, mais une loi LCEN : Loi pour la Confiance dans l’économie Numérique, une Loi pour une République Numérique, une loi Châtel sans parler de la 1e : la loi Informatique et Liberté qui régulent le net depuis ses débuts il y a 20 ans !
https://www.ide-conseil-webmarketing.fr/glossaire-marketing-digital/l/
Ces législations ont été une chance pour les acteurs du digital de créer une relation de confiance avec leurs utilisateurs permettant l’explosion du numérique.
Le RGPD c’est le défi de l’avenir pour conserver cette relation de confiance avec l’IA, les objets connectés, les voitures autonomes,…
Relevez le défi !
Le 24/05/2018 à 21h57
Le 24/05/2018 à 22h08
Le rgpd, c’est un prétexte et cest au bon vouloir de l’éditeur. J’ai reçu des courriels de google, yahoo, skylum, mais rien vu du côté de paypal, ebay, facebook, aliexpress, gog, steam, ni de l’éditeur chinois de l’application liée à ma balance connectée, avec un compte sur un serveur chinois. Et pcinpact ? Comment est-il INpacté ? Ulule non plus ne m’a rien dit, ni Orange, pas plus qu’Apple ou Amazon, et j’ai failli oublier Microsoft. Je suppose que tous les services publics sont ok, impôts, sécu, mutuelle et j’en oubli sûrement,
Le 24/05/2018 à 22h36
Et pendant ce temps là quand on fait chier les pme le président de la commission européenne brandit sa petite paire de couilles coupé à la naissance devant marc.
Pas le notre marc z…
Le 25/05/2018 à 01h42
Le 25/05/2018 à 04h35
A mon avis les personnes séjournant dans un pays via un visas de tourisme ne sont pas considérées comme des “résidents”
Du coup, toute personne ayant son adresse principale dans l’UE il doit être protégée
Le problème que je vois là dedans c’est que bien-sur il est impossible pour une service de savoir si tu es résident ou non d’un pays : A mon avis ils ne peuvent qu’inférer avec les infos qu’ils ont…
Le 25/05/2018 à 05h11
Le 25/05/2018 à 06h54
Le 25/05/2018 à 07h26
Le 25/05/2018 à 07h26
NextInpact prouve que l’on peut afficher des publicités sans mettre en place de pistage
Du coup l’argument serait assez malhonnête
Le 25/05/2018 à 07h33
Le 25/05/2018 à 07h35
Le 25/05/2018 à 07h43
Ça se fout un peu de la gueule du monde, se mettre en conformité avec la RGPD, si tu faisais le taff correctement avant (en respectant la législation en vigueur donc), c’est l’affaire d’une journée de boulot pour une PME (création du registre de données, maj des cgv, mentions légales, politique de confidentialité, etc).
Par contre oui, si tu as une base prospect et client que tu arroses niveau marketing sans avoir jamais recueilli leur consentement explicite, ça fait mal de revenir à la réalité. :)
Le 25/05/2018 à 07h48
Oui c’est sur les médias généralistes n’ont aucun intérêt a changer de politique
En toute logique ils n’auraient pas du tout miser sur la publicité mais il est trop tard…
Dans leurs édition papier, par définition les publicité n’étaient pas ciblées
Le problème c’est que si un média rend le tracking optionnel il se mettra en position de faiblesse par rapport a la concurence
Si cette pratique doit être condamnée, cela doit être fait pour tout le secteur : Comme ça pas de distortion de concurrence
Le 26/05/2018 à 07h10
En droite ligne de cet article, le phénomène ne touche pas que d’obscures applications et quelques jeux tombés quasiment en oubli, mais même des grands titres de presse américains qui ferment l’accès aux européens (au moins temporairement):
https://www.numerama.com/tech/378163-rgpd-face-aux-nouvelles-lois-de-grands-medias-americains-bloquent-leur-acces-a-leurope.html
Si on ajoute que FB aurait fermé les comptes qui n’acceptent pas de “consentir” annonçant un vrai bras de fer entre les GAFAS et les CNILs, ca veut dire aussi que des entreprises US qui n’ont pas comme cœur de métier le défonçage de données persos préfèrent malgré tout couper leurs services…
Outre l’interrogation sur la capacité véritable des CNILs à contraindre les GAFAS, la situation pourrait aussi conduire ceux qui ne peuvent plus accéder aux comptes et services à penser que le RGPD est juste un truc pour les emmerder.
Je ne doutais pas que le RGPD ne serait pas appliqué avant des années, qu’il y aurait des crispations classiques sur le mode “c’est de la paperasse pour rien”, par contre je ne pensais pas que d’énormes boites, sciemment ou par crainte, préféreraient jouer le jeu de la coupure de service pure et simple, ce qui pourrait faire très mal si l’Europe n’est pas capable de défendre l’intérêt de protéger les données persos (et au regard de l’état de faiblesse de l’Europe, on part pas gagnant).
De là à ce que Trump se mette en tête que le RGPD est une mesure protectionniste pour sanctionner les USA il n’y a qu’un pas qu’il pourrait franchir allégrement " />
Le 26/05/2018 à 09h20
Le 26/05/2018 à 10h49
Le 26/05/2018 à 11h07
Le 26/05/2018 à 11h10
Le 26/05/2018 à 12h08
Le 26/05/2018 à 12h41
Le 26/05/2018 à 15h39
Le 27/05/2018 à 06h54
J’ai plusieurs sites personnels, et je me demandais si j’avais des choses à faire. Le texte me semble relativement flou sur ça. Ça semble toujours viser des entreprises, mais qu’en est-t-il des sites à but non lucratif de particuliers ? Par exemple, un blog.
Le 27/05/2018 à 08h05
Le 27/05/2018 à 08h38
Le 27/05/2018 à 11h11
Le 27/05/2018 à 13h59
En vrai, continuer à naviguer en refusant, c’est possible. C’est parce que je dis oui sur leur site que je ne sais pas dire non dans mon navigateur. Et entre un visiteur qui vois quelques pubs acceptables (hé oui, ça existe, suffit de pas tracker, comme un panneau publicitaire dans la rue) et pas de visiteur, le choix est censé être simple.
Mais non, certaisn sites préfèrent visiblement perdre leurs visiteurs (et donc leur matière première, il faut le dire, les clients sont les boîtes de pub) plutôt que de tolérer qu’ils ne soient pas totalement soumis à leur surveillance.
Le 27/05/2018 à 14h32
Le 27/05/2018 à 14h35
Le 27/05/2018 à 15h23