[Édito] Le buzz à tout prix sur les réseaux sociaux
Intelligence artificielle vs bêtise humaine
Aujourd’hui, on va se poser de nombreuses questions, sans forcément avoir les réponses. Le monde est-il en train de se faire manger par les réseaux sociaux ? Les interactions sociales sont-elles digérées par les tentatives de buzz ? Jusqu’où iront certains influenceurs pour gagner des « vues » ? La réalité rattrape-t-elle la fiction (Black Mirror, Upload…) ?
Le 01 mars à 17h32
11 min
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En l’espace de quelques jours, un tweet est devenu viral avec plus de 16 millions de vues sur X. Le message était accompagné d’une photo d’un chien au milieu d’une allée d’un TGV. « Être pris au sérieux, nous autres français qui râlons tout le temps mais acceptons tout. Ici très gros chien dans le train : pas de muselière, or c’est OBLIGATOIRE (pour ceux-là). Les contrôleurs juste avant, nada ! Les passagers non plus ».
Et si on se parlait ?
Nous ne débattrons pas ici du fond – le chien, la muselière, droit à l’image – mais de la forme. D’autres ont déjà fait de longs threads sur le sujet. Citons, par exemple, un médecin aux urgences pédiatriques, le journaliste Hugo Clément (qui cite aussi une réaction officielle de la SNCF) et de très (trop ?) nombreux médias se sont penchés sur le sujet. Le sujet buzz, il faut donc en parler pour surfer sur la vague. Il y a en a pour tous les goûts et de toutes les couleurs.
Dans son message, l’ex-députée Anne-Yvonne Le Dain semble regretter que personne (voyageurs, contrôleurs SNCF) ne s’étonne de l’absence de muselière sur le chien et n’en fasse la remarque au propriétaire du chien. Ce qu’elle ne fait d’ailleurs pas non plus. Hugo Clément explique, en effet, avoir contacté le propriétaire du chien : « ce monsieur, parfaitement identifiable sur votre photo, me dit que vous n’êtes pas venu lui parler et que vous avez pris la photo en douce, sans son accord ».
Tout ce buzz aurait-il pu être évité avec une discussion ? Rien ne le prouve pas. De toute façon, puisque cela n’a pas été fait, nous n’aurons jamais la réponse. Le rapport humain a bien souvent tendance à disparaitre dans notre société numérique.
Au lieu de cela, la réaction était une photo et une publication sur les réseaux sociaux, sans autre forme de procès. Dans quel but ? Se (faire) plaindre ? S’indigner ? Alerter sur une situation urgente/dangereuse ? Faire le buzz avec des « j’aime » et des « vues » sur les réseaux sociaux ? Là encore, impossible à dire…
Happy slapping, opportunisme morbide
On ne compte malheureusement plus les faits divers de personnes agressées qui sont en plus filmées et diffusées sur les réseaux sociaux. Parfois, ce sont les agresseurs qui filment. On parle alors de happy slapping (le terme happy n’est vraiment pas bien choisi). D’autres fois, ce sont des « passants » qui assistent à une agression, parfois même la filment, sans intervenir.
On parle d’effet du témoin/spectateur, effet Kitty Genovese ou bystander effect lorsque des gens assistent à une agression ou un accident, sans réagir. « L'effet spectateur, c'est le fait que plus il y a de témoins, moins on est poussé à agir parce que la réaction individuelle est influencée par celle des autres », expliquait Olivia Mons (porte-parole de la fédération France Victimes) à Franceinfo. Appeler individuellement une personne à l’aide peut aider, sans garantie de résultat.
Un phénomène qui n’a rien de nouveau, mais qui perdure au fil des années dans l’indifférence totale. Dans l’actualité récente, on peut citer une femme inconsciente sur un quai et que des voyageurs enjambaient. Il y a deux ans, un photographe était « resté cloué au sol dans le froid 9 h durant avant qu’un SDF appelle le SAMU. Trop tard ».
Il y a quelques années, une autre en train d’accoucher : « C'était évident que cette dame souffrait. Alors que tout le monde avait entendu les gémissements, les gens, curieusement, ont quitté le wagon. Ils sont descendus comme si de rien n'était », explique une des seules personnes à l’avoir aidée.
Non-assistance à personne en danger, complicité…
La non-assistance à personne en danger est pourtant punie par la loi, aussi bien au pénal qu’au civil. Midi Libre rappelle que « la complicité peut être assimilée à l'enregistrement d'une agression. […] "Est puni des peines prévues par ces articles le fait d'enregistrer sciemment, par quelque moyen que ce soit, sur tout support que ce soit, des images relatives à la commission de ces infractions" ».
De plus, « le partage en ligne ne fait qu'aggraver la peine à laquelle on s'expose puisque : "Le fait de diffuser l'enregistrement de telles images est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende", pose la loi ». Là encore, on peut bien souvent débloquer une situation, ou en tout cas éviter qu’elle s’aggrave en aidant les autres, surtout lorsqu’on est en groupe. L’action d’un petit nombre peut rapidement entrainer les autres.
Sur X, Matthieu Audibert (de la gendarmerie nationale) rappelle aux « individus qui commettent des infractions, qui se filment et qui postent leurs "exploits" sur les réseaux sociaux » que des enquêtes se déroulent aussi sur Internet.
Récupération en tout genre : du buzz sans gêne
Il y a également la « récupération politique », pour reprendre les mots du youtubeur Inoxtag au salon de l’agriculture. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, publiait il y a quelques jours une photo avec le youtubeur accompagné du message suivant : « Bienvenue au Salon de l’Agriculture @Inoxtag. Bon salon et surtout bonne ascension ! ».
Réponse de l’intéressé : « c’est de la récupération politique, il a voulu prendre une photo avec moi derrière le stand sans me demander s'il pouvait poster sur les réseaux sociaux […], cette photo a été improvisée après une séance photo avec des abonnés comme le témoigne ma tronche sur la photo ». Avec plus de 7 millions d’abonnés sur YouTube et 3 millions sur Twitter, le ministre a peut-être vu l’opportunité de toucher un large public chez les jeunes avec cette photo.
La récupération est presque un sport international sur les réseaux sociaux. Personnalités politiques, patrons d’entreprises, marques… tout le monde y va de son petit message en fonction de l’actualité. Parfois en dépassant allégrement les bornes. Ce n’est qu’un exemple parmi tellement d’autres.
Changeons encore de registre avec des personnes qui n’hésitent pas à utiliser les réseaux sociaux comme caisse de résonance pour régler leurs soucis. Cela peut permettre de faire bouger les choses lorsque des entreprises font la sourde oreille ou dépassent les bornes. Les marques n’aiment généralement pas être clouées au pilori sur la place publique.
Des militants et des lanceurs d’alerte utilisent, eux aussi, les réseaux sociaux pour faire parler de leurs causes, espérant faire le buzz et ainsi toucher toujours plus de personnes. Les hommes politiques et autres personnalités publiques aussi surfent sur cette vague.
Des (faux) dramas en direct pour faire grimper les compteurs
Dans d’autres cas, il s’agit franchement de chercher le buzz, que ce soit sur le dos des entreprises, d’une déclaration (parfois tronquée) d’une personnalité, ou bien en montant de toutes pièces des « dramas »… dont on ignore où cela va s’arrêter.
On pense notamment à un youtubeur qui avait été jusqu’à « orchestrer le crash de son avion pour faire des vues », comme le rapporte Sud Ouest. « Ce crash a en réalité été orchestré de A à Z par ce pilote expérimenté afin de promouvoir une entreprise avec laquelle il avait signé un contrat de sponsoring », ajoute Sud Ouest en reprenant les explications du ministère américain de la Justice qui l’a condamné à six mois de prison.
On peut également citer un cas troublant : la fausse mort de Lil Tay (dont on ignore si elle était planifiée), une adolescente rappeuse et influenceuse sur les réseaux sociaux. « Ce faux décès (orchestré ou non) aura permis à la jeune fille de gagner plusieurs dizaines de milliers de followers en moins de 24 heures, puisque jeudi soir, Lil Tay était suivie par 3,5 millions de personnes sur Instagram », explique Le Parisien. On n’est pas loin de la série Upload où la mort et des funérailles sont l’occasion de briller sur les réseaux sociaux.
Des exemples extrêmes, mais on ne compte plus sur les réseaux sociaux les faux clashs, fausses ruptures, fausses grossesses, fausses maladies et de manière générale de fausses annonces en tout genre dans le but de faire des « vues » et gagner des abonnés. Et ça marche.
D’autres vont jusqu’à s’abimer la santé avec des pratiques diverses et variées. Citons le mukbang, « un phénomène qui consiste à fabriquer et manger des plats et souvent à avaler des quantités exagérées de nourriture tout en se filmant et en interagissant avec le public connecté », explique Wikipédia. « Jouer » avec sa santé pour des vues, tout un concept.
Le buzz à tout prix et avant tout
Bref, pour certains, tout est bon ou presque pour faire des vues, gagner des abonnés et donc de la visibilité, peu importe les conséquences ou presque. Mais dans quel but ? Une gloire médiatique éphémère, au risque de repartir aussi vite qu’on est arrivé ? Espérer en tirer profit en devenant influenceur ? Renouer avec la « gloire » d’antan (un peu comme les anciennes stars de la téléréalité qui en font toujours plus) ?
Et l’humain dans tout cela ? Il est relégué au second plan, avec les autres abonnés, il devient un « vu » parmi d’autres. Ce problème ne concerne pas que les réseaux sociaux. Des médias aussi font la course à l’audience avec du putaclic et des informations publiées sans les vérifications nécessaires. Des médias qui n’hésitent d’ailleurs pas à jouer le jeu des influenceurs en reprenant leurs fausses annonces comme si de rien n’était. Après tout : une annonce, un démenti et une analyse, cela fait au moins trois actualités pour certains. Cela multiplie les pages vues, donc la publicité, donc l’argent qui rentre dans les caisses.
Comme le rappelle à juste titre Asma Mhalla, chercheuse spécialiste des enjeux politiques et géopolitiques de la tech, les réseaux sociaux sont très forts pour vous proposer des contenus sur mesure. Le risque ? L’enfermement dans une bulle de chaque individu : « Cette singularité de votre identité qui est la vôtre, n’est pas la mienne. Donc, à un moment donné, votre réel au fur et mesure du temps ne sera plus le mien. Or comment est-ce qu’on fait un projet de société collective, comment est-ce qu’on a un projet commun » dans ces circonstances ? Cela pose un souci : « Parce que ce sont des boîtes privées, et qu’on a un énorme problème sur leur statut, elles sont un peu antidémocratiques », ajoute-t-elle.
S’il devait y avoir une morale à cet édito, ce serait : prenez soin de vous, de vos proches et des autres. Un dialogue (lorsqu’on n’est pas en face de personnes armées ou dangereuses) peut tuer dans l’œuf une polémique. Moins de putaclic et de buzz repris en boucle pour les journalistes, cela pourrait conduire, qui sait, à plus d’analyses de fonds sur les problèmes de société. Oui, je sais, je rêve un peu trop…
On peut aussi citer Coluche : « quand on pense qu'il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que ça ne se vende plus, quelle misère ! » Même chose pour ces articles de presse : « il suffirait que les gens arrêtent de les lire… ».
[Édito] Le buzz à tout prix sur les réseaux sociaux
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Et si on se parlait ?
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Happy slapping, opportunisme morbide
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Non-assistance à personne en danger, complicité…
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Récupération en tout genre : du buzz sans gêne
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Des (faux) dramas en direct pour faire grimper les compteurs
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Le buzz à tout prix et avant tout
Commentaires (80)
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Abonnez-vousLe 01/03/2024 à 18h17
(et je suis totalement objectif)
(et maintenant je vais lire le reste de l'édito)
Le 03/03/2024 à 14h52
A tout ceux qui ne l'ont pas vu, aller le télécharger. Collector
Quand on pense les Maths ont été quasi supprimées du lycee il y a 3-4 ans... (seulement 15% des filles avaient des cours de Maths au lycée en 2021).
Le 04/03/2024 à 11h02
En effet, ce sont ceux qui crient le plus fort qu'on entend le plus. Cela ne veut pas dire que c'est partagé par le plus grand nombre. C'est même souvent l'inverse.
Donc comparer la société actuelle à une Idiocracy est pour ma part exagéré.
Mais les problèmes qui peuvent en découler restent plus que jamais d'actualité.
Le 01/03/2024 à 18h35
(Je ramasse les copies dans 2h )
Le 01/03/2024 à 19h05
Beaucoup de réponses sont écrites au moment de la réaction émotionnelle et/ou pour générer une réaction.
Et je plaide lême coupable, même si j'essaie souvent de modérer mes propres propos pour ne pas blesser ou pour calmer le jeu, j'espère en général plus un échange que juste de m'exprimer.
Le 01/03/2024 à 18h55
Sinon, le chien a l'air plutôt un bon pépère bien gentil et heureusement que l'ex députée se dise "à l'écoute" sur son profil Twitter, je n'ose imaginer ce qu'elle aurait fait si cela n'avait pas été le cas. Oui, j'ai cliqué pour comprendre cet édito.
Parler de ces sujets n'est-ce pas participer au buzz ?
Je rêve que les journalistes laissent X/Twitter diffuser ses trucs sur son réseau sans les reprendre dans leurs articles et accentuer le buzz.
Zéro lien vers X ou autre réseau social, zéro réseau social cité comme source : qui dit chiche ?
Les réseaux sociaux, c'est le degré zéro de l'information. Faites comprendre aux politiques et autres personnalités qu'ils n'auront aucune visibilité de votre part quand ils communiquent par ces voies néfastes à la démocratie.
Je m'adresse d'abord aux journalistes de Next, mais aussi à tous les autres qui nous lisent. Poussez cette idée vers vos confrères. Désintoxiquez-vous ! Vous allez d'abord souffrir de manque, mais c'est pour le bien de tous.
Le 02/03/2024 à 08h18
Et d’ailleurs, au delà du contenu « chewing gum » évoqué dans cet article, certains RS sont des outils de veille tout à fait pertinents, pour nous comme pour des journalistes.
Mais je comprends ton point dans l’absolu.
Le 02/03/2024 à 09h43
Qu'ils soient la source citée dans un article ici (ou ailleurs), ça m'énerve au plus haut point. N'ayant pas de compte sur X (et c'est souvent X le RS cité), ça me rend la consultation de la source compliqué, surtout depuis que Musk a fait en sorte que ça soit plus compliqué à lire sans compte et encore plus depuis la fin de nitter. En particulier, on ne peut plus facilement lire les réactions au tweet initial.
J'aurais tendance à dire que si X est la seule source, c'est que le sujet n'en vaut pas la peine. Il y a probablement quelques exceptions.
Oui, je sais, je suis assez radical, mais je trouve que X et autres font beaucoup plus de mal que de bien, donc autant l'achever. Et si ça pouvait servir de leçon à Musk en passant, ça me plairait assez.
Le 04/03/2024 à 10h54
Pour ces métiers, ne pas participer activement à ces réseaux revient quasiment à ne pas exister aux yeux du "grand public".
D'une certaine manière, les réseaux sociaux ont remplacés la télévision d'il y a 20 ou 30 ans.
Cependant, je considère davantage les algorithmes de ces réseaux sociaux comme étant le principal problème que les réseaux eux-mêmes.
Ce sont ces algorithmes qui privilégient les buzz qu'ils soient insipides ou abjectes.
Au lieu de promouvoir des sujets "intéressants", on promeut des sujets qui vont maximiser des "vues" et donc du temps de cerveau disponible...
Bref l’appât du gain...
Le 01/03/2024 à 19h04
Le 01/03/2024 à 19h08
Le 01/03/2024 à 20h16
Superbe édito M. Sébastien Gavois.
Le 01/03/2024 à 20h37
Le 02/03/2024 à 06h13
Modifié le 02/03/2024 à 09h47
Parce que quoi qu´il arrive, je n´irai pas l´étaler sur les réseaux sociaux pour faire parler de moi, pour générer des vues, ou que sais-je encore.
Et là on parle d´un buzz démesuré alors que rien ne s´est passé.
Juste parce qu´une personne vaguement publique s´est vraisemblablement dit que c´était le moment idéal d´exciter Twitter.
Donc non, pas OK. Au même titre que le ton sur lequel vous m´apostrophez, OK?
Le 02/03/2024 à 11h09
Comme ça on pourrait dénoncer le problème et peut-être alerter les politiques-qui-ne-font-rien !
SURTOUT surtout : ce « Jon Joe » vu ce qu’il-a-dit-sur-Next, on pourrait peut-être le doxer ? Il le mériterait bien tiens.
Oh wait…
(ironie)
Le 02/03/2024 à 19h27
Modifié le 02/03/2024 à 20h18
Ma dernière expérience en date : je marchais dans une rue à 100m de jardins clos. Un gros chien agressif s'échappe, et me tient la jambe (au sens propre : avec ses crocs) pendant au moins 20 minutes...
Le maître finit par arriver ; je lui fais remarquer que j'étais sur la voie publique. Il me rétorque : oui, mais vous êtes sur son territoire...
Ma fille a peur des chiens : cela vient d'une expérience malheureuse où, étant bébé, un molosse échappé dans la rue s'est précipité sur elle. J'avais déjà prévu de réagir à coups de lattes quand le maître est arrivé in extremis. Pas un mot d'excuse...
En revanche, concernant les patous en montagne, eux aussi très agressifs envers les randonneurs, j'arrive à les "apprivoiser" et même à sympathiser avec !
Edit : encore hier, "Attaqué au visage, au mollet, à l’avant-bras et au dos par deux chiens, un petit garçon de 5 ans a été transporté en urgence à Besançon" lien
Le 02/03/2024 à 22h52
Donc le reste de ton message est ici inutile.
Le 02/03/2024 à 07h49
Je comprends les maîtres qui défendent leur toutou en disant qu'il est gentil, mais il suffit d'une fois de trop.
En attendant y a des jeunes enfants qui meurent chaque année à cause de morsure de chien.
Modifié le 02/03/2024 à 09h49
Exemple, tous les jours je me fais frôler par des véhicules ne respectant pas les distances de sécurité, ou qui rechignent à me laisser passer sur les passages piétons. Or tous les ans plein de gens meurent écrasés par des voitures. Pour autant à quoi rimerait exactement d´étaler ça sur les réseaux sociaux, avec une photo de bagnole pour guider la vindicte populaire?
C´est vraiment ça la vie aujourd'hui? S´indigner publiquement à la moindre contrariété, avec surtout un compteur de likes en dessous et une gueguerre de pour et contre pour que ça vive jusqu'à l´indignation suivante?
Sérieusement?
Le 02/03/2024 à 22h08
On peut aussi comprendre qu'utiliser un moyen détourné peut être une solution acceptable.
Delà en faire tout un buzz, c'est autre chose.
Modifié le 02/03/2024 à 11h18
est à peinen'est pas justifié.Un peu plus loin : Il faudrait donc museler en permanence (y compris à la maison son chien) quand on a des enfants.
Le 02/03/2024 à 10h56
Le 02/03/2024 à 14h37
Le 02/03/2024 à 15h07
Oups. Ce n’est pas le bon emoji
Le 02/03/2024 à 15h08
Mais je me suis souvenu aussi que contrairement à un animal domestique (même si c'est aussi possible dans leur cas), un enfant peut ne pas avoir été désiré. Une responsabilité imposée versus une responsabilité choisie en résumé.
Le 02/03/2024 à 17h19
Y a des gens qui ont des enfants parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'offrir un chien.
Le 01/03/2024 à 20h40
Le 01/03/2024 à 20h57
Modifié le 01/03/2024 à 20h58
Par contre, personne n'a filmé à l'époque car c'était avant 2010
Le 01/03/2024 à 21h14
Je n'aime pas les chiens des autres ni le mien je n'en ai pas. Je n'aime pas les autres non plus.
Les propriétaires de chiens ou de voitures considèrent qu'ils sont gentils, eux, les chiens, les voitures et lorsqu'ils écrasent un piéton c'est pas de chance et lorsqu'il mord c'est qu'il était agressif pas le chien celui qui a été mordu.
Il y a 75ans un gentil chien m'a mordu depuis je me méfie des chiens et de leur maitres
Pas la peine essayer de discuter avec les uns ou les autres ils ont raison et les deux vont vous aboyer d'aller vous faire voir
Le 01/03/2024 à 22h17
Perso, je vois "abrege frere" (vu qu'il est à la mode) comme un gravier dans cette machine des buzz et autre story à l'entropie nulle.
Le 01/03/2024 à 22h18
Par deux fois dans le train, wagon remplis, 2 passagers se sont pris la tête.
Personne n'a rien dit jusqu'au moment ou j'ai moi même réagis (Une fois il se gueulait de plus en plus dessus, la seconde il commençait à se pousser).
Instantanément quand j'ai réagis, les wagons se sont éveillés.
J'imagine que mes interventions ont du casser un peu la bulle de colère, au moins par la surprise d'une 3eme partie, et les gueulement d'une 50ene de personne ont dissiper ce qu'il devait rester
Bref tout le monde est indifférent, mais on est rarement seul... Les gens bouillent intérieurement dans ces situations, un seul qui réagit c'est souvent une masse qui suit.
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Pour les chiens, je comprends effectivement le partage. Il semblait être pour une prise de conscience collective.
Dès le moment ou le chien est suffisamment gros pour faire des blessures importantes (voir mortelle) il faut museler attacher, surtout dans des endroits exiguë comme ça. Et quelque soit le caractère du chien...
Ma compagne est phobique des chiens, je peux vous assurer que mon point de vu à changer.
-> Chez des amis, un berger je sais plus quoi est couché au rez de chaussé en bas de l'escalier, les maitres dorment encore. Je descend et l'enjambe comme je peu en me levant. Ma compagne arrive sur le palier du dessus. Le chien se redresse et la maintient à l'etage en grognant et la menaçant. J'ai pris le chien et enfermé dans une piece, sans qu'il ai aucune animosité envers moi. Je ne le connaissait pas plus qu'elle.
-> Quand on se promène, elle reperd un chien, change de trottoirs vraiment loin de lui. Moi je reste sur le trottoir passe a coté du chien sans problème, mais elle de l'autre coté de la route se fait abboyer par le chien au moisn une fois sur deux (maintenant je l'accompagne sur l'autre trottoirs et c'est très rare qu'on se fasse aboyer)
-> Dans la rue un gars faisait sont footing sont berger allemand détaché presque à sa hauteur. En traversant une route, une bagnole tape le cul du chien et l'envoi au sol. Le proprio cours "au secours" de son chien qui le choppe à un bras (le chien n'a pas compris ce qui s’était passé et a eu un instinct de défense).
Ces 3 anecdotes pour dires que les chiens ont leur propre perception des choses. Ils peuvent avoir peur ou se sentir agresser et avoir un comportement agressif ou de défense même si il ne l'a jamais présenté avant. Un chien fait 50Kg est capable de défigurer une personne ou tuer un gamin en une fraction de seconde, il faut pas ignorer le risque même si il est faible.
Passer 15Kg, en fonction des races, sa peut être très vite impressionnant les blessures.
(Dans mon entourage proche, deux personnes se sont bien fait bouffer les mains dans des circonstances différentes... Plusieurs semaines d'arrêt de travail, et une mobilité qui ne reviendra pas... Et faut voir la tronche des mains...)
Le 01/03/2024 à 23h23
Attention, je ne cherche pas à minimiser certains comportements, mais les humains et les chiens ont des comportements proches.
Tu as l'air d'avoir dirigé une meute d'humains, mais elle de faire paniquer un animal seul au loin ?
Selon le chien bien sûr et son éducation, et je souligne ce point, et selon ton comportement, ben c'est comme un humain.
Si tu paniques, il va le ressentir et amplifier le scénario.
Après, entre des bergers éduqués à la campagne et des golden de ville, il y a une nuance.
Le 02/03/2024 à 09h12
Le 02/03/2024 à 13h44
C'est surtout des exemples pour montrer que même un chien éduqué peut présenter un danger. Surtout que l'espace exigu d'un train n'est souvent pas un environnement habituel pour les chiens.
C'est ridicule de se dire "tout vas bien se passer, il doit bien être éduqué". Une muselière et on en parle plus. D'ailleurs si le chien mord quelqu'un c'est un motif pour le faire piquer, si le proprio tient à son chien, la muselière protège également son chien..
250 000 à 500 000 morsure de chiens par an en france. 60 000 personnes se retrouve à l'hosto.
75 à 85% des morsures sur les jeunes enfant sont à la tête ou au coup.
Le 02/03/2024 à 15h54
Le 02/03/2024 à 20h13
Et également qu'un chien éduqué peu mordre même quelqu'un qu'il connaît/accepte.
200 voyage TGV en 3 ans. J'ai vu que 2 fois des gros chiens. En seconde classe c'est n'importe quoi : le chien n'a pas de place :(
Quand il se couche il est forcement sur les pieds des voisins.
On ajoute à sa les nombreux voyageurs qui déambule dans le couloir sans tenir debout : si il y avait plus de chien, les accidents y serait inevitable et ils seraient simplement interdit.
Le 03/03/2024 à 00h09
Alors, oui, je permets à mon chien de se placer dans le couloir. Mais je fais attention, lorsque des gens doivent passer, de le ramener près de nous. À la fois par respect, mais principalement par sécurité : devoir enjamber un chien est dangereux (pour l’humain comme pour le chien) dans un bus en mouvement.
Dans le train, pour des trajets courts – qu’on fait certains week-end – il n’y a généralement pas trop de monde en 2e classe. Pour nos vacances, par contre, on réserve en 1re : avec nos sacs à dos et notre chien, c’est nettement plus pratique pour tout le monde et, au regard du prix des vacances, le supplément 1re classe ne représente pas grand-chose pour nous.
La 2e classe, dans des trains longue distance, c’est bien trop encombré (notamment à cause de zones à bagages trop petites) que pour y aller sereinement avec un chien, même comme le nôtre, qui ne pèse que 9 kg.
Le 03/03/2024 à 17h03
Le 03/03/2024 à 17h57
Le 04/03/2024 à 09h40
Modifié le 04/03/2024 à 10h40
Avec mes excuses
Modifié le 03/03/2024 à 11h38
Gros chien = Danger potentiel = laisse + muselière
Cette règle est là pour que tout le monde puisse vivre paisiblement.
C'est comme les limites de vitesses sur la route. C'est contraignant mais c'est indispensable de les respecter. Il finit toujours par se passer des drames quand on ne les respecte pas.
---
Pour tenter d'expliquer :
Mon frère a été attaqué par un berger allemand à l'âge de 3 ans, il est passé près de la mort. J'avais 8 ans à l'époque. Jai assisté à l'attaque. C'était il y a 30 ans. Aujourd'hui, dès que je croise un chien d'un gabarit similaire sans laisse et/ou sans muselière, je suis terrifié.
Le 04/03/2024 à 09h41
Le 04/03/2024 à 10h24
les gros chiens en laisse et muselés au pied du voyageur (et pas dans le couloir ; ne me demande pas comment faire, je n'en sais rien)
les petits chiens dans un sac ou boîte de transport.
Le 04/03/2024 à 11h59
Le 04/03/2024 à 12h07
interdictionréglementation pour la SNCF, quelle serait la responsabilité de cette société en cas d'accident avec un chien ?Je comprends que la SNCF se couvre en édictant cette règle qui est plus contraignante que la loi telle qu'elle s'applique sur la voie publique. En plus, dans un lieu clôt, comme un train, c'est compliqué de séparer chiens et humains. L'autre solution serait d'obliger à faire voyager les chiens dans des "caisses" adaptées dans des compartiments "à bagages", mais ça n'existe plus je pense, comme dans les avions où les animaux (au moins les gros) voyagent dans une soute climatisée.
Le 04/03/2024 à 13h08
Le 04/03/2024 à 11h21
De rien pour la correction, mais ça ne rend pas le postulat de départ faux pour autant. Un danger potentiel se doit d'être maîtrisé à tout instant, et son impact réduit au minimum, pour les autres.
Le 04/03/2024 à 11h57
Et puis aussi l'alcool parce que c'est mortel.
Et on va aussi interdire le travail avec tout ses accidents de travail mortels.
On devrait aussi interdire les hôpitaux avec tout ces gens qui meurent d'infections nosocomiales.
Interdire, interdire, interdire, toujours interdire.
Le 04/03/2024 à 12h01
En fait, c'est la vie qu'il faudrait interdire, c'est elle qui est mortelle. Plus de vie, plus de mort ! ()
Le 04/03/2024 à 13h09
Le 04/03/2024 à 13h24
Le 04/03/2024 à 14h13
Le 04/03/2024 à 12h25
Si tu ne vois pas la nuance, la discussion va être difficile.
Le 04/03/2024 à 13h07
Le 04/03/2024 à 12h26
Le 02/03/2024 à 17h45
À l’inverse, d’autres chiens – c’est le cas du mien – voient ça comme une marque d’attention et voudront donc aller vers la personne. Ce qui ne fait pas non plus l’affaire des phobiques.
Si ta compagne est du genre à fixer les chiens du regard, il y a un coup à tenter : ne pas le faire. Bien entendu, j’imagine qu’il est impossible pour des phobiques de ne pas regarder du tout cette sorte de menace potentielle, mais il est possible de ne regarder que du coin de l’œil ou de ne lancer que des regards furtifs. Je ne garantis pas que ça marchera, mais ça vaut peut-être le coup d’essayer : ça pourrait limiter ce genre d’incidents.
Après, c’est aussi aux responsables de chiens de ne pas faire n’importe quoi. Les phobiques, on les remarque très vite. Dans ce cas, je raccourcis la laisse pour ramener mon chien près de moi, voire m’arrange pour le faire passer de l’autre côté de moi, histoire de me mettre entre lui et la personne. Et chez tes amis, il y avait peut-être moyen de faire passer la nuit au chien à un endroit où ta compagne n’allait pas devoir le croiser.
Avoir un chien est une responsabilité, que ce soit envers lui, envers les gens, ou envers les autres animaux. (Mais, hélas, quand je vois le nombre de gens qui, par exemple, ne ramassent pas les crottes, ne surveillent pas leur chien quand il est sans laisse, ou ne lui prennent pas de l’eau quand il l’emmènent jouer ou faire de longues promenades quand il fait chaud, je me dis que c’est un vœux pieux. )
Le 01/03/2024 à 22h27
Je me permet cependant (car, oui, on aime tous donner son avis), je ne suis pas tout à fait d'accord avec la non-assistance. On parle beaucoup de quelques (rare?) cas où personne n'intervient, mais ce n'est à mon avis qu'une minorité de cas. Une façon de faire le buzz?
Je peux donner quelques exemples persos:
- Pendant longtemps, j'ai pris le RER B à la même heure, et j'y ai croisé très régulièrement une dame aveugle (station Denfert-Rochereau). Elle était à chaque fois aidé dans les couloirs, et lorsque ce n'était pas le cas, je m'en chargeais.
- Une agression un matin d'un gars qui s'est mis à taper sa copine sur le quai de Brétigny, on est 4 à être instantanément intervenu pour tenir le gars.
A coté de cela, je n'ai jamais vu quelqu'un enjamber une personne venant de faire un malaise. Tout dépend aussi des circonstances. Si quelqu'un tombe sans raison au milieu d'un hall de gare, des gens interviendront. Par contre, si c'est planqué, contre un mur, dans un coin de la gage, des clochards alcoolisé qui se mettent par terre, y en a tous les jours. Comment faire la différence?
Et dernier point qui s'apprend en cours de secourisme, on se met d'abord en sécurité avant de secourir quelqu'un, sinon on peut devenir nous même une victime. Je ne me mettrai pas dans une baston si y a un mastodonte pour m'en prendre une aussi... J'appelle les secours et reste loin, ça ne m’intéresse pas de mourir en héro.
Après, ceux qui filment pour poster sur les RS devraient être fusillé sur place. Tout comme ceux qui ralentisse pour voir si y a pas un cadavre derrière un accident de voiture.
Le 03/03/2024 à 00h00
Mais ne laissons pas croire que c’est une fatalité, ou une règle : dans l’ensemble les cas de non intervention sont des exceptions qui font les choux gras des bestiaux qui savourent déplorer le non courage des autres comme si cela pouvait leur procurer celui qu’ils n’ont pas. Y a pas d’mal à s’faire du bien hein, surtout si c’est gratuit.
C’est une seconde nature pour certaines personnes que de se complaire dans le jugement de valeur basé sur des conneries : hier sur le on-dit ou le qu’en-dira-t-on capté au café du commerce, aujourd’hui sur les réseaux sociaux qui ont la faculté - il faut croire - de monter des magmas de mayonnaise à base d’œuf pourris, de vinaigre rassis et de moutarde moisie. Fut un temps où on en faisait profiter ses compères de comptoir du bistrot du coin ou ses convives de repas bien arrosé des familles. Aujourd’hui la salle du bistrot et son audience s’est élargie à la planète, et on a autant de cousins qu’en comptent les « followers ». C’est encore mieux : nos billevesées ont un écho plus riche, un potentiel de rebondissements plus étendu.
Elles n’en demeurent pas moins des calembredaines. Et on n’est pas moins cons qu’avant, ça c’est sûr.
Le 02/03/2024 à 02h15
Le 02/03/2024 à 07h22
Je rejoins également ce qui est dit dans l'édito : bien souvent, ce sont les hommes et les femmes politiques qui n'hésitent pas à récupérer tel évènement à leur avantage. Mais soyons toutefois un peu optimiste, la communauté n'hésite pas à les rappeler à l'ordre.
Un peu HS : Je viens d'écouter une émission sur France Culture sur la main mise des GAFAM sur le journalisme et sites de presses et leur financement. Ce qui n'est pas totalement sans rapport avec le thème qui nous intéresse aujourd'hui.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-meilleur-des-mondes/medias-et-dependance-aux-gafams-le-metier-de-journaliste-est-il-menace-1132272
Le 02/03/2024 à 11h43
À la base, les RS devraient servir à ça, avoir des interactions humaines (ou d'autres, comme la veille techno par exemple). Mais l'argent de la pub a pourri l'outil.
La conclusion de l'édito me laisse perplexe. On peut prendre soin de soi et de ses proches, tout en étant "connecté". Mais chacun choisit de l'usage qu'il souhaite faire des RS. On peut aussi s'abonner à des gens qui ont de "vrais" sujets et qui ne sont pas dans le buzz.
On ne devrait pas blâmer le couteau parce qu'il peut servir à tuer, car il sert aussi à tartiner (et puis tout le monde sait que la petite cuillère est plus efficace : https://www.koreus.com/video/horribly-slow-murderer-extremely-inefficient-weapon.html).
On peut citer les Sleeping Giants qui font ce "name and shame" pour faire faire bouger les lignes.
Certains en font même des films. Super Size Me, c'est 2004, bien avant l'avènement des rézosocio.
Le 02/03/2024 à 12h43
Je pense que tout cela vient principalement des plateformes qui ont proposés des statistiques de suivi et mises en avant les "meilleur-e-s". Manque plus qu'à leur proposer de gagner un peu d'argent avec la pub ou des sponsors pour augmenter le truc... oh wait
Internet, depuis 2.0, tout le monde se dit qu'il peut " passer à la TV". La société n'était pas prête pour ça, les entreprises en on profiter pour faire leur beurre et définir des règles. Les gens sont "tombés dedans" et jouent avec ces règles. On peut se gausser d'eux, et c'est vrai qu'ils sont responsables de ce qu'ils font, mais ils sont aussi le produit de la société et de leur parents. Il n'est pas évident de voir au-delà de sa condition, encore moins quand on vit en grande partie à travers Internet et les services de ces entreprises.
Modifié le 02/03/2024 à 13h23
En réalité, la presse est en déclin. Très nettement. La tendance est même mortifère, et sans les aides de l'État ou les rachats par les riches entrepreneurs, nous n'aurions dans le pays plus que quelques titres.
Ce déclin incite à faire pire. À rechercher le lecteur à tout prix, et pour cela, tous les moyens sont bons. Ainsi, le temps nécessaire à la mise en perspective, à la synthèse comme à l'analyse de ce qui fait réellement une information (c'est-à-dire quelque chose qui aura un impact sur l'évolution des systèmes sociaux, politiques ou économiques), tout cela, disparaît.
Même si certains ont la prétention d'y répondre, et utilisent l'argument de l'analyse ou de la mise en perspective comme un argument de vente. Ce qui est en réalité inexact, puisque le lecteur normalement cortiqué s'aperçoit qu'il n'apprend rien ou si peu, et comme l'accès au bon niveau d'information est inatteignable par la plupart des journalistes (qui sont majoritairement bien jeunes), les chances d'y parvenir demeurent bien faibles.
À la place, nous avons la presse d'aujourd'hui, totalement inutile ou presque.
Le sujet évoqué dans cet édito n'est absolument pas quelque chose de nouveau, ni même de contemporain. Ce n'est même pas lié aux systèmes réticulaires. C'est tout simplement le sort des sociétés humaines laissées à leur libre évolution dans un format qui dépasse celui de la tribu ou du groupe de tribus. Finalement pour le meilleur (les progrès de la médecine par exemple) comme le pire (nos représentants actuels et à venir pour faire simple, mais surtout le référentiel exclusif qu'est la possession).
Le 02/03/2024 à 13h23
La vidéo avant, c'était à la TV, avec globalement la fiction ou le JT. La différence entre les deux était claire.
Aujourd'hui, les deux se brouillent de plus en plus.
La TV réalité a illustré la façon dont la société se met désormais en scène. Loft Story 1, c'était globalement des gens normaux qui ont conquis les médias, alors que la TV réalité d'aujourd'hui, c'est plutôt des médias qui investissent la société.
La frontière devient floue, on sait plus trop qui nous amène l'information (celui qui l'a génère, celui qui la partage ? La plateforme qui la diffuse ?), et ça influe sur tout. Un flux de réseau social, c'est passer d'un reportage sur une catastrophe naturelle aux vacances d'un ami, puis à une actu sur la violence animale, à un tuto beauté, à la bande annonce du dernier film catastrophe pour finir sur un avis subjectif sur le conflit du moment.
Il devient donc normal de voir tout, tout le temps. Donc filmer un drame au lieu d'intervenir, ça semble banal "vu toutes les vidéos qu'on voit". Alimenter un buzz construit sur une base de harcèlement, c'est un divertissement, puisque de toute façon la personne en question n'est "qu'un compte du réseau". Mettre sa vie en danger dans un challenge c'est "participer à la vie sociale en ligne".
C'est sournoi, c'est progressif. On le disait au début d'instagram, quand on avait l'impression que tout le monde faisait plein de voyages/activité tous les weekend, alors qu'en fait simplement on ne considère absolument pas l'absence de publication de ceux qui ne faisaient rien. Et c'était plutôt nos cercles proches, aujourd'hui c'est mondial et étendu aux lambdas inconnus, voire à des influenceurs dont le métier est d'avoir une vie incroyable, ou au moins de faire semblant d'en avoir une.
Quand on a connu le monde "avant" c'est plutôt facile de discerner la limite. Mais les générations qui baignent là dedans depuis leur naissance, c'est une énorme allégorie de la caverne qui se met en place.
Mais j'espère que c'est pas irréversible, il faut absolument qu'on pousse la pédagogie sur ces problèmes et qu'on continue à responsabiliser les plateformes, celles qui n'ont visiblement pas d'ambitions éthiques, mais des intérêts économiques et politiques.
Le 02/03/2024 à 15h10
Le 02/03/2024 à 19h37
C'est au fil des années que la scénarisation s'est amplifiée, à la fois parce que les productions voulaient avoir du racoleur et parce que les participants avaient aussi conscience d'être exposés et jugés.
Jusqu'à devenir "Les Anges", dont le concept même était de recycler ceux qui font déjà le buzz pour faire de l'audience, et leur faire faire encore plus de buzz.
Modifié le 02/03/2024 à 13h44
Vous avez pas vu le sweat à Gabin ?
Le 02/03/2024 à 14h12
La stratégie du coup de couteau dans le dos. Je l'ai vécue plus d'une fois.
Au point où j'ai été obligé de m'assurer à chaque fois d'avoir assez de matière pour faire du contradictoire et me défendre.
Absurde.
Vieille histoire aussi, notre espèce a toujours eu un côté voyeur, ou encore la fameuse schadenfreude qui nous fait ressentir du plaisir quand autrui a des ennuis. Même si là aussi, je pense que tout ceci est avant tout un effet de loupe et montre des comportements certes peu acceptables, mais aussi minoritaires. J'espère. En tous cas je n'ai pas le souvenir d'avoir vu ça autre que les fameux CQR sur la route quand il y a un truc à regarder (accident, voiture arrêtée, etc).
De mon point de vue, les dramas, ou les "affaires" pour parler de la politique sont une stratégie de détournement de l'attention. De la diversion. Et comme ça titille nos plus primaires instincts, on tombe dedans tête la première.
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Personnellement, devant le "buzz", je suis généralement indifférent. Déjà, je ne fréquente pas les médias sociaux en dehors de Fosstodon. Et là dessus, j'ai jamais trop vu de shitstorm ou de drama, pas assez de monde pour ça même avec la fédération. De plus, le système n'étant pas conçu pour mettre en avant des contenus selon ce qui arrange la plateforme et ses annonceurs, mais travaillant de manière chronologique, un "buzz" est rapidement éteint puisqu'il est enfoui. C'est pas avec les 3 pauvres trending hashtags affichés sur le homepage qu'on fait du "buzz". Donc je pense que le système ne permet pas les shitstorm et le "buzz" by design. Pas d'huile à jeter sur le feu.
En fait, quand j'écoute les rubriques "vrais ou faux" de France Info, j'aurais tendance à dire que je tombe des nues quand ils parlent de détournements, fausses informations, ou encore "phrases chocs" montées en mayonnaise issues des médias sociaux. Je veux dire, rien qu'entendre le propos fait hurler mon bullshit-o-meter en me disant que c'est trop gros. C'est comme si le Gorafi était considéré comme source d'information, les éléments sont tout aussi gros et absurdes. Mais comma ça fait appel à l'émotion, ça marche direct. Et comme les médias sociaux tournent à l'émotion et à la réaction basique, ça marche encore mieux.
Après, pour moi, une chose qui contribue aussi beaucoup aux "buzz", c'est l'information tronquée pour en générer. Le mensonge par omission est devenu tellement banal en oubliant de citer le petit détail qui rendrait le fait moins percutant. Ou encore information traitée sous le prisme d'un seul sens. L'information est généralement contradictoire puisque l'histoire qu'elle raconte a forcément des protagonistes et des antagonistes. Dans un mouvement social, tout le monde défend son bout de gras et ses intérêts. Pourtant n'aborder cette grève que sous le regard des grévistes, c'est biaiser les faits. Et ça, on manque cruellement de médias qui sont capables de traiter un sujet sur des aspects multiples et donner la paroles à différentes parties prenantes. C'est d'ailleurs un reproche que j'ai déjà fait à Next quant à sa ligne éditoriale : trop unidirectionnelle, un sujet n'est que très rarement traité sous différents prismes. Et le souci, c'est que lorsqu'on a qu'une parole à écouter, on tombe dans une dérive : le comportement sectaire. Toute opinion qui ne va pas dans le même sens devient une agression. Entraînant les faux dramas.
Après, la boulimie d'information fait qu'on arrive à une telle saturation que, pour moi, on ne sait plus réagir qu'à l'émotion. D'un certain point de vue, ce ne sont là que des comportements infantiles. Comme taper son ordinateur quand il plante.
Le 02/03/2024 à 15h31
Le 02/03/2024 à 17h36
Le 02/03/2024 à 15h28
Un évènement quel qu'il soit arrive, tant personne ne bouge, personne bougera, quelques personnes bougent, à part quelques rares "je ne veux rien avoir à faire avec rien" tout le monde va bouger.
Ce qui est très triste et un des thèmes de cet édito c'est qu'au fond, personne n'a simplement posé la question au propriétaire du chien. Hors ça aussi c'est très largement prouvé, très souvent il suffit de demander.
Mon avis de vieux con est que la génération d'avant se parlait plus et en face à face, et ça résolvais les problèmes avant même qu'ils se produisent.
Une chose triste est une expérience que j'ai fait il y à qqes années pendant mes passages en caisse d'un supermarché : j'ai essayé de parler aux personnes devant moi. Quand je disais du bien du supermarché, quasi aucune réponse, quand j'en disait du mal, la discussion prenait de suite.
Le 02/03/2024 à 18h53
Super édito aussi.
Le 03/03/2024 à 09h50
Le 03/03/2024 à 10h18
(Au commencement fut le verbe)
Modifié le 03/03/2024 à 14h55
Mais:
"So far so good."
Je ne vois qu’un seul intérêt à Facebook, c’est quand on veut retrouver et reprendre contact avec une vieille connaissance, car en général on change moins de compte Facebook comme on pourrait changer d’email.
Après, voir la vie perso des autres, quand on a assez de souci avec la sienne, bof bof, mais sauf pour les grands-parents qui ont le plaisir de voir leurs petits-enfants sur un écran à défaut de les voir dans la vraie vie.
Mais c’est bien tout.
Le 04/03/2024 à 15h31
On est partis d'un edito sur le besoin de buzz sur les réseaux sociaux pour exister.
On en est arrivés à une sorte de prise de tête sur la présence de chiens dans les trains.(Au bout d'un moment, j'ai arrêté)
Si l'auteur de l'édito avait voulu faire du buzz, il aurait merveilleusement réussi.
Si le but était de nous faire réfléchir à la façon dont fonctionne notre société actuelle, je crains que l'expérience n'ait pas donné les résultats escomptés, ou alors n'ait montré que le public réfléchit moins qu'il ne réagit..
Le temps de cerveau disponible pour la réflexion semble avoir beaucoup diminué ces derniers temps.
Au passage, bravo à Sébastien pour le billet.