Next INpact vous explique, documents à l’appui, pourquoi la Caisse nationale d’assurance maladie et l’Ordre des médecins se sont élevés contre le site ArretMaladie.fr. Le dossier est désormais entre les mains de la justice.
ArrêtMaladie.fr promet de faire rencontrer un patient avec un médecin en ligne, sous un nom de domaine pour le moins « accrocheur », déposé fin 2019.
L’arrivée voilà peu sur les écrans de ce médecin un peu trop 2.0 a toutefois été pilonnée par les autorités. « On ne va pas chez le médecin pour se faire arrêter. On va chez le médecin parce qu'on a des symptômes, parce qu’on est malade et le médecin doit décider de vous arrêter s’il estime que l’état n’est pas compatible avec le travail » réagissait Agnes Buzyn, ministre de la Santé, pas plus tard que le 13 janvier chez nos collègues de France Info.
Marchandisation de la médecine, consumérisme... les plus vils maux de la terre étaient adressés par la représentante du gouvernement qui prévenait avoir « demandé à [s]es services de faire un recours en justice contre ce site, car pour moi, c'est totalement contraire à ce que doit être aujourd'hui la médecine ».
Du côté de l’Ordre des médecins, même salle d’op’, même ambiance. Le représentant des blouses blanches fustige la devanture de cet e-cabinet : « Au moyen de formules accrocheuses, le site vante l’instantanéité du processus et suggère que toute demande d’arrêt maladie sera satisfaite, portant ainsi atteinte à l’image de la profession en assimilant l’activité médicale à une activité commerciale ». Et celui-ci d’annoncer une future action en référée lancée simultanément avec la Caisse nationale d’Assurance maladie.
Ce 7 janvier, la CNAM diagnostiquait d’ailleurs « une information inexacte qui trompe les assurés et s’écarte de la déontologie médicale ». Pour la Caisse, « il est éthiquement critiquable de faire la promotion d’un site de consultations médicales en ligne à partir de la promesse de l’obtention facilitée d’un arrêt de travail ».
« Plus rapides, plus fiables, plus pratiques »
En France, la téléconsultation n’est pas en soi interdite. C’est même le contraire au regard des multiples avantages mis en avant par le ministère lui-même : « une autre manière de soigner », une réponse « à des défis tels que le vieillissement de la population ou encore le suivi approfondi des maladies chroniques », voilà « un vecteur important d’amélioration de l’accès aux soins, en particulier dans les zones fragiles ». À ses yeux, la télémédecine « constitue aussi un facteur d’amélioration de l’efficience et de l’organisation des soins ».
Ces avantages sont partagés par Can Ansay lui-même. Pour le fondateur allemand d’arrêt maladie.fr, contacté par Next INpact, « nous rendons les services médicaux beaucoup plus rapides, plus fiables, plus pratiques et moins chers en utilisant les technologies de l'information et l'intelligence artificielle ».
Économie de temps pour les patients et les médecins : « Il y a de nombreuses visites inutiles dans les cabinets et même dans les hôpitaux en raison de simples arrêts de maladie de courte durée, ce qui gaspille beaucoup d'argent et de temps qu'il vaut mieux consacrer aux patients gravement malades ».
Pour l’heure, ce n’est pas tout à fait l’hémorragie, mais le site connaîtrait un certain succès. Can Ansay nous affirme que « 50 patients sont actuellement traités par jour ouvrable via ArretMaladie.fr » et la demande tournerait autour de 120 patients par jour ouvrable. Le site promet d’aiguiser davantage encore son service « afin de ne plus avoir à refuser de patients en raison de la forte demande ».
Une pratique autorisée, mais encadrée
L’activité n’est toutefois pas régie par la loi de la jungle. Le Code de la santé publique pose de multiples conditions, détaillés par les textes d'application. « Le patient doit connaître le médecin et avoir eu un rendez-vous physique avec lui dans les 12 mois précédant la téléconsultation » résume Ameli.fr. Ce même patient « doit aussi respecter le parcours de soins et consulter d’abord son médecin traitant » et « si celui-ci le juge nécessaire, il l’orientera vers un (autre) spécialiste ».
Plus précisément, cette consultation physique durant les 12 derniers mois conditionne le droit à remboursement. Cependant, des exceptions existent et Arrêtmaladie.fr le sait. Répétées sur tous les sites officiels, elles concernent par exemple les patients sans médecin traitant, ceux dont ledit médecin est indisponible ou encore aux jeunes de moins de 16 ans, etc.
Mais que reprochent au site l’Ordre des médecins et la Caisse d’Assurance Maladie ? Nous avons obtenu les mises en demeure qui lui ont été adressées. Leur lecture permet de le comprendre précisément (remarquons au passage qu'un autre site a été épinglé. Nous reviendrons bientôt sur le sujet).
Pas de « droit » à l'arrêt maladie
La Caisse nationale de l’Assurance maladie tique déjà sur la présentation formelle de la page. Comme on peut le voir dans sa version en date du 7 janvier sur Archive.org, elle promet un « arrêt maladie sans se déplacer, 100 % valide, remboursable, rapide et sécurisé ». Sous l’image centrale, où une praticienne tend un smartphone avec la capture d’un arrêt maladie, il est spécifié : « si vous êtes trop malade pour travailler, vous pouvez consulter un médecin en ligne (25 €, remboursables) pour éventuellement avoir un repos (3 jours max) ».
Le site n'émet aucune réserve « quant à la possibilité d'obtenir un arrêt maladie et au caractère remboursable du dispositif proposé » estime la CNAM pour qui, « la remise de l'arrêt de travail est présentée comme étant un "droit" dans la vidéo de présentation ».
Des « pratiques commerciales déloyales »
La caisse a détaillé plusieurs points avant de considérer ce service comme « manifestement illicite », devant « être supprimé sans délai ».
Elle devine « une pratique commerciale déloyale », faute de rappel sur les règles subordonnant le remboursement des téléconsultations. « Le site www.arretmaladie.fr ne pose (…) aucune restriction à la prise en charge de la téléconsultation par l'Assurance Maladie ».
Autre indélicatesse, ArretMaladie.fr serait en contrariété avec un arrêt rendu par le Conseil d’État le 29 mai 2019. La juridiction administrative a rappelé que si un site veut faire bénéficier ses patients des exceptions précitées, il doit s’inscrire dans « la prolongation d'une activité physique exercée par des praticiens au sein d'un territoire identifié ». Une condition issue de la convention nationale organisant les rapports entre les médecins libéraux et l’assurance maladie, et plus spécifiquement son avenant n°6.
Certes, ce n’est qu’un référé – la décision au fond est attendue d’ici peu – mais cette contrainte a des effets rugueux en témoigne le commentaire de l’avocat de la CNAM : « le site www.arretmaladie.fr, dont les prestations s'effectuent exclusivement en ligne et à l'échelle nationale, ne correspond pas à une organisation territoriale ».
Ces organisations ont pour objectif notamment de permettre aux patients d’être en mesure « dans un second temps de désigner un médecin traitant pour leur suivi au long cours et réintégrer ainsi le parcours de soins », relate la fameuse convention.
Dit autrement, le remboursement n’est possible que dans le cadre d’une activité structurée à l’échelle territoriale, et encore faut-il qu’elle soit validée par une commission paritaire locale ou régionale. « L'affirmation selon laquelle le dispositif proposé est "remboursable" est donc constitutive d'une pratique commerciale déloyale, dès lors que les patients n'auraient pas recours au service proposé s'ils avaient connaissance de l'absence de prise en charge par l'Assurance Maladie, sauf l'hypothèse hautement improbable où les conditions de principe posées par [la convention] sont réunies ».
Des « pratiques commerciales trompeuses »
La caisse identifie également des « pratiques commerciales trompeuses ».
Pourquoi ? Le site « laisse entendre que les téléconsultations sont par principe remboursées alors que, au regard des stipulations de la convention, elles ne peuvent l'être, sauf à ce que les conditions de principe (…), ce qui ne peut concerner en tout état qu'un nombre particulièrement restreint de patients ».
Elle lui reproche aussi de convaincre « le consommateur normalement avisé qu'il obtiendra un arrêt maladie à la suite d'un "court appel vidéo" avec un médecin, sans préciser qu'un aléa existe ». Dans la version auscultée début janvier, ArretMaladie.fr laisse entendre, aux yeux de la caisse, que l’obtention de l’arrêt est un droit, « ce qui n'est évidemment pas le cas, l'arrêt maladie constituant un acte de soins délivré à l'issue d'une consultation médicale ».
Enfin, selon elle, le site méconnait les obligations des médecins à l’égard de l’Assurance maladie. « Les médecins ne peuvent (…) pas établir de feuilles de soins, en vue de leur transmission à l'Assurance maladie aux fins de remboursement, lorsque les téléconsultations sont réalisées hors les conditions posées par la Convention du 25 août 2016 telle que modifiée par son avenant n°6 » expose-t-elle, avant donc de réclamer le retrait du site.
La médecine ne se mélange pas au commerce, rappelle l'Ordre des médecins
Du côté de l’Ordre des médecins, même reproche quant à l’absence de réserves sur le droit au remboursement. « La seule lecture de la page d’accueil suggère que toute demande d’arrêt maladie est nécessairement satisfaite et remboursée ». « La vidéo de présentation disponible sur la page d’accueil, réduisent le rôle du médecin à celui de prescripteur d’arrêt maladie en quelques clics (0:26), il présente l’obtention d’un arrêt de maladie comme étant un « droit » (0:35) ».
« La profession de médecin est une profession règlementée qui dispose d’une déontologie qui interdit, notamment, d’exercer la médecine comme un commerce » expose le courrier ci-dessous révélé. « Votre société fait en fait de la publicité commerciale pour l’activité des médecins qui collaborent avec ce site internet ».
L’Ordre y devine une concurrence déloyale, « de nature à favoriser le développement de l'activité des médecins partenaires de ces deux sites internet au détriment de l’ensemble des autres médecins ». Pire, « elle porte atteinte à l’image de la profession », étant trop assimilée à une activité commerciale.
L’assertion comme quoi la délivrance de l’arrêt est « remboursable » fait l’objet de critiques similaires, alors que ce remboursement est soumis à conditions. Comme la caisse, l’Ordre considère que « le site www.arretmaladie.fr crée une confusion dans l’esprit du patient, et est trompeur, en ce qu’il donne l’impression que le seul fait de demander un arrêt maladie en ligne lui permettra d’obtenir un arrêt de travail ».
Elle y voit même matière à encourager les médecins à délivrer « des certificats de complaisance ». Enfin, parmi les nombreuses critiques, « en confiant une partie de la prise en charge du patient à un assistant médical, de surcroît, présenté comme médecin, le site […] crée une confusion dans l’esprit du patient, et est donc à l’origine de manœuvres trompeuses ».
Pas d'arrêt de complaisance, selon ArretMaladie.fr
Arretmaladie.fr « n'offre des arrêts de maladie en ligne que pour un maximum de 3 jours, seulement un maximum de 4 fois par an, uniquement à des intervalles de 3 semaines et uniquement pour quelques maladies optimales » commente son fondateur. « Nous utilisons des questionnaires pour chaque maladie comme système d'assistance avec une intelligence artificielle simple pour nous assurer que le patient a bien la maladie indiquée et que les risques sont reconnus immédiatement ».
Dans sa version allemande, quelque 30 000 certificats d’arrêts maladie en ligne auraient été émis, selon le chiffre fourni par l’éditeur. Interrogé sur le nom de domaine, Can Ansay assure qu’il n’est pas un appeau à arrêts de courtoisie. Voilà simplement un « nom de domaine facile à retenir pour nos patients et facile à trouver sur Google, car il décrit de manière optimale le service médical spécial que nous avons négocié, à savoir les arrêts de maladie ».
Autre chiffre fourni, « comme pour le médecin en pratique, près de 100% de nos patients bénéficient d'un arrêt maladie après avoir été contrôlés par nos télémédecins. Avec le nom de domaine, nous remplissons également notre obligation de fournir aux patients des informations claires sur le service ».
« J'ai supprimé les informations de remboursement demandées par la CNAM et la CNOM » concède-t-il. Voilà pourquoi, dans les versions passées du site consultées sur Archive.org, la présentation a évolué. Par exemple, la foire aux questions la plus récente prévient clairement que l’arrêt maladie n’est pas automatique alors qu’elle était moins expressive dans le 8 janvier 2020.
La FAQ du site, entre le 8 janvier et aujourd'hui
Visiblement ces modifications n'ont pas suffi puisque, nous a-t-on confirmé, le dossier est désormais dans les mains de la justice où une demande de blocage a été déposée.
Commentaires (73)
#1
Je propose de nouveaux nom : fonctionnairemaladie.fr, ratpmaladie.fr, cgtmaladie.fr " />
#2
Arrêter la maladie c’est plus le boulot des toubibs? " />
#3
Ok c’est un peu provocateur de promettre des arrêts maladie sur demande, n’empêche que ça aurait pu débloquer le système actuel des consultations qui est lui aussi bien malade…
L’arrêt maladie est un droit ce n’est pas un privilège, et entre les jours de carence et les délai pour obtenir un rendezvous avec ton généraliste, tout est fait pour te décourager.
#4
Le service répond à une réalité : trouver un rendez-vous avec un médecin dans la journée ou le lendemain, c’est difficile, du coup, quand on choppe un virus qui traîne et nous colle une bonne fièvre, on a bien le temps de le transmettre à nos collègues parce qu’on n’a pas d’arrêt maladie.
Au global, c’est une perte pour l’entreprise (les malades, ça produit rien), la sécu (si deux contaminés sont arrêtés) et pour les personnes elles-mêmes qui auraient préféré ne pas être malades, refiler ça à leur conjoint, à leurs enfants…
Si le coronavirus chinois arrive chez nous, on se le refilera tous au boulot pour cause de manque de mesures de prévention de la transmission comme les arrêts maladie, on trouvera ça moins drôle après.
Et on n’a toujours pas commencé à former beaucoup plus de médecins… En cherchant un peu, le numerus clausus pour 2020 a augmenté significativement dans quelques facs, mais on est sous les 8% d’augmentation au national.
A la poubelle le numerus clausus !
Si les étudiants ont le niveau aux examens, on les prend, et si ça doit faire un peu plus de perte dans les années suivantes, c’est pas grave, ce sera juste comme toutes les autres formations.
Comme ça, mon médecin traitant, qui n’a pas trouvé de remplaçant(e) pour son cabinet, pourra peut-être partir en retraite avant sa mort (il a 85 ans).
Et on aura des médecins pour les hôpitaux qui en manquent et les consultations de proximité qui sont de plus en plus difficiles pour tous.
#5
Dans la mesure ou le nom de ce site met en avant la possibilité d’obtenir des arrêts maladie, je ne m’étonne pas qu’il soit visé par une telle mesure d’interdiction. Dans l’esprit populaire, ce slogan rime avec arrêt de complaisance.
Dans la réalité, il est de plus en plus difficile de trouver un médecin en tant et en heure pour se faire arrêter. La semaine dernière, une de mes collègued est venue au boulot avec une lombalgie (non simulée), parce qu’elle n’avait pas trouvé de médecin pour un rendez-vous.
Mon opinion, c’est que ce site, purement opportuniste (pour ne pas dire de merde), a peut-être tué dans l’œuf une possibilité de pallier au manque actuel de médecins.
#6
Magnifique d’oser écrire ça … j’ai cru que c’était ironique pendant un instant.
« Tout est fait pour te décourager ».
La France ce pays avec tous les droits, mais où certains trouvent encore le moyen de râler.
Si tu n’as plus le courage n’hésite pas à changer de pays !
#7
#8
Je relève que la téléconsultation est accepté hors parcours de soin notament en l’absence de médecin traitant.
Avec le déficit de médecins, l’État se retrouve pris à son propre piège par ce site web. Des patienst sans médecins traitant cela va devenir la norme.
En effet, l’État a drastiquement créer la pénurie en diminuant le nombre de médecin dans les années 90. Le numérus clausus a été augmenté dans les années 2000 et les facultés de médecine sont en surchauffe et ne peuvent pas former plus de médecins. Pour rappel, les ENArques du ministères de la santé savent combien il y a de médecins en France (inscription obligatoire à l’ordre), je ne vois pas comment ils ne peuvent pas anticiper un défaut de ressources humaines sur 10 ans à moins de le faire sciemment.
A cela s’ajoute la féminisation des médecins avec un changement de mentalité dans les nouvelles génération qui souhaitent laisser plus de temps à leur vie privée (après tout c’est une proffession libérale). Avec le viellissement de la population, vous avez le combo gagnant!!
#9
C’est quand même les medecin qui se battent pour maintenir le numerus clausus. Si eux ils en ont chié “pourquoi les autres en chieraient pas aussi”? Plus de medecin = plus de concurrence, oui il y a des désert médicaux mais il y a aussi des endroit où les places sont chères…
#10
Que l’île de France devienne désert médical, c’est quand même pas terrible.
#11
#12
Il faut arrêter la mauvaise foi. Si ce site avait pour but de répondre à la demande médicale, il se serai appelé “Consultation-En-Ligne” au lieu d’ “ArrêtMaladie”.
Ce site vise clairement les personnes cherchant un arrêt de complaisance !
#13
Je ne suis pas sûr que le numerus-clausus (qui vient d’ailleurs d’être supprimé pour la rentrée 2020, mais, évidemment, avec effet différé…) soit le seul responsable des sous-effectifs dans certaines spécialités et régions : voir les sur-effectifs dans d’autres spécialités ou régions plus attractives…
Son élargissement (timide) depuis 10 ou 20 ans n’a résolu en rien la crise des “déserts médicaux” et des carences de spécialistes. Ça n’a fait qu’augmenter le nombre de médecins là où il y en a déjà suffisamment…
#14
il y a cette année 8000 départ à la retraite tous corps confondu, 3000 formé cette année
donc d’après toi ce numerus closus ne participe pas au desert medicaux ? interressant
et attention il est supprimé MAIS il n’y a que 3000 place de dispo en fac, et oui cela fait 30 ans que l’on forme 3000 medecin par an, pour quoi garder 8000 place ? passer a 8000 prendra beaucoup de temps (et d’argent), il est supprimé mais bon cela ne change rien pendant les 30 prochaines année !
#15
Ce sont certes de lieux communs mais il faut reconnaître que ce sont ceux qui bénéficient des régimes les plus protecteurs, qui sont les plus demandeurs d’arrêt maladie.
A l’opposé, les indépendants par exemple, refusent lorsqu’on leur propose un arrêt maladie …
#16
Le numérus clausus a été voulu par les médecine mais aussi et surtout par les politiques, selon la géniale équation :
moins de médecin = moins de prescription = moins de remboursement de soin
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#19
Oui, je suggère la Chine en ce moment. Juste histoire de mesurer que dans notre pays de râleurs finis nous ne sommes pas si malheureux que ça. Un arrêt de travail pour cause de coronavirus ? Ah mais en Chine il n’y a ni coronavirus ni arrêt de travail, donc tout va bien ! Retourne donc fabriquer pour quelques piécettes des iPhone pour les Français, et t’avise pas à faire grève, ça n’existe pas ici !
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#22
Oui je suggère de ne jamais rien dire quand quelque chose fonctionne mal et de laisser les choses empirer.
Comme ça c’est la Chine qui vient à nous, plus besoin de se déplacer #mangecaca#écolo !*
* Toute ressemblance avec l’orientation prise par notre pays serait fortuite
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#26
J’avais pointé dans votre brève à ce sujet que le site héberge ses formulaires sur des plateformes spécialisées dans la SEO et l’étude marketing.
Qu’en est-il du respect de la vie privée fournie par ces services ? Sont-ils compétents pour traiter des données médicales ?
Le formulaire demande quand même une énorme quantité de données personnelles extrêmement sensibles.
Perso j’irai pas donner mon numéro de sécu et mes antécédents médicaux au moindre gugus sur Internet qui me promet ce genre de service… Une enquête de la CNIL me paraît nécessaire en complément du litige opposant ce service avec l’assurance maladie et l’ordre des médecins.
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#29
J’espère qu’elles sont écrites en mandarin sinon il risque de ne pas comprendre.
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#32
En plus du but plus que tendancieux de ce genre de site, je me pose des questions sur l’efficacité diagnostique d’une consultation à distance
En face d’une caméra ? sans prise de tension , sans écouter les battements de coeur ?
C’est quoi ? Désabillez vous mademoiselle afin que je vous osculte? approchez vous de la caméra monsieur ?
Retournez vous ? Mais si je vous assure je suis bien un mèdecin!
Ah vous me dites que vous avez 7⁄3 de tension et 41° de fièvre?
Allez 2 jours et prenez un aspirine
Sérieusement ?
#33
Durant le mois de décembre, les arrêts maladie ont explosé chez les grévistes. Et c’est pas sur bfmtv que je l’ai vu.
#34
Donc quand tu es malade tu as le devoir d’aller bosser quand même ? Ou alors j’ai pas compris ta remarque.
Je soulignais le fait qu’on parle souvent des arrêts maladie comme une forme d’assistanat ou de fainéantise. Typiquement le cas pour la prime pour les médecins qui ne donnent pas d’arrêts maladie.
Alors qu’on oublie que par définition un arrêt maladie c’est quand on est malade et qu’on peut pas travailler.
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#38
« cette proposition [de téléconsultation] relève de la seule décision du médecin […] qui doit juger de la pertinence d’une prise en charge médicale à distance plutôt qu’en face à face.
En tout état de cause, une téléconsultation doit toujours être réalisée en alternance avec des consultations en face-à-face. Afin de garantir une prise en charge de qualité, il est nécessaire que le médecin dit “médecin téléconsultant” vous connaisse, ce qui implique que vous ayez eu au moins une consultation physique avec lui (cabinet, domicile patient ou établissement de santé) au cours des 12 derniers mois précédant la téléconsultation. »
« La téléexpertise est une pratique qui consiste pour un médecin à solliciter d’un autre médecin son expertise en raison de sa formation ou de sa compétence particulière. » (source : ameli.fr)
#39
Trop drôle …
#40
Les médecins n’ont aucune prime s’ils ne donnent pas d’arrêt maladie !
Par contre, il ont un certain quota de jour d’arrêt maladie au delà duquel ils peuvent être mis sous objectifs par la caisse, voir avoir des sanctions financières s’ils ne respectent pas les objectifs.
(et bien sûr, comble de l’absurdité, le quota ne prend pas en compte le nombre de patient, ni le type de travail des patients que le médecin suit …)
#41
Marchandisation de la médecine, consumérisme… les plus vils maux de la
terre étaient adressés par la représentante du gouvernement
La ministre qui se moque de l’hôpital… On parle bien de la ministre qui crée des “bed managers” pour “optimiser les ressources de l’hôpital” et le rentabiliser comme n’importe quelle entreprise privée ? " />
#42
#43
#44
J’apporte ma pierre à l’édifice des commentaires. Ce qu’il en sort, c’est que tout le monde essaye de gruger, et c’est à cause d’eux que la gangrène commence.
Du coup, on fait des lois pour cadrer le bon sens, et forcement, ça donne un cadre à ceux qui vont ensuite réfléchir a comment tordre ce cadre pour devenir profiteur, en toute légalité.
Y a un truc pas mal en Australie, les salariés 4 semaines de congés + 10 jours pour “personal or sick leave”. Autrement dit, ce sont des jours dédiés aux jours maladies, quand on est malade, on pose ces jours la, s’il en reste à la fin de l’année, bah on les poses comme des congés. C’est intéressant dans le sens où personne ne regarde les autres de travers pour être resté à la maison pour un “mal de crane”. Ca évite d’engorger les médecins déjà en sous-nombre pour des petits bobos, et ca met tout le monde au même pied d’égalité (pas de profiteur).
#45
mon medecin ne prescrit jamais d’arret maladie, ma dernière angine bacterienne avec deplacement de la cloison oesophagienne ne la meme pas fait sourcillier, ca ira mieux avec les anti bio, du coup vous pouvez allez travailler.
j’aurais pu envoyer l’ordonnance au site pour avoir au moins 3 jours d’arret :), ca m’aurait eviter de poser 3 jours et tous le monde est gagnant " />
#46
En quoi c’est mal de chercher à optimiser les ressources limitées d’un système pour en tirer le maximum de service/performance ?
#47
Un problème des quotas qu’ont les médecins pour éviter les abus, c’est qu’ils n’ont pas forcément la possibilité de débusquer les fraudeurs (et même si c’était possible ça leur compliquerait beaucoup la vie). Du coup, ils donnent à qui n’en veut et quand leur quota est presque atteint, ils arrêtent…
#48
#49
Personne ne parlent des jours de carence non plus. Dans beaucoup de cas, 3j d’arrêt, c’est juste 3j sans soldes
-> ca coute rien a l’Etat ou à la boite (hors perte du travail pour la boite, si il est indispensable, mais là c’est le problème de la boite si il n’a pas de back-up…)
La seule différence c’est que le patron ne peut pas refuser.
Ca serait nettement plus simple comme proposé au-dessus de filer directement 5j de congés/maladie en plus par an et dire “au delà médecin et paiement dégressif (genre 90% pour 5j de plus puis 85% etc)” pour éviter les abus mais toujours le permettre si c’est indispensable (comme aujourd’hui, d’ailleurs).
Nettement moins inégalitaire qu’actuellement entre les entreprises qui payent les arrêts et les autres qui payent pas, et ça se voit dans les stats :(
#50
Toi non plus tu n’es pas remboursé dans le cas d’un arrêt de moins de 3j… Carence, toussa.
#51
Je ne reprendrais pas le débat de l’actu précédente.
l’image d’archive met effectivement l’AR comme seul outil commercial. Cela n’est pas bon.
En revanche, non, il ne “promettent” pas un AR, puisque “éventuellement” est utilisé.
#52
déformation de la pensée: je voulais écrire “AM”, ou “AT”. Bien évidemment.
#53
Si le PDF est crypté, c’est bon alors. " />
Sinon, c’est honteux ce genre de site.
#54
Personne ne l’a encore fait pourtant elle est bien de rigueur ici : “C’est l’hôpital qui se fout de la charité !” " />
Effectivement notre ministre qui manage l’hôpital comme un grand groupe du CAC40, forcément la dérive venue de ce site web était à prévoir.
Donc dans cette mouvance, je ne trouve pas ça déconnant d’utiliser la télémédecine pour éviter de faire de la borne et d’être dans une salle d’attente bondée de malades pour 6h, puis repartir avec son ordonnance et son arrêt de travail.
Oui il y a clairement de la pub pour un arrêt de travail … est-ce un mal, comparé à tous ces médecins qui se font payé le dej au resto et des vacances 5 étoiles pour la famille par tous ces lobbies afin de vendre prescrire un médicament X au lieu du Y remboursé par la sécu ? (véridique)
La médecine est le plus gros business de notre époque, arrêtons de nous mettre des œillères.
#55
Bon outre le fait que le site faisait sa “pub” avec la capacité d’avoir un arrêt maladie en un click, il vas de soit que l’accès a un médecin RAPIDEMENT lorsqu’on est malade et qu’on doit sortir ce <censored> de papier avec un délais très court.
L’exemple: je déménage, je tombe malade un mois après, j’ai dû chercher 10 médecins en ile de france pour en avoir une qui daigne m’accepter. Surtout que bon l’argument “nous ne prenons pas de nouveaux clients pour la qualité des soins” est d’un bullshit +1000.
Autre détail, y a des fois des endroits ou il n’y a plus de mmédecins, exemple (plus en ile de france) quand je suis arrivé il y a 4 ans là ou j’habitais : 3 ppédiatres. Depuis fin 2019 : zéro. Donc on vas aux urgences… voila…
Le système de santé en France est en train de ppérir a cause des politiques yolo et a cour thermes…
#56
Merci pour le partage de la source “je ne l’ai pas vu là”, très utile pour confirmer tes dires " />
#57
Gogogle new, chercher arret maladie ratp. GIYF
#58
#59
Merci, la prochaine fois que je mettrais une source dans un document, j’écrirais “GIYF” dans les références. " />
#60
#61
Ce genre de truc , je suis d’accord , il n’ya pas de raisons que ça ne marche pas " />
Il y a très très longtemps à l’étranger, j’avais participé à l’installation d’un proto de mannequin pleins de palpeurs utilisé pour des cours de réanimation ( respiration et massage cardiaque)
En clair au début la bécane disait que t’avais tué ou pas ressuscité le mannequin 80% du temps
me souviens que les urgentistes disaient tous que ça allait trop vite, mais en fait au bout de quelques séances
bien que ce n’était pas encore très au point ( proto) , ils maîtrisaient beaucoup mieux les gestes ( dixit le médecin instructeur , et l’ordinateur ).
Donc la je crois dans l’efficacité de ce genre de cabine en remote.
" />
#62
Ça dépend, si tu jettes le malade en même temps que le lit, ça marche :)
#63
Cela marche aussi pour les examens de la prostate ? Pornhub pourrait lancer une gamme d’IOT tant qu’à faire. " />
#64
#65
Le temps d’attente n’est pas le même, au moins dans un cabinet médical tu as le temps de jouer les préliminaires avec la secrétaire médicale… tout se perd. " />
#66
#67
#68
en fait j’ai l’impression d’après ce que je lis à gauche et à droite que le problème de l’hôpital en France, ce n’est pas le manque de personnel mais la mauvaise affectation du personnel. En résumé : il faut de plus en plus d’administratifs pour gérer les infos exigées par les autorités de tutelle, et du coup il y a de moins en moins de ressources pour payer correctement et donner des horaires humains aux personnes vraiment utiles dans un hôpital : les soignants (infirmiers et médecins)…
#69
#70
Bin va dire ca a la secu qui expérimente la teleconsultation! :P
#71
Pas besoin de leur dire, ils ne sont pas idiots
si tu regardes , il est clairement écrit dans ameli :
Le médecin « téléconsultant » doit connaître le patient
Afin de garantir une prise en charge de qualité, il est nécessaire que le médecin dit « médecin téléconsultant » vous connaisse, ce qui implique que vous ayez eu au moins une consultation physique avec lui
On est loin du sysème décrit dans cet article
#72
ha oui c’est vrai! ce que j’ai écris pouvait être interprété comme ça .
Dit autrement :
Les médecins conseils de l’assurance maladie font des téléconsultations (sur des patients qu’ils n’ont jamais vu)
#73
Et tu crois que les budgets partis dans les administratifs ne permettraient pas de financer des lits ?
On a le même problème à l’université : des années de lois “d’autonomie des universités” (en fait, ça veut dire : “c’est vous qui décidez et qui faites mais vous devez faire des rapports pour tout justifier - n’oubliez pas le formulaire II.2.B en 4 exemplaires à faire signer par le ministère pour aller pisser”) : on a tellement besoin de gérer, gérer, gérer qu’on ne fait plus que ça surtout que les fonctions support ne supportent souvent rien du tout. Pour l’exemple, je suis dans un établissement où on arrive carrément à moins de 50% d’enseignants et enseignants-chercheurs dans les personnels et où une véritable armée mexicaine est en mise en place au support, genre des fonctionnaires catégories A partout (on va finir avec des balayeurs catégorie A parce qu’ils seront “responsables propreté” …)
Bref, le gros n’importe quoi, typique de la bureaucratie : on invente règle sur règle, on met en place des procédures, des analytics, des commissions truc et machin, et finalement le gugusse au bout de la chaîne se tape malgré tout le boulot des services support (qui ne savent pas, et c’est normal, exactement de quoi est fait le quotidien des opérationnels) et en plus, on continue l’inflation de personnels administratifs au lieu de renouveler (a minima) les opérationnels qui partent.