Connexion
Abonnez-vous

Stop Killing Games : la mobilisation entre dans sa dernière ligne droite

Le Crou ne mourra jamais

Stop Killing Games : la mobilisation entre dans sa dernière ligne droite

Lancé en avril 2024, le mouvement Stop Killing Games conteste que les éditeurs puissent interrompre les services associés à un jeu vidéo, détruisant virtuellement ce dernier pour les consommateurs en ayant acquis une copie. Depuis quelques jours, il connait un regain d'attention, autour d'une pétition qui doit recueillir plus de 400 000 signatures d'ici au 31 juillet pour que la Commission européenne soit saisie du sujet.

Le 27 juin à 16h39

Les courbes, compilées sur un site satellite du projet « Stop Killing Games », montrent une soudaine accélération du nombre de signatures recueillies dans tous les pays européens. L'initiative connait en effet depuis quelques jours un sursaut d'intérêt, motivé par une échéance proche.

Car c'est le 31 juillet 2025 que clôturera la pétition qui doit faire du sujet une initiative citoyenne européenne, c'est-à-dire un sujet porté à l'attention de la Commission européenne pour peu qu'il atteigne un seuil symbolique : un million de signatures.

Un mouvement né dans le sillage de la fermeture de The Crew

Au fait, de quoi parle-t-on déjà ? Stop Killing Games a émergé en avril 2024, dans la foulée d'une annonce qui n'a sans doute pas échappé à certains lecteurs de Next : la fermeture, par Ubisoft, des serveurs dédiés au jeu de course The Crew, sorti dix ans plus tôt. Fixée au 31 mars 2024, elle rend le titre inexploitable même s'il a été acheté plein tarif sur un support physique, au grand dam de certains joueurs.

Dans le lot figure un certain Ross Scott, qui s'est forgé une petite notoriété sur YouTube avec Freeman's Mind, une série machinima réalisée avec le moteur d'Half-Life, doublée d'une seconde saison tournée dans Half-Life 2.

Ulcéré par la décision d'Ubisoft, Ross Scott prend le mors aux dents, et annonce le lancement d'un mouvement de lutte contre les éditeurs qui détruisent leurs jeux au détriment de ceux qui en possèdent une copie.

La démarche s'incarne au travers d'un site d'information dédié, par l'intermédiaire duquel Ross Scott veut recenser et surtout fédérer les différentes actions entreprises par des consommateurs européens contre le phénomène, à l'échelle de leurs différents pays.

Mobilisation européenne

En France, Stop Killing Games indique par exemple avoir déposé plainte auprès de la DGCCRF, affirme que « le problème a été escaladé au plus haut niveau de l'agence », et serait en attente d'une décision. Le mouvement encourage par ailleurs les joueurs français à se manifester auprès de l'UFC-Que Choisir, dans le but de motiver l'association de consommateurs à déclencher une action en justice.

Le 31 juillet dernier, Scott Ross annonce le lancement d'une nouvelle action, à l'échelle du continent cette fois, avec l'ouverture d'une pétition sur le site dédié aux initiatives citoyennes européennes.

« C'est l'option la plus puissante à notre disposition, mais elle nécessite un nombre massif de signatures de citoyens des pays de l'UE pour être adoptée. Si nous pouvons atteindre le seuil de signature, il y a de très fortes chances que l'UE adopte une nouvelle loi qui protégera à la fois les droits des consommateurs de conserver les jeux vidéo qu'ils ont achetés et avancera massivement les efforts de préservation », avance le mouvement. L'objectif fixé par Bruxelles pour la prise en compte est fixé à 1 million de signatures, émanant de citoyens d'au moins sept États membres.

« Cette initiative demande d’imposer aux éditeurs qui vendent ou accordent des licences pour des jeux vidéo (ou des fonctionnalités et ressources connexes vendues pour des jeux vidéo qu’ils exploitent) aux consommateurs de l’Union européenne l'obligation de laisser ces jeux vidéo dans un état fonctionnel (jouable) », indique le texte de la pétition. « Plus précisément, l’initiative vise à empêcher le blocage à distance des jeux vidéo par les éditeurs et à fournir ensuite des moyens raisonnables de faire en sorte que ces jeux continuent à fonctionner sans la participation de l’éditeur. »

La campagne connait un démarrage rapide, mais le rythme fléchit après quelques semaines. Alors que le seuil des 400 000 signatures est atteint dès le 19 décembre 2024, le compteur n'est qu'à 456 000 en date du 23 juin. Ce qui conduit Ross Scott à reprendre la parole pour une vidéo de la dernière chance, titrée : « la fin de Stop Killing Games ». Il y revient sur le déroulé de l'opération, les forces et les faiblesses du mouvement, mais aussi sur ses chances de succès, qui dépendent désormais d'un sursaut de mobilisation.

Le chant du cygne ?

L'appel semble avoir été entendu : depuis le 23 juin, des médias et des créateurs de contenus sur YouTube relaient l'information, et la courbe des signatures se redresse de façon visible. La pétition devrait selon toute attente franchir la barre des 600 000 signataires vendredi. Reste à voir si l'engouement sera suffisamment pérenne pour que le mouvement parvienne à atteindre le million.

Le volume de signatures connait un net regain depuis le 23 juin

« Si un album est acheté en forme de CD, il serait complétement inacceptable qu'il soit rendu illisible une fois que le label de musique ferme ses serveurs, ou que le label décide de ne plus le distribuer, ou que le label fait faillite, ou que le label décide de publier une version remastérisée de l'album », plaide Denis, lecteur de Next, dans un e-mail d'alerte envoyé à la rédaction.

« Un nombre croissant de jeux vidéo sont vendus effectivement comme des biens, sans date d'expiration indiquée, mais conçus pour être complètement injouables dès que le support de l'éditeur cesse. Cette pratique est une forme d'obsolescence programmée et est non seulement préjudiciable aux clients, mais rend la préservation pratiquement impossible. De plus, la légalité de cette pratique est largement non testée dans de nombreux pays », argue pour sa part le site du mouvement.

Commentaires (46)

votre avatar
Merci pour cet article ô combien important !
votre avatar
Ce problème serait passé inaperçu si les éditeurs mettaient à disposition un exécutable pour créer soi-même un serveur ...
votre avatar
Je possède Anno 2070 qui est très bon. Pourquoi acheterai-je le 2205 ou le 1800 alors qu'ils semblent avoir moins de features (pas de mode continu pour l'un, pas de désastres dans les deux cas, etc.) si je peux toujours jouer à mon jeu ? Mais si le serveur ferme, il ne pourra plus être lancé et donc je n'aurai pas d'autres choix qu'acheter le 1800 (ou un 1404 sur GOG) si je veux toujours jouer à un Anno, ce qui ferait une vente supplémentaire.

Bref, laisser les joueurs satisfaits est mauvais pour les ventes. Fournir un serveur serait moralement juste, mais économiquement hasardeux.

C'est une des raisons qui m'ont convaincu de ne plus jamais acheter de jeux Ubisoft. J'ai d'ailleurs une version cracké d'Anno 2070 dans un coin afin de pouvoir continuer d'y jouer en cas de fermeture du serveur...

Ce qui n'empêche pas des amis de m'en offrir, même si je n'y joue pas (j'ai reçu Heroes 7, j'aurai aussi le 8 à sa sortie d'un ami qui tient absolument qu'on y joue). C'est un problème vu qu'Ubisoft n'a aucun intêret à changer de politique si les joueurs continuent de se laisser faire.
votre avatar
Il y a également une zone grise: les jeux principalement intéressant en ligne avec de vrais joueurs, et dont les serveurs sont éteints, rendant ces jeux uniquement jouable en local, via des "ordinateurs" débiles. Je pense par exemple à "Ticket to ride" (Les Aventuriers du Rail).

D'un autre coté, c'est un peu le même problème que les iot rendus orphelins (coucou les Nabz'): à quel moment une société aurait le "droit" de dire "hey les gars, le produit n'est plus en vente depuis XX années, l'infra nous coûte un pognon de dingue d'autant qu'elle est méga obsolète et nos ingés sont soit partis soit à la retraite: on va couper!" ?
C'est même légalement possiblement plus simple avec les logiciels comme les jeux, car, petite correction dans la formulation de l'article: si on achète un support physique, on paye surtout une licence, qui est un droit d'utilisation et non une appropriation du dit logiciel. D'un point de vue juridique, l'éditeur propriétaire de la solution a quelles obligations, et ce, malgré l'obsolescence beaucoup plus rapide dans le monde informatique?
votre avatar
Je vais défendre la position du mouvement, et principalement reformuler ce qui se trouve dans la FAQ du site officiel du mouvement de ce dernier.

Concernant la zone grise avec des bots, ça répondrait techniquement à la contrainte qui est de laisser le jeu dans un état "jouable". Donc à moins que la définition législative qui aboutit est extrêmement précise (et contraignante !), ça répondrait au cahier des charges.
"à quel moment une société aurait le "droit" de dire "hey les gars, le produit n'est plus en vente depuis XX années, l'infra nous coûte un pognon de dingue d'autant qu'elle est méga obsolète et nos ingés sont soit partis soit à la retraite: on va couper!" ?"
Je fais peut être un pas de côté par rapport au contenu initial de votre commentaire, mais je re-précise un point extrêmement important : à aucun moment il ne serait demandé à l'éditeur de supporter indéfiniment des serveurs pour laisser le jeu en état de marche. Les alternatives pour laisser le jeu dans un état jouable seraient donc de soit de faire un patch pour avoir un build final jouable en solo (avec des bots par exemple), soit de partager les binaires nécessaires pour héberger son propre serveur. Bien sûr les jeux pourrait directement venir avec ce support dès le début (jouables en LAN), mais ça fait parti des pratiques qui disparaissant dangereusement.
"si on achète un support physique, on paye surtout une licence"
C'est bien la question la plus pointue et la plus importante, et c'est effectivement une zone grise avec un flou juridique qui est ouvert a l'abus. Juste en France, plusieurs procédures via UFC-Que-Choisir ont été lancées, par ce mouvement et d'autres. Il s'agit donc clairement d'un point qui mériterait d'être clarifié.

Je vais terminer en citant l'article 17 de la charte européenne des droits fondamentaux :

"Toute personne a le droit de jouir de la propriété des biens qu'elle a acquis légalement, de les
utiliser, d'en disposer et de les léguer. Nul ne peut être privé de sa propriété, si ce n'est pour cause
d'utilité publique, dans des cas et conditions prévus par une loi et moyennant en temps utile une
juste indemnité pour sa perte. L'usage des biens peut être réglementé par la loi dans la mesure
nécessaire à l'intérêt général."
votre avatar
Je ne connais pas le jeu à l'origine de la mobilisation, mais il me semble un point à préciser malgré tout. Il y a couper les serveurs et couper les serveurs.

Explication : un jeu peut être mono-joueur, ou multi-joueur. Le multi-joueur peut prendre plusieurs formes : plusieurs manettes, ou en réseau.

Que des fonctionnalités nécessitant le réseau ne soit plus accessible selon le bon vouloir de l'éditeur, c'est déjà un problème de base, et il devrait permettre, d'une manière ou d'une autre, soit de prolonger les serveurs, soient de laisser la communauté monter ses propres serveurs.

Par contre, et là où c'est inadmissible, c'est quand un jeu nécessite une connexion internet, quelle soit permanente ou régulière, pour utiliser les fonctionnalités mono-joueur (ou les multi-joueurs sans réseau également). Ca, c'est totalement inadmissible, et je laisserai les connaisseurs me contredire si je suis dans le faux, mais il me semble que c'est le cas du jeu the crew justement.

Qu'un MMORPG ne soit plus jouable si les serveurs ferment, ça reste compréhensible (c'est moyen, mais compréhensible). Qu'un jeu monojoueur ne soit plus jouable car le serveur a fermé, non.
votre avatar
J'ajouterai que cela dépend de comment le jeu est vendu.

Mettre en avant un jeu comme Call of Duty en disant qu'on peut jouer avec l'autre bout du monde, et couper les serveurs, ce serait inadmissible.

Et pour un MMORPG, je ne suis pas d'accord. Par définition c'est un jeu en ligne, il faut que le jeu puisse être jouer sans les serveurs de l'éditeur (à l'image de WoW où l'on peut encore trouver des serveurs privés).

Mon premier exemple était Age of Empires, on peut continuer d'y jouer en ligne car le jeu permet une connexion IP directe avec des gens n'importe où. C'est comme ça qu'un jeu devrait être proposé, du moins, quand l'éditeur décide ne plus vouloir gérer les serveurs.
votre avatar
Et pour un MMORPG, je ne suis pas d'accord. Par définition c'est un jeu en ligne, il faut que le jeu puisse être jouer sans les serveurs de l'éditeur (à l'image de WoW où l'on peut encore trouver des serveurs privés).
Pour clarifier mon propos : que des fonctionnalités en ligne ne fonctionnent plus quand les serveurs ne sont plus disponibles, cela ne me choque pas d'un point de vue technique.

Légalement, je crois qu'il n'y a aucune obligation (et c'est d'ailleurs le combat de stop killing game pour changer les choses).

Moralement, je trouve ça vraiment moyen (sauf à ce que le jeu soit un gros bide). C'est à nous, consommateur, de nous faire entendre en boycottant un éditeur qui aurait recours à de telles pratiques.
votre avatar
Mon premier exemple était Age of Empires, on peut continuer d'y jouer en ligne car le jeu permet une connexion IP directe avec des gens n'importe où.
Quoi ?
Je bloque la ligne téléphonique depuis tout à l'heure en attendant qu'une place se libère enfin dans un slot sur MSN Gaming Zone, pour rien ?!
votre avatar
Merci pour le sous-titre.
"Mais qu'est-ce que c'est que le crou ?"
votre avatar
C’est un … surnaturel formé en 1972.

Sa capacité à terroriser la population n'est plus à prouver.
votre avatar
Après, maintenir une infra pour 3 pelés qui veulent continuer à jouer, c'est beaucoup de travail, comme pour un album d'Astérix!

(En vertu je soutiens la cause, hein)
votre avatar
Totalement vrai, et du coup il serait totalement irréaliste de demander ça aux développeurs.

Les alternatives c'est plutôt de soit patcher le jeu pour ne plus avoir besoin d'infra et donc de pouvoir jouer en solo, ou en LAN ; ou encore de distribuer tout les binaires (ou les sources?) pour permettre aux 3 pelés d'héberger leur propre infra pour continuer à jouer ensemble.

Tant qu'ils permettent de continuer de laisser le jeu dans un état "jouable", ce serait bon. Pas besoin que ce soit simple, il suffit que ce ne soit pas impossible.
votre avatar
Merci pour la médiatisation de cette initiative.

Mais pourquoi la plateforme de pétitions de l'UE demande nom et adresse ? C'est hyper intrusif je trouve.
Avec les leaks d'informations personnelles, c'est pas rassurant.
votre avatar
Euh je viens de la signer... En tout cas pour la Belgique c'est Nom, Prénom, Numéro de registre national (si vous avez pas ça en France, alors je suppose que l'adresse permet de faire une vérification ensuite... ils en parlent d'ailleurs)
votre avatar
Merci, je ne sais pas ce qu'est le numéro de registre national.
Je devine un numéro unique propre à ton identité ?
C'est déjà moins d'info mais en même temps, ce numéro est peut-être ultra important ailleurs, jsp.
votre avatar
Plusieurs pays en Europe ont cette idée de numéro d'identification administratif pour les démarches (un peu comme si on utilisait notre numéro de sécurité sociale). En France on ne le fait pas.
votre avatar
Oui.

C'est en partie basé sur ta date de naissance.

YYMMDD.AAA.AA

(avec AAAAA = un numero unique)
votre avatar
Car l'europe (ou autre) peuvent demander au pays de vérifier si la personne existe bien
votre avatar
Merci pour l'article. Pétition que j'avais loupée désormais signée.
Je ne jouais pas à The Crew mais ce n'est pas le seul à avoir subi des extinctions serveurs sans mise à disposition d'un serveur dédié, m'enfin venant d'Ubisoft ce n'est pas forcément étonnant (éditeur banni chez moi depuis Settlers VII et sa connexion obligatoire pour un jeu solo ...)
votre avatar
A voté !

J'ai plein de jeux dans le même cas, où même si il était tout à fait possible de jouer en solo et local, l'arrêt des serveurs a condamné le jeu ...
Au moins que les éditeurs balancent systématiquement un patch qui permet de jouer hors serveur avant l'arrêt !
votre avatar
« Le Crou ne mourra jamais »
Le truc est vivant dans les têtes même s'il est cramé dans les FNAC. :musique:
votre avatar
Mercie je viens de voter.
Donc il faut 1 millions de vote côté UE mais en France c'est 10% du corps électoral (plus des sénateurs et députés).
Soit plus de 4,9Millions.

Source INSEE

Je me trompe où ? N'est ce pas une aberration ?
votre avatar
Je ne suis pas un spécialiste, mais la différence principale que je constate entre une Initiative Citoyenne Européenne comme ici et un Référendum d'Initiative Partagée français c'est que dans ce dernier on voterait à priori pour une proposition de loi, alors qu'ici il s'agit "juste" de lancer une discussion dans le parlement européen.

Il n'est donc pas sûr que ça aboutisse à une quelconque loi, même si les lois européenne actuelles sont déjà pas mal du côté du consommateur et ne présenterait qu'une zone d'ombre pour ce qui s'agit du jeu vidéo.
votre avatar
Le Luxembourg a un processus de ce type: https://www.petitiounen.lu/fr
votre avatar
Heu pas tout à fais.
https://www.touteleurope.eu/fonctionnement-de-l-ue/qu-est-ce-qu-une-initiative-citoyenne-europeenne/#:~:text=L'ICE%2520permet%2520%C3%A0%2520un,dans%2520le%2520trait%C3%A9%2520de%2520Maastricht.
votre avatar
Ce que je voulais dire c'est que dans le cas du Référendum d'Initiative Partagée, il faut 5 millions de votes pour aboutir directement sur une loi, alors que dans le cas des 1 millions de votes pour Initiative Citoyenne Européenne c'est plus préliminaire dans le process législatif d'où une possible explication à la si grande différence du nombre de votes demandés.
votre avatar
Et dire que l'initiative des vegans radicaux attardés pour interdire la viande en EU a déjà récolté 900k de signatures... tandis que les gamers on est bien plus nombreux.
votre avatar
Le niveau d'argumentation...
Il est très clair que la consommation de viande est un problème environnemental (réchauffement climatique, cf. rapport du GIEC), sanitaire (zoonoses) et éthique.
Si je peux comprendre que tes jeux vidéo soient plus importants que le réchauffement climatique, les épidémies et la souffrance d'êtres sensibles, cela ne te donne pas le droit d'insulter un groupe de personnes parce qu'elles ne sont pas d'accord avec toi.
Il est de toute façon évident que ce type d'action a pour but d'ouvrir le débat, mais que la majorité n'y est pas prête pour l'instant.
votre avatar
Oui, j’ai eu un ton provoc’. C’est volontaire. Parce que cette initiative, dans la manière dont elle est formulée et dans ce qu’elle propose, me semble complètement déconnectée du réel et profondément idéologique.

Je sais que le sujet est sérieux. Je ne nie ni les enjeux environnementaux, ni les questions de souffrance animale. Mais j’ai le droit de dire que je trouve cette manière d’imposer un modèle unique, par le haut, agressive et contre-productive.

Si t’as envie de défendre cette cause, libre à toi. Mais moi je n’ai pas envie d’ouvrir un débat philosophique sur la viande, la morale et l’avenir de l’humanité. J’ai dit ce que je pensais, tu n’es pas d’accord, très bien. On n’ira pas plus loin.
votre avatar
Ah mais tu as tout à fait le droit de dire que tu "trouve cette manière d’imposer un modèle unique, par le haut, agressive et contre-productive", et qu'elle te "semble complètement déconnectée du réel et profondément idéologique".
Mais qualifier tout un groupe d'individus d'attardés est insultant et peu constructif. C'est surtout ça qui me dérange en vérité, d'attaquer les individus plutôt que les idées et les actions.
votre avatar
Je comprends ce que tu dis. Et pour être clair : je ne mets pas tous les végans dans le même sac. Chacun est libre de faire ses choix, tant qu’il ne les impose pas aux autres. Ceux qui vivent leur engagement de manière cohérente et respectueuse, j’ai aucun souci avec ça.

Ce que je critique — et que je continuerai de critiquer frontalement — c’est le militantisme radical qui cherche à interdire, culpabiliser, moraliser tout le monde. Ce n’est plus une conviction personnelle à ce stade, c’est une tentative d’imposition idéologique. Et oui, je trouve ça attardé. Comme n'importe quel imposition idéologique toute somme.

Si mon ton a été trop tranché, je peux l’entendre. Mais la cible, c’est ce radicalisme, pas les individus qui ont fait un autre choix de vie sans emmerder personne.
votre avatar
Que dit la licence ? On achète le jeu, ou il appartient toujours à l'éditeur et ce n'est qu'une location qui dure jusqu'à ce qu'elle s'arrête ?
votre avatar
Du point de vue de la propriété intellectuelle, "acheter un logiciel" est un abus de langage. En réalité, tu achètes une licence d'utilisation (mentionnant les conditions) avec éventuellement un support pour l'utiliser (cas des jeux en physique).

Ce n'est pas de la location, car tu es bien propriétaire de la licence.

Par contre, l'éditeur reste toujours le propriétaire du logiciel.
votre avatar
Et donc ils remboursent la licence quand on ne peut plus l'utiliser de leur faute ?
votre avatar
Et donc ils remboursent la licence quand on ne peut plus l'utiliser de leur faute ?
Il faut lire le contrat de licence pour le savoir.

Perso, à l'exception des MMORPG pour qui c'est une évidence, je n'achète pas de jeu dont je sais qu'ils dépendent d'une connectivité pouvant s'arrêter à tout moment et le rendant inutilisable. C'est le meilleur moyen de ne pas se faire avoir : ne pas financer la pratique.

La diff avec le MMORPG, c'est que le concept passe mieux en raison de l'abonnement puisque là on sait parfaitement que c'est un service.
votre avatar
Abus de langage ou détail volontairement enfoui dans des murs de conditions d'utilisateur sans forcément de valeur juridique, à défaut d'avoir une date limitée d'utilisation aussi clairement indiquée que sur les produits alimentaires on ne peut pas laisser au bon vouloir des éditeurs de décider quand il y a fin de la "licence".

Quand je décide de louer un film sur un site de VOD je vois clairement le bouton "Louer" et les 3 jours de visionnage.

Quand je vais sur Steam et je vais pour jouer à e.g The Division, j'ai un bouton "Acheter" alors que le jeu peut s'arrêter demain sans que je n'ai aucun recours possible pour me faire rembourser, ou pour continuer à jouer.

Donc une possible solution à la situation existante pourrait être d'être beaucoup plus explicite sur la durée de "location" des jeux.

Le mouvement Stop Killing préfère mettre en avant la solution qui se range davantage du côté du consommateur, d'autant plus qu'une des motivations cachée est la préservation des jeux vidéo.
votre avatar
Je profite de ta remarque sur la préservation des jeux-vidéos pour mettre en avant le dépôt légal numérique de la BNF (Bibliothèque Nationale de France) et le travail qu'elle fait autour de celui-ci.
votre avatar
Abus de langage ou détail volontairement enfoui dans des murs de conditions d'utilisateur sans forcément de valeur juridique, à défaut d'avoir une date limitée d'utilisation aussi clairement indiquée que sur les produits alimentaires on ne peut pas laisser au bon vouloir des éditeurs de décider quand il y a fin de la "licence".
Si tu lis les conditions d'utilisation d'à peu près tous les services en ligne sur le Web, tu verras qu'il y a toujours une clause disant que le service peu s'arrêter à tout moment. Il y a parfois un délai de prévenance indiqué, parfois non.

La question est loin d'être simple à mon sens. Comment s'assurer que le jeu pourra continuer d'être utilisable après la fin du service en ligne.
Le problème est qu'on ne peut obliger d'un point de vue légal un éditeur à publier le serveur permettant de faire fonctionner le jeu. Surtout que l'éditeur peut aussi réactiver le service un jour. J'ai vu ça avec Xenoblade Chronicles X : Definitive Edition sur Switch où les fonctionnalités en ligne (dispensables dans son cas) de sa version originale sur Wii U s'étaient arrêtées lorsque Nintendo a stoppé le service en ligne de la console. Elles sont revenues avec celui de la Switch.

Forcer par la loi une période minimale de disponibilité du service en ligne ne me paraît pas réaliste : si le jeu ne marche pas, l'éditeur ne va pas payer pour le plaisir. Donc il faut commencer à prévoir des conditions de désengagement, ça fait un peu trop de règles de gestion. En plus il faudrait harmoniser ça à l'échelle de l'UE pour que ça ait un impact.

En fait, à part considérer qu'un jeu ayant des fonctionnalités en ligne indispensables pour son bon fonctionnement est un service et non un bien (avec le modèle économique qui va avec, ça va grincer des dents), je pense que ça risque de ne pas être évident à traiter sur le plan législatif.
votre avatar
Forcer par la loi une période minimale de disponibilité du service en ligne ne me paraît pas réaliste : si le jeu ne marche pas, l'éditeur ne va pas payer pour le plaisir.
Complètement d'accord, et totalement normal.
Donc il faut commencer à prévoir des conditions de désengagement, ça fait un peu trop de règles de gestion.
C'est l'idée: intégrer la gestion de la fin de vie du produit au plus tôt dans l'architecture du développement du jeu pour éviter la situation actuelle. Oui il s'agit d'une contrainte supplémentaire, mais l'alternative serait de laisser la porte ouverte à des abus sur les droits des consommateurs donc il s'agit d'un mal nécessaire.

Pour faire une analogie, lorsque les ceintures de sécurité ont été rendues obligatoire dans les automobiles, elles venaient avec des contraintes supplémentaires pour les fabricants: d'architecture, de coût, de poids, de gestion de chaîne logistique, ... Mais l'alternative était de mettre en danger les utilisateurs, c'était donc un mal pour un bien.

Si on commence à avoir de la législation sur le sujet passer, on assistera à des transformations à la fois des pratiques de développement, mais peut être aussi de la nature même des jeux proposées. À l'inverse, peut être qu'une partie de la popularité des jeux-service en ligne aujourd'hui est due à la possibilité d'ajouter un bouton obsolescence programmée dans le produit? (retire son chapeau en aluminium)
En fait, à part considérer qu'un jeu ayant des fonctionnalités en ligne indispensables pour son bon fonctionnement est un service et non un bien (avec le modèle économique qui va avec, ça va grincer des dents), je pense que ça risque de ne pas être évident à traiter sur le plan législatif.
Je suis conscient que selon la portée de l'élément "online" du jeu, il sera plus ou moins facile d’adresser cette contrainte dans le développement, voir impossible. À voir ce que la loi demandera, avoir une version "dégradée" du jeu sera peut être acceptable.
votre avatar
C'est pas tant les règles de gestion et l'impact sur les devs qui m'inquiètent. Les entreprises s'adaptent aux réglementations (elles s'en tapent régulièrement - c'est entre autres ce qui me permet d'avoir du boulot en ce moment vu que les budgets IT sont serrés).

Non, c'est plutôt la portée des textes. Cibler explicitement le jeu vidéo me semble peu réaliste d'un point de vue légal puisque la pratique est globalement valable sur tous les logiciels. Les logiciels en SaaS (qu'ils soient Web ou avec un client lourd) dépendent d'un service en ligne. La différence, c'est qu'ils fonctionnent par abonnement (même si les offres "à vie" existent - n'oublions pas que "à vie" signifie selon la durée de vie du produit / du fournisseur / du client).

Cependant, leur durée de vie est aussi conditionnée à celle que le fournisseur entend lui donner. On a tous connaissance de services en ligne, qu'ils soient gratuits ou payant, qui ont disparu du jour au lendemain, ou avec une délai de prévenance court, avec parfois peu de contrepartie ou de possibilité d'avoir de la réversibilité.

En fait, je vois cette problématique comme celle des DLC : "tout le monde" gueule contre, mais "tout le monde" achète. À partir de là, difficile de faire machine arrière et il faut désormais trouver une solution à un problème qu'on a accepté.
votre avatar
Forte accélération ces derniers jours, le million devrait être franchi dans les prochaines heures !

952 888 à l'instant où je poste ce message
votre avatar
956 214 :perv:
votre avatar
On peut presque commencer à pouvoir être optimistes :)

À noter que le nombre de signatures peut dépasser le million, il ne s'agit pas d'un maximum. Il sera préférable de la dépasser d'ailleurs, certaines signatures pouvant finalement être invalidées lors du décompte.

Avec l'engouement et les intérêts de cette campagne qui sont partagées par un grand nombre de résidents hors-EU, il se pourrait que certains ait décidé d'y apposer leur signature quand même...
votre avatar
999 939 :stress:
votre avatar
1 012 428 !

Stop Killing Games : la mobilisation entre dans sa dernière ligne droite

  • Un mouvement né dans le sillage de la fermeture de The Crew

  • Mobilisation européenne

  • Le chant du cygne ?

Fermer