Le ministère de la Culture a décidé de mettre les moyens pour son projet de loi Création, un texte sensible attendu depuis des mois. Il vient de publier une annonce pour trouver un(e) stagiaire qui l'aidera à préparer et suivre ce texte en vue de son passage au Parlement.
Dans une annonce publiée le 28 juin sur le site LEtudiant.fr, la Rue de Valois recherche ainsi une perle rare. Ce stagiaire devra en effet dépanner le conseiller de la ministre dans « la préparation des réunions interministérielles » sur le projet de loi Création. Il l'assistera pour la rédaction « des argumentaires de synthèse », tout en filant un sérieux coup de main pour peaufiner les réponses aux courriers des sénateurs et députés :
Le profil recherché est celui d'un Bac+4 IEP ou Sciences politiques. Les candidats à ce poste unique devront faire preuve d'une « connaissance de base quant au fonctionnement des institutions et la vie parlementaire », une « expérience d'assistant parlementaire », et témoigneront d'une bonne « qualité rédactionnelle », de « réactivité et [d'un] esprit d'initiative. »
Et quelle rémunération pour accompagner l'ambitieux projet de loi ? 508,20 euros par mois, portée royalement à 554,40 euros dès le 1er septembre, suite à un changement réglementaire.
Commentaires (163)
#1
#Fonctionnaires
C’est moche mais c’est ça le service public, même les stages sont encadrés d’un salaire défini par une grille dépendant du statut et de l’ancienneté.
#2
Ouais mais c’est pour combien d’heure ??
On les connait les parlementaires … si c’est pour roupiller toute la journée c’est peu etre bien payé ?
Ha non, c’est pour 80 heures par semaine, y a que le parlementaire qui roupille en fait, c’est pour ça qu’il y a besoin de stagiaire pour faire le boulot.
#3
#4
Après l’Etat doit faire des économies partout non ?
Un poste au ministère de la culture, en tant que stagiaire c’est une belle XP sur un CV.
Ca me gène pas outre mesure.
Dans les entreprises, grands groupe oui ce sera étonnant. Mais vu la dette de la France, voir l’Etat faire des économies, je trouve ça normal.
#5
#6
En dehors du salaire, c’est surtout le choix d’un stagiaire qui est peut-être à remettre en cause. Certes, ce sera sans doute une très bonne expérience pour l’heureux élu, mais vu le contenu de la mission, quelqu’un qui a déjà un diplôme et une ou plusieurs vraies expériences, ce ne serait pas de trop étant donné les enjeux.
#7
confier un tel projet de loi sensible à un stagiaire, alors que des arbitrages monstrueux vont y être portés (notamment sur une possible inclusion des préconisations MIQ), perso moi je trouve ça dingue.
#8
Malheureusement (?), c’est le cas pour pratiquement toutes les lois et les projets. Après, pour avoir connu des gens qui ont bossé en stage sur la réforme des Université, c’est super formateur et ils en sont très content même à posteriori! Pas mal de responsabilité, beau projet, belle vue sur le fonctionnement de l’administration,… Autre chose qu’un stage photocopie ou café.
#9
Faut pas s’inquiéter, “l’heureux élu” a déjà dû être choisi parmi les copains depuis un petit moment déjà de toute manière… Ca se fait pas de filer une bonne expérience à un roturier
#10
Marrant le nom de famille du contact écris différemment dans le mail et dans la ligne “contact” :)
#11
Le profil recherché est celui d’un Bac+4 IEP ou Sciences politiques. Les
candidats à ce poste unique devront faire preuve d’une « connaissance de base quant au fonctionnement des institutions et la vie parlementaire », une « expérience d’assistant parlementaire », et témoigneront d’une bonne « qualité rédactionnelle », de « réactivité et [d’un] esprit d’initiative. »
Heuuu… Y a pas un problème là?
Vu le fonctionnement actuel de ce ministère, la bonne rédaction serait plutôt :
“Cherche larbin pour recopier ordres de l’industrie du disque et du cinéma: aucune connaissance exigée, capacité d’asservissement et de soumission maximale, absence d’esprit d’initiative requis. Bac-5 et moins souhaité”
#12
En tout cas dans l’informatique à bac+4 les grands groupes qui rétribuent le stagiaire au minimum c’est pas rare.
#13
#14
Le stagiaire ne sera sûrement pas lâché tout seul dans la nature. Il est accompagné, surveillé et son travail sera relu. Du point de vue du Ministère de la Culture, c’est une ressource qu’on peut attribuer entièrement à un sujet/projet pendant 6 mois sans craindre qu’il ne soit alpagué par d’autres actualités. De plus, il peut aussi apporter un regard neuf sur certains aspects. Certes, ça serait mieux qu’il soit payé en conséquence, mais ça c’est malheureusement une autre histoire.
#15
Il est certain que pour l’intéressé(e), l’expérience sera géniale. Pas de doute là-dessus. Après, tu ne peux pas attendre le même niveau de confidentialité qu’un conseiller ministériel. Et compte tenu des attentes autour du texte, très importantes, une telle mission confiée dans ces termes à un stagiaire est pour le moins curieuse.
#16
#17
Lequel conseiller s’occupe avant tout des questions de procédure parlementaire, me souffle-t-on…
#18
#19
#20
#21
Essaye de blouser ChorusDT qu’on rigole … Meilleur moyen de te faire radier (si trop gros, sinon mise au placard d’office).
#22
Un stage c’est une petite période. Et tu as dans ce cadre des fragilités plus importantes qu’un conseiller rompu à la confidentialité absolue, au-delà des questions contractuelles.
#23
#24
Oui, c’est vrai que le fiche de poste paraît un peu grandiloquente pour un stage. Après, connaissant un peu le milieu et la gueule des fiches de postes qui sont poussées parfois, c’est parfois (souvent) à l’arrache et les paramètres du stage sont clairement définies lors des premiers entretiens (et normalement tout au long du stage si l’encadrement est bien fait). Je comprend ton point de vue mais j’en reste pas moins convaincu que le stagiaire n’aura qu’une mission minime (mais sûrement intéressante pour lui) dans ce projet :)
#25
Au moins le stage est rémunéré.
J’ai souvenir d’amis ayant fait des stages non rémunérés en laboratoires publics plus de trois mois (durée minimale à l’époque amenant le droit à une gratification systématique dans le privé).
Après, j’ai pas l’impression que ce stage va emporter grand chose au stagiaire…
#26
#27
Que Sainte Christine t’entende ! ;)
#28
Quel article médiocre et populiste, bac+4 et 3 mois avant la loi c’était le plus souvent gratuit, donc 500 € c’est pas mal.
En tant que bac+5 fin d’études j’avais moins pendant 5 mois, avant d’avoir un vrai salaire vers 30 K€.
@Marc tu paierais combien un(e) stagiaire de 3 mois à NXI ?
#29
Ça me choque beaucoup ce stage… Seulement trois mois, ce n’est pas assez pour l’expérience, et on est pas sûr que le stagiaire sera formé. 508,20 euros par mois au début du stage, on voit bien qu’il ont pris le minimum légal; un stage en Bac+4, surtout en région parisienne, c’est au minimum 750 euros. Aucune garantie de suivi (le stagiaire sera-t-il tout seul à faire ce job extrêmement important ?). Bref : une arnaque.
#30
il aura le droit de dormir au bureau? car ça va être juste pour payer son loyer parisien là " />
#31
#32
Merci pour ce commentaire.
Dis et redis. Mais je vais insister. La question n’est pas de remettre en cause l’existence des
stages en France, ni des rémunérations afférentes. Mais de souligner la
sensibilité de la mission confiée par un ministère à une telle personne. Hey, c’est un projet de
loi attendu depuis des lustres, où des arbitrages sensibles vont être portés,
notamment lors des échanges avec les parlementaires. Ce n’est pas la rédaction
d’une simple circulaire ou d’un arrêté relatif à un festival ! L’annonce fait d’ailleurs
hurler certaines strates au sein du ministère…Bref, ceux qui ne pigent pas, prenez au moins ce périmètre en compte. Après vous pourrez me critiquer comme bon vous semblera. Merci (et nap’)
#33
J’ose espérer que le stagiaire (s’il ne souhaite pas être grillé par la suite) obéira aux règles de confidentialité présentes sur son contrat. Je serai d’ailleurs curieux de savoir si ce stage sera pourvu par un parfait inconnu ou bien quelqu’un faisant partie d’un réseau (à guetter sur LinkedIn, Viadeo, …)
#34
#35
Demain on aura des annonces :
1 - Cherche stagiaire Bac+3 pour rédaction des accords Commerciaux Transnationaux France-Monde.
Connaissance juridique souhaité.
Remuneration en ticket resto.
2 - Cherche stagiaire Bac+3 pour rédaction des accords militaires France-URSS
Connaissance juridique souhaité.
Remuneration en ticket resto.
#36
#37
#38
#39
Ouais enfin vous en faites beaucoup pour un stage qui, d’après l’intitulé, s’apparente plus à un travail de synthèse et de rédactionnel.
On ne va certainement pas demandé à un stagiaire de prendre “partie” mais d’être le plus exhaustif possible dans la synthèse de ce que le chargé devra lire.
Quant au côté rédactionnel, on lui demandera certainement une certaine aisance et rapidité pour écrire une note dont la teneur principale sera dictée par le conseiller parlementaire.
En gros son role dans l’organigramme sera l’équivalent à celui d’un commis dans une cuisine de restaurant.
Quant au salaire, j’ose espérer qu’il sera abordé en entretien. De toute façon pour 3 mois, ils ne vont pas demander à quelqu’un de déménager…
#40
En plein paris et pour un bac +4, un tel salaire c’est quasi de l’esclavagisme.
#41
Le n’importe quoi socialiste en marche
#42
Tout à fait. Mais ce n’est pas de l’altruisme. Derrière, il y a un fort désir de recruter le stagiaire quand il aura son diplôme. C’est de plus la possibilité de l’évaluer (sans les contraintes d’une période d’essai d’un contrat de travail) durant son stage.
#43
#44
C’est soit le stagiaire soit Hollande, ils se sont dit que faire pire serait difficile…
#45
C’est clair !
Moi je me demande surtout comment tu fais pour trouver des perles comme çà, sérieux elle est “collector” celle là !
je stocke.
Bonn exemple de dumping social mais surtout de guignolerie de nos élus.
#46
Wouaaaaalaa….
#47
Avant 2013 ce n’était absolument pas illégal, tu pouvais très bien faire un stage de 6 mois non rémunéré dans le public.
#48
Bah justement… théoriquement, un stage doit être lié à une formation. Cette dernière a un espace réservé à la durée du stage normalement. Là, c’est un stage qui prend la place d’un job d’été…
Je sais que les universités acceptent des stages comme jobs d’été, mais ce n’est pas le but d’un stage. Il doit faire partie intégrante d’une formation.
#49
Effectivement : à plus de 25% de la population au chomdu (comme l’espagne en fait), il faut faire un effort.
#50
Beaucoup de formations te permettent de faire un stage volontaire non prévu dans ton cursus durant les vacances scolaires.
#51
Attention le lance pierre est de sortie :-)
#52
#53
J’avais pas vu ta réponse avant d’éditer mon message ;)
La loi prévoit que le stage fasse partie intégrante d’une formation. Après, comme toutes les obligations à propos des stages… les entreprises (et le service public) n’en font qu’à leur tête.
#54
Au delà du salaire, c’est juste incroyable de voir une mission de cette envergure confiée à un stagiaire, mais ça n’a pas l’air de choquer grand monde apparemment…" />
#55
#56
#57
#58
#59
Ben quoi?! L’Etat se met à la mode SSII: pourquoi prendre un permanent, alors qu’il y a plein de stagiaires qui ne coûtent rien?
On peut aussi se dire que tout est déjà prêt, et que l’individu en question aura surtout à faire des copier-coller préparés par les lobbys à destination des élus.
#60
C’est quand même du foutage de gueule les stages en France.
#61
Z’avez rien compris, gouverner c’est prévoir et là ils sont particulièrement organisés, si y’a le moindre souci avec ce projet de loi, ils pourront dire sans souci que c’est de la faute du stagiaire ! " />
#62
#63
Pourquoi vous pleurez ?
Que les stagiaires soient déjà heureux d’être payés, acquierir une expérience ca demande certains sacrifices. Rhaaaaaa les nantis.
Et puis ils sont où ceux qui crient qu’il y a trop de fonctionnaires et que ca coute trop cher ? Un bon moyen de réduire le budget de l’état, là.
#64
Toi t’as postulé à l’offre, allez avoue ! " />
#65
#66
Un bac +4 à moins de 600 boules. lol
#67
Agnès Sall aurait postulé mais veut la prise en charge des frais de taxi " />
#68
#69
Source : http://vosdroits.service-public.fr/professionnels-entreprises/F20559.xhtml#N1016…
En l’absence de contrat de travail, un stage d’étudiant ne doit pas être proposé pour :
remplacer un salarié en cas d’absence, de suspension de son contrat de travail ou de licenciement,
exécuter une tâche régulière correspondant à un poste de travail permanent (le stagiaire n’a pas d’obligation de production comme un salarié),
faire face à un accroissement temporaire d’activité,
occuper un emploi saisonnier.
En première analyse de néophyte non-juriste, je m’interroge sur la cohérence entre les missions proposées dans cette annonce et certains points ci-dessus. Un avis éclairé ?
#70
#71
#72
Et certains sont même prêts à se battre pour avoir ce poste.
#73
#74
#75
#76
#77
+1, mais contrairement à l’administration, tu peux negocier
#78
#79
#80
#81
Mouais, je comprends l’idée, mais je ne suis pas convaincu.
S’il y avait une part de communication langue de bois, effectivement, le stagiaire pourrait faire une bourde du fait de son inexpérience, mais il semble qu’il s’agisse d’un travail sans communication, ce qui signifie que le stagiaire doit juste s’abstenir de raconter le contenu de son boulot à ses potes, ce que des tas de stagiaires doivent faire.
A moins que tu ne fasse référence à un potentiel harcèlement de la part de journalistes malfaisants et dégoulinants de mauvaise foi (je me rappelle plus de l’expression consacrée chez les " /> ayants droits)?
#82
Vu ce qu’il est payé, ca devrait être facile de lui arrondir les fins de mois si on est rédac-chef d’une revue en ligne certaine en échange des docs intermédiaires plus quelques détails croustillants.
#83
#84
#85
#86
Ils vont sortir un texte pourri et après ils vont dire “c’est la faute du stagiaire” " />
#87
#88
#89
#90
Certes mais s’ils avaient ouvert un CDD, cela leur aurait couté 4 fois plus (mais sans indemnités de précarité, car cela dépend du droit administatif, pas du droit du travail) pour le même taff …
Faut quand même pas rigoler !
#91
Ben oui, j’ai eu mes tafs sans stage, car je bosse depuis mes 17 ans et que je n’ai pas pu faire d’études et donc profiter d’un stage qui se transforme en CDI.
Et comme seuls les petits bout de papiers officiels semblent avoir de l’importance (par rapport à l’expérience), je pense avoir le droit de trouver stupide de balancer un ingé sur un taf où il ne fera que de l’Outlook (client, pas serveur), tout en confiant des projet conséquents à une bande de stagiaires débutants (rien contre eux), qui seront de toute façon éjectés par les nouvelles fournées annuelles/bi-annuelles.
Tu peux remballer tes histoires de poncifs. Il s’agissait plutôt d’ironie.
Il ne s’agissait pas de juger une entreprise en particulier, mais un comportement de plus en plus en vogue, surtout dans les “marchés à viande”.
#92
Et pendant ce temps-là les stagiaires GAFA gagne 8000+ sans pour autant être des génies " />
#93
Le problème n’est pas vraiment le salaire, puisqu’en effet un stage est gratifié a ce niveau là à partir de 2 mois.
Le problème c’est qu’ici ce n’est pas un stage : le profil de poste est pour un bac+5/+4 qui a donc fini ses études et en plus c’est juste pour 3 mois. Au niveau universitaire un stage de ce niveau se fait en M1 généralement, et en M2 c’est souvent des stages de 6mois (donc gratifiés). Là c’est plus du foutage de gueule : il faut un CV digne d’une embauche en CDD/CDI mais avec à la clé 3 mois à 600€.
L’excuse du gain d’expérience est juste inique je suis désolé. Un taf c’est un taf et on doit être payer pour ça. Dans le cadre de ces études on peut encore comprendre, pas quand on a fini.
Vous imaginé un truc comme ça dans le privé ? les dérives potentielles ?
De plus je croyais qu’on avait des haut fonctinonaires très bien rémunérés eux, pour faire ce genre de taf …
#94
Hahahahahahaha…. Hahahahahaha !
un stage à 554,40 euros/mois
#95
Non les chômeurs on s’en branle, les stages ne les concernent pas.
#96