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L’IA par Luc Julia (Siri) : « beaucoup de n’importe quoi », des gens « pas respectables »

Il est « ingénieur informaticien » (ne me dites pas merci)

L’IA par Luc Julia (Siri) : « beaucoup de n’importe quoi », des gens « pas respectables »

Lors d’une audition au Sénat, Luc Julia est venu distribuer les mauvais points et remettre les pendules à l’heure, enfin, à son heure. Tout y passe, la « révolution » générative, l’IA générale, la recherche en France, la voiture autonome, les enregistrements sans consentements de Siri pour finir par des tacles contre des « gens qui ne sont absolument pas respectables d'un point de vue purement politique ».

Le 20 juin à 15h27

Luc Julia est informaticien franco-américain principalement connu pour être le co-créateur de Siri, mais il n’a passé qu’un an chez Apple. Il est ensuite passé pendant huit ans chez Samsung comme directeur technique. Il est depuis quatre ans directeur scientifique du Groupe Renault et donne des dizaines de conférences par an. Il est aussi membre du conseil d'administration de Radio France, nommé par l’Arcom fin 2021 pour un mandat de cinq ans.

Il est auteur de deux livres : L'intelligence artificielle n'existe pas (2019) et IA génératives, pas créatives - L'intelligence artificielle n'existe (toujours) pas (2025). Le « concepteur de Siri » était invité par la commission des affaires économiques du Sénat pour une audition sur l’intelligence artificielle. Son discours est dans la veine de ces précédentes déclarations. Il en profite pour tacler à tout-va et revient sur l’affaire des écoutes abusives de l'assistant vocal Siri.

Pour commencer, « on va se calmer »

Il attaque bille en tête sa présentation en remettant à sa manière l’église au centre du village : « Pour être clair, déjà les IA, ce ne sont que des mathématiques. Donc on va se calmer ». Une manière de tacler le mot « intelligence » dans l’acronyme IA.

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Commentaires (61)

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Cette phrase m'a fait me poser la question :
C'est absolument impossible d'écouter tout, tout le temps et de le mettre sur des disques.
J'ai donc demandé de l'aide à une IA, qui conclue en (très) gros à un total de 5,5 Eo (donc 5500000 To) de données textuelles PAR AN si on écoutait les 8 milliards d'humains parler pendant 2h à une moyenne de 150 mots de environ 5 lettres par minute.
Bien sûr, en ayant converti l'audio en texte.

C'est pas impossible impossible, mais c'est tout de même très proche de l'impossibilité technique... Et surtout, pour quoi faire ?
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Et surtout, pour quoi faire ?
Entraîner des IA ? :-P
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Pas possible d'écouter tout le monde mais possible d'en écouter beaucoup. La NSA engrange des terachiées de données sur un paquet de monde depuis un paquet d'années et ces nouvelles technologies ne vont faire qu'augmenter les choses et permettre de sortir plus d'infos pertinentes de la masse.
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Il manque quelques détails :
- Près d'un tiers des personnes dans le monde n'ont même pas accès à internet. Alors Siri, l'IA et Big Brother...
- On estime à 7,1 milliards le nombre de smartphones utilisés dans le monde (oui, vu que certains en ont plusieurs...)
- Suivant tes données (que j'ai évidemment pas vérifiées), ramené à la personne chaque smartphone devrait donc analyser 18 000 mots en 2h . Or, rien que l'actu ci-dessus contient 2 423 mots, donc ça ferait l'équivalent de 9 actus à analyser toutes les 2h, ça semble toujours impossible qu'une IA fasse un résumé de 9 actus sur un laps de 2h et transmette 10Ko de données à un serveur ?

Les outils qui écoutent et font des par IA, ça existe déjà et ça fonctionne pas trop mal (j'ai fait le test avec un client sur une réu Teams).

Si on prend la fonction "Recall" de Windows, c'est déjà aussi un peu l'enjeu, avec le visuel cette fois-ci : à chaque nouvelle action, on l'enregistre (stockage de screenshots), on l'analyse (OCR+IA) et on en tire une conclusion pour permettre une recherche ultérieure. La différence c'est que c'est conçu pour aider l'utilisateur, mais ça pourrait très bien envoyer un récap quotidien pour dire qu'aujourd'hui t'as passé beaucoup de temps à parler d'IA sur Next, donc qu'une petite pub pour un moteur d'IA serait pertinent.

Avec les NPU embarqués et des puissances d'analyse "on device" en pleine explosion, on pourrait donc à peu près imaginer que ça va devenir largement possible qu'une IA écoute toute une journée et génère une synthèse qu'il transmet à un serveur.
En revanche, à date clairement non, en tout cas pas de façon secrète : trop énergivore pour la batterie (si traitement IA on device) et trop peu discret pour le volume data pour un traitement externe (sans parler de l'impact batterie de la sollicitation permanente du modem, qui reboucle avec le premier point).

Et comme tu l'as dit : pour quoi faire ? Les données déjà disponibles sont déjà tellement exploitables que ça n'a pas grand intérêt que d'aller exploiter la dernière blague de la machine à café.
Quand t'as cherché spontanément sur Gemini Live en mode vidéo "c'est quoi ce gros bouton sur mon schtroumpf" il y a deux semaines, je vois pas pourquoi ils iraient s'embêter à t'écouter frauduleusement en parler avec ton médecin.
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"Et comme tu l'as dit : pour quoi faire ? Les données déjà disponibles sont déjà tellement exploitables que ça n'a pas grand intérêt que d'aller exploiter la dernière blague de la machine à café. "

Il n'y a rien de rationnel dans ce comportement à vouloir tout écouter/stocker. Le comportement est simplement d'avoir le max de données est ensuite on voit comme on peut en faire quelque chose, surtout du profilage marketing. La raison est simple, s'il ne le font pas un autre le fera et ils se feront distancé. On est dans une fuite basé sur de la spéculation. Mais ça fait vendre, et ça ramène de l'argent. Donc c'est bon pour le business.

En outre, tout enregistré est aussi utile pour récupérer des informations sensibles à usage d'espionnage économique et industrielle.
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En fait c'est largement possible. Dans une autre vie, j'ai bossé sur la conception d'un algo pour détecter des patterns particuliers de signaux EM en temps réel. Nous n'étions pas interessé pas dans l'ensemble du signal mais seulement à detecter des comportements particuliers.

L'algo consistait en grosso modo à découper le signal, calculer son spectre, faire une décomposition "chromatique", à l'encodé d'une certaine manière pour le rendre compatible avec le calcul de la distance Hamming par rapport à des patterns de référence. On stockait le tout dans des structures probabilistes type filtre de Bloom. ça tournait en continu sur un petit Intel Atom et ça traiter s'en broncher ~20 Mo/s.

Alors avec les SoCs d'aujourd'hui qui ont des GPU integrées voir des DSP, je pense sincèrement que c'est largement possible de tout écouter. Pas de tout stocker, mais de stocker l'essentiel.
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Je pense que c'est de la vulgarisation...
Est-ce possible d'écouter tout tout le temps ? Non, il y a plein de choses qui arrivent trop loin d'un dispositif de capatation.

Pour ce qui est de celles qui arrivent à proximiter, c'est possible d'écouter tout tout le temps (le principal "soucis" étant la batterie, mais en est-ce vraiment un ?).
Ensuite il y a l'analyse et la transmission, si l'analyse se fait avant la transmission, c'est plus facile de transmettre, moins de volume.

Est-ce que, dans le cas d'Apple, ça a un intérêt ? Je ne sais pas.
Est-ce qu'il est "possible" de stocker "tout" ? Je ne sais pas. Par exemple, une transcription pure et simple, il lui manque au moins le ton. Une transcription pure et simple est peut-être trop grosse (volume de stockage) pour valoir le coup d'être stockée à l'échelle de la population. Un enregistrement pur et simple, encore plus.

Si on prend les chiffres de potn (que je n'ai pas vérifiés), on parle de stocker 5.5 Eo. Je viens de copier grossièrement le texte de cet article, ça me donne 15127 octets. Je suis étonné, il se compresse "seulement" à 6085 octets avec 7zip.

Après on peut faire résumer par IA. On peut même voir à faire résumer sur le dispositif de captation. Est-ce que ça permet de faire une étude de l'évoution du champ lexical chez les Français ? Sûrement pas. Est-ce que ça permet d'autres choses, comme connaître la popularité d'une personne, sûrement.

Et on peut faire compresser les résumés (même si d'après ma compréhension de la théorie de l'information, un résumé devrait moins bien se compresser que l'original).


Ceci dit, écouter tout le monde, tout le temps (en secret), et stocker, ça requiert quand même un minimum de travail, avec du coup un minimum de gens impliqués, plus ce nombre grandit, plus les chances de fuites augmentent.
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Et on peut faire compresser les résumés (même si d'après ma compréhension de la théorie de l'information, un résumé devrait moins bien se compresser que l'original).
Je ne pense pas. Le résumé reste du texte dans une langue donnée, il devrait se compresser aussi bien (même ratio) que le texte original.
L'information perdue l'est pendant l'écriture du résumé qui supprime les informations peu utiles ou inutiles pour garder celles importantes.
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Supposition : plus de répétitions dans l'original.
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Le résumé est une forme de compression, donc il a raison.
Pour une compression sans perte traditionnelle ça ne changerait rien ou presque, mais pour une compression avec perte de qualité (par ex avec un llm) si.
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Je ne pense pas, la compression par résumé concerne le sens du texte, par contre la compression zip (ou équivalent) ne concerne pas du tout le sens (elle ne sait même pas que c'est du texte) mais les bits de données.
Le ratio de compression (zip) d'un texte et celui de son résumé devraient donc être équivalents (sauf à travailler sur des petits textes/résumés).
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C'est exactement ce que je voulais dire : la compression sans perte traditionnelle, c'est zip etc.
Les LLMs et d'autres techniques permettent des compressions de texte avec perte, incluant le résumé.
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Ton message m'a fait réfléchir ... Un peu tout en vrac :

J'ai refait le calcul du coup, je trouve :
150 mots 5 oct 60j 2h 365j = 33 Mo par personne par an (ca me semble pas énorme en stockage, et traitement à étaler sur une année, potentiellement sur chaque device).
Soit pour l'ensemble * 8e9 = 262.8 Po (20 fois moins que ton estimation. Ça reste énorme)

Façon de le voir/comparer :
- avec une estimation du coût de traitement/stockage annuelle de 100€ pour un To donne environ 0.5 c€ par personne par année.
Ca me semble vraiment très faible ! Combien on estime pouvoir gagner ? en pouvoir/argent/pubs ...
Ou pour l'ensemble environ 25 millions € (pour une grosse boîte, ca ne me semble pas beaucoup...)
- le stockage pour youtube est estimé à 15 Eo, et aujourd'hui de l'ordre de 1 Eo supplémentaire par an

Ce sont des estimations a la louche ! Mais ça me semble clairement envisageable pour beaucoup de boîtes/ états ...
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Et surtout, pour quoi faire ?
John Perry Barlow, disait à propos de la NSA quelque chose comme: "leur capacité à capter tout ce qui se passe, n'a d'égale que leur incompétence à s'en servir"

Impossible de retrouver la citation exacte, mais c'était de mémoire dans un vieux reportage (arte?), où Barlow était interrogé dans le cadre de sa venu à Paris pour un sommet organisé par Sarko ... Sommet où au vu des conneries dites par certains se demandait bien pourquoi il était invité.
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« Siri ne nous écoute pas. Effectivement, il y a plein de choses qui sont en cours, aussi bien en France, qu’en Europe et aux États-Unis. C'est physiquement impossible, et je suis assez bien placé pour vous le dire. C'est absolument impossible d'écouter tout, tout le temps et de le mettre sur des disques. C’est idiot de penser que ça serait possible ».
Il prouve dans le paragraphe suivant que, si, c'est possible, et c'est même fait dans certains cas. Et ça renvoie pour moi à ça (lignes à partir de la section en majuscules du paragraphe sous la photo d'Hegseth) :
https://shurkin.substack.com/p/why-that-atlantic-scoop-is-big-f

On accepte de placer chez soi l'outil technique qui rend cette pratique quasi gratuite.
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IA next ! Ya du texte!
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« Pour être clair, déjà les IA, ce ne sont que des mathématiques. Donc on va se calmer »
:facepalm:
« Cette IAG est impossible, c'est juste impossible statistiquement, tant qu'on utilise des mathématiques ». Il rappelle à juste titre que le 100 % en statistiques, « ça n’existe pas ».
L'idéalisation de la pensée humaine lui fait dire de grosses bêtises. La pensée humaine est aussi fondé sur l'interaction d'un nombre fini d'atomes sur la base de règles physiques.
Il est évidemment possible qu'une intelligence qui serait meilleure que les humains existe, qu'elle soit fondée sur une simulation ou pas ne change rien.
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7,5 millions d’années pour trouver le chiffre 42.

Tout semble possible, à l'echelle temps d'un homme, beaucoup moins !
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Son affirmation est simplement fausse, et est surtout incroyablement prétentieuse. L'esprit humain serait tellement merveilleux qu'aucune intelligence ne pourrai jamais être meilleure, ça serait strictement impossible.

Le cerveau humain a environ 10 000 milliards de connexions synaptiques, les modèles actuels environ 100 milliards de poids, cet à dire "seulement" 100x moins.

Il n'y a pas si longtemps, un modèle d'un milliard de poids était considéré comme énorme et l'idée qu'un modèle puisse interpréter correctement des instructions arbitraires dans n'importe quelle langue était de la science fiction.
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Le cerveau humain a environ 10 000 milliards de connexions synaptiques,
Sauf qu'on ne sait pas s'il n'y a que ça (d'ailleurs, il y a tout le reste du système nerveux). J'ai l'impression d'entendre les commentaires enthousiasmé sur le décodage de l'AND il y a 20 ans. Finalement, il n'y a pas que l'ADN et on ne comprend pas très bien le reste. Ce n'est pas nécessairement qu'une question de quantité (parce qu'une synapse, ce n'est pas juste une valeur numérique).
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Absolument d'accord et on sait qu'il n'y a pas que ça.

Les cellules gliales, globalement autant présentes dans le système nerveux central (SNC) des humains que les neurones, ont été ignorées pendant longtemps.

Mais des découvertes récentes convergent vers un rôle primordial des cellules gliales dans le développement et le fonctionnement du SNC y compris pour l’accomplissement de fonctions cognitives complexes.

Les IA actuelles ne sont basées que sur le neurone formel inventé il y plus de 80 ans et font l'impasse sur l'autre moitié du cerveau humain considérée à l'époque comme un simple échafaudage (de la « colle ») pour les neurones.

Qui peut donc croire qu'on arrivera à une IA générale avec un modèle aussi limité ?

Source : Pas d’IA générale ou forte avant plusieurs dizaines d’années
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arte.tv Arte

L'expression de Luc JULIA pendant l'audition est cohérente avec ce reportage.
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Deezer épingle les titres « 100 % IA »
En avril, la plateforme française de streaming musical disait recevoir chaque jour plus de 20.000 pistes générées par intelligence artificielle. Ces titres ne sont désormais plus comptabilisés dans les écoutes
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Il faut distribuer du pop-corn à l'entrée d'un article comme celui-là ! 🍿
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Ne faites pas ça avec des gens qui disent n'importe quoi comme Laurent Alexandre.
A ne pas confondre avec Alexandre Laurent ! 🤣
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Il est « ingénieur informaticien » (ne me dites pas merci)
Ah ben bravo ! pas merci ! :D
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Très bon Luc Julia ! Je suis totalement en phase avec son discours.

Et direct, j'ai pensé à ça : https://www.youtube.com/watch?v=ZVT-EjMGyAc
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« les IA sont plus intelligentes que nous depuis très longtemps »
non.
pour reprendre l'exemple plus bas avec les jeux de réflexion:
- les outils comme deep blue (qui a niqué kasparov et qui n'est pas une IA), avant de donner la réponse, vont tester ABSOLUMENT TOUT les mouvements possibles, extrapoler les mouvements suivants avant de donner la "meilleure" réponse.
- les IA spécifiques vont faire pareil, mais vont en plus récupérer l'historique du joueur, créer une base de probabilités de son style de jeu avec un poids pour chaque coup selon sa fréquence, extrapoler des parties entières selon chaque possibilité au dessus d'un seuil, et enfin régurgiter le meilleur coup probable...

perso j'appelle pas ça de l’intelligence...
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Non, on a dépassé ce stade depuis longtemps. Comme par ex. AlphaGo et AlphaZero de DeepMind qui deviennent les meilleurs joueurs de Go en jouant presque uniquement contre eux même (et uniquement contre elle même pour AlphaZero).

Déjà que pour les échecs, les meilleurs IA n'explorent pas tous les coups possibles depuis longtemps. Pour le Go c'est encore moins possible.
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Une calculatrice est déjà meilleure que nous en calcul, qu'est-ce que Stockfish ou AlphaGo sont censés prouver de plus vis à vis d'outils IA ou pas ? On voit bien que la branlette sur l'IAG est totalement hors de propos et que Luc Julia a raison : il y a des outils (certains se basant sur l'IA, mais la plupart non d'ailleurs) plus performants que nous sur certaines tâches (en général restreintes), ce qui est normal vu que c'est le but (qui voudrait d'une pelleteuse moins efficace qu'un type avec une pelle ?).

Si l'IAG était à portée de main comme le prétendent ses promoteurs, ChatGPT donnerait du fil à retordre à Stockfish aux échecs au lieu de se faire poutrer par un Atari 2600 de 50 ans.
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Cette suite de commentaire (partant des propos de Luc Julia) illustre bien comment, sur la défensive, on a tendance à changer de définition au fil du temps pour justifier à tout prix que l'IA n'a pas d'intelligence.

- Luc Julia: "Les IA sont plus intelligentes pour des taches spécifiques"
- "Non: elles testent toutes les possibilités, et elles s'entrainent sur la manière de jouer de l'adversaire, perso j'appelle pas ça de l’intelligence"
- "C'est inexact, elle apprend en jouant contre elle même, et ne teste qu'une toute petite partie des possibilités"
- "qu'est-ce que c'est censé prouver ? qui voudrait d'une pelleteuse moins efficace qu'un type avec une pelle ?"

En revanche, dès qu'on parle de vivant on va insister pour qualifier d'intelligent le comportement de la moindre bactérie, alors que cette intelligence ne vient pas de la bactérie mais émerge du processus évolutionnaire.
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Ou alors, plusieurs personnes te parlent et tu fais comme si c'était un seul et même interlocuteur pour disqualifier les critiques.
En revanche, dès qu'on parle de vivant on va insister pour qualifier d'intelligent le comportement de la moindre bactérie, alors que cette intelligence ne vient pas de la bactérie mais émerge du processus évolutionnaire.
Personne n'ayant parlé de l'intelligence des bactéries, c'est surtout ta suite de commentaires qui donne l'impression de se rattraper aux branches.
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Personne n'ayant parlé de l'intelligence des bactéries
J’amène ce sujet dans la discussion car cela éclaire sur la manière dont la société définit l’intelligence, et les biais qu'il peut y avoir sur le sujet (on déclare beaucoup plus facilement quelquechose de vivant d'intelligent).
plusieurs personnes te parlent et tu fais comme si c'était un seul et même interlocuteur pour disqualifier les critiques
La suite de commentaire illustre bien l'évolution des réactions face à l'augmentation progressive de la complexité et de la qualité des IA. Le but n'était pas de "disqualifier les critiques" mais de provoquer une réflexion sur l'origine de cette mécanique défensive.
il est clair que nos outils sont depuis des décennies voire des siècles, plus performants que nous dans les usages pour lesquels ils ont été conçus
C'est totologique : cela existe donc cela existe. Oui, avant cela n'existait pas, et c'est possible aujourd'hui grâce aux évolutions technologiques, comme tous les outils. Et demain d'autres outils encore plus performants existeront certainement. Cela n'a pas vraiment de rapport avec le fait qu'on puisse qualifier certains de ces outils d'intelligents.
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J’amène ce sujet dans la discussion car cela éclaire sur la manière dont la société définit l’intelligence, et les biais qu'il peut y avoir sur le sujet (on déclare beaucoup plus facilement quelquechose de vivant d'intelligent).
Ça n'apporte rien puisque ça ne répond à aucun point de désaccord. Le fait que "des gens" aient cette conception de l'intelligence n'implique pas que j'aie moi même cette conception.
Le but n'était pas de "disqualifier les critiques" mais de provoquer une réflexion sur l'origine de cette mécanique défensive.
Tu fais comme si c'était une réaction de déni alors que c'est avant tout un ras le bol de la désinformation promotionnelle permanente de l'IA à base d'opinions fondées sur absolument rien pour juger de l'intelligence de ces systèmes (qui, encore une fois, ne font que ce pour quoi ils sont conçus, ce qui nécessite donc un système par classe de problème, merci le théorème du no free lunch).
Cela n'a pas vraiment de rapport avec le fait qu'on puisse qualifier certains de ces outils d'intelligents.
Un peu quand même, que l'outil devienne très performant, très complexe et difficile à comprendre n'est pas pour autant une preuve d'intelligence.
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Ça n'apporte rien puisque ça ne répond à aucun point de désaccord. Le fait que "des gens" aient cette conception de l'intelligence n'implique pas que j'aie moi même cette conception.
Cela amène simplement l'idée que si on considère une bactérie intelligente, on devrait considérer certains modèles comme intelligents. Tes commentaires ne proposent pas de définition spécifique de l'intelligence sur laquelle on pourrait discuter, et justement le débat sur l'IA repose en partie sur la définition de l'intelligence.
Tu fais comme si c'était une réaction de déni alors que c'est avant tout un ras le bol de la désinformation promotionnelle permanente de l'IA à base d'opinions fondées sur absolument rien pour juger de l'intelligence de ces systèmes
Entièrement d'accord que le hype et la bulle d'investissements, et la promo et toutes les promesses parfois ridicules sur l'IA et les LLMs sont pénibles et nuisibles, pour la discussion comme dans la réalité. Cela polarise les positions sur le sujet, dans les deux sens.
que l'outil devienne très performant, très complexe et difficile à comprendre n'est pas pour autant une preuve d'intelligence.
Tout à fait, c'est ce que je voulais dire : le fait que l'outil soit performant est indépendant du fait qu'on puisse le qualifier d'intelligent.
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Ce que Luc Julia dit, c'est que l'outil IA est spécialisé dans un usage et, en tant que tel, est plus intelligent que l'humain qui l'utilise. D'ailleurs, il ajoute que c'est l'intérêt d'un outil d'être plus efficace sinon l'humain ne l'utiliserait pas. En revanche, il explique très bien, par la suite, que l'IA est incapable d'analyser une situation complexe, notamment réagir à une situation qu'elle n'a jamais rencontré et pour laquelle elle n'a pas été entrainée (contrairement à un humain qui perçoit plus finement le contexte d'une situation).

Autre chose : comme il le dit en introduction de son audition, les IA sont seulement des mathématiques (l'intelligence ne se réduit pas aux mathématiques).
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Ce que Luc Julia dit, c'est que l'outil IA est spécialisé dans un usage et, en tant que tel, est plus intelligent que l'humain qui l'utilise.
Avant de dire ça (et c'est là que je suis en désaccord avec lui), il faudrait exactement définir ce qu'est l'intelligence. Parce qu'autant il est clair que nos outils sont depuis des décennies voire des siècles, plus performants que nous dans les usages pour lesquels ils ont été conçus, autant l'intelligence d'une calculatrice, d'une pelleteuse ou même d'un LLM me paraît sujette à caution.
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Avant de dire ça (et c'est là que je suis en désaccord avec lui), il faudrait exactement définir ce qu'est l'intelligence.
Pour ça que je considère ces débats comme de la branlette inutile : il n'y a pas de définition clairement établie de l'intelligence que ce soit sur le plan philosophique ou biologique.
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En revanche, mais (disclaimer) ce n'est que mon avis, là où les systèmes dits d'IA sont largement déficients par rapport à l'intelligence humaine (pas intelligence au sens large donc), c'est qu'ils sont totalement incapables de construire la représentation sous-jacente de ce qu'ils observent (en ce sens, beaucoup d'êtres vivants ne sont pas non plus intelligents). Ils peuvent éventuellement prédire quelque chose de proche, mais sans aucune compréhension du phénomène (c'est comme ça que des marines ont déjoué une IA de détection des humains ... en se déguisant en autre chose, ruse que même un gamin de 2 ans aurait déjouée).

Je me base sur l'intelligence humaine car le débat tourne quasi toujours (implicitement le plus souvent) sur l'IA générale, qui est loin d'être concrète en admettant qu'elle soit possible.
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En fait il faut pour moi analyser l'idée en fonction des différents domaines d'application de la discipline. L'IA est un terme générique au même titre que "l'informatique" (souvent confondu avec l'infomagique, comme l'IA est confondu avec oracle-qui-sait-tout-et-voit-tout).

Parmi les cas d'usage de la discipline, il y a le fait de construire un système capable de traiter une problématique avec peu d'entrants. Dans ce genre de cas, je considère le système comme intelligent car il va se "démerder" pour produire un résultat. On le voit même plus récemment avecl es modèles dit de raisonnement qui génère d'abord une série de points clés avant de considérer ce contexte pour produire la réponse.
Tout comme j'ai souvent entendu parler d'intelligence dans un système informatique quand on prévoit une certaine adaptabilité dans celui-ci. En opposition avec un système bête et méchant qui déroulera son script et se plantera en cas d'imprévu. L'adaptabilité à une situation fait partie des critères tentant de définir l'intelligence.

Pour moi, ce qui manque à l'IA dans sa version actuelle (rappelons que la techno du deep learning encore jeune comparée au reste de la discipline et c'est notamment grâce à elle que ce progrès a été fait), c'est l'instinct et l'expérience qu'on a en tant qu'humains. Le truc indéfinissable du pifomètre et l'intuition qui vient nous dire "attention y'a un truc". C'est pas demain la veille qu'on verra ça arriver à mon sens, par contre ça ne retire en rien le fait que les systèmes actuels ont déjà fait un bond impressionnant en matière de capacité d'interaction humain machine (le NLP étant une des cibles de l'IA) et de compréhension sémantique.

Tout comme la perception, là aussi une discipline de l'IA, a énormément progressé ces dernières années avec des systèmes qui sont capables de décrire le contexte d'une image (enfin, ce qu'ils en ont "compris").

Si je devais résumer ma perception des débats relatifs à "l'IA n'est pas intelligente", je dirais que c'est du même niveau que les gens disant qu'un animal ne l'est pas. Le premier pas, c'est d'enlever ses œillères et mettre ses dogmes de côté pour observer, expérimenter et dresser des échelles de valeur pour mesurer la maturité du système d'une façon objective.
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c'est qu'ils sont totalement incapables de construire la représentation sous-jacente de ce qu'ils observent
Bah justement si, une équipe de recherche a montré qu'en entrainant une IA à des parties de jeu de dames, ils arrivaient à trouver des « sondes » qui montraient que le réseau de neurone avait une représentation de l'état du plateau de jeu dans la position en cours d'une partie.
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qui montraient que le réseau de neurone avait une représentation de l'état du plateau de jeu dans la position en cours d'une partie.
Parce que le jeu de dames est complètement transparent. Je parlais des cas où l'état interne est caché par rapport à l'état observable.
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L'IA n'avait justement pas accès à l'état du plateau, uniquement aux mouvements de chaque pion (aussi bien pour l'entrainement que pour le jeu).
Elle s'est construit, par son entrainement, une représentation du plateau et de la position des pions auxquelles elle n'a jamais eu accès.
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Elle s'est construit, par son entrainement, (...)
Ici, je dirais plutôt que le modèle a construit l'état du plateau grâce au contexte. Entraîner aurait voulu dire que l'expérience avait entraîné un réseau neuronal artificiel à chaque coup, ce qui n'aurait pas permis au modèle de retenir l'historique du jeu.
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Le modèle a appris à avoir une représentation du plateau grâce à son entrainement par des parties existantes.
Durant l'utilisation, je ne sais pas si le modèle retient un historique de la partie en cours, mais il avait une représentation de l'état actuel après chaque coup.
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Je confirme: Provincial Nantais, 4 ans de permis, c'était il y a 25 ans déjà, un Lundi soir @ 18h @ Place de l'Etoile :

"paralysé en arrivant... des voitures de partout et dans "tous les sens" (mais dans le même sens quand même, sens inverse des aiguilles d'une montre), comme dans une foire avec des auto tamponneuses. Je m'arrête , et en plus là c'est priorité à droite, cad à l'entrant - comme sur le Périph" et cela contrairement à 99,9 % des ronds-points ou des voies d'accélération en France."

Un policier qui (essayait) faisait la circulation est rapidement venu me voir, a vu ma plaque "44" et m'a immédiatement ordonné: "Allez, allez, roulez, ne vous arrêtez surtout pas ..."

Franchement, si on arrive à passer la place de l'Etoile un soir de semaine durant sa formation au permis de conduire et sans une seule égratignure de peinture sur la carrosserie à la sortie... moi, je serai inspecteur au permis de conduire :

FELICITATIONS !!
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"Rouler dans Paris, c'est une question de vocabulaire", disait Audiard...
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Oui , je pense qu'il y a beaucoup de ça en effet...:yes:

Et quel sacré choc pour le petit provincial qui monte à Paris...

:eeek2:
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J'ai eu du mal la première fois.
Et il faut comprendre qu'il faut faire abstraction complète des autres usager.
Il n'y a pas "bon sens" ou "civisme" et vu la densité si on commence à s'occuper des autres, on fini par ne plus pouvoir soit même circuler
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votre avatar
Juste pour être précis : la place de l'Étoile n'est pas un carrefour giratoire, mais un (vrai) rond-point, stricto sensu. Un rond-point est une place accessible aux piétons autour de laquelle les véhicules tournent. Un carrefour giratoire est un carrefour spécifique qui permet d'éviter de faire croiser les trajectoires des véhicules. Il existe quelques ronds-points hors de Paris mais c'est très rare. Une spécificité de Paris est l'absence de Stop
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Merci pour les précisions ! :yes:

Mais quand même la priorité à droite aux entrants n'est pas du tout naturel maintenant que l'on a l'habitude de tous ces ronds points en France.
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Mais quand même la priorité à droite aux entrants n'est pas du tout naturel maintenant que l'on a l'habitude de tous ces ronds points carrefours à sens giratoire en France.
:cap:
votre avatar
Merci :smack: :yaisse:

Il y a bien longtemps, on parlait de "rond-point à l'anglaise" car justement on ne laissait plus la priorité à droite mais la priorité à gauche cad qu'on laisse passer ceux sur le rond-point, qui sont sur notre gauche.

Et comme les Anglais roulent à gauche...

L'expression s'est perdue depuis le temps, aussi depuis que la France est devenue la championne des carrefours à sens giratoire (comme on dit maintenant) et aussi championne du monde en plus...

Il faut bien réussir à être 1er quelque part... :fumer:
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Je suis assez vieux pour avoir utilisé cette expression de rond-point à l'anglaise. :phibee:
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:yes:
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Un moniteur d'auto école m'avait dit: A la place de l'étoile c'est simple: tu surveilles ton quart avant droit. Les autres quarts, les autres s'en chargeront.
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Pas mal, pas mal ! et ça fait du sens en plus ! :yes:
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Parfois, je me demande si le débat autour de l'IA n'est pas une nouvelle forme de théologie.
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Un article intéressant sur The Verge au sujet des impacts sociaux de l'IA en matière de communication et d'interaction.
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Ça fait un bien fou de se voir rappeler que les ordinateurs sont cons, et qu'un modèle statistique n'est pas une intelligence.

Ça fait un mal fou de voir des commentateurs affubler les propos de ce monsieur de "grosses bêtises".

L'expertise ne sert plus à rien quand il y a 70 millions d'experts arrogants & obtus.

L’IA par Luc Julia (Siri) : « beaucoup de n’importe quoi », des gens « pas respectables »

  • Pour commencer, « on va se calmer »

  • La révolution du prompt, l’explosion du n’importe quoi

  • L’Intelligence artificielle générale c’est… « impossible »

  • La voiture autonome en prend pour son grade

  • La consommation des ressources

  • En France, « on est les meilleurs »

  • Siri : « C'est absolument impossible d'écouter tout, tout le temps »

  • Aux commandes des IA, « des gens qui ne sont absolument pas respectables »

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