La musique Creative Commons diffusée dans les magasins est bien soumise à rémunération équitable
Des billets sous le tapis
Le 14 mai 2018 à 13h47
7 min
Droit
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La cour d’appel de Paris confirme que les magasins diffusant de la musique « libre » doivent rémunérer les sociétés de gestion collective. Épilogue d’un dossier toujours susceptible d’un pourvoi en cassation. Next INpact diffuse l'arrêt du 6 avril 2018 « MusicMatic, Jamendo, Tapis Saint Maclou ».
En 2009, MusicMatic France avait signé avec la société Tapis Saint Maclou un contrat de diffusion de musiques « libres de redevances », puisque puisées sur le catalogue de la plateforme Jamendo. L’enjeu était notamment d’éviter le paiement de la rémunération équitable en diffusant des œuvres Creative Commons dans les rayons de l’enseigne. Une manière aussi de respecter la volonté des participants à Jamendo de sortir des clous traditionnels des sociétés de gestion collective.
La « rémunération équitable » est en effet une redevance prévue par l’article L214-1 du Code de la propriété intellectuelle. Elle est collectée par la Sacem pour le compte de la SPRE, la bien nommée Société pour la Perception de la Rémunération Équitable, à charge pour cette dernière d’en redistribuer les fruits aux sociétés représentants les artistes interprètes (Adami et Spedidam) et les producteurs (SCPP et SPPF), déduction faite des inévitables frais de gestion.
Seul hic, les sociétés de perception et de répartition des droits (SPRD) n’ont pas eu la même grille de lecture du Code de la propriété intellectuelle que MusicMatic, Jamendo et, indirectement Tapis Saint Maclou. En 2013, la Sacem a réclamé au roi de la moquette le paiement de 117 826,82 euros de rémunération équitable pour la période du 15 avril 2009 au 31 décembre 2013. Les ayants droit considèrent en effet que l’article L214-1 ne fait pas dans la dentelle : dès lors qu’une musique est diffusée dans une surface commerciale, elle ouvre droit à rémunération. Peu importe sa licence, propriétaire ou non.
Cette procédure a fait éclater le contrat de 2009 et placé l’ensemble des protagonistes devant la justice. Le 6 mars 2015, le tribunal de grande instance de Paris a rejeté une demande de question prioritaire de constitutionnalité et de question préjudicielle devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Le 18 novembre 2016, il a réservé le même sort aux prétentions de MusicMatic, Jamendo et de Tapis Saint Maclou, et prononcé la résolution du contrat de 2009 au tort exclusif de MusicMatic. Au final, Tapis Saint Maclou a été condamné à payer la rémunération équitable, et MusicMatic à en garantir le paiement intégral.
Sans surprise, le jugement a été frappé d’appel (notre compte rendu d’audience). MusicMatic et Jamendo sont revenus à la charge en sollicitant encore une fois des juges un renvoi devant la CJUE.
Pas de question préjudicielle
Ils souhaitaient faire éprouver l’édifice français sur l’autel du droit européen, à savoir ce régime de collecte obligatoire et systématique, alors que selon elle, les artistes interprètes et les producteurs Jamendo, non membres des sociétés de gestion collective françaises, « ne reçoivent pas de rémunération équitable, car ne se voient pas redistribuer la rémunération pourtant prélevée de manière systématique et obligatoire aux utilisateurs ».
Le 6 avril dernier, dans un arrêt inédit que Next INpact diffuse ci-dessous, la cour d’appel de Paris a rejeté l’ensemble de ces demandes. L’œil sur la directive de 2006 sur les droits voisins, elle considère que le droit européen « ne contient pas de dispositions instaurant des modalités impératives sur le mode de perception de la rémunération équitable, laissant dès lors aux États membres de l’Union européenne, la liberté de mettre en œuvre au niveau national le dispositif pour lequel ils auront opté, notamment la gestion collective obligatoire, comme l’a fait la France par la loi du 3 juillet 1985 ».
Les juges en déduisent qu’il n’y a pas lieu d’interroger la CJUE sur une disposition qui n’existe pas dans la directive, à savoir ce fameux mode de gestion du droit à rémunération : « la demande de renvoi préjudiciel ne [peut] avoir pour objet de demander à la CJUE s’il y a lieu d’ajouter de nouvelles obligations ou interdictions aux États membres non prévues par la directive ».
De plus, ont-ils ajouté, l’article 5 de la directive prévoit que « les États membres peuvent réglementer la question de savoir, et dans quelle mesure, la gestion par les sociétés de gestion collective du droit d’obtenir une rémunération équitable peut être imposée… ». En conséquence, « le législateur européen a ainsi confirmé que la gestion collective obligatoire est compatible avec les objectifs de la directive ». Circulez.
Rien n'interdit la perception par un artiste non membre d'une SPRD
S’agissant de la deuxième question, les juges d’appel, comme ceux du fond, estiment que rien dans les statuts des sociétés de gestion collective ni dans la loi n’interdit à un artiste interprète ou un producteur non affilié de percevoir la rémunération équitable auprès des sociétés de gestion collective.
MusicMatic a bien produit des attestations qui concluent à une situation inverse, mais elles ont été jugées « imprécises quant aux revendications », mieux : elles « ne démontrent pas en tout état de cause que les artistes concernés auraient formulé une quelconque demande ni auprès de la SPRE ni auprès des sociétés chargées de procéder au reversement de sorte qu’ils ne peuvent pas arguer d’un défaut de versement de redevances qui leur seraient dues ». En somme, il revient aux plates-formes de démontrer que les titulaires de droits voisins n’ont rien perçu, une preuve « négative » qu’elles ont échouée à satisfaire.
Sur le fond, la juridiction est donc arrivée à la même solution que les premiers juges à savoir que Tapis Saint Maclou a diffusé de la musique dans ses magasins (donc « à fin de commerce »), diffusions qui relèvent bien de la rémunération équitable que l’enseigne doit payer.
Résolution de contrat pour faute
La cour a tout autant confirmé la résolution pour faute du contrat passé avec Tapis Saint Maclou, au tort exclusif de MusicMatic. « L’article L214-1 prévoit une rémunération dès lors “qu’un phonogramme est publié à des fins de commerce” et met celle-ci à la charge des “personnes qui utilisent les phonogrammes publiés à des fins de commerce” ; dès lors, les conditions dans lesquelles la société Jamendo permet aux artistes de publier sur sa plate-forme leurs musiques sous licence dite “creative commons” ne sauraient dispenser l’utilisateur des phonogrammes de ses obligations légales ».
Dit autrement, l’entreprise ne pouvait évincer le paiement de la rémunération équitable. C’est à ses seuls torts que le contrat avec la société Tapis Saint Maclou a été résolu. Et c’est à bon droit que les juges du TGI l’ont condamnée à garantir la société Tapis Saint Maclou des sommes mises à sa charge.
Au final, MusicMatic (devenu depuis Storever France), MusicMatic SA et Jamendo ont été condamnées en outre à payer les frais de procédure à la SPRE (10 000 euros), la SACEM (2 500 euros) et à Tapis Saint Maclou (10 000 euros).
MusicMatic envisage pour l’heure un pourvoi en cassation, en parallèle d’autres moyens d’action. La réponse sera tranchée d’ici mi-juin, compte tenu des délais légaux.
La musique Creative Commons diffusée dans les magasins est bien soumise à rémunération équitable
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Pas de question préjudicielle
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Rien n'interdit la perception par un artiste non membre d'une SPRD
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Résolution de contrat pour faute
Commentaires (91)
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Abonnez-vousLe 15/05/2018 à 09h35
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/emmanuel-berretta/les-hauts-salaires…
Le 15/05/2018 à 09h40
…. Mais il faut alors réfléchir pour savoir dans la poche de qui ça va….
non…j’ai “rien dit” !!!!! " />
Le 15/05/2018 à 09h47
Le 15/05/2018 à 10h12
la SACEM date de 1851…….il serait, peut-être, temps de la “dépoussiérer” !
à l’heure d’Internet, “ce ne serait pas du luxe” ! " />
Le 15/05/2018 à 11h28
Je pense effectivement que c’est la bonne idée.
Que Jamendo demande à tous les artistes ayant été diffusés dans les magasins Saint Maclou par lettre recommandée à ce que la SPRE leur restitue leurs droits d’auteur.
Ensuite, l’utilisation a des fins commerciales d’une musique, c’est l’utilisation qu’en fait Saint Maclou, pas MusicMatic ou Jamendo.
La musique étant une valeur ajoutée pour ses magasins (sinon ils n’en diffuseraient pas).
Le 15/05/2018 à 12h30
Le 15/05/2018 à 13h40
je suis d’accord !
Mrs. les Députés-Sénateurs, il FAUT modifier “cette Loi” au plus vite !
“le gavage a assez durer, c’est bon là” ! " />
Le 15/05/2018 à 13h59
Un exemple très concret: la perte d’un emploi ouvre droit au chômage.
Mais si on ne va pas le réclamer, on ne touche rien. Juridiquement, rien n’oblige à exercer un droit….
ça fait penser “aux aides financières”, là aussi “le droit est ouvert”, mais SI tu ne les réclames pas
elles NE viendront pas à toi d”elles-mêmes ! " />
Le 15/05/2018 à 15h25
Oui. Et même pire… tu invites plusieurs petits groupe sympas pour faire l’ambiance dans ton magasin, tu les paye…. et tu dois aussi payer la SACEM.
Le 15/05/2018 à 15h37
les ayants droit sont les auteurs (paroles) compositeurs (musique) interprètes (musiciens / chanteurs) producteurs (moyens de production: instrument, studio, promo)
pour ton exemple de musique classique d’il y a qqlq siècles en effet les paroles et partitions sont libres d’accès et de reproduction mais les musiciens qui ont interprété le dit morceau ou leurs héritiers sont encore probablement vivants, ainsi que les producteurs qui ont financé l’enregistrement.
Le 15/05/2018 à 18h13
Le 15/05/2018 à 21h36
Le 16/05/2018 à 08h20
Le 16/05/2018 à 09h09
Est-il normal qu’une seule et unique société anonyme (SACEM) ait le droit de récolter la RCP des CC ?
Le 16/05/2018 à 09h35
Le 16/05/2018 à 09h52
Le 14/05/2018 à 15h34
Le 14/05/2018 à 15h54
ça s’appelle bouffer dans l’assiette du voisin… ah, c’est beau le collectivisme!
Le 14/05/2018 à 16h07
Il y a quelques jours/semaines, quand je disais que la loi protégeait exagérément les auteurs, tout le monde m’est tombé dessus en poussant des cris d’orfraie.
Mais je maintiens mes propos: la loi donne aux auteurs des droits inaliénables => impossible pour un auteur de renoncer à ses droits. La rémunération/collecte généralisée n’est qu’une des conséquences de la loi.
Le 14/05/2018 à 16h22
Ha jamendo…
Le 14/05/2018 à 16h28
C’est aussi le principe de la sécurité sociale obligatoire. Certains ont tenté de contester auprès de l’Europe. Débouté. A mon avis ça n’ira pas autrement sur ce sujet.
Le 14/05/2018 à 16h37
Le 14/05/2018 à 16h43
" /> Si c’est ça la relève de Goldman… " />
Le 14/05/2018 à 16h57
Si tu fais partie des « libérés de la sécu », tu devrais saliver de la prochaine directive DDA du coup, non ?" />
Le 14/05/2018 à 16h58
Le 14/05/2018 à 17h10
c’est pas du communisme, c’est le résultat logique d’avoir des présidents ayant forniqué à tout va dans le milieu du showbiz. La bite n’a pas de cerveau mais elle a de la mémoire…..
Le 14/05/2018 à 17h10
Le 14/05/2018 à 17h13
La Justice est peut-être logique du point de vue de la loi mais ça reste une véritable blague. Certains en profitent bien en tout cas.
Le 14/05/2018 à 17h22
+1
ce qui plombe définitivement le budget de la sécu c’est l’état français. Rappelons que la sécu à la base est une association de salariés…..bon qu’and l’état à vue le pognon qui transitait dans ces caisses ils s’est empressé de s’asseoir dessus “pour notre bien”. Maintenant la question alakon, combien l’état français doit à la sécurité sociale et qu’il ne remboursera jamais parce que soyons sérieux on verrait un chômeur en fin de droit dans la merde dilapider autant on se dirait in peto bien fait pour sa gueule, il ferait mieux d’acheter à manger avec ses allocs plutôt que fumer du shit et acheter de la 8⁄6 (ce que fait notre état alcoolique drogué aux impôts depuis 50ans), et bien déjà on peut coller dans ce que mariane doit l’hélice du charles de gaulle payé avec l’argent de la sécu…………on vous a dit que c’était pour votre bien!
Le 14/05/2018 à 17h55
Une solution serait de diffuser de la musique créée en direct par une IA, surtout si ce n’est que pour diffuser de la musique d’ambiance.
Bonne chance à la SACEM pour prouver qu’ils ont le droit de racketter les commerces avec ça.
Le 14/05/2018 à 19h34
La mafia soutenue par la justice pour étendre son racket, la France mérite sa place parmi les démocraties les plus corrompues " />
Le 14/05/2018 à 19h41
Ils trouveront le moyen de dire qu’il faut quand même rétribuer les artistes. Or à défaut de l’IA, il y a les concepteurs de l’IA même qui lui ont enseigné ce qu’est la création musicale, et donc pourraient être assimilés à des artistes.
Raisonnement tordu ? Pas moins que ce jugement " />
Le 14/05/2018 à 13h52
Réponse tristement attendue pour le 1°point, nettement plus étonnante pour le 2°.
Il serait très intéressant que des artistes non membres sollicitent expressément des deniers aux SPRD, je ne sais pas pourquoi mais j’ai dans l’idée que la qualité de non membre serait alors immédiatement opposée aux solliciteurs ^^
Le 14/05/2018 à 14h01
Ils devraient vraiment renommer “rémunération” en “racket” à ce niveau…
Le 14/05/2018 à 14h02
Le 14/05/2018 à 14h05
Hummm : donc les sociétés de gestion et de perception perçoivent en substance de l’argent pour des structures qui ne sont pas membres chez elles ??? C’est à hurler…. " />
Le 14/05/2018 à 14h06
Pas mal, de l’argent gratos en plus pour les AD et Cie." />" />
Le 14/05/2018 à 14h08
" /> MASSIVE DOWNLOAD…..
C’est que justice. " />
Le 14/05/2018 à 14h08
Made in France.
Le 14/05/2018 à 14h11
Le 14/05/2018 à 14h16
Le 14/05/2018 à 14h33
Je valide. C’en est immonde " />.
Le 14/05/2018 à 14h36
Le 14/05/2018 à 14h39
Le 14/05/2018 à 14h42
Le 14/05/2018 à 14h50
Donc en gros comment on fait on une musique gratuite, libre de droit d’auteur, que n’importe qui pourrait diffuser gratuitement?
Le 14/05/2018 à 14h50
… ne se voient pas redistribuer la rémunération pourtant prélevée de manière
systématique et obligatoire aux utilisateurs ».
alors là….fallait oser ! " />
késako que ce mot ?
Le 14/05/2018 à 14h51
Ah, ça nous rajeunit pas ça ! " />
C’est vraiment tordu car si je comprends bien, le camp Jamendo semble s’être défendu en utilisant un argument a priori logique : nos artistes ne perçoivent pas de rémunération de la SACEM donc il est normal qu’on ne soit pas soumis aux même prélèvements (un peu comme quelqu’un qui ne s’assure pas, ne touche pas d’argent d’une assurance).
C’était un choix (le seul choix ?) tactique mais qui ne correspondait pas au fond (qui est de permettre un autre mode de fonctionnement, qui outrepasse la SACEM, ne rien en attendre, ne rien lui donner).
Réponse si je comprends bien : vous ne touchez rien car vous n’avez rien demandé (ce qui correspond à l’éthique d’artistes passant par Jamendo).
Au final, on est dans un cas de figure où des gens ne “bénéficiant” pas des services de la SACEM, sont condamnés à les payer (enfin ceux qui utilisent leurs services), parce qu’ils auraient théoriquement pu bénéficier des services de la SACEM… sans y cotiser (??) " />
Le 14/05/2018 à 14h53
y-a pas ! " />
Le 14/05/2018 à 15h00
Au final, on est dans un cas de figure où des gens ne “bénéficiant” pas des services de la SACEM, sont condamnés à les payer (enfin ceux qui utilisent leurs services), parce qu’ils auraient théoriquement
pu bénéficier des services de la SACEM… sans y cotiser (??)
bref : “c’est clair…comme un seau d’goudron”, c’t’histoire !!! " />
Le 14/05/2018 à 15h06
Si je ne m’abuse, si je m’enregistre moi même et que je le diffuse dans mon magasin, je dois quand même payé la SACEM ? C’est magique.
Le 14/05/2018 à 15h08
« la demande de renvoi préjudiciel ne [peut] avoir pour
objet de demander à la CJUE s’il y a lieu d’ajouter de nouvelles
obligations ou interdictions aux États membres non prévues par la
directive »
Hou que ça fait grincer des dents, que ça pique des yeux …
En clair, le tribunal est en train de dire que la CJUE n’a pas à se prononcer sur cette affaire, alors qu’elle en a justement tous les pouvoirs et que sa compétence est supérieure à celle du juge national.
Toi, tu vas prendre cher, c’est clair. " />
MusicMatic a bien produit des attestations qui concluent à une situation inverse, mais elles ont été jugées « imprécises quant aux revendications », mieux : elles « ne
démontrent pas en tout état de cause que les artistes concernés
auraient formulé une quelconque demande ni auprès de la SRE ni auprès
des sociétés chargées de procéder au reversement de sorte qu’ils ne
peuvent pas arguer d’un défaut de versement de redevances qui leur
seraient dues ». En somme, il revient aux plates-formes de
démontrer que les créateurs n’ont rien perçu, une preuve « négative »
qu’elles ont échouée à satisfaire.
Roooh ce joli condensé de mauvaise foi caractérisée " />" />
Non seulement, faut recueillir l’accord de l’artiste (pour diffuser une musique libre de droit), faut attester ne pas avoir reçu de redevance équitable pour l’artiste (prouver que quelque chose n’existe pas… mais bien sur…) mais il faut aussi que l’artiste réclame des redevances qui n’existent pas auprès du SRE pour qu’il lui fournisse une attestation de non-versement, attestation que l’auteur doit ensuite fournir à la plateforme…
" />" />
C’est plus du foutage de gueule à ce stade…
Mais comment un magistrat d’appel peut en arriver à de tels raisonnements?
MMES Colette Perrin, Véronique RENARD et Laurence LEHMANN
Ces noms sont à retenir: je sens qu’on a pas fini de les voir dans le cadre de décisions plus que douteuses.
Le 14/05/2018 à 15h08
Le 14/05/2018 à 15h08
Le 14/05/2018 à 15h11
Le 14/05/2018 à 15h13
Le 14/05/2018 à 15h17
something is rotten in the state of Denmark… (Hamlet, je crois)
Le 14/05/2018 à 15h21
Pour résumer : la SACEM collecte comme une licence globale, mais nous les clients finaux n’avons pas droit à une licence globale…
C’est magique, d’un coté la collecte universelle fonctionne, mais de l’autre la réparation ne fonctionne pas.
(j’exagère, mais l’idée est là, je ne suis même pas vraiment pour la licence globale)
Le 14/05/2018 à 15h27
putain c’est beau le communisme. ^^
Le 14/05/2018 à 19h47
Le 14/05/2018 à 19h50
L’article L214-1 du Code de la propriété intellectuelle stipule que “Ces utilisations des phonogrammes publiés à des fins de commerce, quelque soit le lieu de fixation de ces phonogrammes, ouvrent droit à la rémunération au profit des artistes-interprètes et des producteurs.”
La Cour d’appel de Paris a donc confirmé le jugement du tribunal de grande instance de Paris. Tous les deux s’appuie sur cet article de loi, qui est clair comme de l’eau de roche. Il ne laisse aucune place à l’interprétation. La musique, quelle soit protégée par le droit d’auteur ou quelle soit libre de droit, diffusée dans une grande surface (c’est le “à des fins de commerce”) ouvre le droit à une rémunération.
La justice ne fait qu’appliquer la loi. La Cour de cassation ne rejugeant pas une affaire, mais vérifiant que le jugement rendu respecte scrupuleusement la loi, il y a peu de chance qu’elle casse le jugement.
En vouloir à notre justice lorsqu’elle respecte les textes de loi est faire fausse route. Prenez-vous en aux législateurs, c’est à dire aux députés et aux sénateurs. Ils n’ont pas adapté le Code de la propriété intellectuelle aux nouvelles licences qui sont apparues : les licences libre de droit.
Par extrapolation, les décisions de justice du tribunal de grande instance de Paris et de la Cour d’appel de Paris pourraient s’appliquer à l’intégralité des œuvres libre de droit, comme les logiciels. C’est ce qui s’appelle la jurisprudence !
Le 14/05/2018 à 20h19
bon alors, et si jamais on diffusait de la musique électronique générée aléatoirement par une IA ?
techniquement ce n’est pas un “phonogramme”, car un phonogramme est par définition enregistré puis diffusé.
oh, et quid de la musique classique datant d’il y a 2-3 siècles ? c’est dans le domaine public donc diffusable gratuitement non ?
c’est une situation aberrante, c’est comme si on se faisait controler au travail pour les licences informatiques, et qu’on se prenne une amende pour défaut de paiement de la “société de collecte des droits des logiciels” (fictive) pour des licences linux / libre office / firefox gratuites
Le 14/05/2018 à 20h25
Le 14/05/2018 à 20h28
Le 14/05/2018 à 20h41
Le 14/05/2018 à 20h55
De mémoire le coût de fonctionnement des mutuelles privées c’est de l’ordre de 25%. J’avais vu ce chiffre dans un programme à la présidentielle, mais je ne sais plus chez qui exactement (vu l’idée je doute que ce soit Fillon ou Macron).
Edit : j’ai trouvé ceci dans cet article :
Selon le candidat de « la France insoumise »,
les frais de gestion s’élèveraient pour les mutuelles à 17,5 %, pour
les instituts de prévoyance à 25 % et à maximum 6 % pour la Sécu.
(et ce n’est pas la peine de me tomber dessus abraracourcix parce que j’ai cité Mélenchon, je voulais juste répondre à akeix, merci au revoir)
Le 14/05/2018 à 23h19
Le 15/05/2018 à 06h20
Alors, si je comprends bien, le jour de la fête de la musique, tous ceux qui jouent gratuitement sont dans l’illégalité ?
Le 15/05/2018 à 07h21
“dès lors qu’une musique est diffusée dans une surface commerciale, elle ouvre droit à rémunération. Peu importe sa licence, propriétaire ou non. ”
Si je comprend bien, on nous vend le “ droit ” d’écouter de la musique quelle qu’elle soit ?
C’est à vomir.
A quand le droit de respirer ?
Le 15/05/2018 à 08h03
Normal. Vous avez le droit de produire. Nous avons le droit de vous taxer.
C’est bien là toute la vision sociale des banquiers de Bruxelles.
A ceux qui ont encore un cerveau : allez chercher le salaire (si on peut encore parler ainsi) du président de la SACEM en France. Et pensez ensuite à tous les artistes qui crèvent la faim, et qui rêvent de vivre de leur production.
Le 15/05/2018 à 08h18
Le 15/05/2018 à 08h45
…
En clair, le tribunal est en train de dire que la CJUE n’a pas à se prononcer sur cette affaire, alors qu’elle en a justement tous les pouvoirs et que sa compétence est supérieure à celle du juge national
cherches pas à comprendre c’est “leur logique” ! " />
Le 15/05/2018 à 08h50
Le 15/05/2018 à 09h14
la SACEM fait UNE exception ce jour là !!!
( 1 jour par an–>21 Juin…ça va) ! " />
Le 15/05/2018 à 09h17
Le 16/05/2018 à 13h24
Le 16/05/2018 à 13h29
Avec ta 2e interprétation il suffirait à n’importe quel quidam de publier un seul phonogramme pour ouvrir son droit à la rémunération équitable. Je doute que ce soit le cas dans la pratique et j’ajouterais que je suis prêt à parier que si tu n’es pas enregistré à la SACEM tu peux toujours courir pour obtenir quoi que ce soit, même s’ils prélèvent sur ton dos.
C’est la loi qui est à revoir.
Le 16/05/2018 à 14h06
En effet n’importe qui publiant un phonogramme peut prétendre à la rémunération équitable. La loi est sans ambiguïté là dessus. Après la perception par le SPRE ce sont les SPRD (société de perception et répartition des droits: SACEM, SACD, SCAM, SPEDIPAM…) qui sont chargés de répartir les bénéfices entre leurs membres, à priori suivant le nombre de diffusions. Il faut donc en effet adhérer à l’une de ces SPRD pour récupérer sa part de rémunération équitable. (source:https://www.spre.fr/document/fiche_presentation_n%C2%B01_spre_.pdf)
Le 16/05/2018 à 17h03
Prochaine épisode : Pourvoi en cassation… dans 3 ans…
Faut être patient et avoir des moyens pour tenir ainsi sur la durée.
Le 16/05/2018 à 18h45
C’est comme les contributions, on rembourse l’année d’avant " />" />
Le 17/05/2018 à 07h57
Ca fait plus de 15 ans que je constate ce racket institutionnalisé par la SACEM.
Un scandale apres l’autre. Les rois de la filsdeputerie.
Quand cela va t-il cesser ?
Le 17/05/2018 à 13h35
Le 17/05/2018 à 19h27
Du coup j’ai fait un tour sur le site de la Sacem… Je ne savais pas que les entreprises payaient pour les musiques d’attente. " />
Grands saigneurs, ils offrent des réductions si on déclare à l’avance. " />
Le 20/05/2018 à 07h40
vous faites une confusion, la SACEM n’est aucunement concernée par cette affaire ! il s’agit de la perception de la licence légale appelée la “rémunération équitable”.
Dans cette affaire, la SACEM est incidemment partie du seul fait qu’elle se trouve être le mandataire de la SPRE qui perçoit la “rémunération équitable”. Alors, vous pouvez continuer de gueuler contre la SACEM, votre colère tombe à plat dans une affaire qui ne concerne que la “loi Lang” de 1985 et qui consacra enfin la protection des artistes interprètes et producteurs phonographiques.
Le 20/05/2018 à 08h22
Setaou2, je relis vos posts et il faut quand même corriger certaines de vos affirmations;
Au delà de la procédure “marathon” qui trouve son origine dans un contrat litigieux datant de 2009 entre la Société Saint-Maclou et Musicmatic France, le différend se trouve porté devant les tribu,aux depuis 2013. Pendant ce temps, les ayans-droit ne perçoivent pas ce qui leur est dû…
Ce qui est fondamental dans ce différend c’est la position que défend le groupe de sociétés belgo-luxemburgo-françaises (citons les “appelantes: SAS Storever France ex-Musicmatic France, représentée par la société Belge S.A. Storever, la SA Musicmatic (belge) la SA Jamendo (Luxembourg)) face à sa cliente Tapis Saint Maclou, la société de perception de la rémunération equitable (SPRE) et la SACEM qui agit ici comme mandataire de la SPRE chargée de la facturation et perception pour compte de la SPRE.
Une bonne fois pour toutes, la SACEM (donc les auteurs) n’est en rien concernée par cette affaire sauf au titre de mandataire de la SPRE.
dans leurs motivation d’appel, le groupe de sociétés appelantes met en avant deux motifs de “renvois préjudiciels devant la CJUE” qui sont les suivants (copié collé de l’arrêt):
dire et juger qu’un renvoi préjudiciel devant la CJUE doit être opéré concernant
les deux questions préjudicielles soulevées, à savoir :
s’opposent-ils à une disposition nationale d’un État membre tel que l’article L 214-5 CPI
en ce qu’il prévoit le principe d’une collecte obligatoire et systématique par une société de
gestion collective de la rémunération équitable même pour les artistes-interprètes et/ou
producteurs qui ne sont pas membres de cette société de gestion collective ? ».
s’opposent-ils à une disposition nationale telle que l’article L 214-5 CPI ayant comme
conséquences que les artistes-interprètes et les producteurs concernés qui ne sont pas
membres des sociétés de gestion collective visées, mais dont le phonogramme, publié à des
fins commerciales, ou une reproduction de ce phonogramme, est utilisé pour une
radiodiffusion par le moyen des ondes radioélectriques ou pour une communication
quelconque au public, ne reçoivent pas de rémunération équitable car ne se voient pas
redistribuer la rémunération pourtant prélevée de manière systématique et obligatoire aux
utilisateurs ? »
même si la SPRE dans ses conclusions entendait que la Cour ne se saisisse pas de ces points, les juges de la Cour d’appel ont accueillis ces questions et y ont répondu (nouvel extrait de l’arrêt du 06/04/2018):
extrait L’article 8.2 de la directive 2006⁄115 ne contient pas de dispositions instaurant
des modalités impératives sur le mode de perception de la rémunération équitable, laissant
dès lors aux Etats membres de l’Union Européenne, la liberté de mettre en oeuvre au
niveau national le dispositif pour lequel ils auront opté, notamment la gestion collective
obligatoire, comme l’a fait la France par la loi du 3 juillet 1985.
L’objectif de la directive précitée est de permettre d’atteindre un équilibre adéquat
entre l’intérêt des artistes interprètes ou exécutants et des producteurs de phonogrammes
à percevoir une rémunération au titre de la radiodiffusion d’un phonogramme déterminé
et l’intérêt des tiers à pouvoir radiodiffuser ce phonogramme dans des conditions
raisonnables.
Si le législateur européen avait souhaité qu’une gestion collective de la
rémunération pouvait être impérative, il l’aurait explicitement prévu dans la directive
2006⁄115, comme il l’a fait par exemple dans l’article 9 de la directive 93⁄83 relative à la
coordination de certaines règles du droit d’auteur applicables à la radiodiffusion par
satellite et à la retransmission par câble.
En conséquence, il n’y a pas lieu d’interroger la CJUE sur l’interprétation d’une
disposition qui n’existe pas dans la directive à savoir le mode de gestion du droit à
rémunération, la demande de renvoi préjudiciel ne pouvant avoir pour objet de demander
à la CJUE s’il y a lieu d’ajouter de nouvelles obligations ou interdictions aux Etats
membres non prévues par la directive.
De plus, l’article 5 de la directive dispose que “Les Etats membres peuvent
réglementer la question de savoir, et dans quelle mesure, la gestion par les sociétés de
gestion collective du droit d’obtenir une rémunération équitable peut être imposée…”. Le
législateur européen a ainsi confirmé que la gestion collective obligatoire est compatible
avec les objectifs de la directive.
La directive 2014⁄26 relative à la gestion collective du droit d’auteur et des droits
voisins précise au considérant 2 que : “Il appartient normalement au titulaire de droits de
choisir entre la gestion individuelle ou collective de ses droits à moins que les Etats
membres n’en disposent autrement conformément au droit de l’Union” et au considérant
12 : “La présente directive… n’interfère pas avec les dispositifs relatifs à la gestion des
droits dans les Etas membres tels que… la gestion collective obligatoire”.
En conséquence, c’est à bon droit que les premiers juges ont rejeté la demande des
appelantes de saisir la CJUE de la question préjudicielle précitée.
La seconde question a pour objet de savoir si l’article 10 alinéas 2 et 3 de la
directive 2006⁄15 interdirait aux Etats membres d’instaurer un régime de gestion collective
de la rémunération prévue à l’article 8.2de la directive qui exclurait du droit à rémunération
les titulaires de droits non membres d’une société de gestion collective.
Les appelantes font valoir que l’article L 214-5 du Code de la propriété
intellectuelle porte atteinte à l’article 1 du 1er protocole de la CEDH car il limite le droit
au respect des biens et de la propriété de manière non proportionnelle et inappropriée ainsi
qu’au libre choix des artistes-interprètes/exécutants d’opter pour un mécanisme de collecte
individuel, libre choix qui est prévu par la directive. Elles affirment que contrairement à
ce qui a été retenu par le jugement, la gestion collective impérative telle que prévue par la
loi française constitue une mesure moins protectrice dans la mesure où les non-membres
de la SPRE ne perçoivent dans les faits aucune rémunération équitable.
L’article L214-1 du Code de la propriété intellectuelle écarte le droit exclusif de
l’artiste interprète et celui du producteur dans l’hypothèse où le phonogramme a été publié
à des fins de commerce et prévoit en contrepartie le versement d’une rémunération au
profit des artistes interprètes et des producteurs sans poser aucune autre condition et en
aucun cas celle d’être “membres” d’une société de gestion collective.
Si les appelantes soutiennent qu’il résulte de la lecture des statuts de la SPRE que
seuls les membres associés sont habilités à percevoir les rémunérations collectés en leur
nom et pour leur compte, elles ne précisent pas sur quelle disposition des statuts elles font
reposer cette affirmation.
La SPRE produit des attestations émises par les 4 sociétés de gestion collective
chargées des reversements qui attestent procèder à des répartitions indépendamment de
toute adhésion du bénéficiaire. De plus, ces sociétés sont soumises au contrôle de la
Commission permanente de contrôle placée auprès de la Cour des comptes, laquelle
s’assure notamment de la légalité de leurs répartitions aux ayants-droits.
Là où les juges ont eu une décision fondamentale, c’est dans l’analyse du caractère vicié de la démarche de Storever, Jamendo etc.
ils produisent 4 attestations d’artistes que déclarent ne pas avoir touché de rémunération équitable mais ne précisent pas s’ils ont demandé à la percevoir auprès de l’ADAMI ou de la SPEDIDAM.. fort de ce constat ils entendent remettre en cause le système français de “licence légale”..
de l’autre coté, l’ADAMI et la SPEDIDAM ont produit des documents attestant qu’il n’était pas nécéssaire d’être membre de ces sociétés pour percevoir son dû. par exemple la SPEDIDAM cite qu’elle a répartit des droits à 87.910 bénéficiaires pour seulement 32.238 associés !!
en conclusion, ce qu’il faut interroger, c’est la volonté de ces sociétés belgo-luxembourgeoise et leur filiale française de “privatiser” le principe de la rémunération équitable dans des contrats avec les artistes interpètes d’une opacité avérée. Cette volonté de privatisation des droits des rtistes inerpètes se heurte au droit français qui vient, pour l’instant de clore le débat de manière assez radicale. Il reste au consortium Jamendo/Storever/Musicmatic de saisir directement la CJUE.
Enfin, petite précision, depuis 2016, on ne parle plus de SPRD mais “d’OGC” pour Organismes de Gestion Collective
Le 20/05/2018 à 08h34
votre affirmation est fausse, je cite : “ En effet n’importe qui publiant un phonogramme peut prétendre à la rémunération équitable. La loi est sans ambiguïté là dessus. Après la perception par le SPRE ce sont les SPRD (société de perception et répartition des droits: SACEM, SACD, SCAM, SPEDIPAM…) qui sont chargés de répartir les bénéfices entre leurs membres, à priori suivant le nombre de diffusions. Il faut donc en effet adhérer à l’une de ces SPRD pour récupérer sa part de rémunération équitable.”
comme le disent l’ADAMI et la SPEDIDAM devant de la Cour d’appel de Paris, “il n’est pas besoin d’être membre de ces sociétés pour recevoir la rémunération équitable due” (attestations à l’appui).
ce que vous écrivez est faux
Le 20/05/2018 à 08h38
c’est Copie France qui collecte la RCP, question totalement étrangère à ce débat
la SACEM n’est pas une société anonyme mais une société civile à but non lucratif détenue et gérée par ses membres : les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique.
Le 20/05/2018 à 10h46
Ok, va pour “se manifester auprès de” au lieu de “adhérer”. Mon point était que ce sont les SPRD qui redistribuent la rémunération équitable.
Le 20/05/2018 à 10h58
Le 20/05/2018 à 16h47
en tant qu’artiste interprète il suffit d’attester de la participation à un enregistrement phonographique pour pouvoir bénéficier de droit à répartition.
Ce droit à répartition ne procède pas d’un droit exclusif de l’artiste-interprète ou du producteur phonographique mais bien d’une licence légale. Vous touchez du doigt toute la roublardise de la démarche de JAMENDO/STOREVER/MUSICMATIC:
ce contrat de “cession de droits” JAMENDO/STOREVER/MUSICMATIC est contra legem, mais plutôt de d’appliquer la loi en vigueur sur le territoire national, JAMENDO préfère tenter d’obtenir une décision contre la loi française…
On comprend donc mieux l’opiniatreté de JAMENDO/STOREVER/MUSICMATIC à vouloir voir le droit des artistes interprètes diffusés en France rogné à leur profit. En l’espèce la situation reste inchangée, et ces sociétés ont donc un business model illégal (selon la manière dont elles entendent le pratiquer) dans les pays qui ont fait le choix d’une gestion collective obligatoire …
il y a beaucoup d’apprentis JAMENDO” qui exercent ce business borderline (essentiellement de sociétés américaines qui abusent de la crédulité de modestes entrepreuneurs fançais et leur font prendre des risques juridiques démesurés)
Ce qui reste effarant dans cette histoire qui dure depuis 2009, c’est la volonté affichée sans pudeur de ces sociétés (JAMENDO etc.) de dénier aux artistes le droit de percevoir des revenus selon le droit en vigueur en France sans qu’aucun “producteur-commerçant” ne puisse s’insérer dans la “chaine de valeur” et y imposer ses propres “conditions générales de vente” !
Le 20/05/2018 à 20h43
réponse assez simple à la question, l’ordinateur ne va pas aller s’inscrire à la SACEM, alors comme le singe qui fait des selfis, il n’y a pas de droits d’auteurs (pour se renseigner sur l’affaire du singe, c’est ici: Wikipedia
pour les droits voisins, pas sûr que l’ordinateur puisse lui aussi aller frapper à la porte de l’ADAMI ou de la SPEDIDAM.. Donc rien à payer.
Enfin pour revenir sur la question de la musique classique, vous confondez encore les droits d’auteurs et le droits voisins.
Les droits d’auteurs ont une “durée” de 70 ans post-mortem, alors que les droits voisins de 50 ans après leur fixation.
En d’autres termes on peut écouter à la radio un disque de Mozart enregistré l’année dernière, (pas de paiements de droits d’auteurs mais paiement de rémunération équitable)
On peut écouter le même concerto de Mozart diffusé dans les parkings Vinci, mais comme ce concerto n°23 a été enregistré en 1960 ( interprété par Wilhelm Kempff - soliste ) par Deutsche Grammophon, il ne donne lieu ni au paiement de droits d’auteur ni de droits voisins.
on peut aussi écouter “please please me” des Beatles, fixé en 1963 à la radio, et payer des droits d’auteurs mais pas de droits voisins…