La Chine aurait espionné des satellites depuis un village français
Guoanbu, jusqu'hallali

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Intelligence Online révèle qu'une petite société de télécommunications spatiales chinoises avait déployé une station d'écoute dans un village rural à proximité de centres du CNES et d'Airbus. Son antenne ciblait les fréquences de communication des satellites français. Peu de temps après, un satellite survolant la frontière russo-ukrainienne a brusquement cessé de fonctionner.
Jean-Marc Manach , Sébastien Gavois
Le 13 juin à 16h14
7 min
Sciences et espace
Sciences
D'après Intelligence Online, qui a passé plusieurs mois à enquêter à ce sujet, il s'agirait de « l'une des plus grandes opérations d'espionnage ayant visé la France ces dernières années ».
Dans une enquête en deux parties, notre confrère raconte qu'en 2022, la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD), le service de contre-espionnage et de contre-ingérence du ministère des Armées, découvrait une « antenne suspecte » dépassant d'un balcon dans un immeuble de Boulogne-sur-Gesse.
D'après les sources d'Intelligence Online, il s'agirait d'un « endroit parfait pour intercepter des communications échangées » avec les satellites gérés par le Centre national d'études spatiales (CNES). Ce village de 1 600 habitants en Haute-Garonne est en effet situé à 71 km à vol d'oiseau du téléport (ou station terrestre de télécommunication par satellite) d'Issus Aussaguel qui, sis à 20 km au sud de Toulouse, permet de piloter les satellites d'observation de la Terre du CNES.
D'autant que Boulogne-sur-Gesse se situe aussi à 74 km du site toulousain de l'Astrolabe, la division du groupe Airbus Defence and Space (ADS) spécialisée dans les avions militaires, les drones, les missiles, les lanceurs spatiaux et les satellites.
Une cellule réunissant quatre services de renseignement
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Une cellule réunissant quatre services de renseignement
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Un satellite azerbaïdjanais survolant la frontière russo-ukrainienne
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Une opération orchestrée par la Chine, alliée de la Russie ?
Commentaires (26)
Modifié le 13/06/2025 à 17h21
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En mars 2023, SPOT-7, qui avait été vendu à l'agence spatiale azerbaïdjanaise Azercosmos par Airbus Group en 2014 et avait au passage été renommé Azersky, cessait brusquement d'émettre. Au moment où il a cessé d'émettre […] Azersky était positionné exactement au-dessus de la frontière russo-ukrainienne.
Les images prises par le satellite (avec une résolution de 1,5 m) étaient transmises à l'armée ukrainienne par l'Azerbaïdjan, qualifié de « discret allié de Kiev ».
Les services de renseignement russes disposent bien d'unités entraînées à ce type d'opérations de guerre électronique et cybernétique. Mais les services français penchent plutôt pour une opération orchestrée par la Chine, alliée de la Russie. L'entreprise ayant déployé l'antenne appartient au groupe privé chinois Emposat, soupçonné d'espionnage par la République tchèque.
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lol. Qu'il dise le contraire eut été étonnant. A moins de vouloir se mettre à dos les officines d'Ukraine, d'Azerbaïdjan, de Russie et de Chine.
Modifié le 13/06/2025 à 17h33
Pourquoi les chinois, alliés des russes, ont piraté un satellite français, vendu à l'Azerbaïdjan, pour le placer à la frontières ukrainiaine/russe, pour donner des images aux ukrainiens?
En tout cas, le piratage est impressionnant, ça voudrait dire que les chinois ont été capable d'envoyer des ordres signés cryptographique au satellite? ou bien que la communication n'est tout simplement pas chiffré/signé?
Le 13/06/2025 à 17h42
Ils ont perdu la communication au passage dans la zone.
Et maintenant il n'a plus de panneaux solaires et plus de carburant.
Alors on ne sait pas si c'est faisable depuis une antenne terrestre d'envoyer un code qui brulerait les régulateurs de charge solaire et purgerait les réservoirs.
Mais le cuicui il tourne en rond sans ailes et sans plumes maintenant.
Modifié le 13/06/2025 à 18h05
La Chine a peut-être voulu rendre service à la Russie.
Le 13/06/2025 à 18h22
En faite, ils ont détourné le satellite qui donnait des images pour plus qu'il en donne
Je comprends vite, mais faut m'expliquer longtemps :p
Le 13/06/2025 à 18h12
Modifié le 13/06/2025 à 17h38
Le 13/06/2025 à 18h13
Le 13/06/2025 à 18h35
Le 13/06/2025 à 18h47
Certes ils ont un ennemi commun, mais ça ne suffit pas.
A la base, tout le monde espionne tout le monde sur terre, je pense que la Francie en fait autant, si ça n'est pas le cas, c'est dommage.
Le 13/06/2025 à 18h58
L'Azerbaïdjan a un satellite qui est tombé en panne.
Pas d'bol, y'a un SAV chez Airbus ?
Je ne pense pas que ça se soit passé par voie diplomatique.
Par contre il y a un truc qui m'échappe :
Soit l'écoute en France a permis de comprendre le moyen et protocole de communication d'airbus et qui était utilisé par Azercosmos qui se serait fait pirater ses antennes pour envoyer un firmware destructeur, soit j'ai pas compris le lien entre les 2 zones.
Sinon ptet avec une antenne déployée ponctuellement à la frontière Russe pour charger le code maléfique.
Le 16/06/2025 à 09h59
Ca existe parfaitement dans les faits, donc.
Le 16/06/2025 à 11h17
Le 16/06/2025 à 11h28
Le 16/06/2025 à 11h33
Le 13/06/2025 à 18h50
Reste a déterminer si elle a su déchiffrer les signaux de communications conçus par le CNES et l'AES pour communiquer avec leur satellites, et si elle a pu envoyer ses résultats d'analyse en Chine pour que celle-ci apprenne à prendre le contrôle d'un satellite français.
Le 13/06/2025 à 19h33
il faut une licence si on n'émet pas ?
Le 13/06/2025 à 20h49
Une antenne passive qui écoute, on ne déclare rien.
Ca n'empèche pas l'enquète, mais pour moi tu es libre de disposer des ondes qui t'entourent.
Le 13/06/2025 à 22h03
Par contre, tant qu'il n'y a pas émission, ça doit rester neutre pour l'anfr, autrefois on arrivait à détecter les fréquences hétérodynes, qui n'étaient pas vraiment émises mais maintenant à l'époque du filtrage numérique, ça n'a plus guère de sens non plus
Modifié le 14/06/2025 à 05h44
En 2017, un office qui gérait un jardin des Plantes en plein cœur de Washington reçoit une super offre de mécénat d'une organisation culturelle chinoise : cette ONG chinoise proposait de faire un don de US$ 100 millions en échange d'avoir le droit de construire une pagode chinoise traditionnelle en plein cœur du parc, pagode d'environ 20m de haut et ça pile poil sur une butte située dans le parc.
Pour que cela soit vraiment de l'authentique "Made In China", ils se proposaient même d'importer tous les matériaux de construction directement de Chine...mais par valises diplomatiques par contre... (cad sous scellés, impossible à contrôler car diplomatique).
Les US$ 100 millions semblaient bien trop généreux pour être vraiment honnête et quand le FBI a commencé son enquête, ils ont rapidement réalisé que la pagode aurait été située à 3km du Capitole et à 5km de la Maison Blanche par vol d'oiseau et en ligne directe (sans aucun obstacle).
Bon ensuite le FBI l'a clairement fait comprendre aux Chinois avec un truc du genre : "c'est bon les gars, ça s'est vu et donc pour le permis de construire, vous pouvez toujours aller vous brosser pour qu'on vous le donne..."
China wanted to build 70ft pagoda in ‘perfect spying spot’ near US Capitol
Modifié le 14/06/2025 à 19h08
. Le FBI, les antennes-relais Huawei et les missiles nucléaires (1/4)
. Une station d’écoute dans une pagode chinoise au-dessus du Congrès US (2/4)
. Le FBI et le projet trumpien (et xénophobe) de chasse aux fantômes chinois (3/4)
. Le plan de domination du marché mondial « Made in Pékin » (4/4)
Modifié le 16/06/2025 à 00h01
Excellent articles au passage !
Merci
Le 14/06/2025 à 07h21
Modifié le 14/06/2025 à 13h24
Comme l'ensemble des autres commentaires laissent déjà poindre, peu de choses sont affirmées, et on reste sur des sous-entendus et des interprétations pour tenter une compréhension de ce qui s'est passé.
Tu as le droit de faire pareil, mais tu ne peux pas dire que tu disposes une réponse.
Il n'est pas clairement dit comment le satellite a été rendu inopérant :
- s'agit-il d'un missile, comme la démonstration de force des Russe ? Alors que cette démonstration avait généré de nombreux débris, ici aucune information en ce sens, alors que ce ne serait foncièrement pas discret pour de nombreux observateurs, donc ce serait surprenant
- s'agit-il d'un acte de sabotage interne ? Aucune information en ce sens
- s'agit-il d'un acte de piratage ? Aucune information en ce sens
L'article indique une potentielle surveillance des communications satellitaires, et indique par ailleurs la difficulté à déterminer la position d'un satellite qui se déplace rapidement sur une grande orbite. On reste avec la conjecture que la prise d'information a permis de comprendre sa position… et si tel était le cas, que le téléport de Toulouse communiquait avec et/ou traçait le satelilte vendu à l'Azerbaïdjan, et que la lecture des flux de communication satellitaires par les espions a été possible.
Maintenant, pour la piste d'un piratage du satellite, la conjecture est encore plus forte, puisque sans sabotage interne, cela aurait signifié qu'un adversaire a la capacité d'envoyer des commandes à un satellite produit par Airbus.
Quel adversaire ? Puisque le satellite a cessé de fonctionner au dessus de la frontière Russie/Ukraine : était-ce les Russes ? Était-ce les Chinois pour le compte des Russes ? Était-ce encore un autre acteur ? Et pour quelle(s) raison(s)/quelle(s) fin(s) ?
On pourrait se dire que la symbolique est forte, mais attention aux attaques sous faux drapeau, utilisant les symboles pour faire croire à des intentions et pointer d'autres entités comme responsables.
L'article parle dans le même temps de la découverte d'une antenne dont la suspicion est grande qu'elle existe aux fins de l'espionnage… et d'autres faits sans que l'on en comprenne le déroulement.
Connecter ces points s'appelle bien de la conjecture : nous faisons tous cela ici, et l'article joue avec les lignes, encourage cela, en empilant des choses non-directement prouvées comme liées.
D'où le malaise général dans les commentaires.
Le 15/06/2025 à 10h03
Le 16/06/2025 à 10h36
On peut chercher le pourquoi/comment de l'écoute.
La position de satellites est plutôt connue grâce à un tas de dispositifs techniques et de coopération internationale. Bien sur hors domaine militaire. Ce qui donne la possibilité d'avoir des sites comme celui-ci : https://satellitetracker3d.com/
Les grandes questions sont :
Comment on ferai pour "usurper" ? Il faut :
* L'antenne proche du site est un atout. Une antenne sur un satellite c'est comme un œil. Il faut regarder dans la bonne direction pour "voir"... enfin "entendre".
* L'accès. Une série de donnée du genre login (et ou clé) MDP et protocole. Il faut exploiter une faille pour une récolte d'informations. Quid de la compromission, d'un organe X ou Y dans la station au sol ? Ou d'un prestataire ? Ou même un exploit social ?
Comment envoyer discrètement ? :
* Les fréquences sont régulées en France. Donc une émission qui pourrait perturber se verra au bout d'un moment. Du coup, il faut probablement bien choisir son moment. Comme le moment de la coupure sur du personnel en 3x8, par exemple. Histoire de rester le plus discret possible.
Si c'est bien un "piratage" il y a forcément eu préparation. Ça c'est sur.
Comme le rappelle @Berbe c'est de la conjecture. Toutefois chercher dans cette direction me semble moins "dispersé" que des critiques gratuites qu'on peut lire ici ou ailleurs.