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Donald Trump veut (aussi) fermer le fonds qui avait soutenu le développement de Signal

Ennemi d'État... « anti-Américains » (sic)

Donald Trump veut (aussi) fermer le fonds qui avait soutenu le développement de Signal

Sous couvert de lutte contre la bureaucratie, la corruption et les ennemis des États-Unis, l'administration Trump veut fermer l'organisme qui, depuis les printemps arabes, subventionne les logiciels permettant de protéger et sécuriser l'accès à l'information, y compris dans les régimes répressifs tels que la Chine, l'Iran ou la Russie.

Le 31 mars à 14h02

Donald Trump vient de couper les financements de l'agence indépendante états-unienne subventionnant une cinquantaine de projets de logiciels développés pour défendre les droits et libertés des internautes, dont la messagerie chiffrée Signal.

Un comble, alors que l'on a découvert que les plus hauts responsables de son gouvernement s'en servent, jusqu'à y discuter de leurs opérations de guerre. Un recours à la messagerie chiffrée qui ne serait pas seulement motivé par des considérations de sécurité. D'après The Independant, il s'agirait aussi de contourner l'obligation légale de garder la trace des communications privées gouvernementales.

L'Open Technology Fund (OTF) que l'administration Trump voudrait voir disparaître soutient notamment la fondation TOR, Let's Encrypt, la distribution GNU/Linux anonymisante et « amnésique » Tails, le magasin d'applications libres F-Droid, OpenVPN, l'outil anti-censure Psiphon, PiGuard Reloaded, l'observatoire OONI de la cybercensure, le plug-in OpenPGP Mailvelope, Reproductible Builds ou encore le service de DNS Quad9.

Créé en 2012 par Radio Free Asia afin d'aider ses reporters et leurs sources à pouvoir communiquer de façon sécurisée, notamment au Tibet et dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, l'OTF s'était aussi fait connaître pour avoir contribué au financement d'Open Whisper Systems (à hauteur de près de 3 millions de dollars sur trois ans), et donc au développement de la messagerie Signal, de la distribution sécurisée Qubes OS ou de NoScript, entre autres.

À l'époque, Hillary Clinton dirigeait le Département d'État, chargé des Affaires étrangères. Marquée par la façon qu'avait eu Internet et les réseaux sociaux de contribuer aux manifestations en Iran en 2009 (qualifiées, à l'époque, de « Révolution Twitter »), puis aux printemps arabes en 2010 et 2011, elle avait alors théorisé ce qu'elle qualifia de « dilemme du dictateur » qui, confronté aux libertés permises par Internet, devrait « choisir entre laisser tomber les murs ou payer le prix pour qu'ils restent debout », comme l'avait souligné Bloomberg :

« Nous pensons que les gouvernements qui ont érigé des barrières à la liberté de l'internet — qu'il s'agisse de filtres techniques, de régimes de censure ou d'attaques contre ceux qui exercent leurs droits d'expression et de réunion en ligne — finiront par se retrouver coincés. »

Un budget passé de 10M$ en 2014 à 40M$ en 2023

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Commentaires (18)

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L'attaque permanente de Trump et sa clique contre les décisions de justice est une des caractéristiques principales des extrémistes partout dans le monde.

Il n'y a qu'à lire les déclarations de Ciotti, Bardella voire même celle de Mélenchon concernant le procès du financement du RN.
L'indépendance de la justice est quelque chose qui leur est insupportable.

Pour en revenir au fond de la news, il n'y rien de surprenant dans cette décision: l'administration Trump faisant la chasse aux humanistes et aux vrais défenseurs de la liberté d'expression.

Il faudrait d'ailleurs rappelé à cette chère Mme Lake qu'elle n'a pas été élue non plus. Mais bon le propre des roquets est d'aboyer fort pour se faire entendre.
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Il a fallu que j'aille lire le JDD pour voir la citation de Mélenchon. 🤮

Il ne contrevient pas à la décision de la justice pour la peine infligée, il pousse son idée de Référendum Revocatoire pour les citoyens, pour qu'ils puissent révoqué un élu (en effet MLP reste élue à l'assemblée nationale, tant qu'il n'y a pas de remerciement, alors qu'elle vient d'être jugée coupable de détournement de fonds public et déclarée inéligible).

Ça ne veut pas dire que je cautionne cette idée de Référendum, mais mettre au même plan JLM et Ciotti ou Bardépala qui eux parlent de fin de la démocratie ou de juges aux ordres, c'est fort de café tout de même.

A un moment, à force de dire tous les mêmes, on ne distinguera plus rien ni personne de valable.
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L'idée de Mélenchon est de se passer des juges avec l'idée populiste répandue auprès des extrémistes que la "justice rendue par le peuple" doit prendre le pas sur celle des juges.
Donc oui c'est la même idée sous jacente mais avec un peu plus d'enrobage et de novlangue.

D'alleurs, il n'y a qu'à revoir la réaction de Mélenchon quand son parti avait été perquisitionné pour des soupçons de fraude: face caméra, exactement les mêmes accusations que LePen.

A un moment il faut assumer ses positions.
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C'est pas faux 😓
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Cocnernant Mélenchon, il donne surtout l'impression que c'est son ego qui parle, et le fait qu'il voit ses chances diminuer s'il arrivait au second tour de la présidentielle (selon ses propres estimations) si ce n'est pas la blonde en face.
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Exact et c'est tout le problème de LFI. Pour se faire élire il faut donner envie au dela de son propre parti.
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juges non élus
Les juges ne sont pas justement élus aux USA ?
Certes, ceux à la cour suprême ne le sont pas, mais ce ne sont pas les soutiens de Trump qui vont s'en plaindre...
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ça dépend, dans les Cours d'État, oui : certains États, les juges des cours d'État peuvent être élus directement par les citoyens. Cependant, dans d'autres États, ils peuvent être nommés par le gouverneur ou d'autres autorités, avec ou sans processus de confirmation. Pour les Cours fédérales et Cour suprême des États-Unis, là ils sont nommés.
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L'Open Technology Fund (OTF) que l'administration Trump voudrait voir disparaître soutient notamment la fondation TOR, Let's Encrypt, la distribution GNU/Linux anonymisante et « amnésique » Tails, le magasin d'applications libres F-Droid, OpenVPN, l'outil anti-censure Psiphon, PiGuard Reloaded, l'observatoire OONI de la cybercensure, le plug-in OpenPGP Mailvelope, Reproductible Builds ou encore le service de DNS Quad9.
Ils finançaient tout ça pour 40 millions par an seulement...
Mais c'est vrai : ça finançait les soutiens de la liberté et de la démocratie dans le monde, insupportable pour les trumpistes.
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Mais d'un autre côté, ils ont ouvert un bureau de la foi :mdr2:
https://www.whitehouse.gov/presidential-actions/2025/02/establishment-of-the-white-house-faith-office/
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Y a t-il un Etat qui va prendre le relai ? À 40M€, c'est pas cher payé le drapeau de "défenseur de la liberté d'expression en ligne".
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Oui clairement.
Pour le prix de 20 ou 25 ronds point sur nos routes, la France pourrait faire quelque chose je pense.
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Tant qu'à faire autant que ça soit l'UE qui reprenne, ça montrerait une unitémajorité sur la liberté d'expression.
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Clairement, l'UE a une sacrée carte à jouer ici. Autant de technos critiques pour "aussi peu" de pognon, c'est une aubaine qui ne se représentera pas. Le début de la fin de la mainmise des EUA sur Internet ?

Ça serait raccord avec les décisions de Mastodon & co de ne pas dépendre des EUA, ça maintiendrait des technos critiques pour tout le monde (dont l'UE), et ça pourrait peut-être même recentrer l'Europe en terme leadership et de souveraineté technologique.

Et sur un autre registre, je commence à me demander ce qu'il va rester des États-Unis après Trump ...
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Attention typo : les « EAU » désignent les Émirats Arabes Unis et non les États-Unis d’Amérique (second paragraphe).
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« y compris dans les régimes répressifs tels que la Chine, l’Iran ou la Russie »

Et les USA
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Va falloir s'y faire.... Faut un peu de temps.
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Make America Grimy Again

Donald Trump veut (aussi) fermer le fonds qui avait soutenu le développement de Signal

  • Un budget passé de 10M$ en 2014 à 40M$ en 2023

  • Une « énorme pourriture » infestée de « partisans du terrorisme »

  • Un « énorme cadeau fait aux ennemis de l’Amérique »

  • Plus de deux milliards de personnes utilisent des projets soutenus par l'OTF

  • Un financement « temporairement » revalidé par la Justice

  • « Le contrôle de l'information en ligne est le fondement de l'illibéralisme »

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