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Jeff Bezos prend la main sur la section opinion du Washington Post

Liberté d'expression, liberté d'information

Jeff Bezos prend la main sur la section opinion du Washington Post

Flock

Nouvelle décision polémique dans sa gestion du Washington Post : Jeff Bezos impose une ligne éditoriale aux pages opinions.

Le 27 février à 13h38

Jeff Bezos a annoncé une intrusion sans précédent dans l’activité du Washington Post. Sur Twitter, le patron d’Amazon a déclaré avoir informé les équipes du journal que la ligne éditoriale des pages opinion du journal serait désormais limitée à la promotion d'idées libertariennes.

« Nous écrirons désormais chaque jour en soutien et pour défendre deux piliers : les libertés personnelles et les marchés libres. » D’autres sujets pourront être abordés, note-t-il, en revanche, les points de vue s’opposant à ces deux piliers « seront laissés à d’autres ».

Ingérences répétées

La décision, que le soixantenaire justifie au motif qu’Internet permet aux citoyens de s’informer sur différents points de vue, fait suite à une précédente immixtion dans les activités du journal emblématique : pendant la campagne électorale de 2024, il avait empêché la publication d’un soutien à Kamala Harris. Ce faisant, il rompait avec la tradition états-unienne de recommandations de vote formulées par les comités de rédaction.

En janvier, plus de 400 membres de la rédaction du journal avaient demandé un entretien avec le milliardaire, se déclarant « très inquiet » devant les récentes décisions prises. La semaine précédente, une centaine de personnes avaient été licenciées, symptôme des difficultés financières accrues par la perte de 10 % des abonnements juste après l’absence de soutien du journal à la candidature de Kamala Harris.

Au début de l’année, la dessinatrice et prix Pulitzer Ann Telnaes avait par ailleurs démissionné après s’être vu refuser la publication d’un dessin représentant Jeff Bezos ployant le genou devant Donald Trump.

Brouillon du dessin d'Ann Telnaes rejeté par le Washington Post

Le responsable des pages opinion du Washington Post David Shipley a démissionné en réaction à ce changement d’orientation. Le responsable des pages économiques Jeff Stein parle de son côté d’un « empiètement massif de Jeff Bezos ». S’il déclare n’avoir « pas encore ressenti d’ingérence » dans son travail journalistique, il indique : « Si Bezos tente de s’ingérer du côté des informations, je démissionnerai immédiatement et je vous le ferai savoir. »

Commentaires (39)

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On a laissé faire les milliardaires pendant des années, en acceptant leurs promesses, la main sur le coeur, de défendre la liberté éditoriale.
Mais à quoi sert d'acheter un medium si on ne s'en sert pas pour accroître son pouvoir et son influence ?
Les lecteurs, et les citoyens de ces "démocraties défaillantes" en général, seront cocus. Ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes.
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Les principaux responsables leur ont surtout servi la soupe pour pouvoir en prendre une cuillère au passage.
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Dans (presque?) tous les exemples que j'ai en tête il s'agit de pourvoir et d'influence. Mais on pourrait aussi imaginer qu'il s'agisse d'améliorer son image.
Est-ce que Niel a influencé ce qui est publié dans Le Monde?
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Est-ce que Niel a influencé ce qui est publié dans Le Monde?
Je ne l'ai pas constaté ces deux dernières années, mais je ne peux savoir si des articles ont été enterrés. Mais pas de réaction outrée de la rédaction...
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non car la structure capitalistique laisse à Niel très peu de prise sur ce qui est écrit dans le journal.
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N'hésite pas à devenir milliardaire pour racheter le journal et imposer ta vision de la liberté éditoriale.

Moi, j'y travaille, j'y travaille...
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Je n'ai pas cette ambition. Je préfère soutenir ceux dont c'est le vrai métier, j'ai plusieurs abonnements à des media indépendants : Blast, Mediapart, Le Média, L'Huma, et le Canard en papier (mais je ne compte pas renouvelé depuis que j'ai appris qu'Aziza faisait partie de leurs rédacteurs réguliers).
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N'oublie pas que la pluralité des points de vues, c'est important. :yes:
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Tu as bien raison ! C'est pour cela que je m'informe sur des media de gauche radicale, de gauche anarchiste, de gauche révolutionnaire, ou de gauche progressiste :ouioui:
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On dirait des courants de musique metal.
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et Next ?
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Je ne sais pas s'ils sont de gauches. Et puis la flèche dans leur logo indique la droite, je pense que c'est un message caché sur leur véritable orientation politique... #NousSachons
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Comme le nom l'indique, Next est déjà dans l'après "gauche/droite".
Le compas politique 2D c'est tellement ancien-monde. :phiphi:
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(gauche-droite, c'est 1D 😅)
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C'est sur que ca simplifie grandement le débat politique, et donc les choix lors du vote.

Même les alignements dans D&D n'ont pas simplifié autant. :D
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Même les alignements dans D&D n'ont pas simplifié autant.
Les double classés LFI-LR ou RN-PS :D

Ok, c'est plutôt du AD&D.
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Preums pour l'info. :D ici
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Il n'y a pas que les continents qui s'enfoncent...
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Nous on a @Ferd :windu: :8
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et coup de pot on n'a pas de rubrique Opinion :xzombi:
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Yet.
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Prochainement sur Next : la rubrique Le mot du proprio.

Hippopotame

C'était le mot du proprio, à la semaine prochaine.
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:ouimaistusors:
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Next listé dans Le Portail des Médias Libres de Basta!
https://portail.basta.media/spip.php?page=sources
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Non, c'est Next INpact qui était listé.
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Il faut leur dire qu'un milliardaire finance Next et pas les abonné·es (ce qui n'est pas complètement faux, j'en conviens).

Édit: Next correspond plutôt bien aux critères du portail amho :
« 1. Sortir de la bulle informationnelle créée par les réseaux sociaux et les algorithmes de recommandations, à l’efficacité très aléatoire en matière de sélection fiable de l’information.
2. Valoriser et légitimer le travail journalistique dans la « jungle des contenus » où l’info vérifiée côtoie sans hiérarchie claire opinions personnelles, contenus sponsorisés ou fake news
3. Défendre un modèle pluriel d’entreprises de presse indépendantes, souvent gouvernés par leurs salariés, face à des médias privés de plus en plus concentrés entre les mains de quelques milliardaires, imposant parfois avec brutalité leur positionnement idéologique.
4. Proposer une alternative aux modèles d’I.A. et à la façon dont ils vont bouleverser le processus de production de contenus et de présentation de l’information, avec le risque d’une standardisation, de manipulations et d’une marginalisation de l’expertise journalistique. »

Edit2: les articles récents de Next sont bien pris en compte par le portail.
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Je ne suis pas sûr que ça soit un milliardaire. :D
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Il l'était mais maintenant il lui faut financer les vacances de Flock
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Pondre un pavé pour expliquer que c'est la liberté qui a fait les US et en même temps expliquer que la page édito ne pourra pas traiter de sujet contraire à ses opinions... :incline:

Il y croit à ce qu'il dit ou il a décidé de couler son journal ?

L'autre information importante c'est que ce média mainstream comme aiment à l'appeler tous nos petits extrémistes politiques était bien INDEPENDANT et que ce n'est que MAINTENANT avec un extrémiste au pouvoir qu'il devient aux ordres.
Parfois la victimisation permanente de nos petits extrémistes politiques est soulante.

J'en profite pour tirer mon chapeau aux VRAIS américains démocrates (dans le sens 1er du terme) qui œuvrent pour la société et qui préfèrent démissionner que de participer à cette mascarade de coup d'état:
- Suppression de l'indépendance de certains institutions
- Autodafé numérique de tout ce qui ne plait pas au tsar Trump
- Prise en main des derniers contre pouvoir: médias, justice (cour supreme)
- etc

Il y a aura forcément un après MAGA et un après Trump et les US auront leur propre collabo à gérer.
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Comme toute entité commerciale, la presse ne peut être viable que si elle est rémunérée par quelqu'un: lecteur, milliardaire, état... et il est assez logique qu'elle rende des comptes à celui/ceux qui la nourrisse me semble-t'il.
Dans ce cas là, au moins Bezos est transparent. Est-ce le cas pour tous les médias ? Je doute.
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Parler de transparence quand il s'agit d'imposer une opinion à une rédaction me semble exagéré. Des responsables de rubrique ont démissionné, c'est pas rien (clause de conscience). Dans le même genre, il y a les médias Bolloré où toute une rédaction a démissionné entièrement (sauf peut-être les stagiaires et quelques CDD qui ont besoin de manger). Pareil dans des médias Drahi (exemple: Libération). Plus récemment, Marianne où D Kretinsky a demandé une modification de la ligne éditoriale.
Plus simplement, ça s'appelle de l'ingérence (le milliardaire peut écrire lui-même dans son journal et embaucher des communicants).
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Petite carte de rappel Qui possède quoi
https://www.monde-diplomatique.fr/IMG/png/poster_medias_francais_6347-v20-2024.png
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Mer..., j'avais renouvelé mon abo le mois dernier.
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Cette séance de baise main à Trump n'en finit plus ! Il va plus leur rester beaucoup de salive à force.
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Je ne suis pas sur que ce soit la main

... OK je sors, je suis déjà loin :auto:
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Encore un qui va interdire certaines publications au nom de la "liberté"...
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On parle de la liberté des milliardaires, pas de la liberté de tous, donc c'est cohérent.
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Pas seulement. Du moins, je ne crois pas que son journal ne s'adresse qu'aux milliardaires, sinon il va falloir revoir les tirages sérieusement à la baisse.
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Certainement. Ce que je soulignais, c'est que la liberté d'expression dans les bouches de Musk et ses petits copains milliardaires, c'est uniquement pour leur pomme et ceux qui expriment les mêmes opinions. Parce qu'ils sont milliardaires, et ça prouve qu'ils ont un pool génétique supérieur aux autres, donc ils ont par nature raison et c'est leur voix qui doit prévaloir (je caricature, mais à peine).

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