En France, on a de l’électricité pour les datacenters, mais…
Les électrons dirigent le monde (numérique)

Après les annonces du Premier ministre pour l’installation de datacenters en France, c’est au tour d’EDF de leur ouvrir les bras en proposant des « sites adaptés ». Comme nous allons le voir, la puissance électrique disponible est un enjeu de plus en plus important. Si la production d’électricité peut répondre aux besoins, le problème vient de l’infrastructure de distribution.
Le 12 février à 15h39
8 min
Hardware
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Le Sommet pour l’action pour l’IA a été le théâtre de nombreuses annonces (plus ou moins précises et à plus ou moins longue échéance), avec la volonté pour la France d’attirer des géants du Numérique. Les datacenters sont l'un des principaux leviers, en témoigne l’annonce par François Bayrou des 35 sites industriels « clés en main ».
EDF propose de louer des terrains déjà raccordés au réseau électrique
EDF a aussi répondu présente lors du Sommet de l’IA avec l’annonce du « lancement prochainement d’un appel à manifestations d’intérêt auprès des entreprises du numérique » afin de « leur proposer un accès à des sites adaptés pour leurs projets de développement de nouveaux centres de données en France ».
L’entreprise est l’un des plus gros propriétaires fonciers en France. L’entreprise s’appuie donc sur cette double casquette (propriétaire de terrain et producteur d’électricité) pour louer des emplacements « déjà raccordés au réseau électrique, ce qui permettra de réduire de plusieurs années la durée nécessaire à la réalisation des projets ».
« EDF a pré-identifié quatre sites industriels, sur son propre foncier, disposant d’une puissance totale déjà disponible estimée à 2 GW ». Les travaux d’identification des terrains continuent et deux sites supplémentaires devraient être annoncés à l’horizon 2026. Ni EDF ni Matignon n’ont donné de détail sur les emplacements des sites.
En France, la production d’électricité est excédentaire
La disponibilité des lignes électriques avec une puissance suffisante est un vrai enjeu, comme nous l’expliquait Fabrice Coquio, président de Digital Realty France, lors d’une visite fin janvier dans un datacenter (MRS3) à Marseille.
Premier point important : en France, « on n’a pas de problème de production depuis qu’on a fait un peu de plomberie dans les centrales nucléaires. On est redevenu exportateur net pour les 15 à 20 prochaines années ». Rappelons que la France a récemment démarré son 57ᵉ réacteur à Flamanville.
Dans son bilan annuel, RTE (Réseau de Transport d'Électricité) affirme que « la France a battu son record historique » d’exports nets avec 89 TWh en 2024, alors que le précédent record de 77 TWh datait de 2002. En 2023, les exportations étaient de 50,1 TWh, « après une année 2022 marquée, pour la première fois depuis 1980, par un solde importateur net (16,5 TWh) ».

Dans les datacenters, de 10 à 150 kW par baie
C’était l’occasion pour Fabrice Coquio de rappeler quelques ordres de grandeur, à commencer par la puissance des baies informatiques : « l’usage moyen, c'est 10/15 kW », mais la société déploie des baies jusqu’à 150 kW. Un changement d’échelle très important… et rapide : « le passage de 5 à 15 kW s’est fait en 25 ans, je suis en train de voir en 2/3 ans le passage de 15 à 150 kW ». On s’en doute, mais il nous le confirme : cette hausse vient de l’utilisation massive des GPU pour les calculs.
Fabrice Coquio ajoute que l’IA n’est pas responsable de tout, c’est une « nouvelle vague qui vient en plus » du reste. On en parle beaucoup avec les LLM, mais l’IA était déjà utilisée avant, depuis de nombreuses années.
Capacité totale vs consommation réelle
Prenons un peu de recul pour parler de la consommation globale du datacenter MRS3 : « un bâtiment comme celui-ci consomme 36 MW, ça alimenterait la ville d’Arles ». Et si on se place au niveau de Marseille, avec les quatre bâtiments de Digital Reality France on arrive à une capacité totale de 150 MW… mais « l‘usage réel en ce moment est de 25 MW, en constant », ajoute-t-il rapidement.
Si nous calculons la consommation sur un an avec la base de 25 MW constant, on arrive à 219 000 MWh (25 MW x 365 jours x 24 heures/jour), soit 219 GWh ou 0,2 TWh. À mettre en face des 89 TWh d’excédent en 2024, on voit qu’il y a de la marge pour installer de nouveaux datacenters avec la production française d’électricité.
Il faut, en effet, faire la distinction entre la puissance de raccordement – calculée en fonction de la capacité maximale de tous les clients du datacenter – et la consommation réelle, inférieure car tout le monde n’est pas à 100 % en même temps. « On est très loin d’aller jusqu’à ce qui a été raccordé », confirme Fabrice Coquio.

Octave Klaba : « On spécule sur 240 kW par baie »
Sur X, Octave Klaba (fondateur et président d’OVHcloud) donne des chiffres du même ordre de grandeur, et prévoit l’avenir : « Chaque baie est alimentée avec environ 20 kW de puissance électrique. Pour la refroidir, on utilise de l'air frais qu'on pousse à travers la baie Si on veut utiliser plus que 20 kW dans une baie, l'air ne suffit pas pour la refroidir. Il faut passer en watercooling ».
Il parle de la « nouvelle génération de datacenter » avec, dans certains cas, jusqu’à 1 GW de puissance électrique, en lien avec l’annonce du gouvernement évoquée plus haut. « On parle désormais de baies à 120 kW voire même, on spécule sur 240 kW par baie et un système de watercooling pour capturer et extraire toute cette chaleur. C'est totalement nouveau par la puissance par baie, mais aussi par ce système de refroidissement watercooling at scales. Voilà pourquoi ce genre de datacenter n'existe pas, et donc il faut les construire ».
Dans cette longue publication, il donne quelques ordres de grandeur sur les investissements, les performances et la puissance électrique. La formule de base, selon Octave Klaba, est la suivante : « 50 millions d’euros, pour investir dans 1 000 GPU qui vont fonctionner dans un datacenter consommant 1 MW de puissance électrique ».
La proportionnalité se conserve avec le passage à l’échelle : 500 millions d’euros pour 10 000 GPU et 10 MW de puissance électrique, et jusqu’à 50 milliards d’euros pour 1 000 000 de GPU et 1 GW de puissance.
Il ajoute que « 80 % de ces montants servent à acheter les GPU, 20 % pour construire un datacenter ». Une manière de rappeler que les investissements vont principalement profiter à NVIDIA, et dans une moindre mesure à AMD et Intel.
Et puisqu’on parle des investissements dans le matériel, Fabrice Coquio nous donnait un autre chiffre qui a de quoi faire tourner la tête : « Microsoft, AWS, Google et Meta ont acheté 50 % des serveurs dans le monde » l’année dernière. Dans tous les cas, on est sur des sociétés américaines.
Le problème, ce sont les infrastructures de distribution
Tout n’est pas parfait pour autant en France. Avoir de l’électricité en abondance ne signifie pas qu’il est possible d’installer des datacenters n’importe où : « Pour plein de raisons, un peu partout en Europe (et ça commence aussi aux États-Unis), on a sous-investi, voire pas investi du tout depuis 20 ans dans les infrastructures de distribution. Que ce soient les lignes hautes tensions (RTE), les lignes moyennes tensions (Enedis) ».
« L’électricité, il y en a, mais elle n’arrive pas au bon endroit […] D’où le besoin partout en France d’avoir des infrastructures supplémentaires, notamment des lignes à hautes tensions ». C’est d’ailleurs le sens de l’annonce d’EDF : proposer des sites avec une arrivée électrique capable de tenir la charge, d’où la notion de « clés en mains ».
Digital Reality précise qu’elle ne travaille plus avec Enedis depuis bien longtemps, car l’entreprise est bien au-delà des 40 MW. Comme l’explique Enedis dans ce document, « le raccordement des Installations individuelles ayant une puissance de raccordement supérieure à 40 MW devra être réalisé au réseau public de transport ».
Digital Reality dispose donc depuis des années déjà (comme c’est le cas au Port de Marseille) de ses propres postes « types Enedis ou on transforme le 225 000 volts en 20 000 volts ». En théorie, « RTE à l’obligation de vous donner l’accès (car c’est un monopole, donc il y a le droit universel d’accès à l’énergie). Le problème, c'est qu’il vous dit : "oui, pas de problème dans neuf ans"… Ça coince un peu ».
Fabrice Coquio prévoit un changement de paradigme, là encore parfaitement en phase avec l’annonce d’EDF : « Pendant 25 ans, on s’est débrouillés pour faire venir l’électricité aux datacenters, la prochaine étape, c'est que les datacenters vont aller à l’électricité ». « On va devoir se rapprocher […] On va devenir des co-investisseurs énergétiques, si ce n’est des investisseurs complets », ajoute-t-il.
En France, on a de l’électricité pour les datacenters, mais…
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EDF propose de louer des terrains déjà raccordés au réseau électrique
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En France, la production d’électricité est excédentaire
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Dans les datacenters, de 10 à 150 kW par baie
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Capacité totale vs consommation réelle
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Octave Klaba : « On spécule sur 240 kW par baie »
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Le problème, ce sont les infrastructures de distribution
Commentaires (46)
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Abonnez-vousLe 12/02/2025 à 16h33
L'idée présenté ne semble pas incongrue.
Le 13/02/2025 à 08h12
Mon entreprise fournit des équipements 72.5-170 kV compacts (PSEM / GIS) et je peux vous dire qu’Amazon est déjà bien en discussion avec nous et nos concurrents. Ils ont des équipes spécialisées qui connaissent très bien les réseaux de transmission et sauront bien sûr favoriser les lieux où l'alimentation est assurée.
Ma compagne travaille chez le RTE Suisse et je peux vous assurer que c'est une galère d'ajouter une ligne haute tension pour suivre la transition énergétique, sans même parler d’IA. Et les gens qui veulent des câbles sous-terrains ne connaissent simplement pas notre métier.
Donc il faut s’appuyer au maximum sur l'existant et la planification à 15 ans, en collaboration avec RTE et EDF.
Le 19/02/2025 à 16h24
Modifié le 12/02/2025 à 17h40
Le 12/02/2025 à 18h42
Le 14/02/2025 à 11h23
Le 12/02/2025 à 17h38
Faut arrêter de déconner là, forcément bien sûr on amène l'électricité là où on a besoin aujourd'hui, personne n'a envie de construire une 400 KV en ... prévision d'un délire de DC exotique ou d'une future métropole.
Si j'ai bien suivi, les connexions transport (RTE), c'est jusqu'à 90 kv et en dessous on passe chez Enedis.
Il y a encore de la place pour construire des DC dans le Pas de Calais, avec tous ses GW plutôt que dans la banlieue parisienne ou la côte d'azur où les centrales et le réseau de transport passent plutôt loin.
Manquerait plus qu'ils nous réclament de l'argent public, des lignes tgv et des autoroutes.
C'est clairement à ce investisseurs pipo de faire l'effort, pas à la société de se mettre à leur botte pour leur seul profit.
Le 12/02/2025 à 18h17
Le 12/02/2025 à 18h27
Modifié le 12/02/2025 à 19h15
Parce qu'avec les pauvres éoliennes au large... même si des fois c'est vrai ça peut souffler fort, ben ça va pas le faire quand même.
Modifié le 12/02/2025 à 19h47
Le 12/02/2025 à 19h57
Le 13/02/2025 à 14h15
Modifié le 13/02/2025 à 19h14
Modifié le 13/02/2025 à 19h53
Normalement c'est soit 2 ou soit 4 réacteurs. 6 réacteurs est une exception et n'existe que sur le site de Gravelines.
La raison ?... La révolution islamique en Iran de 1979...
Le lien ? Le shah d'Iran (le chef suprême, dictateur à ses heures perdues et soutenu par les US mais ça n'a pas suffit néanmoins pour se faire gicler) avait commandé à la France une centrale nucléaire avec 2 réacteurs.
Révolution en 1979, la nouvelle "république" islamiste a purement et simplement annulé le contrat... sauf qu'une grande quantité des composants avait déjà été fabriqués en France.
Quand François Mitterrand est arrivé au pouvoir, il a été décidé de construire 2 réacteurs supplémentaires à Gravelines avec toutes les pièces déjà fabriquées...
D'où la plus grande centrale nucléaire de France avec ses 6 réacteurs.
Bref...
Franchement je ne comprends pas pourquoi, la France ayant une expertise quasi unique avec les US dans le monde sur l'énergie nucléaire, la France ne pourrait pas construire des dizaines de centrales nucléaires.
Il faudra bien s'y mettre quand on a
5756 réacteurs (Flamanville a encore l'odeur du neuf et conçu directement à la base pour tenir 60+ ans - extensible à 80 ans - contrairement aux 40 ans de base des 900MW & 1300MW & 1450MW mais qu'on va bien pousser un peu plus longtemps vu qu'on n'a plus trop de pognon dans les caisses), donc 56 réacteurs à remplacer entre [2030-2050] ) et la France serait LA centrale électrique de l'Europe ?Et un chiffre tout simple à retenir : 1g d'Uranium = 1 000 000g (=1 million) de pétrole = 1 tonne
Ou encore: le USS Gérald Ford, dernier-né de la nouvelle génération de porte-avions américains, un monstre de 100 000 tonnes (plus grand navire militaire jamais construit à ce jour), lui, ça sera zéro plein de "carburant", conçu dès le départ pour 50 ans d'autonomie et ensuite il ira à la casse... (il faut quand même de temps en temps refaire le plein de JP-5 (F-18) et JP-8 (F-35C) et aussi le plein de bouffe pour les 3000+ marins à bord).
Foch & Clemenceau : 1 plein complet de mazout tous les 4-5 jours...
Donc:
- Déjà géographiquement, on est pas mal placé en Europe.
- Ensuite les Allemands ne veulent pas de nucléaire chez eux mais d'après le graph ici, ces hypocrites sont les 1ers client internationaux d'EDF , donc ça ne les dérange pas plus que cela d'acheter des électrons nucléaires...
Les italiens ont l'air d'être de bons clients aussi.
- Ça ferait des dizaines de milliards d'€ d'exportations dans la balance commerciale tous les ans... et sans se fatiguer car tous les pays ont besoin d'électricité et de plus en plus. Alors que du parfum ou du sac en cuir ou du foulard carré sur les épaules, c'est quand même un peu moins essentiel...
D'ailleurs, étant ado, ayant lu: Ravage
"
En 1943, on en était juste à l'ampoule électrique, le moteur électrique dans les usines et les tramways... pas du genre 2025...internet & serveurs informatiques & smartphones & surtout du TikTok - Facebook - X - Instagram, essentiel ceux là...).
Spoiler Alert: la fin du roman a un léger goût (mais prononcé) de MadMax ou de Ken Le Survivant...
Bref:
En Europe, nous sommes les seuls à posséder une telle compétence à grande échelle...
- 1: 1er pays au monde en % d'électricité nucléaire versus quantité électricité produite.
- 2: 2nd pays au monde (derrière les US) en nombre de réacteurs ( US @ 104 vs FR @ 57 ) avec 198 pays dans le monde...
2ieme / 198 dans une discipline c'est pas mal quand même...
On devrait vraiment foncer là dessus.
Moi c'est mon avis, vu qu'on a déjà les compétences et/ou le potentiel (et aussi l'empreinte au sol est quasi nulle... qq dizaines, centaines d'hectares, pas du moulin à vent ou du panneau solaire@15% de rendement qui bouffent une place folle).
Autant les mettre à profit... et surtout maintenant !!
Le 13/02/2025 à 10h30
Modifié le 14/02/2025 à 22h27
Déjà les Verts Allemands sont relativement importants dans le paysage politique.
De plus, il y l'effet Fessenheim. L'Allemagne avait 3 réacteurs en parfait état de marche, aucun incident reporté et surtout étaient dans la fleur de l'âge avec environ 15 à 20 ans avant les 40 ans théoriques soit des milliards d'€ qui ont été simplement mis à la poubelle quand oin regarde toute l'énergie qu'ils auraient pu produire.
Une fois qu'on arrête ce genre de machine d'une extrême complexité, c'est quasiment impossible à redémarrer (et en plus si on a déjà cannibalisé - piqué des pièces comme à Fessenheim).
Angela Merkel, celle qui a fini d'enterrer le nucléaire en Allemagne (car risque sérieux & imminent de tsunami ?), et bien Angela a un PhD en... Chimie Nucléaire, cad :
"Pourquoi l'or est jaune mais le fer est gris ?"
Et l'expliquer à partir des équations de la mécanique quantique. Ce qui devient extrêmement compliqué avec des atomes à Z protons et N-Z neutrons et que tout le monde interagit avec tout le monde (les neutrons un peu moins que les autres). La complexité des calculs devient juste exponentielle, raison pour laquelle les plus gros supercalculateurs US et FR sont destinés aux calculs de simulation d'armes nucléaires (la météo arrivant juste derrière).
Bref, Angela était très très loin d'être une demeurée concernant ce sujet (tout comme au passage un Jimmy Carter, ancien ingénieur en génie nucléaire dans l’armée et qui a été le seul président US à avoir été confronté à la pire catastrophe nucléaire civile aux US en 1979, Three Miles Island, qui aurait pu très très mal finir, mais lui aussi avait le bon bagage scientifique pour bien comprendre la situation),
Angela, elle, a juste fait des calculs purement politiques...
Le 13/02/2025 à 14h19
Les prévisions financières sur le long terme n'augurent rien de bon. Les poches sont vides et les mains sont froides. De plus, quand on voit la difficulté des Français à sortir de terre des centrales on peut comprendre les hésitations et là, je ne parle pas des budgets qui explosent (x3 ou x4).
Le 13/02/2025 à 22h58
En particulier:
* Développement des véhicules électriques: à ~ 10-15% de pdm (vente neuf), le nombre de voitures électrique en circulation va continuer de croître.
* Développement des pompes à chaleur en remplacement des chaudière fioul et parfois gaz : hausse des besoins elec.
* Développement du numériques (IA, DC, 5G, ...) : hausse des besoins elec.
A cela s'ajoute la fin de vie de la majorités des centrales actuelles d'ici ~ 2035 / 2040.
A raison de 10 ans pour construire un parc de centrale, il ne faut pas trop traîner.
En terme de puissances et de calendrier, les 6+8 centrales annoncées par Macron devraient arriver juste à temps pour prendre le relais des anciennes et maintenir la production élec au même niveau qu'aujourd'hui.
Le 14/02/2025 à 09h37
De fait, si des canicules deviennent plus longue et arrivent plus souvent, n'oublions pas que les centrale avalent de l'eau comme le xanax de ma belle mère.
Moins d'eau = moins de refroidissement et sur une longue période peut mettre à l'arrêt nombre de réacteurs.
Le 14/02/2025 à 16h16
Le 14/02/2025 à 17h33
Source : https://www.irsn.fr/savoir-comprendre/surete/limpact-secheresse-sur-fonctionnement-centrales-nucleaires
Le 15/02/2025 à 14h26
Le 14/02/2025 à 15h50
Comme entre Paris et Marseille d'ailleurs, ou la côte bretonne et Paris.
Bref, faut du jus ou de la fibre à faible latence pour rendre nos Gafam & co heureux .
Le 12/02/2025 à 18h46
Modifié le 13/02/2025 à 19h16
Une carte H100 Nvidia coûte (prix catalogue) environ US$ 40 000 /pièce... (le prix d'une voiture moyenne gamme déjà).
Alors ça peut chiffrer très très vite...
Le 12/02/2025 à 19h51
Le 12/02/2025 à 20h39
Le 12/02/2025 à 21h28
Bulle plop
Le 12/02/2025 à 21h20
Le 15/02/2025 à 12h58
Et dedans aucun MOS de 4nm ne doit déconner, ou alors désactivable ou prévu en redondance.
C'est pas si simple de proposer ce qu'ils proposent.
C'est ce qui fait le marché, l'état de l'art.
Le 19/02/2025 à 21h38
Le 13/02/2025 à 08h45
Le 13/02/2025 à 11h18
On s'offre au plus offrant car on nous trouve enfin du charme.
Alors qu'on pourrait justement en profiter pour exiger des choses, comme la reutiyde la chaleur pour des réseaux de chauffage, comme un pourcentage du calcul pour la recherche française, comme une participation à un fond pour la création de puce RISC V en France, histoire d'être souverain un jour.
Que sais-je ?
Mais on dirait qu'il n'y a aucune contrepartie...
Le 13/02/2025 à 18h04
Premièrement, l'électricité exportée par la France n'est que partiellement décarbonée. Autrement dit le surplus exporté ne vient pas que du nucléaire et des renouvelables.
Deuxièmement, réduire nos exportations d'électricité risque de nuire à notre balance commerciale. Autrement dit pour que les nouveaux serveurs ne soient pas nuisibles d'un point de vue macroéconomique, il faut qu'ils génèrent des revenus extérieurs supérieurs à ceux perdus pour les alimenter en électricité.
Modifié le 13/02/2025 à 19h50
1 – Les centrales Fioul & Gaz (le charbon a quasiment disparu) ne sont utilisées normalement qu'en appoint pour compléter un manque de production (ex: en hiver) ou bien pour réguler – lisser les pics et la demande en électricité car très très réactives (qq minutes vs 30-45min pour du nucléaire quand on appuie sur l'accélérateur).
Les centrales Fioul & Gaz sont celles qui ont le coût de production le + élevé et ne sont mises à contribution que quand le besoin est nécessaire. C'est d'ailleurs ce qui est à la base de la logique du mécanisme ARENH où le prix du kWh est basé sur le moyen de production qui a le coût le plus élevé car si un exploitant de centrale au gaz devait vendre sur le marché son kWh en-dessous de son prix de revient, prix de marché tiré par le bas par l'hydraulique & le nucléaire, et perdre de l'argent et bien sa centrale au gaz, il la laisse éteinte. Conséquence: pénurie & déconnecter des régions entières pour éviter un black-out.
De plus produire de l'électricité polluante EN France pour ensuite l'exporter à l'étranger, vu que la France doit respecter des quotas de pollution stricts, est contraire à toute logique ici. En plus, on ne produit pas de gaz ou du pétrole, donc la balance commerciale va encore s'aggraver.
(Pour une centrale nucléaire, le coût en uranium représente < 5% du coût de production de l’électricité produite)
2 – Les clients qui vont consommer cette électricité en France devront bien la payer et elle ne sera offerte gratuitement... D'où rentrée d'argent pour l'Etat au travers de :
- facturation de l'électricité (EDF est une entreprise publique détenue maintenant à 100% par l'Etat Français)
- impôt sur les bénéfices des entreprises
- taxes professionnelles
- taxes sur les salaires
- impôts sur le revenu
(et TVA payée par les salariés quand ils iront faire leurs courses et leur plein d'essence).
Donc pas si simple...
Le 14/02/2025 à 10h20
Tu confonds ARENH et marché de l'électricité. J'ai aussi l'impression que tu ne comprends pas vraiment ce qu'est la balance commerciale d'un pays.
Il est tout à fait possible et logique qu'on brûle du carburant fossile en France pour exporter l'électricité produite vers les pays voisins. Il suffit que ce soit économiquement rentable pour les producteurs et qu'on ait assez de câbles transfrontaliers pour que la transmission soit physiquement possible. Pour que ça puisse dégrader la balance commerciale, il faudrait que les opérateurs de centrales vendent à perte. Ce n'est pas strictement impossible, mais ce n'est pas le cas en général.
Le budget de l'État est hors sujet. Ma remarque concernait seulement la balance commerciale, pas les autres conséquences macroéconomiques possibles.
Le 14/02/2025 à 16h19
Modifié le 19/02/2025 à 08h03
Mais tout est bien interconnecté aussi ?
Par exemple au Québec, 80% de l'électricité provient de barrages hydroélectriques, mais qui pas de chance, sont tous dans le Grand Nord Canadien, à 1000-1200km de Montréal - Ottawa...
Au Canada ils ont donc des lignes de 735 kV 735 kV (Max: 400 kV@France) pour acheminer tout ça.
Plus la tension est élevée, moins l'intensité est importante forte (P=V x I) et donc on minimise les pertes par effet Joule. Bref...
Les Chinois qui vivent eux aussi dans un très très grand pays, sont passés eux carrément "au million au million !!" en fait au... 1 100kV soit 1,1 million de volts...
J'espère qu'ils ont mis les fils bien bien haut... surtout quandd il pleut.... ou même quand il fait même un peu humide...
ça doit aussi faire un peu flipper d'entendre grésiller tout ça quand on passe en dessous...
Le 15/02/2025 à 14h29
Le 16/02/2025 à 03h19
D'ailleurs pour les interconnections, une nouvelle ligne Haute tension Espagne-France est prévue avec un tracé assez particulier, voire très particulier.
Et maintenant que l'on sait faire, apparemment c'est le DC qui a la côte (merci aux IGBT et autres Thyristors...)
Modifié le 16/02/2025 à 09h44
Par effet domino une montée en puissance à Flamanville peut probablement aider à exporter un peu plus d'électricité vers l'Espagne ou l'Italie, tout comme un surplus d'électricité d'un côté de l'Europe peut théoriquement affecter les échanges entre pays à travers tout le continent, alors même qu'il n'existe actuellement pas de câble permettant de transmettre de l'électricité entre le Portugal et la Finlande par exemple.
Le 16/02/2025 à 03h24
Il existe aussi ça: European Power System
Modifié le 14/02/2025 à 21h55
J'en suis toujours à EcoMix, mais qui donne pas le mix par sources d'énergies de ce qui est exporté.
Il y a une segmentation mais uniquement par pays (heureusement, pour pouvoir envoyer la bonne facture qui va bien à chacun...
Exportation par pays
Mais en fait, après réflexion, je me demande même si c'est techniquement possible.
Si par exemple on verse par le haut dans
lela mêmechaudronciterne de l'eau provenant de plusieurs sources différentes et qu'ensuite en bas on a plusieurs robinets pour en distribuer à plusieurs clients, comment connaitre le mix % par source qui est ensuite distribué pour chaque client une fois que ça été tout mélangé dans la citerne (Power Grid)?Pas sûr qu'on puisse réellement identifier les flux d'électrons à l'arrivée de où ils sont partis...
Modifié le 15/02/2025 à 12h28
Pour déterminer l'équivalent CO2 des exportations d'électricité il faudrait savoir ce qui ce serait passé sans elles, c'est à dire quelles sources d'électricité auraient été moins voire pas du tout sollicitées. Je ne sais pas s'il est possible de calculer ça exactement en ayant accès à toutes les données du marché de l'électricité, mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas au moins l'estimer à peu près correctement.
J'avais déjà mis un lien vers Electricity Maps dans mon commentaire initial sous l'article sur l'EPR de Flamanville (celui-ci), ainsi qu'un lien vers une des pages d'Energygraph.info.
Le 19/02/2025 à 08h11
Les électrons en AC ne font que danser la Samba sur quelques millimètres seulement...
"Ça s'en va et ça revient..."
Bon mais ils appellent ça quand même par le nom "Écoulement de Puissance" pour dans le cadre des réseaux de distribution électrique mais si physiquement rien ne s'écoule, sauf l'énergie.