Datacenters en France : 35 sites identifiés et un projet pharaonique avec les Émirats
Pétrodollars contre téraflops

Le Premier ministre a annoncé jeudi, en prélude au Sommet pour l'action sur l'IA, l'identification de 35 sites industriels « clés en main » dédiés à la création de datacenters. Quelques heures plus tard, l’Élysée a révélé un projet d'investissement porté par les Émirats arabes unis, qui doit conduire à la création d'un immense datacenter adossé à un campus dédié à l'IA.
Le 07 février à 14h39
5 min
Droit
Droit
Installé en septembre 2023 par Élisabeth Borne, le comité interministériel de l’intelligence artificielle s'est réuni jeudi matin, en préambule au Sommet pour l'action sur l'IA, qui doit réunir le gratin mondial du secteur à Paris. Présidée par François Bayrou à Matignon, la rencontre a permis au gouvernement de livrer les principaux éléments de sa feuille de route en matière de soutien à l'IA.
35 sites fléchés en priorité à des projets de datacenter
Le Premier ministre a notamment annoncé à cette occasion l'identification de 35 sites industriels considérés comme particulièrement propices à l'installation de centres de données, à la fois pour leur accès à l'énergie, pour leur surface foncière et pour leur disponibilité.
« Partout en France, des Hauts-de-France à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 35 sites ont été identifiés pour accueillir des centres de données, qui irriguent toute la filière IA en données. Notre pays a l’avantage considérable de pouvoir leur garantir l’accès à une énergie fiable, décarbonée et abondante », écrit le Premier ministre dans un rapport transmis par Matignon à la rédaction à l'issue de ce comité.
L'emplacement exact de ces 35 sites n'a pas été communiqué. Matignon indique en revanche qu'ils représentent des surfaces allant de « 18 à 150 hectares et plus », pour une surface totale de l'ordre de 1 200 hectares, et des possibilités en matière de raccordement électriques qui pourraient atteindre un total de 1 GW à horizon 2027.
Des procédures administratives accélérées
Aux éventuels porteurs de projet intéressés, le comité interministériel promet le soutien d'une équipe dédiée et, surtout, la perspective de procédures administratives raccourcies. Les sites concernés devraient en effet bénéficier du régime accéléré prévu par la loi sur l'Industrie verte. Pour un vrai choc de simplification, le gouvernement devra cependant en repasser par la loi.
Les centres de données ne sont en effet pas encore éligibles au statut de « Projet d’Intérêt National Majeur » (PINM). Or c'est lui qui permet aux grands projets industriels d'obtenir des dérogations en matière de protection des espèces, des adaptations des règles d'urbanisme locales ou un raccordement prioritaire aux infrastructures RTE.
Le comité annonce à ce niveau qu'il proposera d'exclure les projets de datacenters du champ de la commission nationale du débat public (qui prévoit un long temps d'échange entre le porteur de projet et les populations). « Enfin, les procédures contentieuses contre les projets de centres de données seront simplifiées, avec à la suppression du double degré de juridiction. Un gain de 9 à 18 mois est attendu à ce titre ».
L'annonce anticipée de ces futures facilités n'a rien d'un hasard : le gouvernement souhaite profiter de l'exposition offerte par le Sommet sur l'IA pour attirer l'attention des industriels du secteur, et accélérer le dépôt de nouveaux projets.
Un datacenter de 1 GW cofinancé par les Émirats Arabes Unis
En fin de journée, l’Élysée a embrayé avec une nouvelle annonce, nettement plus spectaculaire. La France et les Émirats arabes unis ont, en effet, conclu un accord dans le cadre duquel les fonds émirati participeront aux investissements nécessaires à la création d'un « campus de 1 GW dédié à l’intelligence artificielle en France ».
D'après l’Élysée, le projet représenterait une enveloppe globale de 30 à 50 milliards d'euros, amenés par « un consortium de champions franco-émiratis ». Le projet, d'une envergure inédite dans l'Hexagone, mêlerait à la fois des infrastructures informatiques, avec un immense datacenter, mais aussi des écoles, des centres de formation, des laboratoires, etc.
Où sera installé ce campus, et quand verra-t-il le jour ? « Une annonce sur la première tranche d’investissement sera faite lors du Sommet Choose France 2025 », se contente d'indiquer la présidence de la République, faisant référence à l'événement annuel, organisé au mois de mai, lors duquel l’Élysée réunit de grands acteurs économiques pour favoriser leurs investissements en France.
L'accord conclu entre la France et les Émirats « comprend des investissements dans l’IA française et émiratie, l’acquisition de puces de pointe, des centres de données, le développement de talents, ainsi que la mise en place d’ambassades virtuelles de données pour permettre la mise en place d’infrastructures souveraines d’IA et de cloud dans les deux pays », déclare encore l’Élysée.
Datacenters en France : 35 sites identifiés et un projet pharaonique avec les Émirats
-
35 sites fléchés en priorité à des projets de datacenter
-
Des procédures administratives accélérées
-
Un datacenter de 1 GW cofinancé par les Émirats Arabes Unis
Commentaires (21)
Abonnez-vous pour prendre part au débat
Déjà abonné ? Se connecter
Cet article est en accès libre, mais il est le fruit du travail d'une rédaction qui ne travaille que pour ses lecteurs, sur un média sans pub et sans tracker. Soutenez le journalisme tech de qualité en vous abonnant.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d’un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Abonnez-vousLe 07/02/2025 à 14h53
Le 07/02/2025 à 14h54
Le 07/02/2025 à 15h04
Vivement que la bulle éclate que ce projet tombe dans l'oubli.
Le 07/02/2025 à 15h23
Sinon contourner les règles c'est simple: exemple construire des zones d'habitations et d'activités dans des endroits non ou peu desservis par les TC avec une seule pauvre route d'accès = bouchons monumentaux et pollution (vécu).
Quant aux espèces protégées, ce n'est pas nouveau, le capitalisme s'en fout, jusqu'au jour où l'écosystème sera tellement abimé qu'il ne sera plus viable.
Modifié le 07/02/2025 à 15h44
Le 07/02/2025 à 15h18
Le 07/02/2025 à 15h44
Le 07/02/2025 à 16h23
L'IA peut tout qu'on vous dit, allez-vous enfin écouter ?
Le 07/02/2025 à 17h03
L'intelligence artificielle (IA) peut être considérée comme une technologie verte dans plusieurs aspects, bien qu'elle ait aussi des défis environnementaux. Voici quelques raisons qui justifient son rôle dans le développement durable :
🔹 Optimisation des ressources et réduction des déchets
L’IA permet d’améliorer l’efficacité énergétique et matérielle en analysant les données en temps réel et en optimisant les processus. Par exemple :
Industrie : Optimisation des chaînes de production pour minimiser les déchets.
Agriculture : Précision accrue dans l’utilisation d’eau, d’engrais et de pesticides grâce à l’IA.
🔹 Amélioration de l’efficacité énergétique
L’IA aide à réduire la consommation d’énergie en optimisant l’usage de l’électricité :
Bâtiments intelligents : Ajustement automatique du chauffage et de l’éclairage.
Smart grids : Gestion intelligente des réseaux électriques pour éviter le gaspillage d’énergie.
🔹 Surveillance et protection de l’environnement
L’IA est un atout majeur pour la protection de la biodiversité et la lutte contre la pollution :
Analyse des images satellites pour détecter la déforestation, l’urbanisation ou les catastrophes naturelles.
Prédiction des phénomènes climatiques pour mieux anticiper les catastrophes.
Surveillance des océans et des écosystèmes pour détecter les changements environnementaux.
🔹 Mobilité et transport durable
L’IA contribue à réduire l’empreinte carbone en optimisant les déplacements :
Véhicules autonomes et électriques pour une meilleure gestion du trafic et une consommation d’énergie réduite.
Optimisation des itinéraires pour les transports en commun et la logistique, diminuant les émissions de CO₂.
🚨 Les défis environnementaux de l’IA
Malgré ses avantages, l’IA consomme beaucoup d’énergie, notamment à cause des centres de données et des calculs intensifs. Il est donc essentiel d'améliorer :
L’efficacité des algorithmes pour réduire leur empreinte carbone.
L’utilisation d’énergies renouvelables dans les data centers.
Le recyclage du matériel informatique pour limiter les déchets électroniques.
💡 Conclusion : L’IA est un outil puissant pour accélérer la transition écologique, mais son impact dépend de la façon dont elle est développée et utilisée. Une IA "verte" doit être conçue pour minimiser sa propre empreinte écologique tout en maximisant ses bénéfices pour l’environnement. 🌿🚀
dixit chatgpt
Modifié le 07/02/2025 à 17h56
Bref, du bullshit d'IA.
Le 07/02/2025 à 18h05
quand les datacenter étaient considérés français (étude 2020), ils comptaient pour 16% de l'empreinte carbone, dans l'étude (fin 2024) ils sont considérés plutôt étrangers et comptent désormais pour 46% de l'empreinte carbone.
Donc s'il faut absolument construire un datacenter, celui en France émet moins de carbone.
Cela ne le rend probablement pas vert, mais un peu moins charbon que d'autres.
Le 08/02/2025 à 09h53
Ma réponse est clairement non. Malheureusement, mon avis ne compte pas.
Modifié le 08/02/2025 à 10h12
ça aurait mieux qu'ils obligent à construire un SMR pour la fourniture d'électricité en source principale, ça n'avance pas très vite : https://www.sfen.org/rgn/premiere-demande-de-construction-dun-smr-en-france-deposee-par-jimmy/
Le 08/02/2025 à 10h26
Modifié le 10/02/2025 à 20h40
En outre, il s'achète un peu d'image internationale et de pays moderne, vert et bienfaiseur. Mais surtout, il récupère des savoirs-faire en IA voir même des cerveaux (autres que du MBA qui pullule aux émirats).
Pour la France, Macron s'offre une réussite (vu la page blanche de son CV, ça va l'aider) et un peu d'image internationale. J'imagine qu'il a aussi participer (mais ça fait parti de son rôle) au négociation, mais je serais curieuse d'en connaître les dessous comme pour d'autres affaires.
Edit: Modification pour reformuler un propos alambiqué (merci jgguitare).
Le 10/02/2025 à 14h07
Je suis également en totale opposition à Macron sur quasiment tous les plans, mais restons droit dans notre opposition; il y a déjà assez de faits contre Macron (Alstom...) sans avoir besoin d'en inventer qui ne soient pas prouvés.
Modifié le 10/02/2025 à 20h40
Modifié le 08/02/2025 à 11h14
Les EAI sont sortis de la liste grise du GAFI mais toujours pas de celle de l'union européenne
Le 08/02/2025 à 11h21
Le 08/02/2025 à 17h54
Je n'ai jamais senti une différence olfactive avec un switch ou un serveur quand une transaction financière passe.
Modifié le 10/02/2025 à 00h08
Sinon, pour ce qui est du choix de la France comme partenaire émiratie, la qualité du réseau électrique français est certainement un point fort.