[Édito] Internet vaut infiniment plus que la tribune de Najat Vallaud-Belkacem
À chaque Go consommé, un chaton meurt
Elle fait parler cette tribune de Najat Vallaud-Belkacem. Elle commençait pourtant bien, avant de basculer dans une radicalité qui, si elle a le mérite de faire réagir, masque nombre de nuances et d’interrogations qui ont toute leur place dans le débat. Mais de quoi parle-t-on ? Du temps passé devant nos écrans bien sûr, et avec lui la cohorte de sujets liés.
Le 29 mars à 16h09
16 min
Internet
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La tribune en question, c’est celle de Najat Vallaud-Belkacem dans le Figaro. L’ancienne ministre de l’Éducation nationale y indique qu’elle a un problème, que vous avez un problème, que nous avons tous un problème.
« Celui-ci est à la fois évident […] et en même temps nous avons tendance à ne pas le voir. Il est envahissant, et en même temps nous le chérissons. Nous le subissons, mais refusons qu'on le résolve. Ce problème, c'est celui de nos rapports aux écrans, et, plus concrètement, à Internet », écrit-elle.
Elle explique ressentir ce problème, succombant par exemple au dernier coup d’œil aux réseaux sociaux le soir avant de dormir, « et à me retrouver, deux heures plus tard, à commenter, à m'indigner, à sourire et à m'amuser aussi ».
Mais plus que ça, l’ancienne ministre ressent Internet comme un facteur aggravant, quel que soit le sujet : « écologie, discrimination, inégalités, harcèlement, éducation, savoirs et cultures ». Le net n’est, selon elle, jamais une solution. « Ravages causés par la surexposition », toxicité des réseaux sociaux (phénomène amplifié « pour les jeunes filles »), travaux du Sénat sur les méfaits de la pornographie en ligne, IA, démocratisation des deep fakes, tout y passe.
Najat Vallaud-Belkacem s’interroge : « avons-nous besoin de tant d’Internet que ça ? ».
En passer par la loi
Il y avait un boulevard pour lancer une réflexion plus vaste. Ce texte était une opportunité pour faire à nouveau réfléchir à nos usages. Mais cette partie légèrement introspective s’arrête vite pour laisser place à un constat sec : puisque nous sommes incapables de nous contrôler, la contrainte doit venir de l’extérieur, « donc de la loi, donc de l’État ».
Elle souhaite qu’une réflexion débute sur la manière dont on pourrait rationner Internet. L’exemple est tout trouvé : « en accordant un nombre limité de gigas à utiliser quotidiennement ». Les bénéfices seraient légion : « en termes de développement cognitif, pour la santé, mais aussi pour lutter contre les discriminations, le harcèlement, le réchauffement climatique et bien d'autres enjeux absolument fondamentaux pour aujourd'hui ».
Najat Vallaud-Belkacem reconnait que ce n’est pas une solution miracle. Elle inviterait néanmoins « à une certaine sagesse ». Jusqu’à cette phrase, par laquelle la tribune a été résumée depuis son apparition il y a quelques jours : « Si nous savons que nous n'avons que trois gigas à utiliser sur une semaine, nous n'allons sans doute pas les passer à mettre des commentaires haineux ou fabriquer des fakes ».
L’ancienne ministre s’attendait bien sûr à de nombreuses accusations : « irréaliste ! réactionnaire ! DICTATORIAL – après tout la Chine le fait ! Vous imaginez ? La Chine ! ». Pour autant, les prévoir ne revient pas à les désarmer, ni à s’en dédouaner.
L’occasion manquée
Disons-le, cette tribune est une occasion manquée. Un gâchis. Qu’une ancienne ministre prenne la plume pour évoquer le temps d’écran, la consommation d’Internet ou encore la toxicité des réseaux sociaux aurait pu être un formidable rendez-vous.
Seulement voilà, à l’instar de bien des prosélytes, Najat Vallaud-Belkacem veut projeter dans un socle juridique ce que sa propre discipline ne semble pas lui fournir. Si je suis incapable de me raisonner, il est préférable que quelqu’un le fasse pour moi. Pour que je n’aie plus le choix. Et tant qu’à faire, autant ouvrir la mesure à tout un chacun, le monde ne s’en portera que mieux. Ce qui fonctionnera pour moi fonctionnera nécessairement pour les autres.
Réactionnaire, la tribune ? « Il me semble au contraire qu'une telle mesure est profondément progressiste : parce qu'elle permet concrètement de faire face à l'une des grandes sources de pollution – le numérique ; parce qu'elle favorise la lutte contre le cyberharcèlement et les violences et les discriminations en ligne ; parce qu'elle agit aussi pour notre santé, à toutes et à tous, tant sur le plan mental, cognitif, que physique, en nous évitant de nous complaire dans une sédentarité néfaste ».
Et le bonheur n’est pas loin : « On peut rédiger sur un traitement de texte ses courriels de la journée avant de les envoyer. On peut se déplacer pour aller poser une question à un collègue, voire bénéficier du fameux effet "machine à café" ; on peut même, toute personne s'y connaissant un tant soit peu en programmation vous le dira, coder sans ordinateur, avec un crayon et un papier ». On trouve depuis des réactions amusées, notamment de développeurs, sur les réseaux sociaux.
J'ai suivi les bons conseils de Najat en écrivant du code php à la main... Ça marche pas !
Quant à la limite des 3G, mes 14 tweets plein d'amour et de bienveillance pour les sectes ce week-end (534 mots) représentent 3K. Rationner réduit la haine ? https://t.co/8kGgGwnXfl pic.twitter.com/P2P9ZkIuRK— Elisabeth Piotelat (@piotelat) March 19, 2024
Elle reconnait qu’une telle mesure serait complexe à mettre en place. Les questions seraient nombreuses, notamment sur les éventuelles exceptions. Et que dire des entreprises ?
Au-delà des nombreuses nuances que cette tribune aurait dû apporter, l’avis de Najat Vallaud-Belkacem sur le sujet en dit bien plus long sur l’ancienne ministre que sur le problème auquel elle s’attaque.
Pour une poignée de gigas
Le point d’orgue de la tribune est bien sûr cette idée si évidente qu’il suffirait d’imposer une limite à la quantité de données consommée dans une semaine. Par exemple 3 Go.
Une simplicité apparente qui recouvre une grande méconnaissance du sujet, sans parler d’un aspect moral sur lequel nous reviendrons. 3 Go par semaine, ou même 10 Go, ne peuvent couvrir l’ensemble des usages potentiels des personnes. La consommation de bande passante peut changer radicalement d’un(e) internaute à un(e) autre.
Il existe par exemple des semaines où mes soirées sont consacrées à la lecture. D’autres où je vais enchainer les épisodes d’une série sur un service de VOD. Et les jeux vidéo ? Certains sont en ligne, d’autres pas. Leur installation, en tout cas, peut demander du temps : entre Baldur’s Gate 3 et Starfield, 200 Go ont été nécessaires en téléchargement sur Steam.
Et le travail ? La navigation web, sans être lourde a priori, peut vite représenter une belle quantité de données quand on enchaine des ouvertures de sites toute la journée. Comme nous le faisons chez Next. Tiens, la dernière mouture majeure d’une distribution Linux est disponible, récupérons l’image ISO. Et voilà encore plusieurs gigas impudemment dévorés.
Et il faut bien sûr parler des mises à jour. Un smartphone, aujourd’hui, avec ses dizaines d’applications installées, aurait tôt fait de vaporiser cette limite de 3 Go par semaine. Et encore, on ne parle là que des applications. Le système lui-même peut réclamer un téléchargement de plusieurs Go quand une version majeure arrive. Ou bien parle-t-on d’une consommation hors mises à jour et installations techniques ? Dans ce cas, comment créer une telle différenciation ?
Comment faire passer l’idée d’une limite, quand la société s’est dématérialisée au point qu’une bonne partie de la culture peut se consommer en ligne ? Faut-il en outre rappeler à l’ancienne ministre que l’e-administration a très largement accéléré au cours des dernières années et qu’elle a permis une simplification des procédures ? Il n’est pas sûr que beaucoup seraient amusés par l’impossibilité d’accéder par exemple au service des cartes grises en raison d’une vidéo en trop sur YouTube.
Quant aux entreprises proposant aujourd’hui une immense variété de produits prenant appui sur ces usages, elles attaqueraient sans doute l’État français qui, dès lors, imposerait une barrière dure à leurs activités. Ce ne sont pas la publication de quelques tweets, la consultation de quelques journaux ou encore l’écoute d’un peu de musique qui serait menacée. C’est le choix dans les contenus, et les conditions dans lesquelles nous y accédons. Tous les constructeurs d’équipements vidéo qui proposent aujourd’hui de la 4K, voire de la 8K, devraient-ils ainsi abandonner leurs équipements, ou les réserver aux galettes optiques ?
Plus encore que la technique, la question morale
Avant même de se demander comment une telle limite pourrait être intégrée dans le droit français, il faudrait se demander si nous en avons le droit. Dans l’absolu, Najat Vallaud-Belkacem n’est pas plus illégitime qu’un(e) autre pour donner son avis. C’est son droit le plus absolu. Cela lui vaut d’ailleurs d’être invitée sur des plateaux pour en parler, comme chez Arte.
Cependant, lorsque l’on touche à ce que font notamment les gens de leur temps libre, les poils ont de quoi se hérisser. Bien sûr qu’Internet peut être vecteur de toxicité, de sédentarité, d’aliénation mentale, de deep fakes, de pornographie, de haine et d’attaques en tous genres. Mais c’est bien là tout le problème : c’est un vecteur. Internet n’est rien par lui-même, sinon un outil.
Et l’ancienne ministre ne propose pas d’axer le combat sur la meilleure manière d’utiliser cet outil, simplement d’en limiter l’usage. Un peu comme si l’on ne pouvait se servir d’une fourchette que pendant 5 min par jour ou ne rouler que 4 km par semaine avec sa voiture. Ce sont des instruments potentiellement mortels après tout. De la même manière, plutôt que de travailler sur le cadre légal du contrôle parental, pourquoi ne pas proposer d’interdire strictement aux enfants tout accès aux smartphones avant 16 ans, ou même la majorité ?
Et même encore, qu’importe à Najat Vallaud-Belkacem si je décide de consommer 100 Go dans une soirée pour télécharger un jeu, d’en absorber encore pour une session de binge watching parce que la saison tant attendue de la série adorée est enfin sortie, ou encore pour des sessions de surf sans fin ou parce que je bombarde de mèmes un ami dans une conversation de groupes ?
On pourrait encore philosopher sur la liberté de se nuire à soi-même, puisque de nombreuses personnes connaissent bien les dangers liés à Internet. La presse et les campagnes de sensibilisation font leur chemin, même s’il reste beaucoup à faire. Il serait délicieusement ironique que la France se retrouve avec un plafond de données, « comme avant », alors qu’elle n’impose aucune limite sur l’alcool et les cigarettes. Mais si je souhaite m’enfermer une semaine chez moi à regarder des films et séries, et tout en sachant à quel point ce n’est pas sain, c’est mon droit. Tout comme la liberté d’informer et de s’informer.
Internet, ce gros bazar
« Internet » est dans la tribune un mot-valise, qui servirait presque d’épouvantail animé d'une volonté de nuire propre. Bien que certains constats auraient pu faire l’objet de formidables développements, ils sont bien trop rapides pour poser les bases d’une vraie discussion. Le texte est une négation de ce qu’est devenu réellement Internet : un outil hybride qui – pour prendre les deux opposés du spectre – peut apporter aussi bien l’aliénation mentale que la liberté. Au moins celle de s’exprimer.
C’est sur ce même réseau que l’on peut à la fois voir le matin la vidéo d’un enfant se faisant maltraiter par d’autres devant une école, et l’après-midi une autre révélant une situation tragique dans un pays en guerre. Car c’est aussi ça Internet, un réseau de partage mondial sur lequel de multiples services permettent de relayer de l’information et de créer des liens.
Cette information est souvent déformée, parfois fausse, d’autres fois volontairement et dangereusement trompeuse. Nous pensons, nous, que c’est le (gros) arbre qui cache la forêt. Oui, de nombreux problèmes et arnaques passent par Internet, mais on y trouve aussi une foule d’informations publiées par des personnes dont c’est le métier ou qui y consacrent leur vie, avec une rigueur quasi scientifique. Tout le monde peut s’y exprimer, tout le monde peut s’y perdre. Mais si des solutions comme Tor sont toujours là, c’est parce qu’il existe de nombreux endroits dans le monde où l’expression n’est pas libre et où un accès à Internet signifie communiquer et transmettre.
L’argument écologique… mais quel argument ?
Pour Najat Vallaud-Belkacem, limiter la consommation de données permettrait de lutter contre le réchauffement climatique. C’est un épouvantail récusé depuis des années maintenant, mais l’ancienne ministre ne fait pas dans le détail.
Dans sa dernière enquête sur la consommation du numérique, l’Arcep vient de le redire : le numérique compte pour 10 % de la consommation d’énergie en France. La totalité de l’infrastructure de distribution, jusqu’aux box. Oui ce chiffre ne peut qu’augmenter. Le dernier rapport prévisionnel de RTE recommande d’ailleurs de porter une attention vigilante au développement des centres de données.
Najat Vallaud-Belkacem ne fait aucune distinction entre le fixe et le mobile. Or, comme le rappelle l’Arcep, la consommation de Go n’a quasiment aucune incidence sur le fixe quand on a la fibre. Et les utilisateurs savent depuis maintenant plusieurs années qu’il vaut mieux, lorsque cela est possible, privilégier le Wi-Fi aux réseaux mobiles pour limiter son empreinte écologique.
À l’inverse, on pourrait aussi bien dire que le numérique, quand il est utilisé, permet de se débarrasser d’autres usages. Nous évoquions le cas de l’e-administration. Il n’existe aucune étude sur le sujet, mais il aurait été très intéressant de pouvoir chiffrer les économies réalisées sur le papier (documents, enveloppes, timbres, transport...) et les déplacements en véhicules alimentés par des énergies fossiles.
Le chiffrage de ces informations est toujours complexe, car il fait intervenir la consommation (et donc les émissions) directe et indirecte, cette dernière étant liée à l’électricité consommée par nos appareils. Pour prendre un exemple, le site ImpactCO2 tente de faire une estimation, malgré les critiques dont il fait l’objet. Si l’on garde les réglages par défaut (50 emails envoyés sans pièce jointe, 7 h de streaming HD et 3 h de visioconférence par semaine), on se retrouverait avec l’équivalent de 65 km en voiture, 2,21 t-shirts ou environ 2 repas avec du bœuf.
Si l’on souhaite réduire sa consommation et limiter son impact sur la planète, il y aurait dès lors des mesures bien plus efficaces. Puisque les vilains Français n’arrivent pas à se contrôler sur la consommation de viande, autant mettre en place des tickets de rationnement. Et même si l’on recentre sur les seuls usages du numérique, pourquoi ne pas se tourner vers des activités autrement plus voraces que la seule transmission de données, comme les cryptomonnaies ? Ou même les jeux vidéo AAA modernes et leur ray tracing ? Où trace-t-on la limite ?
Ben oui, Internet c’est du costaud
On pourrait écrire plusieurs livres sur l’impact d’Internet, mais la mise en commun des idées et des vies de (presque) toute la planète n’allait pas se faire sans heurts. C’est une relation particulière, qui entre à peine dans son adolescence. Elle peut être source de charge mentale, les égos y sont démultipliés, la volonté d’être visible aussi, souvent par une critique acerbe ou un bon mot, le temps d’une gloire éphémère, comme le pointait Sébastien dans notre édito précédent. Une version contemporaine du film Ridicule.
À l’heure où l’ONU appelle à un accès universel à Internet pour 2030 et alors que le gouvernement français souhaite instaurer un service universel très haut débit (sujet évoqué depuis 2021, mais toujours en chantier), force est de constater que la volonté politique s’oriente clairement en faveur d’un maximum de citoyens connectés.
Dans un tel contexte, limiter la quantité de données téléchargées chaque semaine n’a aucune chance de s’imposer en France. Même si une personnalité politique prenait le sujet à bras-le-corps, ni l’Assemblée ni le Sénat n’oserait se lancer sur un terrain aussi miné. Le nombre de questions en suspens serait vertigineux, de la cible (abonnement ou foyer ?) aux contraintes techniques en cascade qu’il faudrait résoudre. Car si une telle loi devait être suffisamment travaillée, le groupe chargé de l’élaborer se rendrait vite compte qu’il faudrait une pluie d’exceptions pour ne pas risquer d’entraver le fonctionnement des appareils ni leur sécurité.
En somme, soit la tribune était naïve et témoigne d’une méconnaissance profonde du sujet, soit elle était ciselée et a accompli sa mission : faire parler et permettre à l’ancienne ministre d’arpenter les plateaux de télévision et de radio (la preuve, on en parle même sur Next), sur lesquels elle s'est employée à réorienter le débat sur le temps d'écran. Mais Internet, en tant que ressource, mérite beaucoup mieux que ces petits avis assassins.
[Édito] Internet vaut infiniment plus que la tribune de Najat Vallaud-Belkacem
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En passer par la loi
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L’occasion manquée
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Pour une poignée de gigas
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Plus encore que la technique, la question morale
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Internet, ce gros bazar
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L’argument écologique… mais quel argument ?
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Ben oui, Internet c’est du costaud
Commentaires (65)
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Abonnez-vousLe 29/03/2024 à 16h23
J'ai bondi quand j'ai entendu cette proposition, pas que je me sente particulièrement visé ni que je sois accro à la data, mais l'absurdité telle de cette phrase et la méconnaissance certaine du sujet m'a rendu les bras ballants.
C'est si triste de constater, années après années, que nos dirigeants ne gagnent pas en compétence/connaissance sur le numérique.
Faudrait-il un ministère du numérique dédié ...?
Le 29/03/2024 à 16h40
C'est d'ailleurs surprenant de constater que, nos politiques vantant à toutes les sauces la souveraineté numérique (pour au final faire le contraire), nous n'ayons toujours pas de ministère dédié à ce sujet. Surtout vu l'écosystème français, riche.
Modifié le 29/03/2024 à 16h50
Provocation réussie, on n'en parle...
Merci pour cet édito , je lis rarement les éditos (en général) pour différentes raisons, mais j'ai bien aimé parcourir celui ci.
Le 31/03/2024 à 19h26
Le 29/03/2024 à 16h54
Quand le problème vient des réseaux sociaux et les autres produits à vocation addictives
dont le business model est garder l'utilisateur devant pour lui afficher de la pub ....
On devrait interdire la pub sur internet (y compris le tracking et les campagnes d'influence) et je suis sur que ça résoudrait bien plus de problèmes que 3Go/semaines.
Modifié le 29/03/2024 à 17h26
Le texte, ça ne coûte pas grand chose en bande passante ce qui fait que ça mesure de limitation en Go ne changerait rien par exemple au harcèlement en ligne.
Le 29/03/2024 à 17h09
Le 29/03/2024 à 17h18
On écrivait du Fortran à la main sur papier (et on pouvait avoir une bonne note même avec du code qui ne compilait pas : ça, c’est pour celle qui dit que ça ne marche pas son code php).
Mais je vous rassure tout de suite, on avait utilisait aussi un vrai ordinateur en temps partagé à distance depuis un télétype. Ah les joies de l'éditeur ligne pour écrire les programmes !
Donc, oui, c'est possible d'écrire des programmes sur papier, c'est comme ça que ça se passait il y a longtemps (avant ce que je vous racontais plus haut, je ne suis pas aussi vieux que ça ) et il y avait des personnes qui tapaient ensuite le programme (sur carte perforée), s'il y avait une erreur, il fallait que le programmeur la corrige et que la saisie soit reprise avant que le programme compile. Cela apprenait probablement à écrire de meilleurs programmes du premier coup en se relisant bien avant de le confier à la saisie. Mais le temps de développement était probablement beaucoup plus lent.
Le 30/03/2024 à 11h06
Mais sans insulte de ma part, j'ai aussi connu cette époque où les tests d'informatique étaient faits... sur papier !
Le 31/03/2024 à 12h03
Bien évidemment, c'était complété par des contrôles pratiques sur machine, mais rien de mieux que le papier pour s'assurer que les concepts algorithmiques ont bien été saisis !
Le 31/03/2024 à 12h17
Modifié le 01/04/2024 à 22h27
Ça ne correspond à aucune pratique réelle, ça n'aide pas à apprendre quoi que ce soit. Le cas légitime pour ça est un grave manque de ressources qui force à rester sur papier.
Et ça n'a strictement rien à voir avec le "nombre de lignes pissées par jour" (sous entendu qu'on ralenti les étudiants volontairement en leur faisant écrire sur papier, et c'est supposé être positif ? ).
:facepalm:
Si un étudiant découvre les outils qu'il va réellement utiliser au quotidien quand il arrive en entreprise c'est qu'il n'a pas été formé comme il se doit.
Modifié le 02/04/2024 à 07h53
Vous parlez de formation, moi je parle d'enseignement.
Le techno-solutionnisme, ça ne marche pas en enseignement. D'où l'échec de filer des tablettes et autres "machins" numériques aux enfants. Là, c'est pareil. Pour faire réfléchir, pas besoin d'un ordinateur.
Modifié le 02/04/2024 à 17h16
Encore une fois, le fait que ça soit une manière merdique d'écrire du code n'est pas un point positif en soit, surtout si c'est juste par fierté mal-placée de ne pas "pisser du code".
Jusqu'ici dans le débat tu n'a avancé aucune justification concrète à cette pratique à part des expression grossière comme celle là pour balayer le sujet.
Le fait de programmer dans un environnement de programmation approprié permet d'apprendre bien plus vite de ses erreurs, car on a un feedback immédiat. On ne peut pas apprendre sans se rendre compte de ses erreur. On n'apprend pas bien si on a un retour sur ses erreur des jours plus tard ou pas du tout. Juste ça devrait mener à ne jamais écrire de code sur papier quand on est étudiant.
Ne pas forcer les étudiants à écrire du code sur papier n'est pas du "techno-solutionnisme". C'est simplement comme ça que tout le monde dans le monde apprend et pratique.
Il y a des choses à mettre sur papier quand on développe.
L'architecture, la dynamique du système, les principaux algos etc. Mais pas le code. Il y a de bonnes raisons à ça.
Le "techno-solutionnisme", c'est de balancer l'expression technique "techno-solutionnisme" pour trouver une solution pour ne rien changer à des pratiques inappropriées, injustifiées et sans aucun intérêt académique.
Le genre de buzz-word bien français utilisé ad-nauseam pour ne rien changer même quand c'est absurde.
Faire compiler leur code à des élèves pour qu'ils puissent apprendre de leurs erreurs beaucoup plus rapidement ? Du "techno-solutionnisme" vous dis-je !
Le 02/04/2024 à 18h33
Remarque, comme c'est moi qui ai introduit le sujet : tous nos contrôles étaient fait sur papier.
Le 02/04/2024 à 08h12
Le cas récent du générateur qui produisait massivement une dépendance à une bibliothèque inexistante est très révélateur : le pimpin qui prend comme acquis ce que sort la machine (parce qu'il aura été "formé" à cela) est un risque pour son entreprise. Et pour comprendre les limites de l'outil, il faut commencer par les fondamentaux.
D'où mon point : glorifier un outil parce qu'il "augmente la productivité", sans définir celle-ci autrement qu'en volume/vitesse, est un risque. La lenteur dans l'apprentissage de la vitesse a ses avantages. Tous les pratiquants de taï-chi le savent bien.
Modifié le 02/04/2024 à 17h10
En revanche, tu diabolises des outils pour l'unique raison qu'ils améliorent la productivité.
Prend 5 min de recul. Tu es littéralement en train de justifier pourquoi il est vraiment important que les étudiants aient utilisés ces outils durant leurs études.
S'ils ne l'ont pas fait, ils seront effectivement un risque pour leur entreprise.
Le 03/04/2024 à 13h11
Un outil qui génère du code en permettant de faire l'impasse sur la phase d'analyse n'est pas un outil pertinent pour l'enseignement, et peut constituer un risque en termes de qualité logicielle.
Le code est la formalisation d'une pensée qui doit préexister.
Le 02/04/2024 à 14h45
Le 03/04/2024 à 17h02
Heureusement que ce temps là est révolu quand même ... quand je vois la souplesse de debugging de Visual Studio en .NET, je ne reviendrais pas en arrière pour tout l'or du monde.
Le 29/03/2024 à 17h33
151 335 requêtes dns 142 121 requêtes bloquées soit 93.91% sans que cela n'affecte mon usage! J'ai de la domotique et des assistants vocaux ce qui gonfle en partie les chiffres il est vrai, mais tout de même.
Sans tous ses trackers auxquels on peut ajouter tous les médias qui se lancent automatiquement sur le web, le net serait bien plus léger et respectueux de l'environnement. Il suffit de voir des sites comme jeuxvideo.com, le bon coin ou allociné pour s'en convaincre. Alors ? On en parle ?
Le 29/03/2024 à 18h04
Ou bien, on pourrait commencer par chercher ce qui consomme le plus, et si c'est un service essentiel ou pas. Par exemple, demander "comment cuire un oeuf" à une IA qui va consommer plus d'eau pour me répondre, que moi pour cuire mon oeuf, ça pourrait être une autre approche.
Le 29/03/2024 à 20h44
Modifié le 29/03/2024 à 17h45
Le 29/03/2024 à 18h49
Le 29/03/2024 à 18h01
Elle a été ministre il y a 10 ans, et après ? Ça lui donne visiblement accès à des tribunes un peu partout, et à des éditos qui parlent de ces tribunes. Mais quelle autorité morale a-t-elle ? Déjà si elle parlait d'éducation nationale (son ancien ministère), je ne suis pas sûr qu'on la prenne très au sérieux, mais de numérique... Il y a tellement de vrais experts qui ont des avis bien plus intéressants, mais qui ne sont jamais interrogés (ou dans des media encore plus confidentiels que Next). Vous l'aviez fait dans vos magazines, c'est plutôt la voie à suivre selon moi, plutôt que donner la parole à des toutologues qui ont surtout montré leur incompétence quand ils étaient au pouvoir.
À ce compte-là, on peut aller interroger n'importe quel quidam à la terrasse d'un bar, lui aussi aura un avis sur tout. On fait ça sur un ton humoristique, ça passera bien mieux (comme les micro-trottoirs de Meurice). Ou qui à se donner de grands airs, on interroge environ 1000 personnes, en biaisant la question, et ensuite on a accès à tous les plateaux tv en disant qu'on parle au nom "des français" qui promis, sont tous représentés, on é vérifié qu'ils ont des connaissances profondes sur le sujet.
Parce que là, ça se veut sérieux, mais vous lui donnez une importance qu'elle ne mérite pas.
Le 29/03/2024 à 18h04
La publicité par exemple : la consommation compulsive, les promotions commerciales (parfois défendues pour un meilleur pouvoir d'achat). On n'interdira jamais la publicité ciblée et la collecte de données personnelles.
Hier, j'ai vu une vidéo du service numérique de France inter dans laquelle une journaliste interviewait un prof d'histoire-géo qui vit sans smartphone, sans mobile, juste un ordinateur portable pour ses mails. Ce que ça impliquait en terme d'acceptation sociale est quand même fou. C'est comme moi, qui vit sans voiture.
France inter organisait une journée spéciale « Smartphone : tous accros ! Comment dompter nos écrans ? » le jeudi 28 mars 2024, hier.
Facebook
Le 29/03/2024 à 18h29
Le 29/03/2024 à 18h36
Le 29/03/2024 à 19h09
Et j'ai bien aimé la comparaison avec la viande et les tickets de rationnement.
Le 29/03/2024 à 22h49
C'est là où je regrette le paywall de next, ce genre d'article devrais être très largement diffusé.
Le 29/03/2024 à 20h15
Ceci était un message du CCC, le Comité Contre les Chats.
Le 29/03/2024 à 20h40
Le 29/03/2024 à 21h47
Le 30/03/2024 à 00h50
Lorsque j'ai entendu parler de cette mesure, j'ai regardé un peu sur quelques jours ma consommation, malgré ma connexion ADSL avec un débit très loin de la fibre. Mise à jour des applications de mon portable et de ma tablette(10-15 applications par jour minimum), mises à jour de mes ordinateurs et avec Arch linux, c'est régulièrement plusieurs centaines de Mo, même chose pour mes machines virtuelles et mes ordinateurs sous windows, téléchargement de distributions linux, synchronisation NAS et cloud, visionnage de vidéos youtube, d'enregistrements via le cloud (molotov et OQEE), navigation sur applications avec le portable lorsque je ne suis pas chez moi, appels via le wi fi, etc.
Rien qu'avec le portable, j'utilise bien plus de 3 Go sur mon forfait, même si je suis raisonnable et que j'active le wi fi à la maison.
Mon GPS fait régulièrement des mises à jours entre 1 et 8 Go, dernièrement 8 Go mais je ne l'avais pas utilisé depuis plusieurs mois.
Au boulot, je ne suis pas sur un poste avec un ordinateur mais les collègues sont pour la plupart sur des postes en virtualisation.
Bref, les 3 Go ou même 10 Go ne veulent rien dire, surtout que des insultes via des tweets, des messages sur les réseaux sociaux ou sur youtube ne prennent pas beaucoup de data alors que le visionnage d'une vidéo sur le site de france TV ou d'arte atteindra 1 Go facilement.
Mais on peut vraiment se demander si le positionnement de cette ancienne ministre sans actualité est la preuve d'une grande naïveté ou si c'est justement calculé pour faire parler d'elle et qu'elle revienne sur le devant de la scène, au moins niveau médias. Si c'est la naïveté, ce genre de prise de parole en méconnaissance totale d'un sujet fait peur car elle ne l'a pas écrit sur un coin de table un matin en mangeant son petit déj, à moins qu'elle ne l'ait écrit en voyant ses enfants devant la TV. Mais si c'est dans le but de faire parler d'elle, c'est malheureusement réussi
Modifié le 30/03/2024 à 01h12
J'ai par exemple l'impression que des choses concrètes comme l'histoire des boites noire de la loi renseignement ont fait moins de bruit.
Note: Pas que Next hein, c'est même logique de trouver un tel édito ici. Mais cette horde de personnes offusqués qui s’arrête aux 3G me laisse perplexe.
___
Je reformule:
Si la reformulation est exacte, cet argument m'agace, d'autant plus que je le vois de plus en plus.
Ce n'est pas parce qu’il y a des mesures qui seront bien plus efficaces qu'il ne faut pas, aussi, effectuer de petites action à notre échelle.
De même il est à mon sens contre-productif d’opposer la technologie 1 avec la 2 ou avec le fait de réduire les consommations ou modifier les usages de X.
L'impact ne serait qu'une goutte d'eau ... mais les océans ne sont qu'un ensemble de gouttes d'eau.
Modifié le 30/03/2024 à 10h00
https://www.lepoint.fr/monde/uruguay-google-accuse-de-piller-les-dernieres-gouttes-d-eau-potable-19-07-2023-2528822_24.php
Je sais pas à quel point cette news est sensationnaliste mais l'impact du numérique sur la technologie c'est un point qui doit être réfléchie.
Le 30/03/2024 à 09h06
À sa décharge, elle use du champ actuel des possibilités pour tenter de se hisser au premier plan. Autres temps, autres armes, autres stratagèmes. Moralement, peut-on se permettre d’utiliser les principes mêmes que l’on entend dénoncer, pour justement mieux les dénoncer. Le débat est ouvert.
Le 30/03/2024 à 09h30
Oubliez le télétravail : visioconf à gogo, ça vous défonce le quota en un rien de temps. 15GB en une journée. Je ne faisais qu'une journée de TT par jour, donc imaginez que sur 3, voire 4 jours par mois, j'avais 60GB de mon quota pris pour ça. Et j'ai aussi du attendre le lendemain d'être sur site pour récupérer le livrable de mise à jour d'un éditeur de progiciel. J'allais pas cramer 3GB comme ça.
Oubliez le travail : nombre des activités professionnelles intellectuelles sont basées sur l'usage d'une connexion à un serveur distance (solution SaaS ou on-premise, peu importe). Beaucoup d'échange de données, ça compte vite.
Oubliez les jeux vidéo : le moindre jeu fait 10 à 20GB de données à télécharger, quand ce n'est pas une cinquantaine voire une centaine pour les plus gros.
Complément : oubliez les jeux vidéo WC sur smartphone. On ne s'en rend pas beaucoup compte, mais ils consomment pas mal de données surtout avec leurs mise à jour très régulières. Perso je n'ai que Final Fantasy Brave Exvius en passe-temps dessus, chaque semaine il prendra 500MB minimum pour ses nouveaux contenus.
Oubliez les mises à jour de l'OS de votre ordinateur, peu importe la religion derrière. Un batch de mise à jour Manjaro lorsqu'il y a un gros lot, c'est 3GB de packages à récupérer. Multiplié par le nombre de machines, on fait les comptes. Me concernant : 1 PC fixe, 1 HTPC, 1 PC portable et un second à usage pro. Mettre à jour ces 4 machines "coûterait" 12GB en une session. J'ai pas envie de faire un cache local, pas que ça à foutre ni à gérer. Je n'ai aucune idée de combien le Windows 11 de ma machine de jeux a eu besoin, mais à mon avis il ne fut pas neutre dans cette histoire non plus.
Oubliez le Web : en dehors de marginaux dans mon genre qui essayent de réduire le poids des pages web qu'ils produisent (450kB pour la homepage de mon blog, 140 pour un article - 8MB pour la page de cet article de Next #balleperdue), ce gros cul bouffe des dizaines de MB pour la moindre page affichée. Et avec les sites qui font de l'auto-refresh caché, ça défile. J'ai vu les compteurs car on les a sur une offre home 4G. En une heure, mon navigateur consommait 1GB. Oui, j'ai trente mille onglets ouverts et mon usage n'est pas représentatif. Mais réfléchissez-y, les sites web qu'on consulte passent leur temps à récupérer des données sans rien nous demander puisqu'ils sont dans le paradigme de l'abreuvage passif du client.
Oubliez les activités créatives : J'ai du limiter mes petits développements personnels au strict minimum (car un pip install ça pompe aussi, heureusement qu'il cache sur le PC lui d'ailleurs pour la réutilisation!), je n'ai pas pu mettre à jour mes modèles d'IA générative pour bosser avec Stable Diffusion (pas trop un souci car ceux que j’avais ce moment-là étaient bons, mais je voulais profiter des améliorations de Turbo). Et fort heureusement je ne travaille que de l'ebook donc des fichiers qui vont pas au delà de 2MB (dont 1.5 pour l'image de couverture). Mais une session de recherche pour trouver de l'inspiration, des images pour un décor, se documenter sur certains aspects, etc. Bah ça pompe (cf le point sur le Web - que ce soit OSM ou Google Maps, ça tûte). Et bien entendu, je vous laisse imaginer ma capacité à upload un batch de photos en RAW et même développées sur mon kDrive : impossible sans cramer une grosse partie.
Imaginez ensuite l'impact pour les personnes se lançant dans le streaming en ligne : une telle restriction interdirait de facto cette activité.
Oubliez les médias en ligne : Bah oui, tout le monde bouffe du Youtube et de la série TV à ne plus savoir qu'en faire. Perso j'en consomme très peu, un épisode de ma série du moment par jour. moins de 1GB en général.
Ah, au fait, l'upload aussi ça bouffe de la donnée. Et on envoie plus qu'on ne l'imagine entre les requêtes en ligne et l'espionnage massif des smartphones (et probablement de Windows) qui envoient des tonnes de données à Google. Sans parler des upload automatiques des Cloud de ces services, des appels en visio, des MMS, etc.
Verdict : en deux mois, j'ai pu voir ce que je consommais avec ces usages restreints que j'ai du mesurer. 400GB. J'avais gardé en réserve deux abonnements mobile (mon perso et mon pro) pour cramer de la donnée dessus pour des téléchargements lourds type mise à jour de jeu, etc. En moyenne sur le forfait home 4G, j'étais à 10GB par jour en me restreignant sachant que j'en suis utilisateur exclusif (j'ai évité de filer le Wi-Fi aux amis de passage justement en leur disant pourquoi...). Alors imaginez maintenant pour une famille moyenne.
Donc à la question : "a-t-on autant besoin d'Internet ?" et la question sur une limitation quotidienne, je répondrai : oui sans quoi nombre d'activités sociales et professionnelles se verraient supprimées avec la casse qui va avec.
Enfin, j'ajouterai également un point sur la volonté de limiter un usage quotidien : la violence psychologique d'une telle mesure pour nombre de personnes. Perso, j'ai connu l'époque des forfaits limités en heures dont le dépassement coûtait une couille (ou un ovaire, comme vous préférez). Tout ce que ça engendre, c'est de la frustration. Je doute sincèrement que vivre frustré soit quelque chose de sain dans le temps.
Deuxièmement, une part non négligeable (question de point de vue) de la population française se doit déjà de compter des usages à la virgule près pour ne pas finir dans le rouge, ou pour l'être le moins possible à la fin du mois. Ajoutez encore de la pression en ce sens (car je rappelle que l'usage d'Internet reste indispensable, et même obligatoire pour les rapports avec l'administration française et nombre d'entités), et j'ai des doutes que le résultat soit productif. Personnellement, je n'ai pas de soucis financier qui me contraignent à ce genre de mécanique et restriction. Mais j'ai aussi connu une période pendant trois ans où je vivais avec 400€/mois.
Donc bon, si toute idée est bonne à prendre, il est aussi nécessaire de savoir prendre du recul dessus et de l'évaluer. La méthode des "5 pourquoi" et le canard en plastique, ça marche très bien pour se rendre rapidement compte si une proposition est viable ou non et ce sont des mécaniques psychologiques de base.
Le 30/03/2024 à 12h40
on va pouvoir continuer à se déchainer en ligne.
J'aimerais bien entendre Éric Bothorel lui expliquer 2-3 trucs
Le 30/03/2024 à 15h09
Sur l'instance Mastodon où je suis, la homepage avec les fils Home, Local, et les Mentions c'est 30MB en ce qui me concerne.
Le 30/03/2024 à 13h22
Le 30/03/2024 à 15h05
Le 30/03/2024 à 09h54
Au moins tout le monde sera d'accord sur cette Edito et on pourra passer à la prochaine polémique.
Le 30/03/2024 à 10h43
Plus.
De.
Données.
Ne.
Consomme.
Pas.
Plus.
D’énergie.
Consommer plus de données ne consomme pas plus d’énergie.
Ni de matières premières.
Je veux bien qu’on parle de la théorie du colibri, mais please arrêtons l’écologie homéopathique.
Le 30/03/2024 à 11h17
Que le trafic de données n’a pas d’impact (impact marginal) sur la consommation des appareils et notamment des routeurs box etc (c’est ce qu’affirme l’Arcep) ?
Ça peut cependant se discuter quand on voit comment un OneDrive peut à lui seul affoler un processeur :)
Ce qui paraît indéniable, c’est que la progression des usages du numérique entraîne de facto une augmentation de ressources énergétique et de l’impact sur l’environnement lié au numérique. Est ce qu’elle remplace d’autres consommations, et que la balance est du coup positive ou équilibrée au global, c’est sans doute difficile à prouver mais c’est une hypothèse qui doit être considérée. Est ce qu’elle génère un effet sur le renouvellement des appareil connectés (les usages entraînant un besoin d’équipement croissant) dont la fabrication, l’approvisionnement, le traitement sous forme de déchet etc) qui conduit à faire s’envoler la facture énergétique. Très probable (d’où effet colibri à considérer).
Que l’impact du numérique dans son ensemble et des données en particulier n’a qu’un impact marginal ramené à la consommation énergétique générale ?
Le 30/03/2024 à 11h44
Si l'infrastructure existe (et aujourd'hui c'est le cas, qu'on le déplore ou non), que le terminal a été fabriqué et acheté, limiter la conso web, que ce soit en limitant la qualité des vidéos, ou en limitant les données en général n'aura un impact positif ridicule sur l'environnement, quand il n'est pas franchement négatif (cas du télétravailleur qui va au bureau pour économiser de la bande passante par exemple).
Ce qu'on peut faire pour économiser, c'est éteindre sa box quand on ne l'utilise pas, à la rigueur, quand c'est possible.
Mais quand on voit ce que va consommer le chauffage ou le transport sur un foyer par rapport à l'usage du numérique, bon, on se trompe de combat (il y a au minimum un facteur 10).
Même dans le numérique, il y a des pistes qui sont bien plus sérieuses et utiles (réguler l'IA sur un plan environnemental, récupérer la chaleur des datacentres, imposer un support logiciel étendu à 10 ans des terminaux aux constructeurs...)
Alors oui, si une portion significative de la population diminuait son usage drastiquement, on aurait peut-être un effet légèrement positif sur la consommation liée au numérique sur le long terme (le temps que les datacenter ferment s'ils ne sont pas réutilisés pour d'autres usages).
Il y aura aussi des reports négatifs sur plein d'autres secteurs qui annuleraient probablement le bénéfice d'un côté (le numérique a une empreinte positive sur le physique à bien des égards).
Mais si on veut vraiment avoir un impact rapide, il vaut mieux concentrer le débat public sur des postes qui sont vraiment consommateurs d'énergie.
Si ne pas faire 100m en voiture équivaut à un an d'un usage illimité des ressources web, peut-être que c'est là-dessus qu'il faut commencer par agir. Ou sur l'isolation. Ou sur l'efficacité du chauffage. Ou sur les pistes du numériques citées plus haut.
La capacité à faire des efforts de tous est limitée, le politique doit se concentrer sur ce qui va régler le problème avec le moins d'efforts possibles.
Najat est complètement irresponsable avec cette proposition dans le débat public, qui nous éloigne tous des vraies solutions, en en débattant sérieusement sans contradictoire scientifique, on perd tous du temps, et des mythes nocifs se créent et pour longtemps.
De l'irresponsabilité, ou de l'incompétence.
Le 30/03/2024 à 13h05
Le 30/03/2024 à 14h25
Ce n’est malheureusement pas le cas, pour survivre nous allons devoir choisir nos combats environnementaux (at least ceux qui sont portés dans le débat public et qui nécessitent un investissement personnel de tous les citoyens au quotidien)
Modifié le 30/03/2024 à 14h40
Le 30/03/2024 à 12h31
Ce n'est certes pas la bande passante qui consomme le plus, mais derrière cette problématique il y a la consommation liées au stockage, aux serveurs toujours plus puissants nécessaires, etc. etc.
On inverse le problème: plutôt que d'optimiser pour restreindre les besoins en bande passante, on est dans une fuite en avant où il faut en permanence l'augmenter pour compenser les tailles toujours plus importantes des sources sans jamais remettre en question la taille de celles-ci.
En fait cet édito me fait penser aux éditos des journalistes sportifs remettant en cause le dopage dans le sport: difficile d'être objectif quand on est partie prenante.
Le 30/03/2024 à 14h21
La consommation énergétique des centres de données et du telco est assez stable alors que les usages explosent (hors IA et cryptos qui sont un vrai sujet)
Je n’ai pas un rapport religieux à l’écologie, ni même politique.
Je considère que c’est un sujet scientifique.
Et en matière de rationalité, voici les faits.
Prenons le worst case scenario : next.ink.
Next est virtualisé, mais l’ensemble de ses VMs tournent sur un serveur dédié.
C’est beaucoup moins efficace que l’hébergement en VPS, et encore moins que l’hébergement des gafams pour qui chaque cycle compte.
C’est aussi beaucoup plus cher, mais dans notre cas, pas tant que ça
Le serveur consomme 100w de charge moyenne.
Il sert environ 1000 visites par heure.
La distrib telco nationale est un non sujet, on parle de millièmes de W par visite.
Chaque visite va donc consommer 0,1Wh.
Sur un usage de 50 pages ouvertes sur une heure, un user aura consommé 5Wh (hors énergie du terminal évidemment).
A noter, que la page fasse 1Mo ou 100Mo, le résultat serait sensiblement le même, le serveur resterait idle, et le telco ne consomme rien.
La réalité du web, c’est que la majorité des requêtes sont faites sur des infras beaucoup plus optimisées, concentration des acteurs oblige. Sur un serveur optimisé, on peut tirer easy 100 000 visiteurs par heure sur le même budget énergie (nous avons un use case interne où nous envoyons 40 Gbps de données à 2k visiteurs en simultané, et sur du vieux matos qui plus est).
Refaisons rapidement le calcul : sur des sites aussi denses, on consomme 0,05Wh tout compris sur la partie serveur et distribution.
Bon. Est-ce que c’est vraiment la peine de prendre le haut parleur, d’attirer l’attention de tout le monde, alors que chacun de ces visiteurs a une conso de 500Wh h24 7j/7 avec des usages sur lesquels on peut effacer 50Wh avec la même quantité d’effort social ?
On peut tout à fait débattre de la place du numérique dans la société et dans l’environnement, évidemment. Il faut, même. Next sert à ça d’ailleurs.
Mais faisons le avec une connaissance précise du sujet. Sans science, point de salut.
Le 30/03/2024 à 15h13
Ici, j'ai l'impression qu'on cherche à traiter un sujet sociétal au regard d'une donnée technique qui n'a que peu de valeur en réalité.
Le 31/03/2024 à 00h00
La consultation de pages web statiques n'a rien de problématique au niveau énergétique.
On peut même optimiser au max au niveau hardware à l'unité cela ne change rien à ce que je dis au global.
Exemple: la consommation individuelle des avions n'a jamais été aussi basse et pourtant les émissions de GES du secteur aérien explose.
Prenons le cas du jeu vidéo, où le moindre jeu actuel pèse des dizaines, voire des centaines de Go: le problème n'est pas le transit mais le stockage et le matériel nécessaire pour le faire tourner.
Le 31/03/2024 à 01h23
On a fait -30% sur la conso de kérosène, vs +3 000% sur l’efficacité de l’IT dans la même période de temps.
Le numérique a du reste un impact bien supérieur à l’aviation sur l’évolution de nos sociétés - enfin il me semble.
Et d’ailleurs, je n’ai pas trouvé d’études qui chiffre l’impact positif du numérique sur l’environnement mais il est réel, tout particulièrement sur le tertiaire (effacer du transport, du chauffage et du foncier c’est un effet sensible et bienvenu).
Sur l’aviation, not so much.
Sur les jeux, j’ai du mal à évaluer précisément l’empreinte mais je ne pense pas que la production d’un ssd de 1 ou 2 To ne soit fondamentalement le centre du sujet quant à l’impact des terminaux.
Ils vont durer au moins 10 ans, et c’est une relativement petite pièce - et le network reste un non sujet, moins d’un Wh par tranche de 100 Go.
Par contre, oui, les GPUs c’est plus relou - j’ai toutefois l’impression que l’efficacité par W n’augmente pas aussi vite sur les dernières générations, ce qui augure peut être d’une durée de vie plus grande - à confirmer, et le sujet resterait problématique anyway.
Et jouer consomme de l’énergie pour le coup, mais en hiver c’est du chauffage, et en été la production d’électricité est structurellement sur-capacitaire.
Le plus gros problème reste le terminal dans l’absolu, il faut le conserver le plus longtemps possible.
Mais ce n’est absolument pas ce sur quoi porte le débat ouvert par NVB, malheureusement.
D’où mon intervention.
Le 30/03/2024 à 12h35
Mon portable, le soir, il est dans mon bureau. Le seul appareil électronique dans ma chambre, en dehors du vénérable Nokia Lumia 530 qui me sert de réveil, c'est ma liseuse numérique. Que j'arrête une fois que j'ai décidé que c'était bon.
L'addiction des médias sociaux est similaire à cette stupide notion "droit à la déconnexion" au travail qui est un non sens pour moi. Ce n'est pas un droit, c'est un devoir, et personne n'a à vous contraindre -en dehors d'astreinte prévue pour- de jeter un oeil aux mails pro à 23 heures. Le problème est que tout ceci est de la pression insidieuse indirecte. Et ça, c'est pas la faute du Web (qui est un outil) mais d'entreprises/employeurs qui exploitent nos faiblesses psychologiques. Voilà un sujet de lutte qui me semble déjà plus pertinent.
Je me souviens des jeux d'origine coréenne qui affichaient régulièrement un message rappelant depuis combien de temps on était dessus (lié aux lois là bas en raison de la forte addiction aux jeux vidéo qui a conduit à des drames). Il y a des moyens de lutter contre les mécanismes utilisés qui sont très simples : le défilement illimité qui empêche d'avoir une chronologie du temps passé (une pagination est une cassure qui nous réveille), les contenus joués automatiquement, les propositions de contenus en boucle, etc. Rien qu'un effort restreignant l'usage de ces mécaniques permettrait de réapprendre, voire d'apprendre, à lever le nez. Si personnellement je devais plaider pour une mesure radicale, ce serait un couvre feu de notifications de service en ligne (sauf essentiels - les médias sociaux ne le sont pas). Et pas que notifications "gling gling" du portable j'entend, mais bien : plus aucune indication de nouveau contenu (les bulles à chiffre, etc).
Cela peut sembler idiot, mais lorsque la demande d'effort s'inverse, on déconnecte plus vite. Et ce, grâce à une autre mécanique de l'esprit humain : la flemme. Quand on vous sert en permanence des choses sous le nez, vous ne faites aucun effort et consommez passivement. Voire même devenez exigeant. Quand on vous demande de lever votre cul pour aller chercher, d'un coup il y a réflexion, voire résignation.
Le 30/03/2024 à 13h58
Le 30/03/2024 à 14h49
Comme il y a plein d’addictions, on limite très fortement la consommation de tous sur tout ce qui peut amener à une addiction ?
Comme dit dans l'édito, combattons d'abord l'alcool, la cigarette. J'y ajoute les drogues illégales qui montrent d'ailleurs qu'interdire ou limiter un marché ne fonctionne pas. La prohibition aux USA a aussi montré ses limites.
Si elle a un problème d'addiction, ce qu'elle laisse entendre, qu'elle aille voir un médecin ou qu'elle s'installe un contrôle parental limitant son usage.
Si elle était accro au jeu, elle demanderait de fermer les casinos et les sites de jeu en ligne plutôt que de se faire interdire de casino ?
Je veux bien que le numérique apporte son lot d'addictions, mais ce n'est pas la limitation très forte de la quantité de données pouvant être consommée chaque semaine qui va le résoudre.
Le 30/03/2024 à 23h51
Je n'ai pas à décider quelle addiction est pire qu'une autre, quant à l'édito c'est comme beaucoup d'argumentaires qu'on peut entendre: il y a pire ailleurs alors ne faisons rien ici.
Le 31/03/2024 à 19h54
C'est l'angle d'attaque qui est contesté, et c'était aussi mon propos sur le sujet de l'addiction. Celle-ci n'est pas forcément causée par un volume de donnée mais par des schémas d'usage qui font qu'on ne lève jamais le nez.
Je vais faire un petit parallèle relatif à une expérience personnelle. Depuis que j'ai redécouvert la musique en vinyle (car n'ayant jamais eu la nostalgie de ce support, c'était plus une opportunité curieuse), j'ai constaté quelque chose de bénéfique à ce dernier lors de sessions de travail (pro ou activité personnelle) en musique.
Avec un Spotify en lecture infinie, c'est un bruit de fond et derrière je ne levais quasi jamais le nez du guidon.
Avec un disque à retourner au bout de 15 ou 20 minutes, j'ai des micro pauses qui me font redresser la tête et me lever une minute.
Bah ça fait un bien fou.
D'où mon explication sur les mécanismes qui contribuent à l'addiction des services en ligne.
Le 30/03/2024 à 13h06
Le 30/03/2024 à 14h30
Il ne reste plus à Najat Vallaud-Belkacem qu'à rejoindre, sur CNews, Ségolène Royal qui s'occupe des uniformes à l'école
Le 30/03/2024 à 15h03
Le 30/03/2024 à 20h36
[quote]
Il y avait un boulevard pour lancer une réflexion plus vaste. Ce texte était une opportunité pour faire à nouveau réfléchir à nos usages. Mais cette partie légèrement introspective s’arrête vite pour laisser place à un constat sec : puisque nous sommes incapables de nous contrôler, la contrainte doit venir de l’extérieur, « donc de la loi, donc de l’État ».[/quote]
Et là, entièrement d'accord. Ce n'est pas parce que tout ne va pas bien sur Internet qu'il faut en brider les usages. Comme dit, cette position ne permet pas d'évoquer les sujets de fonds et c'est regrettable.
Le 03/04/2024 à 16h59
Il me semble que vous n'avez vraiment pas de bol en France ces derniers temps avec vos dirigeants quand même ...