Data center en feu : le gouvernement coréen perd 858 To de données
Le 09 octobre à 11h40
2 min
Société numérique
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Un data center détruit dans l’incendie causé par l’explosion d’une batterie au lithium-ion. Tel est l’événement qui paralyse la Corée du Sud depuis le 26 septembre : d’une batterie, le feu s’est propagé à 384 autres.
Le feu a pris lors d'un exercice de réduction des risques, alors que des batteries UPS (Uninterrupted Power Supply, dédiées à la continuité de l'alimentation électrique) d'une salle de serveurs installée au cinquième étage du bâtiment étaient déplacées vers les sous-sols pour protéger des infrastructures critiques.

Installées en 2014, ces batteries avaient dépassé leur durée de vie recommandée (10 ans), note le Korea Herald, même si elles avaient subi des inspections régulières.
Le centre hébergeant les données de l’administration sud-coréenne, 647 des 1 600 services numériques gouvernementaux se sont retrouvés bloqués. Parmi eux, le portail centralisé qui permet aux citoyens d’accéder à leurs services publics, les services postaux et logistiques, ou encore les services d’urgence, dont ceux permettant de géolocaliser les appels 119 pour répartir efficacement les unités.
Au bout de quatre jours, seuls 85 services étaient restaurés, et le gouvernement estimait à quatre semaines pleines le temps nécessaire à une reprise normale des activités.
Au passage, 858 To de données relatives aux citoyens ont été définitivement perdues. Les fonctionnaires avaient accès à 30 Go de stockage sur leur G-Drive (pour Government drive, et non Google drive) pour sauvegarder leurs activités. Les travaux de 750 000 d'entre eux ont brûlé avec les serveurs, d'après le ministère de l'Intérieur coréen.
L’incendie fait écho à celui qui avait frappé OVHcloud en 2021. Sur le coup, plusieurs clients de l’entreprise française avaient, eux aussi, intégralement perdu leurs données, notamment faute d’avoir souscrit un service de sauvegarde.
L’administration sud-coréenne a fait la même erreur.
Le 09 octobre à 11h40
Commentaires (42)
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Abonnez-vousLe 09/10/2025 à 11h43
c'est très grave
Le 09/10/2025 à 11h50
Le 09/10/2025 à 12h00
Modifié le 09/10/2025 à 13h34
Quand tu dois réclamer du budget pour absolument tout, et le justifier dûment, ce n'est pas les parties les plus ennuyeuses que tu vas défendre en premier : ce ne sont donc pas elles que tu vas financer en premier.
Notamment, et cela aurait du vous mettre la puce à l'oreille, l'article cite des batteries largement obsolètes. Leur remplacement vient certainement d'un budget loin d'être infini, qui n'a eu de cesse d'être utilisé ailleurs.
"Cela fonctionne, pour quoi changer ?" est très courant chez les incompétents, qui sont nombreux dans les strates managériales.
Modifié le 10/10/2025 à 09h16
La batterie a pris feu lors de ou juste après son déplacement, ça ressemble bien plus à une erreur de manipulation qu'à un âge avancé. Elle a pu être mise en court-circuit par contact avec un objet métallique, branchée à l'envers ou de manière incohérente par rapport au reste de l'assemblage, ou être endommagée par une chute (par un employé qui n'aurait pas osé le dire ?) et prendre feu plus tard (une telle batterie est une bombe à retardement).
Il est cité Li-ion sans plus de précision, S'ils ont utilisé des NMC comme dans les appareils électroniques portables, c'est plutôt idiot en effet car ce sont les plus dangereuses. D'autres versions comme les LiFePo le sont beaucoup moins, certes moins denses en énergie mais dans un bâtiment on a de la place.
Le 10/10/2025 à 10h42
Il me semble que le commentaire de @Berbe a été fait avant la modification.
Le 10/10/2025 à 11h57
Je réponds: dendrite. Si, avec le temps et le nombre de charges, les batteries deviennent plus propice à l'auto allumage.
Modifié le 11/10/2025 à 22h21
Edit : ça y'est ! Je viens de comprendre l'idée des DC à X GW !
Le 11/10/2025 à 22h12
Modifié le 12/10/2025 à 10h05
Le 12/10/2025 à 21h53
Modifié le 12/10/2025 à 16h49
Le technosolutionnisme est vraiment propre à un certain microcosme.
Les organisations ne prennent généralement pas de risque : derrière il y a du droit, de l'assurance. Et les assurances abhorrent le risque.
Utiliser des batteries dépassant d'un quelconque poil les recommandations du fabricant est un prétexte parfait pour une assurance aux fins de se défaire de ses obligations.
Le 12/10/2025 à 22h04
Ce n'est pas une recommandation d'utilisation, mais une durée pour laquelle la conception assure le fonctionnement (au moins à un %age défini). Une partie importante des lots produits ira au delà (et une petite partie n'atteindra pas cet âge).
Non, il y a surtout un aspect financier : faire réparer en garantie, c'est facile, au delà souvent trop cher, donc on remplace (assez contraignant avec la plupart des règles comptables des organisations), et arrivé à une durée où ça devient plus fréquent, comme les 10 ans pour ces batteries, il y a plus de risques de défaillance donc de tracasseries financières à gérer. À aucun moment le fabricant ne va dire que le produit doit être jeté au bout d'une durée (aussi courte) sans quoi il va s'autodétruire tellement il est usé (ok pour des pièces d'usure, pas pour un élément aussi essentiel et coûteux qu'une batterie).
Encore une fois : la batterie est censée avoir un BMS qui permet de gérer son état de santé et pas d'attendre assis sur ses mains que ça prenne feu ou (plus commun) qu'à la première coupure le courant ne soit maintenu que qql dizaines de secondes.
Le 09/10/2025 à 14h49
Par contre ça nécessite de l’organisation et des coûts financiers !
Le 09/10/2025 à 12h14
Bref, ils ont juste oublié la règle du 3, 2, 1.
- 3 copies,
- 2 sites,
- 1 bouteille de whisky pour quand ça foire.
Le 09/10/2025 à 13h32
Le 09/10/2025 à 14h23
Le 09/10/2025 à 14h26
Le 09/10/2025 à 14h50
un cauchemar cette phrase
Le 09/10/2025 à 15h27
Une fois que tu expliques que le RAID5 crée une copie des data sur les 2 disques qui sont à 30cm, les gens comprennent que ca ne va pas les aider en cas d'incendie/inondation.
Mais avant cela, ils se raccrochent aux termes copie/redondance et pensent être à l'abri.
Le 09/10/2025 à 15h32
Le 09/10/2025 à 15h41
Le 10/10/2025 à 12h01
Mais quand l'incident ne touche pas un mais tous les clients, le prestataire est dans l'incapacité de restaurer l'appli avec tes données dans la journée. Au bout de 4 jours, tu décides simplement de repartir sur une appli vide: plus de BDD client, plus d'historique.
Et une fois démarré, pas moyen de restaurer plus tard l'ancienne sauvegarde. Pas de prestation prévue pour mixer les 2.
Plusieurs garagistes ont eu le problème il y a quelques années (2021 je dirais).
Pourtant, les backups étaient là, mais le temps de les remonter...
Le 09/10/2025 à 11h45
Modifié le 09/10/2025 à 11h57
Le 09/10/2025 à 12h14
En 2022 au canada la compagnie de télécommunications Rogers a planter.
Des services était down mêmes des banques et le service de paiement interact
Raison , aucune redondance sur les réseau centrale et un seul fournisseur, certain ne pouvais même pas payer leur épicerie ou retiré leur argent. Une vrai catastrophes
Modifié le 09/10/2025 à 13h20
Modifié le 09/10/2025 à 12h32
1) les sauvegardes gérées par OVH l'étaient sur les mêmes baies et ont brûlé avec l'original
2) OVH pouvait indiquer à tort que deux serveur était dans des datacenters alors qu'ils étaient au même endroit. (Plainte de la société Bluepad)
OVH a été condamné pour chaque point (je crois à 100.000€ et 150.000€ mais là c'est à vérifier)
Modifié le 09/10/2025 à 14h49
https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-incendie-ovh-la-sauvegarde-physiquement-isolee-en-question-96748.html
Le 09/10/2025 à 15h22
Là, le tort d'OVH était d'avoir localisé le serveur dans le mauvais bâtiment.
Maintenant, je trouve que la justice a été plutôt clémente avec OVH. Vendre des prestations de backup, qui ne sont pas à la hauteur de ce que devrait être un backup si on s'en tient à l'état de l'art sur le sujet, et qu'une entité perde toutes ses données alors qu'elle avait délégué le backup (justement, parce que ce n'est pas facile à faire), OVH s'en tire sacrément bien.
Un service d'hébergement qui propose du backup devrait avoir un vrai dispositif robuste.
Le 09/10/2025 à 12h33
Le 09/10/2025 à 13h23
Le 09/10/2025 à 13h29
Le 09/10/2025 à 13h39
La photo des responsables devant les serveurs qui barbotent dans la piscine vaut le coups
Détail croustillant aussi la censure d'un lanceur d'alerte (jusqu'à la désactivation de son compte mail par proton) qui s'inquiétait de faille et de compromission sur l'infrastructure concerné https://phrack.org/issues/72/7_md#article et il y aurait eu deux incendie le 27/09 et le 02/10.
Bref quand ça veux pas...
Le 09/10/2025 à 14h40
Le 09/10/2025 à 15h42
Le 09/10/2025 à 15h49
Le 09/10/2025 à 16h01
Le 09/10/2025 à 22h35
Le 10/10/2025 à 08h11
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