[MàJ] Double relaxe dans le procès du piratage de Skype
Skype en slype
Le 23 octobre 2013 à 06h40
4 min
Droit
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Exclusif PC INpact. Selon nos informations, le 24 septembre prochain, au Tribunal correctionnel de Caen, un important procès sera jugé à la demande de Skype contre ceux qui sont accusés d’avoir publié une partie des sources du fameux logiciel acheté 8,5 milliards de dollars par Microsoft.
Dans les cartons, le projet de la société Vest Corporation était pour le moins ambitieux : mettre en œuvre un système robuste, si ce n’est « incassable », qui servirait à épauler une solution sécurisée interopérable avec Skype. Cette start-up de Lantheuil, non loin de Caen, imagine au-delà la création d’un futur Skype français proposé par exemple aux banques et toute autre structure manipulant des produits sensibles.
Vest Corporation avait été fondée en 2007. Entre ses murs, deux hommes : Sean O’Neil et Christian Durandy. Celui-ci prend les manettes de la gérance et la charge des relations commerciales. O’Neil, mordu de mathématique, s'occupe de la partie technique. Il se fait fort d’avoir participé aux éliminatoires du Concours international de standards organisé par le N.I.S.T. (National Institute of Standards and Technology). Surtout, on attribue au personnage le déchiffrage en 2010 d’une partie des algorithmes secrets de Skype.
Le nom d’O’Neil se retrouve d’ailleurs sur Wikipedia à la page VEST (Very Efficient Substitution Transposition). Quant à la Vest Corporation, elle est justement citée sur le site du russe Efim Bushmanov. Ce chercheur, jusqu’alors inconnu, avait provoqué des remous dans la presse mondiale en 2011 lorsqu’il annonçait avoir décompilé le protocole Skype. Désireux de libérer le logiciel Microsoft, il mettait à disposition ces algorithmes ultra-sensibles en indiquant qu’une partie des codes avait été puisée du côté de la Vest Corporation (la mention est toujours sur son site).
La plainte de Microsoft-Skype
Il n’en fallait pas moins pour attirer les foudres de Microsoft, qui avait mis 8,5 milliards sur la table pour racheter Skype le 10 mai 2011. D’un côté, l’éditeur adressait une pluie de demandes DMCA pour faire retirer ces pièces du site internet du chercheur russe.
De l’autre côté, sur le territoire français, le Dublinois Microsoft-Skype a dès le 16 septembre 2010 déposé plainte auprès du Parquet de Paris. Code pénal sous le bras, Christian Durandy, gérant de Vest Corporation, est accusé d'être responsable de ces faits de contrefaçons. Mais ce n'est pas tout : le prévenu aurait aussi mené un accès frauduleux dans son système de traitement automatisé (STAD), entravé le fonctionnement de Skype et même introduit frauduleusement des données puisqu’une lourde campagne de spams aurait fait suite à cette diffusion de codes. Dans cet article du 8 juillet 2010 de Techcrunch, Skype mettait en cause O'Neil pour ces mêmes faits.
L’éditeur reproche enfin à Durandy d’avoir vendu, ou en tout cas mis à disposition une solution permettant une atteinte au système informatique Skype, infraction là encore pénalement poursuivie. Le gérant estime pour sa part n’avoir rien à voir avec cette diffusion du protocole RC4 localisée à Nice en juillet 2010, il a de plus rompu ses liens avec son ex-partenaire.
Les faits complexes seront détricotés, analysés, qualifiés à Caen fin septembre.
Le statut juridique de l'algorithme, du code, du logiciel
L'affaire porte d’importants enjeux. Au-delà des éventuelles responsabilités, il s’agira en effet de savoir quel est le statut de l’algorithme. Peut-il y avoir un droit d’auteur et donc une contrefaçon lorsqu’on copie et/ou diffuse un algorithme sans autorisation ? Le droit européen, encadré par la directive du 14 mai 1991, semble bien répondre que non. Si les données diffusées sont qualifiées de logiciel, restera pour le tribunal à déterminer si les différentes exceptions au monopole des auteurs ne peuvent pas ici être retenues (exception de décompilation, reproduction de code à des fins d’interopérabilité, etc.).
La solution de cette plainte devra être auscultée avec d’autant plus d’attention que le client sécurisé et interopérable à Skype de la VEST Corporation est resté dans les cartons. D’ailleurs, le fils du gérant avait présenté à Monaco en 2010 un business plan : un projet de paiement bancaire par l’intermédiaire de Skype, étude à laquelle a participé O’Neil. Mais la petite SARL française au capital de 16 800 euros n’a jamais pu obtenir les capitaux nécessaires à son envol du fait de cette plainte.
[MàJ] Double relaxe dans le procès du piratage de Skype
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La plainte de Microsoft-Skype
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Le statut juridique de l'algorithme, du code, du logiciel
Commentaires (59)
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Abonnez-vousLe 02/09/2013 à 13h51
Le 02/09/2013 à 13h53
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Le 02/09/2013 à 14h01
Le 02/09/2013 à 14h02
Le 02/09/2013 à 14h07
Il faut savoir de quoi on parle exactement. Mais si on parle d’algorithme, rien légalement ne peut en interdire sa reproduction.
Un algorithme n’est pas brevetable. " />
Le 02/09/2013 à 14h09
Le 02/09/2013 à 14h12
Le 02/09/2013 à 14h17
Un algorithme n’est pas brevetable.
Tout dépends du pays et de sa législation. Moi j’attends de voir un juge validé le brevet d’une boucle for permettant d’incrémenter de 1 par seconde sa valeurs affichant à l’utilisateur les chiffre sous le format hh:mm:ss.
Si le pompage est exactement le même à 99% du code de l’application, Microsoft a raison de faire bloc (du moins pour la partie “publication du code source” car une fois les sources dans la nature, n’importe qui aurait pu faire le reste. ).
Si en revanche, il s’agit d’un algorithme proche mais pas identique, la personne l’as donc bien réécrit et a du arriver à un raisonnement proche que celui effectuer lors de la conception. Et le développeur n’y ai absolument pour rien.
Il faut le voir comme la notion de plagiat dans la littérature.
Le 02/09/2013 à 14h49
Le 02/09/2013 à 14h51
Le 02/09/2013 à 14h56
Le 02/09/2013 à 15h10
Le 02/09/2013 à 15h22
Le 02/09/2013 à 15h23
Le 02/09/2013 à 15h35
Le 02/09/2013 à 15h45
Le 02/09/2013 à 16h19
Le 02/09/2013 à 16h21
Le procès de la diffusion des sources de Skype s’ouvre en France
Il n’y a que moi qui suis choqué par ce titre ?
Ce ne sons pas les sources de Skype qui ont été diffusé mais un code original suite à du reverse ingineering.
Les sources de Skype sont toujours à l’abri chez Microsoft, il me semble.
C’est un peu un titre pour faire du sensationnel…
Le 02/09/2013 à 16h26
Le 02/09/2013 à 17h17
Le 02/09/2013 à 17h24
Le 02/09/2013 à 18h18
Le 02/09/2013 à 18h55
Le 02/09/2013 à 19h07
Quant à la Vest Corporation
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Le 02/09/2013 à 19h20
Le 02/09/2013 à 13h33
Un algorithme est toujours vrai, ce n’est ni plus ni moins que des maths.
Ca n’appartient à personne c’est universel.
Heureusement qu’à l’antiquité la société n’était ce qu’elle est maintenant, sinon l’ensemble des axiomes mathématiques auraient été brevetés…
Archimède aurait du breveter sa poussée tiens…
Le 02/09/2013 à 13h37
Sean O’Neil
est-ce le même monsieur a qui l’on doit les technique d’Atmospheric Scattering en SL ??
Le 02/09/2013 à 13h39
Le 02/09/2013 à 13h41
gl pour O’Neil avec un l " />
Le 02/09/2013 à 13h43
Le 02/09/2013 à 13h43
Et puis les juges peuvent mettre en avant une volonté de nuire. Si la petite start-up s’était concentrée sur son projet plutôt que de balancer les sources en cherchant à exploiter Skype à des fins malicieuses ça n’aurait peut-être pas pris la même tournure.
“le prévenu aurait aussi mené un accès frauduleux dans son système de traitement automatisé (STAD), entravé le fonctionnement de Skype et même introduit frauduleusement des données puisqu’une lourde campagne de spams aurait fait suite à cette diffusion de codes”
C’est plus juste faire du reverse engineering dans sa chambre pour s’amuser là …
Le 02/09/2013 à 13h43
Le 02/09/2013 à 13h44
Le 02/09/2013 à 13h45
Le 02/09/2013 à 13h48
Le 02/09/2013 à 13h49
Le 02/09/2013 à 13h50
Tout ça alors que la boîte en question (ou ce qu’il en reste) ne s’est jamais fait aucune thune là-dessus… " />
Le 02/09/2013 à 13h51
Le 02/09/2013 à 20h25
Le 02/09/2013 à 22h56
Le 03/09/2013 à 06h06
Le 03/09/2013 à 06h12
C’est un peu comme si on accusait les fabricants de clés USB 3G de permettre le SPAM par SMS ou MMS et de s’introduire dans le réseau d’un opérateur en utilisant l’expression :“‘accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans tout ou partie d’un système de traitement automatisé de données”. La seule différence est que les protocoles 3G sont publics et le protocole Skype ne l’était pas et cela ne suffit pas pour dire que l’article 323-1 du code pénal est enfreint.
Depuis que je ne sais plus quelle chaîne de télé à accusé un soft permettant de regarder leur webtv, parce qu’il se faisait passer pour un navigateur et exécutait le javascript de leur page publique, d’introduction dans un SATD. Plus rien ne m’étonne…
Le 03/09/2013 à 07h36
Le 03/09/2013 à 13h19
Le 23/10/2013 à 07h00
Le 23/10/2013 à 08h14
Merci Marc de suivre cette affaire de près.
Avoir affaire au service juridique de Microsoft avec un capital de 16 800 euros ne doit pas être de tout repos …" />
Le 23/10/2013 à 08h18
le parquet a décidé de faire appel du jugement
En quoi cet appel défend-il les intérêts de la société ?
On est typiquement dans le reverse engineering nécessaire pour rendre possible l’interopérabilité.
L122-6-1 du code de la propriété intellectuelle
J’ai l’impression qu’il confond la société (française) et la société Microsoft !
Le 23/10/2013 à 08h47
Le 23/10/2013 à 09h46
Le 23/10/2013 à 12h48
O’neil.. On ne la lui fait pas à lui " />
Attention, référence dans la référence " />
Le 23/10/2013 à 13h24
Le 23/10/2013 à 16h32
A mon avis ils vont gagner en Appel…
" />
Le 23/10/2013 à 18h21
En fait,
Le 24/10/2013 à 20h27