[Édito] Smartphone : l’enfer, c’est les autres ?
« Grâce au téléphone, on a de moins en moins besoin de se parler »
Le smartphone est un objet incontournable dans notre vie, mais c’est aussi une source de conflit plus ou moins ouvert dans les interactions sociales, que ce soit en famille ou à l’extérieur. Le smartphone divise la population, notamment au cinéma et dans les spectacles. Je vous livre mon sentiment, en étant bien conscient que ce n’est pas une parole d’Évangile. En effet, chacun voit midi à sa porte.
Le 04 novembre à 17h45
11 min
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Le smartphone est un objet du quotidien qui s’est imposé dans toutes les poches en moins de 20 ans. Il est devenu incontournable. Au point même de devenir un garant de votre sécurité numérique, notamment avec les banques qui imposent l’utilisation d’un smartphone pour valider des opérations. Pour certaines démarches administratives, disposer d’un smartphone permet parfois de simplifier les choses (accès à Mon Compte Formation, via FranceConnect+ par exemple).
En France, comme dans bon nombre de pays, le taux de pénétration du smartphone est très élevé. Selon des chiffres INSSE sur l’année 2021 (ils ont certainement augmenté depuis), 94,1 % des jeunes entre 15 et 29 disposent d’un smartphone. On passe à 91,8 % sur la tranche des 30 à 44 ans et 82,8 % pour les 45 à 59 ans. C’est ensuite une chute rapide : 59,9 % pour les 60 à 74 ans et enfin 36,2 % pour les 75 ans et plus. Toutes générations confondues, 76,8 % des Français disposaient d’un smartphone il y à trois ans, et certainement plus aujourd’hui.
Cachez ce smartphone que je ne saurais voir
Mais les chiffres ne sont pas l’objet de mon édito. Ils permettent simplement de poser le paysage et d'indiquer qu’une très grande majorité de la population française dispose d’un smartphone, à partir de 15 ans et certainement bien avant. On le trimbale partout, jusque dans les endroits les plus intimes. Dans cet édito, je n’embarque pas toute la rédaction et j’assume la jouer perso, tant chacun a un rapport différent à son smartphone.
Si le smartphone est un objet personnel par excellence, il rayonne aussi dans notre vie sociale et nos interactions, volontaires ou non, avec les autres. Il provoque parfois des incompréhensions entre des personnes avec des visions radicalement différentes, sans pour autant que l’une ou l’autre ait raison. Un peu comme en cette mi-saison où celui avec un t-shirt regarde celui qui a un pull et se demande lequel a raison.
Il y a d’un côté ceux qui ne conçoivent pas utiliser leur smartphone lorsqu’ils sont en bonne compagnie et d’autres qui n’y voient aucun souci ; sans pour autant être des ayatollahs dans les deux cas. Puis, il y a la majorité des gens entre les deux et dont le comportement peut changer suivant la situation. Vous remarquerez que je ne parle pas de génération, car j’ai remarqué que notre âge ne détermine pas notre manière d’agir avec son smartphone.
Le smartphone au cinéma
Un parfait exemple est le cinéma. On y retrouve de tout ou presque dans les usages. S’il est communément admis que répondre au téléphone dépasse allègrement les bornes de la bienséance, qu’en est-il de regarder l’heure à quelques reprises pendant la séance ? Ce n’est généralement pas un problème.
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Le 04 novembre à 17h45
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Commentaires (20)
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Abonnez-vousHier à 18h26
#1
Encore mieux : pendant une projection vidéo sur les murs d'une grotte touristique souterraine (la Cocalière dans le Gard) ! Bilan : gène continue et évidemment rien sur la photo... et donc on recommence ! Aucune réaction du guide...
Modifié le 04/11/2024 à 19h59
#1.1
Hier à 20h01
#1.1.1
Modifié le 04/11/2024 à 18h27
#2
Hier à 18h31
#3
Sinon, quand tu dis :
tu ne connais pas ma compagne : son smartphone n'est quasiment jamais avec elle, pas plus que ne l'était son téléphone portable précédent (elle n'avait manifestement pas compris pourquoi on appelait ça un portable ). Il faut dire qu'il remplace son ancien portable qui ne tenait plus la charge et qu'elle ne s'y intéresse pas du tout, une des rares applications installées qu'elle a dessus est celle de sa banque pour valider ses paiements par carte. Sinon, elle l'utilise comme minuteur. Et dire que moi, j'ai travaillé en R&D pour concevoir des téléphones portables (avant les smartphones).
Hier à 18h58
#3.1
Est-ce que tu avais convié Madame comme key user ? Au vu de ses usages, ça aurait pu être drôle
Hier à 18h38
#4
Le savoir vivre est un facteur qui prime.
C'est à dire quelqu'un qui agit en montrant qu'il sait qu'il a conscience de déranger et s'en excuse a un laisser passer.
Quelqu'un qui inversement se comporte mal ( peut importe le contexte ou le médium) il peut se faire souffler dans les bronches sans remords.
Aux concerts et dans les musées mon téléphone reste dans la poche, je suis pas ici pour prendre des photos.
Si les autres on envie d'une photo pour se rappeler un événement je ne les blâme pas. Si tu veux juste live streamer tout un concert pour je sais pas qui... écoutes on avait qu'a pas donner du data illimité aux gens ? Tout ce qui n'est pas interdit est donc autorisé...
Ce n'est pas parce que l'on se sent soi-même vertueux que l'on doit en attendre autant des autres.
Je suis surpris d'avoir eu dans l'article la thématique du cinéma plus que les transports en communs. Généralement au ciné, un ou une malotrue se fera vite pourir de "chut!" alors que dans une rame de métro...
On est entre gens qui ont payé pour une expérience spécifique.
Dans les transports on paye car on a pas le choix...
Bref y a le bébé qui pleure et le parent qui en a rien a foutre que son mioche hurle à la mort, les deux sont pas pareil.
Pour le téléphone c'est la même approche.
Je vous dit pas si le parent est au téléphone pendant les râles de son mioche...
Hier à 18h56
#5
Pas de problème de bruit, de lumière, de tout, et c'était déjà une solution avant l'arrivée des smartphones 😁
Pour le reste : laissons les autres vivre et faire leurs choix sans se sentir le devoir de les juger, ce sera déjà pas mal.
Hier à 23h15
#5.1
le problème, c'est quand la liberté des autres empiète sur la mienne...
Hier à 19h28
#6
Modifié le 04/11/2024 à 19h36
#7
Je ne supporte pas lorsque je suis en compagnie que certaines personnes préfèrent avoir le nez dans leurs smartphones au lieu d'essayer d'entretenir le tissu verbal direct de partager une discussion.
Et alors la conduite sur route avec le téléphone, ça devrait être automatiquement soumis à une amende forfaitaire, ça dissuaderait.
Hier à 19h52
#7.1
Modifié le 04/11/2024 à 20h03
#8
- c'est une fatalité, on ne peut rien y faire. Alors que l'écran du smartphone, c'est à cause d'une personne qui s'en fout de gêner les autres. Ça fait une grande différence chez moi.
- c'est fixe et constant. Ça a tendance à me gêner au début puis mon cerveau finit par en faire abstraction. C'est bien foutu le cerveau quand même.
Sinon, étant un asocial fini, les seules situations où le smartphone me gonfle, c'est au ciné (écran) et dans le bus (haut parleur).
Heureusement le 1er cas est très très rare. Ça aide peut-être de ne pas fréquenter de gros cinés pour aller voir de gros blockbusters.
Et dans le 2ème cas, je sors mes écouteurs et ça me permet de rester zen
Hier à 20h15
#9
De plus il y a de plus en plus souvent des captations des équipes techniques, qui sont autrement plus propres, et avec des prises de vue bien plus sympa que "moi depuis la fosse / mon siège".
Donc : laissez le tél dans la poche et profitez les gens !!! (ou alors à la limite une photo pour le salut final, mais parfois on rate la baguette du batteur parce qu'on regardait son tél #truestory)
Hier à 20h37
#10
Je me rappelle il y a longtemps qu'une étude pointait le fait qu'on retiendrait moins bien un événement en cherchant à le photographier / filmer. Car, forcément, l'action détourne l'attention.
Perso j'ai pris l'habitude d'observer avant de prendre des photos avec mon appareil quand je suis en voyage, histoire de m'imprégner. Vivre l'instant présent, c'est mieux au présent et non avec une vidéo ou photo dégueulasse.
Modifié le 04/11/2024 à 21h43
#11
- Dans la rue : je me mets dans un coin après m'être assuré que ça ne gène personne.
- Au concert : je m'autorise une captation de une minute maxi, voire un titre avec l'enregistreur audio donc dans ce cas le portable est posé sur mes genoux.
- Dans le train/transports en commun : écoute de ma musique au casque.
- En famille, entre amis : pas de portable ou alors juste pour montrer un truc ou prendre une ou deux photos.
- Aux toilettes : alors là, c'est non, en plus au niveau hygiène c'est quand même moyen de le manipuler quand... enfin vous m'avez compris
- Par contre, pour écouter des webradios avant de s'endormir, je trouve que c'est pratique, ça remplace un peu le bon vieux radio-réveil.
[edit : Mais ce débat sur les téléphones portables, je crois qu'on l'a déjà eu avec un autre appareil tout aussi diabolique à l'époque, j'ai nommé le baladeur à cassette ! Je me souviens avoir visionné sur Youtube un reportage INA sur l'arrivée de ces appareils qui nous enfermaient dans notre bulle, qui dérangeaient les autres et sur lesquels les psychiatres et autres sociologues allaient devoir se pencher dessus. Donc rien de nouveau en fait.]
Modifié le 04/11/2024 à 22h22
#12
Modifié le 04/11/2024 à 22h52
#13
Ce passage à lui seul devrait mériter un joli dessin .......
Pour répondre aux dernières questions, je n'ai jamais demandé à quelqu'un de cesser d'utiliser son smartphone.
Je trouve la démarche aussi gênante que le fait d'utiliser son appareil et d'importuner les autres avec.
Sauf si le demander permet de mettre fin à une situation pouvant potentiellement devenir grave.
J'estime que ce n'est pas à moi d'aller faire la leçon de but en blanc, c'est à la personne de se rendre compte de ce qu'elle fait, si elle peut prendre du recul sur ce sujet. Il faut savoir se remettre en question.
Aujourd'hui à 00h29
#14
Je suis bien mieux à la maison avec mon modeste home cinéma.
Aujourd'hui à 00h44
#15
L'outil ne crée pas la tendance, mais est à son service.
Dans une ère où on aime croire que l'on ne dépend pas des autres, dans laquelle on ne veut pas en dépendre, pis dans laquelle toute dépendance est vue comme quelque chose à tuer, plonger dans son téléphone, écouteur sur les oreilles, fuyant victimairement la moindre possibilité de contact contextuel est un échappatoire antisocial de la même manière que sortir une clope l'était il y a quelques décennies, quand bien cela isolait déjà bien moins.
L'outil comble simplement un vide qui est souhaité : l'idéologie de l'individualisme a son totem, son temple son grigri.
Pour s'intéresser à cet isolement autistique en public, il ne faut voir en ce téléphone qu'un doigt qui montre la lune. Combien regardent & regarderons le doigt ?