[Édito] Liberté d’expression n’est pas synonyme d’irresponsabilité

[Édito] Liberté d’expression n’est pas synonyme d’irresponsabilité

Quand les réseaux sociaux, leurs intérêts et leurs travers occupent l’actualité, la liberté d’expression n’est jamais loin. Trop souvent, cette valeur cardinale est en réalité brandie pour promouvoir une forme d'irresponsabilité des constructeurs de ces outils, comme de ceux qui s'y expriment.

Le 26 janvier à 16h59

Commentaires (40)

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Zut, le point godwin est déjà dans l'illustration.
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[…] vidéos affirmant que la terre est plate plutôt que la réalité scientifique pure et simple : elle est ronde.
sphérique :cap:

(à peu près)
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Dans le langage courant, rond se comprend dans un sens global, comme les mots arrondi, rondeur. Exemples : un cercle, un cylindre sont ronds – l'expression « Rond comme une queue de pelle »

larousse.fr Larousse
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Oui, mais pour les platistes aussi, elle est ronde
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Bien vu 😆

modif : cette carte est titrée "Map of the square and stationary Earth" – traduction Carte de la Terre carrée et immobile – cette carte est une interprétation de la Bible (probablement une traduction, et essentiellement une lecture littérale de la Genèse) par Orlando Ferguson (qui m'était inconnu mais qui a sa fiche Wikipedia en anglais) dont la thèse souhaite réfuter la «théorie du globe» terrestre, de la Terre «volante» que rien ne maintient (des anges se situeraient aux 4 coins de la Terre pour la maintenir). La Terre ne serait donc pas ronde mais carrée.
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Étonnant qu'il ait pensé s'inspirer de la Bible pour ça car en Isaïe 40:22 c'est textuellement écrit que "Dieu habite au-dessus du cercle de la terre."
Encore des gens qui lisent ce qui veulent comprendre...
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Les Témoins de Jéhovah interprètent la Bible dans ce sens. Pour eux, « cercle de la terre » se comprend comme sphère ou globe.

Une autre traduction : « Il habite au-dessus de la voûte qui couvre la terre (…) »
L'AELF catholiques francophones
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Merci pour cet article d'opinion bien étayé.
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il ne peut ignorer que la décision initiale de bannissement avait été faite par les équipes « Trust and safety » de Twitter, pour la sérénité des échanges et la sécurité des utilisateurs.

Mouais... J'ai perdu un compte Twitter car j'essayais d'expliquer à un américain que sa façon de penser était similaire à celle que les violeurs invoquent pour justifier leurs actes, et donc que sa logique était absurde. On m'a banni pour « slut-shamming » après l'évocation de mon exemple.

Le risque d'être « responsable » pour un réseau social, c'est d'aller trop loin dans la modération et/ou de devenir une chambre d'écho à terme car la façon la plus simple d'éviter toute « aggressivité » c'est encore de s'assurer que les usagers soient tous identiques. Quand tout le monde a les mêmes pensées et discours, tout devient plus simple en particulier la modération. Il suffit de voir certains célèbres sous de Reddit pour s'en convaincre. C'est pourquoi l'option « Mastodon » et même « Threads » ont été très tentantes suite au rachat de Twitter par Elon Musk, mais au final seuls les usagers qui adorent cette logique ont suivi.

On vit dans une ère où même placer un point à la fin d'une phrase est potentiellement « aggressif » (ce que j'ai appris seulement l'année dernière), où utiliser certains emojis peut être vu comme « hostile », etc. Il est impossible de ne pas « agresser » quiconque avec une si large population terrestre. Je considère depuis que si vous vous sentez aggressé par mes mots, c'est VOTRE problème, non le mien.
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Il y a peut être un juste milieu entre les fragiles qui se sentent agressés par l'air ambiant et les abrutis homophobes, et racistes qui se lâchent sur les réseaux (et se sentent de plus en plus libres de paroles et d'actes IRL aussi). Les appels à la haine (racisme, homophobie, antisémitisme, etc. en font partie) et à la violence ne sont pas des opinions.
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Je considère depuis que si vous vous sentez aggressé par mes mots, c'est VOTRE problème, non le mien.
Je comprends cette décision par "raz-le-bol", mais as-tu conscience que tu n'es pas infaillible dans ta communication, et qu'à tout moment tu peux être "violent" ?
Par exemple, comment t'es-tu senti réellement suite à la lecture de ma phrase précédente ? Y a-t-il ne serait-ce qu'un tout petit peu de colère ou de tristesse ? Si c'est le cas, c'est que la violence dont j'ai usé dans ma phrase (l'utilisation du "tu qui tue") était suffisante pour faire naître chez toi une émotion négative.

Allors, certes, ce sont TES émotions et donc TON problème, mais ça n'en demeure pas moins MOI le responsable déclencheur. J'ai la responsabilité civique de n'aggresser personne, et donc c'est bel et bien AUSSI mon problème que de m'exprimer avec non-violence et dans le respect de l'autre.

Et pour les smileys, je terminerais par ceci : :smack:
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Qu'ai-je ressenti à la lecture de ta phrase ? La première partie est rationnelle mais après la virgule cela ressemble aux couplets exagérés que je rencontre par moment.

Il est impossible de ne pas être « violent » « à tout moment » contre quelqu'un vu que nous ne sommes plus dans l'ère des forums à quelques centaines de personnes mais dans une communauté globale, et surtout s'il s'agit d'une personne qui a envie de ressentir une « violence » dans mes propos que ce soit par mauvaise foi ou par un sérieux souci d'éducation.

Car le problème est que nos jours le caractère MANIFESTE n'est plus impératif pour désigner une supposée « violence », de part le fait que la définition de « violence » a été corrompue avec le temps (tout comme d'autres mots comme « fasciste », etc.).

Il y aurait une violence manifeste si en réponse à une personne m'indiquant que je suis « littéralement en train de le tuer », je lui répondrai alors de bien vouloir mourir. Cependant comme je le montre par mes exemples, des détails de forme pourtant ridicules comme un point à la fin d'une phrase suffit à « agresser » quelqu'un. A ce stade, TOUT est « violence ».

De fait je joue au moindre effort, et où se situe-t-il ? Chez « l'agressé ». Il peut facilement ignorer et/ou oublier les propos ou faits supposés « violents », alors qu'il m'est impossible d'éviter de choquer personne sur cette planète sauf à me taire définitivement, ce que je refuse. C'est donc VOTRE problème.

Je suis néanmoins conscient que cette situation a un travers : c'est de rendre le discours sur les « snowflakes », les « éternels offensés » et similaires très tentants, ce qui est la porte ouverte à être influencé par des biais anti-génération Z et autres.
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De mon côté, j'utilisais le terme "violent" à dessein pour illustrer mon propos, mais aussi pour parler de la communication autre que "non-violente".
Au vu de ce que je lis dans ta réponse, il me semble que la "communication non-violente" (CNV) ne t'est pas familière.
Je vais ici avoir un discours quelque peu prosélyte : avant de découvrir la CNV, j'avais tendance à avoir le même schéma de penser que toi, aussi je crois bien te comprendre. Cependant, et même si ta façon de voir les choses est tout à fait viable, il me semble que tu y gagnerai à te renseigner et à te former à la CNV, principalement pour améliorer tes relations humaines.
Il y a pléthore de documentation sur le sujet sur internet. 😉

Si tu t'y met, je peux te garantir une seule chose : ta vision des humains changera, tu comprendras un peu mieux tes congénères, et tu profiteras plus de tes échanges avec eux, sur le long terme. Tu éviteras aussi pas mal de conflits mineurs. 😊
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J'ai lu la page Wikipédia et... je n'en dirais pas plus car ça va être « violent » :D
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Ah ?! Pour le coup, je suis vraiment très intéressé d'avoir ton retour sur ce que tu as lu, et surtout sur ce qui t'a déplu, à priori. 😉😊
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A la lecture j'ai pensé à « minéraux » en premier et à cause de cela peu après à « New Age ». Avec les exemples le mot « HAES » puis « hypocrisie » sont apparus.

En clair, ce type de communication ressemble à la notion de civilité à l'américaine, que je soupçonne d'avoir contribué à créer certains de leurs délires sociétaux actuels. Exemple, on ne peut plus dire qu'être obèse crée de gros problèmes de santé car ça choque les personnes visées, sauf que cela a permis l'émergence d'un courant contraire affirmant que l'être ne pose AUCUN souci de santé en affirmant même qu'il n'y a aucune étude prouvant le contraire, au point que des médecins jouent le jeu outre-atlantique. En voulant ne pas les choquer, cette civilité fait que ces personnes pensent qu'on les valide dans leurs idées ridicules.

Evidemment extrapoler la CNV avec ce genre de délire est une exagération que mon cerveau tordu réalise souvent. Pour autant, j'exècre l'hypocrisie. Je préfère la franchise dure mais sincère et constructive, ce qui est différent de vouloir humilier le destinataire. J'estime que l'on avance pas en voulant caresser dans le sens du poil les sentiments des gens, au contraire même vu comment se sentir offensé pour tout et surtout n'importe quoi s'est généralisée depuis l'émergence des réseaux sociaux.

A défaut d'une communication « violente », il faut que les gens se durcissent un peu. Il est vrai que les réseaux sociaux sont une nouveauté dans l'histoire humaine qui permet de dépasser de loin le nombre de Dunbar, mais cela fait que chacun est plus susceptible de se faire sortir de sa zone de confort à tout moment. Si les gens n'y tiennent pas compte ils vont sombrer, peu importe la sémantique employée.
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À quand les réactions des articles, directement ? J'aurais vraiment beaucoup aimé pouvoir mettre un ❤️ à cet édito ! 😊
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Excellente analyse, bien étayée. Merci.
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Magnifique article, bravo.
J'en profite pour placer un conseil de lecture : l'esprit critique d'Isabelle Bauthian et Gally.
https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-l-esprit-critique/album-l-esprit-critique
Une très clair et complète démonstration de ce qu'est l'esprit critique.
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[le prenez pas mal, j'ai survolé. Trop difficile à lire un samedi matin ...]

Desproges disait : "bienvenue dans cette société qui a résolu tous ses problèmes en appelant un chat un chien"
Du coup, j'essaye d'appeler un facho un facho, etc.
Ça m'a valu de la fermeture et du bannissement de comptes. Là, je suis dans la merde, Twitter vient de me réactiver mon dernier compte, après 1 an 1/2 - 2 ans de "lecture seule" ...
Guy Béart chantait : "le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté"
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Ce qui ne prouve en rien que celui qui est "exécuté" a dit la vérité...
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c'est quoi la verite ? ce que tout le monde dit, Galile aurait été bani dans notre monde
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(je réponds avec beaucoup de retard)
Ceci n'est pas du tout contradictoire avec ce que j'ai dit. Au contraire, ça le renforce ! On ne peut pas connaître le statut de véracité de celui qui est "exécuté" (réellement ou médiatiquement), a fortiori si on ne sait pas ce qu'est la vérité !
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Dans les années 1990, il y avait une émission de talk-show qui s'appelait « On ne peut pas plaire à tout le monde » et une autre qui s'appelait « Tout le monde en parle ».
C'est ce que font les plateformes de réseaux sociaux et de messageries : un brouhaha d'infos divertissantes et de captation de l'attention. Il n'y a aucune vérité qui puisse émerger de ces chambres d'écho médiatiques, de ces théâtres d'ombres chinoises, de ces caisses de résonance. En tout cas, les quelques vérités qu'on y trouve sont comme des pépites ou des champignons : il faut chercher longtemps, connaître les bons coins et savoir les reconnaître.
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Perso j'aime bien la vision de xkcd sur ce point.
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Ah xkcd... "I'm with her". Son dessin montre aussi l'étroitesse de la fenêtre d'Overton pour certains : le moindre filet d'air et tout le monde enrage ; la décadence de notre civilisation, la cancel culture en étant un symptôme, et tout le monde se tait sauf ceux qu'on désigne comme extrémistes, complotistes, etc.
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  Sans reprendre l’intégralité de la liste à la Prévert de tout à l’heure, rappelons tout de même que dès 2016, des documents internes alertaient les chefferies de Facebook sur le fait que 64 % des personnes qui ont rejoint des groupes à tendance extrémiste les ont trouvés grâce à nos outils de recommandations.
Désolé, j’ai du mal avec la fin de cette phrase : je ne peux pas lire grand chose du lien faute d’être abonné au journal en question, mais je suppose que ce « nos » fait référence aux algorithmes de recommandation de Facebook ?

Pour le reste, édito intéressant et incisif. Merci Mathilde.
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ou est l'extremite ?
La pub me parait toujours mensongere.
Mensonge par omission ?
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J'ai corrigé (grâce à leurs outils), cf le paragraphe d'origine de l'article du WSJ : The high number of extremist groups was concerning, the presentation says. Worse was Facebook’s realization that its algorithms were responsible for their growth. The 2016 presentation states that “64% of all extremist group joins are due to our recommendation tools” and that most of the activity came from the platform’s “Groups You Should Join” and “Discover” algorithms: “Our recommendation systems grow the problem.”
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J’ai pas encore lu l’édito mais cette illustration est magistrale.
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Merci Mathilde pour ce très bon et intéressant article !
À partager sans modération :)
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Oui, ça fait plaisir.
Tout ce qui est dit est logique. Mais il est bon de rappeler les basiques.
On nous rabâche souvent les besoins de liberté de chacun ou de tous, mais les devoirs de responsabilités sont beaucoup moins souvent mis en avant.
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Chic, un édito ! Ma suggestion de les reprendre a été entendue.

Et il parle de quoi en fait ?

Liberté d'expression n'est pas synonyme d'irresponsabilité.

La liberté d'expression, qu'elle soit aux USA, en Europe (et dans l'UE) ou en France (je suis ignorant pour les autres pays), je vois assez bien ce que c'est, qui a droit à cette liberté (les individus ou groupes), par rapport à qui (par rapport aux états qui ne peuvent la limiter que dans certains cas variables suivant la localisation) et sur quels textes elle s'appuie (pour les texte, c'est dommage de ne pas avoir cité pour la France les articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 mais uniquement des textes Européens). D'ailleurs, dans tous ces textes, la liberté d'expression inclut en particulier la liberté de la presse (ou bien elle est citée en même temps comme dans le premier amendement des USA).

Et l'irresponsabilité (et la responsabilité), c'est celle de qui dont il est question ?
Celle de ceux qui s'expriment ou celle des lieux (plateformes) où la liberté d'expression s'exerce ?

Je dirais les 2 comme le souligne l'entête de l'édito, même si j'ai l'impression que l'on parle surtout de celles des plateformes.

Quand on parle de liberté d'expression, on parle de droits fondamentaux, que ce soit en Europe ou aux USA.
Il y a des restrictions à cette liberté dans tous les cas, mais beaucoup plus en Europe qu'aux USA.
À par ces restrictions (lois ou jurisprudences), rien ne peut empêcher la liberté d'expression sauf le respect d'un autre droit fondamental qui sera jugé plus important au cas pas cas. J'ai parlé récemment de cas où le droit à la vie privée avait été reconnu supérieur à la liberté d'expression, mais ce n'est pas une règle, toujours du cas par cas.

Donc, pour ceux qui s'expriment, quand on oppose liberté d'expression et responsabilité, c'est forcément d'un point de vue légal. Le faire sur un autre plan (point de vue moral par exemple) n'a que peu d'intérêt parce que on pourra certes jeter sa désapprobation sur certains propos, mais c'est tout. Tant que celui qui s'exprime reste dans le cadre de la loi, l'État ne pourra rien contre lui.
Par contre, s'il sort du cadre de la loi, là, il devient responsable de ses propos et pourra en rendre compte devant la justice.
Remarque : il peut y avoir d'autres règles que les lois qui limitent la liberté d'expression quand celle-ci s'exerce sur un média privé. Twitter, Facebook et même Next peuvent établir leurs propres règles et ils le font. Il est évident (ou à peu près) qu'elles ne peuvent pas être plus permissives que les lois applicables.

Passons donc à la responsabilité (ou absence d'irresponsabilité) des plateformes.

La première chose est que la plupart de ces plateformes ont leur siège aux USA. J'ai l'impression que dans celles- citées seule TikTok n'est pas dans ce cas et est chinoise.
Quand on parle de liberté d'expression, cela est important parce que celles des USA est beaucoup plus large qu'en Europe et en France. Elle est consacrée par le premier amendement à leur constitution, c'est dire l'importance qu'ils ont accordé à cette liberté. Cette liberté est très ancrée dans la culture américaine. Et oui, là-bas, on peut avoirs des propos nazis et se balader avec des uniformes nazis avec la protection des forces de l'ordre. Mais, il faut quand même faire attention à ne pas diffamer, Trump vient d'en faire une expérience très coûteuse.

Donc, que les plateformes écrivent leurs règles avec cette liberté en tête est normal, qu'ils aient du mal avec les règles européennes l'est aussi dans une certaine mesure, mais il faut qu'ils s'y plient et qu'ils adaptent leurs règles au droit local.

Mais quand Musk demande à T. Breton de dire en public au non de la liberté d'expression ce que la Commission demande à Twitter/X de supprimer, c'est un bouffon (et il le sait probablement) qui essaie de décrédibiliser l'UE et son DSA. Par contre, quand il décide de réintégrer des personnes bannies précédemment pour lesquelles le droit US s'applique, il en a le droit parce que rien ne s'oppose à ça aux USA et parce qu'il est le propriétaire de cette société. Est-ce qu'il rend service à sa société ? C'est un autre problème. Est-ce que c'est nocif pour la société ? Ce n'est pas dans ses préoccupations, donc, la responsabilité morale n'a pas de prise sur lui, il s'en fiche.

Substack et les nazis : c'est surtout une histoire de conscience (responsabilité morale) en terme de responsabilité, par contre, le boycott des autres utilisateurs aurait pu influer sur leur choix, mais en fait, cela n'a pas été le cas. Ils ont juste supprimé les publication qui pouvaient avoir un problème légal, donc lié à leur responsabilité légale.
Donc, a priori, ils préfèrent gagner de l'argent avec des propos nazis quand ceux-ci sont légaux aux USA. Je dis ça, mais en fait, c'est peut-être juste le côté culturel de la liberté d'expression à l'américaine qui a dicté leur choix ; comme je l'ai déjà dit, il est très fort.

Pour Alphabet et Meta, ça me semble aussi un mix entre la culture de la liberté d'expression et de recherche de chiffre d'affaire maximal. On ne devient pas les plus gros groupes mondiaux en étant moral.

(À suivre, je n'ai pas fini)
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J'ai du mal à comprendre l'opposition entre le légal et ce qui relèverait de la morale (de chaque individu). Depuis la Déclaration des droits de l'homme et du Citoyen de 1789, sont consacrées les libertés et l'égalité entre les individus qui « naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Les droits fondamentaux constituent une morale qui est le socle de l'universalisme du Siècle des Lumières. Universalisme honni par le Nazisme.

« Nous disons Liberté-Égalité-Fraternité parce que notre volonté est de demeurer fidèles aux principes démocratiques (…) qui sont l'enjeu de cette guerre pour la vie et la mort. » – le général de Gaulle – Discours du 15 novembre 1941
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La Déclaration des droits de l'homme et du Citoyen de 1789, c'est du droit, pas de la morale.
Certes, la morale aide à un moment donné à définir le droit, mais c'est tout. Une fois, le droit établit, lui seul oblige.

Une responsabilité peut être légale ou morale. Le TLFi définit la responsabilité morale comme :
Responsabilité morale. Nécessité pour quelqu'un de répondre de ses intentions et de ses actes devant sa conscience.
C'est donc très personnel.

Le mot morale n'apparaît pas dans la Déclaration des droits de l'homme et du Citoyen de 1789. C'est donc bien qu'il n'en est pas question. Celle-ci ne fait que définir des droits et libertés ainsi que quelques devoirs et des principes.
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Justement, ce n'est pas qu'une question légale.

« Free speech is not the same as free reach ».

Dans une société libre, la liberté d'expression c'est justement aussi la liberté des plateformes de décider ce qu'ils acceptent ou non sur leur plateforme. C'est aussi le propos de XKCD.

La loi offre une base de ce qui n'est pas autorisé, mais ce qu'ont démontré les expériences de Musk sur Twitter cette année est que se tenir à une application stricte de la loi américaine est intenable, malgré ses discours sa position a évolué, et par ailleurs il ne manque pas de bannir arbitrairement tout ce qui lui déplait depuis le début.

Par ailleurs il y a une responsabilité envers la société. Une politique qui (tout en étant légale) encourage la haine ou des positions extrémistes va causer des critiques légitimes de la société civile et va décourager certains publicitaires. C'est le fonctionnement normal d'une société saine.
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J'aime bien la devise suivante (lu je ne sais plus où) : il faut être libéral dans ses lectures et conservateur dans ses écrits.

Autrement dit : avoir suffisamment d'ouverture d'esprit concernant les opinions d'autrui mais savoir nuancer ses réponses (pour ne pas tomber dans le flaming). Toutes proportions gardées bien évidemment. :-)
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Moi, chuis moi... toi t'es toi.
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Article très intéressant et qui incite à la réflexion, moi inclus.

Étant moi-même plutôt favorable à une liberté d'expression quasi totale, j'ai toujours du mal avec certaines tendances à vouloir toujours censurer, supprimer, criminaliser des propos, mais d'un autre côté je sais que la liberté totale dans un monde globalisé avec énormément de visions et de cultures différentes mène à beaucoup d'incompréhension, d'agressivité, qui dégénère souvent, l'humain étant ce qu'il est. Et le manque de mesure, de réflexion et de recul n'aide pas.

Cela dit, même si ça pourrait me porter préjudice et me "ranger" dans une catégorie (passe-temps favori à l'ère des réseaux sociaux) à laquelle je ne pense pas appartenir, j'avoue que j'en peux plus des phrases du genre "Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit" qu'on sort souvent au quart de tour. Bah en fait, c'est les deux. On a le droit de trouver que c'est une opinion débile, et certes c'est punissable de nos jours, mais pour moi c'est bien les deux. Et de l'autre côté du spectre, les phrases comme "On peut plus rien dire" ou "C'est du fascisme" (ou du nazisme) sorties tout autant au quart de tour, pour tout et n'importe quoi, ça me sort par les trous de nez aussi. (pauvre de moi, je devrais éviter les réseaux sus-cités, qui sont remplis de tout ça :) )
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"Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit"
Factuellement, cette phrase est fausse.
Être raciste n'est pas un délit. C'est le comportement qui en découle qui peut être un délit.

Ça comprend : l'injure raciste, la diffamation raciste, la discrimination, la provocation à la haine, à discrimination ou à la violence, les menaces, les violences en raison de la race réelle ou supposée de la victime.
J'en ai peut-être oublié.

Mais ne pas aimer quelqu'un ou un groupe de personnes en fonction de sa race si cela ne se traduit pas par un acte condamné par la loi, ce n'est pas un délit.

Les raccourcis, c'est toujours dangereux sur ces sujets.

Ceci l'explique pas mal.

[Édito] Liberté d’expression n’est pas synonyme d’irresponsabilité

  • Promesses non tenues d’une certaine cyberculture

  • La liberté d’agresser est une menace pour les libertés démocratiques

  • La liberté d’expression absolue n’existe pas

  • Quelles solutions ?

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