Contre le terrorisme, Macron et May rêvent de filtrage, liste blanche et accès aux données chiffrées
CIMA, Contrôle de l'Internet en Marche Arrière
Le 15 juin 2017 à 10h05
11 min
Droit
Droit
Pour lutter contre le terrorisme, 14 lois ont été adoptées entre 2012 et 2017. Malgré un nouveau texte sur la rampe, pour l'actuel exécutif, ce n’est pas assez. La France et le Royaume Uni ont donc détaillé hier leur plan d’action « pour lutter contre l’utilisation de l’Internet à des fins terroristes ».
Ce plan, qui sera mis en œuvre par les ministres de l’Intérieur Gérard Collomb et Amber Rudd, veut faire tache d’huile auprès des autres pays du G7. Une réunion sera aussi organisée avec les plateformes en ligne « pour faire le point sur les progrès réalisés et les défis encore à relever pour lutter contre l’utilisation d'Internet à des fins terroristes ».
Seulement, ses chances de succès auprès des acteurs en ligne sont minimes, tant il concentre peu ou prou le pire de ce qui a pu être imaginé jusqu’alors en matière de reprise en main d’Internet.
Vers un système de Notice and Stay Down
Première mesure : « améliorer le retrait des contenus illicites de l’Internet ». En fait d’amélioration, notion douce et sucrée, les deux pays rêvent de basculer dans un système beaucoup plus rude, celui du Notice and Stay Down.
L’expression fait référence à la responsabilité juridique des intermédiaires techniques et spécialement des hébergeurs. YouTube, Facebook, Twitter et les dizaines de milliers d’autres, tous ceux qui stockent des contenus mis en ligne par les internautes. Lorsqu’un contenu illicite est mis sur leurs serveurs, n'importe qui peut le leur signaler afin d’en espérer le retrait.
Face à un contenu manifestement illicite, le retrait par l’hébergeur est obligatoire. Mieux, il doit être « prompt » dès lors qu’il en a eu connaissance. Si l’illicéité n’est pas manifeste, il revient finalement au juge d’intervenir. C’est une notification suivie d'un possible retrait, régime beaucoup plus en phase avec la liberté d’expression : je notifie, tu retires ou bien, en cas de doute, le juge tranche.
« Prévenir les publications », l'ombre d'un filtrage massif
Avec le Notice and Stay Down, prôné par le couple May-Macron, la logique change : les hébergeurs scrutent l’ensemble des flux pour empêcher la mise en ligne d'éléments inscrits sur une liste noire. C’est ce qui est décrit par ces lignes extraites du site de l'Intérieur :
« Si des efforts de la part des opérateurs ont été constatés en matière de retrait de contenus terroristes, il est nécessaire que ces opérateurs aillent au-delà de la suppression rapide a posteriori des contenus qui leurs sont signalés, pour permettre l’identification des contenus en amont afin de prévenir leur publication sur leurs plateformes ».
Le ministère poursuit sans nuance : « les contenus terroristes doivent être supprimés de manière permanente (conformément au principe « Notice and Stay Down ») ». Seulement, Emmanuel Macron, qui compte Mounir Mahjoubi dans son équipe gouvernementale, sait qu’une contrariété existe : le droit européen.
Celui-ci interdit l’instauration d’une obligation de filtrage généralisée sur les épaules des hébergeurs :
« Les États membres ne doivent pas imposer aux prestataires (...),une obligation générale de surveiller les informations qu'ils transmettent ou stockent, ou une obligation générale de rechercher activement des faits ou des circonstances révélant des activités illicites » (article 14 de la directive e-commerce de 2000).
Voilà sans doute pourquoi le plan se contente non de contraindre, mais d’« encourager » les plateformes à mettre simplement en place « un forum », enceinte « qu’elles animeraient elles-mêmes », où seraient élaborées « des solutions techniques et des mesures communes pour supprimer rapidement les contenus terroristes d'Internet ».
Comment contourner le droit européen ?
L’obligation est donc molle - fichu droit européen !- mais les deux ministres de l’Intérieur ne peuvent s’empêcher de fixer déjà l’ordre du jour : détection automatique, suspension automatique et retrait automatique des contenus « en fonction de la personne qui publie et de la teneur de la publication ». Avec cas concrets à l’appui : « les entreprises doivent par exemple geler, suspendre, bloquer ou supprimer les catégories de comptes/utilisateurs en fonction d’identifiants déterminés ».
En mars dernier, un rapport de la Délégation ministérielle aux industries de sécurité et à la lutte contre les cybermenaces annonçait qu’une action préventive avait déjà été mise en œuvre « pour la détection les vidéos d'apologie du terrorisme, avec Dailymotion, YouTube (Google), Wat.tv pour TF1, à partir d'un travail d'empreinte numérique des supports vidéos ». En impliquant d’autres acteurs, pas seulement l’univers de la vidéo en ligne, on changerait cependant d’ampleur.
En effet, pour prévenir une publication, il n’y a pas mille solutions. D’un côté, une liste noire nourrie par des expressions et des identifiants considérés comme nuisibles. De l’autre, une analyse des flux. Pour le premier groupe, l’avant-projet de loi sur l’état d’urgence permanent, les personnes administrativement assignées à résidence auront l’obligation de déclarer leurs identifiants utilisés sur les services de communication électronique. Un joli stock de départ !
Pour détecter, isoler, traiter ces variables, il faudra disions-nous ausculter tous les flux. Autant le dire sans nuance : un tel projet est délirant s’il passe par le biais d’une sèche obligation légale. Là, encore néanmoins, Emmanuel Macron et Theresa May pourraient inciter les hébergeurs à mettre davantage le cap sur un système de censure privé. Et puisque ces acteurs ne sont pas du tout enclins à le mettre en œuvre, au prochain attentat, il suffira de pointer un doigt accusateur sur ces inconscients, pour esquiver la remise en cause du renseignement.
Est illicite ce qui n’est pas licite
Presque mal à l’aise, l’Intérieur note aussi que « pour appuyer cette initiative, il pourrait toutefois être nécessaire de définir clairement ce qui constitue un contenu en ligne illicite, si nécessaire par une réglementation ».
Les textes définissant la responsabilité des intermédiaires, en France, la Loi sur la confiance dans l’économie numérique (LCEN) qui transpose la directive e-commerce de 2000, se gardent bien d’opter pour un tel inventaire. Plus finement, cette loi de 2004 demande le retrait des activités et informations illicites, tout en offrant un régime plus nerveux à l’encontre de contenus très sensibles, tels la pédopornographie, les appels à la haine, les crimes contre l’humanité, l’apologie du terrorisme, etc.
On comprend donc mal ce que le couple Macron-May a en tête : se rappeler de l’existant, enrichir encore cette liste, ou définir un inventaire technique des interdits, dépossédant ainsi le juge ou l’intermédiaire de tout pouvoir d’appréciation.
Plutôt qu’un régime volontaire, le gouvernement pourrait aussi s’inspirer du rapport contre le streaming et le téléchargement direct illicite rédigé à la Hadopi en 2014. L’idée était de charger une autorité administrative de l’édition d’une liste noire isolant les sites non coopérants, ceux ne faisant aucun effort pour effacer les contrefaçons. Dans l’esprit de l’auteure de ce document, Mireille Imbert-Quaretta, le caractère public de cette liste, labellisée par une institution officielle, aurait placé les intermédiaires dans une situation de « connaissance », impliquant un traitement immédiat, ou à défaut, une mise en cause de leur responsabilité.
Surréférencer le contre-discours
Dans sa lancée, le plan anti-terroriste compte aussi « soutenir les efforts des organisations de la société civile pour promouvoir un contre-discours ». Aucune nouveauté puisque ce terrain a déjà été envisagé par Bernard Cazeneuve.
On remarquera de même l’idée de « promouvoir » le référencement « des contre-discours pertinents », « tout en ciblant le bon public et en réorientant les contenus positifs en tant que de besoin ». Là aussi, rien de neuf. En 2015, dans un rapport commandé par Manuel Valls, le député Sébastien Pietrasanta avait déjà promu « des mesures proactives en matière de référencement ». Plus précisément, plaidait-il, « en lien avec les moteurs de recherche, un référencement positif doit être mis en œuvre » au profit des contre-discours au djihadisme (proposition 26).
Une liste blanche des comptes parodiques
Une vraie nouveauté vise cette fois à « mieux protéger les acteurs de la société civile qui tiennent des contre-discours, et notamment les comptes parodiques, par exemple en certifiant ces comptes et en les inscrivant sur une liste blanche ».
L’enjeu cette fois revient à labelliser le compte de personnes, physiques ou morales, pour protéger leurs moqueries, leurs parodies. Pas de détail, mais on imagine que ces comptes ne pourraient subir de campagne massive de signalements visant à en obtenir leur blocage sur Facebook ou Twitter.
En attendant d’en savoir plus, si l’on résume, dans ce plan Macron-May, les intermédiaires auraient à gérer une liste blanche et une liste noire, définies via des critères aiguillés par le gouvernement.
Mais ce n’est pas tout.
Affiner l’identification des abonnés
« Permettre l’identification du titulaire d’un abonnement en toutes circonstances » est un autre des objectifs. « Une adresse IP est susceptible d’être partagée entre plusieurs centaines d’abonnés qui accèdent à l’internet ou à des plateformes sociales via leur smartphone. Il peut être important de disposer d’informations techniques complémentaires à l’adresse IP, en particulier lorsque des suspects ont accès à un contenu terroriste. »
Cette remarque va sans doute faire rire jaune la Hadopi. Rapport annuel après rapport, l’autorité demande depuis des années à ce que le décret encadrant l’amont de la réponse graduée soit corrigé. Depuis les origines, en effet, les demandes d’identification adressées aux FAI comportent uniquement « l’adresse IP de l’accès à Internet à partir duquel les faits de contrefaçon ont été commis et l’heure à laquelle ces faits ont été constatés ».
Seulement, des opérateurs partagent de plus en plus une même adresse entre plusieurs abonnés (« nattage »), conduisant à de jolis couacs. La seule issue serait que l’autorité dispose du « port source » de la connexion Internet à l'origine du téléchargement, afin d’isoler l’internaute, à l’appui d’un solide horodatage. Ses vœux n’ont toutefois jamais été entendus mais ils pourraient désormais l’être, par la porte de la lutte antiterroriste.
Haro sur le chiffrement
Le plan veut tout autant « permettre l’accès au contenu chiffré ». Et celui-ci d’expliquer que « lorsque les technologies de chiffrement sont utilisées par des groupes criminels, voire terroristes, il doit exister une possibilité d’accès au contenu des communications et à leurs métadonnées (entourage d’un suspect, IP de connexion, sélecteurs techniques de l’utilisateur, etc.) ».
La mesure laisse songeur : comment accéder à des contenus chiffrés dont on n’a pas la clef ? La perplexité gagne un cran lorsqu’on découvre qu’« il n’est pas question ici de « portes dérobées » ou d’interdiction du chiffrement, mais de permettre que les gouvernements et les entreprises développent des solutions conjointes sur ces questions ».
En 2015, une charte avait été signée avec des FAI français afin d’autoriser l’interception légale des contenus chiffrés sur une portion de leur parcours, mais l’entourage d’Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique reconnaissait se heurter à un mur lorsque « certaines solutions incluent des mécanismes où l’opérateur n’a pas accès aux clefs ».
Dans le flot des propositions, est plaidée également une amélioration de l’accès aux preuves numériques au-delà des frontières. Un dossier sur lequel travaille déjà la Commission européenne. L’objectif passera par une phase volontariste, voire en engageant « une responsabilité des entreprises, par exemple en réglementant ou en légiférant ». Toujours à l’étranger, les deux pays rêvent enfin de « coordonner leurs stratégies sur le défi de l’accès aux contenus chiffrés et leurs échanges avec les principaux fournisseurs de services de communication ».
Contre le terrorisme, Macron et May rêvent de filtrage, liste blanche et accès aux données chiffrées
-
Vers un système de Notice and Stay Down
-
« Prévenir les publications », l'ombre d'un filtrage massif
-
Comment contourner le droit européen ?
-
Est illicite ce qui n’est pas licite
-
Surréférencer le contre-discours
-
Une liste blanche des comptes parodiques
-
Affiner l’identification des abonnés
-
Haro sur le chiffrement
Commentaires (82)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 15/06/2017 à 10h16
Mais dans quelle société allons-nous vivre ?
C’est de pire en pire et je parle des propositions ainsi que de l’incompétence des gens qui les font.
Chienne de vie !
Le 15/06/2017 à 10h21
Ces gens là sont à la masse…
Comment l’idée même d’une liste blanche pour pouvoir s’exprimer librement peut sembler être bonne dans une démocratie ???
Le reste n’est pas mieux…
Le 15/06/2017 à 13h59
Pour enfoncer le clou par rapport à ce que tu disais :
Partant de ces postulats ont peut facilement en conclure que
Bref la logique se basant sur les faits des attentats en france tenderait à avoir une conclusion diamétralement opposée à celle de tous nos politiques: faire un renseignement de qualité, et éviter tous les attentats de personnes que l’on connait.
Actuellement on fait un renseignement de quantité : on cible tout le monde, mais on ne surveille pas les fiché S qui font finalement des attentats….
Le 15/06/2017 à 14h07
Bah, encore un enieme effet d’annonce.
May a déjà fait des déclarations inquiétantes aux UK sur ce sujet.
Le 15/06/2017 à 14h14
Le 15/06/2017 à 14h23
Donc il faut continuer à mettre des pansements sur des jambes de bois en organisant une surveillance inutile ?
Et il faudrait accepter que le chiffrement, exigé par de nombreuses entreprises pour protéger leurs données, soit fragilisé ?
Parce qu’il y a un truc qu’on oublie avec ces moyens, vu que cites la Stasi. C’est qu’on revient à l’époque où la poste ouvrait tous les courriers pour s’assurer qu’aucune révolte ne couvait. Comme c’est électronique, ça se sent moins, mais le principe est le même.
Le 15/06/2017 à 14h33
Est-ce que les médecins chercheurs ne font pas leur taff, parce que malgré les progrès ils n’ont pas éradiqué le cancer? Est-ce que des tonnes de profs ont des failles dans leur travail parce que leurs élèves ne font pas ingénieurs ou n’ont pas tous le bac? Est-ce que les contrôleurs ne font pas leur boulot parce que y a toujours des gens qui fraudent dans les transports en commun?
C’est facile je trouve de voir une faille et des grands mots du type “il y a une faille” ou ils ne font pas leur boulot. Tu peux juste décider de changer de posture et de voir les renseignements autrement que comme une solution totale et définitive (c’est à dire magique quand on parle de terrorisme), mais comme un garde-fou, une protection, une dissuasion également?
Par ailleurs, l’écrasante majorité des terrorsites passés à l’acte étaient effectivement déjà fichés S et dans les petits papiers de ces messieurs du renseignement. Toutes les belles lois (que je trouve également à tendance liberticide) qui s’empilent depuis longtemps me semblent bien de la poudre aux yeux, puisque ce n’est pas la phase de renseignement qui déconne tant que ça (c’est à dire la collecte et l’analyse des données) mais les phases qui s’ensuivent : surveillance, neutralisation avant le passage à l’acte, etc.
Mais même si on met le paquet là-dessus je rejoins Olivier J (je crois que c’est lui qui a dit ça) : on ne pourra jamais arrêter tout le monde et surveiller tous ceux qui ont consulté un site Internet avec un discours terroriste.
Le 15/06/2017 à 14h46
Pour tout ceux qui veulent marché, merci beaucoup pour le futur que vous nous offrez…
Le 15/06/2017 à 15h09
Bien sûr. Et la remarque vaut aussi pour les acteurs du Net. Mais on peut néanmoins s’interroger sur la question de l’organisation de ces services, de la structuration du renseignement notamment territorial, sur les moyens humains, outre la non-publication du dernier décret de la loi renseignement qui devait huiler les échanges d’informations entre les services et les autorités administratives, etc.
Les communiqués ne sont pas bien bavards sur ces points… Je ne préjuge en rien de l’excellent travail de chacun des agents, qui font comme ils peuvent, avec les moyens du bord outre la pression venue du haut, mais ces questions restent légitimes surtout quand il s’agit de faire naître de nouvelles contraintes sur l’ensemble des acteurs du Net, avec les risques de contamination et de dommages collatéraux.
Le 15/06/2017 à 15h22
C’est en partie ce que ça m’inspire, également. Tout ça est parti d’une aberration de message politico-communicant : “avec cette loi, citoyens, demain il n’y aura plus d’attentats”. Or, il y aura toujours des attentats : en tout cas rien ne saurait garantir qu’ils ne survienne plus, quand bien même on empilerait 17842 lois “anti-terroristes”. Le risque, ça ne s’exclue pas, ça se gère.
La survenue d’une manifestation de terrorisme armé n’est donc en rien une preuve de quoi que ce soit sur le plan de l’efficacité du renseignement et du contre-terrorisme. Le seul indicateur pertinent, à mon sens, c’est la manière dont l’état gère particulièrement les conséquences de l’attentat : rapidité et efficacité à protéger la population, par exemple.
Or là, ce ne sont pas des lois “préventives” qui vont changer quoi que ce soit, à mon humble avis. On peut faire du terrorisme armé avec un camion, avec un marteau ou même en piquant les armes des forces de l’ordre. le fantasme de l’élimination totale du risque est illusoire et dangereux. Ce n’est pas en épuisant inutilement les forces armées et de police, par exemple, qu’on va les rendre plus efficace en cas de pépin. Pire, en faisant ça on laisse nécessairement plus de place pour la criminalité ordinaire (etc.).
My2¢
Le 15/06/2017 à 15h52
Oui on se rejoint " />
Comme le dit MarcRees un plus haut, rien ne nous empêche de questionner / critiquer / s’interroger sur tout un tas de méthodes, arsenal législatif, etc.
Mais il n’est pas pour moi question de pointer quelqu’un, ou un service du doigt dès qu’il y aura un attentat. Aujourd’hui encore, les gens aiment quand des têtes tombent après ce genre de tristes événements, il faut non seulement des coupables (les terroristes), mais aussi des responsables (le renseignement, les politiques laxistes, le ministre de l’intérieur…). Et des lois, des lois, des lois contre tout bon sens parfois… mais ca fait du bruit et donne l’impression d’une réaction du “pouvoir”…
Le 15/06/2017 à 17h04
Le 15/06/2017 à 18h36
Le 16/06/2017 à 09h07
Le 16/06/2017 à 09h42
Le 16/06/2017 à 10h08
Le 16/06/2017 à 10h10
Je ne l’ai pas dit non plus de Macron, reprends le fil au besoin. Je dis par contre que c’est ce que la sauce politico médiatique de 2015 a vendu au bon peuple.
Je pense aussi que si Macron, aujourd’hui, a en tête que c’est la gestion du terrorisme armé et de ses conséquences qu’il faut privilégier (comme tu le laissais entendre en me citant), il agit très étrangement à l’autre bout du scope, dans la prévention (~inutile), tout en faisant de la “com”.
Le 16/06/2017 à 10h16
Désolé si t’as senti que je te faisais dire des choses que tu n’as pas dite, c’était pas le but " />
Mais je persiste à dire qu’il y a un rapport entre mes exemples et ta conception du renseignement. PAr exemple des gens considèrent aujourd’hui qu’ils vont chez le médecin comme tu vas chez le garagiste… ce n’est évidemment pas le cas.
Comme je pense que tu ne peux pas comparer/assimiler une faille dans ton code à une faille des services de renseignement dès qu’il y a attentat. Il y aura toujours des limites dans e contre-terro : moyens financiers, techniques, humains. Dès lors, je pense qu’à parler de faille, il s’agit de mettre clairement le doigt sur un process ou une décision qui a merdé, et ne doit pas se baser sur un résultat binaire : attentat VS pas d’attentat.
Le 15/06/2017 à 10h29
Tiens, ils se sont retenus d’ajouter “et aussi les droits d’auteur” à côté du mot “terrorisme”.
Ah mince en fait c’est déjà en place…
Le 15/06/2017 à 10h29
Macron et l’Europe qui protège. Make our planet great again…
Enfin ce n’est pas lui qui va nous aider à atteindre cet objectif on dirait… :‘(
Le 15/06/2017 à 10h40
qui a dit qu’on était, ou tout du moins, qu’ils voulaient se diriger dans ce type de régime ?
Le 15/06/2017 à 10h50
Désolé, mais ta question n’es pas autorisé par la liste. Je t’ai signalé à Pharos. Gloire à Jupiter !
Le 15/06/2017 à 11h00
Ils ont pas encore compris… Plus ils surveillent/limitent/censurent, plus le chiffrement se répand…. La leçon devrait être rentrée depuis le temps !
Si même des chinois arrivent à passer outre le firewall du pays chez eux, comment ils peuvent s’imaginer avoir le moindre contrôle sur les gens ici ?
Le 15/06/2017 à 11h24
Le 15/06/2017 à 11h35
détection automatique, suspension automatique et retrait automatique des contenus
On lui dit ou pas à Macron que tout n’est pas automatique et que Google, Facebook et consorts sous-traitent déjà ce genre de fonctions mais pas de manière ‘automatique’ ?
Le 15/06/2017 à 11h38
on le sens bien l’épouvantail là. Toutes ces mesures auront un effet limité (ou inexistant) sur le problème du terrorisme mais correspondent parfaitement à ce que les ayant-droit espèrent vis à vis du droit d’auteur…
Dire que j’espérais que de par sa jeunesse il comprenait un peu plus que les autres les enjeux de la sécurité informatique.
C’est toujours pareil: pourquoi faire des agences, réunir des spécialistes qui vous expliqueront quelque chose pour ensuite ne pas les écouter et faire l’inverse?
Le 15/06/2017 à 11h43
Vu de l’autre coté du ruisseau : https://www.nytimes.com/2017/06/12/opinion/emmanuel-macron-terrorism-france.html…
Le 15/06/2017 à 11h48
Le 15/06/2017 à 11h54
Le 15/06/2017 à 11h56
Je pense que je vais installer une série de noeuds TOR avec mes potes :).
Le 15/06/2017 à 12h02
Le 15/06/2017 à 12h07
Le 15/06/2017 à 12h10
Heu..
Ben l’alternative, c’est peut-être simplement d’arrêter de vouloir faire de la lutte contre le terrorisme une priorité..
On arrête d’en parler et on avance sur d’autres sujets.
Le 15/06/2017 à 12h11
Raison pour laquelle je n’ai pas voté et ne voterai pas pour En Marche.
Nous avons un président de 39 ans, qui sois disant est en avance sur son temps, signe le renouveau de la politique. Et qui en réalité sera le président de la continuité de ceux qui ont portés un grand coup à notre droit à la vie privée, notre liberté d’expression, notre démocratie…
- Transposer dans le droit commun l’état d’urgence
- Traçabilité des internautes
- Filtrage
- Boite noire disposant d’algorithmes d’analyse du trafic
- Criminalisation des services de communication sécurisés
- …
Bien entendu, tout ceci n’a qu’un seul objectif, nous protéger. Pour le bien de tous !!!
Complotiste ? Non réaliste !!! Nos démocraties prennent une tournure peu enviable. Je plein nos enfants qui vivront dans une société de délation, de contrôle, de transparence absolue où ceux qui n’auront pas les clés n’auront d’autres choix que de suivre, tel un mouton, la pensée unique. Mais cela ne semble déranger peu de monde ; il est vrai que tant que nous laissons nos jeunes s’enivrer de selfies, de téléréalités,… leur temps de cerveau à la contestation restera limité.
Mes chers concitoyens, vous vivez dans une société libre, faite ce que bon vous semble tant que les services de l’état sont en mesure de connaitre tout de vous, de pouvoir identifier tout ce que vous dites et ce que vous faites.
A bon entendeur
Le 15/06/2017 à 12h46
Après le Nouveau Sarkozy, après le Nouveau Hollande, voici le Nouveau Macron!!
Ne vous inquiétez pas, rien ne change sauf le nom " />
Le 15/06/2017 à 12h48
Le 15/06/2017 à 12h49
Le 15/06/2017 à 12h49
Le 15/06/2017 à 12h58
1- tout nouvel attentat serait une preuve de la défaillance du renseignement français.
c’est une évidence. t’auras du mal à la nier avec classe, à moins de t’appeler Bernard.
2- l’intrusion du renseignement français dans Internet est une atteinte aux libertés
le rédacteur affirme depuis des années que la mise en place de procédures de surveillance sans contrôle effectif est une atteinte aux libertés. et je suis assez d’accord avec lui.
il affirme aussi depuis des années que les volontés politiques d’affaiblissement/contrôle des moyens de chiffrements sont vouées à l’échec et donc que toute intervention sur le sujet est stupide. et je suis encore d’accord avec lui.
La volonté de Macron/May d’interdire internet aux terroristes (en gros c’est ça) est quand même une énorme connerie, et j’imagine que tu ne peux qu’être d’accord avec ça.
et ça n’a rien à voir avec du renseignement, toutes ces histoires de filtrage, listes blanches et d’accès aux données chiffrées. ça ne mène à rien.
Le 15/06/2017 à 12h59
“ministre de l’Intérieur Gérard Collomb ” arg le choc j’avais déjà oublié qu’on avait exporté cet abruti depuis Lyon vers le gouvernement " />
Le 15/06/2017 à 13h01
NXi (et d’autres) insistent surtout pour dire que la surveillance des communications électroniques a un impact limité dans la lutte contre le terrorisme.
Les services de renseignement doivent surveiller des communications qui passent pas des canaux très nombreux et différents, et ils n’ont pas la capacité de tout traiter. Pendant ce temps là, le renseignement humain, pourtant essentiel, n’a pas assez d’effectifs pour faire son travail.
Il faudrait peut être ajuster les effectifs pour renforcer la surveillance des individus sur le terrain sans chercher à surveiller tous les canaux alors qu’on sait que c’est :
Le 15/06/2017 à 13h13
c’est “across the pond” (l’étang) il me semble, et marche aussi bien que pour le UK vers USA que l’inverse
Le 15/06/2017 à 13h17
Merci pour l’article.
En effet le point principal n’est pas tant le fond de surveillance mais la forme qui court-circuite le judiciaire et ne lui donne aucun contrôle/regard. Principe de transparence, on ne reproche pas de vouloir aller vite, mais il faut absolument des garde-fous et non pas des gardes foux!
Le 15/06/2017 à 13h22
Le 15/06/2017 à 13h27
Le 15/06/2017 à 13h36
Godwin oui, j’avoue l’avoir fait volontairement celle-ci " />" />
Le 15/06/2017 à 13h39
Le 15/06/2017 à 13h40
je ne dis pas que le renseignement fait un travail de tâcheron. pas du tout.
ils font effectivement un travail de Sisyphe, dans des conditions très difficiles, sans aucune reconnaissance la plupart du temps.
Reste qu’un attentat est forcément corrélé à une faille des services, leur boulot étant justement d’empêcher les attentats. c’est malheureux mais c’est comme ça: soit ils sont au courant et ils se foirent (c’est a priori jamais arrivé, preuve qu’ils sont bons), soit ils sont pas au courant. Mais leur job c’est justement d’être au courant…
Le 15/06/2017 à 13h47
Le 15/06/2017 à 13h56
le job d’un service de renseignement, c’est justement de savoir que les gus en question vont passer à l’action.
leur souci, c’est qu’il y en a tellement qu’il faut faire des choix dans la surveillance.
le mythe du loup solitaire est bien un mythe. aucun des attentats ayant eu lieu n’est le fait d’un loup solitaire. à chaque fois les mecs étaient en lien avec des islamistes dans des zones de conflit.
marrant qu’en ayant les mêmes références on n’arrive à ne pas être sur la même longueur d’onde. ^^
Le 15/06/2017 à 12h12
Le 15/06/2017 à 12h15
Tu as raison :
Journal != Parti politique.
Pointer du doigt ce qui ne va pas, c’est le premier pouvoir de la liberté d’expression, critiquer la critique sans apporter quoi que ce soit d’intéressant de plus, c’est forcer quelqu’un à se taire…
Le 15/06/2017 à 12h16
Et pourquoi on arrêterait d’en parler ? C’et la meilleure solution pour contrôler les foules ! Les tenir par la peur. C’est ce que nos politiques font depuis 2 ans et ce que fait le FN depuis… sa création.
Faire croire aux gens qu’on va accroître leur sécurité avec des lois liberticides, c’est non seulement une belle victoire pour ces %$£*^^! de terroristes mais également une bonne méthode pour qu’on évite de parler des autres problèmes du pays. Entre le terrorisme et les “affaires”, on ne parle plus de l’éclatement du code du travail qui s’annonce…
D’ailleurs, la semaine dernière, je n’ai pas vu, sur certaines chaines de TV, de reportage d’information sur le passage de l’état d’urgence “exceptionnel” dans le droit commun. C’est tout de même important… Mais il ne fallait pas trop influencer les gens à 2 jours du vote hein…
Allez, tous en Marche, en rythme… et… n’oubliez pas de saluer !
Le 15/06/2017 à 12h17
Le 15/06/2017 à 12h17
Le 15/06/2017 à 12h19
Le 15/06/2017 à 12h22
" />" />" />
Le 15/06/2017 à 12h23
avoues quand même que quand on lit des mots comme “Stay down”, responsabilisation des intermédiaires, liste blanche, surréférencement et déréférencement sur internet, le parallèle avec le vocabulaire du droit d’auteur n’est pas un symptome de démence " />
Le 15/06/2017 à 12h24
tu n’es qu’un complotiste, d’affabulateur et sujet au délire de persécution
Le 15/06/2017 à 12h27
Le 15/06/2017 à 12h28
Le plan veut tout autant « permettre l’accès au contenu chiffré ».
Tant que c’est le contenu chiffré, ca me va. " />
(par contre, le contenu déchiffré… " />)
Le 15/06/2017 à 12h40
Sauf peut-être informer les citoyens non seulement de l’inefficacité des mesures prises mais aussi de leur nocivité pour la société dans son ensemble afin qu’elle trouve un consensus qui lui permette d’avancer et de concrétiser les libertés fondamentales de ses membres plutôt que les abandonner les unes après les autres sans gain concret?
Ou proposer une lecture ou une analyse de l’actualité qui diffère un peu des autres médias afin, par la diversité des opinions communiqués de limiter les endoctrinements sécuritaires?
Tout simplement jouer son rôle de journaliste on de média?
Le 15/06/2017 à 12h41
Le 15/06/2017 à 12h42
Le 15/06/2017 à 12h44
Le 15/06/2017 à 12h46
Le 16/06/2017 à 10h34
Le 16/06/2017 à 10h34
C’est ton interprétation.
Depuis des années, l’Etat fait faire le boulot par les victimes.
C’est à elles de supporter le coût financier, les interprétations des lois complètement floues et de la fermer.
Et ils rajoutent couche après couche.
Le 16/06/2017 à 10h51
Le 16/06/2017 à 11h37
un exemple de faille parmi d’autres
ce que je veux dire en parlant de faille, c’est surtout qu’au lieu d’essayer de se dédouaner après un attentat, il faut tenter de comprendre pourquoi il est arrivé, et pourquoi on n’a pas réussi à le déjouer (ie = où on a merdé).
“faille” est sans doute un peu binaire, effectivement.
Le 16/06/2017 à 11h40
Le 16/06/2017 à 11h59
Le 16/06/2017 à 12h00
Le 16/06/2017 à 12h03
Le 16/06/2017 à 13h15
“La bien-pensance désigne l’opinion et le comportement des personnes bien-pensantes, « dont les idées sont conformistes » et soumises au politiquement correct”
Nous sommes des victimes du terrorisme, de la bien-pensance.
Nous nous tapons la bien-pensance des “gentils” ET des “méchants” :
la modération, la suppression de contenus, images, vidéos, des barrières, des armes, la liste est longue.
Le 16/06/2017 à 13h26
Des militans écologistes ont été assignés à résidence sous prétexte de terrorisme avec les lois de l’état d’urgence.
Le 16/06/2017 à 13h29
Ton lien ne renvoie vers rien chez moi. Et sinon ta phrase donne l’impression de faire un gros amalgame entre terrorisme et “bien-pensance”. Ou un raccourci voire une corrélation très rapides.
Le 16/06/2017 à 13h39
Oops, lien vide effectivement, je liais la bien-pensance sur Wikipedia. Mais tu as raison.
Les gentils bien-pensants et les méchants bien-pensants ont tous les deux des armes et de la peur.
Le 16/06/2017 à 14h23
Pour sûr! " />
Le 17/06/2017 à 11h23
J’ai l’impression que le citoyen est un criminel en puissance, en revanche une entreprise..
Le 19/06/2017 à 08h00
Le 19/06/2017 à 13h26
Cherche Joël Domenjoud, tu verras que ça va très loin.