Les consommations gargantuesques des géants du Net en eau et électricité
Ça fait combien en chasses d’eau, et en box débranchées la nuit ?

Trop souvent, on parle de consommation d’eau et d’électricité des géants du Net et des datacenters, sans forcément prendre du recul. Nous avons décidé d’analyser quatre monstres du numérique : Google, Amazon, Meta (Facebook, WhatsApp…) et Microsoft. Les chiffres sont gargantuesques avec des milliards de litres d’eau et plusieurs TWh d’énergie par an.
Le 10 juin à 15h30
8 min
Société numérique
Société
Pour commencer, il est important de préciser de quoi nous parlons. Premier point : l’eau. Nous avons décidé de comparer trois métriques : les prélèvements, la consommation et les rejets. Les trois sont liés par la formule suivante : la consommation est égale aux prélèvements moins les rejets.
Nous récupérons les données officielles des entreprises, c’est-à-dire celles indiquées dans les rapports environnementaux (.pdf : Alphabet, Amazon, Meta et Microsoft). Nous avons décidé de parler en m³ (soit 1 000 litres) alors que les rapports sont généralement en mégalitres (1 000 000 de litres) voire en gallons pour Google. Dans tous les cas, nous avons uniformisé les données.
Nous avons ensuite analysé les consommations en énergie, et sélectionné cinq indicateurs cette fois-ci. Tout d’abord, la consommation totale – c’est-à-dire toutes les énergies confondues (électricités, fuel…) – ainsi que la seule consommation électrique. Les données sont majoritairement indiquées en MWh, mais il arrive parfois d’avoir des gigas joules (GJ), nous avons alors effectué une conversion.
La foire des énergies renouvelables
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La foire des énergies renouvelables
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Dans la vie réelle, cela correspond à quoi ?
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Attention aux comparaisons pour « mettre en perspective »
Commentaires (59)
Le 10/06/2025 à 16h00
Le 10/06/2025 à 16h01
Même principe que pour "l'optimisation fiscale".
Ils sont trop fort les GAFAM.
Je leur propose de ne plus faire d'ouverture de DC qu'aux US. Sachant qu'officiellement la bas il n'y a plus de déréglement climatique, ils seront tranquille.
Le 10/06/2025 à 20h30
Modifié le 10/06/2025 à 16h29
Blague à part : merci pour la compilation de données qui servent généralement à noyer le poisson (et le jeu de mots n'était pas anticipé !).
Le 10/06/2025 à 16h33
Le 10/06/2025 à 16h48
Modifié le 10/06/2025 à 16h50
Malgré tout j'ai toujours du mal à appréhender le processus : pour moi le refroidissement pompe de l'eau froide et rejette de l'eau chaude, comme pour une centrale. mais ma vision ne permet pas d'expliquer clairement la consommation en tant que telle de l'eau.
C'est un angle qui manque toujours à tous les articles sur le sujet que je lis ci et là.
Le 10/06/2025 à 16h59
Le 10/06/2025 à 17h24
Mister bidouille
Le 10/06/2025 à 19h16
Modifié le 10/06/2025 à 20h12
Le 11/06/2025 à 09h27
Le 11/06/2025 à 11h19
Et tu as le cas du refroidissement adiabatique, où c'est l'évaporation de l'eau qui cause le refroidissement, et non un compresseur ; ça consomme moins d'énergie, mais ça consomme de l'eau.
Le 11/06/2025 à 12h23
Une eau traité utilisant un réseau de distribution et ensuite rejetée, donc devant passer par un système d'épuration.
Le 10/06/2025 à 16h50
Le 10/06/2025 à 18h19
C'est un tradeoff eau/énergie, sachant que dans le second cas, l'eau ne disparait pas à proprement parler, elle s'évapore.
Google est un champion du PUE depuis le début.
Le 10/06/2025 à 23h53
Ce monde est plus solide que les misères que l'on peut lui faire.
Le 11/06/2025 à 09h21
Le 10/06/2025 à 16h57
"Pour calculer combien de Freebox Ultra éteintes compenseraient la consommation de Google, je vais faire le calcul avec les chiffres que vous donnez :
Consommation annuelle :
1 Freebox Ultra : 59,45 kWh/an
Google : 25 TWh/an = 25 000 000 000 kWh/an
Calcul :
25 000 000 000 kWh ÷ 59,45 kWh = 420 521 327 Freebox Ultra
Il faudrait donc éteindre environ 420,5 millions de Freebox Ultra pendant un an pour compenser la consommation électrique annuelle de Google.
Pour mettre cela en perspective :
La France compte environ 28 millions de foyers
Il faudrait donc l'équivalent de 15 fois tous les foyers français équipés d'une Freebox Ultra et tous éteints pendant un an
Cela représente plus que la population entière des États-Unis (environ 330 millions d'habitants)"
voila, voila....
J'aimerai bien avoir les chiffre de Grok aussi, parce que avec le scandale des générateurs à gaz non déclaré, il doivent avoir un bon PUE :)
Le 10/06/2025 à 17h07
Le 10/06/2025 à 17h18
Le 10/06/2025 à 17h12
Le 11/06/2025 à 13h34
Le 10/06/2025 à 18h00
Et de comparer cela avec le nombre de datacenter qu'il serait possible de mettre autour d'un cours d'eau sans causer de problème.
Il serait aussi intéressant de ne pas lisser la consommation sur l'année, mais de le voir par période (je pense notamment à l'été !) où la consommation peut plus ou moins fortement varier.
Le 10/06/2025 à 18h04
Le 10/06/2025 à 18h29
Pas sur que les moins de 20/30? Peuvent connaître
Le 10/06/2025 à 18h42
Cela serait plus interessant, comme lu dans les commentaires d’avoir la Conso en eau d’un citoyen de manière directe (54m3) et de manière indirecte via son utilisation des gafam, sa conso EDF, la bouffe etc …
Et ensuite de suivre ces indicateurs dans le temps.
Le 11/06/2025 à 00h01
Le 11/06/2025 à 08h11
Je dis fleuve, mais cela reste vrai pour tout cours d'eau.
A l'échelle de la planète, on est d'accord que la notion de consommation d'eau n'a pas de sens. A l'échelle du local, quand les agriculteurs, une ville, les datacenter, les centrales électriques, etc. doivent se partager le même cours d'eau, cela a toute son importance.
Modifié le 11/06/2025 à 09h06
Il me semble que les seuls prélèvements d'eau qui seraient à peu près neutres du point de vue consommation seraient des prélèvements et rejets en mer. On n'aurait alors plus que le problème de la pluie qui ne retomberait pas toute en mer, ce qui pourrait en fait être positif.
Le 11/06/2025 à 09h30
Le 11/06/2025 à 10h00
Modifié le 11/06/2025 à 10h33
Le 11/06/2025 à 12h58
Le 11/06/2025 à 13h13
Modifié le 15/06/2025 à 09h47
« Si le dessalement est l'une des rares solutions disponible, cette technologie n'est cependant pas sans conséquences. Retirer le sel pour rendre l'eau douce demande beaucoup d'énergie. […]
L’autre écueil de cette technologie, c’est ses rejets massifs. Le sel retiré de l'eau de mer y est relâché mélangé à de nombreux produits chimiques utilisés dans le processus. »
Le 11/06/2025 à 12h26
Le 11/06/2025 à 12h51
Le 10/06/2025 à 20h17
Le 10/06/2025 à 22h59
Si t'as les Jean Figelin et leur résidence secondaire avec piscine à débordement et la famille Dubert avec leur 5 rejettons qui ne jurent que par le bain du soir?
Possible que ça fasse monter la note des autres
Le 11/06/2025 à 00h02
Le 11/06/2025 à 10h29
Le 11/06/2025 à 11h50
Le 11/06/2025 à 12h08
Quelles sont les solutions alternatives à ces énormes data centers gérés par ces géants du web ? Est-ce qu'elles sont relativement meilleures ou non ? ...
Personnellement, je m'attends que comme toute société, les GAFAM recherche la rentabilité avant tout, ils vont donc éviter de dépenser plus que nécessaire et optimiser leurs ressources. Il y a potentiellement une économie d'échelle qu'ils peuvent réaliser pour réduire leurs coûts et si ça passe par consommer moins d'eau et d'électricité, ils le feront. Je doute que notre petit NAS et notre site en auto-hébergement soit réellement plus viable.
Le numérique consomme une part non négligeable de l'énergie mondiale. C'est un secteur qui a énormément grossi et qui a pris une place importante dans nos vies. Ce secteur a aussi remplacé d'autres activités, qui consommaient, elles aussi, de l'énergie. Est-ce que finalement, le numérique a réellement augmenté globalement l'empreinte écologique ? ou est-ce que les alternatives au numérique ne sont-elles pires ?
En l'état, je trouve que l'article fait alarmiste sans apporter les outils pour se faire une idée de la situation.
Le 11/06/2025 à 12h31
Pour Google par exemple ( 5 milliard d'utilisateurs probable) :
ça fait 4,8 litres d'eaux par an. C'est négligeable par rapport à son utilisation domestique en France citée dans l'article.
Pareil pour l'électricité, on est à 5,06 kWh par an pour une consommation moyenne individuelle de 2,3 MWh.
Désolé d'avoir fait retomber le soufflet.
Le 11/06/2025 à 13h48
C'est un peu comme si tu disais que la culture du coton ne peut pas assécher la mer d'Aral parce que la quantité d'eau utilisée pas plant est très faible. Peut-être, mais la mer d'Aral a quand même quasiment disparu à cause de la culture du coton.
Le 11/06/2025 à 14h17
Et en comparaison, dans le cadre de la vie d'un jean en coton, le coton nécessaire à sa fabrication a demandé plus de 10000l d'eau d'irrigation (et une utilisation irraisonnable de pesticides et d'engrais), sans compter la centaine de litres d'eau pour tout le processus qu'il faut pour traité et colorer la pièce de toile de Nîmes (à coût de javel et de métaux lourd) et les centaines de litres d'eau par an que tu vas utiliser pour le laver. Donc oui, pour le coton, individuellement, les coûts en eau sont déjà exorbitants.
Le 11/06/2025 à 14h57
Le 11/06/2025 à 15h42
Au final, ça ne minimise pas les valeurs, ça les rapportes à une échelle qui nous permet de mieux les appréhender, les mesurer.
Tu peux donner les valeurs énormes d'eau qui sont sifflées des fleuves pour la production de côton, c'est bien, mais on n'arrive pas forcément à les imaginer. Mais si je dis que pour cultiver le côton pour produire un jean, il faut 10 000l d'eau, on se rend déjà plus compte du coût. Idéalement, il faudrait mettre ce chiffre en perspective avec des matières alternatives et mesurer le coût total dans la vie complète de chaque vêtement.
Le 11/06/2025 à 17h40
Greenwashing ça ne veut pas dire grand chose non plus, on peut dire propagande à la place.
Mais les nombres à plus de 6 chiffres ne représentent rien non plus, il faut rester dans ce qui représente quelque chose à l'échelle individuelle.
Le 11/06/2025 à 15h00
Comme on parle de consommation mondiale et annuelle, ramener cette consommation au nombre d'utilisateurs est cohérent pour voir ce que cela consomme en plus pour chacun.
Le problème que tu soulèves existe peut-être, mais c'est un problème que l'on doit pouvoir résoudre localement, là où les centres de calculs consomment trop. Ça peut l'être par la loi, le prix de l'eau ou tout autre moyen.
Le 11/06/2025 à 13h55
Le 11/06/2025 à 15h01
Et on n'est pas à un milliard près, ça ne change les chiffres par utilisateur que de 20 %. On garde les ordres de grandeur.
Le 11/06/2025 à 17h51
Hier à 16h10
Ces chiffres peuvent être intéressants (et j’ai prévu de regarder ce qu’il en est, du moins si je peux trouver de quoi avancer), mais dans le cadre de cet article, l’diée était de montrer les consommations des géants du numérique. Ça me semble important d’avoir les ordres de grandeur et de pouvoir les comparer entre eux.
J’ai mis la comparaison avec la consommation moyenne des foyers français pour donner un ordre de grandeur, mais je dois bien avouer avoir hésité justement à cause des biais que cela peut engendrer. Je ne juge pas du bien fondé ou non des consommations, je donne les chiffres rassemblés des différents rapports de soutenabilité des sociétés.
Le 11/06/2025 à 13h56
Comme s'époumonnent à le dire les scientifiques on va se prendre un méchant mur écologique dans la gueule quoiqu'il arrive; la force de l'impact dépend principalement de notre capacité à modérer nos consommations actuelles. Libre à nous en temps qu'espèce à continuer d'accélérer pour épuiser encore plus vite les ressources disponibles, quand il n'y en aura plus on n'aura plus à se demander quel est l'impact du numérique, ça n'existera tout simplement plus (du moins pour le commun des mortels)...
Le 11/06/2025 à 19h31
Le 11/06/2025 à 20h18
Pour rappel :
« Les centres de données avaient consommé environ 460 TWh d’électricité en 2022, selon les chiffres de I’AIE. Cette consommation pourrait s’élever à plus de 1 000 TWh d’ici 2026, soit plus d’un tiers de l’électricité produite par les centrales nucléaires du monde entier l’année dernière, et à peu près l’équivalent de la consommation d’électricité du Japon. »
Source : Agence Internationale de L'Énergie (pdf, fin de page 8)
Le 15/06/2025 à 00h06
Il serait sans doute intéressant de faire ce genre de comparaisons avec des procédés de commodités industrielles.
L'entreprise dans laquelle je travaille produit 600 000 à 800 000 tonnes de produit principal par an et autant - à grosse maille, je vous épargne les détails - en co-produits et productions fatales à l'aide de 3 à 4 TWh d'énergie. La moitié vient du gaz et l'autre de l'électricité. La majeure partie de cette énergie sert à deux salles d'électrolyses de 100 MW chacune. L'entreprise est dite électro-intensive.