Bruxelles somme Google de s’expliquer sur ses abus de position dominante
Dans ta Google
Le 16 avril 2015 à 06h30
9 min
Droit
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La Commission européenne a officiellement adressé ses griefs à Google. La société de Mountain View est accusée d’avoir abusé de sa position dominante, en favorisant son comparateur de prix notamment - au détriment de la concurrence, grâce à l’utilisation de son moteur de recherche. Dans sa liste, Bruxelles cite d’ailleurs des éléments qui rappellent ceux du fameux rapport du bureau de la concurrence de la FTC.
« L’entreprise abuse de sa position dominante »
Bref rappel des faits. Le Wall Street Journal a obtenu il y a deux semaines une copie partielle du rapport interne au bureau de la concurrence de la Federal Trade Commission. On y découvrait une longue liste de constats sur les abus caractérisés de position dominante de Google, dont l’utilisation du moteur de recherche pour mettre en avant son comparateur de prix et sa plateforme publicitaire. La FTC avait cependant fini par voter l’arrêt de l’enquête et l’absence de poursuites. Yelp, TriAdvisor, Amazon ou encore Microsoft regardaient donc avec espoir vers l’Europe.
La Commission européenne vient en effet de faire parvenir officiellement sa liste de griefs à Google, au terme d’une enquête qui aura duré presque cinq ans et vécu de multiples rebondissements. Google va donc devoir faire face à la justice, et l’avis préliminaire de la Commission est direct : « L'entreprise abuse de sa position dominante, en violation des règles de l’UE en matière d’ententes et d’abus de position dominante, en favorisant systématiquement son propre produit de comparaison de prix dans ses pages de résultats de recherche générale au sein de l’Espace économique européen (EEE) ».
Il y a donc crainte que « les utilisateurs ne voient pas nécessairement les résultats les plus pertinents en réponse à leurs requêtes », ce qui fournit l’angle d’attaque de la Commission. À partir du moment où l’internaute ne fait pas face à un choix basé uniquement sur les performances d’un produit ou d’un système de notation (rassemblant ou pas des avis et critiques), il peut être lésé. L’instance européenne accuse donc Google d’avoir sciemment avantagé son propre service Shopping (auparavant Product Search), particulièrement depuis 2008 où les comparaisons de prix apparaissent systématiquement dans les résultats de recherche portant sur un produit.
Au détriment des concurrents et des utilisateurs
Selon Bruxelles, le rôle d’un moteur de recherche est de mettre en avant les résultats les plus pertinents, en appliquant à tous les mêmes règles. Google n’aurait pas suivi la même recette pour Shopping que pour les concurrents. Ce qui expliquerait par exemple que Froogle n’ait pas rencontré le succès, alors que Product Search et Shopping « ont connu un taux de croissance plus élevé, au détriment des services de comparaison de prix concurrents ». Conséquence : les utilisateurs n’ont pas nécessairement les résultats les plus pertinents et l’innovation stagne, les concurrents étant démotivés par la visibilité forcée de Google Shopping. De fait, il y aurait violation des articles 101 et 102 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), relatifs respectivement à l’interdiction des accords anticoncurrentiels entre entreprises et aux abus visant à empêcher ou restreindre la concurrence.
Mais attention, cela ne signifie pas que l’enquête soit terminée. En fait, les griefs communiqués ne concernent que l’une des quatre sources d’inquiétude de la Commission, les trois autres étant le moissonnage des contenus des concurrents, les publicités exclusives et les restrictions imposées aux annonceurs. Autant d’éléments déjà pointés du doigt par le rapport de la FTC et qui ont provoqué un véritable scandale outre-Atlantique, au point que des sénateurs se posent la question d’une enquête sur le fonctionnement même de la FTC.
L'amende peut aller jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires, mais c'est peu probable
Mais que risque vraiment Google ? Nous avons posé la question à maître Alexandre Lacresse, avocat et ancien rapporteur à l’Autorité française de la concurrence. Google risque bien une amende, pouvant grimper jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires. L'avocat est cependant sceptique : « Les 10 % du chiffre d’affaires sont un maximum qui ne sera très probablement pas atteint, tout simplement parce que le calcul final est assis sur un montant de base équivalent au chiffre d’affaires affecté par la pratique, donc ici les activités liées à Google Shopping ». L’amende pourrait alors représenter de 1 à 2 % du chiffre d’affaires global et tourner autour du milliard d’euros, comme pour Microsoft et Intel.
Il s'agit pour maître Lacresse d'un processus classique dans ce genre de cas. « La Commission a mis la pression sur Google en attendant des engagements de sa part, mais Google n’est pas allée aussi loin que la Commission l’aurait souhaitée, elle a donc décidé de passer à la procédure contentieuse » nous explique-t-il, ajoutant au passage que l’envoi des griefs est « concomitant avec le changement de commissaire de la concurrence, ce qui n’est sans doute pas un hasard ». Rappelons que Margrethe Vestager a en effet pris la place de Joaquim Almunia.
Et maintenant ? « Google aura deux mois pour répondre. Il va donc y avoir des échanges réguliers, mais on ne sait pas quelle sera la position finale puisque la procédure va durer au moins une année ». De même, la firme doit-elle craindre un démembrement, comme demandé par une partie du Parlement européen ? « En plus des amendes, la Commission peut effectivement imposer des injonctions, des comportements à adopter. Mais un démembrement n’est en rien obligatoire dans le droit à la concurrence, qui protège bien la concurrence, et non les concurrents eux-mêmes » relativise l’avocat.
Quant aux recours, « Google va bien sûr se défendre devant la Commission ». En cas de condamnation, la firme « pourra saisir le tribunal européen pour une demande de suspension ». Ce qui ne l’empêchera pas de payer l’amende éventuelle : « C’est une procédure non-suspensive ». Maître Lacresse estime qu’en tenant compte des montants qui seront sans doute en jeu, le tribunal sera forcément saisi, ne serait-ce que pour faire réduire l’amende. Ce qui se traduirait par un remboursement.
Android fait à son tour l'objet d'une enquête
Et puisqu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la Commission a informé la firme qu’une autre enquête démarrait, cette fois sur Android. La problématique est la même : Google pourrait abuser de sa position dominante pour verrouiller le marché des systèmes d’exploitation mobile et mettre des bâtons dans les roues des concurrents, notamment de leurs services et applications. Du coup, trois questions sont posées :
- La concurrence est-elle entravée par les accords permettant aux constructeurs d’installer les applications Google sur leurs smartphones et tablettes ?
- Google bloque-t-elle volontairement l’utilisation de forks d’Android via les conditions d’utilisation de ses applications et services ?
- Le groupement des produits Google au sein d’un même package est-il conçu pour entraver le développement du marché des applications et services ?
Il ne s’agit que de l’annonce du lancement de cette enquête, qui ne préjuge pas de son issue. La Commission indique cependant que cette déclaration fait suite à une enquête préliminaire qui l’a convaincue qu’une procédure en bonne et due forme était justifiée.
Google ne comprend pas vraiment où est le problème
Google a répondu dans un premier temps à l’annonce des griefs, dans un billet sur son blog officiel. La firme ne comprend pas les accusations qui pèsent contre elles. Armée de graphiques, elle montre notamment qu’en Allemagne, en France ou au Royaume-Uni, Google Travel et Google Shopping sont bien loin derrière des concurrents comme Amazon, eBay ou encore Booking.
La firme va même plus loin, car il ne lui suffira pas de montrer qu’elle n’impacte pas négativement la concurrence : elle veut démontrer qu’elle la fortifie. Et de citer Expedia dont le chiffre d’affaires a grimpé de 67 % sur les quatre dernières années, notamment grâce à une augmentation du trafic provenant de Google Hotel Finder. TripAdviser, sur la même période, a doublé son chiffre d’affaires. Quant à Yelp, non seulement ce chiffre a grimpé de 350 %, mais il se proclame lui-même « le moteur de recherche locale de facto ». En clair, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
En fait, pour Google, la situation est simple : « N’importe quel économiste vous dirait que vous ne voyez en général pas d’innovation, de nouveaux arrivants ou d’investissements dans les secteurs où la concurrence stagne, ou dominés par un acteur unique. Et c’est pourtant ce qui arrive dans notre monde ». Zalando, Facebook, Pinterest, Amazon, Quixey, DuckDuckGo ou Qwant ont tous innové, notamment dans le domaine de la recherche.
Google réfute donc « respectueusement mais fermement » les accusations portées par la Commission européenne.
Tout le monde est content au sujet d'Android
La société répond également à l’annonce de l’enquête sur Android. Elle comprend encore moins les raisons de l’inquiétude de Bruxelles. Après tout, le système mobile a été créé dans le but de vitaminer l’innovation, le marché des applications a explosé, le nombre de smartphones également et Google n’empêche pas les développeurs de créer des produits pour plusieurs systèmes à la fois, y compris sur des forks d’Android, pas plus qu’elle ne force les constructeurs à accepter ses applications maison. Le Galaxy S6 montre bien que l’on peut à la fois proposer des applications Google, Microsoft et Facebook.
Incompréhension encore quand la Commission cherche à examiner les accords qui relient Google à ses partenaires constructeurs. Après tout, ne peut-on pas déjà utiliser Android sans les applications Google ? Pour l’entreprise, le fait de proposer un pack complet ne peut être que bénéfique à l’utilisateur. Incompréhension enfin devant tout ce remue-ménage alors que le nombre d’applications purement Google sur Android est nettement moins élevé que le nombre d’applications Apple sur un iPhone. Le fait que les modèles soient très différents n’a semble-t-il pas effleuré l’entreprise.
Bruxelles somme Google de s’expliquer sur ses abus de position dominante
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« L’entreprise abuse de sa position dominante »
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Au détriment des concurrents et des utilisateurs
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L'amende peut aller jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires, mais c'est peu probable
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Android fait à son tour l'objet d'une enquête
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Google ne comprend pas vraiment où est le problème
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Tout le monde est content au sujet d'Android
Commentaires (113)
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Abonnez-vousLe 16/04/2015 à 09h13
Le 16/04/2015 à 09h19
Le 16/04/2015 à 09h20
Merci pour ces précisions.
Le 16/04/2015 à 09h21
Le 16/04/2015 à 09h21
Le 16/04/2015 à 09h23
So 2000.
Je ne pense pas que quelqu’un soit tenté d’installer un autre navigateur que IE5.5. Celui-ci a tellement de qualité et il est tellement imbriqué au système qu’il serait illusoire de vouloir le remplacer par autre chose.
De plus par quoi le remplacer ? Il domine tellement le marché que la majorité des sites web sont conçus pour lui et buguent avec les autres navigateurs qui interprètent correctement les balises.
Non vraiment je vais rester avec IE5.5.
Et puis il est stable. La preuve il n’évolue plus depuis que MS a ajouté l’interprétation des balises propriétaires et les ActiveX.
Le 16/04/2015 à 09h25
Le 16/04/2015 à 09h26
Le 16/04/2015 à 09h27
Le 16/04/2015 à 09h27
quand tu vois que meme des juges sont pas a jour avec les arcanes du droit, on peut se poser la question de la complexité. C’est peut etre fait pour noyer le poisson volontairement. A rajouter des choses sans en enlever, ca devient plus un mic mac incompréhensible.
Expliquer simplement qu’il est possible de changer de navigateur, c’est différent de tout faire pour imposer un ballot screen ou une idée du genre
Le 16/04/2015 à 09h28
Le 16/04/2015 à 09h31
Le 16/04/2015 à 09h37
Le 16/04/2015 à 09h38
Ca depend de ce que ton constructeur à mis comme navigateur. Par défaut c’est l’android browser qui s’ouvre.
Le 16/04/2015 à 09h40
Il y a quand même un truc que je comprend pas tres bien …
sur tous les griefs que l’europe a avec Android, pourquoi vous débattez de l’un des seuls qui ne pose pas de problème => Chrome sur Android ? " />" />" />" />" />
Ca parle de la OHA, ça parle des forks, ça parle des services google … mais nulle par de chrome … donc au final qu’est ce qu’on en a a foutre " />
Il y a pas assez de points de polémique dans le news, vous êtes forcés d’en rajouter ? " />
Le 16/04/2015 à 09h40
À ce sujet, tu as une humeur de merde aujourd’hui ? ">
" />
Le 16/04/2015 à 20h16
C’est simple comprendre pourtant IE ça ne marche pas, google si " />
Le 16/04/2015 à 20h41
Beaucoup de fautes d’orthographe amigo… Et souvent la classique “er” à la place de “é” ou l’inverse.
Là ca pique, franchement.
Sinon sur le fond, “il faut simplement former les utilisateurs lambda à se servir d’un PC”.. Déjà tu rêves, ensuite il faudrait déjà que “les utilisateurs lambada” aient envie d’apprendre à se servir d’un PC. Beaucoup n’en ont tout simplement rien à battre.
Le 16/04/2015 à 21h31
Encore une fois, ce n’est pas la position dominante qui est reprochée, mais l’abus de celle-ci (tout comme ça l’a été pour MS avec IE).
Le 16/04/2015 à 23h06
ça me fait rire ce 2 poids 2 mesures des geeks! " /> Quand c’est MS qui se prend des procès d’abus de position dominante ou que la commission européenne les fait chier pour autre chose, là une grosse partie des geeks trouvent ça entièrement normal! Mais par contre, quand il s’agit de Google pour les mêmes choses là les mêmes geeks nous font le coup du “je comprends pas pourquoi on s’acharne sur Google!”. Bref, comme d’hab quoi. " />
En tout cas, c’est une excellente chose que la CE s’occupe enfin du cas de Google et surtout d’Android qui est en train de tuer toute alternative sur les smartphones (seul Apple résiste car ils sont sur un marché particulier). Mais bon là encore ça dérange pas les geeks puisque Android est libre, par contre quand c’est Windows qui est vendu sur quasi tout les PC, là c’est mal, oulala! Par contre Android qui a 85% de pdm là c’est normal. " />
Le 17/04/2015 à 07h25
Le 17/04/2015 à 07h50
Le 17/04/2015 à 09h06
Le 17/04/2015 à 10h12
Le 17/04/2015 à 10h23
Le 17/04/2015 à 10h26
A ma connaissance l’android browser a toujours été basé sur chromium, la 4.4 a apporté une màj de la webview (elle aussi basée sur chromium) et la 5.0 a permis l’ajout d’un systeme de mis à jour pour cette webview qui soit indépendant du reste de l’OS.
Le 17/04/2015 à 12h03
Le 17/04/2015 à 15h12
Le 16/04/2015 à 06h36
l’innovation stagne, les concurrents étant démotivés par la visibilité forcée de Google Shopping.
A ce sujet, c’est vraiment de la merde Google Shopping.
Le 16/04/2015 à 06h47
Hum, google.com c’est un moteur de recherche comme pourrait l’être bing mais c’est surtout un site internet. Si la majorité des gens sont passé sur google, c’est pas de la faute à google… Sérieux, google.com n’est pas un site d’intérêt public, ils ne devraient avoir aucune obligation sur leur site oO Pire, si ils veulent le fermer demain, rien ne devrait les empêcher de le faire (et pourtant…)
Je capte pas l’abus de position dominante. Après tout, on ne va pas dire à facebook qu’ils abusent de leur position dominante en mettant des status de stars dans notre timeline avant celles de nos amis, si ?
Si l’europe n’est pas contente, elle a qu’à créer son moteur de recherche neutre. Mais non, trop compliqué.
Le 16/04/2015 à 06h54
C’est marrant que quand microsoft c’est pris le scandale parce qu’il intégrait internet explorer par défaut sans présenter les alternatives c’était tout à fait normal, mais quand c’est eux qui se prenne une plainte pour abus de position dominante qui me parait plus justifier que le cas précédent, alors dans ce cas la, c’est pas normal du tout.
Pauvre Google :(
Le 16/04/2015 à 07h05
enfin généralise pas, moi j’ai tjs trouver normal que IE soit fourni de base dans windows sans les autres.. C’est l’OS de microsoft windows.. je vois tjs pas pourquoi il devrait y avoir d’autres navigateur dedans à la base ! ah si .. le grand public est crétin et ne devrait pas utiliser l’outil informatique.. a part ca sinon aucune raison.
Le 16/04/2015 à 07h08
Le 16/04/2015 à 07h12
Le 16/04/2015 à 07h14
Enfin, il était temps que Google passe sur le grill. J’espère qu’on arrivera au démantèlement du groupe : séparer l’activité de recherche avec ceux des services commerciaux.
Le 16/04/2015 à 07h23
L’abus de position dominante n’est pas liée avec le consommateur en soi (enfin si, c’est le consommateur qui place Google en position dominante en utilisant son moteur mais ça n’entre pas en ligne de compte). On ne reproche pas ici à Google d’être bon (c’est plutôt quand l’UE lui courrait après pour monopole, ça).
L’abus de position dominante vise à sanctionner une entreprise présente sur un marché (ici, celui de la vente à distance) qui USE de sa position dominante (ici dans les moteurs de recherche) pour étouffer la concurrence par des techniques considérées comme “anti-concurrentielles”. On peut effectivement s’interroger sur l’impartialité du moteur de recherche Google quand il te rend des résultats Google Shopping avant Amazon ou le bon coin.
Du coup ton exemple de FB ne fonctionne pas car ce ne sont pas des concurrents de FB qui sont touchés par ses critères de sélection de publication du fil d’actualité.
Après, que l’UE aie de quoi justifier une telle accusation (même si il n’y a pas a priori pas besoin de démontrer un préjudice pour qualifier l’abus de position dominante, il faut juste que ce soit “susceptible” de perturber le marché) ou qu’elle parte se battre contre une armée de moulins à vent en titane, c’est un autre problème.
Le 16/04/2015 à 07h34
Tiens on arrive sur Android, comme sur Windows il y a 10 ans …
C’est bizarre, quand un OS devient trop dominant sur le marché, il lui difficile de prouver qu’il en abuse pas…
Alors que cela serait plus simple si on avait le choix de l’OS dès l’achat (smartphone ou PC) avec obligations pour le constructeurs de fournir les caractéristiques techniques pour que des développeurs puissent créer les pilotes.
À la décharge de Google, combien de Mairie, d’administrations fournissent les applications en dehors du Store de Google sous forme de fichiers apk?? On peut souhaiter utiliser un fork d’Android mais les services de Google (inscription obligatoire si on veut utiliser le store).
Le 16/04/2015 à 07h37
Ça fait un sacré bout de temps que le référencement “naturel” (donc gratuit) en bonne position pour un site commercial sur Google est quasiment impossible. Il faut donc en passer par les annonces commerciales et c’est ça qui fait la fortune de Google.
Il y a même certains sites commerciaux qui sont bien référencés naturellement en bonne position (il faut bien qu’il y en ait quelques-uns) et qui paient quand même des fortunes en annonces Google juste pour être placés avant eux-même dans le résultat des recherches… " />
Pour un site commercial toutes les études ont démontré que passé la première page de résultats de la recherche ça ne sert plus à grand chose et sur la première page une fois enlevées les annonces Google il ne reste guère de place…
Je trouve juste bizarre que Bruxelles semble découvrir ce qui existe depuis des années…
Le 16/04/2015 à 08h40
Toujours le même confusion concernant l’abus de position dominante :
On ne reproche pas la position dominante en elle même, mais le fait de profiter de la position dominante dans un secteur pour écraser la concurrence sur un autre secteur…
Que Google soit un bon moteur de recherche, personne ne le lui reproche, qu’il en profite pour pousser ses services de cartographie, shopping, musique, çe ce n’est plus la même histoire : Google s’appuie sur sa régie publicitaire sur son moteur de recherche et Android pour créer des services gratuits dans des domaines sans lien direct avec la recherche et la conception de système d’exploitation
Si tu es un concurrent à Google sur la cartographie pour les particuliers, tu aura beaucoup de mal à les concurrencer sur du gratuit sans avoir une activité tierce compensant tes pertes par exemple
Le 16/04/2015 à 08h41
Le 16/04/2015 à 08h42
Le 16/04/2015 à 08h45
« Abus de position dominante: la Commission adresse une communication des griefs à Google au sujet de son service de comparaison de prix
(…)
En particulier, les conclusions préliminaires sont les suivantes:
Dans la communication des griefs, il est estimé à titre préliminaire que, pour mettre fin à un tel comportement, Google devrait traiter son propre service de comparaison de prix de la même manière que ceux de ses concurrents. Cela n’affecterait ni les algorithmes appliqués par Google, ni la manière dont cette dernière conçoit ses pages de résultats de recherche, mais lorsque Google affichera des services de comparaison de prix en réponse à la requête d’un utilisateur, le ou les services les plus pertinents apparaîtront dans les pages de résultats de recherche de Google.
L’envoi d’une communication des griefs ne préjuge en rien de l’issue de l’enquête. »
http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-15-4781_fr.htm
« Abus de position dominante: la Commission ouvre une procédure formelle d’examen contre Google concernant le système d’exploitation pour téléphones mobiles Android
(…)
Plus précisément, sur la base des informations dont la Commission dispose actuellement, l’enquête portera, à ce stade, sur les trois questions suivantes:
http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-15-4782_fr.htm
Le 16/04/2015 à 08h46
Le 16/04/2015 à 08h46
Mais tu n’es pas obligé de l’utiliser. CQFD
Le 16/04/2015 à 08h47
Le 16/04/2015 à 08h48
Le 16/04/2015 à 08h49
beaucoup de gens ignore même qu’on peux taper une url directement :)
Le 16/04/2015 à 08h50
Une bonne partie des ampli de bases sont imposés non par Google mais les opérateurs ou les constructeurs. C’est bien pour cela qu’ils bloquent le bootloader.
Pas mal de matériel sous Android ont pour navigateur imposé, un fork de chrome plus ou moins mis à jours par l’operateur ou le constructeur dans la mesure ou il y a un suivi sur les firmware.
C’est bien pour cela que l’on a un taux de fragmentation d’Android énorme par rapport à apple.
Le 16/04/2015 à 08h51
Le 16/04/2015 à 08h52
Le 16/04/2015 à 08h54
Je ne comprend toujours pourquoi on empêcherait une boite de mettre en avant ses propre services dans SON produit. Et ce peut importe la boite.
Le 16/04/2015 à 08h56
Le 16/04/2015 à 08h57
Le 16/04/2015 à 08h58
Le 16/04/2015 à 07h51
Pour tous ceux qui comprennent pas, je vous conseille de vous renseigner un peu sur le sujet avant de commenter (excepté si c’est pour faire du fanboying google, on comprend vite qu’il sera impossible de vous raisonner)
Quelques petits liens:
la DGCCRF
l’autorité de la concurrence
Quant à Google, ça fait des années que ça leur pendait au nez cette histoire. Ils ont fait les malins pendant des années et jouent maintenant au con devant les médias. Je suis sur que leur discours est bien différent devant les autorités.
La condamnation n’est plus très loin, à moins que google reconnaisse ses torts et change ses mauvaises pratiques (chose qui n’est pas prêt d’arriver à mon avis)
Le 16/04/2015 à 07h51
Du point de vue du consommateur tu es complètement libre de choisir le moteur de recherche que tu préfères et c’est simplissime de le changer (même si ça me gonfle au plus haut point que la GPO au boulot me remette régulièrement le pitoyable bing)
Il est beaucoup plus difficile de changer de navigateur.
Et incomparablement plus difficile d’installer un OS autre que celui qui t’es imposé d’office avec tout ordinateur que tu achètes.
Et une fois que tu as imposé l’OS tu récupères mécaniquement une partie de l’écosystème qui se greffe au-dessus.
Et la difficulté d’installation ne va pas s’arranger avec MS qui fait tout pour empêcher l’installation de Linux en verrouillant encore plus l’UEFI des prochains PC
Et ça c’est scandaleux.
Le 16/04/2015 à 07h53
Google a 95% du marcher des recherches. Bon déjà tu dis que les gens sont pas forcés d’aller sur google. Dis moi, c’est quoi le moteur de recherche par défaut des 2 navigateurs avec la plus grosse part de marcher ? Ah ben tiens google. Alors ça se change c’est sûr, mais concrètement personne ne le fait.
Ensuite la majorité des gens étant un peu fainéants, ils passent par leur moteur de recherche pour tout et n’importe quoi. S’ils veulent aller sur le bon coin. Ils tapent “le bon coin” dans leur moteur de recherche et cliquent sur le lien, ils tapent pas leboncoin.fr dans leur barre d’adresse.
Maintenant que va-t-il se passer si google, demain sort une partie petites annonce; un GoogleBonCoin, un GoogleBay ou un GoogleAchatVente ou appelle le comme tu veux. Facile, les gens qui vont faire une recherche et tomberont en premier résultat sur l’annonce sauce Google, et comme les gens font dans la facilité, ils vont au plus simple, donnant 0 chance à tout autre site.
C’est ce qui se passe avec google maps par example. Concrètement qui a été voir ce que donnait mappy ? nokia maps ? open street maps pour ne serait-ce que comparer ? ben personne, même si ces sites étaient mieux ( et c’est le cas pour certaines options ) les gens ne vont pas voir.
Le 16/04/2015 à 07h56
Incompréhension encore quand la Commission cherche à examiner les accords qui relient Google à ses partenaires constructeurs. Après tout, ne peut-on pas déjà utiliser Android sans les applications Google ?
Ah bon ? Perso je ne peux pas désinstaller Chrome de mon Android
Le 16/04/2015 à 07h58
N’importe quel économiste vous dirait que vous ne voyez en général pas d’innovation, de nouveaux arrivants ou d’investissements dans les secteurs où la concurrence stagne, ou dominés par un acteur unique. Et c’est pourtant ce qui arrive dans notre monde
Le nœud du problème est que Google n’a pas affaire à des économistes ou mêmes des politiciens, mais à des technocrates non élus qui ne sont là que pour sauver le château de cartes nommé “Europe”.
Le fait que les modèles soient très différents n’a semble-t-il pas effleuré l’entreprise.
Les modèles de quoi exactement ? Si c’est le modèle de store, alors ils ne sont pas si différents et la position de Google est justifiée. Si c’est le modèle de commercialisation de l’OS, alors on peut se poser la question de savoir pourquoi justement le modèle d’Apple n’est pas inquiété. Si c’est le modèle de commercialisation de ses propres services, idem. Si c’est la politique de sélection des applications, Apple est bien plus restrictif que Google. Si c’est un autre modèle, lequel ?
Le 16/04/2015 à 07h58
Noon, L’Europe ça sert à rien, on nous l’a si souvent répété!
Le 16/04/2015 à 07h59
Le 16/04/2015 à 08h00
Le 16/04/2015 à 08h12
Et allez, on parle de Google mais on va avoir droit à “mais que se passe-t-il chez Apple”, “que se passe-t-il chez MS”, “que se passe-t-il chez la mère Michel”, “pourquoi le père Lustucru n’est pas inquiété aussi”, etc.
S’attaquer à l’un n’empêche pas de se préoccuper des autres, et personne ne sait si la commission n’est pas aussi justement en train d’étudier les cas Apple, MS, Amazon, FB, La mère Michel , etc.
Chaque chose en son temps, et se concentrer sur le sujet du moment.
Trop facile de parler des autres pour tenter de noyer le poisson sur ses propres soucis.
Le 16/04/2015 à 08h21
Le problème des fork sous Android est plus un problème de constructeurs que de Google.
Entre les bootloader bloqués, les non mises à jours de systèmes tunés par les constructeurs comme HTC ou par les opérateurs, finalement le public revient vers un Android de base mis à jours par Google.
Le 16/04/2015 à 08h22
Le 16/04/2015 à 08h27
Le 16/04/2015 à 08h32
Le 16/04/2015 à 08h33
Le 16/04/2015 à 08h35
Le 16/04/2015 à 08h38
Le 16/04/2015 à 09h43
J’ai des matins comme ça… " />
Le 16/04/2015 à 09h48
Le 16/04/2015 à 10h38
Le 16/04/2015 à 10h49
N’empeche, j’aurais jamais entendu parler de Google Shopping avant cette histoire…
Le 16/04/2015 à 10h56
L’enquête a été très longue et très prise au sérieux par la CE.. Je peux vous dire que Google risque très gros.
A la lecture des 2 premières paragraphes , j’ose espérer le slogan “Dont be evil” n’est plus à l’ordre du jour chez Google ? " />
Le 16/04/2015 à 11h00
Le 16/04/2015 à 11h01
C’est vraiment énorme la vision du web chez Google .. Selon eux aucun autre acteur concurrent de ses services ne doit exister sur le web, et il faut coute que coute tenir les clients de sopping et adword par les c*lles
Ceci dit, voir MS parmi les opprimés me fait un peu rire. " />
Le 16/04/2015 à 11h29
une simple petite recherche et les reflections sont pas glorieuses :
http://freethoughtblogs.com/pharyngula/2013/01/17/ankylodillos-and-other-chimera…
It doesn’t seem to register on him that if every species were the product of two parent species, then that would show up in the genome — that modern molecular genetics would rather readily test his hypothesis. That’s no problem, though, because like I said, this book is in a timewarp from an age before molecular biology. It isn’t on his wavelength at all.
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Le 16/04/2015 à 12h00
Le 16/04/2015 à 12h01
Le 16/04/2015 à 12h09
hors sujet tmtisfree.
Le 16/04/2015 à 12h20
Le 16/04/2015 à 12h41
Bon je pense qu’on va pas aller plus loin dans la HS, mais je veux juste dire que je pense que il n’existe pas de scientifique qui n’ait pas envie de mettre son nom dans l’histoire comme celui qui a abattu la théorie de l’évolution … donc supposer qu’il y a une “orthodoxie” est à mon gout, complètement illusoire. si il y a une bonne théorie qui explique des choses elle sera reprise. Et à voir l’impact qu’à eut “theory in crysis” 30 ans après sa sortie, je pense qu’on peut en tirer les conclusions qui s’imposent " />
Le 16/04/2015 à 12h56
je leurs répondrais a Bruxelles: “vous êtes des brelles en nouvelles technologies, vous vous tirez a chaque fois dans les pattes avec la complicité des croulants, on peut rien pour vous bandes de nazes. “
Le 16/04/2015 à 13h10
Le 16/04/2015 à 13h12
Le 16/04/2015 à 13h32
Rien de mieux pour décrire le processus de science moderne que de prendre une citation d’il y a prés de 70 ans " />
Le 16/04/2015 à 14h04
Le 16/04/2015 à 14h18
On est pas d’accord, c’est pas la première fois et je pense qu’on ne le sera jamais. Allez le HS est fini.
Le 16/04/2015 à 14h25
Le 16/04/2015 à 14h30
Le 16/04/2015 à 14h38
Le 16/04/2015 à 14h46
Présent " />
Et comme le dit Atomusk, stop au HS " />
Le 16/04/2015 à 15h12
Comme j’ai dit, stop au HS à partir de maintenant " />
Le 16/04/2015 à 17h16
Le 16/04/2015 à 18h38
C’est pourtant pas bien compliqué à comprendre :
position dominante ≠ abus de position dominante
Le premier est accepté tant que cela ne dérive pas vers le second.
Le 16/04/2015 à 19h15
Google n’arrange pas son cas en mentant sur les chiffres utilisés pour sa défense: Google s’excuse auprès de Bild et du Guardian pour les faux chiffres publiés sur son blog
Le 16/04/2015 à 09h00
d’un coté ca nuit “simplement” a une entitée privée, dans l’autre ca nuit directement aux personnes
Le 16/04/2015 à 09h00
Le 16/04/2015 à 09h00
Le 16/04/2015 à 09h02
Vu que c’est mettre sciemment la vie en danger d’autrui, ce n’est pas acceptable. Y a une différence entre faire du tort a une entité et a une personne physique (bon terme?)
Le 16/04/2015 à 09h04
Le 16/04/2015 à 09h04
D’abord l’Union européenne n’empêche pas Google de faire sa vie (au contraire).
Ensuite, il y a des règles de concurrence en Union européenne. Notamment, il est interdit à toute société d’abuser d’une position dominante* sur un marché quel qu’il soit. Et sur ce point, Google, comme toute entreprise, doit respecter la règle.
Sinon ta question reviendrait à demander : pourquoi une société n’aurait pas le droit de fabriquer n’importe quel produit en dépit des règles économiques en vigueur sur le territoire de l’UE ?
* voir la définition exacte sur le web
Le 16/04/2015 à 09h05
Le 16/04/2015 à 09h07
Le 16/04/2015 à 09h08
Le 16/04/2015 à 09h09
Le 16/04/2015 à 09h09
Merci de ne pas assimiler l’UE (Système politique) à l’Europe (Continent et / ou civilisation)
Le 16/04/2015 à 09h10
Le 16/04/2015 à 09h12
Le 16/04/2015 à 09h12
« d’un coté ca nuit “simplement” a une entitée privée »
Ca nuit surtout à un tissu économique et à l’équilibre d’un marché en particulier, et accessoirement, ça nuit aux concurrents de la société qui pratique un abus de position dominante.
D’ailleurs, l’Union européenne n’a rien interdit à Google. Il s’agit d’une enquête et d’une négociation entre Google et l’UE. (on est bien en France : il est interdit de discuter ou de négocier sans être taxé de mauvaises intentions)
Le 16/04/2015 à 09h13
Le 16/04/2015 à 09h13
Totalement d’accord avec toi, mais tu n’arriveras pas à convaincre ceux qui se complaisent dans leurs avis…
De toute manière, c’est la tendance majoritaire actuellement. Beaucoup de gens sont tellement égocentrés qu’ils sont incapables de sortir de leur critère de vie pour comprendre celle des autres. C’est malheureux mais il va falloir faire avec.