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Après avoir restructuré la dette, Patrick Drahi chercherait à vendre SFR

Il est pas frais mon poisson ?

Après avoir restructuré la dette, Patrick Drahi chercherait à vendre SFR

D'après le Figaro, Patrick Drahi étudierait sérieusement la possibilité de mettre en vente SFR. Particulièrement complexe sur le plan réglementaire, l'opération conduirait soit à l'arrivée d'un nouvel acteur sur le marché, soit à un retour à trois opérateurs.

Le 07 avril à 16h09

L'hypothèse d'une mise en vente de SFR sera-t-elle abordée le 15 avril prochain, date à laquelle le groupe Altice organise avec ses actionnaires et ses créanciers un point d'étape sur la restructuration de sa dette et ses performances sur le quatrième trimestre 2024 ? La question sera certainement posée, mais il n'est pas dit que Patrick Drahi et la direction d'Altice France lâchent le morceau, tant le dossier risque de se révéler complexe.

C'est pourtant l'idée qui revient au goût du jour, suite à la publication, dimanche, d'une enquête du Figaro, selon laquelle SFR serait – officieusement – en quête d'un repreneur. Ironiquement, c'est du nouveau directeur financier d'Orange, Laurent Martinez, que vient la première confirmation évoquée par le Figaro. « Pour la première fois depuis quinze ans dans les télécoms françaises, nous avons un vendeur », aurait ainsi déclaré ce dernier lors d'un échange avec des analystes financiers.

Le bon moment pour vendre ?

La rumeur selon laquelle Drahi envisagerait la vente de SFR n'est pas inédite. Elle revient toutefois dans l'actualité auréolée d'un contexte particulier : le milliardaire vient en effet de réussir le tour de force de restructurer la dette financière de son groupe, sans en perdre le contrôle. Pour y parvenir, il doit toutefois abandonner 45 % d'Altice à ses créanciers, principalement des fonds d'investissement américains, parmi lesquels des géants de la gestion d'actifs comme BlackRock, Elliott Investment Management ou Pacific Investment Management.

Pour atteindre son objectif, Altice a toutefois admis qu'il lui faudrait poursuivre la vente de ses actifs non essentiels. Après plusieurs cessions récentes (Altice Medias, datacenters, La Poste Mobile), c'est désormais la filiale XP Fibre, en charge de l'infrastructure réseau du groupe, qui ferait l'objet de tractations en coulisses...

L'opération doit, selon les propres termes d'Altice, faire retrouver au groupe un niveau d'endettement conforme aux standards du marché, et donc lui redonner des marges de manœuvre pour financer son développement. Elle lui confère également une structure de dette plus saine, nettement plus compatible avec un scénario de reprise que les 24 milliards d'euros qui plombaient les comptes...

Un marché déjà en ébullition

Les trois opérateurs français restants étudieraient déjà très sérieusement la question, indique le Figaro. À grands renforts d'avocats et de banques d'affaires, ils chercheraient à déterminer les différentes modalités de rapprochement envisageables, au regard bien sûr des conditions de marché, mais aussi et surtout du cadre réglementaire, français comme européen.

En admettant qu'Orange, Free ou Bouygues Telecom souhaite se porter acquéreur des activités de SFR, les conditions d'un retour à trois opérateurs sont-elles réunies ? Rien n'est moins sûr, et le projet devrait très certainement prévoir la ventilation des actifs entre les trois, pour limiter les risques d'abus de position dominante. Au 30 septembre dernier, Altice France revendiquait pour mémoire (PDF) 6,174 millions de clients fixes (dont fibre) et 19,515 millions de clients mobiles.

En France, le cas de figure d'un retour à trois opérateurs ne s'est sérieusement présenté qu'une seule fois depuis l'entrée de Free sur le marché : l'hypothèse d'un rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom avait longuement défrayé la chronique, avant de finalement achopper en avril 2016.

L'exemple du Royaume-Uni montre toutefois qu'une telle transaction n'est pas impossible : l'Autorité de la concurrence britannique a ainsi donné, en décembre dernier, son feu vert au projet de fusion entre Vodafone et Three, qui permettra au nouvel ensemble de devenir le premier acteur du marché, devant British Telecom et Virgin O2.

Commentaires (14)

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Cela sera vraiment à surveiller car très gros risque pour les clients actuels de SFR. Ceci, quelle que soit la solution envisagée (rachat ou découpage ou encore nouvel acteur).
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Quel type de risque spécifique aux clients actuels de SFR ?

Le retour à trois opérateurs peut diminuer la concurrence, mais alors le risque ne serait pas uniquement supporté par les clients actuels de SFR, mais par tous.
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Par exemple : modification unilatérale des contrats et forte hausse des tarifs. Voire rupture des contrats usagers car trop cher (5G illimitée par exemple) pour ce que l'usager paye. Ceci, en cas d'un nouvel acteur. Si vente à lé dacoupe ou rachat par un opérateur existant, tu peux te retrouver avc une offre de celui qui t'a racheté absolument pas équivalente, et peut-être plus chère au passage.
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Comme tout changement de politique commerciale. Et dans ce thème là (un coup on fait des promos, un coup on augmente), les clients de SFR ont l'habitude.

Une modification sous engagement, c'est un motif de résiliation anticipée.
Une modification sans engagement, le départ est possible.

Après, comme dit dans mon précédent commentaire, si tous les opérateurs en profitent pour augmenter leurs tarifs, alors le problème ne sera pas spécifique aux clients SFR.
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Si Altice (France) vend SFR après ce qu'elle a déjà vendu, il va rester quoi ?

C'est super compliqué de suivre ce machin qui change tout le temps de périmètre et qui se restructure.

RMC Sport ?

Le reste de ses filiales citées sur sa page wikipédia (hors SFR) ont déjà été vendues.
Altice Europe a l'air d'avoir disparu si j'ai bien compris le message affiché quand j'essaie d'accéder à son site institutionnel altice.net.

Quand je disais, que c'est compliqué à suivre !

En tout cas, ça ferait du bruit dans le paysage Telecom français !
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[Avis en mode café du comerce]
Orange qui racheterai SFR que se soit reglementairement (Abus de position dominante sur plusieurs segement de marché) parlant ou financierement ( Orange est plutot en mode dégraissage) parlant je ne le vois pas.
Par contre Free qui se positionnerait pourquoi pas. Ca lui ferai changer d'échelle et lui permetrait de rentrer plus profondement le marché entreprise.
Bouygues telecom, je suis plus circonspect sachant qu'il cherchait plutot à (se) vendre depuis longtemps.

Après Orange militant depuis lontgtemps, pour un recentrage du marché à l'echelle européenne (passer de plus d'une centraine d'acteur à 3 ou 4 au niveau Europe), ca pourrait être le départ d'une nouvelle concentration au niveau France avec passage à un Duo pôle Orange-Bouygues versus Free SFR.
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En 2015, c'était SFR-Numericable qui voulait racheter Bouygtel.

Orange n'aura l'autorisation de racheter personne vu qu'il est le premier opérateur français d'assez loin et l'Autorité de la Concurrence accepterait encore moins un duopole., Je ne vois pas pourquoi Bouygtel ne rachèterait pas SFR : ils ont déjà une partie de leur réseau mobile en commun. J'ai l'impression que Free (Iliad) veut plutôt grandir au niveau européen.

Mais il reste la possibilité d'un opérateur européen, on peut difficilement être un grand européen sans être en France ou en Allemagne. Ça pourrait être Vodafone dans ce cas, qui a déjà eu des liens avec le SFR pré-Drahi par le passé ou Telefonica (espagnole) voire un opérateur britannique ou russe (non, je déconne pour ce dernier).
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Si c'était un opérateur étranger je mettrais un ticket soit sur T-Mobile soit sur Telenor.
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Si Free rachète, c'est une vague de démissions ou de prendre le PDV à tout prix tellement les deux boites ne se ressemblent pas du tout de l'intérieur.

Reste Bouygues, mais pas pour tout. En fait C'est même Bytel qui serait le pépin si un rachat survenait. En ayant déployé de la fibre en mode partage de territoire avec SFR (une histoire bien compliquée). Ça complique vachement un rachat.

Et rachat ne veut pas dire gobage (de flamby). Cela peut être un acteur hors du secteur comme un autre fond d'investissement qui faisait du BTP (ou que sais-je). Ce fut le cas, ça pourra l'être encore.
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Mais il reste la possibilité d'un opérateur européen, on peut difficilement être un grand européen sans être en France ou en Allemagne. Ça pourrait être Vodafone dans ce cas, qui a déjà eu des liens avec le SFR pré-Drahi par le passé ou Telefonica (espagnole) voire un opérateur britannique ou russe (non, je déconne pour ce dernier).
Ne pas oublier .... @Ferd ? :D
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Mais qui voudrait de la poubelle qu’est devenu SFR ? À part se le partager à trois pour éviter un entrant extérieur.
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Rien que pour la couverture réseau et l’infra, ce serait une aubaine pour Free.
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Pour récupérer des clients particuliers et, surtout, professionnels (que Free n'a pas trop par exemple).
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CMA CGM ? Ils ont déjà acheté BFM RMC.

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