Annoncé en fin de semaine dernière, l'échec du mariage entre Orange et Bouygues a suscité de nombreuses réactions dans le week-end et ce lundi. Parmi elles, celles de Martin Bouygues et du président de l'ARCEP, qui reviennent sur les raisons de l'échec et l'avenir du secteur... Alors que la bourse sanctionne lourdement les groupes télécoms ce matin.
Vendredi 1er avril, les longues négociations autour du rachat de Bouygues Telecom par Orange ont pris fin, sur un constat d'échec. Les quatre opérateurs nationaux n'ont pas pu se mettre d'accord sur la répartition des actifs de Bouygues Telecom, sur fond de mésentente avec l'État à propos de la prise de participation de Bouygues dans Orange.
Les réactions ont donc fusé ces derniers jours dans l'ensemble du secteur, y compris chez l'ARCEP, qui s'était pourtant bien gardé de commenter le sujet jusqu'ici. Quand le patron du groupe BTP affiche son mécontentement face au comportement de certains concurrents dans les négociations, le régulateur affirme le besoin de cesser la guerre des promotions pour renouer avec l'investissement. De son côté, la bourse a largement sanctionné cet échec, certains souffrant bien plus que d'autres.
Martin Bouygues ne regrette rien
Non, rien de rien, non il ne regrette rien. Dans un entretien au Figaro, Martin Bouygues explique que cette opération n'était pas essentielle pour l'avenir de Bouygues Telecom, même si c'est une occasion manquée. Selon lui, la raison de cet échec n'est pas tant son bras de fer avec l'État sur sa future participation dans le capital d'Orange, mais les agissements d'un des autres opérateurs dans les discussions.
« Mais si nous étions quatre à la table des négociations, nous n'étions que trois à vouloir aboutir. Manifestement, l'un des protagonistes nourrissait l'ambition d'avoir le maximum en payant le minimum, tout en gardant la possibilité de se retirer » affirme le patron de Bouygues au Figaro. Quel opérateur ? Martin laisse planer le mystère, même si les yeux se tournent pour beaucoup vers Xavier Niel.
"Pourquoi je n'ai pas vendu @bouyguestelecom à @orange" : mon itw dans @Le_Figaro du jour https://t.co/sNt4vTWmqH pic.twitter.com/XbV3h0Vdn2
— Martin Bouygues (@MartinBouygues) 4 avril 2016
Dans l'absolu, il ne se dit pas inquiet pour Bouygues Telecom, qui continuera sa vie en solo. Une affirmation qui avait déjà été faite au début de l'été 2014 lors de la mise en place d'un vaste plan de réorganisation, ainsi que lorsque l'offre de Numericable-SFR avait été rejetée à l'unanimité.
L'important, selon lui, était d'obtenir assez de garanties pour les employés et limiter l'attente, qui a effectivement suscité de nombreuses spéculations en interne. « La consolidation du marché français avait du sens. Mais puisqu'elle n'a pas lieu, nous allons continuer d'évoluer dans un marché à quatre opérateurs. Cela va être très compétitif » explique-t-il encore.
Compétition ne voudra pas pour autant dire baisse des prix, qui sont déjà bien assez bas selon l'opérateur. Difficile de le contredire, après la guerre des forfaits 4G à 3,99 euros de ces derniers mois. « Il faut être naïf pour croire que le marché français peut durablement fonctionner avec les prix les plus bas au monde dans le mobile et dans le fixe tout en ayant les investissements les plus élevés » explique encore Bouygues, qui prophétise plutôt une montée des prix pour soutenir les investissements.
L'ARCEP veut un retour à l'investissement
De son côté, le président de l'ARCEP, Sébastien Soriano, a fait la tournée des radios pour donner son avis sur l'échec de cette consolidation. Hier soir, face à Emmanuel Duteil sur Europe 1, il a martelé vouloir revenir à un cycle d'investissement plus pérenne, en cessant la guerre des « prix totalement cassés » qui fait rage aujourd'hui ; un affrontement qui ne serait pas viable à long terme. Avec la fin de ces négociations, ce sont les projets de consolidation qui s'envoleraient pour plusieurs années.
« On ne savait plus si on était à quatre ou potentiellement à trois, donc tout le monde se tournait un peu autour. J'espère qu'on aura un peu plus de stabilité, que les opérateurs vont se poser et se concentrer sur leur métier, qui est de faire de bons investissements et fournir de bons services » déclare Sébastien Soriano au micro d'Europe 1. D'ailleurs, la guerre des prix était « une manière pour certains de vouloir faire boire la tasse à d'autres », à savoir Bouygues Telecom, estime-t-il encore.
Dans un marché à trois, l'ARCEP affirme qu'elle aurait dû être plus vigilante sur les prix et les investissements, alors que la concurrence à quatre tient tous les acteurs à l'affût. D'ailleurs, le régulateur explique que l'avance d'Orange sur la fibre (dont il détient à peu près deux tiers des abonnements) est justement un signe de dynamisme. « Orange joue le rôle de locomotive. Il a intérêt à regagner ses clients qu'il a perdu » commente son président. Orange s'était d'ailleurs lui-même qualifié de « locomotive » sur la fibre, lors de la dernière conférence annuelle du plan France THD en juillet dernier.
Interrogé par Le Monde, le président de l'ARCEP affirme tout de même avoir l'œil sur la « locomotive » Orange. « Nous allons lancer le chantier de la régulation d’Orange sur le fixe, notamment de la fibre », éventuellement pour permettre à ses concurrents d'accéder à son réseau, affirme ainsi Sébastien Soriano.
Questionné sur l'offre fixe à 20 euros par mois de Bouygues Telecom, Soriano affirme que « quand on pense au très haut débit, à la fibre optique, il faut investir beaucoup, et ce n'est pas avec 20 euros par mois que l'on pourra financer ces investissements sur toute la France », même s'il se refuse à commenter plus avant la stratégie de l'opérateur.
« Si les opérateurs évitent de partir dans des guerres de promotion inconsidérées, le marché est viable à quatre » a-t-il finalement indiqué ce matin à Sarah Bourg sur France Info. Cela en opposition à des prix « artificiellement bas » qui ne profiteraient pas aux réseaux, donc aux consommateurs.
Les syndicats divisés
Côté syndicats, les déçus font face aux rassurés. Côté pile, la CFDT Bouygues Telecom affirme qu'il s'agit d'une « opportunité ratée » pour stabiliser le secteur, éventuellement en reclassant l'ensemble des salariés de l'opérateur chez Orange. Un scénario qui ne semblait pourtant pas à l'ordre du jour, les employés anticipant eux-mêmes leur partage entre les autres groupes télécoms. De même, pour la CFDT, cette opération aurait pu être « créatrice de valeur pour Orange » et une garantie en termes d'investissement.
Azzam Ahdab, délégué central CFDT de Bouygues Telecom donnait sa vision des choses concernant l'avenir de l'opérateur à l'antenne de BFM Business : « Les salariés nous on y croit, on va se battre, on n'a pas le choix. Mais maintenant il faut que les actionnaires y croient aussi en investissant lourdement dans l'entreprise ».
📣standalone viable à condition:
Le DSC CFDT demande aux actionnaires de croire en #BouyguesTelecom en investissant❕ https://t.co/nokOuHNzRI— CFDT_BYTEL (@cfdtbt) 2 avril 2016
Face à eux, la fédération CGT de la communication, citée par Les Échos, se montre moins déçue. Pour elle, ce mariage était « avant tout une opération financière visant à une prise de contrôle capitalistique pour des intérêts particuliers ». D'ailleurs, les 10 milliards d'euros mis sur la table devraient être redirigés vers l'investissement et l'emploi, estime-t-elle.
Pour Sud PTT enfin, également cité par Les Échos, après cet échec, « l'urgence sociale mérite que l'Etat soit le garant de l'avenir des investissements dans l'intérêt du public ». Cela même si l'opération posait elle-même des questions importantes en termes d'emploi et de prises de décisions dans le secteur, qui ne doivent pas « se réduire à quelques arrangements entre représentants d'une oligarchie financière ».
Crack 40
Les opérateurs et l’ARCEP n’ont pas été les seuls à réagir à la fin des négociations entre Bouygues et Orange. Les marchés financiers qui attendaient beaucoup de ce rapprochement ont lourdement sanctionné l’échec des discussions entamées officiellement le 5 janvier dernier.
Les groupes Bouygues, Iliad et Numericable SFR sont les plus durement touchés par la nouvelle, avec pour chacun d’eux un recul de plus de 13 % de leur valorisation, moins d’une heure après l’ouverture de la bourse de Paris. Orange de son côté s’en tire plutôt bien en ne chutant que de 5 à 6 points environ.
Ironiquement, l’ensemble des actifs de Bouygues sont aujourd’hui valorisés à hauteur de 10,4 milliards d’euros, soit à peu de choses près la valorisation réclamée par l’entreprise pour sa seule activité télécoms. De quoi étoffer la théorie selon laquelle Martin Bouygues se serait montré trop gourmand en restant sur l'offre qui avait été faite par Patrick Drahi. Depuis le 5 janvier, et en comptant la baisse du jour, la valorisation de l’entreprise a reculé de 18,6 %.
Iliad est aussi perdant dans l’affaire. Avant l’ouverture des négociations, la société de Xavier Niel cotait à 227 euros, aujourd’hui, une action de l’entreprise ne vaut plus qu’environ 192 euros, soit une baisse de plus de 13 %. L’intransigeance présumée de Xavier Niel autour de la table semble donc lui avoir coûté cher. Aujourd’hui, la maison mère de Free et de Free Mobile est valorisée à 11,3 milliards d’euros.
Chez Numericable-SFR, la descente est moins brutale qu’il n’y parait. Le groupe de Patrick Drahi avait en effet profité d’une certaine embellie avec le démarrage des négociations. Entre le 5 janvier et aujourd’hui, l’opérateur n’a ainsi perdu que 5 % de sa valeur environ. Il conviendra tout de même de rappeler que depuis sa réintroduction en bourse à l’été 2015, la société a perdu près de 40 % de sa valeur, et est désormais cotée à hauteur de 13,8 milliards d’euros.
Il n’y a finalement qu’Orange qui s’en tire sans trop de dommages. Son cours boursier n’a dévissé que de moins de 6 points aujourd’hui, ce qui limite la perte à environ 4 % depuis le début des négociations. Une casse limitée qui permet à Orange de garder une valorisation proche des 40 milliards d’euros.
Commentaires (91)
#1
toute cet air brasé, c’est ça qui a du chasser les nuages
#2
Bref, c’est la faute des romanichels. Le contraire m’aurait étonné.
#3
« quand on pense au très haut débit, à la fibre
optique, il faut investir beaucoup, et ce n’est pas avec 20 euros par
mois que l’on pourra financer ces investissements sur toute la France »
Quand on voit qu’actuellement seuls 30% des foyer éligibles à la fibre ont franchi le pas, ce n’est pas le moment de mettre l’ADSL en concurrence de la fibre.
J’ai l’impression qu’une bonne partie de la population se fiche d’avoir un internet très rapide, tant que la TV arrive arrive correctement " />
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#5
Je pense qu’une bonne partie de la popultion se fiche d’avoir un internet très rapide (fibre) dans X années. Ce qu’elle veut, c’est un internet rapide (+15Mbits) le plus vite possible.
Parce que les bourgs qui sont encore à 1-2Mbits/sec, c’est pas la fibre qui les sauvera à court/moyen terme : c’est bien la montée en débit de l’ADSL…
Beaucoup de foyers ne sont toujours pas éligibles à la TV par internet, donc oui, avoir les chaines en replay leur plairait probablement.
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Comme le suggère Sébastien Soriano (président de l’Arcep), quand les 4 opérateurs nationaux cesseront de se tirer dans les pattes et mutualiseront leurs réseaux là où ils ne peuvent pas agir seuls rapidement, ils pourront commencer à faire des bénéifices chacun, tout en tirant les prix vers le bas.
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Ouai enfin si y’a aucune anticipation le jour ou tous le monde aura besoin de la fibre et qu’il y aura tout à faire, ça va gueuler dans tous les sens …
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D’ailleurs, Bouygues télécom, SFR, Orange et Free infrastructure sont, tous les 4, membres du groupe interop’fibre. C’est un bon début.
http://www.interop-fibre.fr/membres
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ouai et tu as vu la tronche de la TV bas débit de Free ?
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#19
ça doit être du SD– autant rien n’avoir vu le niveau (pixel en bloc, parfois blocage y a que le son qui passe à peu près)
#20
Aujourd’hui ou demain l’ANFR va publié ses chiffres sur le déploiement de la 4G en mars, les chiffres ne vont pas être beaux à voir.
#21
article> La société de Xavier Niel cotait à 227 euros, aujourd’hui, une action de l’entreprise ne vaut plus qu’environ 192 euros, soit une baisse de plus de 13 %. L’intransigeance présumée de Xavier Niel autour de la table semble donc lui avoir coûté cher.
Ça ne veut rien dire, à moins que Xavier Niel ne souhaite revendre très rapidement ses actions, il n’a rien perdu. Il a toujours autant de parts qui lui rapporteront toujours autant de dividende, peut-être même plus si Free n’a pas a s’endetter pour racheter les fréquences de Bouygues.
C’est fou de voir systématiquement rapporté la valeur intrinsèque d’une entreprise aux variations ponctuelles du cours de son action. Les variation subites du court des action suite aux effet d’annonce sont souvent corrigé sur le plus long terme.
#22
alors pour orange qui demande du 15 je pense pas , on as dut limiter la ligne à 8 chez moi ( saturation au dessus ) et on as la télé internet, alors ok, si on regarde la télé HD, c’est mort pour youtube sur l’ordi, mais on l’as ^^
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#24
Ce que je veux dire par montée en débit l’ADSL, c’est de rendre les foyers éligible à de l’xDSL plus rapide > 15Mb/s, donc oui, faut probablement rajouter des dslam
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#26
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#28
Marrant tout le monde mise sur Free comme perturbateur, je miserai plutôt sur numéricable-SFR. De toute façon on n’aura jamais la vraie raison sinon il y aura procès :p
Après les opérateurs qui déclament que 20€ / mois ce n’est pas suffisant, il suffirait de proposer de vraies nouvelles évolutions avec leur nouvelle box tout en augmentant un peu le prix à chaque fois (1-2€ hein pas plus… ce qu’a fait free avec sa révolution au final) et les gens ne verraient rien. Mais là ce qu’ils veulent c’est dépenser 0 pour que les gens dépensent plus un mal bien européen d’ailleurs.
#29
Charly32 a dit:
“-beaucoup de clients n’ont pas besoin d’un internet
ultra-rapide. Donc il sera compliqué de vendre plus cher quelque chose
dont peu de gens ont réellement besoin : même un nouvel arrivant
n’hésitera pas bien longtemps entre une offre ADSL à 30€/mois et une
offre fibre à 40€/mois si le seul argument commercial est “internet va
plus vite et vous avez une chaine en 4k”.
Pour parler de mon cas, je dirais que passer de l’adsl à 6Mo maxi à la fibre, m’a permis de faire une économie de près de 5€. Avant, je ne pouvais pas résilier mon abonnement teléphonique (aberrant, non?) même en dégroupé et en passant à la fibre, cet abonnement de 16€ par mois a sauté. en plus je me retrouve avec 200 mo max de débit (pas toujours, je le reconnais)!
#30
#31
l’un des protagonistes nourrissait l’ambition d’avoir le maximum en payant le minimum
Ben oui quoi, chacun sait que pendant toute négociation, les protagonistes sont là pour avoir le minimum en payant le maximum, c’est bien connu !
#32
ce qui me fait marrer dans la réaction de Martin c’est qu’il fait limite qu’un acteur tiers, qui n’a pas forcement un réel besoin de racheter des part dans le démantèlement de Bouygues Télécom… use et abuse de la position de force qui lui est servie sur un plateau pour obtenir ce qui l’arrange le plus….
ca fait un peu “ écoutes rachètes moi cher ce truc dont tu n’as pas besoin sinon je vais pas pouvoir faire ce que je veux….”
#33
#34
“Quand on voit qu’actuellement seuls 30% des foyer éligibles à la fibre ont franchi le pas”
Comme déjà cité, il y as le soucis de choix de l’opérateur, tout le monde n’en as pas besoin, ceux à qui un 24mega stable suffit, et en plus quand on dit fibre, on parle de FTTH + FTLA ou juste FTTH ? ( vu qu’ils aiment bien mixer les deux … ) ( je pense que c’est FTTH, sinon il y aurrait moins de 30%
#35
Enfin un article dont le titre ne spécule pas sur «le fautif» de l’échec des négociations. " />
#36
Oui Oui je suis tout a fais d’accord, je disais ça plus pour le fait que la nécessitée de la fibre n’est pas encore présente et que le “déploiement” est du coup pas nécessaire pour certain. Or comme tu le dis, les opérateurs on un rythme de déploiement qui convient à la demande aujourd’hui sur le plan de l’anticipation d’un besoin futur qui ne manquera pas d’arriver.
#37
#38
Je me tate, j’ai bien envie de relancer le débat sur les enfants battus avec l’image de l’article…
" />
#39
C’est bon ça
Je viens de vendre du Cisco , je vais acheter de l’Iliad
" />
#40
Je suis convaincu qu’une des raisons de l’échec de la fibre concerne le positionnement tarifaire. Certes il y a des investissements, mais il y a toute une partie du réseau en moins (= la boucle locale) ! Ca fait une économie d’une dizaine d’euros par mois et par abonné. Du coup comment expliquer que les abos fibre soient plus chers que les abos ADSL ?
#41
”…. continuer d’évoluer dans un marché à quatre opérateurs. Cela va être très compétitif »
tant mieux (pour nous) !!! " />
#42
D’après mes observations les tarifs de la fibre FTTH ne sont pas plus élevés que les tarifs DSL.
#43
Quand on lit ici ou là les réactions outrées des ignares habituels sur les (généralement maigres) distributions de dividendes dans les boites vraiment privées, et qu’on observe la débandage actuelle due au simple fait que le parasite invétéré qu’est l’État-actionnaire préfère conserver ses dividendes plutôt que de consolider le marché comme il s’y était engagé, on est en droit de se moquer de tout ce cirque et de ses clown.
Avec l’épisode en cours de État-rapace qui s’est octroyé comme un goret des énormes dividendes en suçant EDF depuis des années, en lui asséchant ses finances et pour finir en le privant de capitaux, incapable qu’il est maintenant de financer une seule centrale nucléaire à l’étranger, cela pourrait faire sourire si toutes ces magouilles par ces incompétents ne finissaient pas par toujours siphonner notre porte-monnaie pour compenser leur incurie.
(Pour éviter les répétitions, je n’aborde même pas l’État-stratège (sarcasme) et les catastrophes économiques prévisibles de sa politique jusqu’au-boutiste en matière de pseudo-énergies, d’immobilier, de santé, etc.)
L’économie est trop importante pour être laissée à ces escrocs.
#44
#45
Pour ma part, je compte bien prendre la Fibre. Il y a pleins de villes en grandes couronnes ou le débit ADSL tourne autour des 4-6Mbits (zone tres dense, mais DSLAM éloigné de plusieurs kilometres), et ces territoires sont déjà déployés en fibre ou en cours de l’etre.
Pour passer a la fibre, j’attendais juste 2 choses :
Conclusion : je vais quitter Free, pour aller chez Orange.
#46
#47
Mes parents habitent dans une zone où l’ADSL ne dépassait pas les 2Mbps. Impossible d’avoir la TV par ADSL, téléchargements très lents, impossible de regarder une vidéo Youtube en FullHD sans faire lagger à mort le petit frère sur LoL, …
Le seul soucis c’est que JAMAIS l’ADSL n’aurait pu apporter plus, le logement étant situé à plus de 5km du DSLAM, avec plus de 60dB d’affaiblissement.
Heureusement, la fibre a été déployée par la communauté de communes, ça leur a changé la vie. Même si à la base ils ne l’ont installée que parce que la jeune génération les y a poussé, ça leur a changé la vie.
#48
Pour rebondir sur le débat de l’intérêt des Français pour la fibre, j’ai pu constater (en tant qu’intervenant à domicile dans les telecoms) qu’à de nombreuses reprises lorsque l’abonné à le choix entre une offre l’ADSL et la fibre (FTTH), il privilégie l’ADSL quand l’opérateur propose un tarif moins élevé. Même lorsque le logement est déjà fibré! Donc c’est le prix qui l’emporte, pas les services. Ensuite à l’usage l’interrogation de s’abonner à la fibre peut survenir (ex d’une famille gourmande en bande passante) mais un simple 8 Mo tv convient à beaucoup.
#49
Effectivement, c’est un constat que j’ai pu faire autour de moi.
Tu peux aussi avoir des histoires de copropriétés qui font que l’installation de la fibre n’avance pas.
Dans mon quartier, nous étions le seul immeuble fibrés (et complètement installé) il y a 5 ans, simplement car lorsque les opérateurs sont venus nous faire la proposition, elle a été accepté de suite.
Dans d’autres immeubles voisins, elle n’es toujours pas présente simplement parce que beaucoup de personnes âgées s’y trouvent, que les proprios ne s’engagent pas car ne vivant pas dans leur propriété voir même encore plus bête: ils ne veulent pas d’intervention car il faut faire passer un câble dans la maison/appartement, et que c’est considéré comme disgracieux ou ne veulent pas de murs percés.
C’est loin d’être des explications anecdotiques
#50
« Si les opérateurs évitent de partir dans des guerres de promotion inconsidérées, le marché est viable à quatre » a-t-il finalement indiqué ce matin à Sarah Bourg sur France Info.
mouahahahahaha !!
C’est vrai que ca fait regretter le bon vieux temps ou on pouvait definir les prix soi-même entre copains tranquillement autour d’une bonne table…
Ah ! c’etait mieux avant !
#51
En regardant la bourse:
Entre le l’annonce de l’échec des négociations et maintenant:
Orange est passé de 15.38 à 14.41, soit 7% de baisse
Bouygues est passé de 35.17 à 30, soit 15% de baisse
SFR de 36.59 à 30.30, soit 18% de baisse
Free (Iliad) de 223.85 à 189.80, soit 16% de baisse
Orange s’en sort mieux que les autres…
Étonnant
#52
il faut dire aussi que le raccordement des appartements se fait un peu au coup par coup. Par exemple, à mon étage il y a une petite dizaine d’appartements. Ce matin un technicien d’un sous-traitant d’Orange a fait passé la fibre optique de mon voisin dans le coin, le long du mur et du plafond. J’imagine l’état des parties communes quand la dizaine d’appartement aura finalement été fibrée : il va falloir penser à réaliser un faux plafond ou placer un cache sinon il y aura une dizaine de câbles apparents qui vont courir au plafond.
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#54
#55
Bon,
Ben, on aurait peut-être du laisser un seul opérateur s’occuper de la boucle locale et du mobile
Parce-que avoir à certains endroits 4 fois le même matériel et dans d’autre, un fois voir 0, on se pose des questions sur la logique du modèle actuel…
La France est en 44éme position dans le classement des pays selon la moyenne des débits des accès à Internet
Je suis consterné
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#61
Toulouse Hypercentre
Free FTTH directe
Orange FTTH directe
Numéricable Cable
SFR FTTH directe
Bouygues FTTH directe
Il y a 5 boitiers à certains points de mutualisation
Sinon, au niveau du mobile, il suffit de regarder les antennes disponibles et où elles se trouvent
Et, là… C’est de temps en temps, sans logique. Tu as des pylônes cote à cote… C’est franchement pas beau
A coté de chez moi, il y a 3 énormes pylônes: SFR, Orange et Bouygues (manque Free)
Ils auraient pu se concerter avant, mais non…
Deux pylônes pour 4 opérateurs auraient suffit.
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#63
Free FTTH et SFR FTTH ? Carrément collector comme endroit.
#64
Effectivement, au final c’est dégueulasse, tout est fait à l’arrache car il faut le meilleur prix, les coefficients sur ce genre de marché sont traités au plus bas. La qualité de l’installation est loin d’être le premier critère. Chacun en a pour son argent, c’est à dire pas grand chose. Le syndic est responsable, il accepte de la merde, il a de la merde.
#65
Vrai.
En même temps, j’ai tendance a penser que quand le gars intervient et que tu le traite correctement, généralement il fait bien son travail. Tu prépares un peu le “terrain” en avance, un ptit café voir tu lui files un bifton.. franchement ça encourage les mecs.
#66
Ouaip, comme ça ils pourront s’entendre sur les prix :)
#67
je vois que je ne suis pas le SEUL à préparer le terrain !
c’est, peut être, pour ça : que je n’ai jamais eu à me plaindre du travail effectué ! " />
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#72
Moui, en supposant qu’Orange arrive à se faire du bénef là dessus (ce qui reste à prouver)… Et alors ? Bouygues peut profiter de ses bénéfices dans la construction pour recapitaliser Bouygues Tel et investir sur la fibre. Idem pour les autres.
#73
" />
#74
Pour l’Arcep, tout l’enjeux est là : dynamiser la concurrence, éviter les abus de position dominante et surtout, accélérer la construction des réseaux qui permettront les besoins futurs de la Société.
D’ailleurs, la stratégie d’Orange lui permet d’avoir Free comme l’un de ses principaux clients. Si Orange est plus cher que la concurrence, c’est surtout par stratégie, une stratégie qui est d’être le plus gros avec un réseau incontournable en France (Il n’y a peut-être que SFR qui peut aujourd’hui se passer d’Orange, et encore ce n’est pas sûr).
#75
“les bâtiments historiquement financés par les PTT donc l’Etat,”
#76
On est d’accord pour la régulation du marché et les abus de position dominante. Ce qui me gêne, c’est la façon dont c’est dit.
#77
#78
Si Orange n’était pas au courant ou pas d’accord et qu’on l’obligerait manu militari à louer son réseau à ses concurrents, je partagerais ta désapprobation. Or l’Arcep est plus un médiateur qu’un gendarme dans ses rapports avec les acteurs du marché télécom. Ca fait quand même 10 ans (depuis 2006) que Orange et ses homologues parlent de la fibre jusqu’à l’abonné et qu’ils tournent autour du pot.
Créer une sorte de “ERDF” pour le réseau de distribution cuivre et les fourreaux telecom. Ce serait plus clair et moins ambigü.
#79
à ta place, j’aurais tél. à Numéricable, et je aurais dit :- “voilà…je vous paye (que) 50 % (pour vos frais), ET les 50 % restants (de votre facture) je vous règlerais UNE FOIS mon immeuble remit en état (comme AVANT l’interv. de votre “technicien” (mérite-t-il, encore, ce nom), et vous venir voir “son travail” ! " />
facade “explosée”, brique qui manque, trou, fils qui pent
#80
#81
…en payant 50 %, on NE peut pas t’attaquer en justice –> pour fact. impayée ! " />
#82
Créer une filiale d’Orange propriétaire des fourreaux et de la boucle locale en cuivre et qui serait l’interlocuteur des opérateurs concurrents et clients des offres de gros d’Orange, ce serait compliqué ? En tout cas, ce ne serait pas plus compliqué que d’avoir permis aux opérateurs alternatifs d’accéder aux NRA pour y installer leurs équipements DSLAM et de les interconnectés avec les réseaux (que ce soit la boucle locale d’Orange ou le réseau national d’Orange, de SFR ou le propre réseau de l’opérateur-propriétaire du DSLAM). Les britanniques ont commencé à le faire avec BT group et sa filiale Openreach.
Pour ce qui est des bâtiments et des infrastructures, ça m’étonne aussi. Je n’ai jamais entendu parlé de bâtiments ou d’infrastructures appartenant à l’Etat qui seraient loués ou mis à disposition d’Orange. Même si l’Etat français a une fâcheuse habitude de créer des situations ubuesques, je ne vois pas pour quelle raison l’Etat resterait propriétaire d’infrastructures dont il n’a pas l’utilité.
Concernant, les fonctionnaires et assimilés qui travaillent chez Orange, ce que tu dis m’étonnes beaucoup. J’ai toujours compris qu’Orange payait son personnel (fonctionnaires et salariés de Droit privé).
#83
Mais, concernant les ressources humaines du groupe Orange, il existe sûrement une convention entre l’Etat et Orange pour financer la mise en pré-retraite (dans les années 2000) des fonctionnaires les plus âgés et la reconversion/l’incitation des fonctionnaires travaillant pour Orange à quitter le statut public ou à intégrer une administration de l’Etat.
#84
#85
“Après, évidemment qu’il y a eu des accords, mais ça n’empêche pas qu’on
" /> Avec cette phrase, je suis bien d’accord. De là à dire que les fonctionnaires travaillant chez Orange sont payés par l’Etat, c’est un raccourci qui laisse penser une contre-vérité (leur traitement est bien issu du chiffre d’affaire d’Orange, même si l’Etat “s’arrange” facilement avec Orange (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Etat reste le 1er actionnaire d’Orange encore aujourd’hui).
Le blocage du plan France THD en Europe inquiète collectivités et industriels des réseaux
Next Inpact 24/11/2015
#86
“Un autre indice à la louche: la valorisation totale en bourse du groupe
(mondial) Orange (en gros 30-40 MM €) représente moins que le coût
estimé de déploiement d’une seule boucle locale complète juste en France
(alors qu’ils en ont déjà une, sans compter la quantité d’actifs
internationaux, le backbone mondial sous-marin en premier) ; c’est un
bon indicateur que tout “ne lui appartient pas””
Si la boucle locale en cuivre appartenait à l’Etat, ce serait parfait : Orange, Free, SFR et BouyguesTel paieraient une redevance à l’Etat pour l’utilisation de ce réseau. Or ce n’est pas le cas, c’est bien Orange qui perçoit cette rémunération, régulée par l’Arcep, de la part de ses clients-concurrents.
D’autre part, à mon sens, il est normal que la valorisation de la boucle locale n’apparaisse pas dans la valorisation d’Orange au montant du coût de son déploiement estimé :
#87
#88
#89
Orange ne dispose pas de ressources publiques, Orange signe des contrats avec des collectivités locales. SFR le fait aussi. Et rien n’interdit à un autre opérateur télécom de le faire également. D’ailleurs, dans ton exemple de NRA situé dans un bâtiment d’une mairie de village, tous les opérateurs profitent de ce NRA, je ne vois pas de quel avantage Orange profiterait vraiment.
J’ai sûrement mal interprété tes propos, en tout cas, ça laisse penser que Orange utilise des ressources de l’Etat, ce que je conteste. Mais je veux bien admettre que ce n’est pas précisément ce que tu voulais dire.
Nota Bene : Tu confonds allègrement l’Etat et les Collectivités locales, ce n’est pas vraiment la même entité et la même capacité d’action.
#90