[Édito] Smartphone : l’enfer, c’est les autres ?
« Grâce au téléphone, on a de moins en moins besoin de se parler »
Le smartphone est un objet incontournable dans notre vie, mais c’est aussi une source de conflit plus ou moins ouvert dans les interactions sociales, que ce soit en famille ou à l’extérieur. Le smartphone divise la population, notamment au cinéma et dans les spectacles. Je vous livre mon sentiment, en étant bien conscient que ce n’est pas une parole d’Évangile. En effet, chacun voit midi à sa porte.
Le 04 novembre à 17h45
11 min
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Le smartphone est un objet du quotidien qui s’est imposé dans toutes les poches en moins de 20 ans. Il est devenu incontournable. Au point même de devenir un garant de votre sécurité numérique, notamment avec les banques qui imposent l’utilisation d’un smartphone pour valider des opérations. Pour certaines démarches administratives, disposer d’un smartphone permet parfois de simplifier les choses (accès à Mon Compte Formation, via FranceConnect+ par exemple).
En France, comme dans bon nombre de pays, le taux de pénétration du smartphone est très élevé. Selon des chiffres INSEE sur l’année 2021 (ils ont certainement augmenté depuis), 94,1 % des jeunes entre 15 et 29 disposent d’un smartphone. On passe à 91,8 % sur la tranche des 30 à 44 ans et 82,8 % pour les 45 à 59 ans. C’est ensuite une chute rapide : 59,9 % pour les 60 à 74 ans et enfin 36,2 % pour les 75 ans et plus. Toutes générations confondues, 76,8 % des Français disposaient d’un smartphone il y a trois ans, et certainement plus aujourd’hui.
Cachez ce smartphone que je ne saurais voir
Mais les chiffres ne sont pas l’objet de mon édito. Ils permettent simplement de poser le paysage et d'indiquer qu’une très grande majorité de la population française dispose d’un smartphone, à partir de 15 ans et certainement bien avant. On le trimbale partout, jusque dans les endroits les plus intimes. Dans cet édito, je n’embarque pas toute la rédaction et j’assume la jouer perso, tant chacun a un rapport différent à son smartphone.
Si le smartphone est un objet personnel par excellence, il rayonne aussi dans notre vie sociale et nos interactions, volontaires ou non, avec les autres. Il provoque parfois des incompréhensions entre des personnes avec des visions radicalement différentes, sans pour autant que l’une ou l’autre ait raison. Un peu comme en cette mi-saison où celui avec un t-shirt regarde celui qui a un pull et se demande lequel a raison.
Il y a d’un côté ceux qui ne conçoivent pas utiliser leur smartphone lorsqu’ils sont en bonne compagnie et d’autres qui n’y voient aucun souci ; sans pour autant être des ayatollahs dans les deux cas. Puis, il y a la majorité des gens entre les deux et dont le comportement peut changer suivant la situation. Vous remarquerez que je ne parle pas de génération, car j’ai remarqué que notre âge ne détermine pas notre manière d’agir avec son smartphone.
Le smartphone au cinéma
Un parfait exemple est le cinéma. On y retrouve de tout ou presque dans les usages. S’il est communément admis que répondre au téléphone dépasse allègrement les bornes de la bienséance, qu’en est-il de regarder l’heure à quelques reprises pendant la séance ? Ce n’est généralement pas un problème.
Mais si en plus de regarder l’heure, on jette un coup d’œil à ses notifications ? Et si on en profite pour répondre à un ou deux messages ? Et si on fait une petite partie de Clash Royal ou carrément ses courses, car on n’aime pas le film ? Où se situe la limite ? Elle n’existe pas et chacun place le curseur en fonction de son sentiment.
Ceux qui ne touchent pas à leur téléphone peineront à accepter que d’autres l’utilisent pendant un film. Ceux qui utilisent leur téléphone de manière éphémère ne pensent pas que cela puisse déranger leurs voisins… Mais ils peuvent à leur tour être dérangés par des bruits d’autres spectateurs mangeant du pop-corn et/ou buvant des boissons (et ne jamais utiliser leur smartphone). Ils peuvent à leur tour être dérangés par ceux qui disent « chut » à tout bout de champ. Eux-mêmes dérangés par ceux devant se rendre aux toilettes ou qui changent régulièrement de position dans leur fauteuil, etc.
Le smartphone est une source supplémentaire d’incompréhension, mais ce n’est pas la seule au cinéma… loin de là. Personnellement, cela a tendance à me gâcher le film, mais je ne me vois pas aller demander à mes voisins d’arrêter d’allumer leur smartphone dès que je vois un bout d’écran…
Plusieurs variables sont aussi à prendre en considération : est-ce une fois de temps en temps ou pendant une demi-heure non-stop ? Même là, il y a des subtilités : un écran avec la luminosité au minimum n’est pas comparable à un autre où elle est au maximum. Et, après les smartphones, qu’en est-il des montres connectées ?
J'en profite pour passer un message personnel : finalement, ce qui me dérange le plus c’est le panneau « Sortie de secours » avec une couleur très visible qui attire l’œil. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je comprend l’utilité de ce panneau, juste il me gêne souvent pendant une séance.
Le smartphone, les concerts et les spectacles
Un autre cas de figure concerne les concerts et autres spectacles. Je suis le premier à vouloir prendre des photos pour garder un souvenir, mais je ne filme pas pour autant l’intégralité des chansons, avec la main tendue pour mettre le téléphone le plus haut possible. Un phénomène qui agace aussi des artistes. Mon sentiment personnel : je préfère profiter de l’instant présent que capturer (voire diffuser en live) la quasi-totalité d’un spectacle.
Le problème, de mon point de vue, est que le smartphone attire l’œil. J’étais à un concert Candlelight à La Rochelle. Malgré les demandes (avant le concert) des musiciens de ne pas filmer, plusieurs spectateurs sortent leur téléphone plus ou moins longuement pendant les interprétations. Pour ceux qui sont derrière, la luminosité de l’écran peut devenir une gêne, surtout dans le cas d’une ambiance feutrée avec des lumières de (fausses) bougies seulement.
Et c’est sans compter sur des personnes qui filment et prennent des photos avec le « flash » de leur smartphone, y compris pendant des concerts alors qu’ils sont presque à l’autre bout du stade ou de la salle.
Certains ne s’en rendent pas compte, d’autres ne savent pas comment l’enlever (on est alors davantage sur un sujet générationnel) et du coup restent avec le flash allumé à chaque photo et vidéo…
Le smartphone dans l’intimité et en famille
La question du smartphone s’invite aussi au sein du couple et de la famille. Il y a tout juste un an, SellCell avait publié une étude qui a de quoi faire froid dans le dos. Elle portait sur 5 018 propriétaires de smartphones aux États-Unis. Nous ne nous attarderons pas sur la représentativité d’un tel échantillon… alors que nous sommes pourtant les premiers à demander un respect de la science, bordel ! La raison est simple : le fait que des centaines de personnes répondent « oui » à certaines questions en dit long sur les usages.
Un exemple parmi d’autres. À la question « avez-vous déjà interrompu vos ébats amoureux ou l’intimité de votre chambre pour consulter votre téléphone ? », 12 % ont répondu oui (17 % des femmes et 7 % des hommes). Autre question, même sentiment de malaise : « Au cours d’une journée moyenne, passez-vous plus de temps "personnel" sur votre téléphone qu’avec votre partenaire ? » Oui à 78 % pour les femmes et à 64 % pour les hommes.
Sans rentrer autant dans l’intimité des gens, la question du smartphone se pose aussi en famille, avec les enfants. Il n’est pas question ici de parler de l’âge à partir duquel les enfants ont leur premier smartphone, mais comment les parents encadrent la situation. S’ils ont tendance à utiliser leur smartphone à table, les bambins seront tentés de faire pareil, et vice-versa.
Il ne s’agit pas d’apporter de jugement de valeur, mais de pointer du doigt deux approches différentes, dès le plus jeune âge. Oui, je pense que l’utilisation du smartphone dans ses interactions est aussi le fruit d’une éducation… même si certains enfants/adolescents vont tout faire pour être l’extrême opposé de leurs parents.
Des exemples parmi tant d’autres
Chacun devrait pouvoir profiter de son moment présent comme il le souhaite. Cependant, il y a des visions tellement différentes parfois entre les personnes que l’incompréhension peut rapidement s’installer entre ceux qui ne veulent pas du tout de smartphones et les autres qui ne voient pas le souci.
Ce sont là quatre exemples (cinéma, concert, relation intime et vie de famille), mais il y en a bien d’autres : un repas avec un groupe d’amis au restaurant, une balade en ville, un apéro, un appel dans la rue ou les transports avec le haut-parleur… Il y a finalement presque autant de manières de gérer sa relation à son smartphone qu’il n'y a de personnes.
Un maire voulait « interdire » le portable dans sa commune
Ce sujet prend de l’importance et s’invite même dans des décisions municipales. En Seine-et-Marne, le maire de la commune Seine-Port « a entrepris d'interdire le téléphone portable dans sa commune. La justice a cassé son arrêté municipal, mais l'élu estime que son devoir est d'alerter les habitants », explique TF1.
Nos confrères expliquent que, « l’article 2 de l’arrêté en question évoquait des "interdictions" concernant tablette et smartphone "pour un usage de jeux, visionnage d’image réelle ou de fiction, échange par les réseaux sociaux", et ce, dans quatre types d’espaces publics : devant l’école, dans les commerces, dans la rue et dans les lieux de rassemblement ». La sanction prévue ? Un simple rappel de la règle.
Le maire regrette auprès de TF1 de ne pas avoir le pouvoir d’interdire le smartphone. Il affirme avoir lui-même retiré son arrêté quatre mois avant la décision de justice de casser l’arrêté. Il souhaitait surtout faire passer un message, celui de la face cachée du numérique. L’élu y a laissé des plumes : il était « autrefois patron de PME, avant que son système informatique ne soit piraté et ne le contraigne, au bout de trois mois d’arrêt de production, à revendre ses actions pour un euro symbolique », expliquent nos confrères.
La liberté des uns s’arrête… « où commence mon nez » ?
Je ne souhaite pas imposer ma manière de faire ni mon sentiment, mais j’aimerais ne pas être gêné lors d’une séance de cinéma ou pendant un concert… Rassurez-vous : je sais parfaitement que cette équation est insoluble. On en arrive à l’adage bien connu « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres », mais c’est bien compliqué dans le cas présent, car la définition/interprétation de « la liberté » diffère suivant les personnes.
Thibault de Sallmard, professeur de philosophie, explique que cette formule « doit certainement avoir de grandes qualités rhétoriques pour être devenue si répandue alors même qu’elle ne brille pas par sa clarté ». Il cite, en exemple, un autre proverbe américain qui « le dit déjà mieux, et avec plus d’humour : "votre liberté de donner des coups de poings s’arrête là où commence mon nez" ».
Et vous ? Quelle est votre relation avec votre smartphone et comment vivez-vous dans un monde rempli d’interactions sociales avec les autres ? Avez-vous déjà demandé à une personne d’arrêter (de filmer, de prendre des photos, de tapoter des messages, de parler…) car cela vous gênait ? Si oui, comment cela s’est passé ? A contrario, vous a-t-on déjà demandé d’arrêter ? Si oui, comment cela s’est passé ? Et dans la vie de famille ou avec les amis, comment ça se passe ?
Un rappel de dernière minute : n’oubliez pas de rester courtois dans les commentaires ! Je termine avec une citation des Inconnus dans Jésus II, le retour : « Vous allez finir par vous aimer les uns les autres bordel de merde ! »
[Édito] Smartphone : l’enfer, c’est les autres ?
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Cachez ce smartphone que je ne saurais voir
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Le smartphone au cinéma
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Le smartphone, les concerts et les spectacles
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Le smartphone dans l’intimité et en famille
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Des exemples parmi tant d’autres
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Un maire voulait « interdire » le portable dans sa commune
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La liberté des uns s’arrête… « où commence mon nez » ?
Commentaires (55)
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Abonnez-vousLe 04/11/2024 à 18h26
Modifié le 04/11/2024 à 19h59
Le 04/11/2024 à 20h01
Modifié le 04/11/2024 à 18h27
Le 04/11/2024 à 18h31
Sinon, quand tu dis : tu ne connais pas ma compagne : son smartphone n'est quasiment jamais avec elle, pas plus que ne l'était son téléphone portable précédent (elle n'avait manifestement pas compris pourquoi on appelait ça un portable ). Il faut dire qu'il remplace son ancien portable qui ne tenait plus la charge et qu'elle ne s'y intéresse pas du tout, une des rares applications installées qu'elle a dessus est celle de sa banque pour valider ses paiements par carte. Sinon, elle l'utilise comme minuteur. Et dire que moi, j'ai travaillé en R&D pour concevoir des téléphones portables (avant les smartphones).
Le 04/11/2024 à 18h58
Le 05/11/2024 à 06h38
Le 05/11/2024 à 09h55
Modifié le 05/11/2024 à 10h28
Édit : Avec les nouveaux commentaires, seuls celui à qui j'ai répondu et celui à qui je n'ai pas répondu savent à quelle question correspond mon "oui". !
Le 05/11/2024 à 17h27
Le 06/11/2024 à 16h58
C'est devenu une plaie les smartphones, a pied comme en voiture.
Le 04/11/2024 à 18h38
Le savoir vivre est un facteur qui prime.
C'est à dire quelqu'un qui agit en montrant qu'il sait qu'il a conscience de déranger et s'en excuse a un laisser passer.
Quelqu'un qui inversement se comporte mal ( peut importe le contexte ou le médium) il peut se faire souffler dans les bronches sans remords.
Aux concerts et dans les musées mon téléphone reste dans la poche, je suis pas ici pour prendre des photos.
Si les autres on envie d'une photo pour se rappeler un événement je ne les blâme pas. Si tu veux juste live streamer tout un concert pour je sais pas qui... écoutes on avait qu'a pas donner du data illimité aux gens ? Tout ce qui n'est pas interdit est donc autorisé...
Ce n'est pas parce que l'on se sent soi-même vertueux que l'on doit en attendre autant des autres.
Je suis surpris d'avoir eu dans l'article la thématique du cinéma plus que les transports en communs. Généralement au ciné, un ou une malotrue se fera vite pourir de "chut!" alors que dans une rame de métro...
On est entre gens qui ont payé pour une expérience spécifique.
Dans les transports on paye car on a pas le choix...
Bref y a le bébé qui pleure et le parent qui en a rien a foutre que son mioche hurle à la mort, les deux sont pas pareil.
Pour le téléphone c'est la même approche.
Je vous dit pas si le parent est au téléphone pendant les râles de son mioche...
Le 04/11/2024 à 18h56
Pas de problème de bruit, de lumière, de tout, et c'était déjà une solution avant l'arrivée des smartphones 😁
Pour le reste : laissons les autres vivre et faire leurs choix sans se sentir le devoir de les juger, ce sera déjà pas mal.
Le 04/11/2024 à 23h15
Le 05/11/2024 à 09h15
Ca m'est arrivé de leur demander si je pouvais filmer leur portable, car je voyais mal.
C'est assez absurde, j'ai eu ma dose de prise de photo et vidéo: très vite tu t'aperçois que tu ne t'es pas fait un souvenir mais un film. Que tu ne regarderas jamais. Gâchis de ressources informatiques, planétaires et de ticket.
Le 05/11/2024 à 12h41
-> alors ça, je trouve ça très très pertinent 👌
Le 04/11/2024 à 19h28
Modifié le 05/11/2024 à 06h47
Le 05/11/2024 à 07h49
Modifié le 13/11/2024 à 01h38
Donc bon... Peut être en effet pas facile à comprendre...
Je rappelle aussi que quand ça frotte fort entre une moto et une voiture, c'est toujours la voiture qui gagne... Donc les risques sont quasiment à 100% pour le motard....
Mais sinon avec un pseudo pareil... mais il est très bien, très bien aligné avec ton commentaire...
Le 13/11/2024 à 07h37
Modifié le 05/11/2024 à 08h50
Bossant dans le secteur de l'infra télécoms, on était pourtant déjà qquns à se dire que le GSM qui arrivant dans toutes les poches et déjà derrière trop de volants pouvait à lui seul expliquer le changement en cours.
On a hélas tapé depuis plus de 20 ans sur les vitesses, ce qui ne suffit même plus à cacher la merde... et justement (l'homéostasie du risque est têtue), les gens s'emmerdent et n'ont pas l'impression de risquer quoi que ce soit à des vitesses trop réduites: Ils font donc autre chose. Puis les journées ne s'étant pas mises à faire 48h, il faut bien caser ce qu'on faisait autrefois dans le temps que passait son véhicule au parking car resté moins longtemps sur la route.
Maintenant, à moto, au delà de 30km/h un casque ne sert déjà en cas de choc contre un obstacle fixe guère plus qu'a présenter un cadavre un peu plus propre à la famille... Personnellement, je ne comprends pas les gens qui s'y risquent à moto. Puis la tenue de voie aléatoire de ceux qui s'y adonnent sur 4 roues est déjà au niveau d'une première leçon de conduite, alors sur 2 roues bonjour. Et je dis cela en étant parmi ceux qui n'ont encore à l'heure actuelle pas trop l'habitude de traîner entre 2 radars (ou 2 spots se prêtant a un contrôlé bien caché, la différence entre les 2 étant la vitesse limite strictement appliquée ou, on n'est pas là pour perdre son temps, la tolérance estimée de celui qui devra se mettre en chasse).
Modifié le 04/11/2024 à 19h36
Je ne supporte pas lorsque je suis en compagnie que certaines personnes préfèrent avoir le nez dans leurs smartphones au lieu d'essayer d'entretenir le tissu verbal direct de partager une discussion.
Et alors la conduite sur route avec le téléphone, ça devrait être automatiquement soumis à une amende forfaitaire, ça dissuaderait.
Le 04/11/2024 à 19h52
Le 05/11/2024 à 08h02
Modifié le 04/11/2024 à 20h03
- c'est une fatalité, on ne peut rien y faire. Alors que l'écran du smartphone, c'est à cause d'une personne qui s'en fout de gêner les autres. Ça fait une grande différence chez moi.
- c'est fixe et constant. Ça a tendance à me gêner au début puis mon cerveau finit par en faire abstraction. C'est bien foutu le cerveau quand même.
Sinon, étant un asocial fini, les seules situations où le smartphone me gonfle, c'est au ciné (écran) et dans le bus (haut parleur).
Heureusement le 1er cas est très très rare. Ça aide peut-être de ne pas fréquenter de gros cinés pour aller voir de gros blockbusters.
Et dans le 2ème cas, je sors mes écouteurs et ça me permet de rester zen
Le 04/11/2024 à 20h15
De plus il y a de plus en plus souvent des captations des équipes techniques, qui sont autrement plus propres, et avec des prises de vue bien plus sympa que "moi depuis la fosse / mon siège".
Donc : laissez le tél dans la poche et profitez les gens !!! (ou alors à la limite une photo pour le salut final, mais parfois on rate la baguette du batteur parce qu'on regardait son tél #truestory)
Modifié le 05/11/2024 à 09h07
J'ai du prendre 5-6 photos et au plus 2 minutes de vidéo histoire d'avoir un souvenir, mais c'est tellement mieux de profiter.
Après, je me suis aussi dit a un moment ; avant on se cramait les doigts avec un briquet pour faire des lumières dans la salle, maintenant c'est quand même sympa quand tout le monde allume son flash. Il y a aussi des trucs sympa ;)
Le 04/11/2024 à 20h37
Perso j'ai pris l'habitude d'observer avant de prendre des photos avec mon appareil quand je suis en voyage, histoire de m'imprégner. Vivre l'instant présent, c'est mieux au présent et non avec une vidéo ou photo dégueulasse.
Modifié le 04/11/2024 à 21h43
- Dans la rue : je me mets dans un coin après m'être assuré que ça ne gène personne.
- Au concert : je m'autorise une captation de une minute maxi, voire un titre avec l'enregistreur audio donc dans ce cas le portable est posé sur mes genoux.
- Dans le train/transports en commun : écoute de ma musique au casque.
- En famille, entre amis : pas de portable ou alors juste pour montrer un truc ou prendre une ou deux photos.
- Aux toilettes : alors là, c'est non, en plus au niveau hygiène c'est quand même moyen de le manipuler quand... enfin vous m'avez compris
- Par contre, pour écouter des webradios avant de s'endormir, je trouve que c'est pratique, ça remplace un peu le bon vieux radio-réveil.
[edit : Mais ce débat sur les téléphones portables, je crois qu'on l'a déjà eu avec un autre appareil tout aussi diabolique à l'époque, j'ai nommé le baladeur à cassette ! Je me souviens avoir visionné sur Youtube un reportage INA sur l'arrivée de ces appareils qui nous enfermaient dans notre bulle, qui dérangeaient les autres et sur lesquels les psychiatres et autres sociologues allaient devoir se pencher dessus. Donc rien de nouveau en fait.]
Modifié le 05/11/2024 à 07h34
Le 05/11/2024 à 09h04
Les casques audio ont fait des progrès donc il est très facile d'écouter ce qu'on veut aujourd'hui sans forcer ceux qui nous entourent à l'entendre aussi. Pourquoi ne pas faire preuve d'un peu de civisme, dans ce cas ? C'est aussi ce que @SébastienGavois disait à propos de la différence entre la luminosité réglée au minimum ou pas.
Modifié le 05/11/2024 à 14h18
Le 05/11/2024 à 08h33
Modifié le 04/11/2024 à 22h22
Modifié le 05/11/2024 à 18h03
Ce passage à lui seul devrait mériter un joli dessin .......
Pour répondre aux dernières questions, je n'ai jamais demandé à quelqu'un de cesser d'utiliser son smartphone.
Je trouve la démarche aussi gênante que le fait d'utiliser son appareil et d'importuner les autres avec.
Sauf si le demander permet de mettre fin à une situation pouvant potentiellement devenir grave.
J'estime que ce n'est pas à moi d'aller faire la leçon de butte en blanc, c'est à la personne de se rendre compte de ce qu'elle fait, si elle peut prendre du recul sur ce sujet. Il faut savoir se remettre en question.
Le 05/11/2024 à 00h29
Je suis bien mieux à la maison avec mon modeste home cinéma.
Le 05/11/2024 à 00h44
L'outil ne crée pas la tendance, mais est à son service.
Dans une ère où on aime croire que l'on ne dépend pas des autres, dans laquelle on ne veut pas en dépendre, pis dans laquelle toute dépendance est vue comme quelque chose à tuer, plonger dans son téléphone, écouteur sur les oreilles, fuyant victimairement la moindre possibilité de contact contextuel est un échappatoire antisocial de la même manière que sortir une clope l'était il y a quelques décennies, quand bien cela isolait déjà bien moins.
L'outil comble simplement un vide qui est souhaité : l'idéologie de l'individualisme a son totem, son temple son grigri.
Pour s'intéresser à cet isolement autistique en public, il ne faut voir en ce téléphone qu'un doigt qui montre la lune. Combien regardent & regarderons le doigt ?
Le 05/11/2024 à 13h48
Le téléphone aboli les distances et le temps, et de fait l'attente et la frustration, donc l'envie et au final, la satisfaction.
L'ego portrait, summum de l'orgueil, détruit la spontanéité et la réalité, la découverte. On visite pour faire le selfie 'là bas' maintenant...
Oui, le téléphone flatte l'égo, et comme narcisse on se voit dans son propre reflet numérique, mettant une distance avec ceux qui sont à portée de main, de parole.
Bref, moi aussi je peux écrire des trucs bien profonds😁
Le 05/11/2024 à 09h24
Exemples:
* les transports n'impriment plus les billets -> tel obligatoire.
* Location de vélo en ville? Tel obligatoire.
* Paiement en ligne? Se connecter à la mutuelle? Tel obligatoire en plus de l'ordi (parce que l'appli est inutilisable sur smartphone)
Problème: c'est souvent profondément inadapté aux personnes handicapées.
Mais cela ajoute aussi quelques effets cocasses.
* Payer les transports à Paris? Tel (compatible) obligatoire (ou passer par un paramétrage de son forfait pour payer par SMS - paramétrage qui ne s'active pas dans la journée... vive les chaussures)
* Se loguer en double authentification via un email (ma mutuelle)? Dommage, gmail ne reçoit jamais le code dans le temps imparti (5 min) car elle arrive sur une adresse non gmail
C'est presque impossible de faire une soirée "déconnectée".
* Connaître l'emploi du temps du lendemain, les devoirs des enfants? Ca arrive par internet, et il faut checker toute la soirée
Au-delà de la comm et de la gêne, il y a une perte énorme liée à l'informatique et au fait que tout le monde ait son terminal (en général le portable): l'organisation...
Sans même aborder les sempiternelles batailles "le message était sur l'ENT" "si vous croyez qu'on est toujours dessus! poster sur notre snap" "non, pas sur le snap, j'y ai pas le droit, plutôt sur le whatsapp" "on a aussi un whatsapp? pourquoi?" "et n'oubliez pas le facebook pour que les parents soient aussi au courant"
Le 05/11/2024 à 10h05
Le 05/11/2024 à 10h39
Via l'interface Web, il est possible de forcer l'interrogation de la boite mail externe. Il faut aller dans les paramètres / comptes et importations / section "Consulter d'autres comptes de messagerie / lien : consulter votre message maintenant.
C'est chiant, pas intuitif, mais quand il faut faire vite à cause des délais de validité... ben je le fais.
Le 05/11/2024 à 14h22
Pour l'instant, ça va, mais le premier prof qui me fait cette remarque, il va se prendre un cours de santé psychologique dans l'environnement numérique fissa.
Le 05/11/2024 à 15h39
Le 05/11/2024 à 10h02
Le prix exorbitant du ticket pour être emmerdé par de la mastication de pop-corn, des discussions et effectivement des smartphones, je ne comprends plus l´intérêt de la chose.
Les concerts? Ben, la même.
J´ai encore le souvenir vibrant d´un concert de Muse où entre moi et la scène se dressaient de multiples murs d´écrans de smartphones. Mais c´est formidable ça de voir un spectacle par le truchement de l´écran du mec de devant...
Bref! D´une façon générale, les trucs à foule, j'ai arrêté. Tous. Ma tolérance à l´égoïsme a atteint ses limites. C´est aussi ça de vieillir je suppose.
Modifié le 05/11/2024 à 10h38
Smartphones - Une enquête anthropologique -
Il parcourt dans cet ouvrage les usages au travers de la description de chapitre aux noms évocateurs.
- La Laisse traite des enjeux de l'usage compulsif.
- La Prothèse explore en quoi cela devient un second cerveau
- Le miroir : de la compréhension de soi à l'assistance.
- La BaguetteMagique : Déléguer à une boîte noire
- Le cocon : une bulle de socialisation ou un amplificateur des relations sociales.
Modifié le 05/11/2024 à 10h53
1. Dans la sphère privé, lors de discussions, visionnages de films, etc, avec nos amis ou membres de la famille. Son usage démontre bien souvent, selon moi et de ce que j'observe, une forme de dépendance. Les personnes ne sont plus capables de tenir une conversation, suivre un film, ou même tenir un blanc, sans avoir un shoot de dopamine en consultant, sans objectif, leur smartphone.
Je pense que l'on néglige encore beaucoup trop l'impact des smartphones sur notre système limbique, par méconnaissance ou aveuglement. Une fois que l'on prend conscience de cela, notre relation envers lui a tendance à évoluer et on en fait un usage bien plus raisonné.
2. Durant les sorties culturelles, type cinéma ou musées, ou de sorties. Dans le premier cas ce n'est pas tant l'usage qui me gêne que la luminosité de l'écran, dans une pièce sombre. On ne voit plus que cela selon où l'on est placé par rapport à l'usager.
Dans les musées ou consorts, c'est l'attitude des personnes qui vont prendre X photos d'une oeuvre, vous passent devant alors que vous prenez le temps de lire les explications, sans même s'excuser. Ou encore les personnes qui ne savent plus profiter de la beauté d'un paysage, mais vont poster des photos de ceux-ci sur Insta en mode "j'y étais !". Puis ces mêmes photos finissent croupies dans la mémoire du téléphone.
La Culture devient alors clairement un objet de consommation.
3. Durant les concerts.
On vient à un concert pour profiter d'un moment éphémère, où l'on laisse le reste du monde de côté pour se laisser bercer par le ou les artistes que l'on apprécie. C'est typiquement le genre de lieu où il peut y avoir un forme de communion (et on en a plus besoin que jamais à notre époque), et le smartphone vient casser cela.
Alors bien sûr, prendre quelques photos et filmer quelques moments, pour des souvenirs (même si les souvenirs les plus sincères sont ceux que l'on ancre dans notre mémoire, aussi subjectifs soient-ils - ce qui les rend justement sincères), je n'ai rien contre. Ce qui m'exaspère au plus haut point sont ceux qui viennent, prennent photos sur photos, filment quasi tout le concert, ne savent pas profiter du moment présent et on pris la place de quelqu'un qui aurait sûrement mieux apprécié ce moment.
Sans parler du fait que je trouve que c'est un manque de respect total envers les artistes, qui viennent pour échanger avec un public et non pas des écrans.
Globalement ce sont les trois situations principales qui me font haïr les smartphones. Et pourtant je ne suis pas contre pour autant, étant donné les apports positifs qu'il peut avoir.
Le problème, selon moi, c'est que son usage s'est répandu trop vite, dans toutes les sphères, sans le recul nécessaire lié à l'utilisation de tout nouvel outil.
Sauf que ce n'est pas qu'un simple outil : le smartphone est un accès direct à notre système limbique.
Et si l'on n'y prend pas gare, on se fait clairement happer par celui-ci (et toute l'économie de l'attention qui gravite autour).
Le 05/11/2024 à 12h25
Je veux soutenir ce que j'aime, et je vais donc à des dizaines de concerts et festivals par an, car je suis passionné de musique. Voir une bonne partie des gens devant moi sortir leur smartphone et le garder sorti la majorité du temps, pour filmer quasi tout ou prendre des photos en continu, ça me saoule. Ça bloque la vue quand c'est tenu à bout de bras, ça attire l'oeil à cause de la luminosité, ...
Au ciné, pareil. On est dans une salle sombre, et j'aimerais bien entrer dans le film. Alors quand t'as quelqu'un qui sort le smartphone tout le temps, luminosité bien à fond, et qui n'a pas l'air de s'intéresser plus que ça au film, ça me gave. Ça coute cher, en plus, le ciné, maintenant.
Est-ce que j'ai déjà dit à quelqu'un que ça me faisait chier qu'il sorte son smartphone tout le temps dans des endroits comme ça ? Oui. Pas à la première "sortie", mais si c'est à répétition, oui. Comment ça se passe ? Ça dépend. Y en a qui arrêtent parce qu'ils se rendent compte qu'ils emmerdent les gens, et ils ont un peu d'éducation et de décence au final. Y en a qui n'en ont strictement rien à foutre de déranger tout le monde, les "on peut plus rien faire", et là ça se passe moins bien. Mais c'est le cas le plus rare quand même. Après, y a pas grand chose à faire à part réitérer la demande. J'suis pas du genre à commencer à me battre avec les gens et faire un scandale. J'ai envie de voir le film/concert, et pas de déranger encore plus le reste des gens qui veulent profiter du spectacle.
Le 05/11/2024 à 14h27
Dans le deuxième cas, c'est presque pareil. On peut y échapper, avec un téléphone sous un dérivé de AOSP, mais c'est franchement marginal.
Cette privatisation des données sensibles personnelles me rebute, me révolte. Je ne comprends même pas qu'on vienne nous l'imposer. Il n'y a aucune garantie de pouvoir en disposer à sa guise.
Exemple classique : faire une sauvegarde de son téléphone. Avant, sous Windows/Mac/Linux, on branche une clé USB, on copie l'intégralité du répertoire utilisateur et programme, et on a tout. C'est pas facile de tout réinstaller, mais on a accès à tout, on est donc propriétaire.
Sous mobile, c'est plus facile de tout réinstaller, à condition d'avoir signé ce contrat de droit privé avec Samsung, Huawei, Google ou Apple. Sinon, on a accès à rien. On n'est donc pas propriétaire, on est juste locataire des murs.
Le 06/11/2024 à 01h17
Les grandes villes devraient rapprocher les gens, et le telephone a l'effet inverse : ils nous eloignent les uns des autres.
J'ai connu l'epoque sans telephone, dans les annees 90. C'etait mieux dans un sens.
Le 06/11/2024 à 12h46
On n'a pas attendu le smartphone pour ce sentir seul même au milieu de gens voir de sa propre famille...
Le 12/11/2024 à 02h02
Super outils mais tu ne sais plus jamais quand le sortir à bon escient.
Le côté addictif est un vrai soucis hormis capter l'attention ça bouffe un temps et une énergie folle. J'aimerais parfois ne pas avoir accès à tant de choses sur ce tel pour qu'il reste un outils simple.