Ces derniers temps, de nombreuses start-ups ont atteint des niveaux de valorisation stratosphériques, si bien que les autorités financières américaines commencent à s'émouvoir des chiffres exhibés dans certains cas.
Lyft : 5 milliards de dollars. Spotify : 8 milliards de dollars. Dropbox : 10 milliards de dollars. SpaceX : 12 milliards de dollars. Snapchat : 16 milliards de dollars. Airbnb : 25,5 milliards de dollars. Xiaomi : 46 milliards de dollars. Uber : 62 milliards de dollars.
Il ne s'agit pas de chiffres lancés au hasard, mais de la valorisation de quelques-unes des start-ups les plus connues, selon un classement de Fortune, recensant les 174 « licornes » disséminées partout dans le monde, mais surtout concentrées dans la Silicon Valley. Une licorne au sens financier du terme n'est pas un animal mythique, mais tout au plus une espèce rare, que les investisseurs s'arrachent. Il s'agit tout simplement d'une start-up non cotée en bourse, dont la valorisation dépasse le milliard de dollars. Et des licornes, il y en a de plus en plus.
Un troupeau sous haute surveillance
Lors d'une conférence tenue à l'université de Stanford, Mary-Jo White, la grande patronne de la SEC (l'autorité financière américaine) a tenu à rappeler certaines règles concernant la valorisation des entreprises. Elle a ainsi martelé que « les règles anti-fraude s'appliquent à tous les échanges de titres, publics ou privés et ce peu importe le degré de sophistication des acteurs », rapporte le Wall Street Journal.
Un coup de semonce qui laisse entendre que quelques entreprises ou investisseurs auraient pu tenter de faire gonfler la valorisation de leurs actifs dans des proportions suffisamment importantes pour que les radars de la SEC se déclenchent. Aux États-Unis, les entreprises ont pour obligation de fournir des informations fiables et honnêtes à leurs investisseurs, en vertu de la règle 10b-5 de la SEC.
« Dans le contexte des licornes nous sommes inquiets du fait qu'en termes de valorisation, la charrue est mise avant les bœufs. Notre inquiétude touche au prestige associé avec l'atteinte d'une forte valorisation, qui pousse les entreprises à essayer d'apparaitre plus chères qu'elles ne le sont véritablement », précise Mary-Jo White. Il sera donc intéressant de voir si ces paroles seront suivies d'actes, et pourquoi pas de contrôles chez les licornes.
La dictature de la valorisation
Cette déclaration de la responsable de la SEC met le doigt sur un problème qui devient récurrent au sein de la Silicon Valley. Rappelant que « la quasi-totalité des valorisations est hautement subjective », elle souligne que « l'on doit se demander si la publicité et la pression subie par les licornes pour atteindre leurs jalons sont analogues à celles subies par les entreprises cotées en bourse au regard des projections qu'elles montrent aux marchés ».
Pour étayer son propos, la patronne de la finance américaine s'est appuyée sur un article de Vanity Fair dans lequel il est question d'un investisseur qui expliquait crument la nature des négociations avec ces fameuses licornes. « Quand nous avons demandé au PDG pourquoi il valorisait son entreprise à un milliard de dollars, il nous a répondu "nous avons besoin de valoir un milliard de dollars pour recruter de nouveaux ingénieurs. Nous avons donc décidé que nous valions ça" ».
Une méthode de calcul plus que discutable pour déterminer la valeur d'une entreprise. Il ne suffit pas de dire « mon entreprise vaut dix milliards » pour qu'elle trouve preneur à ce prix-là, Martin Bouygues peut en témoigner. Pourtant, dans la Silicon Valley, cette stratégie semble tenir bon. Pour combien de temps encore ?
Commentaires (201)
“Une méthode de calcul plus que discutable pour déterminer la valeur d’une entreprise. Il ne suffit pas de dire « mon entreprise vaut dix milliards » pour qu’elle trouve preneur à ce prix-là, Martin Bouygues peut en témoigner.”
" /> Oh ! Kévin, tu deviens taquin dis donc
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La SEC ferait bien mieux de s’inquiéter du retrait les uns après les autres des garde-fous qui avaient été mis en place pour éviter une autre crise de 27⁄29.
D’habitude je fais ça de façon un peu plus feutrée, mais là j’ai pas résisté
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les licornes ne sont pas des animaux mythiques :http://www.ladepeche.fr/article/2016/03/30/2314696-decouverte-les-licornes-de-si…
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Tout à fait….
Techniquement c’est pour cet année le 1929 bis…
Une licorne, c’est un rhinocéros anorexique !
source ?
Ca va finir par péter. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai refusé d’aller travailler la bas et que je vais m’expatrier ailleurs ^^
C’est marrant, mais j’ai hésité à commenter la news d’hier sur Slack pour dire que c’était n’importe quoi cette valorisation.
Sinon, une licorne, c’est un narval avec un corps de cheval.
En fait, quelque part, je dirais que ça serait assez salutaire que le monde financier explose en vol, qu’on revienne sur des valeurs “réelles”. Malheureusement, ça risque fort de faire très mal au passage
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Peut être que les Panamaleaks pourront aider ?
Ca ne vous rappelle rien ? La bulle des années 2000 avec ses cohortes de start-up bidons et ses business angels. La grand période de noms en OO etc. Bref on apprend rien de rien, les mêmes idioties recommencent.
Le problème, ce n’est pas tellement que certains se valorisent beaucoup trop haut, c’est que beaucoup investissent dans ces titres qui ne valent rien en espérant faire des dividendes.
On arrive au bout de la bulle. Les start-ups, c’est bien, sauf que dans le cas général, elles fonctionnent soit sur un modèle publicitaire complètement dépassé, soit sur des services tendancieux causant de l’évitement fiscal ou de la concurrence déloyale et qui commencent à irriter fortement les états.
Tout ça est beaucoup trop fragile, et la survalorisation et la gourmandise va bien finir par devoir être payé.
Mais bon, les contribuables sont là pour ça. Les impôts, c’est de la merde, sauf quand il faut renflouer les banques. Ça fait quelques crises qu’on mutualise les dettes, et les gens sont trop serviles, dépendants ou eux-mêmes avares pour changer quoi que ce soit au système.
tu pourra nous faire la même avec Vincent Bolognaise?
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D’ailleur un zaping épic hier soir
La valeur étant une donnée relative, il n’y a rien d’étrange à ce qu’elle soit perçue comme trop faible ou trop élevée par d’autres.
Ce qui est plus inquiétant par contre, c’est le développement systémique de bulles alimentées par les rotatives virtuelles (planches à billets) des banques centrales.
On assiste en fait à une redite, mais dans l’autre sens, de ce que l’économiste P. Krugman avait conseillé à l’époque de la bulle Internet :
“To fight this recession the Fed needs more than a snapback; it needs soaring household spending to offset moribund business investment. And to do that … Alan Greenspan needs to create a housing bubble to replace the Nasdaq bubble.”
2008 est passé, le cycle artificiel alimenté par des tonnes de rectangles de PQ colorés déversés dans l’économie réelle pour la déstabiliser peut recommencer une fois de plus.
Une méthode de calcul plus que discutable pour déterminer la valeur d’une entreprise. Il ne suffit pas de dire « mon entreprise vaut dix milliards » pour qu’elle trouve preneur à ce prix-la
Bah si…
Mutualisation des pertes, privatisation des profits.
C’est beau le libéralisme. Perso, je dis toujours à ceux qui y croient : “Ok, on fait comme tu le dis, mais à la prochaine crise, ni l’Etat ni les gens vont payer”.
Faudrait mettre des radars automatique sur les flux financier, dès que ça va trop vite ou trop haut, bing amende. La solution n’était pas compliquée bordel, french model power
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Next INpact vaut dix milliards d’euros.
Your move.
Oui, une bonne faillite ! vite !
Histoire que la famine s’installe comme en grèce. c’est vrai qu’est ce qu’on a perdre ? on aime tous avoir faim.
Ca pour le coup, c’est une excellente réponse
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Dans la vraie vie une entreprise vaut ce que quelqu’un est prêt à l’acheté et le dites licornes valent bien ce qu’elles annoncent. En effet, quand un investissement prend 1% de über pour 620M millions de dollars c’est bien que les 100% valent 62 Mds de dollars !
Dans le sens inverse, un société qui ne se vend pas à un prix c’est qu’elle vaut plus que le prix donné sinon le vendeur l’aurait vendu.
Enfin, la SEC dans son communiqué indique surtout aux investisseurs que les obligations de transparence financière sont plus que limitées quand les entreprises ne font pas appel publique à l’épargne et qu’il peut donc y avoir un biais dans l’évaluation du risque.
Tout bêtement une taxe par transaction. Les machines qui font des millions de transaction seconde pour prendre un centime par ci par là serais perdante au contraire de l’investisseur long terme.
Tu voulais donc que l’argent que les gens avaient en banque disparaisse d’un seul coup comme ça ?
J’ai fait plus de 5 ans d’études en économie, et je que j’en retire, c’est que “ton” argent ne t’appartient pas vraiment.
Alors entre nous, l’épouvantail de “on va tout perdre si les banques font faillite”, c’est plus un argument de banquier qu’un argument de pauvre.
Même si le fait ce que certains l’utilisent est révélateur de l’influence de ces dernier sur le reste de la société.
Mais si ça existe think geek en vend de la viande de licorne en boîte…
J’attends la prochaine crise, et c’est là qu’il faut changer les choses. Après ça sera trop tard.
La Chine vient de le comprendre, et elle ne fera pas l’erreur une fois de plus. Nous on tergiverse, bloqués par les conflits d’intérêts et le manque de courage des politiques.
Tu pourrais faire une réponse simple à ma question qui l’était ?
Là, j’ai presque du mal à comprendre ma question.
J’avoue que l’économie et la finance sont deux domaines que j’ai du mal à appréhender tant ils sont abstraits aujourd’hui.
Des articles à conseillers, ou de simple conseils, pour minimiser l’impact sur mes comptes ?
oui, oui, certes.
Il n’empêche, sur le patrimonial, c’est difficile de mentir.
Le monde est plein de pognon virtuel qui doit absolument être investi quelque part pour devenir réel. Et de pognon réel pas très propre pour lequel un grand tour de lessiveuse justifie une certaine perte, ou une grosse prise de risque. Pour l’instant il y en a trop. D’ou des dérives étranges : taux d’interet négatifs appliqués a certains emprunts d’état, flambée irrationnelle de certaines valorisations.
La vie est un éternel recommencement…
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C’est pas parce qu’il y a pire à coté que ça les rend “moins pervers”.
La presse ne rapporte pas grand chose par rapport à d’autres domaines, alors si les grands industriels, grandes familles, grandes banques et politiques y investissent c’est bien qu’ils y trouvent un autre intérêt que financier (le fameux quatrième pouvoir)…
Et cet intérêt (cette prise de pouvoir) est largement discutable et particulièrement perverse, les exemples historiques et actuels des dérives que ça apporte ne manquent pas (et se retrouvent sur l’ensemble du globe).
Si Uber ou Twitter s’amuse à gonfler la valorisation de ses actifs et de ses perspectives, on n’est pas loin de l’affaire Enron ou de l’affaire Vivendi Universal. Tant qu’il y a des gens et des institutions qui ont les ressources pour croire aux licornes, ça peut marcher encore un peu plus longtemps.
Les extraterrestres existent, je te laisse choisir ta source.
Ton argent ne t’appartient pas. Le perdre est du coup moins grave.
Et cet argument est celui des banquier, qui se pensent indispensables. Utiliser cet argument c’est défendre son geôlier.
Vas-y, fais le tri dans tes sources. Sur la première page de résultats, rien ne m’a donné envie de suivre un lien.
Edit : Sur mes liens, évidement qu’ils ne prouvent pas grand chose, c’était pour montrer que des sources ça se choisit si l’on veut argumenter.
Répéter à peu près la même chose que la première fois, n’apporte rien.
On est passé de “ton argent ne t’appartient pas vraiment” à “ton argent ne t’appartient pas”.
La vérité est où ? dans la première affirmation, la seconde ou aucune des 2 ?
D’autre part, tu parles d’argument alors que j’ai juste posé une question, je n’ai en rien argumenté.
Et à cette question, on peut répondre par oui ou non en expliquant ensuite pourquoi.
Pour ma part, je vais rester investi principalement en actions. C’est tangible et cela correspond à des parts de sociétés.
Si elles baissent, ce n’est pas grave, elles remonteront.
bah c’est les américains. tu passes du sommet au fond du précipice en un claquement de doigt sans raison réelle et tu repars de plus belle etc… le pays où tout est possible. surtout les folies les plus improbables.
Une gamelle serait surtout prejudiciable aux doux reveurs qui poussent cette valorisation.
Après on va pas refaire l’économie mais on a tellement de liquidités dispo qu’elle cherchent tous des investissements.
Et on va pas refaire 1929, mais refaire 2002 parait probable.
Attention la SEC se réveille, c’est que la catastrophe est proche.
Rappelons qu’à la SEC, ils passent leur temps sur des sites porno :
http://abcnews.go.com/GMA/sec-pornography-employees-spent-hours-surfing-porn-sites/story?id=10452544
Celle là est en procédure collective, sinon délit de banqueroute pour le patron
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Rigolo quand même
2000 explosion de la bulle spéculative start up
On a compris la leçon on revient à du tangible !
2009 explosion de la bulle spéculative immobilière.
2016 on en revient aux start up.
C’est cyclique comme on dit.
En fait on a un souci de vocabulaire, car on sait bien qu’un investisseur ne parie pas au sens du casino.
Dis toi bien que ça arrivera, tot ou tard :(.
Cela risque fort d’arriver. Pire, ça pourrait bien déclencher une guerre mondiale (une de plus). C’est clairement à craindre …
Pour les groupes avec actionnariat étatique mais à structure privée, si.
Tu as raison : c’est de l’ultra-libéralisme. Tel que pratiqué outre-atlantique.
J’ai l’impression que certains ici la prédisent pour cette année, donc j’essaye d’avoir des informations fiables pour optimiser mes gains.
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Mais bon, on ne va pas refaire ici le fil sur le “krach” que l’on connaît sur un autre forum.
Je n’en suis pas persuadé, mais je suis peut être un optimiste dans l’âme. :)
Et ils se marièrent et eurent des enfants centristes.
Le principe est bien de vivre de vivre de bulle en bulle. Je suis étonné que l’inquiétude soit sur les licornes.
Ignorons les arguments gênants, n’abordons surtout pas les fondements la sacro-sainte propriété privée sans limite, créons un écran de fumée bien épais (“Mes près de 3500 commentaires précédents ne parlent que de cela”), et fuyons !
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Mmmmmmmhhhh. Tu la sens ma grosse bulle ?
Essaie d’avoir un peu de continuité dans ta discussion. Tu faisais des reproches aux banques de ne pas bien financer les PME puis tu parles de start-ups pour argumenter. Je te fais juste remarquer que ce n’est pas le boulot des banques le financement des start-ups.
Mais pour répondre quand même à ta question, il y en a bien moins qu’aux US.
Le propriétaire de ton logement “ça lui va” aussi, que tu travailles pour lui payer un de ses logements
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