MIA : l’IA d’enseignement de Gabriel Attal pour faire oublier le classement PISA
Le 06 décembre 2023 à 07h36
2 min
IA et algorithmes
IA
Le classement PISA, vaste enquête de l'OCDE sur le niveau des élèves partout dans le monde publiée mardi 5 décembre, affiche une baisse « sans précédent » des résultats des élèves français, notamment en mathématiques. La solution pour Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal : dès la rentrée 2024, les élèves de seconde auront accès à un nouveau dispositif nommé "Modules interactifs adaptatifs" ou "MIA" mis au point par l'entreprise EvidenceB.
« Tous les élèves entrant au lycée seront désormais accompagnés, à la maison, d’un outil d'IA de remédiation ou d’approfondissement en français et en mathématiques » précise Gabriel Attal dans un mail transmis aux personnels de l’Éducation nationale et consulté par BFMTV.
Cet assistant informatique pour l'aide aux devoirs et la remise à niveau est mis en place alors que l'Éducation nationale a de plus en plus de mal à attirer des candidats pour des postes d'enseignants devant les élèves.
La plateforme devrait proposer des exercices à l'élève avec une progression de niveau au cours de son utilisation. C'est cette progression « qui va être articulée par l'intelligence artificielle, grâce à un "algorithme de renforcement" » selon BFMTV.
Selon le site du logiciel, le « moteur d’intelligence artificielle » articule « plusieurs algorithmes créés par le Laboratoire INRIA (sic) et Sorbonne Université ». Aucune information n'est donnée sur ces algorithmes.
De son côté, le Ministre évoque un « logiciel souverain » (sic) « construit avec des chercheurs et des enseignants, propriété du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse » sans pour autant dire si une évaluation scientifique du dispositif a été effectuée.
Le ministre ne dit pas non plus si une éventuelle publication du code source du logiciel est prévue ou s'il faudra attendre autant de péripéties que pour celle du code source de Parcoursup (qui n’est toujours pas publié en intégralité).
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Le 06 décembre 2023 à 07h36
Commentaires (69)
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Abonnez-vousLe 06/12/2023 à 07h41
Le 06/12/2023 à 09h01
Mur, collision, accélérer, toussa toussa.
Modifié le 06/12/2023 à 09h43
Le 06/12/2023 à 10h18
Par contre, je peux te garantir que le secteur privé en profite pour se gaver outrageusement (sérieux, parfois c'est du viol) parce que les entreprises savent que, une fois qu'ils ont un marché porteur, l'administration publique n'a plus le choix.
Le 06/12/2023 à 11h19
(Après, puisque que c'est une mission régalienne, c'est normale apriori)
Le 06/12/2023 à 10h16
Le 06/12/2023 à 13h30
Avant prof c'était dans les métiers les plus recherchés/voulu et respecté dans la société (à juste titre, c'est pareil dans beaucoup d'autres pays).
En France ils ont réussi à rendre ça repoussant qu'ils en sont même à refuser les démissions car elles explosent en nombre !!!!
Le 06/12/2023 à 13h49
Quant à la respectabilité, notre société actuelle n'a que faire de respecter autrui.
Le 06/12/2023 à 16h19
Le 06/12/2023 à 07h56
IA par si, IA par la. Ils ont des consultants en numérique (et pas en digital) dans les ministères ?!
Le 06/12/2023 à 10h20
Penses-tu sincèrement que ce n'est qu'un problème de salaire???
(piste de reflexion: comportement des parents donc des enfants, locaux, moyens, ...)
Le 06/12/2023 à 13h35
Mais le salaire est la raison numéro 1 pour laquelle il n'y a presque personne qui veut le faire dans les sciences : Tu gagnes au moins 50% à deux fois plus avec de meilleures conditions de travail la porte à côté...
Le 06/12/2023 à 13h57
Pour le reste, quand je discute avec des profs ou des administratifs d'établissement (ainsi que des parents d'élèves qui s'investissent), ce qui ressort en motif de mal-être ne sont pas les points que tu décris. Je serais donc curieux de où vient ton point de vue.
Le point le plus démotivant est qu'un prof finit par être un bouc émissaire, placé entre le marteau (les élèves ET les parents qui, au delà de l'irrespect, montre du mépris et parfois de la haine) et l'enclume (une hiérarchie proche et administrative qui ne font plus rien, car il ne faut surtout pas faire de vague)
Le 06/12/2023 à 14h22
-Équipe pédagogique aux fraises : CPE qui ne foutent rien / Ne réagissent pas à ce qui est remontée (en gros : Appel toi-même les parents / On ne peut pas les sortir de cours tu dois les garder / Va porter plainte à la police si tu veux / Débrouille-toi pour les rattrapage des absents (ils ne remontent jamais si l'abs est justifié ou pas, et de toutes façon tu ne peux pas mettre de 0 : En gros le système FAVORISE les mauvais élèves qui truandes...magique comme système).
Et les surveillants "ont autres choses à faire" (quoi ? Bonne question).
Il y a des remontées d'élève qui insultent le personnel de nettoyage dans les couloirs : Rien, aucune punitions. Comme ça tu dégoutes AUSSI le personnel d'entretien.
-Aucunes aides en quoi que ce soit : Informatiques aux fraises, photocopieuse en panne, aucune aide pédagogique à part d'autres profs qui partagent (blog, youtube) mais parait que c'est mal vu d'aider les jeunes prof (!!), tous les administratifs du rectorat sont aux abonnées absents depuis des lustres, si tu n'as besoin de rien tu peux les appeler.
Et ne parlons pas du manque d'isolation/chauffage où prof et élèves doivent garder leur manteau...
-La formation initiale et continue (INSPE) est au-niveau de la psychologie en France, c'est à dire gangréné par des pseudo-science et où on t'apprends à détruire tes élèves (exemple : On leur à dit à de faire parler un élève mal à l'aise en PLEIN COURS, au milieu de la classe, que tous les camarades écoutes ? Pas grave il semblerait (le harcèlement scolaire ils ne connaissent pas visiblement...)
Et aussi le prof doit être psychologue/Policier et confronter son élève si il pense qu'il a des problèmes (harcèlement/Viol etc.), sinon il porte la responsabilité si il se passe quelque chose (!!) (littéralement dit comme ça à l'INSPE).
Alors que la bonne méthode c'est de rapporter au personnel compétent qui doit prendre en charge (directeur/CPE qui remonte à la police/Assistance sociale), car si tu t'en mêle tu vas empirer la situation (bien que du personnel bien formé à l'éducation nationale ça tient du miracle...).
-Les profs sont une mafia (à raison ?) et il n'y a AUCUNE solidarité entre les enseignants et leur responsables (directeur / Inspecteur), c'est limite la guerre ouvert, et grosso-modo un prof est in-virrable même avec un dossier long comme le bras : L'inspecteur passe, dit "ah oui c'est un énorme dossier" et s'en vas : La directrice est dégoutée d'avoir monté un dossier pour rien, les parents dépitées que rien ne bouge (car les élèves se plaignent aussi de ne rien apprendre, qui l'eut cru ?) les insultent continuent de plus belles, les autres profs tombent dans l'abysse d'être payé pareil que l'autre, et les élèves continuent à trinquer...
(remarque c'est un problème générale dans les grosses boites et l'administration la dilution des responsabilités mais dans l'ED c'est un autre niveau).
-Le salaire : Les promesses de revalorisation depuis des années qui n'arrivent jamais : Les gens se barrent, la confiance n'existe plus.
Le 06/12/2023 à 08h11
Ce qui m'effraye le plus ? C'est que c'est notre système éducatif qui est touché. Donc nos concitoyens de demain...
Comment nos "élites" peuvent-ils croire un instant à ce solutionisme technologique ? Si c'était vraiment le cas, gars à eux, on pourrait aussi vouloir les remplacer par de l'IA...
Et c'est aussi oublier que PISA évalue le niveau des élèves de 15 ans. Donc mettre des moyens supplémentaires à partir du lycée, c'est s'attaquer au problème un peu trop tard !
Appréciation sur le système éducatif Français : "A touché le fond, mais creuse encore..."
Le 06/12/2023 à 08h26
Pire, NXi a écrit explicitement "Le classement PISA (...) affiche une baisse « sans précédent » des résultats des élèves français, notamment en mathématiques. LA solution pour Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal (...) un nouveau dispositif nommé "Modules interactifs adaptatifs" ou "MIA""
Faisant croire qu'il s'agissait de la seule solution proposée.
Pour aller plus loin https://www.telerama.fr/enfants/retour-des-maths-au-bac-redoublement-comment-gabriel-attal-compte-enrayer-la-baisse-de-niveau-des-eleves-7018366.php
Le 06/12/2023 à 09h35
On sait si les enseignants ont étés consultés pour cette énième réforme ?
Le 06/12/2023 à 10h42
Le 06/12/2023 à 10h45
Comme tu le soulignes, la phrase suivante
change radicalement le point de vue exposé (et de manière erronée) par gouvernement vis-à-vis des propositions faites.
D'autres mesures me semble beaucoup plus pertinentes, mais me paraissent malheureusement irréalisables aujourd'hui, en tout cas, tant que les moyens pour l'EN ne seront pas augmentés de manière drastique.
Le 06/12/2023 à 08h42
Soit ces gens incompétents pour résoudre les vrais problèmes, soit ces gens sont doués dans leur entreprise de démolition.
Le 06/12/2023 à 09h04
Le 06/12/2023 à 08h18
Les relations profs-élèves, parents-profs voire leur place dans la société le sont tout autant.
Difficile de faire ce métier quand tout ce qu'on fait est constamment remis en question.
Le 06/12/2023 à 08h29
Le 06/12/2023 à 09h28
Le 06/12/2023 à 09h52
Le 06/12/2023 à 10h54
Je mentionnerai aussi la surcharge des classes, le manque de moyens, la formation initiale bancale et la continue encore plus, l'inclusion des élèves avec handicap dans les classes (je suis totalement pour, mais encore une fois ça s'est fait sans moyens ni formation des enseignants qui ne connaissaient pas le public), sentiment d'abandon hors des ordres qui viennent d'en haut, l'instabilité de vie tant que t'as pas assez de points (classes changeant chaque année, établissements parfois multiples dans la semaine), la difficulté de mutation (voire impossibilité) qui amène à des éclatement de famille dans la France,...
Et j'en oublie probablement. J'ai découvert par plusieurs proches et franchement ça ne fait pas envie.
J'ai rencontré beaucoup de profs/instits motivés et passionnés mais complètement lessivés par la merdification de leur boulot et le mur qu'ils ont en face dès qu'il y a besoin de remonter des problèmes.
Le 06/12/2023 à 11h05
Bref, l'Éducation Nationale fait tout pour faire fuir les jeunes recrues, et elle y arrive très bien. C'est un grand succès.
En maths, c'est encore pire, parce que quand tu as un niveau bac+5 dans un domaine scientifique, c'est plus facile de se recaser ailleurs que si tu as un cursus de philo par exemple.
Le 06/12/2023 à 08h40
Ça change du numéro vert...
Le 06/12/2023 à 08h54
Après les numéros verts à foison, nous allons voir fleurir tout un tas de solutions basées sur de "l'IA".
M'enfin, si c'est du "souverain" hein...
Le 06/12/2023 à 10h55
Je pense que IA est juste le buzzword à la mode, donc ca fait jaser, mais dessous c'est juste une GUI web comme il y en a tant.
Et qui ne changera strictement rien au niveau des enfants car le problème est largement plus vaste que l'école elle-même.
Je n'aime évidemment pas ce ministre, mais c'est encore plus inquiétant pour moi qu'il prenne les enfants pour des "machines" qui, si on les nourrit de davantage de cours en ressortira un classement PISA meilleur, sans prendre du tout en compte l'environnement humain et sociétal.
Le 06/12/2023 à 11h35
Le 06/12/2023 à 09h36
Le 06/12/2023 à 09h37
On va bien rigoler.
Il me semble qu'il veut aussi labelliser des manuels scolaires ?
Bien sur, c'est de là que vient le problème...
Le 06/12/2023 à 09h55
Vous imaginez, quand même, une seule entreprise qui gère les modalités d'apprentissage de tous les élèves français de seconde (pour commencer).
Pas flippant pour deux sous.
Autre truc qui me fait rire (jaune) :
la baseline d'#EvidenceB :
Aider les enseignants à aider les élèves
Les ressources d’apprentissage adaptatif conçues par EvidenceB sont fondées sur la recherche en sciences cognitives et l’intelligence artificielle pour stimuler l’apprentissage des savoirs fondamentaux et la motivation intrinsèque de l’élève.
L'équipe d'#EvidenceB ?
L'ex-directeur des partenariats éducatifs de Microsoft et
"des data scientistes, des développeurs, des chefs de projets numériques et des professionnels du marketing et commercial. Tous ont rejoint l’entreprise pour développer de nouveaux modules d’apprentissage adaptatifs au bénéfice de l’ensemble des systèmes éducatifs." source : https://evidenceb.fr/about-us
Pas un seul spécialiste en pédagogie ! Ahahahahah ! (non.)
Le 06/12/2023 à 10h21
Le 06/12/2023 à 11h01
Un pauvre ne consomme que très peu , or tout le postulat de notre société est de consommer TOUJOURS x% de plus que l'année d'avant, sinon la pyramide de ponzi que sont nos sociétés capitalistes s'effondre.
Du coup je comprends pas le but.
Bien sur tu auras toujours 0.0001% de la population qui s'en sortiront , d'autant mieux que les autres crèveront dans leurs miasmes, mais ces 0.0001% ne suffirons pas à booster assez la consommation x% de plus par an.
=> Donc c'est encore un arbitrage court-termiste , "après moi le déluge".
Le 06/12/2023 à 14h48
Appauvrir une population, qui plus est sur le plan intellectuel, c'est se diriger vers des formes de régimes totalitaires.
Le 06/12/2023 à 11h25
Modifié le 06/12/2023 à 10h55
Le 06/12/2023 à 11h26
#techno-religion
Modifié le 06/12/2023 à 12h05
Le 06/12/2023 à 12h05
Le 06/12/2023 à 12h37
Le 06/12/2023 à 13h42
Mais bon, on n’est plus à une annonce super mega géniale révolutionnaire près, cette partie avec l’IA n’est malheureusement qu’un petit détail de la lettre envoyée hier par Gabriel Attal aux professeurs.
Modifié le 06/12/2023 à 13h55
Déja de 1, contrairement à ce qui est affirmé dans l'article cet outil n'est pas l'unique moyen mis en place pour essayer de changer les choses.
Partons du constat que le classement PISA est pour les 15 ans, soit entre la 3e et la 2nde. Comment faire pour améliorer les choses à l'entrée de la 2nde ?
Vous avez 2h...
Prérequis: même en triplant le nombre de professeurs de maths, vous ne pourrez pas faire un accompagnement personnalisé pour chaque élève.
Prérequis 2: Je vous conseille de lire les autres solutions préconisées par ces incompétents au pouvoir pour éviter de les reproposer.
Le 06/12/2023 à 14h01
Le 06/12/2023 à 14h22
Personnellement, je pense que le retour de l'uniforme, en plus d'autres mesures, résoudrait beaucoup de problèmes:
- Plus de vêtement religieux
- Plus de vêtement lié à la classe social
- Se concentrer un peu plus que les cours que sur les fringues du copain/copine
- Respect des vêtements à racheter en cas de détérioration
Et également, interdiction du téléphone portable (ou casier personnel à l'entrée dans l'établissement, récupéré à la sortie)
Le 06/12/2023 à 14h29
Et au lycée, il est interdit en cours (sauf utilisation pédagogique par l'enseignant : voir Kahoot! par exemple).
Le 06/12/2023 à 18h51
Les problèmes que sont censé résoudre le port de l'uniforme ne se résorberont pas par magie, car c'est un problème sociétal plus large que juste l'école.
Hanouna et les smartphones en dehors des heures de cours font bien plus de mal que les fringues, on aura peut-être , nous adultes, meilleure conscience mais ça ne guérira rien.
(En terme de logistique, j'aimerais bien voir le truc d'ailleurs , on va les faire fabriquer au bangladesh ces costumes à 104 / mois / ouvrier ? bref...)
Le simple respect d'autrui se perd , mais il suffit de regarder les chaines de la TNT 5mn pour voir que ce n'est pas qu'un problème d'ado , c'est toute la société qui manque d'empathie , d'écoute et de respect mutuel même de ses contradicteurs.
Les années de promesses politiques aussi, que les faits ont faites mentir , les jeunes s'en foutent de la politique des vieux mais constatent bien que quand tu t’appelles rahled à clichy , t'a pas le même potentiel que jean-bernard de neuilly même en étant bon à l'école. A partir de là, quoi d'étonnant qu'il se passionne davantage pour FIFA 24 en ligne et rêve de devenir influenceur ? Qu'est-ce qu'on lui promet d'autre, à part de livrer des colis amazon chez jean-bernard qu'il pourra jamais se payer ?
Ca a un peu toujours existé ceci dit, avec le foot et le top50 à l'époque, mais c'est encore plus vrai aujourd'hui.
Et pour ajouter l'injure à l'outrage, on leur explique en plus que de toute façon à cause de la pollution et des GES on va tous crever de faim quand ils auront l'âge qu'on a actuellement, mais que c'est pas grave faut rien changer parce que , bon, c'est important que nous autre vieux on soit pas trop bousculé. Et ceux qui concrètement essaient d'empêcher les choses les grave d'arriver se font tirer dessus et péter les dents, sont harcelés administrativement et juridiquement (sans compter les heures voire les jours en taules) et leurs familles sont également dans la même galère.
C'est vrai qu'il y a de quoi avoir du respect et de l'optimisme, vraiment.
Mais c'est vrai que l'important c'est qu'une "IA" leur fasse cliquer des cases.
Limite je trouve que l'idée d'aller planter des arbres était moins conne (mais ça se fera probablement pas à grande échelle. Il y a une classe près de chez moi qui l'a fait , quand même, mais c'était une initiative de la maitresse de CE2/CM1 qui fait ça tous les ans depuis presque 10 ans ...elle a pas attendu que macron le lui dise).
Désolé je me suis un peu énervé sur ce post, mais cette situation est tellement frustrante et désolante...
Le 06/12/2023 à 14h25
Concernant le redoublement (éternel débat depuis des décennies), et en forçant le trait : le redoublement, dans la plupart des cas, est inefficace et même nuisible ; mais le non-redoublement, tel qu'il se pratique depuis des années (c'est à dire passage sans autre forme de procès), est lui aussi inefficace et même nuisible.
On a là les limites des référendums "de société" : pour ou contre le redoublement ? Ben non, l'éducation, c'est beaucoup plus subtil que ça, et demande de l'inventivité.
En tout cas, on va voir des inspecteurs qui défendaient bec et ongles le non-redoublement, se mettre, du jour au lendemain, à défendre à tout crin le redoublement... C'est du vécu pour d'autres sujets !
Modifié le 06/12/2023 à 14h35
Cette classe prépa lycée sera physiquement où, en collège ou en lycée ?
Qui va enseigner, alors que le recrutement de profs est catatrophique ?
On va y enseigner quoi comme matières ? Tous les élèves n’ont pas les mêmes besoins.
@Carbier : pour le point 1, améliorer les choses pour le passage entre la 3ème et la seconde, c’est au primaire que se trouve la solution car les lacunes rencontrées dès l’entrée en sixième ne se rattrappent pas mais s’accumulent avec de nouvelles.
Dans les annonces, il est question pour les maths de la méthode Singapour. C’est effectivement une idée à essayer, cela semble bien fonctionner dans les quelques 70 pays où c’est appliqué. Je ne connais cette méthode que superficiellement pour en parler plus précisemment (je lui fais deux reproches de ce que j’en sais : méthode très rigide pour l’enseignant qui n’a que peu de liberté pédagogique et très peu de géométrie; + un autre reproche sur le devenir du statut de prof, mais c’est un autre sujet).
Mais il ne faudrait pas que ce soit une méthode Singapour à la française, on risque de revenir dans une usine à gaz.
Mais du coup, en prenant le mal à la racine, il faudra une dizaine d’années avant d’en voir le résultat à l’entrée du lycée.
Le 06/12/2023 à 14h35
Mais le programme de maths de seconde générale et technologique, bien que trop facile pour les plus à l'aise, est ressenti comme difficile et abstrait par ceux (souvent plus de la moitié d'une classe) qui ont accumulé des lacunes depuis le primaire et le collège.
Par exemple, impossibilité de faire comprendre la différence entre une fonction croissante et une fonction positive. Même avec des exemples "à la Singapour" : lorsque les pôles se réchauffent en passant de -80° à -10°, il y a bien croissance, mais dans le négatif ! Ben non, ça ne passe pas. Et c'est renforcé avec la notion de pente ou dérivée positive pour une fonction croissante...
Le 06/12/2023 à 14h47
Je parlais de la méthode pour le primaire voire le collège effectivement, pour apprendre les bases et qu’elles soient ancrées de manière solide, pour ensuite aborder des concepts abstraits complexes avec plus de sérénité, même sans mise en situation initiale.
Le 06/12/2023 à 14h36
-Le redoublement ne sert à rien
-Les classes de niveau non-plus, à part à étendre l'écart entre "bon" et "mauvais" élèves qui existe déjà. Pour être un peu plus précis : Le mieux sont les classes hétérogènes "réduites" ou tu as entraide entre bons et mauvais élèves.
Des classes de bons élèves surchargés ça fait des enfants-rois qui se complaisent de la situation (suffit de voir le comportement des élèves d'établissement privé "riche" qui insultent les profs de prolétaire (je n'invente rien...) et les établissements de REP/ZEP où avoir de bonnes notes est une insulte...
Les solutions efficaces on les connait tous depuis des lustres :
-Taille de classes plus réduites (max 25 élèves)
-Moins d'heure de cours (les recommandations des études c'est genre moins de 4-5h/j pour le 1er degrés et 6-7h pour le 2nd degré en commençant plus tard (ado couche tard lève tard).
-Cours d'aide/Rattrapage/accompagnement pour les élèves en difficultés dans toutes les matières façon TD (moins de 10 élèves) dès les premiers signes de baisse de niveau (avec éventuellement suivi familiale/Psy si la raison est personnelle)
-Valoriser les activités ludiques/Sport (tu réduits les heures de cours et tu ajoutes des heures de club d'activités pour se divertir : On fait le même pour les salariés "à la google", ça sort pas de nul part...pense à la machine à café pour les adultes.
-Laisser les élèves manger/Se reposer (pas rare qu'un prof confisque la récrée car il a pas fini son cours)...un élève travail plus qu'un salarié avec parfois PAS DE PAUSE DÉJEUNER, ou alors ils commencent à 8h et mangent à 14h (!!!), t'as qu'à compter si ils ont pris leur petit déjeuner vers 6h30 leur état arrivé 11h (et beaucoup de prof interdisent de manger en cours).
-Avoir un "vrai" suivi à l'extérieur de l'établissement pour les parents déficients (assistance sociale...)
Voila à peu près ce qui marche en l'état actuel des connaissances.
Est-ce que tu vois quelque chose de cette liste mis en place par le gouvernement ?
Le 06/12/2023 à 15h42
Et pour les doublants, il ne suffit pas de faire redoubler, il faut savoir les gérer. Dans mon lycée, il y avait une classe entière de seconde avec des doublants, et ils avaient de très bons résultats.
À l'inverse, quand on fait des classes hétérogènes, avec les méthodes d'enseignement actuelles où ont fait tout redécouvrir aux élèves par eux mêmes, en pratique les bons élèves participent et progressent, mais les moins bons laissent les bons participer et laissent filer. C'est clairement une méthode qui ne marche bien qu'en classe homogène. Ça aussi, c'est connu et publié.
Donc soit on fait du cours magistral en classes hétérogènes, soit on fait de l'enseignement interactif en classes de niveau.
Le 06/12/2023 à 15h50
Le 06/12/2023 à 16h12
Tu ne peux pas faire fonctionner un pays avec 90% de gens qui n'ont pas le niveau minimale et 10 "d'élite". Ca ne marche juste pas. On ne peut pas laisser les classes se dégrader et mettre tous les mauvais ensemble sans suivi.
Le problème n'est pas les classes de niveau, c'est qu'on vous vende les classes de niveau comme la solution, alors que c'est juste un bouche-trou histoire de calmer les riches/classes moyennes hautes qui auront leur enfant dans des "bonnes" classes en laissant le reste se dégrader encore plus (et encore, ça sera toujours des profs blasés/absents et des classes surchargées).
Le 06/12/2023 à 16h41
Mes enfants sont tous les 3 passés par le collège public (comme quoi je ne suis pas sectaire), dans des classe très hétérogènes, avec quelques bons éléments qui s'ennuient la plupart du temps, un ventre mou, et une certaine dose de bordeleurs, et plusieurs fois la police qui intervient dans l'enceinte du collège suite à des bagarres rangées.
Avec une bonne réforme et des classes de niveau, on pourrait avoir :
-- des bonnes classes, avec des élèves qui peuvent progresser à leur rythme, sans s'ennuyer à attendre sans cesse les plus lents. Avec la règle actuelle avec la plupart des profs, quand les meilleurs ont fini la fiche d'exercice normale, la fiche bonus, la fiche "ceinture noire", et qu'il leur reste encore 30 minutes de cours à tirer, ils n'ont même pas le droit de sortir un bouquin ou de dessiner, ce qui est aberrant. Une classe qui va à leur rythme leur éviterait de déprimer.
-- des classes de niveau normal, qui pourraient apprendre mieux qu'en étant mélangés avec des bons qui mobilisent le prof sur des sujets que eux ne maîtrisent pas, et qui permettraient d'avoir un enseignement interactif à leur portée et non monopolisé par les meilleurs à un niveau qu'ils n'arrivent pas à suivre. Là aussi, c'est tout bénef.
-- dégager les bordeleurs du collège général, ils n'ont rien à y faire. Ils ne veulent pas apprendre, ce n'est pas leur rendre service que de les laisser passer leur temps à venir au collège avec un couteau et sortir la lacrymo en classe. Dans le système actuel, ils sont invirables (car il faut leur trouver un autre établissement d'accueil pour pouvoir les virer, et personne n'en veut, bien entendu).
Modifié le 07/12/2023 à 11h03
Et la mixité, ça avait été testé une fois, ça n'a pas marché, les familles les plus aisés sont juste parties dans le privé, laissant dans la merde les élèves qui avaient encore un espoir d'éducation, mais ne pouvant pas se permettre d'aller dans un autre collège.
Le 06/12/2023 à 16h53
Idem pour ma compagne. Et j'ai d'autre exemples: sujet pas difficile à aborder quand on n'a pas une opinion péjorative du redoublement.
"Littérature" (terme souvent galvaudé pour représenter quelques articles partiaux) VS expérience propre: je préfère faire mon opinion sur la vraie vie.
Pour les classes de niveau: idem, j'y ai eu le droit en primaire. Par contre, en classes hétérogène, jusqu'au bac je n'ai jamais vu d'entraide en cours. Hors cours, à l'internat, oui, mais cela n'avait rien à voir avec une classe, l'entraide dépasse naturellement les listes d'appels.
Pour les horaires: bah pareil, je ne vois pas le problème... en plus quand on est interne dans des dortoirs, je peux te garantir que le rythme est encore plus étalé.
D'ailleurs, ta comparaison avec Google pour les activités ludiques est amusante à ce titre: tu nous rappelles le volume horaire moyen d'un salarié Google californien profitant de ces activités ludiques? Franchement, même si je suis très loin de faire 40H/semaine (je n'ai jamais su faire aussi peu en fait, question d'éducation peut-être) je n'aimerais vraiment pas avoir leurs conditions de travail.
Le 06/12/2023 à 14h36
Le 06/12/2023 à 14h47
Peu importe ton niveau, si tu n'as pas le bon age => mauvais score.
Peu importe ton age, si tu n'as pas le bon niveau => mauvais score.
Bref, pour avoir un bon score PISA on est obligé de se conformer à cette vision dogmatique de l'enseignement.
Le 06/12/2023 à 16h27
Mais non, l'idée la plus géniale que le ministère est pondu est de mettre une IA là où personne ne l'attendait ni ne la voulait --'
Le 06/12/2023 à 17h03
Le 07/12/2023 à 00h37
Le 07/12/2023 à 14h11
Comme dit dans d'autres commentaires, vous présentez les choses comme si ce recours à l'AI était la seule solution prévu par le gouvernement alors qu'il ne s'agit que d'une solution parmi d'autres dont vous ne parlez absoluement pas.
Une autre info passée complétement sous le tapis est que la France n'est pas le seul pays dont la note a chuté comme vous le sous-entendez "Le classement PISA, vaste enquête de l'OCDE sur le niveau des élèves partout dans le monde publiée mardi 5 décembre, affiche une baisse « sans précédent » des résultats des élèves français" vu qu'aucune mention n'est faite de l'évolution mondiale de cet indicateur. Un titre objectif aurait été "Le classement PISA, vaste enquête de l'OCDE sur le niveau des élèves partout dans le monde publiée mardi 5 décembre, affiche une baisse « sans précédent » des résultats des élèves de la majorité des pays de l'OCDE".
Pour info, la France perd 21 points, tout comme un paquet d'autres pays (une écrasante majorité même) : Italie -16, Allemagne -25, Suisse -7, Belgique -19, Danemark -20, Royaume-Uni -13, USA -13, Pays-Bas (10éme du classement) -26, Estonie (meilleur pays Européen du classement) -13, Finlande -23, ... L'effet COVID explique apparemment une bonne partie de cette chute.
Sur les 73 pays seuls 11 pays ont une évolution positive (dont un qui a une évolution nulle). La France est 26éme sur 73 au classement mathématique et est au-dessus de moyenne (source : Le Figaro L'Allemagne avec qui on adore se comparer a un point de plus que nous.
Je pensais pas écrire ça un jour en commentaire d'un article ici, mais il manque tellement d'info dans cet article et le ton est tellement orienté qu'il se rapproche plus d'un article de désinformation que d'un article informatif. Ok, il est paru dans le brief et ces articles ont pour but d'être brefs, mais ça n'excuse pas de ne pas au moins mentionner que d'autres mesures sont prévu et que quasi tous les pays de l'OCDE chutent très lourdement au classement du niveau de mathématique.
Modifié le 07/12/2023 à 18h40
Plus que le dernier classement PISA (franchement les classements, c'est le degré zéro de la pédagogie), je vois surtout les mesures gouvernementales sensées améliorer la situation. Et ça ressemble étrangement à la vieille formule « dégraisser le mammouth ». Une pensée à Claude Allègre, ancien ministre de l'éducation et auteur de la fameuse formule malheureuse, pourfendeur climatologique.
Le 07/12/2023 à 21h50
Même si il n'est pas question pour autant de se réjouir de la baisse du niveau global pour la comparer à celle de la France - il serait intéressant de dresser des corrélations pour identifier la source potentielle de la chute de niveau.
Ceci dit l'article traitait avant tout des mesures proposés par le ministre et peu , voire pas, du classement PISA en lui-même.
C'était un parti pris en effet .
Le 08/12/2023 à 08h30
J'ai relu l'article dans le doute, je n'en vois qu'une.
Je n'ai pas l'impression que les sources de la chute soient difficiles à identifier. On a même une bonne liste à la lecture des commentaires.