Une entreprise française veut attaquer l’accord Open Bar entre la Défense et Microsoft
Une fenêtre à la porte du tribunal
Le 30 août 2017 à 09h47
5 min
Droit
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La reconduction pour quatre années du contrat « Open Bar » signé entre le ministère des Armées et Microsoft Irlande a été actée le 1er juin 2017. Nexedi, un éditeur français spécialisé dans le libre, compte bien contester cet accord passé sans marché public devant les tribunaux.
Questionnée par la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam, la ministre des Armées a confirmé la semaine dernière que la Défense avait bien renouvelé son accord avec Microsoft. Un accord noué une première fois en 2009, depuis sans cesse reconduit. Florence Parly, nouvelle locataire du ministère, a développé une série d’éléments de langage pour justifier un tel mariage : « Cette solution a permis de soutenir une partie du parc Microsoft déjà déployé au sein du ministère au moyen d'un support contractuel désormais unique », considérant en outre qu’il avait été source d’« importantes économies ».
Aux inquiets qui se souviennent de Wannacry, Parly oppose les mesures de sécurité apposées sur le parc, une infrastructure garnie de « sondes, dispositifs logiciels et matériels de chiffrement… » développés avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information.
Et pas question de revenir sur le sujet de la souveraineté : « Il n'est ni réaliste ni indispensable de construire des systèmes d'information uniquement sur la base de matériels et de logiciels entièrement maîtrisés de façon souveraine ». Ni même sur le thème de la fiscalité, sachant que les fruits de cet accord – non chiffrés – sont localisés en Irlande, loin des appétits de Bercy : « Le ministère des Armées n'a connaissance d'aucun élément objectif qui conduirait à écarter Microsoft Irlande de l'attribution de marchés publics ou à appliquer à cet opérateur économique européen, en l'état actuel de la réglementation, quelque forme de discrimination que ce soit en la matière ».
Des F-18 plutôt que des Dassault Rafale
Visiblement, ces arguments n'ont pas eu l'effet escompté. La société française Nexedi, par la voie de Jean-Paul Smets, son président, annonce en effet son intention d’attaquer l’accord-cadre en justice. « Imagine-t-on le ministère de la Défense acquérir des F-18 (moins chers) ou des F-35 (plus avancés dans certains domaines) plutôt que des Dassault Rafale ? Imagine-t-on le ministère de la Défense acquérir des Antonov An-70 (trois fois moins chers) plutôt que des Airbus A-400M ? »
Toujours dans son communiqué, elle dresse une liste des plaies présentes, à ses yeux, dans cet accord passé par ce ministère régalien et le géant américain : « lI joue contre la France et l'Europe en préférant une solution américaine à des solutions françaises ou européennes ». D'après Nexedi, la solution serait plus couteuse tout en étant inférieure techniquement en termes de performances et sécurité. Ce n’est pas tout : « [l'accord] favorise par contrat des formes d'optimisation fiscale » tout en évinçant « les offres européennes ou françaises » dont celles de l’entreprise française qui propose une offre dite « globale ».
Un appel aux autres acteurs
« Les choix liés au contrat Open Bar passé par le ministère de La Défense ne sont pas anodins, poursuit la société. Ils éloignent chaque jour un peu plus la France de la souveraineté numérique en mettant l'ensemble des infrastructures militaires à la merci de la possibilité de portes dérobées dans les micro-processeurs Intel tout en défavorisant des solutions européennes alternatives dans le domaine du logiciel ou du matériel. »
En plus de l’annonce de son action à venir, confiée à Me Jean-Baptiste Souffron, la société installée à Marcq-en-Barœul lance un appel aux autres entreprises françaises et européennes « qui s'estiment lésées par le contrat Open Bar passé par le Ministère de La Défense », avec l'espoir que d'autres viennent se joindre au front.
Au tableau de chasse de Nexedi
En 2011, la même entreprise avait fait annuler un marché public qui avait pour tort, dans sa rédaction, d’exclure les solutions libres. « Le présent marché comprend la fourniture d’un Univers BO [Business Objects] sur la plateforme infocentre (….) les données du progiciel seront stockées sur une base de données relationnelles Oracle » indiquait le document. Les juges ont vu une contrariété avec l’article 6 du Code des marchés publics qui interdit les spécifications techniques qui auraient « pour effet de favoriser ou d'éliminer certains opérateurs économiques ou certains produits. »
En 2016, l’éditeur avait aussi assigné Apple devant le tribunal de commerce, avec pour ambition d’améliorer le support HTML5 sur iOS. Dans une note, il rappelait qu’Apple exige « des développeurs souhaitant publier leurs applications sur l'AppStore de se conformer à un contrat. Dans sa version française, ce contrat stipule qu'Apple n'autorise pas la publication dans son appstore de toute application qui télécharge et exécute du logiciel, à l'exception du Webkit intégré d'Apple ».
Or ces conditions créeraient un déséquilibre significatif entre les parties. Un peu comme « si Carrefour refusait par exemple de vendre d'autres haricots que ceux cultivés à partir de graines de haricots vendues par Carrefour. C'est peut-être légal dans d'autres pays, mais très probablement pas en France ». Cette procédure est toujours en cours.
Une entreprise française veut attaquer l’accord Open Bar entre la Défense et Microsoft
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Des F-18 plutôt que des Dassault Rafale
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Un appel aux autres acteurs
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Au tableau de chasse de Nexedi
Commentaires (102)
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Abonnez-vousLe 30/08/2017 à 13h13
Le 30/08/2017 à 13h17
Le 30/08/2017 à 13h25
Bah oui justement, c’est le principe.
“n’importe quelle boite” ne peut pas corriger un problème dans n’importe quel logiciel, mais si une boite vend un service de support pour un logiciel X c’est qu’il y a (supposément) l’expertise derrière pour aller corriger un bug.
Le 30/08/2017 à 13h29
C’est clair dès que tu entres dans de l’intégration, administration de milliers de poste client/serveur, plus maintenance avec livraison de patch spécifique ou développement de fonctionnalités qui s’intègre parfaitement avec le parc en cours … bah y’a pas à chercher MS & co sont très bon là dedans.
Ayant déjà travaillé sur un projet pour le ministère de la défense déjà y’a rien en open source d’aussi puissant qu’AD et venez pas me parler d’openAd ou de apache directory ce sont des jouets … rien que sur ce composant précis bah désolé mais MS a pris une telle avance qu’à moins de vouloir se suicider ou avoir de l’argent à gâcher y’a aucune raison valable de se détourner de la meilleure solution du marché.
Le ministère a un parc hétérogène il y’a des choses sous windows et sous des versions spécifique pour lui de windows & co, d’autres machines sous linux ou unix etc. Le ministère utilise les meilleurs softs en fonction de ses besoins. On est pas dans l’informatique de gestion et encore moins dans l’idéologie.
Il va falloir vous le mettre dans le crâne.
Le 30/08/2017 à 13h56
Le 30/08/2017 à 13h57
Le 30/08/2017 à 13h59
Le 30/08/2017 à 14h01
Le 30/08/2017 à 14h03
L’exemple de l’A400M est un très bon exemple: à vouloir un avion militaire de transport aérien européen à tout prix, on s’est retrouvé avec un gouffre financier et un avion bourré de défauts.
Résultats des courses: l’armée française manque cruellement de moyens techniques pour se déployer sur le terrain sans parler des problèmes qui en découlent pour sécuriser les opérations.
Ou comment montrer en un seul exemple que l’aveuglement peut aussi être néfaste.
Le fait que ce cher président d’une PME de moins de 20 employés (je suppose que comme toute bonne SSII il fait appel à différents moyens pour éviter de passer cette barre) utilise cet exemple, montre simplement sa profonde méconnaissance des problématiques militaires.
Le 30/08/2017 à 14h03
Dans ce cas l’intermédiaire achète à MS ce qui revient au même…
Le 30/08/2017 à 14h04
Le 30/08/2017 à 14h04
Le 30/08/2017 à 14h05
Oh ce mauvais troll " />
C’est vraiment con de comparer un rafale à un F18 dépassé depuis 20 ans ou à un F-35 qui volette et qui est blindé de problèmes en tout genre (le pilote ne voit rien dans son casque si la lune est cachée… sisi !  http://www.opex360.com/2017/07/22/le-systeme-de-vision-nocturne-du-casque-des-pi… )
Bref le débat crosoft ou pas on l’a déjà eu, dans tout les cas aller acheter 100 produits à 100 boites au lieu de 100 à 1 personne ca amène beaucoup d’emmerde aussi. Chaque solution son lot de merde. Et la corruption d’un seul des 100 logiciels peut amener à compromettre l’ensemble du parc informatique.
La sécu info ca reste compliqué, entre être espionné par X ou être espionné par crosoft, il faudrait choisir de dev tout en interne, mais c’est compliqué, long, cher et personne à envie de payer :p
Le 30/08/2017 à 14h11
Le 30/08/2017 à 14h15
Le 30/08/2017 à 14h17
Le 30/08/2017 à 16h55
Le 30/08/2017 à 19h09
Le 30/08/2017 à 20h30
Le 30/08/2017 à 22h25
Des vrais patriotes la société Nexedi et son président Jean-Paul Smets !
Le 30/08/2017 à 22h48
Le 30/08/2017 à 23h02
Un gros mélange entre solution “libre” et solution “française/américaine” dans l’argumentation de Nexedi.
Une société française peut proposer une solution à base de MsOffice.
Une société américaine peut proposer une solution à base LibreOffice.
De même, sous-entendre que la sécurité de la solution dépend du pays qui pond le code, ca peut se retourner contre Nexedi:
Le 30/08/2017 à 23h50
Le 31/08/2017 à 06h07
Ce qui est regrettable est de voir cette SSII bien seule car nous avons compris qu’elle n’était pas taillée pour obtenir ce marché.
Le fait est que l’ANSII devrait peu à peu faire son rôle de prescription de solutions qui devrait prendre en compte les aspects stratégiques comme celui de la souveraineté.
Vaste chantier chronophage qui prendra un temps certain ( 10 ans au moins) durant lequel l’Etat a besoin d’un SI fonctionnel et opérationnel disponible immédiatement.
MS est la solution à court terme.
Le 31/08/2017 à 07h51
C’est très bien les formations. Mais effectivement, par ici, c’est de plus en plus difficile d’en avoir. Et de toute façon, après, tu n’es pas directement opérationnel.
Et la migration d’un SGBD, c’est juste cliquer sur un bouton n’est-ce pas ?
Le 31/08/2017 à 07h56
+1
Le 31/08/2017 à 08h33
Le 31/08/2017 à 08h49
« Il n’est ni réaliste ni indispensable de construire des systèmes d’information uniquement sur la base de matériels et de logiciels entièrement maîtrisés de façon souveraine »
ah bon ???
je vois que madame la ministre connait bien son sujet.
Le 31/08/2017 à 08h56
Le 31/08/2017 à 08h57
Le 31/08/2017 à 09h04
Le 31/08/2017 à 09h22
En même temps, dans “Linux supporte bien, bien plus de matériels que Windows (surtout les anciens, abandonnés rapidement par les nouveaux Windows) ” elle est où ton argumentation ? Et bizarrement j’ai toujours trouvé des pilotes pour tous mes périphériques sous Windows, pas toujours sous Linux, à commencer par les imprimantes et les scanneurs (et ça ne marchait pas toujours bien)
Le 01/09/2017 à 19h09
Tu as l’air convaincu de ce que tu dis, c’est cool pour toi, ça n’empêche que tu critiques l’argumentation d’un mec et que tu n’en a pas plus que lui. Sur ce j’arrête aussi, il n’y a pas plus fermé d’esprit que les gens qui vénèrent l’open-source, comme quoi les contradictions, ça existe
Le 03/09/2017 à 09h05
Espérons que ça permette surtout de connaître le montant fastidieux de la vente de notre armée, donc de notre souveraineté, aux débiles mentaux de l’otan qui créent des guerres illégales et nous entraînent dedans - car c’est bien de cela qu’il s’agit - M. Asselineau l’a suffisamment démontré dans ses conférences.
Ms les journalistes de Next Impact, il serait temps de faire votre boulot d’info, et de nous dire quel est ce nouveau montant qui vient de se rajouter aux 200 millions dépensés en 8 ans.
Vous vous déclarez indépendants - montrez le nous - ou expliquez nous pourquoi vous ne pouvez pas nous le donner !
Le 04/09/2017 à 08h21
On n’est pas obligé d’inventer une position imaginaire et caricaturale, non plus. Mais son propos était risible, quand on voit ce qu’il se passe avec un parc Windows, versus un parc Linux.
Le 30/08/2017 à 10h21
Il y pense à l’équilibre financier: en étant exclu de facto par les procédures du ministère de la défense, c’est du CA potentiel en moins pour son entreprise.
J’espère qu’il va gagner.
Le 30/08/2017 à 10h24
C’est bien idéologiquement que quelqu’un s’y attaque, mais en pratique, c’est pas terrible.
Prenons cet appel d’offre annulé parce que le client public voulait que les données soient dans oracle.
Un organisme public met en place un hébergement avec une certaine solution de base de données. Ils embauchent une paire de DBA pour la solution, ils veulent tout monter autour de ça.
Ils font un appel d’offre, on leur dit qu’il ne fallait pas choisir !
Du coup, l’organisme devrait trouver des équipes techniques pour administrer plusieurs solutions différentes, donc pour un coût supérieur d’administration qui ne rentre pas dans l’appel d’offre. Donc on peut causer des coûts supplémentaires en faisant sortir un organisme de ses choix.
Au final ils ne sont plus maîtres des données et potentiellement plus maître de l’administration des données qu’ils devront externaliser.
Au ministère de l’intérieur, au moment du choix de la bdd, ils avaient juste demandé ce que l’hébergement géré avec des admins en interne préférait, et ça a été suivi. Notons que la bonne nouvelle c’est qu’il y avait le choix entre postgresql (qui a été retenu) et oracle.
Au ministère de la défense (enfin, dans une entité en dépendant), on m’a dit que ce serait oracle. Bah on a suivi, ils ont des DBA oracle en interne et ne veulent pas faire gérer les données sensibles autrement.
Dans les deux cas, ils ont fait des choix, et les quitter c’est devoir payer des gens en plus.
Le 30/08/2017 à 10h28
Je suis très triste d’apprendre que la formation n’existe pas/plus. " />
Le 30/08/2017 à 10h43
Pinaise n’hésitez pas à cliquer sur le lien des offres Nexedi, j’ai découvert des trucs bien.
Sinon bravo à eux, je ne connaissais pas cette boîte, ils ont raison de se lever " />
Le 30/08/2017 à 10h47
Pour infos, nos prochains avions de chasse seront très certainement américains. La prochaine génération n’est toujours pas à l’étude (pour rappel ça fait plus de 10 ans qu’il vole et qu’il faut 20 ans pour en développer un).
Si aucun de nos partenaires européens souhaite s’engager sur la conception d’un nouveau multi-rôle notre prochain avion sera un f35…
Le 30/08/2017 à 10h53
Le 30/08/2017 à 10h59
arg ! pourquoi pas des soukhoî T-50 plutôt " />, probablement moins chère et pour 10 T-50 acheter un T-90MS offert " />
Le 30/08/2017 à 11h01
Le 30/08/2017 à 11h05
+1000 pour les backdoors.
Regardez par la fenêtre, pas par la porte de derrière. " />
Le 30/08/2017 à 11h11
Les avions russes ou chinois ne sont pas compatible avec la matériel certifié OTAN que nous avons.
Un exemple tout simple : Le ravitaillement, les “pompes” à kérozène sont pas les mêmes.
Par ailleurs, cette comparaison avec le domaine militaire est juste extrêmement bancal. C’est juste l’un des domaines par excellence où la gestion de brevet et de système non-libre est le plus présent.
Un avion américain vendu à un autre pays que les US est vendu en version Export sans les équipements les plus récents, pareil pour les Rafales.
Le 30/08/2017 à 11h20
Le F-35 est un catastrophe technologique, donc je doute qu’on en achete… Même les ricains n’en veulent pas vraiment, trop compliqué, trop cher, pas assez fiable. (voir S&V 1191, page 92)
Le 30/08/2017 à 11h21
Salut,
Pour continuer dans le HS à donf: un F35 c’est 190 millions pièces, estimation fin 2016…" />
voir ici
Un rafale c’est grosso-merdo 70 millions… " />
A+
Le 30/08/2017 à 11h23
Parce que les chinois font des copies de sukhoï et que les sukoï / mig ne sont pas supérieur à nos actuels rafales.
Après le t50 faudra voir… il à l’air aussi prometteur que le F35 " />
Sinon l’Europe a bien déconné sur cette thématique, en 20 ans : le Mirage 2000, le Tornado, le Gripen, le Typhoon, sans compter la participation de pas mal de pays sur le F35. Mention spéciale à la France avec 2 avions.
Le 30/08/2017 à 11h26
C’est vrai qu’il est stupide de parler de souveraineté nationale et derrière équiper l’ensemble de ses forces armées avec du matériel et des logiciels venant d’un autre pays, surtout quand ce dernier est connu pour espionner ses propres alliés.
Au problème de backdoor potentiel s’ajoute également la participation au financement d’une entreprise qui met tout en oeuvre pour ne pas participer à l’économie du pays avec lequel elle passe contrat.
J’imagine que si demain toutes les boulangeries de FRANCE n’avait plus qu’un fournisseur de matières premières et que celui-ci se trouvait en IRLANDE pour raison fiscale, l’état ne réagirait pas pareil et serait prompt à mettre en place une loi pour interdire cela.
En même temps qu’attendre d’un gouvernement qui regroupe à chaque nouveau vote son lot de fainéants qui se contentent de faire comme cela se faisait avant sans remettre en question le système existant.
Le 30/08/2017 à 11h28
Voilà pourquoi choisir une solution propriétaire type Oracle devrait être interdit.
Pas d’appel d’offre = pas de concurrence = prix plus élevés, c’est mécanique
Le 30/08/2017 à 11h40
Il pense vraiment qu’avec 35 personnes dans son entreprise il arrivera à couvrir les besoins de la défense nationale ?
Puis bon, faut se l’avouer, j’ai essayé leur suite Office.js, c’est une vaste blague par rapport à Office. Pas de tableau croisé dynamique sur l’équivalent Excel, deux pauvres animations dans l’équivalent Powerpoint.
Et puis bon si c’est pour confier à des rigolos, genre Alten, Altran, Logica et consorts, “l’OS souverain” ca va finir en Louvois…
Le 30/08/2017 à 11h49
Le 30/08/2017 à 11h51
Le 30/08/2017 à 11h51
Le 30/08/2017 à 12h02
Hou là! NextInpact, qui reprends un communiqué qui re-site un article de NextInpact. L’iNdépendance en prends un coup !
Et un peu de pub gratuite pour cette société qui vend du Open Source, mais qui se garde bien de présenter la moindre communication financière…. (actionnariat, chiffre d’affaire, effectifs, références de client ? )
Pas un mot sur le fond:
Pour la productivité d’un salarié, il est préférable qu’il utilise un logiciel qu’il connait et qu’il maitrise (windows, Office) -> quel est le cout de la formation de tous les militaires à Linux?
-Qualité technique:
De nombreux reproches fait à Windows peuvent être retournés sur Linux: bugs, malwares, couts de maintenance. Et la compatibilité des périphériques ?
-Aspect juridique:
Il faut un appel d’offre, c’est sur. Mais rien ne prouve que Microsoft n’a pas la meilleure offre…
Cette société (au capital francais?) devrait se concentrer sur ses clients, et sur la traduction en français de son site WEB…Meme la présentation de son PDG est en anglais, et ca défend le patriotisme….
Le 30/08/2017 à 12h08
Et moi qu’avoir plein de technos différentes est un gain de temps et d’efficacité pour la maintenance.
Le 30/08/2017 à 12h09
Si, mais ça a aussi un coût, et c’est pas forcément le moindre…
Le 30/08/2017 à 12h21
Ça n’enlève pas la concurrence, c’est un prérequis technique.
Je peux bosser avec n’importe quel SGBD ou presque, si le client a déjà une infrastructure en place, je ne vais pas lui dire de tout changer.
Le coût marginal d’ajouter une base dans un SGBD existant est très faible, s’il faut d’autres serveurs, d’autres admins ou former les existants, compliquer la solution de sauvegarde, ça a un coût supplémentaire.
Le cas de microsoft est plus emblématique, on choisit l’éditeur du produit que l’on a choisit, et ça ne sert plus à grand chose de faire un appel d’offre, puisqu’on nous proposerait autre chose que ce que l’on a choisi.
Mais aujourd’hui, combien ça coûterait au ministère de la défense de tout changer (OS inclus puisque qu’ils voulaient même proposer leur OS) ? Si l’on vire tous les serveurs windows, ça coûte combien d’adapter toutes les applis internes ?
Quel est le coût du changement par rapport à renouveler l’existant ? Combien de temps sera perdu par les fonctionnaires qui seront perdus (même après formation) dans le nouvel environnement ?
Lancer ce changement, c’est une décision vraiment difficile, en côtoyant des gens qui ont l’habitude de leur environnement logiciel, et qui ne sont pas doués pour autant, je n’imagine pas le résultat si tout est changé.
Pour le moment, ça fonctionne avec microsoft, quand je vois les difficultés de projets moins complexes et moins destructeurs s’ils échouent (pas de mails, pas d’authentification et c’est la fin de tout, plus rien n’avancera côté administratif – à la différence d’une appli qui ne marcherait pas qui bloquera une activité précise).
Le 30/08/2017 à 12h26
Bonjour Monsieur Microsoft, ça va bien chez vous ? " />
Le 30/08/2017 à 12h34
Voilà pourquoi faire le choix d’une solution propriétaire type MS ou Oracle devrait être interdit. En effet, une fois que le choix d’une techno propriétaire est fait, l’administration est enfermée avec un fournisseur (c’est conçu pour ça). Le fournisseur peut alors contourner le système d’appel d’offre et imposer les prix car il sait que l’administration est piégée avec ses technologies. L’administration peut se justifier en expliquant “ça coûterai très cher de tout changer”.
Tout repose sur un petit groupe de fonctionnaires qu’il est aisé pour des multinationale comme MS ou Oracle de viser spécifiquement, avec du matériel marketing ciblé, en les approchant avec des représentants, puis en fonction de la culture du pays en les invitant au golf voire en utilisant la corruption quand c’est possible.
Une fois les premiers marchés obtenus c’est la garantie d’une rente de milliards d’euros sur des décennies.
En faisant le choix d’une techno ouverte dès le départ, de nombreuses entreprises (incluant des boites françaises/européennes dont par ex. Nexedi) peuvent répondre à l’appel d’offre, les prix baissent et l’innovation est stimulée (au lieu d’engraisser des rentiers).
Le 30/08/2017 à 12h50
Même si MS gagne, le simple fait de passer par un (vrai) appel d’offre ferai baisser les prix.
Le 30/08/2017 à 12h58
Ouais enfin personne ne veut développer un avion de combat avec la France qui a saboté trop de projets, pour favoriser Dassault
Le 30/08/2017 à 12h59
Juste non en fait.
Rien ne t’empêche d’aller voir la société Tata qui fait de la gestion de DB et qui sait gérer et MSSQL ou Oracle ou n’importe quel autre système libre. La seule différence sera un coût de licence éventuel.
Si le client dit :
et que tu réponds :
Tu as :
La grosse différence ici, c’est que le client (l’état) dit :
Sauf qu’un état n’a pas le droit de faire ça. Si il y a avait un appel d’offre pour gérer un parc basé sur des produits Microsoft mais que la société Tata pouvait participer, il n’y aurait aucun problème.
Le 30/08/2017 à 13h01
Bien-entendu que la formation a un coût. Et quand on est une entité sérieuse et que la formation touche l’informatique, alors : Oui ! Le coût est (devrait) être important, pour un secteur en perpétuelle mutation.
Je ne vois pas en quoi c’est un argument différenciant, sauf à considérer que les coûts de formation Microsoft sont très faibles (nuls ?) face à la concurrence. Et je t’informe tout de suite, le : “les gens savent déjà/sont déjà formés” est un argument parfaitement irrecevable, que l’on considère que ce soit aux “autres” (l’Éduc. Nat’, les militaires eux-mêmes) de financer cette formation pour son compte ou que l’on estimes que la formation (continue) n’est pas un pré-requis à la productivité/efficacité.
Donc non, le coût de formation n’est pas le problème. De même, le coût d’une éventuelle migration ne peut s’estimer selon la seule perspective de l’investissement immédiat. Quel bénéfice/surcoût à 10 ans, à 20 ans ?
De toute façon, tenter de justifier l’absence de mise en concurrence, c’est déjà avouer à moitié l’infériorité de la solution retenue : quand on est objectivement le meilleur, on ne craint pas de se frotter aux autres. Et au final, se montrer aussi inféodé à une marque commerciale étrangère, s’agissant de la Défense Nationale, je trouve ça plus que douteux, sur le principe.
My2¢.
Le 30/08/2017 à 13h09
Connaissant le système de contrat Openbar de Microsoft, c’est même pas dit.
Justement parce que si le coût via un vrai appel d’offre était moins cher, le contrat serait encore plus attaquable.
Le point de vue de Microsoft, c’est :
“On n’a pas vendu de produit, on offre un accès complet notre catalogue contre des investissements consentis par l’état Français dans nos services”.
C’est du contrat à vomir mais extrêmement légal :)
Le 30/08/2017 à 13h13
Le 30/08/2017 à 13h13
Seul MS ou Oracle sont en mesure d’offrir du support pour leurs produits, càd de corriger un bug éventuel dans le produit et de distribuer une màj.
En plus du coût de la licence comme tu le mentionne.
Ces marchés sont verrouillés et ne permettent pas de concurrence.
Et hélas l’administration, aidée par MS et Oracle qui leur fournissent toute l’aide légale nécessaire, savent très bien comment rédiger leurs justification et appels d’offre pour empêcher de fait l’accès à ces marchés à d’autres fournisseur, même si en théorie c’est sensé être illégal.
Le 30/08/2017 à 14h21
Le 30/08/2017 à 14h21
Le 30/08/2017 à 14h26
il y a eu un appel d’offre pour le rafale ?
" />
Le 30/08/2017 à 14h38
Le sous-titre : “Une fenêtre à la porte du tribunal”
deviendra peut-être dans un prochain article :
“Une fenêtre derrière les barreaux”. " />
C’est juste pour la blague, MIcrosoft ne peut a priori pas être responsable de l’absence d’appel d’offre.
Le 30/08/2017 à 14h42
Alors pour l’enfermement, je suis d’accord, cependant, la solution de nexedi est-elle open-source et réutilisable par autrui ?
J’ai l’impression que cela causerait juste un enfermement différent.
L’enfermement est vrai pour pas mal de technologies, l’état a notamment un certain nombre de projets qui tournent sur SAP, et ça n’envoie pas du rêve. Ils ont fait des appels d’offre (sans demander SAP), et des mastodontes du service précédemment sélectionnés dans des contrats cadre (beurk) les ont embarqués là dedans.
On peut d’ailleurs aussi enfermer les clients par la connaissance d’un projet où mettre une autre société dessus coûterait plus cher à court-moyen terme (jusqu’au terme du prochain appel d’offre dont on doit justifier le prix et le choix sans penser plus loin, donc on parle de 3-5 ans avec les prolongations).
Je pense que le problème est que le plan de sortie de tout choix qui est fait par l’état n’est pas prévu… Donc, on ne sait pas où l’on met les pieds, mais une fois dans la mouise, on y reste parce que nettoyer et accepter qu’on s’est chié dessus, c’est pas possible. Ce manque de plan de sortie a amené à de beaux échecs de projets au sein de l’état, ça alimente toujours les journaux qui veulent parler des dépenses inutiles de l’état (et ils ont raison d’écrire sur le sujet). L’abandon pour limiter les dégâts est difficile (on va pas le jeter, on a déjà dépensé xxM€ dedans, qui est le pire argument pour dire qu’on va encore dépenser 5x plus pour que ça marche plutôt que de recommencer un autre projet avec d’autres sociétés).
Le 30/08/2017 à 14h46
Le 30/08/2017 à 14h46
Le 30/08/2017 à 14h48
Le 30/08/2017 à 14h49
Le 30/08/2017 à 14h50
L’eurofighter à eu 3 ans de retard sur le rafale alors que les deux projets ont débuté en même temps.
Et le rafale est moins cher que l’eurofighter (pas énormément mais quand même) et le programme moins cher
Oui il y a eu des retards et des dépassements (jamais vu un seul projet d’avion dans les temps et dans le budget entre nous), mais le projet rafale est une réussite indéniable contrairement à celui de l’eurofighter. Tout le monde (pas que Français) est unanime sur la bonne décision prise par la France de quitter ce programme et de faire le rafale (et je te parle pas des compétences de Dassault et ses partenaires qui sont montées en flèche)
Le 30/08/2017 à 14h52
Le 30/08/2017 à 14h56
La NSA contribue directement à linux, je me souviens après les révélations de snowden la crise de panique concernant SEL lol . En gros le code est trop touchy pour la très grande majorité des dev du coup ils ne sont pas réellement capable d’évaluer si il est sécurisé ou pas.
Le plus drôle est que 99% (chiffre officiel) des contributions au noyau sont rejetés, en fait il existe +/- 1000 devs derrière Linux ce sont tous des dev professionnel et beaucoup sont au USA. Pareillement la core team windows c’est +/- 1000 devs dont certains bossent font parti des team linux, Haskell, Pyhton etc.
Le 30/08/2017 à 15h00
Le 30/08/2017 à 15h03
Sur la forme, je suis d’accord que Nexedi trouve que le contrat “open bar” soit illégal sans appel d’offre, mais je doute que ce soit autre chose qu’un coup de com’.
Le contrat cadre n’a pas pour objectif d’installer des produits MS à tous les étages (même si dans les faits leur coûts négociés incitent à les utiliser plutôt que bien des concurrents).
Ce contrat passé avec MS n’a pas non plus pour but d’offrir les licences (visiblement tous le monde ne le prévoit pas dans ses budgets). Le ministère de la défense les paient, mais en différé.
Par contre les produits pourraient être vendus par des revendeurs MS dans un contrat, et la formation dispensée par une autre entreprise. Seule la partie support éditeur peut difficilement être confiée à un un tiers.
Mais l’attaque comme quoi il faut mettre du libre au lieu du propriétaire et surtout mettre du Français :
Le 30/08/2017 à 15h41
Le 30/08/2017 à 15h45
Et le contribuable perdant.
En fait, juste un peu plus, vu qu’on est déjà perdant.
Si enquête il y a, je ne serai pas surpris qu’elle mette à jour de la corruption en plus.
Le 30/08/2017 à 09h56
Il a raison sur le fond, et même la forme. C’est un combat qui va durer des années et des années, qui va coûter beaucoup d’argent, j’espère que le jeu en vaut la chandelle. L’idéal serait que plusieurs se joignent à la plainte, si c’est possible dans ce type de recours, et qu’il ai du soutien d’associations.
C’est un enjeu, aussi , de sécurité nationale. Oui il peut y avoir des porte dérobées dans les puce et les softs, l’inquiétude est véritable.
Aura t il gain de cause ? si oui quand ? après dix ans de procédures et d’appels… J’espère vraiment que ça vaut le coup/coût
Le 30/08/2017 à 10h05
Le 30/08/2017 à 10h08
Le 31/08/2017 à 09h30
Le 31/08/2017 à 10h20
Le 31/08/2017 à 10h30
Le plus dommageable dans cette histoire, c’est surtout que l’état français, ou plus généralement, l’Europe, ne cherche pas à financer une alternative européenne pour les OS, que ce soit pour PC mais aussi pour smartphone/tablette.
C’est vrai que mis à part les géants américains, il est difficile d’avoir des solutions éprouvées. Mais du coup on s’enferme chez eux plutôt que de tenter de faire monter des boites européennes…
Et là je ne parle même pas d’opensource, de proprio ou autre, mais juste le fait de conserver (ou plutôt obtenir maintenant…) une indépendance vis à vis d’un pays très puissant (mais très indiscret " />) et, d’arrêter d’exporter nos euros, avec en plus des sociétés qui ne payent pas ou peu de taxes et impôts en Europe…
Le 31/08/2017 à 11h15
Le 31/08/2017 à 11h44
Le 31/08/2017 à 11h52
Le 31/08/2017 à 13h10
les contrats de chantiers, ça pourrait être bien utile pour une boîte qui a eu un marché avec l’État afin d’assurer la présence des dév pendant le temps du contrat + support d’après contrat. Ça pourrait leur éviter les effets de bord de CDI pas adaptés et de CDD pas adaptés non plus.
Mais c’est vrai que pour une solution open source, il faut viser une forte communauté. une solution open source portée par un petit éditeur tout seul dans son coin ou par un effort communautaire franco-français n’est pas viable et on s’en mordra les doigts tôt ou tard. Ce critère de communauté, cela dit, est difficile à caser dans un appel d’offre (quand déjà on on a bien conscience).
Le 31/08/2017 à 15h22
Je n’ai pas accès aux commentaires de l’actu de 2011 en lien à la fin de l’article, est-ce normal ? (ils ont peut être pas été conservés)
Le 01/09/2017 à 07h08
Ouah l’argumentation ! Tu viens de lire le message que tu viens de citer ? Tu as des preuves de ce que tu avances ?
Le 01/09/2017 à 07h10
Le 01/09/2017 à 09h56
Le 01/09/2017 à 11h56
Sauf que notre prochain avion sera franco-allemand:
http://www.opex360.com/2017/07/13/la-france-et-lallemagne-vont-developper-un-avi…
Le F-35 est, comme deja dit, une catastrophe absolue dont personne ne veut vraiment (mais apres y avoir investi autant de pognon, c’est trop tard pour se retirer).
Quant aux projets Européens, la France a quitté le projet Eurofighter pour un désaccord sur les specs de l’appareil: la France voulait un appareil multirole et navalisable (pratique quand on a des porte-avions), ce que les autres ne voulaient pas.
Le 01/09/2017 à 17h22
Pas du tout, mais j’ai comme l’impression (mais je peux me tromper) que le niveau de tes réponses est de plus en plus bas
Le 01/09/2017 à 17h23
Donc, il n’y a pas de bugs dans Linux, ni de faille de sécurité, et ça coute rien en maintenance ?
Le 01/09/2017 à 18h11
Le 01/09/2017 à 18h45