Le télétravail, bientôt une « alternative » à certains arrêts maladie ?
Un truc de malade
Le 15 novembre 2018 à 11h00
5 min
Droit
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Et si l’on permettait à certaines personnes en arrêt maladie de continuer à travailler, chez elles, grâce à Internet ? L’idée, loin d’être nouvelle, est actuellement auscultée par une mission lancée par le Premier ministre.
Assez peu répandu en France, le télétravail peut se révéler très avantageux pour le salarié comme pour son employeur : moins de déplacements et de fatigue, amélioration de la productivité, baisse de l’absentéisme, etc.
Alors que le gouvernement cherche à limiter le nombre d’arrêts maladies (jugés particulièrement coûteux pour la Sécurité sociale), RTL révélait hier que le travail à domicile pourrait faire office d’alternative à certains arrêts. « En pratique, expliquent nos confrères, si vous êtes secrétaire et vous vous cassez la cheville, prendre le métro ou votre voiture est certes très compliqué, vous avez aussi sans doute besoin d'être au calme, mais cela ne vous empêche pas de travailler de chez vous, sur un ordinateur. »
Le Premier ministre évoque une « reprise progressive, notamment par le télétravail »
L’information a depuis été confirmée par Le Monde, pour qui « le médecin traitant se verrait accorder la possibilité de cocher une case « télétravail autorisé » dans le formulaire remis à son patient ».
À Matignon, on nous explique que cette mesure ne constitue qu’ « une des pistes » examinées par la mission confiée en septembre dernier à Stéphane Seiller, magistrat à la Cour des comptes, Jean-Luc Bérard, DRH de Safran, et au professeur de médecine Stéphane Oustric, au sujet des arrêts maladies. « C’est une piste parmi d’autres », insiste-t-on dans l’entourage d’Édouard Philippe.
Interrogé hier par RTL, le Premier ministre a semblé marcher sur des œufs. « C’est une question délicate », a tout d’abord tenté d’évacuer le chef du gouvernement. « Favoriser le télétravail, oui. [Mais] ne pas mélanger l’arrêt de travail et le travail. Ce n’est jamais sain. Et je ne me lancerais pas là-dedans » a-t-il promis.
« Voir comment est-ce qu’on peut progressivement reprendre le travail, notamment par le télétravail, ça peut être une piste intéressante », a néanmoins concédé Édouard Philippe. Le Premier ministre a laissé entendre que cela permettrait d’éviter les situations « trop binaires : on ne travaille pas (on n’a pas le droit), et puis ensuite on doit travailler complètement ».
Une mission aux conclusions attendues pour la fin 2018
Les modalités de mise en œuvre d’une telle réforme restent cependant extrêmement floues... Rappelons néanmoins qu’à ce jour, le recours au télétravail suppose notamment que le salarié soit d’accord. « Le refus d'accepter un poste de télétravailleur n'est pas un motif de rupture du contrat de travail », précise d’ailleurs l’article L1222-9 du Code du travail.
Il faut également qu’un texte (accord collectif ou charte) vienne préciser certains aspects pratiques : plages horaires durant lesquelles l'employeur peut contacter le salarié, contrôle du temps de travail, etc.
Sur le fond, ce qui ressemble fort à un ballon d’essai a suscité l’ire de Fabrice Angeli, de la CGT. « Lorsque l'on est en arrêt maladie, on est par définition en incapacité temporaire de travailler, donc il n'est pas question d'être en activité de travail », a-t-il déclaré auprès de RTL. Avant d'ajouter : « Il y a quelque chose de choquant, le télétravail ce n'est pas du sous-travail ni du bénévolat. »
Un remake de « l’amendement Lefebvre »
Ces critiques ne sont néanmoins pas nouvelles, puisqu’un amendement soutenu il y a quelques années par Frédéric Lefebvre, alors député UMP, avait également suscité de vives contestations.
En 2009 puis en 2016 (lors de l’examen du projet de loi El-Khomri), l’élu proposait que l’employeur ne puisse refuser à un salarié qui le demande d’effectuer du télétravail durant certaines périodes de congés – où son contrat est normalement suspendu : arrêt maladie, accident professionnel, congé parental ou maternité... – sous réserve d’un avis médical favorable.
« Les salariés vont avoir le droit, je dirais presque la permission, de travailler lorsque, justement, leur médecin aura jugé qu’ils ont besoin de s’arrêter. Grâce à vous, ils pourront remplir des fichiers depuis leur lit, transformer leur chambre en centre d’appel et envoyer des factures entre deux allaitements », s’était par exemple emportée Michèle Delaunay, à l’Assemblée. La crainte, alors exprimée notamment sur les bancs PS : que certains salariés acceptent de télétravailler, sur pression de leur employeur.
La proposition de Frédéric Lefebvre n’avait finalement pas prospéré, du fait de l'opposition du gouvernement (de François Fillon comme de Manuel Valls).
Le droit en vigueur à ce jour se révèle toutefois bien moins contraignant que celui de 2009 (ou même de 2016). Depuis les « ordonnances Pénicaud », le recours au télétravail peut être organisé d’un simple commun accord entre employeur et salarié, même à titre occasionnel.
À Matignon, on nous explique aujourd’hui que le rapport final de la mission sur les arrêts de travail est attendu pour « fin décembre ». « Le gouvernement se prononcera une fois les travaux terminés et le rapport remis. » Fin du suspense d’ici quelques semaines.
Le télétravail, bientôt une « alternative » à certains arrêts maladie ?
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Le Premier ministre évoque une « reprise progressive, notamment par le télétravail »
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Une mission aux conclusions attendues pour la fin 2018
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Un remake de « l’amendement Lefebvre »
Commentaires (102)
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Abonnez-vousLe 15/11/2018 à 12h20
Vous pensez sérieusement qu’ils envisagent cela pour les cas que vous citez (et pour lesquels je suis d’accord avec vous) ? Il ne faut pas être crédule.
Ce qu’ils cherchent, sous des airs de modernisation, ce n’est pas ça. Ils ont d’ailleurs parlé d’étendre les jours de carence (et pour le coup c’est le MEDEF qui a dit non, vu que ce sont les patrons qui complètent une bonne partie des IJ). Ça n’a donc strictement rien à voir avec une reprise progressive du travail et/ou la possibilité de continuer à bosser en cas d’impossibilité à se déplacer.
Ça, avec le coût pour l’Assurance Maladie, ce n’est qu’un prétexte pour faire avaler la pilule…
Le 15/11/2018 à 12h42
Et ils cherchent à faire quoi alors ????
Le 15/11/2018 à 12h42
Ce que j’ai vu pour le moment c’est qu’ils envisagent une reprise progressive du travail via le télétravail pour les personnes qui ont eu plus de 6 mois d’arrêt de travail. Ca n’est pas tout à fait pareil.
Le 15/11/2018 à 12h46
Bonjour,
Une partie de votre commentaire m’intrigue, quand vous parlez d’arrêts maladies et de congés maternités.
Voulez-vous dire que les salariés des entreprises que vous suivez en tant que DSI travaillent depuis leur domicile pendant ces deux types d’absences ?
Le 15/11/2018 à 12h49
Peut-être à te presser jusqu’au bout, quitte à frôler le burnout ?
Je dis juste qu’il faut faire attention à de telles réformes. Surtout quand on a un président qui a participé à la mise au point de la Loi Travail.
L’enfer est pavé de bonnes intentions…
Le 15/11/2018 à 12h50
Le 15/11/2018 à 12h56
C’est un risque, mais d’un autre côté combien de personnes vont bosser avec des maladies bénines (bronchite légère, gastro) et contaminent tout le monde alors qu’elles pourraient rester tranquillement à la maison.
Il y a tout un tas de maladies pour lesquelles les déplacements sont pénibles et le contact avec les collègues peu recommandé, mais qui ne t’empêche pas nécessairement de travailler.
Le 15/11/2018 à 13h07
Alors que le travail au bureau se limite à Facebook " />
Le 15/11/2018 à 13h08
Ou comment arriver progressivement à faire accepter l’idée que la maladie n’empêche pas de travailler.
Si elle n’empêche pas de travailler, alors les congés maladies ne servent plus à rien.
Du coup, on va supprimer les congés maladies et leurs remboursements.
Par contre, on procède toujours aux prélèvements sociaux correspondants..
Le 15/11/2018 à 13h11
Mon avis là-dessus : attention, je ne vis pas en France.
Au Québec, on est pas payé en arrêt maladie les 15 premiers jours. Après ça, on est payé au max 60% du salaire (plafonné) pendant 1 an. Après, ça dépend des assurances de la compagnie, généralement dans le privé, c’est rien.
Donc, il est dans l’intérêt des employés de pouvoir continuer à travailler, car tomber malade longtemps signifie assez généralement tomber dans la pauvreté (il n’y a pas d’allocs). C’est pourquoi, quand c’est offert, les employés apprécient de pouvoir travailler à distance, lorsque se déplacer est impossible ou pénible.
Et là on ne parle que de maladie, pas de météo ; les chutes de neiges, ça n’aide pas pour se rendre au boulot ou chercher les enfants à la garderie (1$/mn de retard après 18h, payable cash immédiatement).
Le 15/11/2018 à 13h14
Change de pays xD
Le 15/11/2018 à 13h19
Je ne suis pas du tout d’accord avec toi, autour de moi j’ai déjà vu des collègues continuer a (télé)travailler en arrêt non pas pour leur carrière, ni pression ni autre mais juste par ennui et/ou volonté de se ré-aclimater. Et c’est compliqué car l’entreprise n’a pas le droit d’accepter, tant que l’arrêt court.
Le plus dur est de placer le curseur sur l’arrêt “de déplacement”, qui devrait rester a mon sens a décision du docteur avec son patient.
Tout le monde n’est pas égal face à la maladie, c’est quand même agréable d’avoir le choix.
Le 15/11/2018 à 13h30
Le 15/11/2018 à 13h32
Le 15/11/2018 à 13h36
Moi, en tant que patron d’une boite d’informatique ou tout le monde est en télé-travail (partiel ou total, c’est chacun qui décide), je suis contre : ça me permet d’avoir un salarié qui continue à bosser de chez lui (comme d’habitude) alors qu’il s’est cassé une jambe et a un arrêt. Tout bénef : je ne le paye pas mais il bosse.
PS: " />" />" />" />" />, c’est une blague… bien sûr que ça peut générer des abus, mais faut pas déconner et refuser des évolutions intelligentes. Et je rappelle à ces couillons que l’arrêt de travail, c’est le médecin qui le fait, pas l’employeur…
Le 15/11/2018 à 13h37
Au début des voitures, les conducteurs ne savaient pas bien conduire, on aurait dû n’autoriser que les fiacres avec un cocher dûment compétent. Non mais ! (et en plus, le réchauffement climatique ne nous poserait pas problème aujourd’hui, re-non mais…)
Le 15/11/2018 à 16h01
Jusqu’au jour ou c’est le cadre légal ce fonctionnement et où ton employeur t’impose de poser un jour de congé s’il estime que tu n’as pas été assez productif ce jour là?
Ca ne marche qu’avec un rapport employeur employé équilibré et loyal ce genre de principes et c’est rarement le cas :
Le 15/11/2018 à 16h07
Le 15/11/2018 à 16h07
et qui te dit qu’ils n’ont pas fait comme nous c’est à dire permettre à une future mère de rester chez elles 18 semaines avant la naissance ( au lieu de 6 si je me souviens bien)
Faut pas croire que ce genre de deal ne fait que regresser le social , dans bien des cas ça arrange tout le monde, les arrêts pour enfants malades , les prolongations de congés maternité ( avant et après)
Vous ne voyez que le mal , mais quand on arrête le truc tout le monde se met à gueuler.
Le 15/11/2018 à 16h16
Le 15/11/2018 à 16h27
Je ne vois pas le mal (partout?), ça peut être utilisé intelligemment. Et ça l’est déjà sans loi aujourd’hui sur une base de volontariat du salarié (cadre) en fait.
Juste ce sera rarement le cas si ça devient une obligation légale de bosser dans certains cas de pathologies.
Sans compter le fait que ça réduit considérablement le secret médical vis à vis de l’employeur, comme aujourd’hui les médecins seront contrôlés par la CPAM sur le nombre d’arrêts qu’ils prescrivent et sanctionnés éventuellement. la CPAM devenant contrôlée par l’état suite à la destruction des cotisations sociales par le gouvernement ça laisse libre court à toutes les craintes chez les gens qui ont eu des employeurs abusifs (dont je fais partie) et qui voient l’état français rogner chaque année plus par un truchement lois/répression violente des manifestants le droit social.
Ajoutons au tableau le fait que ça va contraindre toutes les jeunes femmes dans les emplois éligibles au télétravail et que ces derniers vont voir leurs salaires chuter de ce fait, que tous les dégâts collatéraux sur l’éducation des enfants et la stabilité familiale de ce genre de dispositifs seront assumés par la société et pas par les employeurs et ce n’est pas spécialement un progrès non au global.
En tous cas pas de manière évidente et quelques contre exemples d’entreprises intelligemment gérées ne suffiront pas à éclairer le tableau.
Le 15/11/2018 à 16h29
Le 15/11/2018 à 16h33
Le 15/11/2018 à 16h38
Le 15/11/2018 à 16h43
Le 15/11/2018 à 16h50
Le 15/11/2018 à 16h54
Le 15/11/2018 à 17h22
Ça et aussi pour augmenter la consommation (tout le système est basé là dessus), c’est de la subvention déguisée qui ruisselle vers les riches " />
Le 15/11/2018 à 17h35
Meme pas un flat rate de 20$ pour les premières 5 minutes avant de facturer le dollar par minute de retard?
Des amateurs ces garderies canadiennes, on fait bien les choses au texas 😎
Le 15/11/2018 à 18h35
En Marche ou crève. Jamais un gvt ne m’a dégoûté autant. Même sous Sarko…
Le 15/11/2018 à 18h46
Le 15/11/2018 à 19h32
Le repos permet de mieux guérir une blessure, si vous commencez à bosser et à causer du stress c’est du retard pour la guérison optimale d’une blessure
Le 15/11/2018 à 11h12
“Et si on permettait aux enfants de travailler pour se faire de l’argent de poche ?” " />
A un moment il faut arrêter… Le télé-travail ne doit pas devenir une forme d’esclavage moderne. Sauf abus, si on est en arrêt… on est en arrêt. Point.
Et puis si le nombre d’arrêts maladie explose c’est aussi car de plus en plus de seniors retardent leur retraite. C’est purement mathématique.
Mais non, on va se servir du moindre prétexte pour presser et essorer jusqu’à la fin le salarié, sans mesurer les conséquences d’un risque de burnout… Comme s’il n’y en avait pas assez…
Le 15/11/2018 à 11h22
Vu la hausse du prix du carburant je trouve ça abusé de ne pas avoir fait une annonce mettant en avant le télétravail surtout que d’après ce que j’ai compris c’est une histoire d’argent ou qui devra payer pour acheter du matériel. La hausse de la taxe pourrait servir justement à financer ce genre de chose.
Le 15/11/2018 à 11h25
“La crainte, alors exprimée notamment sur les bancs PS : que certains salariés acceptent de télétravailler, sur pression de leur employeur.”
Nah ça peut pas arriver, dans aucune boîte ! Déjà que se casser une jambe ou prendre des congés enfants malades, dans certaines boîtes, met un coup à ta carrière…
Le 15/11/2018 à 11h33
Bah, le télétravail est encore très mal accepté en France. Pour beaucoup de décideurs, le TT signifie aller sur facebook et regarder la télé.
Nous sommes tranquilles encore un moment ;-)
Le 15/11/2018 à 11h41
En effet, c’est tout-à-fait adapté aux cas où on n’est pas en incapacité de travailler mais en incapacité de se rendre à son travail. J’ai déjà eu un arrêt de travail pour une entorse du genou, alors que je pouvais travailler sans problème, je ne pouvais juste pas marcher ni conduire.
Mais on voit bien les dérives possibles. Plutôt que d’avoir une case “télétravail autorisé”, il faudrait peut-être que l’arrêt de travail précise : incapacité de travail v.s. incapacité de déplacement (et donc, possibilité de télétravail si c’est mis en place dans la boîte).
Le 15/11/2018 à 11h47
Le 15/11/2018 à 12h12
Autre cas, permettre des arrêts plus long dans des cas de grippe mais en accompagnant avec du télétravail.
Tu reprends aussi rapidement qu’avant mais tu ne contamines pas toute la boite avec tes germes.
L’accès au télétravail permet aussi d’accompagner beaucoup plus les petits bas dans le rythme.
Combien de fois j’ai fait du télétravail parce que mauvaise nuit/mal de tronche et j’ai pu garder en sommeil le temps que m’aurait pris un déplacement ?
Le 15/11/2018 à 12h13
c’est plutôt un problème de responsabilité en cas d’accident - donc lié à la Sécu. Tu glisses dans ta baignoire pendant tes horaires de travail, si tu es en télétravail, est-ce que tu pourras déclarer ça en accident du travail ? Vu que c’est pas la même branche de la Sécu qui gère, ça coince. C’est pour ça que pendant longtemps, hors interventions exceptionnelles lors d’astreintes, le télétravail a été interdit en France.
Après, il y a effectivement un petit effet “présentéisme”, qui n’est pas négligeable en France : si t’es pas sous les yeux du chef c’est que tu bosses pas.
Le 15/11/2018 à 12h13
Le 15/11/2018 à 12h15
La différence pour moi est visible :
Je revient de ski (Oui j’ai les moyens, ou pas " />)
Je me suis pété la jambe, ca ne m’empèche pas de développer, juste d’aller au boulot pour le faire.
Je me suis pété le bras, ca ne m’empèche pas d’aller au boulot, juste que c’est nettement moins pratique pour taper sur le clavier.
J’ai chopper une pneumonie, je suis coincé au chaud sous la couette, je peux pas bosser (cerveau en compote) et je crache mes poumons toutes les 2 secondes en étant plié en 2, je ne peux pas non plus me déplacer.
Le 15/11/2018 à 12h17
Bonjour,
J’ai réussi, depuis quelques années maintenant, en ma qualité de DSI, à intégrer le télétravail dans les entreprises que j’infogère, surtout auprès de leurs dirigeants (réticents les premiers temps).
Aujourd’hui, ils n’ont plus à gérer les arrêts maladie ou les congés maternité et ont gagné en productivité pour le personnel avec des postes le permettant.
Côté personnel, le confort et le gain de temps sont appréciables (trajets travail, enfants malades…), particulièrement lorsqu’il n’est plus question de jours de carence lors de leurs arrêts pour maladie.
Tout le monde est gagnant, question de volonté.
;)
Le 17/11/2018 à 03h57
Pour ma part je vais au boulot quand je suis malade et tant pis si c’est contagieux (et je ne vais pas voir le médecin, comme ça, pas d’arrêt de travail). La raison est simple : je n’ai pas les moyens de perdre les 3 jours de carences et 40% de mon salaire ensuite.
Le 17/11/2018 à 08h45
je me demandais si j’étais seule dans ce cas, bienvenue au club.
Après si le gouvernement voulait moins d’arrêt de travail, la démission aurait du être indemnisé comme un licenciement, les personnes qui n’ont pas le choix se mette en arrêt car ils sont moralement détruit par le management a la zola de leur entreprise. A force cela en aurait calmer plus d’un " />
Le 17/11/2018 à 08h55
Le 17/11/2018 à 09h17
Le 17/11/2018 à 09h26
Le 17/11/2018 à 10h04
Le 18/11/2018 à 08h43
Le 18/11/2018 à 09h56
Ce n’est pas sa question, il me semble. Il demande si l’employeur ne devrait pas rembourser une partie de la taxe d’habitation à l’employé.
Le 18/11/2018 à 13h07
Au niveau de ce qui est en vigueur, apparemment il y a deux cas :
Le cas du télétravail : Service PublicEt le cas du travailleur à domicile (statut dont bénéficie le télétravailleur qui est chez lui) : Service PublicAucun ne font mention de la taxe d’habitation (qui est censée disparaître, sauf changement d’avis), et le cas du travailleur à domicile fait bien mention d’une prise en charge d’une partie des frais diverses.
Le 18/11/2018 à 17h34
Merci!Pas sûr qu’un employeur soit prêt à payer un salaire +
” des frais d’atelier (frais engagés au domicile : loyer, chauffage, éclairage du local de travail, etc.) et des frais accessoires.“pour un employé malade " />
(votons une loi pour exonérer les entreprises de loyer en cas de télétravail!)
Dans le cas de télétravail régulier et organisé, pourquoi pas, mais en cas de télétravail partiel l’entreprise doit financer deux postes. (ou organiser une rotation des arrêts maladie)
Je peux paraître très réticent mais en fait plus j’en parle plus je comprends pourquoi je n’ai pas envie de télétravailler. (alors que j’ai 1h30 de trajet par jour et que mon boulot serait partiellement délocalisable) Exemple tout bête: les fauteuils au boulot sont très confortables pour bosser toute la journée devant un ordi, étant sujet au mal de dos j’en suis bien content. Faut-il doubler la vente de chaises, (en plus elles ne sont pas données) ?
C’est con mais ça se pose comme question non?
Je suis assez à cheval sur ces questions aussi car ma compagne bosse/a pas mal bossé en indépendante, et il y a un intérêt à facturer vraiment bien au dessus d’un salaire pour ne pas y perdre, un bureau à domicile ça reste assez lourd. (en plus des charges sociales de base à compenser)
Le 18/11/2018 à 20h34
Dans le cas d’un travailleur indépendant (aussi mon cas, freelance en portage salarial, mais en régie chez le client), il est aussi possible de louer une partie de son logement si on le dédit à l’activité professionnelle et de le passer dans les charges de l’entreprise.
Le plus sûr étant quand même de consulter un expert comptable pour ce genre de chose.
Je suis moi aussi intéressé par le télétravail à titre occasionnel (du genre 1 jour/semaine), et justement je vois avec mon client actuel si c’est réalisable. Mon activité aussi est largement délocalisable dans la mesure où on utilise une majorité de produits en SaaS et que l’entreprise a déjà un VPN pour les internes en extérieur.
Le 15/11/2018 à 20h11
Vivement que l’on ait une liste de pathologies “compatibles” avec le télétravail, que l’on rigole…
Et s’il n’y en a pas à part le plâtre, gageons que cela viendra bien assez tôt.
Quand je pense qu’un simple rhume me met KO 12 heures par jour alors qu’une grippe m’affecte assez peu (oui j’ai toujours fonctionné bizarrement)… Je vais avoir du mal à vendre cet état de fait au patron " />
Le 15/11/2018 à 20h43
Le 15/11/2018 à 22h15
Fait. Au Canada le cannabis est désormais légal.
Le 15/11/2018 à 22h17
Plus simple : si tu ne veux pas de télétravail et qu’on t’y pousse, tu coupes internet. Personne au monde ne peut t’obliger à le rétablir, vu que c’est chez toi.
Le 15/11/2018 à 22h48
Bonne chance pour expliquer pourquoi tu n’as pas d’internet chez toi en 2018…
Le 16/11/2018 à 05h30
C’est tout de même une mesure qui ne pourra s’appliquer qu’à la marge et donc la balance avantages/inconvénients (ne pas contaminer les collègues vs faire bosser un malheureux malade) est nulle. Donc bon… est-ce que ce serait pas juste du détail technique qui ne mériterait pas qu’on s’y attarde trop longtemps ? " />
Le 16/11/2018 à 05h31
Le 16/11/2018 à 05h34
Le 16/11/2018 à 06h26
Pour l’avoir vécu, pluzun.
L’arrêt c’est l’arrêt, point.
A la rigueur le télétravail pour une reprise progressive ne me choque pas. Par contre il ne doit pas se substituer à un arrêt médical.
Si vous pensez pouvoir bosser alors que vous êtes en arrêt, alors bossez et arrêtez de vous faire payer par la sécu.
Le 16/11/2018 à 08h07
C’est incroyable de voir combien d’entre nous sont conservateurs dans certains cas.
Tout le monde est pour une évolution technologique mais beaucoup ne veulent pas évoluer avec celle-ci.
Pourquoi ne prenez-vous pas la possibilité de travailler de chez vous comme une amélioration des conditions de travail (pourquoi pas un futur acquis social) pour les postes et métiers le permettant ?
A salaire égal, n’est-il pas plus confortable est agréable de travailler de chez soi ?
Ne pas avoir à prendre sa voiture ou les transport en commun pour aller bosser, ne pas subir le stress du transport, des bouchons etc… les économies s’y afférant permettent, de plus, d’augmenter le revenu du travail et son pouvoir d’achat.
Encore une fois et dans mon exemple, ce n’est pas le patron qui oblige ses employés mais les employés qui ont le choix de venir au bureau ou rester chez eux sans perte de salaire, que ce soit pour maladie ou pour raison personnel.
Croyez-moi, j’ai affaire à des personnes épanouies dans leur job. Ce qui ne semble pas être votre cas à l’évidence. " />
Le 16/11/2018 à 08h38
Le 16/11/2018 à 09h09
+42 ! Totalement d’accord !
C’est comme bloqué la venue des robots sur nos chaines industrielles en criant que cela supprime des postes - c’est faux.
Mais l’évolution sociétale est toujours plus lente que l’évolution technologique (surtout en France " />)
Le 16/11/2018 à 09h45
Le 16/11/2018 à 10h09
Le 16/11/2018 à 10h17
C’est pour lutter contre le burn-out ? " />
Le 16/11/2018 à 10h36
Merci pour ce commentaire rassurant, quand on lit le fil tout le monde crie au loup.
Le 15/11/2018 à 13h57
Le 15/11/2018 à 14h15
Et si on fait une rechute ou qu’on a une aggravation de la maladie pendant le télétravail, ça fait un accident du travail? Les employeurs vont prendre ce risque? " />
Dans les boîtes où l’ambiance et le management sont bons, ça se fait déjà un peu, de toute façon.
Dans les boîtes où c’est pas le cas, ça se fera dans la pression, donc c’est pas la peine.
Et encore une fois on a l’impression que c’est une mesure de grande envergure, mais combien de salariés sont réellement éligibles au télétravail? (on est surreprésentés ici je pense)
Le 15/11/2018 à 14h16
Ah bah chez nous le télétravail est régulier, au moins une fois par semaine pour tous les employés, après c’est sur qu’il faut avoir l’infra qui va avec (prêt de matériel, VPN pour la connexion à distance, etc…).
Après télétravailler à la place d’un arrêt maladie, pourquoi pas, si comme certains l’ont dit c’est juste un problème de ne pas pouvoir se déplacer. Il y en a qui aiment bien leur taff et préfère bosser que de glander à la maison " />
Le 15/11/2018 à 14h22
Le 15/11/2018 à 14h38
Dans ce cas, autant ne pas faire profiter de son temps et ses compétences auxdites entreprises concernées.
Pas de salariés compétents (turn-over incessant); pas de client ? Une entreprise se dirige vers la faillite ou remet son modèle en question.
En quasiment 2019 il serait peut être temps qu’on porte tous nos couilles pour vivre dans une société à laquelle on aspire (pour nous, et d’autres), et vivre en accord avec nos convictions, quitte à prendre le risque de sortir de sa zone de confort. D’autant que le mur dans lequel on fonce, est déjà visible, ce confort ne va pas s’éterniser et le changement sera brutal s’il n’est pas volontaire et recherché.
Le 15/11/2018 à 14h46
Le 15/11/2018 à 14h48
+42, change de pays… Un coup du sort, notamment la maladie, ça peut frapper n’importe qui n’importe quand, en France certes il y a moins de moyens qu’avant, mais on ne laisse personne crever parce qu’il n’y aurait pas les moyens derrière, chacun a conscience de l’importance de cette solidarité car la maladie, elle se fout de votre travail, de votre âge, de votre status social.
Je suis critique à l’égard de beaucoup de choses en France, même la façon dont est gérée la sécurité sociale, mais on peut reconnaître à notre pays le principe fondateur que quiconque a droit au soutien collectif face à la maladie. De même dans la pauvreté, même un SDF a droit au revenu de solidarité (~430€/mois, et plus de la moitié des gens y ayant droit ne le demandent même pas…) et une couverture santé complètement gratuite (CMU), c’est pas fou, mais mieux que rien.
Le 15/11/2018 à 14h52
+1
Le 15/11/2018 à 14h58
+1
Il ya déja un certain temps , j’ai implémenté le télétravail dans ma boite contre la résistance de la RH mais grace à l’aide de mon patron
Quelques années plus tard on a mergé avec une autre boite ou le télétravail était interdit.
Les RH se sont mis d’accord pour stopper le télétravail. OK ainsi soit il!
La plupart de mes collaborateurs hurlaient.
Quelque personnes sont parties et bien sûr c’étaient les meilleures et elles ont eu raison
Puis la crainte de l’épidémie de grippe aviaire: la RH cherchait une solution
Obligé de remettre en chantier le télétravail recommander des clés RSA en pagaille , des licenses , etc…
ça a couté parait il ( je n’y étais plus) 2 fois plus cher parce que parmi les démissions il y avait mon ingé sécurité qui avait mis en place le truc avait quitté la boite.
Comme quoi il avait une sorte de justice
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Le 15/11/2018 à 14h59
Le 15/11/2018 à 15h03
Je reconnais sans problème que je connais pas du tout le sujet.
Le 15/11/2018 à 15h06
Je ne peux pas télétravailler, j’ai une double fracture ouverte de la motivation, avec une infection de flèmingite aigüe.
Le 15/11/2018 à 15h45
Le 15/11/2018 à 15h48
En fait dans l’absolu avec un employeur respectueux et un salarié honnête (et vice versa) l’idée est bonne.
Le pb est que tout le monde voit bien que ce n’est pas de ça qu’est faite la réalité. " />
Je pense qu’ils veulent surtout légaliser une pratique déjà largement répandue… et aussi lutter ainsi pour l’égalité hommes/femmes sans donner de nouveaux congés aux hommes mais en parallèle ils perçoivent bien que c’est la porte ouverte à des situations de travail proches de ce que connait le tiers monde avec des gens qui bossent tout le temps et tous les pb afférents en termes de pauvreté des rapports humains, de création artistique/culturelle inexistante, des spiritualités de soumission pour supporter sa condition d’esclave, de familles disloquées et de la vie politique au sens large qui devient de la merde parce que plus personne n’a le temps ou l’énergie de s’engager pour autre chose que gagner son pain quotidien et fuir sa vie de merde dans des dérivatifs.
C’est un équilibre à trouver et effectivement il est sacrément compliqué.
Je pense qu’il y a bien plus de gens en arrêt pour dépression, tms, cancers (des trucs qui ne permettent pas la productivité) que pour angine ou jambe cassée (en nb total de jours), il y a donc de grandes chances que ça soit au final des économies de bouts de chandelles de faire bosser les gens dans le plâtre par rapport à tout ce que ça va désorganiser dans la société d’ouvrir les vannes sur le travail à tout prix tout le temps.
Et puis ça va rajouter du chômage en baissant le recours à l’intérim.
Ca fait peu de bonnes raisons d’aller vers ces changement légaux selon moi.
Le 15/11/2018 à 15h53
C’est bien ça veut dire qu’ils forcent les femmes à bosser pendant leurs arrêts maternité.
C’est illégal.
Il n’y a plus qu’à récupérer les références de tes clients et porter plainte?
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Se féliciter d’aider à rogner le droit social sérieux " />
En s’en prennant aux femmes et aux enfants…
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Le 15/11/2018 à 15h57
La solidarité mise en place par Mitterrand (RMI), c’est surtout pour ne pas avoir une révolution des pauvres dans la rue.
Le 16/11/2018 à 12h23
J’étais responsable technique vers l’an 2000 d’une flotte de 20 commerciaux mobiles qui télétravaillaient tous. Je vois bien l’intérêt pour ces professions du télétravail, surtout s’ils ont une activité saisonnière.
Ce que je ne vois pas c’est l’intérêt individuel et collectif de travailler pendant ses congés maladie/maternité etc.
Le 16/11/2018 à 12h24
Tu déformes ce qui a été dit avant et le sujet de l’article.
Le pb n’est pas le télétravail mais le télétravail pendant les arrêts maladie.
Quant aux personnes “épanouies” à partir du moment ou c’est un sujet dans l’entreprise même celles qui ne le sont pas feront comme si elles l’étaient puisque ça devient un élément de la culture d’entreprise.
Dans ce cas tout le monde est obligé de s’aligner sur le moins disant en termes de personnalité et d’indépendance d’esprit. Pour autant ça ne permet pas d’énoncer le bonheur général comme une vérité, faut pas être plus neuneu que les neuneus non plus… D’expérience la plupart des gens qui “adorent bosser” comblent des angoisses d’êtres seuls du vide existentiel quand ils sont laissés libres ou meurent de trouille à l’idée de se retrouver fragiles économiquement donc fayottent.
Le 16/11/2018 à 12h25
Et si on développait le télétravail comme une obligation légale sauf contrainte opérationnelle avant de débattre sur l’assurance maladie.
Un télétravail par défaut serait bien plus efficace que tout ce brouhaha politique stérile.
Le 16/11/2018 à 12h33
Efferalgan codéiné, guronzan, corticoides, voire juste café/tabac ou energy drinks… pas besoin de tirer des traces de CC hors de prix pour bosser dopé.
Le 16/11/2018 à 13h00
Le 16/11/2018 à 14h17
Le 16/11/2018 à 17h26
Le 16/11/2018 à 17h29
les services de voirie et de maintenance, les personnels de ménage, oui ça fait beaucoup de monde et du monde dont on ne peut pas se passer (ou alors qu’on vienne me le répéter lors de la prochaine grève des éboueurs).
Le 16/11/2018 à 18h16
Le 16/11/2018 à 19h13
Le 16/11/2018 à 20h08
Le 16/11/2018 à 20h18
Le 16/11/2018 à 20h24
Le 16/11/2018 à 20h26
Pour être moins trollesque, tu as une idée par exemple du % de postes qui est envisageable en télétravail?
50% à plein temps? ou plutôt 25% à 2j/semaine? Ou 10% dont la moitié qui veulent pas car ils n’ont pas la place chez eux?
A ce propos qui paye la taxe d’habitation quand on a son bureau chez soi?
Le 16/11/2018 à 20h29
Le 16/11/2018 à 21h56