En 2012, le Senain, principal service de renseignement équatorien, avait chargé une société espagnole de sécuriser l'ambassade d'Équateur à Londres – où Julian Assange venait de trouver refuge. Sauf que depuis fin 2017, elle travaillait aussi comme « agent double » pour la CIA, de sorte à espionner le lanceur d'alerte, 24h/24, 7j/7
Le 22 janvier 2018, le nouveau président équatorien, Lenin Moreno, en conflit ouvert avec son prédécesseur Rafel Correa –qui avait accordé l'asile à Assange – déclarait que cet asile au sein de l'ambassade d'Équateur à Londres depuis 2012 était un « problème hérité » qui constituait « plus qu'un tracas ». Et d'ajouter : « Nous espérons parvenir à court terme à un résultat positif sur ce point, qui, oui, nous cause plus qu'un tracas ».
Le 19 mars, il annonçait l'« élimination » du Senain, dans le cadre de nouvelles mesures d'austérité, pour pouvoir « garantir les objectifs de sécurité de notre pays, j'insiste, de notre pays », laissant entendre qu'il aurait beaucoup trop dépensé pour protéger et surveiller Assange.
Le 29, il lui coupait l'accès à Internet, au motif que certaines de ses prises de positions politiques sur Twitter pouvaient nuire à la diplomatie équatorienne. Deux jours plus tôt, Assange avait douté de l'implication des services de renseignement russes dans la tentative d'assassinat de l'ex-agent double Sergei Skripal et de sa fille, et protesté contre l'expulsion afférente de nombreux diplomates russes dans plus de 20 pays.
Le 15 mai, The Guardian révélait que le Senain aurait dépensé 4,5M€, sur un peu plus de 5 ans, pour « protéger » Julian Assange. Le programme, intitulé « Operation Guest » (invité) puis « Operation Hotel » relevait tout à la fois de la sécurité, du renseignement et du contre-espionnage, et cherchait à surveiller ses visiteurs, le personnel de l'ambassade, mais également la police britannique.
Dans le même temps, et sans que l'on comprenne bien si la brusque élimination du Senain serait à l'origine de la fuite, les documents consultés par le Guardian montrent que le service de renseignement avait aussi recruté une entreprise privée pour filmer et surveiller secrètement l'ensemble de l'activité de l'ambassade, 24/7. Même l'ambassadeur semblait ne pas en avoir été tenu informé, jusqu'à ce que, par erreur, une facture lui soit envoyée...
Un « pognon de dingue » : en 2013, le contrôleur général équatorien écrivit au chef du Senain pour l'alerter que 411 793 dollars avaient ainsi été dépensés, en seulement 5 mois, et sans aucun reçu. Plus de la moitié aurait été donnée, en paiements cash de 10 000 dollars, à trois agents de renseignement et de contre-espionnage envoyés sur place.
Assange était espionné 24h/24, 7j/7
L'affaire rebondit le 10 avril 2019. Alors que Lenin Moreno avait décidé de livrer Assange aux Britanniques, et à la veille de son arrestation, le rédacteur en chef de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson, révélait en effet avoir été approché par trois individus affirmant détenir une centaine de dossiers contenant des correspondances privées de Julian Assange, ainsi que des images prises par des caméras cachées dans l'ambassade d'Équateur à Londres, où il était réfugié depuis près de 7 ans.
Ils lui réclamaient 3 millions d'euros, faute de quoi ils les enverraient à la presse. Hrafnsson préféra porter plainte et rendre publique la tentative de chantage.
Dans la foulée, El Pais publiait une vidéo montrant Assange faisant du skateboard en caleçon et t-shirt, et révélait que l'ambassade avait été truffée de caméras de vidéosurveillance et/ou espionnes, mises en place par une entreprise espagnole, Undercover Global, chargée de sécuriser l'ambassade.
En juillet, El Pais révélait par ailleurs qu'Assange avait été espionné 24h/24 depuis décembre 2017, ainsi que tous ceux venus le rencontrer, ses avocats y compris. On y découvrait qu'il avait refusé les plans secrets censés lui permettre d'essayer de trouver refuge en Russie ou à Cuba, au motif que ce serait « une défaite ».
Les employés de la société de sécurité allèrent jusqu'à prélever la selle de la couche d'un bébé passé dans l'ambassade pour vérifier s'il était l'enfant d'Assange... Ce dernier, prudent, avait par ailleurs installé un dispositif de bruit blanc pour couvrir ses conversations audio, et partageait certaines informations en les rédigeant tout en couvrant la feuille de papier pour se protéger d'éventuelles caméras espion. Il avait également pris l'habitude d'aller dans les toilettes pour femmes lors de ses entretiens les plus sensibles.
En septembre, El Pais révélait que David Morales, PDG d'Undercover Global, avait reconnu que, s'il avait bien été recruté par les services de renseignements équatoriens, il travaillait en fait, et en sous-ma(r)in, pour la CIA, qui avait accès aux rapports quotidiens établis par ses employés. « Nous jouons dans une autre ligue. C'est la première division », avait-il ainsi déclaré à ses plus proches collègues après s'être rendu à un salon de la sécurité à Las Vegas en 2015, où il aurait eu ses premiers contacts avec les États-Unis.
Si l'enquête ne permet pas, à ce stade, de savoir depuis quand il travaillait pour la CIA, l'espionnage se serait considérablement accru fin 2017, après que le nouveau président équatorien, Lenin Moreno, a pris ses distances avec son prédécesseur, Rafael Correa, et que l'administration Trump lui a demandé de l'aider à l'extrader aux États-Unis.
Signe de son allégeance : Undercover Global est allé jusqu'à espionner une rencontre entre Assange et le chef des services de renseignement équatoriens, venus discuter d'une tentative d'évasion... Morales avait également demandé à ses employés d'installer un système de streaming de sorte que ses clients américains puissent surveiller Assange en temps réel.

Le journal révélait également que l'entreprise avait aussi installé des micros cachés dans les toilettes pour femmes, un autre dans un extincteur placé à côté de l'endroit où Assange aimait s'asseoir de sorte de contourner le dispositif de bruit blanc, ainsi que des stickers sur les vitres pour les empêcher de vibrer, de sorte que les micros laser de la CIA puissent continuer à enregistrer les conversations, malgré le bruit blanc.
En octobre, El Pais révélait que plusieurs des visiteurs d'Assange, dont des journalistes américains réputés (Ellen Nakashima, Evgeny Morozov), avaient vu le contenu de leurs sacs, des numéros de série de leurs téléphones et caméras être photographiés par les vigiles. Les mots de passe de Pamela Anderson, qui venait régulièrement le voir, avaient eux aussi été photographiés. Étrangement, elle les avait notés sur un bout de papier.
En novembre, le quotidien espagnol parvenait à géolocaliser l'une des adresses IP figurant dans des emails envoyés depuis les États-Unis par David Morales, le PDG d'Undercover Global, près d'Alexandria, en Virginie, non loin de la cour fédérale qui enquête depuis des années sur Julian Assange.
« Je tiens à vous alerter quant au fait que nous devons faire très attention aux informations que nous transmettons... Senain (les services secrets équatoriens) est en train d'enquêter sur nous. C’est la raison pour laquelle j’aimerais tout d’abord que ma position géographique soit traitée avec discrétion autant que possible, en particulier lors de mes voyages aux États-Unis », écrivait-il à plusieurs de ses employés.
« Nous avons été informés de soupçons selon lesquels l'invité [Assange, ndlr] travaille pour les services de renseignement russes, d'où le profil de ses visiteurs et de ses collaborateurs », écrivait-il dans un autre message.
La journaliste Stefania Maurizzi, qui suit l'affaire pour La Repubblica, a elle aussi eu accès à certains des documents, photos, enregistrements audio et vidéo, saisis lors de l'enquête. Elle a découvert que ses propres téléphones et clefs USB avaient également été espionnés lors de ses visites à l'ambassade, tout comme les avocats d'Assange.
Mediapart révèle à ce titre que Juan Branco, l'un des avocats d'Assange, aurait décidé de porter plainte contre X au motif qu'« au cours de mes rencontres avec mon client au sein de l’ambassade d'Équateur à Londres, mes dispositifs électroniques ont été systématiquement photographiés à des fins de captation de données, tandis que nos entretiens faisaient l'objet de captation, mais aussi de rapports et d'échanges écrits entre l'entreprise chargée de cet espionnage et ses interlocuteurs américains ».
D'après La Repubblica, ses avocats vont contester la demande américaine d'extradition, à mesure que l'espionnage de ses contacts avec ses avocats est une violation du droit de la défense, alors qu'il était par ailleurs protégé par l'asile accordé par l'Équateur.
D'après Mediapart, la justice britannique semble cela dit vouloir passer en force. Fin octobre, elle a en effet rejeté une demande d'audition d'Assange par le juge espagnol en charge de l’enquête et qui souhaitait l’entendre en tant que simple « témoin », bien qu'elle ait pourtant été déposée via un mécanisme de coopération européen. « La position britannique, sans précédent pour ce type de requêtes judiciaires, est vue par les organismes judiciaires espagnols comme une démonstration de résistance contre les conséquences que ce dossier pourrait avoir sur le processus d’extradition du cyberactiviste australien vers les États-Unis », explique El País.
« Une exposition prolongée à la torture psychologique »
Le 19 novembre dernier, la Suède abandonnait, pour la troisième fois, les accusations de « sexe par surprise » visant Julian Assange. Une décision qualifiée d'« inévitable » par Nils Melzer, le rapporteur spécial sur la torture de l'ONU, qui avait dénoncé une cinquantaine de violations de la procédure, et réclamait une investigation « impartiale ».
C'était précisément en raison de ces accusations qu'Assange était allé se réfugier dans l'ambassade d'Équateur en 2012 : il craignait en effet que la Suède ne l'extrade aux États-Unis. Les seules charges qui restent contre lui sont donc aujourd'hui celles d'outre-Atlantique, qui l'accusent d'espionnage.
Des accusations largement dénoncées par un grand nombre de médias, à commencer par ceux qui avaient à l'époque travaillé avec WikiLeaks sur les documents américains classifiés qu'ils avaient obtenus et leur avaient valu de recevoir de nombreux prix journalistiques.
La semaine passée, l'éditorial du Guardian se prononçait ainsi clairement contre son extradition, parce qu'il en allait de la liberté d'expression et du droit du public d'être tenu informé de ce que font réellement leurs autorités. Des centaines de médias, ONG et responsables politiques ont de même condamné son arrestation, et le risque d'extradition.
Début novembre, Nils Melzer avait alerté l'opinion au motif que la détérioration des conditions de détention d'Assange mettait sa vie en danger, et qu'il présentait « tous les symptômes typiques d'une exposition prolongée à la torture psychologique ».
Le rapporteur spécial de l'ONU contre la torture appelait à ce titre les autorités britanniques à empêcher son extradition : « Dans cette affaire, il n’a jamais été question de la culpabilité ou de l’innocence de M. Assange, mais bien de le faire payer le prix fort pour avoir dénoncé les fautes graves des autorités, y compris les crimes de guerre et la corruption présumés. À moins que le Royaume-Uni ne change de cap d’urgence et n’atténue sa situation inhumaine, M. Assange continuera d’être exposé à l’arbitraire et à des abus qui risquent de lui coûter la vie ».
Il avait par ailleurs dénoncé l'incongruité de poursuivre Assange pour espionnage au motif qu'il aurait rendu publiques les preuves que les États-Unis avaient commis des crimes de guerre en Irak et en Afghanistan : « Alors que le gouvernement américain poursuit M. Assange pour avoir publié des informations sur de graves violations des droits humains, notamment des actes de torture et des meurtres, les responsables de ces crimes continuent de bénéficier de l'impunité. »
Interviewé, en septembre dernier, par le Centre européen de la liberté de la presse et des médias, Melzer avait déploré que « les médias grand public nous parlent du chat d’Assange, de son skateboard et de ses excréments. Mais ils n'accordent pas la même importance aux centaines de milliers de civils assassinés en Irak, en Libye et en Syrie, aux guerres intentionnellement orchestrées et aux autres crimes exposés par WikiLeaks. À mon avis, cette complaisance face à l'inconduite de la part du gouvernement constitue le véritable scandale en l'espèce. C’est le proverbial éléphant dans la pièce. Et personne ne voit cet éléphant, parce que la personnalité et le caractère d’Assange sont toujours mis en avant, et ce projecteur est si lumineux que vous ne pouvez pas voir l'éléphant se cacher derrière lui ».
À la fin de sa visite en prison, Melzer demanda à Assange s'il avait quoi que ce soit d'autre à rajouter : « Oui, sauvez-moi la vie, s'il vous plaît ». S'il était extradé, il encourrait jusqu'à 175 années de prison.
Commentaires (77)
Même un mauvais film américain n’ose pas aller aussi loin .. Quelle histoire ..
C’est une horreur…
Y-a-t’il des événements/manifestations de soutiens organisées en UK ou en France ? Quand sera t-on fixé sur son sort ?
C’est littéralement incroyable…
Article à offrir à tous les “je n’ai rien à cacher” pour leur montrer que même en démocratie, le système peut déraper.
Oui, j’insiste les USA sont une démocratie.
Comme disait quelqu’un sur Youtube : “Avec des alliés pareils, pas la peine de s’inventer des ennemis à l’Est”.
Ils sont passés où tous ces braves journaleux qui dénonçaient les prises d’otage de leur pairs, et nous parlaient sans cesse de liberté de la presse et de l’information ?
Le cours du journaliste est tombé bien bas.
Pour un état nous sommes de la viande
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Ennemi d’État, 1998.
On pensait alors à de l’exagération, certains à du conspirationnisme.
La viande ne vote pas.
Nous, nous servons d’excuse, c’est la démocratie de notre époque.
Assange espionné jusque dans les toilettes pour femmes
Tout de suite les grands mots.
On est en 2019, ca s’appelle de la TV réalité
“Oui, j’insiste les USA sont une démocratie.“Ah bon !?Je ne dois pas avoir la même définition du mot démocratie !
Quasiment un article à mettre en accès libre.
Tu t’insurges contre tous les morts dans les autres pays? Mis à part quand un petit garçon se noie?
Non, comme 99.99% de la population.
On accepte nos gouvernement, donc si un gouvernement décide ensuite de s’acharner contre un homme pour protéger ses exactions, nous nous en fichons. Tant que nous ne le savons pas. On préfère regarder ailleurs.
Reprocher aux gouvernements, c’est se reprocher à nous même notre mauvaise foi.
On aime notre richesse, la possibilité d’acheter un iphone à pas cher, sans penser que c’est un enfant qui le fabrique. On aime acheter une bague avec un diamant, sans penser que c’est un homme qui travaille dans des conditions inhumaines qui l’a extrait. Pourtant, au fond on le sait.
Alors dire, pour un état nous sommes de la viande…
Il faudrait dire : nous nous considérons tous comme de la viande.
Tu m’en apprends une alors. Comment les classes tu alors ? Ils sont une republique democratique comme la France qui est classee comme une “democratie” non?
L’ambassade ne se plaint pas ? C’est ok ?
Une population et un état ce sont deux choses différentes. Des millions de gens sur terre ne dépendent pas d’un état, de nombreux états n’ont pas une population qui a pu consentir à quoi que ce soit.
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Je me plains de la couche d’abstraction morale qui fait que c’est ainsi s’il faut vraiment préciser.
Sans états pas de mondialisation, sans mondialisation pas de camps de travail possibles sur le sol national français donc pas d’iphones pas cher qui en sortent etc. L’humain connard et immoral qui s’en fout de la douleur des autres il est largement fabriqué par ces couches d’abstraction morale, de délégations de pouvoir. C’est ça qui me pose pb et ça pose pb à plus de 1% des gens.
Par contre je suis d’accord que des personnes qui essaient de se mettre en accord avec leur morale c’est pas grand monde. Entre autres parce que si tu le fais l’état te maltraite (cf les zad, squats politiques, tarnac etc.).
Et pour le coup c’est largement moins de 1%. (1% c’est dans la chanson de ferré, un optimiste
Un homme très intègre ce Morales. On lui souhaite beaucoup de réussite en première division.
Morales n’a pas de leçons de morales à recevoir xD
A tel point que des patrouilles spéciales anti-immolation ont vu le jour au Tibet. C’était certainement une volonté de pacifier le pacifisme…
Si si c’est pris au sérieux… la menace de destruction de biens
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Sans revenir sur le fond de l’affaire, je note avec horreur que lorsqu’un service secret étatique fait appel à une entreprise privée, qui plus est étrangère, celle-ci peut être amenée à le doubler. Il semble alors essentiel, pour les services d’un état souverain, de se doter de moyens de surveillance internes, garants d’une certaine loyauté.
Ce sont des coui*** molle. Quand un état digne de se nom se fait doubler par une boîte privée il envoie illico les barbouzes apprendre à voler sans parachute depuis un helico aux patrons et cadres dynamiques de la dites boîte. Après je t’assure que les entreprises privées y penseront à deux fois. Le mossade par exemple aurait jamais laissé passé un truc comme. Nous aussi d’ailleurs. Il fut un temps où on faisait sauter les bateaux des mecs qui nous les brisaient
Pamela Anderson ? Les mots de passe de Pamela Anderson ??
Ça fera peut-être le buzz pendant 3-4 jours, puis tout le monde retournera à ses occupations…
La mondialisation émerge directement des politiques coloniales (partenariats privés/publics via les sociétés des indes) et est globalement la scorie du système de plantations de Gorée mis en place par l’état portugais qui en a sécurisé militairement la conquête au 15e siècle avant d’être remplacé par les états néerlandais puis français.
De tous temps la mondialisation a été soutenue par les états qui en ont assuré la sécurité face aux pirates notamment, via des politiques fiscales incitatives (faibles taxes carburants sur le transport par ex.), et via la destruction physique des mouvements sociaux qui s’opposent aux délocalisations.
Il n’y a pas de mondialisation sans les états qui sont la brique angulaire du système d’échanges international. Là encore, il n’y a aucune sorte d’abstraction de donneur de leçon qui tienne, les états sont diversement compétents économiquement et les plus capables prospèrent, il n’y a aucune généralité à tirer.
Incroyable de voir cette histoire…
vont être contant chez national géographie d’pprendre que leur documentaire d’hier n’était que du Gloubiboulga
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Baaah même pas besoin d’une société comme undercover global pour se faire espionner. On a notre petit smartphone comme appareil multifonction avec autorisation d’utilisation de la caméra, du microphone, de lecture de l’espace de stockage pour au minimum une dizaine d’applications dont le fabriquant et google/apple.
Je vais avoir beaucoup de mal à considérer Assange comme un martyr.
Beaucoup.
Suite à ton post, j’ai beaucoup de mal à te considérer démocrate…
Celui qui répond systématiquement à côté devrait juste se taire, surtout sur un sujet aussi triste et en parlant d’une époque où valeur et argent sont identiques puisque monnaie or.
Il te dit qu’il voit pas le rapport.
En démocratie on est pour le droit à l’information et contre la torture.
(Il te dit que ton post n’était pas du tout argumenté, et que le second ne l’est pas plus; si ce n’est qu’il dévoile ton ignorance )
En démocratie, le droit à l’information est strictement encadré. En l’occurence, Assange a violé un paquet de lois par idéologie complaitement déraisonné de transparence sans la moindre piste de réflexion. En conséquence, il a servi d’idiot utile à Trump, Poutine et a causé plus de tort à la cause qu’il prétend défendre qu’autrement.
Bref, si Assange ne tournait pas en rond dans une ambassade, il tournerait en rond dans une cellule. En démocratie.
Assange est suspecté et accusé sur un sol non américain d’avoir enfreint la loi américaine.
Donc l’effectivité de l’extraterritorialité de l’accusation dépend du pays dans lequel il se trouvait lors de la commission de ses actes, ou, du pays dans lequel il est actuellement retenu.
Ensuite, le droit à l’information n’est pas encadré.
Il est limité par une série de mesures qui dans bien des cas n’ont pas à voir avec le droit à l’information mais à avec la liberté de la presse..
En des termes européens, la question est de savoir si Assange bénéficie du statut d’éditeur. En des termes américains la question se pose différemment compte-tenu du fait qu’à ce stade il est principalement accusé de complicité lui-même n’étant pas l’auteur des fuites ultérieurement publiées…
L’Espagne a été vaincue militairement entre temps… idem pour le Portugal ou les pays bas. Et même la France a été battue par l’Angleterre dans une certaine mesure.
Les USA se sont largement payés sur la stupidité des européens durant les guerres mondiales et largement développés via l’esclavagisme aussi, juste ils sont à une autre pointe du triangle. Ils ont récupéré a posteriori l’or que les européens avaient accumulé via la mondialisation esclavagiste puis coloniale et l’ont valorisé en devenant émetteurs de la monnaie de référence.
Tant que l’argent était physique il n’y avait pas de distinction valeur/argent, en tous cas pas du tout aux niveaux actuels qui nécessitent que le phénomène soit étudié tellement les deux peuvent se décorréler.
Ex. qui ne contredisent pas mon point et logorrhée marxiste habituelle sans fondement.
Que la monnaie soit physique ou pas est immatériel. Mises l’a très bien démontré, lis le texte du lien, tu apprendras quelque chose sur ce qu’est le concept de valeur…
Mises réfute la mesurabilité de la valeur comme généralisable… donc gros il dit qu’entre un traité de lui-même et Kant il n’a pas d’avis.
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Ta démocratie, ressemble furieusement aux dictatures.
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En tant que citoyen tu as le devoir de dévoiler les crimes dont tu as connaissance.
Ne pas vouloir le faire, et tenter de s’en disculper en employant le point de vu des tortionnaires n’est pas honorable.
A débat idiot réponse du tonneau.
En attendant tu ne nous as toujours pas expliqué si ce sont des étatistes marxistes (bref, des communistes) qui torturent Assange. Nous sommes impatients de le savoir.
Assange ne cherche pas à divulguer des crimes. Il cherche à divulguer. Et il divulgue. Tout. N’importe quoi. Des auditions de personnes innocentes au procés Dutroux, des noms de personnes travaillant dans les services secrets, et même le brouillon du script d’Indiana Jones IV.
On atteint ce niveau de ridicule là ; la transparence peut être une idéologie criminelle. Assange a passé de très très loin le cap de simple lanceur d’alerte pour être juste un idiot utile pour ceux qui souhaitent exploiter son mode de “pensée”.
Plutôt que de se lancer dans des missions meurtrières, je préfère l’option de solutions internes basées sur une sélection, une formation, une compétence et une loyauté gagnée de manière juste. Ce sont les mafias qui remplacent la loyauté par la peur. Ou les services d’Etats aux méthodes peu enviables (je pense en particulier au récent meurtre de Jamal Khashoggi par les services de l’Arabie Saoudite).
Je répondais à tmtisfree.
Après je suis bien d’accord que le but premier de wikileaks est de tout publier sans tenir compte des conséquences.
C’est là où Assange commet une erreur : il aurait accepté de ne pas faire de politique à partir du moment où la question s’est posée (défendre son site), il n’aurait pas été en position de complice des fuites.
Dans bien des cas la justice retient le fait d’avoir eu connaissance comme base la condamnation. Néanmoins, encore faut-il démontrer qu’il a bien connaissance de tous les documents… et cela n’empêche absolument pas (il assume son rôle je pense) de se poser la question inverse : wikileaks est-il une nécessité politique ou un bannal site web de l’internet ?
les états ont toujours eu se petit quelque chose en plus par rapport aux mafias. Et ne soyons pas naif, si ils ont des services actions c’est pour s’en servir.
Marrant que tu parles de Khashoggi, as tu remarqué comment la prononciation de ce nom de famille a vite été francisé 1 à 2 jours après le meurtre? Comme si ne pas dire (vais l’écrire comme ça se prononce) cassodji, nous permettrait de pas faire le rapport avec son tonton marchand d’arme qui etait maqué avec l’arabie saoudite
Le sujet de départ c’est la mondialisation. Que tu réduis toi même aux 50 dernières années.
Ces 50 dernières années un marché libre de toute régulation étatique n’a pas existé hors de micro échanges de particuliers à particuliers dans des régions isolées ou en guerre et le système économique des échanges mondiaux est de type capitaliste régulé par les états même s’il n’y a pas que des capitalistes qui pratiquent.
Raisonner depuis un état de nature des débuts de l’humanité semi sédentarisée relève bien de l’appel à la nature et il est absurde de transposer quoi que ce soit de ces époques au monde contemporain.
Les premiers humains connus le sont via les écritures cunéiformes de Sumer à ma connaissance, soit déjà des humains administrés par des états.
Pas les premiers humains, les premiers écrits. Qui sont de la protohistoire car ne racontant rien étant donné que ce sont des documents comptables
Quand est-ce que le Royaume-Uni (et d’autres pays européens comme la France) arrêteront d’être à la botte des Etats-Unis…
C’est fou ce qu’on lui fait vivre…
Je me demande bien l’intérêt d’être un lanceur d’alertes quand on voit ce que des personnes comme lui et Edward Snowden vivent…
Concernant le nom…
Il m’avait semblé avoir utilisé l’orthographe utilisée par le WaPo, où il publiait ses éditos. L’adaptation d’un nom propre à une autre langue est assez courante, en particulier lorsque celui-ci utilise un alphabet différent.
(Etant moi-même étranger vivant en France, j’ai toujours francisé mon prénom, en particulier, sans y voir le moindre souci, au contraire d’autres, certes.)