La Chine amplifie ses restrictions sur les terres rares, les États-Unis répondent
Et ça continue encore et encore…
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine reprend de plus belle. Désormais, 12 des 17 terres rares, indispensables à de nombreux produits numériques, sont sous le coup d’une licence d’exportation chinoise. En réponse, Donald Trump augmente de 100 % les droits de douane.
Le 13 octobre à 15h16
4 min
Hardware
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Dans les smartphones modernes, on retrouve « plus de 60 matériaux, sur les 103 éléments du tableau périodique de Mendeleïev », expliquait il y a quelques années le CEA. Il y a des matériaux stratégiques pour un pays (indispensables à la politique économique, énergétique et à la défense) et d’autres critiques (risque particulièrement élevé de pénurie d’approvisionnement).
Une bonne partie de ces matériaux n'est disponible que dans les sols d'une poignée de pays. Suivant les cas, la Chine est incontournable, ou bien l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo, les États-Unis, le Brésil, etc. La Chine détient par exemple 86 % des terres rares, 89 % du magnésium, 80 % du bismuth, gallium et germanium.
La Chine restreint les exportations sur 12 des 17 terres rares
Les terminaux mobiles ne sont pas les seuls concernés, des terres rares sont aussi utilisées dans les véhicules électriques, les moteurs, les appareils médicaux (IRM), les casque audio, les radars, les éoliennes, le photovoltaïque, la défense…
Être un acteur incontournable de l'approvisionnement en matériaux nécessaires au numérique donne un important levier de pression. La Chine l’a déjà actionné à plusieurs reprises par le passé. En avril 2025, le pays « a commencé à imposer des restrictions à l’exportation sur 7 des 17 terres rares » : samarium, gadolinium, terbium, dysprosium, lutétium, scandium et yttrium.
De sept initialement, les exportations de douze d’entre eux sont désormais « restreints, depuis que le ministère du Commerce en a ajouté cinq – holmium, erbium, thulium, europium et ytterbium – aux côtés d’autres matériaux », explique Reuters.

Désormais, les entreprises étrangères dont « le produit final contient ou est fabriqué avec de l’équipement ou des matériaux chinois » devrait obtenir une licence d’exportation. Ces règles s’appliquent « même si la transaction ne comprend pas d’entreprises chinoises », expliquent nos confrères. Elles seront applicables à partir du 8 novembre.
Donald Trump répond à sa manière :+ 100 % de douane sur les importations
Une réponse de la Chine aux États-Unis qui intensifie régulièrement ses restrictions d’exportation de semi-conducteur (les puces physiques utilisées dans les ordinateurs et autres machines) vers la Chine. La dernière action en date des États-Unis a tout juste une semaine. NVIDIA, champion actuel des puces dédiées à l’intelligence artificielle, est au milieu de cette guerre.
La réaction de Donald Trump ne s’est pas faite attendre. Vendredi, le président des États-Unis a annoncé une hausse de 100 % des droits de douane sur les produits chinois. Ce taux « vient s’ajouter aux 30 % déjà appliqués à l’ensemble des produits chinois depuis mai », explique l’AFP via Le Monde. « Certains droits de douane pourraient alors atteindre à 150 %, voire 200 % selon les secteurs », ajoutent nos confrères.
Partenaires particuliers cherchent partenaires particulières
Tous les acteurs mondiaux cherchent à limiter au maximum leur dépendance à des pays extérieurs, que ce soit pour se fournir en matériaux qu'en produits ou en logiciels. La Chine développe ses propres puces et système d’exploitation, les États-Unis cherchent des sources d’approvisionnement (notamment en Ukraine).
L’Europe se cherche aussi de nouveaux partenaires, mais souhaite qu’ils respectent « des standards élevés en matière de durabilité et de droits humains ». Des partenariats ont déjà été signés par la Commission européenne avec de nombreux pays : Canada, Ukraine, Kazakhstan, Namibie, Argentine, Chili, Congo, Zambie, Groenland, Rwanda, Ouzbékistan, Australie et la Serbie.
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Commentaires (13)
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Abonnez-vousLe 13/10/2025 à 15h58
C'est leurs concentrations qui est très faible, du coup il faut process énormément de terrain pour de faibles quantités.
Process qui, de plus, demande beaucoup d'eau et d'énergie.
Chez nous par exemple ce sera difficile d'ouvrir d’énormes mines (des grands trous à ciel ouvert) pour des questions environnementales.
Je suis pas du tout un spécialiste et d'avance désolé si je propage des fake news...
Modifié le 13/10/2025 à 16h50
Les terres rares ne sont pas rares, mais les métaux rares, oui. Et certaines des terres rares sont aussi des métaux rares, si je ne m'abuse.Edit : à priori, je m'abuse. ^^'
Le 13/10/2025 à 17h22
En gros, le problème des terres rares, c'est que ça ne forme pas des gisements exploitables facilement. Il faut extraire d'énormes quantités de minerai pour obtenir une petite quantité de terres rares. L'extraction et le raffinage des terres rares est donc chère, mais aussi très polluant (les activités minières sont polluantes).
Petit effet secondaire, certaines variétés de ces minerais contiennent des éléments radioactifs que l'on concentre aussi lors du raffinage, si bien que l'extraction des terres rares produit des déchets radioactifs. Alors, restons relatif, la radioactivité de ces déchets est faible, tu peux t'en approcher sans trop de risques, mais je te déconseille quand même de vivre sur le tas de déchets (au final, c'est le cas pour la majorité des déchets radioactifs).
Modifié le 14/10/2025 à 11h09
Le 13/10/2025 à 17h44
Je crois que j'ai lu quelque part que si la Chine ne disposait "que" de 60% des gisements, elle traitait et extrayait près de 90% des terres rares.
Par exemple les US qui ont un gisement sur leur sol n'ont pas la technologie pour faire l'extraction et passe par le Chine pour cela.
Cocasse non ?
Avec plus d'1 milliard d'habitant, si la Chine arrive un jour à avoir un marché intérieur de consommation qui tient la route, si elle réussit à se passer de la technologie US pour les appareils de pointe et si elle a envie de couper les robinets des terres rares. Trump ou pas les US et les pays occidentaux seront dans une belle *
Le 13/10/2025 à 20h55
Tu patientes le temps que ton concurrent épuise les ressources qu'il dispose et une fois que c'est fait, tu seras le seul capable de disposer des derniers jouets électroniques et militaires à la mode.
Le 13/10/2025 à 16h14
Le 13/10/2025 à 16h34
Le 13/10/2025 à 16h57
Certaines ont a priori perdu beaucoup de leur valeur (jusqu'à 90%). Le bitcoin a perdu environ 15% en 24h.
Et surtout, surtout, le "Trump Coin" n'a pas été épargné non plus !
Le 13/10/2025 à 17h51
Le 13/10/2025 à 17h33
Cela montre surtout que la façon de ne pas négocier de Trump qui se fout si le pays en face peut tirer quelque chose de positif de ses diktats est voué à plus ou moins long terme à l'échec.
Imaginons qu'ils mettent des droits de douane à 50% à tout le monde, qu'il plonge la moitié des pays du monde dans la récession... ce futur "Prix Nobel" de tout sauf de l'intelligence croit surement qu'il va faire du commerce avec eux ?
On ne peut pas vivre en autarcie et on aura forcément besoin des autres à un moment ou à un autre.
Modifié le 13/10/2025 à 22h45
L'extension par la Chine de ses contrôles à l'exportation de terres rares a semblé marquer une nouvelle escalade dans la guerre commerciale sino-américaine la semaine dernière. Mais ces annonces étaient également significatives à un autre titre : exceptionnellement, les documents ne pouvaient pas être ouverts avec des logiciels de traitement de texte américains.
Pour la première fois, le ministère chinois du Commerce a publié une série de documents accessibles directement uniquement via WPS Office – l'équivalent chinois de Microsoft Office – alors que Pékin poursuit sa stratégie d'autonomie technologique.
Le 14/10/2025 à 11h46
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