Derrière le brouillard de la souveraineté numérique, l’urgence d’une autonomie stratégique
La voie est libre ?

Derrière les débats sur la souveraineté numérique, la spécialiste des affaires européennes et des enjeux numériques Rayna Stamboliyska et la spécialiste en géopolitique du numérique Ophélie Coelho détaillent les enjeux d'autonomie stratégique que l'Europe doit relever.
Le 01 juillet à 09h04
10 min
Droit
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En termes de souveraineté numérique, les entreprises européennes s’inquiètent, mais ne priorisent pas tellement les actions permettant de les rendre moins dépendantes des plateformes états-uniennes que sont Google, Amazon ou Microsoft. Tel était du moins le constat que permettait de dresser en avril les résultats d’un sondage Ipsos et Yougov auprès de 4 000 Français, Espagnols, Allemands et Italiens.
Deux mois plus tard, c’est une poignée de métropoles qui prend l’initiative d’une émancipation des outils états-uniens les plus couramment utilisés. En janvier 2025, Microsoft détenait 71,4 % des parts de marché mondial des systèmes d’exploitation pour ordinateurs de bureau, et Apple 15 %. En juin, les métropoles danoises de Copenhague et d’Aarhus annonçaient se défaire de leurs outils Microsoft, bientôt suivis par la municipalité écologiste de Lyon.
Avec la suite collaborative Territoire numérique ouvert et le déploiement processif de logiciels bureautiques libres, son adjoint délégué à la politique numérique Bertrand Maes souligne auprès du Figaro la volonté « d’inscrire la Ville de Lyon dans une trajectoire de souveraineté numérique » qui permette à la fois de « protéger les données des habitants et habitantes et favoriser l’économie locale ».
« L'enjeu, c’est la maîtrise de notre destin numérique », explique la spécialiste des affaires européennes et des enjeux numériques Rayna Stamboliyska à Next. Une problématique d’autant plus urgente qu’en mai, le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) Karim Khan se retrouvait forcé de changer d’hébergeur e-mail, pour passer de Microsoft à Proton. Microsoft nie avoir supprimé son compte mail, mais le changement opéré par la CPI semble bien résulter des sanctions décidées par Donald Trump après l’ouverture d’enquêtes contre le premier ministre israélien et son ministre de la défense pour crimes de guerre et crime contre l'humanité commis dans la bande de Gaza.
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